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La Grande Pitié (par Carthage)
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John92



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MessagePosté le: Jeu Avr 27, 2023 10:56    Sujet du message: Répondre en citant

...
Sans doute d’en était-il ( ???) pas à broyer du noir (Ah ah…), mais tout dérivatif avait son intérêt, la Lune, la Lune… Il ferma les yeux, plissa le front… « La lune ) … la lune se dégagea… la lune (Pourquoi pas de majuscule ?) se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide. »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Avr 27, 2023 10:59    Sujet du message: Répondre en citant

Majuscule à lune : Sand n'en met pas, nous oui.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Avr 27, 2023 18:31    Sujet du message: Répondre en citant

Woh l'autre hé ! Tu m'a dit que je tirais au flanc !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Avr 27, 2023 19:50    Sujet du message: Répondre en citant

(Sans commentaires…) Grrrr
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Casus Frankie

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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Avr 27, 2023 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

Second degré !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mai 04, 2023 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

Et nous revenons (récit choral j'avais dit !) aux aventures de Bingen, l'envoyé spécial d'Alger !

Potin regagna son bureau en réfléchissant au meilleur moyen de se débarrasser d’un uniforme teuton et qu’il n’en réapparaisse même pas un bouton, c’était un truc à se retrouver a minima otage du Grand Reich, pas vraiment une sinécure. Il tapa du pied pour faire tomber la neige qui encroûtait ses godillots, sortit son mouchoir, s’épongea le front une nouvelle fois avec l’effet inverse de celui recherché, c’était terrible, on se gelait malgré tout le charbon dont on pouvait encore disposer, le bureau était glacial et lui transpirait comme un bœuf. Sur ces pensées, il se retourna et donna un tour de clé, il avait besoin de s’assurer quelques minutes de tranquille quiétude, mais auparavant appeler Toulouse.

………
Bingen mit pied à terre. Si la rame soupirait d’aise, ses accompagnateurs maugréaient, voilà-t-y pas qu’on n’était même pas à quai, tout se perdait, sous prétexte qu’un prioritaire, qui ne pouvait être que teuton, faisait le plein sous les verrières. Toute une gare pour un seul et unique convoi ! Sous ses caténaires, la BB “Midi” réservée pour l’occasion toisait les transhumants du haut de sa modernité.
Pour qui aurait eu un accès de fièvre entomologique, Matabiau bruissait non pas comme une ruche, mais comme une fourmilière, car oui, les fourmis sont bruyantes ! Tout individu qui s’est adonné à l’innocente contemplation de feuilles à l’envers peut vous l’affirmer, la fourmi s’exprime et tonitrue – à son échelle, certes, mais justement, ce n’est pas un murmure, ça s’apparente plutôt aux vociférations de la populace agglutinée au bord des routes. L’ennemie jurée du farniente tonitrue donc bel et bien, il suffit pour cela de l’écouter, tout est dit. En revanche, lorsqu’on parle de ruche, on est dans l’agreste et le bucolique, Virgile pointe son nez, qui dit ruche dit abeille, qui dit abeille dit labeur, mais aussi miel, douceurs et petites fleurs, pensait l’Inspecteur Principal – ou aurait pu penser, parce que pour l’heure il en était réduit comme n’importe quel pékin à se cogner les orteils dans le ballast maquillé de reliquats de neige sale. Le quai était au diable vauvert, cette idée aussi de se trouver en queue de convoi, mais quand on est Inspecteur Principal, on n’est pas machiniste, chacun chez soi, les barrières seront bien gardées, à preuve, il y a des préposés pour ça. On n’est pas non plus usager, catégorie éminemment respectable et respectée, même si parfois passablement agaçante, et dont l’agacement présent croissait à mesure que leur objectif s’approchait, a contrario d’un kakemphaton cornélien bien connu. Tout compte fait, à l’impromptu, ce rôle d’Inspecteur Principal avait un petit côté pas déplaisant du tout, il ne l’aurait pas endossé à demeure, évidemment, mais l’uniforme avait du charme et du charisme, quoiqu’il y ait uniforme et uniforme… Tiens, formula-t-il in petto, Inspecteur Général des Postes, est-ce que ça aurait le même effet sur la foule ?
Celle-ci s’ouvrait devant eux, mais n’en déplaise aux pensées momentanément extraordinaires de l’envoyé tout aussi extraordinaire du Gouvernement, cette ouverture procédait plus de la détermination des trois hommes que du respect dû à leurs tenues réglementaires, hélas bien fatiguées et tire-bouchonnées par les heures précédentes. Alors que ses comparses bénéficiaient d’une longue expérience des abords de voies encombrés de morceaux de charbon – de plus en plus rares et minuscules – d’extrémités de traverses en bon chêne patriotique et de cailloux fortement teintés de substances diverses – Barbarous se faisait réflexion que oui, un passage de Standard ne ferait pas de mal, mais ce n’était pas de son ressort – le trébuchant envoyé extraordinaire (bis) et secret du Gouvernement assimilait quelque peu son but, qu’il atteignait enfin malgré les sollicitations pas toujours respectueuses de mémères diversement encombrées et d’autres catégories de voyageurs qui allaient rater leur correspondance, à une fourmilière. Cette comparaison naturaliste d’un Fabre potentiel était inspirée par l’observation fugitive mais perspicace que chez les fourmis, plus que chez les abeilles, on distingue aisément l’ouvrière du soldat. Or cette dernière catégorie était ici omniprésente, casquée et godillotée, ou bottée et casquettée, c’était selon. On pouvait même repérer deux ou trois tire-au-flanc à l’écart, bien décidés à en griller une, tout le reste s’agitait fiévreusement.
Mais non mon bon monsieur, n’ayez crainte, la Compagnie ne fera pas partir votre train sans vous, vous voyez bien qu’il y a un imprévu, que voulez-vous, nous faisons notre possible, mais là, je vous avoue que c’est un sacré bazar, nous ne sommes plus maîtres chez nous. Cela dit, le sieur Bingen ne pensait pas (ou plus) aux fourmis ni aux abeilles : malgré (ou à cause de, allez savoir) ses brodequins réglementaires, il venait de se tordre une cheville entre deux traverses – un trou dans le ballast, et du ballast ferroviaire son esprit s’aiguilla – restons dans le même domaine – vers les ballasts de l’unité qui l’avait déposé sur la côte, là-bas, autrefois déjà. C’est curieux, se surprit-il à argumenter, comme le même mot peut désigner des choses si différentes, ainsi, pour les cailloux de la voie ferrée, certains disaient graviers mais pour lui, le gravier c’était de la taille de ce que les légionnaires de César, Jules, appelaient « scrupules ». Ça, c’était des « cailloux » ! Qui irait se fracasser une cheville sur des graviers, hein ? Or donc, un membre fort poli de la Marine Nationale lui avait gracieusement expliqué que le submersible (et non pas sous-marin, terme fort impropre, tout juste tolérable de la part, disons, d’aviateurs) s’enfonçait dans l’élément liquide en emplissant des réservoirs nommés « ballasts ». Le renseignement l’avait inquiété un petit peu : le submersible se mouvait sous les eaux, domaine réservé aux poissons, et fort brièvement aux bipèdes, artilleurs ou pas. Inquiétude d’animal terrestre : si en plus, on le remplissait d’eau volontairement… Conforté par les explications de son mentor, son esprit rationnel lui susurrait bien, en regard, que remplissage et submersion étaient liés et de ce fait parfaitement contrôlés. N’empêche. D’autant plus que les lieux n’étaient pas particulièrement secs. Les mines non plus, enfin, certaines, les siennes, pas la catégorie sous-marine, justement, mais les mines, c’est sous de la bonne roche, l’eau ne fait qu’y passer, on s’en accommode, il y en a souvent de trop, c’est certain, mais au moins est-on sur terre, puisqu’on est dessous. Enfin… Encore heureux qu’il ne fût pas claustrophobe !
Jouant des coudes et d’autorité, la triplette fendit le troupeau ainsi qu’un cordon de gardes, agents de police et agents de la Compagnie mêlés dans le but de canaliser et contrôler cette cohue déboussolée. Ici, on avait égaré le titre de transport, là, perdu mamie, les deux mains occupées d’un côté par la valise sanglée à la va-comme-je-te-pousse et de l’autre la petite Mauricette agrippée au sien, de pouce ; « Attention ma petite, pardon monsieur, Jean, prépare les papiers ! », dépose de bagage, bousculades, discussions voire engueulades : un sacré bazar, vous dis-je.
Position justifiée par son grade, Bingen suivit en tierce ses deux acolytes dans un dédale de couloirs jusqu’à un petit réduit. Il y entra en Inspecteur Principal, il en sortit plus tard en dénommé Bouillot Alain, commerçant en vins et spiritueux. Son épopée ferroviaire sous les couleurs du fleuron mécanique du Nouvel Etat Français s’achevait momentanément ici et maintenant, difficile de faire admettre au plus borné des représentants du NEF ou du Troisième Reich que les vaches salersoises requéraient la présence d’un Inspecteur des Chemins de Fer. Certes, bien qu’on vécût une drôle d’époque, les bovidés cantalais ne produisaient pas de succédané du jus de la treille, mais les Allemands ou leurs affidés passaient pour rafler tout ce qui y ressemblait, du grand cru à la piquette, et les alcools forts tout autant. D’aucuns transformant un presqu’honnête Minervois en Clos Machin, il ne fallait pas s’étonner que d’autres travestissent une petite goutte locale distillée dans une arrière-cour, bouilleur de cru ou pas, en un trois étoiles de derrière les fagots. Rien de patriotique là-dedans, tout simplement, la Nature ayant horreur du vide, la demande faisait l’offre. Entre le carafon de gnôle et le flacon de nectar, il fallait des intermédiaires, des petits malins s’en chargeaient, juteux trafic auquel l’Autorité du cru (terme approprié) n’était pas étrangère, et même et surtout en graissant quelques pattes au passage, le jeu en valait la chandelle. L’ennui était qu’il fallait s’enfoncer chaque jour plus loin dans la cambrousse afin d’y dénicher des clients pas encore au courant de la combine, mais ça occasionnait des frais supplémentaires.
………
Bingen – ou plutôt Bouillot – méditait là-dessus dans sa chambre d’hôtel. Sa nuit fut conforme au standard des lieux où primait la médiocrité : souper médiocre, chambre vétuste, quoique propre, mais au chauffage inexistant, sous prétexte (hum !) d’hiver agonisant. Certes, il aurait pu descendre dans un établissement de meilleur standing, si tant est qu’un voyageur de commerce ait pu y prétendre. Pour la nuit, il avait gardé ses sous-vêtements ainsi que ses chaussettes, et ajouté par-dessus les deux maigres couvertures le lourd paletot qui complétait sa panoplie. Au matin, il ne lambina pas et gagna à pied la gare pour la seconde étape de ce périple.
Il avait en poche des papiers plus vrais que nature ainsi que deux ou trois factures chiffonnées à en-tête d’une respectable maison bordelaise, un billet troisième classe pour Aurillac – pour un représentant en vins et spiritueux de ce prestigieux établissement, c’était carrément une pingrerie, quoiqu’à y bien réfléchir, une pingrerie tout en accord avec l’esprit de cette respectable entreprise : qui joue les grands seigneurs en public se garde de trop de libéralités en privé, à preuve le portefeuille plutôt rebondi, garni de piastres locales (pas des francs d’Alger !) collant à son personnage. Il se renseignerait plus tard sur l’opportunité de louer une automobile. Il possédait de surcroît un petit carnet bourré d’annotations variées, dont une adresse dite « sûre », toujours ce sentiment que le Déménagement n’avait pas été source d’improvisation pour certains. Barbarous et Salagoux avaient disparu, il les regrettait déjà, il leur avait généreusement abandonné son arme, bien encombrante et d’une utilité discutable, plutôt propre à vous coller dos à un mur manu militari, les Allemands ne plaisantaient pas du tout avec ça, tout juste si les gendarmes pouvaient encore s’équiper des leurs.
Sa correspondance était en retard, une heure ou deux, trois fois rien, avec tout le respect dû à la Compagnie, pas de quoi s’étonner. Non loin de là, une locomotive émit un sifflement plaintif, la vapeur se densifia, les colombidés perchés entre les croisillons des poutrelles s’élevèrent d’un commun accord, les plus anciens se reposant un peu plus loin. La fourniture du courant étant soumise à des aléas, les Pacific semblaient plus fiables que les BB Midi, aussi quelques autres volatiles, sans doute de la bleusaille pas encore suffisamment au fait des coutumes ferroviaires, refoulés par un panache impromptu, s’égaillèrent par les verrières crevées. Ici aussi, tous les souvenirs de l’été 40 n’avaient pas totalement disparu. Déjà bien aise que la gare ait recouvré un fonctionnement normal ! Enfin, grossièrement normal. Mais pour qui cherchait la petite bête, en sus des abeilles et des fourmis, sa découverte ne prendrait guère de temps.
Une fois installé tant bien que mal dans un miraculé, un des rares ADP ayant, tiens, justement échappé et à la Luftwaffe de 40, et aux sabotages du Déménagement, ce qui le frappa d’emblée fut la constatation qu’un bon nombre de voyageurs, seuls ou en couple, semblaient encombrés de bagages disproportionnés. L’autorail était bondé, places assises, places debout, ce n’était pas si mal : en écho aux courants d’air, le système de chauffage était en panne, la chaleur animale y suppléerait. Malgré le froid glacial – il y avait encore des festons de stalactites, petites, certes, mais bien réelles, accrochés un peu partout dans les coins ombrés de la gare, mais aussi à l’entrée de la voiture, la faute à d’aléatoires étanchéités de portières – c’était ahurissant le nombre de personnes qui se dirigeaient ainsi vers les monts du Cantal. Enfin, Aurillac et ses alentours, ce n’était pas, voyons… Hossegor, Font-Romeu ou Megève ! La plupart des passagers agrippaient des valises énormes, des paniers monstrueux, des sacs monumentaux, dont tout indiquait qu’ils étaient vides, ou presque. Avec son petit bagage, il en était presque ridicule. Heureusement, chacun s’appliquait à ne s’occuper que de soi. Bingen constatait ainsi de visu qu’à Toulouse (tout comme à Lyon, à Marseille, dans la capitale et un peu partout), une quantité ahurissante de citadins se redécouvraient soudain une parentèle campagnarde qu’on avait jusqu’ici eu tendance à négliger et avec qui on allait renouer directement, plutôt qu’à s’en remettre aux bons soins des Postes.
Il faut dire que l’acheminement des missives était aléatoire. C’est que suite à la disparition pour diverses raisons d’une quantité non négligeable de préposés pour la plupart moustachus, on confiait dorénavant sacoches, bicyclettes et même automobiles à des femmes – que des demoiselles des postes si respectables derrière leurs bureaux s’en aillent battre la campagne, comment était-ce possible ? – et le bruit courait aussi, de plus en plus tenace, que d’autres lecteurs que leurs destinataires, curieux et surtout inquisiteurs, pouvaient avoir connaissance de ces messages. Aussi rien ne valait une prise de contact franche et directe, entre quat’zyeux, avec tonton Jules, célibataire endurci et bougonnant n’ayant que ses moutons pour compagnons, ou tante Amélie, dure d’oreille mais attentionnée à son cochon. Tiens, des souvenirs revenaient, ça venait d’être sa fête, au cochon, non ? Pas à la tante, dont on ne savait plus la date de naissance, mais bien au cochon. Le cri du goret qui s’interrompt soudain. Les bassines d’eau bouillante. La cuvette pour le sang. L’homme de l’art (de lard ?) et ses couteaux. La chaîne (pour ceux qui ne flambaient pas le bestiau). La machine à saucisses. Et tout ce monde ! Les voisins. Les voisines, les parents, les parentes, les commensaux, les commères. Et surtout, les ripailles. La fête. La viande. La bidoche. La charcutaille. Les jailles. Le boudin. Les tourtes. Les tartes… Et brutalement happé par cette marée de souvenirs, une marée initiée par une assiettée depuis déjà trop longtemps trop chiche, on trouvait tout à coup le temps de rendre visite à Jules, à Amélie, voire à une mère aimante, veuve et rustique, dont on se rappelait soudain la cuisine et les confitures, que des années d’exil citadin avaient semblé occulter à jamais.
Et puis, le printemps arrivait, avec toutes ses promesses. Enfin, arrivait… était censé arriver, si l’on se fiait aux coutumes et au calendrier des Postes, mais plus on remontait vers les terres auvergnates, moins il y mettait d’ardeur. Au départ de la gare, les fruitiers jetaient çà et là des taches de couleur, et chacun redoutait un retour du gel, à présent, ils s’étaient effacés pour laisser place à des grands pans de grisaille et de brun, lacérés de déchirures blêmes.
« Aurrrillaque ! Inque minuuuteux d’arrêt… » Eh bien, voilà, on y était. Ou presque.
La cohue ovinière s’ébranla. Bingen suivit le mouvement.
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Anaxagore



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Messages: 9082

MessagePosté le: Jeu Mai 04, 2023 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

On s'y croirait.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
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MessagePosté le: Jeu Mai 04, 2023 22:26    Sujet du message: Répondre en citant

Joli exercice de style.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Finen



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 1730

MessagePosté le: Ven Mai 05, 2023 11:59    Sujet du message: Répondre en citant

De l'art, je prend toujours un grand moment de calme pour lire ces textes.
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John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 764
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MessagePosté le: Mer Mai 10, 2023 09:04    Sujet du message: Répondre en citant

...
Pour la nuit, il avait gardé ses sous-vêtements ainsi que ses chaussettes, et ajouté par-dessus les deux maigres couvertures ainsi que (à ajouter ?? ) le lourd paletot qui complétait sa panoplie.
...
... une pingrerie tout en accord avec l’esprit de cette respectable entreprise : qui joue les grands seigneurs en public mais qui (à ajouter ??) se garde de trop de libéralités en privé, à preuve le portefeuille ...
...
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houps



Inscrit le: 01 Mai 2017
Messages: 1637
Localisation: Dans le Sud, peuchère !

MessagePosté le: Mer Mai 10, 2023 10:09    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé John, mais le paletot est en plus des couvertures, à défaut d'édredon, et (celui) qui joue les grands seigneurs se garde .....
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Timeo danaos et dona ferentes
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