Fantasque Time Line

[Archibald]

[Archibald]

[demolitiondan]

Sans aucun doute un des livres de références sur la grande épopée mongole. Croise de très nombreuses sources (souvent issues des Khans, qu'y pouvons nous ... mais pas que !), se lit comme un roman, donne une vision particulièrement équilibrée et pas du tout manichéenne du grand empire - vous apprécierez particulièrement les exécutions par tapis - mais démontre aussi et surtout :
1 - du quasi-accident fortuit que fut l'invasion mongole du moyen-orient,
2 - de l'effondrement global des voisins Song et tierces (le khwarezm), qui sont à cette date des structures profondément vérolées ce qui explique aussi leur échec,
3 - de la très bonne tolérance religieuse et du pragmatisme mongol, ce qui favorisa d'autant leur prise de pouvoir - sans parler de leurs techniques de combats sans aucun a-priori moral,
4 - de leur décadence presqu'immédiate, sous le coup des richesses (Les fremens de Frank Herbert, êtes vous là ?)
5 - du caractère profondément messianique de Temudjin, même encore aujourd'hui,
6 - de la grande descente aux enfers de son image, sous le coup des Lumières (Rousseau, comme d'hab ...) puis des racismes coloniaux,

Je recommande évidemment. Pour tout ceux qui découvrent, voire même veulent approfondir. Et s'essayer plus tard à l'Histoire Secrète puis à Jean de Plan Carpin ?
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[Archibald]

Quel boulet ce Rousseau. Depuis le lycée (Terminale L) je le hais, je l'exècre, je le conchie, je le vomis.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."

[Chabert]

C'est la faute du prof qui n'a pas su expliquer le faux/vrai menteur....

[Anaxagore]

J'ai un excellent livre sur Gengis Khan dans ma bibliothèque, et lui aussi se lit comme un roman.

Il arrive tellement de trucs incroyables à Temujin que... wow... programmé avant sa naissance pour devenir empereur du monde.

C'était un type incroyable.

A 13 ans, il avait déjà affronté et tué trois hommes...

Avant l'âge de 20 ans, il avait créé un royaume.

Avant l'âge de 30 ans, il avait unis toutes les tribus mongoles etv turco-mongoles des steppes.

Né dans un peuple qui ne connaissait pas l'écriture, il créa une écriture.

Né sous une yourte, on lui doit un code de loi (le yasaq)

Le nom qu'il prit en tans que Kakhan ( Grand Khan ou Khan des Khans) " Gengis Khan" peut être trduit par "Souverain Océnaique"..; ce nom lui a été attribué par les chamans qui lui dirent: " parce que tu seras le seigneur d'un peuple aussi nombreux que les gouttes d'eau dans l'océan"!

Gengis Khan disait de lui même: "Je ne porte toujours le même vêtement, je ne mange qu'une seule sorte de met, je vis comme mes gardiens de troupeau. Le Ciel a perdu la Chine à cause de ses excés. Moi, je c onnais la frugalité et je suis humble. Je suis l'ami de tous ceux qui cherchent la sagesse... "

Voyant les gardes de sa yourte ivre, Temujin leur demande s('ils sont vraiment ivres. Ils répondent sans mentir que c'est le cas. lIl eur demande s'ils savent la peine qu'ils encourrent. A nouveau ils acquiescent... et Temujin lkes condmane àmort.
L'histoire est raconté par un ambassadeur qui est stupéfait: "Pourquoi n'ont-ils pas menti?" "Un mongol ne ment jamais!" répond Temujin.

Sur le même thème de l'ivresse Temujin déclara un jour qu'il tolérait les excès de l'ivresse chez ses guerriers..; mais une fois par mois. Pourquoi une fois par mois? "... ce serait mieux s'il n'étaient jamais ivres... mais où trouver de tels hommes?"
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.

[Archibald]

[Archibald]

Me suis fait offrir ces deux beaux livres pour mon anniversaire.

https://www.amazon.fr/French-Secret-Projects-Bombers-Aircraft/dp/1910809063/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=H7SAZO3NEQE8&keywords=%22french+secret+projects&qid=1684394402&sprefix=french+secret+project%2Caps%2C89&sr=8-1

https://www.amazon.fr/French-Secret-Projects-Spaceplane-1964-1994/dp/1910809918/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=H7SAZO3NEQE8&keywords=%22french+secret+projects&qid=1684394402&sprefix=french+secret+project%2Caps%2C89&sr=8-2

Prochaine étape: le somptueux bouquin sur le Mirage 4000 qui arrive bientôt.

Suis sensé avoir 41 ans depuis 2 jours - mais question astronautique, me sens toujours comme un gamin le matin de noël dans une boutique de chocolat.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."

[Imberator]

[Archibald]

Surement oui. Avec Merlock et Fregaton, on dirait une maternelle.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."

[FREGATON]

[Archibald]

[ChtiJef]

[demolitiondan]

Je prend enfin le temps de chroniquer un livre que j’ai beaucoup évoqué entre ces pages, mais qui mérite qu’on s’y arrête dans le détail.
Pyrrhic Victory – French Strategy and Operations in the Great War, du général de Brigade Robert A. Dought (US Military Academy), lequel prend un malin plaisir à reprendre, scolairement, professionnellement et surtout sans parti pris politique l’ensemble de l’histoire de l’armée française depuis 1870 (pour le contexte) jusqu’aux années 30 (pour la conclusion). Une lecture rafraichissante, quand on sait comment le premier conflit est encore instrumentalisé de nos jours, qui des glorieux patriotes disparus, qui des pauvres poilus jetés dans la fournée par des aristocrates incompétents. Que ne l’ai-je assez dit et regretté, que les meilleurs ouvrages sur Foch, Joffre et consorts soient du fait de plumes anglo-saxonnes !
De quoi parlons-nous exactement ? En gros, de l’histoire d’une mutation. Et le titre des chapitres ne dit pas autre chose : La transformation, la guerre de mouvement, la guerre de siège, une stratégie offensive, la recherche de stratégies alternatives, une stratégie d’attrition, une stratégie de bataille décisive, une stratégie de guérison et de défense, répondre à l’offensive allemande, une stratégie opportuniste et enfin, la misère de la victoire.
Dought aime et respecte la France et cela se voit. Nous sommes à des kilomètres des hagiographies méprisantes comme nous en trouvons malheureusement beaucoup sur ce sujet, et plus encore sur l’armée française. L’auteur décrit dans le détail les raisons qui ont conduit à la doctrine de l’offensive à outrance – laquelle ne répondait pas uniquement des enjeux romanesques, mais bien aussi à des considérations stratégiques valides. Il décrit un pays qui a passé 44 ans à réformer son armée, et à créer une machine globalement efficiente – au moins dans sa conception – sous la lignée d’un seul généralisme : Joseph Joffre. Lequel cumulait à l’époque les fonctions de chef d’EM et chef des armées, ce qui lui donnait un pouvoir sans commune mesure dans l’Histoire de la République. Disons clairement, Joffre n’était pas un dictateur – mais son poste lui donnait basiquement les pleins pouvoirs pour faire la guerre, selon sa stratégie propre et sans rendre compte à personne, mais avec les moyens fournis par le gouvernement dans le cadre d’un dialogue constant.
Cette organisation est en soi valide. Elle fait suite au traumatisme du grand bololo de 1870. En 1914 la France est persuadé d’avoir redressé la barre de ses erreurs, d'avoir réussi sa transformation et de disposer des moyens d’une décision rapide en Belgique (l’attaque par la Belgique n’est pas une surprise, on ne pensait juste pas que ca serait le point principal adverse) mais surtout au Luxembourg comme en Moselle, dans le cadre d’un vaste mouvement tournant vers le Rhin – ou au pire, vers des positions plus favorables. Le tout en anticipant une grosse action russe vers la Prusse au même moment. Sur le papier, il faut bien avouer que ca se tient .Précisons d’ailleurs que le prédécesseur de Joffre, Michel, avait été écarté car jugé trop timide. Comme quoi …
Bref, la France définit sa stratégie telle une guerre de mouvement vers la Champagne, dès le départ, et laisse le flanc gauche aux belges comme aux anglais. Un choix qui donnera des résultats … contrastés, mais n’anticipons pas. Toute la stratégie française est basée sur l’offensive – jusqu’au choix des canons de 75 mm, à cadence supérieure mais portée moindre car supposés suivre l’infanterie pour réduire les points d’appui. Lesquels, paradoxalement, sont en nombre écrasant dans l’arsenal français (4076 +666 contre seulement 308 pièces lourdes). Un choix radical, qui pèsera assez lourd. Mais le plus grave est sans doute dans le fait que la France prévoit une guerre courte, sans mobilisation industrielle. Ecraser l’Allemagne (surligné dans les notes), le reste suivra.
Nous savons tous ce qu’il s’est passé sur la bataille des frontières et dans la guerre de mouvement. Mais ce qu’on oublie de préciser, c’est que le problème était surtout dans l’exécution : pas de coordination, peu de communication …le tout alors qu’en Belgique, les anglais se font littéralement consumer. D’une manière générale, il faut bien convenir que l’armée britannique ne sort pas grandie de l’ouvrage, entre incapacité chronique à tenir ses délais, manque d’esprit offensive et arguties constantes d’Haig.
Bref, la France se rétablit sur la Marne – grâce, faut-il le préciser, notamment au sang-froid certain du commandement français et de Joffre. Dought n’est pas toujours gentil avec Joffre, mais il l’écrit clairement ‘Cela peut et doit être porté à son crédit. » Ca et ses actions très énergiques pour apurer le commandement français et mettre les jeunes pousses (Foch, D’esperey …) Suivra l’hiver 1914-1915, et les premières défaites russes, lesquelles convainquent la France que la guerre de siège sera longue. Elle s’arme en conséquence, et cherche naturellement à aider le Russe en réduisant le vaste saillant dans le Nord du pays : ca sera les offensives de Champagne et de l’Artois, boucheries relatives (il y eu bien pire après …) déclenchée dans les plus mauvaises conditions de par la peur de laisser l’initiative aux allemands ;
Dans tout le livre, une pensée parcourt le commandement français : le souci de maintenir la pression sur l’adversaire. Une stratégie offensive, issue de la peur de rester passif, la crainte de devoir concéder – la défaite, les territoires occupés ;.. Bref, en 1916, le gouvernement français commence à douter, effrayé par les pertes et l’incapacité visible de l’armée à apporter une solution claire. Elle commence à rogner sur les pouvoirs de Joffre – après la bataille de Verdun et l’échec de la stratégie d’attrition dans les deux camps (une défaite allemande, on oublie toujours de le préciser … tututut je ne veux rien entendre ! Falkenhayn qui écrit après avoir perdu 300 000 hommes en s’acharnant sur 3 mois ‘je l’ai fait exprès pour saigner l’armée française ‘, c’est la justification la plus bancale de l’histoire de la 1GM !), on remet Lyautey au ministre de la guerre, en contre-pouvoir visible. Cela conduit à écarter Joffre, ce qui était clairement le but de la manœuvre. L’affaire de Salonique et la chute de la Serbie dans le cadre de la recherche de stratégies alternatives contribue à fournir le prétexte, alors que dans le fond personne (et je suis bien placé pour l’écrire) ne peut prétendre affirmer que la victoire finale passe par Belgrade.
Bref, Joffre parti – et ses protégés avec lui, tel d’Esperey ou Foch (qui ne doit sa survie qu’à un placard donnant sur la Suisse) qui pour le remplacer. Deux noms émergent. Le premier est connu : Philippe Pétain. Mais son profil de droite catholique traditionnaliste ne passe pas. Et sa morgue encore moins. Surtout qu’il présentait, déjà en 1916, présentait des signes discrets mais inquiétants - citation de l’époque « La constitution, je n’en ai rien à carrer ! » Cette saillie lui coutera le poste de chef d’état-major – confié, aux termes d’un laborieux processus politique, à ce que Dought décrit comme « un chef de corps qui avait commandé 6 mois une armée et deux mois un groupe d’armée ». Moi je dirai plutôt qu’il s’agit là d’une terrifiante erreur de casting, doublée d’un problème classique de management. Et je veux bien sûr parler de Nivelle.
Erreur de management : mais oui ! Car sitôt qu’il présente son plan, personne ne lui fait confiance pour sa stratégie de bataille décisive. Mais personne ne souhaite frontalement se confronter à lui, de peur de jouer le Cassandre. Et l’intéressé, de s’en rendre compte et de se braquer pour s’enferrer toujours plus dans ses erreurs. Le chemin des Dames – le coup de trop. Et Pétain d’être appelé aux affaires pour sa Stratégie de guérison, qui fonctionne mais porte déjà les stigmates du personnage. Nous le verrons en 1918. Quant à Nivelle, sa fin littéralement infamante : il est nommé chef de GA …. Sans GA à commander faute de place disponible, et est envoyé en AFN pour ensuite être dégradé.
Pétain affecte d’être paternaliste entre 1917 et 1918. Il est surtout persuadé que la France n’a plus les moyens de gagner et ne saurait que subir en attendant la paix … ou un miracle. Cette politique sociale fera beaucoup pour son image. Reconnaissons lui aussi un louable souhait de constituer des réserves, tout en se bagarrant avec Ferdinand Foch (et son adjoint, un certain Maxime Weygand) – lequel est revenu aux affaires par le ministère de la guerre et sert de contre-pouvoir …difficilement face à un Pétain jaloux de ses prérogatives et à l’opposée d’à peu près toutes ses idées. Précisons ici que Pétain fera encore démonstration de l’étendue de sa considération paternaliste en affirmant aux anglais ‘Je n’ai aucun soldat sur lequel je puisse compter dans mon armée.’
Evidemment, après la chute de la Roumanie et de la Russie, et les italiens étant visiblement incapables d’actions sérieuses, il ne saurait plus pour Pétain qu’ay avoir une seule stratégie : répondre à l’offensive allemande. Avec de la chair fraiche, en amalgamant les unités américaines à l’échelle du régiment dans les divisions françaises. Pershing veut bien céder les noirs … Et vient le Kaiserschalt.
Haig et Rawlinson ne sortent pas grandis de la bataille de 1918 – la 5e armée vole en éclats, et Haig se montre visiblement incapable de la moindre coordination … tout en appelant constamment des renforts. Un officier de l’époque ‘C’est bien beau d’avoir des alliés. Mais s’ils vous appellent à l’aide le premier jour, ca donnera quoi le second ?’ L’armée anglaise vole en éclat et Pétain fait alors là sa seconde autre grande erreur de la guerre, en sombrant ouvertement dans le défaitisme ‘Les allemands battront les anglais, puis ils nous battront’. Ceci alors même qu’enfin, son armée à l’agonie, Londres accepte le principe d’un commandement unique – avant, Haig sortait de la salle en trombe, contre Lyod Georges, en hurlant qu’il n’accepterait jamais légalement de faire obeir une armée anglaise à un général français. Selon la légende, Clémenceau aurait affirmé 'J'avais le choix entre un dépressif et un fou. Prenons le fou, nous tomberons avec panache." Et Foch de devenir chef des armées alliés en France, un poste qui n'a jamais existé auparavant.
Suivront les cinq offensives allemandes – bien contrées, grâce au très efficace service de renseignement français (un certain Maurice Gamelin le dirigeait … je me marre), et malgré des progrès fulgurants -issu notamment de la terrible défaillance du général Duchêne dans la défense du chemin des Dames (le hon avait tout mis en première ligne, malgré les ordres de Pétain … que l’intéressé ne fit pas non plus respecter !) chacun doit bien finir par convenir que les allemands sont bloqués. Dans la forêt de l'Argonne, les deux divisions US galèrent certes entre inorganisation et terrain difficile (Clémenceau qui voulait visiter le QG, doit rebrousser chemin du fait des ... embouteillages !). Mais il faut convenir que le Boy se bat individuellement bien. Il apporte la jeunesse, l'allant et l'enthousiasme à des troupes n'en ayant plus guère. Quant Foch, il dispose à sa main d’une masse de manœuvre sans cesse croissante, entre divisions de réserves françaises et américaines. Il se voit bien triompher en 1919.
C’est alors que se passe une chose inattendue : sous le coup de la famine et des dissensions, l’Allemagne s’effondre. … Bien qu’elle ne s’en rende pas immédiatement compte, persuadée de pouvoir imposer une paix à ses termes par une succession de positions fortifiées. Une stratégie opportuniste se développe : allez toujours plus vite, forcer et pousser un adversaire en retraite dont les redoutes sautent les unes après les autres. Dans ce contexte, et face à des italiens réclamant 25 divisions pour une stratégie défensive, Foch se permet une saillie dont la violence ne répugnerait pas aux pires périodes coloniales « A la guerre, il faut prendre des risques. La question est de savoir si, dans le contexte de désintégration adverse, le gouvernement italien est prêt à assumer ses risques. » L’objectif n’est pas ici la gloriole : il est la récupération du maximum de territoires, en gage des futures négociations de paix.
Suivra la misère de la victoire – la joie sur des Champs-Elysées, dont un correspondant britannique écrira « qu’il respirent la fête mais dont toutes les femmes sont habillées en noir ». La France a payé un prix terrible, entre efforts constants pour tirer ses alliés (les russes à appuyer, les serbes à assister, les anglais à soutenir, les italiens à sauver …) : 25 % de pertes dans l’infanterie, 1 400 000 morts, 3 200 000 blessés, 800 000 mutilés. Le tout sans rechigner (le taux de déserteur a baissé entre 1914 et 1918). La France est devenue une immense puissance industrielle, à l’opposé de ce qu’elle fut. Financée par le crédit et le papier monnaie, elle s’effondrera dès 1933. Incapable d’imposer ses vues pour la paix, elle doit composer avec Wilson et laisser filer son opportunité d’assoir une fois pour toute ‘sa’ paix par une domination continentale.
Dans cette joie forcée, c’est Pétain, et pas Foch, qui resta comme le grand vainqueur – la faute à l’autre maréchal d’être mort trop tôt. Et je reste persuadé que Buat est plus pour quelque chose dans le succès de Pétain, que Pétain l’est dans le succès de Pétain. Dought encore « Il n’est qu’à lire les minutes du Conseil supérieur de la Guerre dans la période inter—conflit pour sentir le poids respectif de ces deux hommes et évaluer ce que les choses auraient pu être si c’était Foch qui avait conservé la main-haute. » Lui et Debeney … Par exemple.
Cette conclusion, qui multiplie les hommages et parle notamment du miracle de La Marne comme d’un des plus importants faits d’arme du XXe siècle, ne fait pas le moins plaisir, surtout de la part d’une plume américaine. Et elle résonne aussi bizarrement comme un genre d’éloge funèbre. Dought décrit une armée saignée, traumatisée par les erreurs de 1914 et – disons-le clairement – incapable de défendre seule ses ambitions, d’où le soutien à la politique d’apeasement de Londres, dont on sait qui finit par en payer. Une armée qui a peur de l’initiative, parce que cela lui a couté déjà très cher. Une armée qui privilégie une guerre longue, non pas par stratégie, mais bien par nécessité – ce qui la condamne à subir dans une premier temps l’action adverse, dans les circonstances que nous connaissons aujourd’hui. Et surtout, une armée qui pense avoir trouvé une méthode à appliquer en toutes circonstances …exactement comme Nivelle en fait. Et en exact miroir, aussi, de 1914.
Un livre excellent, vous l’aurez compris, lequel ne donne qu’une envie – en savoir plus et approfondir. En plus, ca se lit très bien (même en anglais), et Dought parvient à faire passer des notions assez subtiles (telle le balancier politique-militaire qui fut l’horloge de tout le conflit côté français) avec des mots aussi simples que fluides.
Quand j’ai entendu parler de ce bouquin, c’était dans les colonnes de Vae Victis – ca en parlera à certains. « Un livre pour comprendre comment la France gagna la première guerre dans un tel état de faiblesse faisant qu’elle ne pouvait que perdre la seconde. » C’est parfaitement juste. Et là, vous comprendrez l’intérêt dans le cadre de la FTL.
Bref 10/10, fermez le banc !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[ChtiJef]