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1940 - La France continue la guerre
 
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Situation ferroviaire en métropole et AfN
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GLUCKAUF



Inscrit le: 28 Aoû 2011
Messages: 35
Localisation: FRANCE

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 08:03    Sujet du message: Répondre en citant

A tous, merci !
@Solarien : camoufler des locomotives (ou autres) dans un tunnel est faisable, mais n'est pas vraiment une bonne idée : un tunnel, c'est généralement très humide (rouille ...) ; et à l'époque, très peu de tunnels étaient disponibles pour un stationnement long, les lignes étant encore très utilisées (même si certaines étaient déjà fermées au trafic voyageurs)
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Hendryk



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Messages: 3203
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 08:08    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
Excellent texte sur un sujet méconnu. Sa qualité me fait penser à ceux sur l'exploitation minière ou sur la viticulture, et qui m'avaient laissé une impression similaire.

C'est un aspect de l'uchronie que j'apprécie. Autant les grandes batailles spectaculaires sont des moments forts de FTL, autant j'aime bien aller regarder en salle des machines voir ce qui se passe. Une guerre industrielle, c'est tout un système de production et de distribution.
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With Iron and Fire disponible en livre!
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FREGATON



Inscrit le: 06 Avr 2007
Messages: 3995
Localisation: La Baule

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 10:07    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
...autant j'aime bien aller regarder en salle des machines voir ce qui se passe.

Intéressant de passer des machines à vapeur qui flottent aux machines à vapeur qui roulent!
Pour les machines à vapeur qui volent le sujet risque d'être beaucoup plus restreint mais je crois que ça a existé...

Félicitations en tout cas pour ce travail très complet. Applause
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La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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houps



Inscrit le: 01 Mai 2017
Messages: 1809
Localisation: Dans le Sud, peuchère !

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 10:38    Sujet du message: Répondre en citant

FREGATON a écrit:
Hendryk a écrit:
...autant j'aime bien aller regarder en salle des machines voir ce qui se passe.

Intéressant de passer des machines à vapeur qui flottent aux machines à vapeur qui roulent!
Pour les machines à vapeur qui volent le sujet risque d'être beaucoup plus restreint mais je crois que ça a existé...

Félicitations en tout cas pour ce travail très complet. Applause


a) Applause Applause Applause pour l'auteur
b) @FREGATON : l'Eole de Clément Ader, bien sûr ! Il n'était pas de la Drôme, hélas ....
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Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
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solarien



Inscrit le: 13 Mai 2014
Messages: 2675
Localisation: Picardie

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 11:56    Sujet du message: Répondre en citant

GLUCKAUF a écrit:
@Solarien : camoufler des locomotives (ou autres) dans un tunnel est faisable, mais n'est pas vraiment une bonne idée : un tunnel, c'est généralement très humide (rouille ...) ; et à l'époque, très peu de tunnels étaient disponibles pour un stationnement long, les lignes étant encore très utilisées (même si certaines étaient déjà fermées au trafic voyageurs)


Je comprend, après, je pensais à certains tunnel dans le massif central ou maintenant de vieille mine ou carrière désaffecté.

Et pour les lignes qui ne sont plus utilisés, avec la guerre et les dégàts, on peux présumer que certaine ligne ne seront pas reconstruite avant 1945-1946.
Les allemands n'en ayant pas besoin, ils mettront l'accent sur les lignes essentiel à leur logistique.
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loic
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Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Il est à craindre que FTL il soit difficile de camoufler du matériel lourd (chars, avions, locomotives...) en métropole :
- les Allemands contrôlent tout le territoire dès août 1940
- parmi ceux qui restent en métropole, le tropisme anti-régime/pro-allemand sera plus important qu'OTL (notamment au sein de l'armée de NEF)
- l'Allemagne va devoir davantage racler les fonds de tiroir, le pillage des pays conquis sera donc à mon avis très efficace
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9250
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai une solution : le tunnel de la Nerthe. Desservant Saint-Charles en souterrain depuis Gignac la Nerthe, dans un milieu très instable propice aux éboulis, il a probablement bien souffert en 40. De là à l'annoncer fermé et irréparable ... en totalité évidemment.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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GLUCKAUF



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Messages: 35
Localisation: FRANCE

MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 19:47    Sujet du message: Répondre en citant

- Le tunnel de la Nerthe, s'il est obstrué, sera remis en service avec une certaine célérité, car la ligne Avignon-Marseille est primordiale (le contournement par la ligne de la Côte-Bleue est juste complémentaire, et la ligne par Gardanne trop limitée).
- Si des locomotives, ou autres, sont camouflées, ce sera dans des installations comme des dépôts, ateliers, halles marchandises ... qui ne manquent pas. Le matériel mis sous cocon doit être régulièrement nettoyé et graissé/lubrifié.
Mais ce camouflage ne durera qu'un temps car :
- Les locomotives ne sont pas des "coucous" de manoeuvre, mais des engins dépassant les vingt mètres de long, fort peu discrets
- Les prototypes sont connus de tous, y compris des allemands (mais OTL, ils ne seront pas plus intéressés que celà par ces machines, d'un entretien parfois délicat, préférant construire simple et robuste (les "kriegsloks") et en trés grande quantité, ... à l'inverse de ce qui a été fait, dans un autre domaine, avec leurs Tigers et autres Elefants)
- les bahnofs vont trainer un peu partout
- Les autres locomotives en service ou en cours de construction vont d'avantage les intéresser (150 P)
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GLUCKAUF



Inscrit le: 28 Aoû 2011
Messages: 35
Localisation: FRANCE

MessagePosté le: Lun Mar 27, 2023 18:47    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,
Un petit intermède moins didactique, mais qui s'intègre dans l'étude sur les cdf .... avec un petit clin d'œil helvéte !
Les faits sont en grande partie OTL.
PS : je sais que j'arrive aprés la bataille - on est en 1944, mais j'espère rattraper le retard assez rapidement d'une part, et que cela soit relativement intéressant.

- Un train contre la Luftwaffe

L’exemple français le plus connu de l’alliance du rail et du canon est l’ALVF, l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée. Mais d’autres trains équipés de canons ont œuvré avec succès au début de la guerre : les trois trains de DCA du 404° régiment d’artillerie, soit trois batteries montées sur voie ferrée, les 19°, 20° et 21°, appartenant au 7° groupe. Le cas de la 21° batterie et de son « parcours du combattant », des frontières du Nord à Banyuls-sur-Mer, mérite d’être retranscrit, grâce aux témoignages du mécanicien conduisant le train (Gérard Villemaux), et d’un soldat de deuxième classe servant un des quatre canons de 75 (Victor Simonelli) (NB : ces témoignages sont extraits des annexes de l’ouvrage de Charles Fleury, et ont été recueillis par Jacques Andreu)

Victor Simonelli : Mobilisé en 1939, je suis passé de Coudray-Morancez, près de Chartres, puis à Toulouse, pour revenir à Voves, ou c’est là qu’a été formé en avril 1940 le 7° groupe du 404° régiment d’artillerie, acheminé ensuite vers Suippes. Dès notre débarquement à Suippes, nous avons été dirigés vers trois trains disposés sur des voies de garage, chacun représentant une batterie. J’appartenais à la 21°. L’adjudant nous rassembla, fit l’appel et désigna à chacun un numéro de wagon ou il pourrait s’installer. C’est ainsi que je rejoignais ma nouvelle « chambrée » sur roues, que je ne devais plus quitter jusqu’à la fin de cette première campagne de France.

Gérard Villemaux : J’étais mécanicien titulaire depuis deux ans, au dépôt de Verdun sur la 140 C 34, avec « Petit-toc », mon chauffeur. Un matin, en me rendant au bureau de la feuille (1), j’appris que je ne ferais pas la tournée des chiffonniers (2) sur la 4 (3), mais que je devais me rendre HLP (4) à l’embranchement du camp de Suippes. Arrivé là-bas, après quelques manœuvres sur le faisceau militaire, on a été attelé à un train un peu hétéroclite, avec des wagons tous différents.

VS : La chambrée était installée dans un wagon couvert ordinaire, qui avait été transformé pour accueillir huit personnes, avec quatre lits superposés, quatre armoires, une table au milieu et un poêle. Faut pas vous imaginer un wagon à bestiaux, c’était clair, neuf, vraiment correct.

GV : C’était un vrai train, assez imposant, avec 23 véhicules. Il y avait 10 wagons de marchandise (pour les chambrées), une voiture-lit déjà ancienne pour les officiers, qui servait de bureau de batterie, un wagon-cuisine, un autre de réserves, un wagon atelier, un de munitions, un de matériel, un wagon PCT (5), un wagon corps de garde et enfin les quatre wagons plats à bogies, portant chacun une pièce de DCA à canon de 75 long. Et puis en queue une petite draisine Campagne(6) pour les manœuvres.

VS : J’avais été désigné comme mécanicien (j’étais mécanicien auto dans le civil), et je partageais le wagon-atelier avec le menuisier. C’était un vrai atelier, bien fait. J’avais aussi la responsabilité de la réserve de munitions, dont j’avais les clefs. Il y avait plusieurs véhicules : un camion Citroën, une conduite intérieure Renault, une motocyclette avec side-car et des vélos. Un vrai garage ! Nous avions une grande autonomie dans nos déplacements et approvisionnements.

GV : Avec Petit-toc, on était affectés spéciaux, pas militaires dans l’âme, mais on a vite calqué nos habitudes sur la troupe. On vivait pratiquement tout le temps dans le camp et aux alentours, tractant les trains des trois batteries pour l’entrainement. On quittait la gare aux aurores, pour Somme-Py, via Sainte-Menehould et Challerange, de l’autre côté du camp, et cela a duré un mois ; on en a fait des ronds dans l’eau ! Souvent, je pensais à mon père, qui avait perdu une jambe dans le coin en 1917, et ça recommençait !

VS : On a commencé l’entrainement à la DCA immédiatement, interrompu par des marches à pied, en armes, dans la campagne environnante aux alentours de Suippes, avec tirs d’exercice dans les conditions du combat. Pour l’entrainement aux tirs de 75, le train ne se composait que des quatre wagons plate-forme, et du PCT ; Le reste demeurait en gare.

GV : Un matin, très tôt, des grondements lointains s’emparent du ciel, et qui se rapprochent rapidement. On entend des tirs de DCA, et des explosions du côté de Reims et de Châlons-sur-Marne. On téléphone au dépôt pour savoir ce qui se passe.

VS : Au rassemblement, le lieutenant nous apprend que les allemands ont envahi la Hollande et la Belgique. Des escadrilles de bombardiers ennemis traversent le ciel toute la journée, poursuivies par des chasseurs français ou anglais de la base de Reims. On se mettrait bien en batterie pour les aider à descendre les allemands, mais nous attendons les munitions ... ! Vers 17H30, « Alerte » ! Une vingtaine de Dornier 17 se dirige vers nous. Presque aussitôt des petits points noirs s’en détachent et tombent sur Suippes et ses alentours. Mais la chasse de Reims et de Saint-Dizier apparait, des avions allemands sont touchés et des parachutes s’ouvrent. Nous irions bien cueillir les pilotes, mais ... l’ordre de distribuer les munitions n’a pas été donné, même pas pour nos fusils Lebel ! Il viendra plus tard dans la soirée - trop tard !

GV : Le 11 au matin, on voit arriver deux machines de Verdun, une 140 B et une autre C, avec plusieurs mécaniciens et chauffeurs en cabine. C’est là que sont arrivés « Bébert » et « la Joconde » - on l’appelait comme cela à cause de son sourire énigmatique : avec lui, on ne savait jamais sur quel pied danser ! Mais c’était un brave gars, un excellent mécano. On allait former une double-équipe (7) avant l’heure, pour notre parcours vers la Belgique. Une double-équipe pour pouvoir se relayer, car on pressentait que ça n’allait pas être une partie de plaisir - et le chef-traction de Verdun, qui le pressentait aussi, avait renforcé notre petit « dépôt-annexe » ! On allait loger dans une des chambrées du train, les artilleurs nous laissant un peu de place. Le hasard a voulu que l’on soit rattaché au train de la 21°, et on n’allait plus se quitter !

VS : Des camions viennent dans la journée avec des caisses d’obus de 75 ; on s’attendait à mettre les pièces en batterie, mais on part vers le front, en Belgique, ou ça barde, parait-il. On part dans la nuit.

GV : On croise beaucoup de trains venant des Ardennes ou de l’Aisne. La vitesse est plus que réduite, on atteint Reims vers 11 heures. Les quais de la gare sont noirs de monde, les gens sont tristes, énervés. On en profite pour faire le plein en eau. Les choses se gâtent quand la foule essaie de prendre d’assaut le train, alors que nous allons plein nord, vers le front ! Les militaires se mettent en position pour empêcher la foule - surtout des femmes et des enfants - de monter sur les wagons. C’est une sirène d’alerte qui nous sauve de cette situation : les civils se mettent aux abris dans les passages souterrains, et on en profite pour quitter Reims. Deux heures après, on arrive en vue de la gare de Laon. La 140 avance au pas, la gare vient d’être bombardée. Partout des cratères de bombes, du ballast éparpillé de tous les côtés, des voies arrachés. Nous longeons une rame de voyageurs aux flancs perforés, et au milieu de ce carnage, deux machines qui se sont télescopées, avec des jambes raides qui dépassent des cabines de conduite. C’est ma première image de la guerre : il y en a aura plein d’autres, mais celle-là, elle m’a marqué à jamais. Nous profitons de l’arrêt pour aller, la Joconde et moi, vers le dépôt qui a lui aussi subi des dégâts. Au bureau de la feuille, nous demandons à avoir un carnet de marches-types (8), car nous ne connaissons pas les lignes du secteur : ici, c’est la région NORD.

VS : Arrivés près d’Anor - proche de la frontière belge - on s’arrête pour se mettre en position. La draisine se met au travail, et sépare les wagons de tir de ceux réservés au campement, et les pièces sont mises en batterie. Nous commençons enfin notre boulot d’artilleurs de DCA ! Je suis de garde, et du pont qui surplombe la route je vois quelque chose de bizarre : des civils, bien sûr, qui descendent de la Belgique vers la France, mais aussi beaucoup de militaires, souvent sans armes, et pas d’officiers ni de sous-officiers ... Un peu plus tard, un adjudant de la coloniale, stationné à Anor, nous apprend que son régiment (des collègues artilleurs), parti le 10 mai en Belgique, a été exterminé sur la route par les avions allemands, sans même avoir combattu. Dès l’aube du lendemain, alerte avions ! C’est le remue-ménage autour des pièces, du télémètre et du PC de tir. Les premiers coups font chou blanc. Puis un groupe de Dornier 17 arrive par le nord : touché ! Un de ces sinistres oiseaux de proie s’écrase dans les bois, les autres se dispersent. Puis vient le soir, ordre est donné de décrocher vers Amiens.

GV : On a observé les militaires faire leur boulot toute la journée. Avec quelques cafouillages au début ; ensuite, ça tournait pas mal, et puis on a eu le sourire aux lèvres quand ils ont touché un bombardier - peut-être deux en fait. Le soir, on a repris la ligne d’Amiens, et on s’est arrêté sur l’embranchement particulier d’une sucrerie, près de Chaulnes. La locomotive avait pu faire son ravitaillement en eau, mais pour le charbon ... un gros stock de coke et de briquettes (9) trainait près des chaufferies, on a généreusement garni le tender. Les artilleurs se sont mis en position de tir, et nous on a attendu, en tapant le carton et en allant tendre des collets sur les terrains environnants : ça grouillait de lapins ! Mais la présence des bâtiments abandonnés - immenses, vides de toute présence humaine - et le bruit lointain de la guerre nous rappelaient que l’on n’était pas en camping ...

VS : A propos de lapins, le jour suivant des boches nous survolent comme à la parade, confiants, et se font descendre comme les premiers nommés (les lapins !). Un stuka nous a quelque peu secoué, et la sirène, ça en a perturbé pas mal. Mais on s’est vite habitué, car ils n’étaient pas bien rapides. Le soir, on a plié de nouveau bagage direction Montdidier, ou on a installé un nouveau site de tir. Je ne dis pas que l’on commençait à avoir l’habitude, mais il y a un peu de ça. Le lendemain, j’étais de garde en protection rapprochée : il y avait des vaches partout autour de nous ! Les pauvres bêtes n’avaient pas été traites depuis longtemps, leurs pis étaient énormes ! A plusieurs, on se met à l’ouvrage, et très vite les bidons de lait s’alignent, ces dames allant même jusqu’à envahir nos postes de tir ... après les boches, les vaches ! Ces régions du nord et de l’est sont décidément faites pour les invasions ...

GV : « Faites pour les invasions » : qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Comme si les marseillais étaient faits pour le pastis ! Bon, pour nous, l’attente est longue. Heureusement qu’on avait bien sympathisé avec les militaires, même les officiers ! Avec Petit-toc, on va aux nouvelles à la gare de Montdidier. Le chef de gare est là, mais bien seul. Un train de charbon attend sur la voie principale, destination Saint-Denis, abandonné. Nous nous renseignons pour connaitre l’état des voies dans le secteur ; il semble qu’il y a de gros dégâts sur Longueau, mais que la ligne de Paris est encore praticable. Par contre la signalisation a morflé. Nous le remercions, et rejoignons notre cantonnement, bien sûr provisoire.

VS : La batterie reste sur place pendant trois jours, et je dois dire que la belle ordonnance de la Luftwaffe en a parfois pris un coup. On a d’ailleurs peint les avions abattus sur les wagons, comme les aviateurs ! De nouveau, on déménage du côté de Soissons, et le lieutenant nous envoie avec le camion vers un dépôt de munitions perdu dans les bois, bien camouflé, ou nous attendent une longue file de véhicules : bon, ça veut dire qu’on n’est pas tout seuls à se battre, j’espère que les gars de la 19° et de la 20° en font autant. Ravitaillement en 75 terminé, on reprend la route - enfin, le rail - direction Gisors.

GV : On va pratiquement rester 48 heures prés de Gisors, presque en permission (tiens, je parle comme les militaires !). Une petite rivière longe la voie, et là on en profite ; nos bleus sont noirs de crasse, de suie et de graisse, vite une bonne lessive et un bon bain ! Les artilleurs nous rejoignent rapidement, et tout ce petit monde se retrouve torse nu, pendant que le linge sèche, à taper dans la balle pour une partie de foot improvisée. Bébert est un champion du tir au but, et les officiers nous regardent, goguenards mais détendus (le sous-lieutenant s’est même improvisé arbitre). La guerre parait loin pendant cette poignée d’heures.

VS : Bon, ça n’a pas duré, rapidement, on s’est remis en position de tirs, et on a aligné quelques nouvelles proies - des Heinkels 111 et des Junkers 88, plus rapides que les Dornier du début. Mais fallait faire gaffe, car il y avait aussi des avions français et anglais en vol, mais on commençait à être experts. Alors, que, pour une fois, le train roulait de jour, on est tombé sur plusieurs blessés graves du côté de Villers-Cotterêts, certains salement brulés - des gendarmes mobiles. On les a transportés dans le wagon corps de garde, et l’aspirant, ayant quelques notions d’infirmier, a tenté de les soigner et de les soulager. Arrivés à Meaux, on trouve, avec bien du mal, des infirmiers qui acceptent de soigner nos blessés. Une foule de gens attend sur les quais, mais nous sommes le dernier train -ça commence à devenir une habitude, pas vraiment réconfortante.

GV : On se retrouve près du Bourget, mais sur la ligne de la Grande-Ceinture, à attendre. Attendre quoi, on ne sait pas, les artilleurs pensent qu’ils vont mettre leurs pièces en batterie pour défendre l’aéroport. Avec l’accord des officiers, le train est dételé, en gare de Bobigny, et la loco (et nous avec !) part rejoindre le dépôt du Bourget, car notre réserve de charbon est au plus bas. Arrivés au dépôt, le chef du service intérieur vient nous voir, inquiet. Il est le dernier à être présent, et a reçu l’ordre de rendre inutilisable la plaque (10), avec l’aide du génie, avant de déguerpir. Les explosifs sont déjà en place ! Nous lui expliquons la situation : nous avons une petite heure devant nous, pas plus. Il nous explique que les allemands sont tout proches, et qu’il fera son boulot quoi qu’il arrive. Une heure ... bon prince, il se met aux commandes de la grue et fait le chargement. Surprise ! Le tender se remplit de bon vieux criblé (11), en lieu et place de charbons menus, pitance habituelle de notre 140 C. On liquide les stocks sous la poussée germanique ! Ce n’est pas notre brave loco qui s’en plaindra. Un tombereau présent dans le parc à stocks est lui aussi rempli de criblé, et attelé à la 140, et on en profite pour remplir la sablière et prendre plusieurs bidons d’huile et de graisse.

VS : Nos cheminots sont partis ravitailler leur machine, ce qui nous permet d’observer les alentours. Paris et sa proche banlieue se sont vidés, l’atmosphère est ... angoissante. De lourds nuages de suie passent au-dessus de nous, poussés par un vent d’ouest : les réservoirs de carburant brulent vers Gennevilliers et en Normandie. Après quatre heures qui nous ont paru fort longues, la locomotive revient, avec un wagon supplémentaire ! Le temps d’atteler le train, et on repart direction Corbeil, toujours par la Grande-Ceinture, mais à la vitesse d’un escargot, alors que nous sommes le seul train visible !

GV : Facile à dire, on doit marcher à vue, toute la signalisation est HS, et on ne connait pas la position des aiguilles (12) !

VS : Ah oui, c’est vrai que nous sommes encore les derniers à passer ! Bref, nous arrivons en gare de Corbeil, et là de nouveau le spectacle hélas habituel nous attend, avec une foule de femmes, d’enfants, de vieillards. Le train est arrêté sur un faisceau de voies pas très loin des quais, et ce qui devait arriver arriva : la foule se met en mouvement, et les plus hardis demandent s’ils peuvent monter. Voyant cela, le lieutenant craque et autorise tous ces gens à prendre place dans les wagons. C’est la ruée, et nous répartissons pour le mieux nos nouveaux incorporés ! Puis nous repartons pour une nouvelle mission, certainement plus militaire ... Arrivés près d’un petit bois, en sortie de Corbeil, nous nous arrêtons au niveau de la RN7. Des trous sont creusés, notre mitrailleuse et les FM sont disposés en avant-poste. Puis les canons sont positionnés pour le tir direct : on attend les allemands, mais ce coup-ci par la voie terrestre. Tout cela a un parfum de débandade et d’improvisation ... rien pour nous rassurer.

GV : Je sais bien que notre loco est une ancienne de l’ALVF (13), mais quand même ! Et notre train n’est guère blindé ... Et tous ces civils à bord ... On a décidé de dételer les fourgons et la voiture-lit, et de se réfugier un peu plus loin avec la locomotive. La foule continue de passer sur la RN7 : « les allemands arrivent, ils sont là ! ». Mais toujours rien au bout de plusieurs heures. Nous apprenons seulement que le gouvernement a fui la capitale pour le sud. Finalement, le soir, on part pour Montargis, ou nos incorporés d’un jour sont laissés sur les quais. On a la chance de pouvoir récupérer une carte des réseaux SUD-EST et SUD-OUEST ; ce sera notre boussole pour les jours suivants, car là nous sommes vraiment en terre inconnue : du nord au sud du pays, les règles de circulation sur les voies de la SNCF sont les mêmes (encore que, du côté de l’Alsace ...), mais les profils de lignes sont si différents ! En attendant, dans cette région de plaines, on ne risque pas de battre la purée ! (14).

VS : La longue descente vers le sud commence, nous n’avons plus d’ordres, mais nous devons certainement être les deniers à passer. Le train avance péniblement, car il faut que nos cheminots, aidés des gars du génie affectés à la petite draisine, descendent à chaque intersection pour manœuvrer les aiguillages. Le lieutenant, qui essaie d’avoir des informations, revient avec des nouvelles étonnantes, et contradictoires : Pétain a été arrêté, mais le gouvernement veut continuer la guerre en Afrique ?! Nous passons du côté de Montluçon, puis nous nous retrouvons après un long détour au sud de Lyon, sans avoir tiré un seul coup de canon depuis ... depuis Gisors. Et nous sommes déjà le 9 juillet ! On ne sert pas à grand-chose, mais il parait qu’on a besoin de nous, en Algérie ! Nous apercevons des éléments du génie qui nous font de grands signes, en franchissant les ponts : il faut se dépêcher. Arrivés au triage de Portes-lès-Valence, nous profitons du ravitaillement en eau de la machine pour nous dégourdir les jambes. J’aperçois près des voies un side-car arrêté, avec un capitaine - un artilleur - en pleine discussion avec notre lieutenant ; il m’a l’air un peu perdu, et pressé, et demande des renseignements. Comme je suis amoureux des belles mécaniques, je regarde la motocyclette, une Gnome & Rhône D5A de 500 cm3, que le sergent Meunier, ou Mesnier, un nom comme ça, surnomme bizarrement « Modestine » ! D’un seul coup, des avions allemands surgissent et commencent un copieux bombardement. Pas le temps de mettre les pièces en batterie, nous quittons par miracle le triage.

GV : Là, je dois dire qu’à Portes, on a vraiment eu chaud ! C’est La Joconde qui assure la conduite, j’aide Bébert à faire la chauffe (15). La Joconde, qui garde son sourire en toutes circonstances (sauf ... mais ça viendra plus tard), me demande de bien regarder devant, car nous roulons à vue, et les convois se suivent à 200 ou 300 mètres, pas plus. Avec tout ça, on avait à peine remarqué que le ciel était de plus en plus bleu, la végétation différente, et l’air ... idem : on approchait de la Méditerranée ! Un des officiers arrive à contacter ce qui semble être l’état-major, ou un régulateur militaire, qu’importe. On doit se rendre à Port-de-Bouc.

VS : Arrivés près de l’Etang de Berre, on se met enfin en batterie. Les bâches de protection sont retirées, et les canons vont pouvoir à nouveau donner de la voix. Ca ne tarde pas, les allemands veulent s’en prendre aux raffineries, mais nous sommes pile poil sur leur passage. On reste là une petite semaine, puis on se repli vers Nîmes, et enfin Port-Vendres. Notre train stationne au-dessus des quais, les canons sont prêts, il faut protéger les convois qui font route vers l’Afrique. Pour nous, ce qui n’était au début qu’une rumeur devient une réalité bien tangible. De nombreux bateaux sont là, embarquant tout un fatras de troupes disparates : il y a là des aviateurs, des sapeurs du chemin de fer, des radiotélégraphistes, des dragons-portés et même des espagnols, qui ont revêtu leurs anciennes tenues de l’armée républicaine !

GV : Sur ce coup là, La Joconde, en voyant tout ce monde sur les plages et sur les quais, il en a eu les larmes aux yeux. Je ne vous ai pas dit qu’il avait fait cinq ans de légion, avant d’entrer aux chemins de fer de l’Est ? Tu parles d’un dur à cuir ! Mais moi aussi, ça m’a fait tout drôle. Même si c’était un départ, on sentait que quelque chose de grand était en train de se produire ... difficile à expliquer.

VS : Le lendemain, le lieutenant revient avec un capitaine : on donne un dernier coup de collier pour protéger le Grand Déménagement, et on part vers l’Afrique !

GV : Et on se retrouve à Banyuls-sur-Mer, moi qui n’avait pratiquement jamais quitté la Meuse ! De drôles de congés payés vous me direz.

VS : On embarque ! Mais se pose le problème de nos cheminots ...

GV : Quand on a su que les gars du train embarquaient pour l’Afrique, on a tergiversé, mais pas longtemps. Le Lieutenant était là, ainsi que Victor et d’autres. On formait une équipe maintenant. Seul Petit-toc était un peu perdu, il avait une fiancée du côté de Mourmelon. Mais ça n’a pas duré longtemps. Allez, va pour l’Afrique ! Et La Joconde, l’Afrique, il connait déjà ...

VS : Je sabote nos canons avec les gars du génie. C’est terminé pour eux.

GV : Nous laissons là notre vaillante bouilloire, notre admirable 140 C, qui ne nous a pas laissé tomber. Nous peignons un grand merci sur ses flancs, sur son acier déjà froid. Adieu, ma belle ! Ou tout simplement au-revoir ? (16)

Lexique :
1 : bureau de commande, ou le mécanicien prend connaissance de sa journée de service
2 : tournée de ramassage des wagons de marchandises, dans les gares et embranchements
3 : ligne de Paris-Est à Mulhouse
4 : Haut-Le-Pied, désigne une locomotive circulant sans train
5 : Poste Central de Tir
6 : engin automoteur destiné à l’entretien des voies ; Campagne est le nom du constructeur
7 : système mis en place au cours du second conflit mondial, permettant à deux binômes de se relayer sur de grandes distances
8 : carnet rassemblant les caractéristiques des lignes (profil, distance ... ) d’une région donnée
9 : bloc de charbon maigre, broyé et aggloméré, destiné au démarrage des chaudières sur des engins à vapeur
10 : pont tournant à pivot central, destiné au retournement des locomotives
11 : charbon destiné aux locomotives de vitesse, de qualité supérieure
12 : cœur mobile des aiguillages
13 : construite en 1916 par la North British, la 34 était destinée à la remorque des trains d’artillerie
14 : remuer un feu finissant pour en tirer les dernières calories
15 : alimenter la chaudière en charbon ; travail du chauffeur
16 : elle rejoindra sa région de l’EST, pour être finalement radiée en 1967
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loic
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MessagePosté le: Lun Mar 27, 2023 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Comme je suis amoureux des belles mécaniques, je regarde la motocyclette, une Gnome & Rhône D5A de 500 cm3, que le sergent Meunier, ou Mesnier, un nom comme ça, surnomme bizarrement « Modestine » !

Bravo pour la référence aux premiers temps de la FTL !
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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mar 27, 2023 22:08    Sujet du message: Répondre en citant

A propos des premiers temps et de trains…

Gluckauf, as-tu lu ces textes ?

https://1940lafrancecontinue.org/forum/viewtopic.php?t=420&postdays=0&postorder=asc&start=0

Tu noteras que plusieurs sont… ferroviaires et qu'ils tombent en rade, apparemment parce que Carthage a décidé de lancer une sorte de défi : qui aura l'audace de continuer l'histoire…

Déjà, que penses-tu des aspects ferroviaires en question ?
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Casus Frankie

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houps



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MessagePosté le: Mar Mar 28, 2023 09:59    Sujet du message: Répondre en citant

Quel dommage que nous n'en ayons point la fin ou du moins la suite ... Sad
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GLUCKAUF



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MessagePosté le: Mar Mar 28, 2023 12:04    Sujet du message: Répondre en citant

@Casus & Houps : J'ai du lire une dizaine de fois "En Tunisie rien de nouveau"; comme Astérix, on découvre à chaque fois quelque chose passé inaperçu à la lecture précédente, des références historiques, des histoires à tiroir ... idem pour "Un balcon en forêt" et "La grande pitié". Carthage a une sacré culture, et une écriture à nul autre pareil (ce qui est aussi le cas, d'une manière différente, de pas mal de contributeurs FTL). Pour ma part, je vais essayer de m'en tenir à l'"étude" des cdf français avec le chapitrage suivant (déjà mentionné) :
1 - Le rail en AfN, des origines à 1940 (fait)
2 - La SNCF, de la Drôle de Guerre au Sursaut (fait)
3 - Le Grand Déménagement et les cheminots (reste à publier Reprise du trafic dans le nord & On embarque !)
4 - Le rail d'Afrique et la France combattante
5 - La SNCF sous le joug allemand
6 - Des matériels pour la libération
7 - La victoire des combattants du rail
Annexe sur les dirigeants & personnalités du rail
Je pense ajouter des coloriages, mais je ne suis pas très doué
Grâce à la FTL, Henri Lang aura un tout autre destin, et je vais essayer de mettre sous les projecteurs Chapelon et De Caso

Si quelqu'un a une idée sur celà : une conséquence importante du report de Barbarossa est un nombre nettement plus réduit de Kriegsloks construites ; quel impact pour la SNCF ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Mar 28, 2023 14:56    Sujet du message: Répondre en citant

@ Gluckhauf - Dans 'La Grande Pitié", tu as vu l'épisode "ferroviaire", qu'en dis-tu ?
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Casus Frankie

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GLUCKAUF



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MessagePosté le: Mar Mar 28, 2023 15:42    Sujet du message: Répondre en citant

@ Pour l'épisode ferroviaire, c'est trés bien écrit et fort réaliste (cette manie du détail, par ex le poinçon qui occis l'allemand), à croire que Carthage avait travaillé un temps comme cheminot !
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