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Les Balkans, Mai 1944
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loic
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 07:49    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
la composante aérienne de Rog izobilja


Citation:
comme de ses nouvelles Hrvatske Oruzane Snage


C'est sympa le croate, mais au bout d'un moment on n'y comprend plus rien.

Ne peut-on pas traduire, comme il est fait ici :
Citation:
1er Bataillon d’infanterie légère parachutiste (1. Padobranska lovačka bojna

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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 09:40    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:

Ils ne se sont pas foulés, juste remplacé les insignes. Pourtant une couche de peinture pour changer de l'affreux camouflage italien en fientes de pigeon ça n'aurait pas été de trop.
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With Iron and Fire disponible en livre!
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FREGATON



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 09:59    Sujet du message: Répondre en citant

For Raccoon's eyes only:

http://1940lafrancecontinue.org/images/?q=image/923-1944-morane-ms-406-c1-ftl

Wink
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La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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le poireau



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
Je pense pas que Monty soit mutée.

Pour 3 raisons :
- Qui mettre à sa place ?? Les français vont pas envoyer de généraux sur place alors qu'ils combattent en France, les américains n'ont rien sur place, et confier cela à un "alliée mineure", c'est poser plus de problème.
Donc ce sera forcement un britannique

- Qui trouver pour mettre sur place ? la plupart des grands généraux ont de grand commandement ou sont adjoint d'EM, pas sûre qu'ils veuillent se perdre dans les méandres des Balkans, et même si l'un accepte, le temps de partir, de comprendre la situation et de pouvoir agir, la guerre sera quasi fini.

- Le risque de propagation communiste ? l'une des raisons qui poussent Churchill a rester dans cette zone, c'est certes frapper le ventre mou de l'Allemagne mais surtout contenir le plus à l'Est possible l'avancé soviétique et libérer avant eux certains état stratégique.
Changer de général, c'est perdre du temps, or c'est ce qu'il leur manque, sans oublier qu'il faut un général qui soit aussi diplomate vus les problèmes sur zone, encore plus rare à trouver.


Dans un sens, Monty est le seul à pouvoir diriger ce groupe d'armée pour la simple et bonne raison qu'il est déjà au commande et qu'on a pas meilleurs ou plus consensuel pour le remplacer.


L'enjeu dépasse de loin la seule personne de Montgomery, d'une certaine manière il n'est qu'un prétexte.
Ce que veulent vraiment les Américains ce n'est pas juste se débarrasser de l'insupportable Monty (qui n'a de plus aucune troupes américaines sous ses ordres), mais bel et bien liquider le front balkanique tout entier, qu'ils tiennent pour totalement inutile. Et de façon générale se débarrasser de tous les reliquats de la "vieille" stratégie britannique des années 1940 à 1942, pour imposer leurs propres options stratégiques (en gros : abandonner tous les fronts secondaires inutiles et faire porter tous les efforts sur le front français, sous commandement US bien sûr !).
Et c'est pour cela que Churchill est furieux envers Monty : il est isolé à ce sujet et doit se battre avec ses Alliés pour préserver une position fragile, et voilà que ce dernier vient jeter de l'huile sur le feu et fournir un prétexte rêvé à ses adversaires.
Mais du coup Churchill n'a plus le choix : il doit soutenir Monty envers et contre tout car accepter de le faire remplacer serait mettre le doigt dans un engrenage fatal.
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loic
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Concrètement, comment gérer de façon correcte cette problématique :
- y a-t-il assez de ressources pour gérer 4 fronts rien qu'en Europe (France N, France S, Italie, Balkans) ?
- peut-on prendre la décision de laisser mourir le front des Balkans (ou le front italien) ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 13:35    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Citation:
la composante aérienne de Rog izobilja


Citation:
comme de ses nouvelles Hrvatske Oruzane Snage


Rog isoblja = Corne d'abondance

Hrvatske Oruzane Snage = Forces armées croates

Par ailleurs, je pense préférable d'attendre les coutumières observations (de John en particulier) avant de poster la suite.
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Casus Frankie

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John92



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 13:36    Sujet du message: Répondre en citant

...
14 mai
La campagne des Balkans

Pluie , mort et écœurement. Tandis que, sur les flancs du mont Trebević, des centaines de corps pourrissent dans la terre humide au milieu des décombres de la guerre, les forces de l’AVNOJ se rallient et se regroupent en prévision d’une nouvelle manche. Après les sanglants échecs de ces derniers jours, les titistes ne sont pas franchement motivées (motivés) pour repartir tout de suite à l’assaut, seuls et sous la pluie .
...
Les aviateurs mis en cause dans ce que l’on appelle désormais « l’incident de Sarajevo » font face à (à ajouter? ) une cour martiale d’urgence mise en place ...
...
Globalement, l’audition des aviateurs se passe bien pour eux – ils ne se privent pas de mettre à la (en? ) cause à la fois la signalisation défaillante des forces au sol, ...
...
Aux abords de Glina , la panique s’empare des rares éléments des forces armées croates encore sur place, à qui on annonce qu’un ennemi réputé en fuite il y a deux semaines encore se trouve désormais aux portes de la ville ! Les conséquences de cette surprise (qui ne devrait surprendre personne !) ne sont pas longues à apparaître – le NDH abandonne Glina ( la cité/borgade?) dans une panique indescriptible, ...
...
[/b] Le 9e Corps “Slovène” se hâte ! le ( Le) 7e Corps a besoin de lui sur les rives de la Kupa, pour ne pas être piégé et écrasé. Depuis hier, le 9e Corps a déjà fait 12 kilomètres, par des petits chemins de montagne connus de peu de monde, jusqu’aux abords d’un village nommé Budinjak. Il lui reste encore 35 km à parcourir, dont 14 en montagne – tout de même !
………
Croatie (ouest), Lika-Senj – Tout compte fait, Andrija Hebrang n’est décidément pas inquiet. Constatant la mollesse de l’ennemi rapportée dans les premiers engagements contre la 3e DI Osijek (Emil Radl) au sud d’Otrić – elle (qui est ce elle? il car c'es( Andrija Hebrang qui atten, non?) attend la 2e DI (Mirko Greguric), que tout cela est pratique !
...
– les Croates et même les Musulmans fiables ne sont tous (tout? ) simplement plus assez nombreux pour prétendre former cette unité.
...


14 mai
Yougoslavie déchirée

...
– Son Excellence Anthony Joseph Drexel Biddle Jr, récemment rentrée en Yougoslavie (mais pas à Belgrade, trop proche du front pour lui (10)…) lui a promis que cela ne serait pas long.
...
.. Josip Broz Tito ordonne à son service politique d’entamer des négociations avec deux partis politiques traditionnels, pour former une grande coalition ...
...
– Un calme relatif règne dans le secteur de la 2e Amée (Armée ) française : ...
...
Une ombre infime, par contre, sur la relation fraternelle entre le Reich et le NDH : la Wilhemstrasse ne remplacera pas le général Edmund Glaise-Horstenau. Les rares démarches diplomatiques encore pertinentes seront assurées par les services de la 2. SS-GebirgsArmee de l’Obergruppenführer Walter Krüger. Quelle importance, de toute façon – les relations entre les deux armées sont désormais fusionnelles !
...
Enfin, pour la forme, ce qui subsiste de la Garde nationale croate est confié au général Tomislav Sertić : un vieux de la vieille, ancien officier de l’armée royale qui l’a (qu'il a? ) trahie pour les Oustachis dès 1940 comme Pavelic, Slanko Dido Kvaternik et Mijo Bzik ...
...
Ces opérations lui ont valu une grave blessure l’an dernier – mais un mois d’hôpital plus tard, avec le Trèfle de fer (3e classe) et la médaille des blessés de guerre sur sa poitrine, il était de retour à son poste. Dommage qu’on n’ait jamais retrouvé le tireur qui l’avait blessé
...
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Ne pas confondre facilité et simplicité
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 13:49    Sujet du message: Répondre en citant

John92 a écrit:
...Croatie (ouest), Lika-Senj – Tout compte fait, Andrija Hebrang n’est décidément pas inquiet. Constatant la mollesse de l’ennemi rapportée dans les premiers engagements contre la 3e DI Osijek (Emil Radl) au sud d’Otrić – elle (qui est ce elle? il car c'es( Andrija Hebrang qui atten, non?) attend la 2e DI (Mirko Greguric), que tout cela est pratique !

Enfin, pour la forme, ce qui subsiste de la Garde nationale croate est confié au général Tomislav Sertić : un vieux de la vieille, ancien officier de l’armée royale qui l’a (qu'il a? ) trahie pour les Oustachis dès 1940 comme Pavelic, Slanko Dido Kvaternik et Mijo Bzik ...


1) Le elle, c'est la 3e DI.

2) Eh bien les deux sont possibles !
qui l'a = qui est pour officier.
qu'il a = qu' est pour l'armée royale.
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Casus Frankie

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Finen



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 14:34    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Concrètement, comment gérer de façon correcte cette problématique :
- y a-t-il assez de ressources pour gérer 4 fronts rien qu'en Europe (France N, France S, Italie, Balkans) ?
- peut-on prendre la décision de laisser mourir le front des Balkans (ou le front italien) ?


Le facteur limitant (hors troupes) n'est pas le matériel mais le transport. En 1944 la production de liberty ships de tous modèles est déjà bien lancé. Dès lors, l'approvisionnement des bases logistiques des fronts se fera quoi qu'il arrive et le problème sera de les gérer en parallèle.

Du point de vue US, les fronts secondaires leur prennent de l'énergie et du temps de gestion sans leur apporter quoique ce soit. Pire cela maintient l'importance des vielles puissances coloniales qui, du point de vu US, doivent être mises au pas et ramenés au rang de puissances vassales.

Malheureusement, toujours du point vu US, il faut toujours compter avec les puissances européennes qui disposent malgré tout d'un savoir faire qui fait encore défaut aux américains.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 14:50    Sujet du message: Répondre en citant

15 mai
La campagne des Balkans
Opération Veritable – Le siège de Sarajevo
Région de Sarajevo
– Aucune évolution majeure dans ce secteur – chacun attend toujours des conditions favorables pour bouger. Mais il faudrait déjà le vouloir ! Tel que, du point de vue de Wevelsburg, le tableau pourrait paraître satisfaisant pour l’Axe : la Balkanstellung (comme l’appelle le magazine Der Schwarze Korps (6) ) semble décidément solide, et apte à arrêter l’ennemi au moins aussi bien qu’en Italie. La Waffen-SS égale la Heer, mais avec quatre fois moins de moyens. C’est donc qu’elle fait mieux, évidemment…

Guerre aérienne
Service après-vente
Zagreb –
Après une courte nuit de délibéré, la cour martiale spéciale du ZNDH rend sa décision : non-lieu pour la totalité des équipages concernés, officiellement parce que la signalisation au sol était défaillante. Mais dans les faits, personne n’est dupe : on n’a pas tout simplement pas voulu se mettre à dos ce qui subsiste de l’arme aérienne oustachie, en condamnant les plus compétents de ses personnels. A ce sujet, on parle d’ailleurs d’une intervention directe de Berlin, peut-être même de Göring en personne… Allez savoir, le Reichsmarschall a sans doute ses intérêts en Croatie, comme partout ailleurs – et il n’a pas pu résister ici à une occasion de nuire à très bon compte à un rival politique dans l’optique de la succession d’Adolf Hitler (éventualité sacrilège mais toujours possible…).
Et pis, c’est tout de même la Luftwaffe qui a formé, équipé et apprécié ces équipages, avant de les rapatrier généreusement à Zagreb sur ordre direct de son chef. Il y aurait donc eu comme une incohérence dérangeante à les qualifier immédiatement après de lâches auxiliaires non fiables ! D’ailleurs, nous ne sommes pas en Allemagne, et la Croatie gère ses affaires en autonomie, en tant qu’état indépendant de la Nouvelle-Europe… Alors, la prochaine fois, les Waffen-SS se coordonneront mieux avec leurs alliés et feront preuve de davantage de discernement dans le choix des objectifs !
Chaque Allemand déduira ce qu’il souhaitera de cette affaire – les uns l’attribueront à la dangereuse imbécilité des Croates, les autres à leur duplicité endémique. Côté bêtise, les plus anciens n’oublient pas le cas de l’armurier Ivan Mužić, qui avait eu l’excellente idée de vouloir insérer les détonateurs de ses bombes de 100 kg à coups de marteau… Conséquences : la mort d’une demi-douzaine de soldats, la blessure grave d’une vingtaine d’autres et la destruction du Blenheim n° 1503 qu’il était en train d’armer, ainsi que d’un Fokker F.VII et de trois Caproni garés juste à côté ! Côté trahison, a contrario, on rappelle (entre autres) la désertion des Blenheim n° 1506 et n° 1502 – ce dernier venait tout juste d’être réparé quand il s’est posé à Chypre le 2 octobre 1942 (7).
Oui, décidément, nous ne sommes pas ici en Allemagne.

AVNOJ
La lutte finie ?
Croatie (nord-ouest)
– La 33e Division “Croate” (titiste) entre dans Glina ! La ville n’est absolument pas défendue par les forces armées croates – lesquelles ont fui vers Sisak ou Pokupsko afin de prétendre tenir, qui la route de la Save, qui celle de Zagreb. L’AVNOJ s’empare donc sans combat d’une cité d’un peu moins de 5 000 habitants, marquée par des massacres jadis commis par des Croates contre des Serbes . Pour sûr, la prise est un peu facile – mais qu’importe, ce n’est sans aucun doute que la première d’une longue liste, jusqu’à Zagreb !
………
Croatie (ouest), Karlovac – Le 7e Corps “Slovène” a lutté presque toute la nuit, appuyé par la 13e Division “de Primorje-Gorski Kotar”, leurs rangs n’en finissant pas de se disperser et se reformer comme du sable opposé à la marée – en vain ! L’Ordre noir avance, inarrêtable, impitoyable, écrasant – comme lors de Morgenstern, ou à Varsovie. Deux précédents pour le moins sinistres !
La situation devient sans issue. Aussi, un peu avant l’aube, prenant acte de l’absence totale de perspective comme de la certitude d’être écrasé dès le lendemain par l’artillerie nazie, Rajko Tanasković préfère se retirer vers le nord par Banija, en passant la Kupa avant qu’il ne soit vraiment trop tard. A la tête de sa 13e Division, Veljko Kovacevic ne le contredit pas – et son commissaire Josip Skočilić pas davantage. Isolée de son 11e Corps, leur unité est désormais en lambeaux – il faudra du temps pour prétendre en faire à nouveau quelque chose.
Les forces de l’AVNOJ décrochent en hâte, mais à peu près en bon ordre. En partant, elles emmènent un grand nombre de mobilisés, ralliés, raflés et autres incertains désormais inquiets des éventuelles représailles de la Gebirgs-Brigade Karstjäger. Les Partisans s’échappent… La victoire de la SS à Karlovac n’aura pas été décisive.
La Karstjäger occupe cependant la ville dans la matinée – plutôt que de poursuivre d’emblée un ennemi en déroute vers le nord (donc sans doute les monts Žumberak), Hans Brandt a décidé d’extirper ici la traîtrise des rangs croates. Mais il n’oubliera pas de poursuivre ensuite, évidemment.
………
Monts Žumberak (frontière croato-slovène) – Le 9e Corps “Slovène” a fini de passer les reliefs. Cependant, devinant, par les bribes de transmission qu’il capte, les terribles événements en cours à Karlovac, il décide de se déployer en défense à l’est de la Kupa, afin de former une ligne de recueil entre Ozalj et Petrovina. Sans se faire trop voir, car l’on n’est plus très loin de Zagreb… Quel dommage !
………
Croatie (ouest), Lika-Senj – Alors que, dans le secteur d’Otrić, les combats se poursuivent mollement, sans résultat tangible – par manque de volonté autant que de munitions – et que la 2e DI Vrbaska de l’armée croate (Mirko Greguric) attaque à peine la montée de Krupa, la 7e Division Banija de l’AVNOJ (Vojislav Djokic, Kluro Kladarin) prend l’initiative.
A l’est de Ključ, cette unité partisane bouscule la faible 2e Division de Montagne croate (Antun Prohaska), désorganisée, en sous-effectif et ravagée par la désertion. Elle progresse ensuite rapidement vers Mrkonjić Grad, ne s’arrêtant que dans la soirée au début de la montée entre Donja Previja et Čađavica. Mais cet arrêt est loin d’être dû à une quelconque résistance croate ! De fait, pour Vojislav Djokic, il s’agit surtout de rallier ses troupes éparpillées, de les reposer et… de tenir compte d’une topographie qui ralentit naturellement leur avancée.
Face à cette percée foudroyante qui menace tout le IIIe Corps croate, Ivan Markuli, profitant du faible répit qu’on lui offre, décide d’envoyer là les faibles réserves dont il dispose : pour l’essentiel, des éléments de la 2e DIM (Antun Prohaska), renforcés d’irréguliers.

Entretien avec un Oustachi
« – Depuis Travnik, votre unité est-elle montée en soutien du IIIe Corps croate, déjà à la peine face aux troupes de l’AVNOJ ?
– Pas immédiatement… Dans un premier temps, on nous avait indiqué ne pas avoir besoin de nous. Moi, même à l’époque, je pensais surtout qu’on ne voulait pas de nous. Nous avions notre petite réputation, voyez-vous… Ça nous a d’ailleurs servi plus tard, quand il a fallu en remotiver certains.
– Certes, je suis au courant. Mais avant cela, rien de sérieux donc ?
– Un petit ratissage, pour le compte des SS, dans le secteur en direction de Jajce. C’est que ces Allemands tenaient à avoir l’esprit tranquille, voyez-vous ! Je m’en suis personnellement occupé… Jusqu’à prendre la tête de l’assaut d’un trou perdu qu’on appelait Vrljaj.
– Appelait ?
– Il n’existe plus aujourd’hui, je crois. Mais ce n’est pas… un bon souvenir. »

(Dans la tête du monstre – Conversation avec un officier oustachi, Robert Stan Pratsky, Flammarion 1982)

Notes
6- Où quelqu’un a dû juger que cela sonnait mieux que Festung Sarajevo, Festung Mostar ou Neretvastellung.
7- Dorđe Đuričković (passager clandestin, puis pilote), Vladimir Uzelac (copilote), Vladimir M. Uzelac (mécanicien) et Žuran Jožef (étudiant en aéronautique) avaient réussi à rejoindre Chypre après avoir tabassé à coups de barre de fer le pilote d’essai Zdenko Gorjup (ancien commandant au 3e Régiment royal, traître à son unité). N’ayant pas réussi à l’assommer pour le compte, mais prodigieusement agacés par ses plaintes, ils avaient eu la courtoisie de se poser un bref instant en Turquie près de Burhaniye, sous le feu des gendarmes locaux, pour le larguer en bout de piste avant de redécoller ! Le tout sur un appareil sans doute plus ou moins saboté, car censé avoir été réparé par le personnel serbe de l’usine Ikarus de Zemun. Mais leur plus gros exploit reste tout de même d’avoir convaincu l’officier de liaison Ivan Pupis que faire un vol de réception, c’est toujours mieux avec les réservoirs pleins…
8- D’abord, trois cents hommes exécutés par balle dès l’invasion de mai 1941. Puis, durant l’été, pas moins de 18 000 victimes (selon les rapports italiens de l’époque) lors d’une vaste campagne d’épuration liée aux conversions forcées.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 14:58    Sujet du message: Répondre en citant

15 mai
Yougoslavie déchirée
Echec et mat ?
Palais blanc (domaine royal de Dedinje)
– Le câble du roi Pierre II à destination de Franklin Roosevelt n’aura décidément jamais de réponse. En tout cas, c’est ce que retiendra l’Histoire. Quand bien même les archives présidentielles américaines révèleront beaucoup plus tard le brouillon d’un courrier, prétendument jamais envoyé et assurément jamais publié – câble dans lequel (affirmeront pudiquement les auteurs de la trouvaille) le président américain « n’encourageait Pierre en aucune façon » et « donnait globalement quitus aux Britanniques pour leur gestion du dossier yougoslave ».
De son côté, Momčilo Ninčić, encaisse de con côté un message court et pourtant terriblement explicite d’un contact non identifié dans la chaîne diplomatique américaine : « Nous vous avions pourtant averti – nous détestons nous faire forcer la main ! » Le souvenir de son voyage Outre-Atlantique remonte alors douloureusement à la mémoire du vice-Premier ministre, désormais dépassé par les éléments les plus radicaux et décrédibilisé face au résultat de ses manigances passées…
Les Etats-Unis d’Amérique lâchent donc officiellement – mais sans tambours ni trompettes – le gouvernement royal de Belgrade. Ce dernier est désormais complétement seul. Autant dire qu’il peut estimer n’avoir plus grand-chose à perdre…
Dans la soirée, le souverain reçoit pourtant un coup de téléphone aussi inattendu que constructif, de la part de… Winston Churchill ! Alors qu’il voit bien que le roi yougoslave est désormais objectivement au fond du trou – donc condamné à vaincre ou mourir, ce qui le rend fort dangereux – le Premier britannique se veut pour une fois conciliant : en l’espèce, il offre charitablement son appui à Pierre II pour conserver son trône, si ce dernier veut bien donner suite à ses « suggestions ». Car le Britannique sent bien que l’épreuve de force a atteint ses limites : tordre le bras est une chose, le briser en est une autre. Et pourtant, une fois encore, le souverain Karađorđević s’entête dans une obsession égotique qui ne sert personne, et surtout pas lui !
– Même si, demain, j’acceptais quelques aménagements, vous en voudriez toujours plus. Jusqu’à pousser ce Broz à Belgrade pour diriger les affaires du pays. C’est inadmissible, vous ne pouvez pas prétendre gouverner le royaume de Yougoslavie.
Avec une patience issue de l’expérience et des circonstances, Churchill articule : « Ce n’est pas de cela dont il est question – personne ne conteste votre autorité légale sur le pays. Mais force est de constater que tous vos sujets ne vous accordent plus une autorité morale incontestable. »
– J’ai été porté au pouvoir par le peuple !
– Oui ! Mais pour défaire l’Allemagne avant toute chose. Il serait temps de vous en souvenir !

A Belgrade, on raccroche brutalement, pour clore une conversation qui n’a jamais eu lieu. « Damned, pense le Britannique en se resservant un verre de Johnnie Walker Black Label. J’y suis allé trop fort, alors qu’il commençait à céder. » Le liquide brun remplit en tourbillonnant le petit récipient de cristal avant de se stabiliser. « Pourtant, dans le fond, il n’a pas complétement tort : avec l’inévitable arrivée de Tito aux affaires, il n’est pas du tout certain que sa Maison reste au pouvoir dans les années à venir. Sauf bien sûr si je l’appuie, à l’endroit et au moment utile. Il n’est pas question d’avoir confiance en moi ou en Tito, il est question de mesurer les rapports de forces en jeu : moi, Tito, lui. Il finira bien par le comprendre ! Ce n’est qu’une question de temps. »
Sur ce, Winston avale le précieux breuvage d’une unique et virile lampée.

Un jeu (plus trop ?) dangereux
Belgrade
– Dans la soirée, les généraux Borivoje Mirković, Dušan Simović et Bogoljub Ilić reçoivent de la part de leurs contacts londoniens l’amicale suggestion de remobiliser leurs soutiens, en prévision de ce qui s’annonce comme une nouvelle – et potentiellement décisive – étape dans leur bras de fer avec la Royauté. Cette injonction est accueillie par des mouvements divers – mais le flegmatisme résigné domine. De toute façon, les généraux sont allés trop loin pour reculer. Reste donc simplement à continuer de pousser, en espérant que rien de trop précieux ne cassera !
Au même moment, une poignée de kilomètre plus à l’ouest, le lieutenant-colonel Miodrag Lozić – qui sent bien qu’il est le premier sur l’escalier menant à l’échafaud, en cas de défaite de la royauté – prend seul dans son coin une décision radicale : il ordonne l’arrestation du colonel Žarko Popović, principal relais des généraux insurgés auprès des Alliés et des services de renseignement. Il espère sans doute ainsi frapper la tête du complot, avant un “éloignement définitif” de Mirković, bien évidemment !

Mesures d’urgence françaises
Croatie, Bosnie et Slovénie occupées
– Toujours aucune action de parachutage significative pour Rog izobilja, la faute au temps. Toutefois, l’organisation de la composante navale avance plutôt bien, elle – reste simplement à lui donner un objectif tout à la fois pertinent et réaliste.

Bravade titiste
Podgorica (Monténégro)
– La capitale du Monténégro n’a pas, hélas, de bâtiment plus prestigieux que son hôtel de ville. Les Franco-Grecs ont dû s’en contenter pour recevoir les représentants titistes et célébrer (dans l’idéal) leur réconciliation avec les Alliés au cœur de ce territoire partagé entre la Délégation générale à l’Administration des Territoires yougoslaves libérés et l’AVNOJ. Toutefois, ce n’est pas si grave – après tout, les participants ne forment qu’un tout petit comité.
Sylvestre Audet assume seul (à son grand désespoir) la lourde tâche de représenter la République française en tant que chef de la 2e Armée, en attendant un hypothétique envoyé de Marseille. A sa droite, il a toutefois pour l’épauler Isidor Cankar – qui tient lieu de ministre des Affaires étrangères de ce que l’on commence à appeler l’équipe “neutre” ou “constructive” d’Ivan Šubašić. Sa présence peut apporter un plus dans les rudes discussions qui s’annoncent… De surcroît, Cankar est Slovène, comme Edvard Kardelj, le représentant de l’AVNOJ, qui siège en face. Cela aussi peut être utile.
Hélas, bien loin d’adopter une attitude conciliante ou même affectant de l’être, comme jadis, Kardelj se drape immédiatement dans la toge du diplomate outragé, en indiquant ab initio que la présente entrevue ne constitue qu’une « réunion purement technique ne préjugeant nullement du reste des éléments politiques en cours de discussion, et notamment pas de l’avenir du Gouvernement Réactionnaire Fascisant de Belgrade ».
C’est dit – et à ces mots, Audet ne peut réprimer un énième, très sonore et très déplaisant soupir, qui n’échappe à personne. Cankar tente de détourner l’attention en demandant les raisons de cette réserve. Kardelj lui répond que Tito n’étant pas là, il lui est difficile de parler pour son chef… Mais où est-il au juste, votre chef ? Etait-il obligé de partir aussi brutalement vers Moscou, en laissant ainsi tout en plan ? La réponse du chef partisan se fait aussi cassante qu’immédiate : « Il ne me semble pas que Messieurs De Gaulle ou Churchill nous préviennent quand ils s’en vont, ni où ils vont en visite d’Etat ! »
Misère ! songe le général (qui a tout de même eu confirmation que Tito était « en visite d’Etat »). Pourtant, en dépit des apparences, les circonstances ne lui sont pas si défavorables : après les récents revers subis par les Partisans autour de Sarajevo (un objectif pourtant critique) et du fait des combats toujours en cours autour de Karlovac (dont on ignore encore ici le dénouement), l’AVNOJ commence à se rendre compte qu’elle a encore besoin des troupes capitalistes et de ce que peut lui apporter Corne d’Abondance. Au moins pour son opération Sarajevo !
Audet ne devrait donc pas être si navré : il a déjà connu Tirana – au point d’y gagner une réputation dont il se serait sans doute bien passé. Et il devrait savoir que cela ne peut pas être pire en Yougoslavie… Mais l’après-midi n’en sera pas moins bien longue. Car dans les faits, on passe assez vite à la pratique et au concret !

Sadisme croate
Sarajevo
– Vjekoslav “Maks” Luburić a regagné son poste, parachevant symboliquement l’écrasement définitif de la conjuration Vokić-Lorković. Ainsi, dans la capitale bosniaque assiégée comme partout ailleurs, c’est le retour à la normale : avec des pleurs, du sang sur les tabliers et des couteaux de boucher.

Hypocrisie slovène
Ljubljana (Slovénie)
– Les craintes de Léon Rupnik n’ont pas été longues à se concrétiser. Depuis ce matin, les arrestations se succèdent dans son entourage et parmi les responsables de la Domobranci, visiblement à la suite des événements de Zagreb. Oh, pour l’instant, il ne s’agit que de seconds couteaux… de responsables mineurs… mais qui peut dire ce qui va se passer quand ces derniers se mettront à parler ? En effet, connaissant les méthodes allemandes, le Slovène n’a aucun doute sur le fait que les prisonniers en question se mettront vite à table…

Déroute monténégrine
Bosnie occidentale
– Remontant à petits pas du Monténégro vers le nord-ouest, les débris de l’Armée nationale monténégrine – soit environ 4 000 combattants avec leurs familles (car il s’en est perdu en route !) atteignent finalement le secteur montagneux situé entre Jajce et Travnik. Là, les anciens Collaborateurs – et notamment Sekula Drljević, leur chef – réalisent qu’ils sont coincés : devant, c’est la poche communiste de Knin, avec le IIIe Corps croate. A droite, Banja Luka, la vallée de la Save et les troupes allemandes. A gauche, la ligne de la Neretva, le V. SS-GAK Kommando Adria ainsi que… l’Adriatique, justement. Et derrière, bien sûr, c’est le front, avec le grand carnage toujours en cours à Sarajevo. Autant dire qu’il ne peut rien en sortir de bon.
La troupe de soldats de fortune est bel et bien coincée – en terrain certes pas foncièrement hostile (pas trop, du moins), mais surtout sans aucune perspective de fuite. Même si, dans le fond, on ne sait pas vraiment vers où l’on fuit. Les Monténégrins font donc halte dans ce coin perdu, en attendant de voir – toujours prêts, par contre, à reprendre la route en cas de besoin. Car si on ne sait pas vers où l’on fuit, on sait par contre parfaitement pourquoi !

Etats-Unis et Royaume-Uni : la désunion
Il faut sauver le soldat Monty
Hôtel Carlton (Londres), 07h45
– Le breakfast de Montgomery est servi depuis longtemps et la plus grande partie a refroidi. Il est pourtant excellent, mais le général n’a guère d’appétit… quand le téléphone sonne. Ce n’est pas le Premier ministre, mais son secrétariat – la voix d’un sous-fifre lui indique assez sèchement : « Good morning general. The Prime minister asks you to be at 10.00 AM at the War Office, for a most important meeting with others responsibles concerning the future of the military operations that are at your command. Please be on time. »
Montgomery ne se fait pas prier – il lui reste le temps d’avaler quelques toasts bien garnis et une petite omelette, le tout arrosé de deux tasses de thé (il convient d’être en forme !) avant de sauter dans sa voiture…
………
War Office (Whitehall), 09h50 – A son entrée dans la salle de réunion, le béret sous l’épaulette et suivi par son aide de camp aux bras chargé de dossiers, Monty constate qu’il est attendu : Winston Churchill, bien sûr, Sir Allan Brooke (pour l’Armée), Sir Thomas Riddell-Webster (pour l’intendance)… mais aussi Walter Bedell “Beetle” Smith, pour l’US Army (en fait, pour Eisenhower), Frederick E. Morgan (premier planificateur d’Overlord et CEM délégué d’Ike – un Anglais), Harold R. “Pink” Bull (CEM adjoint au SHAFE – un Américain) et Kenneth W.D. Strong (Directeur général des Renseignements, un Ecossais).
Bon ! Les Américains sont en minorité et ils ont fait l’effort de se déplacer, c’est déjà ça. Et puis, il n’y a pas de Continentaux. Tant mieux ! Ils causeraient du désordre et ce ne sont pas eux qui décident. Qu’ils s’occupent de libérer leur pays, on verra le reste après.
Au surplus, “Beetle” Smith est réputé assez proche de Churchill, pour un colon du moins – en tout cas, le bulldog et lui s’apprécient. “Pas de quoi renverser un chat”, mais ça peut jouer, dans les circonstances présentes. Surtout que, par contre, Smith n’aime vraiment pas Monty (15)… Quant à Frederick Morgan, tout bon Anglais qu’il soit, il est réputé loyal avant toute chose à Ike. Pareil sans doute pour Kenneth Strong…
Bref, rien n’est fait. Car chacun a bien compris que ce qui va se jouer ici, ce n’est pas un médiocre conflit de personnes, ni même une brouille entre alliés. Non, ce qui se joue ici, c’est d’abord la tête de Montgomery au 18th AAG – donc la poursuite de la guerre dans les Balkans. Et par-dessus le marché, la relative indépendance des armées impériales en marge d’Overlord, et même celle de la politique étrangère britannique à côté de celle de Washington.
C’est donc sans nulle aménité que Smith invite Monty à s’installer : « Please have a seat general. We have a lot to discuss. Let’s start from the beginning, on the 13th of April… »
Les portes se ferment. La discussion sera des plus serrées.
………
War Office (Whitehall), 13h45 – La pause déjeuner a sauté, au grand déplaisir de l’estomac d’un certain épicurien, quand on sort enfin de la salle. Cependant, Churchill paraît satisfait – à force de négociations, ergotages et marchandages, il a obtenu ce qu’il voulait.
………
« L’entrevue a duré quatre heures. Elle ne fera l’objet d’aucun compte-rendu, et pas davantage de commentaires alors que chacun regagne son poste. Pas de compte-rendu officiel, sans doute – pourtant, des décisions ont été prises. Par le jeu des déductions et interprétations, les historiens en reconstitueront l’essentiel.
– Maintien des opérations offensives vers le lac Balaton puis l’Autriche, en stricte conformité avec les plans présentés.
– Priorité absolue accordée aux renforts vers la France et l’Europe de l’Ouest (le mot absolue, selon la rumeur, aurait été souligné trois fois sur chaque exemplaire d’un document dont aucun exemplaire n’a apparemment survécu.
– Maintien d’un ravitaillement du 18th AAG conforme aux plans établis, sur la stricte base de la résistance ennemie à prévoir.
– Absence totale d’engagement des unités américaines au sol sur le théâtre des Balkans.
– Poursuite de la campagne de bombardement stratégique sur ce théâtre.
– Engagement des unités des tierces parties à hauteur de leurs moyens et de leurs propres politiques, dans le cadre de la stratégie édictée par le SHAFE. »

(Robert Stan Pratsky, La Libération de la Grèce et des Balkans, Flammarion, 2005)
………
Ainsi donc, le Commonwealth obtient finalement quitus de son allié américain pour mener ses affaires en Europe centrale comme il l’entend, pour peu que cela ne coûte rien à l’allié en question et ne nuise à personne (en tout cas pas aux Etats-Unis).
Nul doute que la grande réussite des opérations en France a joué dans la relative souplesse de la position américaine, au moins autant que le fait que les renseignements ont signalé la mobilisation de nombreuses unités de la Wehrmacht pour défendre la Hongrie contre le 18th AAG ! On parle de deux armées et de deux corps blindés – autant de troupes qui ne sont donc pas en France à jouer les trouble-fête (elles ne sont pas non plus face aux Rouges, mais passons…). Et même si, dans les faits, tout le monde se contrefiche de la Bosnie, bien sûr, c’est toujours ça de moins pour empêcher l’US Army de marcher sur le Reich.
ULTRA a ainsi aidé à sauver Monty – et les rêves balkaniques de Churchill par la même occasion. En sortant, Winston, le cigare à la main, prend le temps de glisser un mot à son général : « Eh bien, c’était dur mais nous y sommes arrivés. Je ne reste pas avec vous pour fêter ça, vous m’excuserez – une foule de dossiers à traiter, comme chaque début de semaine. Rentrez à l’hôtel, reposez-vous. Et revenez-moi en forme – car après-demain, nous nous revoyons. Je vous ai décroché une entrevue à Buckingham. Et je vous ferai porter demain un nouvel uniforme… »
Le sourire est éloquent – celui de Montgomery l’est encore davantage : « Thank you, Prime Minister. » Et Monty de saluer avant de disparaitre d’un pas vif vers le fond du couloir. Laissant derrière lui un vieil homme politique qui se dit qu’il est tout de même heureux que son lot de consolation devienne, au bout du compte une récompense pour services rendus…

Note
15- F.E. Morgan racontera plus tard qu’à la fin de 1942, il avait été convoqué en urgence dans le bureau de son chef, Smith, et l’avait trouvé blanc de rage, la main crispée sur le combiné téléphonique. Smith lui avait alors tendu immédiatement l’appareil en lançant : « That's your bloody general on the other end of that, I can't talk to him any more. Now you go on. » Montgomery venait de passer une demi-heure à lui expliquer que ses plans pour l’Italie étaient mal conçus et impraticables…
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 15:07    Sujet du message: Répondre en citant

15 mai
De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)
Rencontre salvatrice
Environs de Kovačica, Voïvodine
– « Les dernières journées n’avaient pas été bonnes. Et les nuits encore pires. J’avais certes résisté au désir de piocher dans le stock d’alcool confisqué à mes lépreux (et pourtant, ce n’était pas l’envie qui m’en manquait !), mais cela ne voulait pas dire que ma langueur m’avait déserté.
Je pris donc une fois encore ma Jeep afin d’aller faire un tour vers les étangs, pour prendre l’air et me changer les idées. Faute de pouvoir pêcher, comme lors de mon passage chez Madame Horvat. Au volant, le Vendéen Piveteau, qui avait lui, au moins, le bon goût de ne pas trop parler et de prétendre encore moins se lancer dans le music-hall. Ou dans la poésie… En sortant, j’avisai Achraf, occupé à creuser une tranchée à des fins d’hygiène. Il me regarda passer, les deux mains sur sa pelle, avec l’air philosophe de ceux qui feignent d’être simples et sont satisfaits de ce qu’ils sont. Je lui lançai : « Alors, ça va, Achraf ? »
– Mon capitaine ! Je creuse ! Tu creuses ! Il creuse !
– C’est pas très riche comme rime…
– Et pourtant, c’est profond ! Mouhahahahaha !

Je laissai mon cantonnier se frapper les genoux et filai vers Baranda. Pas Sefkerin, non – c’était trop tôt.
Une fois sur place, je quittai la Jeep et m’éloignai du sentier pour marcher au plus près de la Timiș. Terrain boueux, temps pluvieux… tant pis. Une fois seul au monde ou presque, je m’arrêtai finalement près de la rivière pour respirer un grand coup d’air frais et neuf. Je me sentais libre. Un instant de détente enfin, sans mort, sans peur et surtout sans un Allemand pour me tirer dessus ou un Yougoslave pour tenter de m’égorger !
Enfin presque… Une forme dans les fourrés sur ma droite. Elle était gauche et se cachait mal derrière un petit monticule. Je feignis de ne pas l’avoir vue et l’observai du coin de l’œil se glisser derrière moi – sans doute pour me jouer un mauvais tour, pensai-je.
C’est là que Piveteau intervint, sans que je le lui demande. « Mais c’est une gamine ! » cria-t-il. Et la fillette de s’échapper, quittant son tas de tourbe pour filer dans la boue. « Attends, petite, reviens ! » Rien à faire. Je l’entendais hurler des mots dans une langue que je ne maîtrisais pas, en tentant de disparaître vers le nord. Nous étions mieux entrainés et nos foulées étaient plus longues, bien sûr… et pourtant nous avions du mal à la suivre.
« Pas par là, c’est… » Comment dit-on dangereux ? Risqué ? Elle se prit les jambes dans les ronces et s’étala de tout son long. Mon soldat fut là le premier. « Je te tiens ! Aah ! Elle m’a mordu ! » Et nous voilà repartis. Mais elle n’alla pas bien loin. Au bout de quelques mètres, elle se cogna violemment la tête contre une branche basse et tomba inconsciente.
Moi, face à Piveteau, qui n’en pensait pas moins : « Et m…de ! On en fait quoi maintenant ? Et d’ailleurs c’est qui, cette mioche ? » Vu sa peur de nos uniformes, pas une amie des Serbes, en tout cas… »
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 16:55    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
« Je te tiens ! Aah ! Elle m’a mordu ! »

Piveteau et la fillette (colorisé):


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Pendjari



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 16:56    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais la même ref' Laughing
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John92



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MessagePosté le: Lun Fév 13, 2023 18:28    Sujet du message: Répondre en citant

15 mai
La campagne des Balkans

Manque la référence de la note (8)
...
Mais dans les faits, personne n’est dupe : on n’a pas (à supprimer ) tout simplement pas voulu se mettre à dos ...
...
Et pis (puis), c’est tout de même la Luftwaffe qui a formé,...
...
L’AVNOJ s’empare donc sans combat d’une cité d’un peu moins de 5 000 habitants, marquée par des massacres jadis commis par des Croates contre des Serbes référence note (8) ??.
...
L’Ordre noir avance, inarrêtable, impitoyable, écrasant – comme lors de Morgenstern, ou à Varsovie. Deux précédents pour le moins sinistres !
La situation devient sans issue. Aussi, un peu avant l’aube, prenant acte de l’absence totale de perspective comme de la certitude d’être écrasé dès le lendemain par l’artillerie nazie ...
...
La Karstjäger occupe cependant la ville dans la matinée – plutôt que de poursuivre d’emblée un ennemi en déroute vers le nord (donc sans doute les monts Žumberak), Hans Brandt a décidé d’extirper ici la traîtrise des rangs croates. Mais il n’oubliera pas de poursuivre ensuite, évidemment.
...
– et que la 2e DI Vrbaska de l’armée croate (Mirko Greguric) attaque à peine la montée de Krupa, la 7e Division Banija de l’AVNOJ (Vojislav Djokic, Kluro Kladarin) prend l’initiative.
A l’est de Ključ, cette unité partisane bouscule la faible 2e Division de Montagne croate (Antun Prohaska), désorganisée, en sous-effectif et ravagée par la désertion. Elle progresse ensuite rapidement vers Mrkonjić Grad, ne s’arrêtant que dans la soirée au début de la montée entre Donja Previja et Čađavica.
...
« ...
– Il n’existe plus aujourd’hui, je crois. Mais ce n’est pas… un bon souvenir
référence note(8) ?. »
...
Notes
6- Où (Ou ?) quelqu’un a dû juger que cela sonnait mieux que ...
...


15 mai
Yougoslavie déchirée

– Le câble du roi Pierre II à destination de Franklin Roosevelt n’aura décidément jamais de réponse. En tout cas, c’est ce que retiendra l’Histoire. Quand bien même les archives présidentielles américaines révèleront beaucoup plus tard le brouillon d’un courrier, prétendument jamais envoyé et assurément jamais publié – câble dans lequel (affirmeront pudiquement les auteurs de la trouvaille) le président américain « n’encourageait Pierre en aucune façon » et « donnait globalement quitus aux Britanniques pour leur gestion du dossier yougoslave ».
De son côté , Momčilo Ninčić, encaisse de con côté (à supprimer) un message court ...
...
Les Etats-Unis d’Amérique lâchent donc officiellement – mais sans tambours ni trompettes (sans tambour ni trompette)– le gouvernement royal de Belgrade.
...
– le Premier britannique se veut pour une fois conciliant : en l’espèce, il offre charitablement son appui à Pierre II pour conserver son trône, si ce dernier veut bien donner suite à ses « suggestions ». Car le Britannique sent bien que l’épreuve de force ...
...
« Damned, pense le Britannique en se resservant un verre de Johnnie Walker Black Label. (Il n’est pas plutôt champagne le vieux lion ? « In victory, I deserve it. In defeat, I need it ! » )
...
Dans la soirée, les généraux Borivoje Mirković, Dušan Simović et Bogoljub Ilić reçoivent de la part de leurs contacts londoniens l’amicale suggestion de remobiliser leurs soutiens, en prévision de ce qui s’annonce comme une nouvelle – et potentiellement décisive – étape dans leur bras de fer avec la Royauté. Cette injonction est accueillie par des mouvements divers – mais le flegmatisme résigné domine. De toute façon, les généraux sont allés trop loin pour reculer.
...
Toujours aucune action de parachutage significative pour Rog izobilja, la faute au temps (à la météo – simple suggestion pour clarifier, temps = durée ou climat).
...
... leur réconciliation avec les Alliés au cœur de ce territoire partagé (cette contrée partagée ?) entre la Délégation générale à l’Administration des Territoires yougoslaves libérés et l’AVNOJ.
...
Sylvestre Audet assume seul (à son grand désespoir) la lourde tâche de représenter la République française en tant que chef de la 2e Armée, en attendant un hypothétique envoyé de Marseille. A sa droite, il a toutefois pour l’épauler Isidor Cankar – qui tient lieu de ministre des Affaires étrangères de ce que l’on commence à appeler l’équipe “neutre” ou “constructive” d’Ivan Šubašić. Sa présence peut apporter un plus dans les rudes discussions qui s’annoncent… De surcroît, Cankar est Slovène, comme Edvard Kardelj, le représentant (l’émissaire ??) de l’AVNOJ, qui siège en face.
...
Etait-il obligé de partir aussi brutalement vers (pour/à ??) Moscou, en laissant ainsi tout en plan ?
...
A son entrée dans la salle de réunion, le béret sous l’épaulette et suivi par son aide de camp aux bras chargé (chargés ?) de dossiers, ...
...
« ...
Elle ne fera l’objet d’aucun compte-rendu, et pas davantage de
commentaires (commentaire ?) alors que chacun regagne son poste.
.... »

...
Nul doute que la grande réussite des opérations en France a joué dans la relative souplesse de la position américaine, au moins autant que le fait que les renseignements ont signalé la mobilisation de nombreuses unités de la Wehrmacht pour défendre la Hongrie contre le 18th AAG ! On parle de deux armées et de deux corps blindés – autant de troupes qui ne sont donc pas en France à jouer les trouble-fête (trouble-fêtes ?? ) (elles ne sont pas non plus face aux Rouges, mais passons…).
...


15 mai
De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)

...
Rien à signaler (à part que comme d’habitude, je me suis régalé)
...
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