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Bataille de France, Mai 1944
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solarien



Inscrit le: 13 Mai 2014
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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 01:42    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Le général décroche son téléphone : « Demandez au général Montagne de passer me voir. Immédiatement. (…) Oui, mon petit, je sais que vous allez transmettre immédiatement, mais cet “immédiatement” vaut aussi pour le général Montagne. (…) Parfait. » Il raccroche en souriant à nouveau. Il y a à présent des femmes à tous les échelons des Transmissions du GQG…

J'ai un petit problème avec cette phrase.

Est ce que le radio est un homme ou aussi une femme ?? parce que quand on lis la fin de la phrase, on peux supposer qu'il s'agit d'une femme, et dans ce cas la, le "mon petit" parait incohérent, ce serai plutôt "ma petite".
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 06:28    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Le général décroche son téléphone : « Demandez au général Montagne de passer me voir. Immédiatement. (…) Oui, mon petit, je sais que vous allez transmettre immédiatement, mais cet “immédiatement” vaut aussi pour le général Montagne. (…) Parfait. » Il raccroche en souriant à nouveau. Il y a à présent des femmes à tous les échelons des Transmissions du GQG…

J'ai un petit problème avec cette phrase.

Est ce que le radio est un homme ou aussi une femme ?? parce que quand on lis la fin de la phrase, on peux supposer qu'il s'agit d'une femme, et dans ce cas la, le "mon petit" parait incohérent, ce serai plutôt "ma petite".

C'est quelque chose qui se disait à une époque. Dans les romans de Simenon, par exemple, on voit Maigret s'adresser aux jeunes femmes de cette manière.
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With Iron and Fire disponible en livre!
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FREGATON



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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 09:24    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
solarien a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Le général décroche son téléphone : « Demandez au général Montagne de passer me voir. Immédiatement. (…) Oui, mon petit, je sais que vous allez transmettre immédiatement, mais cet “immédiatement” vaut aussi pour le général Montagne. (…) Parfait. » Il raccroche en souriant à nouveau. Il y a à présent des femmes à tous les échelons des Transmissions du GQG…

J'ai un petit problème avec cette phrase.

Est ce que le radio est un homme ou aussi une femme ?? parce que quand on lis la fin de la phrase, on peux supposer qu'il s'agit d'une femme, et dans ce cas la, le "mon petit" parait incohérent, ce serai plutôt "ma petite".

C'est quelque chose qui se disait à une époque. Dans les romans de Simenon, par exemple, on voit Maigret s'adresser aux jeunes femmes de cette manière.

"Mon petit", c'était effectivement courant dans le civil. Ici, dans un environnement militaire, je pense qu'on a plutôt affaire à une auxiliaire féminine en uniforme. Dans ce cas le général s'adressera à elle en l'appelant "Miss". OTL, cet usage est issu des états-majors basés à Londres mais ça peut également être le cas FTL.
Quant à "cheffe", je plussoie avec Casus! On peut remplacer ce mot hybride par "la responsable" du service des transmissions par exemple...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 10:28    Sujet du message: Répondre en citant

Sinon il l'appelle par son prénom. Ca se faisait. Une mienne tante à Mururoa était très agacée que son colonel l'appelle par son prénom, la seule de la base ... Un jour elle lui a dit. Y a eu un blanc, ils se sont expliqués ... puis à la sortie c'était Adjudant xxxx.
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loic
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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Sinon il l'appelle par son prénom. Ca se faisait. Une mienne tante à Mururoa était très agacée que son colonel l'appelle par son prénom, la seule de la base ... Un jour elle lui a dit. Y a eu un blanc, ils se sont expliqués ... puis à la sortie c'était Adjudant xxxx.

Un recadrage nécessaire face à ce qui ressemble à une familiarité mal placée et sans doute pas dénuée d'arrière-pensée. Elle savait ce qu'elle voulait, ton "atomic-auntie" Cool
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John92



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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 10:49    Sujet du message: Répondre en citant

On verra ce que donne cette opération, déjà baptisée Lüttich, mais von Obstfelder est soulagé de ne pas avoir à assumer cette obligation.
Lüttich pourrait peut-être, cependant, soulager son aile gauche.
...
Mais les hommes sont prêts et affûtés comme des rasoirs. Le spectacle de Lyon en feu a encore accru leur rage de vaincre, si possible. Et les ordres que Frère va leur envoyer vont encore améliorer leur préparation .
...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 11:03    Sujet du message: Répondre en citant

"Mon petit", à l'époque et dans la bouche d'un général de groupe d'armées qui n'est plus très jeune, me paraît adapté - aimable, peut-être un peu affectueux. En effet, à l'époque toujours, "ma petite" aurait été méprisant.
"Miss" ? Non, Frère n'a pas effectué de stage dans un EM anglais…
Cependant, il ne s'adresse évidemment pas de la même façon à la responsable des Transmissions, qui est officier (à l'époque, on n'aurait sûrement pas encore féminisé en officière). Au début, il devait lui dire "Madame", puis, à l'usage, il doit l'appeler par son grade.
Mais avec la jeune téléphoniste, "mon petit" lui viendra facilement (comme pour Maigret, bonne comparaison) parce qu'il est de bonne humeur. S'il avait été de mauvais poil, il aurait dit "Mademoiselle" (il ne la connait sans doute pas personnellement) ou, pire… rien.
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Casus Frankie

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Dernière édition par Casus Frankie le Lun Nov 21, 2022 11:07; édité 1 fois
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2022 11:03    Sujet du message: Répondre en citant

En fait un jour ca a fait :
- Ah Monique vous en pensez quoi ?
- Je sais pas Bertrand, faut voir ...

Gros gros blanc instantané dans la salle. Il a fait sortir tout le monde, et puis ils se sont expliqués.
En même temps, c'était assez spécial, elle me racontait qu'elle était 7 femmes coincées dans toute la base. Les ragots allaient très très vite, et étaient très désagréables.
Après ma tante, même aujourd'hui à son âge, faut mieux éviter de la faire suer. Grosse sportive...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 22, 2022 12:37    Sujet du message: Répondre en citant

3 mai (j'allais l'oublier !)
King’s Eggs
France occupée
– Les cieux sont fort encombrés de nuages en cette journée printanière, mais avec tendance orageuse, il faut en profiter. L’AEAF envoie ses appareils finir le travail sur Trappes (Seine-et-Oise) en fin d'après-midi, après visualisation des résultats médiocres de la nuit. Pas plus de Flak sur la zone, et plus guère de chasseurs – les quelques rescapés du III/JG 1 ont fort à faire avec l’escorte. Les bombardiers sont donc relativement tranquilles et peuvent lâcher leurs œufs avec plus de précision qu'à l'accoutumée.
Moins sollicitée, la SNCF normande a pu remettre plus ou moins en état la gare de Lison (Calvados), sous la pression des soldats de la Heer et malgré des tentatives peu fructueuses des Résistants locaux. D'où un nouveau passage des Mosquito du Wing 138, cette fois en nombre, pour bien neutraliser cette voie qui risque de s’avérer cruciale, ce dont ne se doutent certainement pas les Feldgrau qui courent se réfugier dans les abris à l’approche des bimoteurs.
Enfin, Massy-Palaiseau, Villeneuve-St-Georges et Versailles-Matelots voient arriver très haut les B-17 et B-24 de la 9th AF, qui déchargent leur cargaison de bombes sur des quais plus habitués à recevoir des colis. Bien sûr, et comme d’habitude, bon nombre de projectiles s’égarent dans la campagne environnante ou, pire, sur les cités.
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John92



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MessagePosté le: Mar Nov 22, 2022 12:58    Sujet du message: Répondre en citant

Rien à signaler
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Nov 30, 2022 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

Livraison importante aujourd'hui… Merci à notre stratège, Le Poireau !

4 mai
Après Cobra
Encore une grande ville libérée
Bordeaux
– A la mi-journée, les Allemands évacuent la ville, en vertu d’un accord signé après trois jours de négociations ardues (voir la rubrique En France occupée… puis libérée). L’après-midi, les véhicules de la 2nd Armored pénètrent dans la ville par les principales artères, accueillis par une population en liesse. Celle-ci se réjouit d’autant plus que les destructions subies sont très limitées alors que, depuis plusieurs mois, les bunkers avaient poussé comme des champignons autour des principaux axes et des lieux stratégiques. Ni les ponts ni les installations portuaires n’ont été touchés.
Les diverses forces de police et militaires allemandes qui tenaient la ville ou s’y étaient réfugiées les jours précédents filent se mettre à l’abri de la Dordogne-Linie. Ce repli entraîne le décrochage des dernières divisions qui défendaient encore la Garonne, le Lot et les coteaux du Périgord.
Les Américains vont rapidement réagir à cette remontée du front et reprendre leur progression, passant des rives sud du Lot et de la Garonne à celle de la Dordogne. Par ailleurs, la 85e DI-US contourne Bordeaux par l’ouest pour se diriger vers le Médoc avec la Pointe de Grave comme objectif, tandis que la 45e DI-US remonte de la côte landaise afin de franchir à son tour la Garonne.

Remaniement dans la 1. Armee
QG de l’OB West (Saint-Germain-en-Laye)
– Le général Hans von Obstfelder, nouveau chef de la 1. Armee, mets de l’ordre dans ses forces. Avec l’accord de von Rundstedt et celui – quelque peu contraint – de Dollman, le LXIV. ArmeeKorps passe officiellement de la 7. Armee à la 1. Armee. Outre ses 85. et 362. ID, il hérite de la 708. ID (du XC. AK) et de la 327. ID (venue du nord). La mission de la 1. Armee est désormais de tenir l’ouest du Massif Central (XC. AK) et la Dordogne-Linie jusqu’à la mer (LXIV. AK et LXXX. AK).

Opération Lüttich
Les retards s’accumulent
Paris-Dijon
– Entre le QG de von Rundstedt à Paris et ceux de von Schweppenburg et de Nehring à Dijon (3), le téléphone fonctionne beaucoup aujourd’hui. C’est que le lancement de Lüttich était prévu pour demain 5 mai, qu’il a déjà fallu le reporter au 6 et qu’il apparaît aujourd’hui qu’il sera nécessaire de désynchroniser les deux branches de la pince blindée.
La branche est pourra bien attaquer le 6 mai. La 16. SS-Panzer Hitlerjugend et la Panzer Lehr sont de formation récente, elles sont à plein effectif et à pleine dotation. Leur matériel est neuf : Panzer IV G, Leopard des dernières tranches de production, Panther II enfin fonctionnels et Jagdpanzer IV – un Abteilung de chaque pour chacune des deux divisions. Leur encadrement est expérimenté, formé de vétérans de la Leibstandarte et de la Das Reich pour la Hitlerjugend et d’instructeurs de la Panzerwaffe pour la Panzer Lehr. Par contre, les personnels subalternes sont novices. Ceux de la Hitlerjugend sont en moyenne très jeunes. Passés pour la plupart par les Jeunesses Hitlériennes, ils se distinguent par leur fanatisme – leur Brigadeführer, Fritz Witt, leur fait une totale confiance. Cependant, le Generalleutnant Fritz Bayerlein, qui commande la Panzer Lehr, semble moins convaincu de l’inéluctable victoire finale de l’Allemagne…
La préparation de l’attaque de la branche ouest, en revanche, a pris du retard. La réorganisation de la 14. SS-Panzergrenadier Götz von Berlichingen n’a pas été facile, à quelques kilomètres du front : le Brigadeführer Werner Ostendorff a pu intégrer à sa division le matériel des 2. Panzer et 21. Panzer, mais ses effectifs combattants ont fondu en s’opposant à Cobra. Quant à la 16. Panzer, le Generalmajor Hans-Ulrich Back a bien travaillé pour la remettre à niveau après les pertes subies à l’automne 1943 : c’est une unité solide, qui a bénéficié de plusieurs mois de repos, lesquels lui ont permis de recompléter son effectif et son équipement (qui ne comprend cependant pas de Panther). Néanmoins, les cadres et les soldats expérimentés perdus lors des combats de l’automne n’ont été remplacés que par des bleus. Et Back n’a rien pu faire contre la mauvaise volonté des « terroristes » de la Résistance française et des aviateurs alliés, qui ont conspiré pour ralentir son acheminement vers le front. De ce côté, l’attaque ne pourra démarrer que le 7 mai, et seuls seront engagés la Götz von Berlichingen et un Kampfgruppe constitué des premiers éléments arrivés de la 16. Panzer.

Opération Bodenplatte
Erreur de date
QG de la LF 3 (Paris)
– Il semble bien qu’aucun officier de la Heer, à Paris comme à Dijon, n’ait songé à alerter la Luftwaffe du dernier report de Lüttich. Sans doute doit-on en rendre responsables les très mauvaises relations entre les deux armes et le sentiment régnant au sein du HeeresGruppe G que les aviateurs plastronnent devant les photographes, mais ne sont jamais là quand on en a besoin. La blague sur l’avion noir et l’avion blanc n’a pas fini de courir dans les rangs – « Si vous voyez un avion noir, c’est un Français, si vous voyez un avion blanc, c’est un Américain, et si vous ne voyez pas d’avion, c’est la Luftwaffe ! ».
Or, au moment où le lancement de Lüttich est reporté au 6 et au 7 mai, le lancement par la Luftwaffe de l’opération Bodenplatte est confirmé… pour le 5. Quinze jours plus tôt, Hitler à ordonné à Göring de soutenir la contre-attaque du HG G, et le Gros Hermann a confié cette mission à Gollob. Le remplaçant de Galland a repris sans scrupule les études de son ancien chef sur un “Gros Coup” et en a fait une opération destinée (en théorie) à mettre à feu et à sang les terrains alliés du sud de la France au moment du déclenchement de Lüttich. Une attaque du genre de celle du 10 mai 1940 – comme si les adversaires étaient restés les mêmes… – et qui engage la totalité des moyens de la Luftwaffe dans le sud de la France.
Informé, Göring a décidé que Bodenplatte serait lancé le 5 mai, et il a ordonné le secret le plus absolu ! Si absolu que von Schweppenburg lui-même ne se doute pas des intentions des aviateurs…
Le Kommandierenden General der Deutschen Luftwaffe in Sud-Frankreich, aussi bien renseigné que l’ont permis les reconnaissances des Bf 110 F/G du 10. Staffel IV/ZG 26, lancera contre les terrains repérés six Gruppen de Ju 188 A/E (I et II/KG 30, I et II/KG 54 et I et II/KG 76), plus les Me 410 A du III/KG 76. Ces unités seront renforcées par les Ju 188 et les Me 410 des III et IV/KG 2 et couvertes par les Fw 190 A des I, II et III/JG 2 et les Bf 109 G du I/JG 27.
Leurs raids seront précédés par des bombardements de nuit des gares françaises à l’arrière du front, assurés par les Do 217 des I et II/KG 2 et du III/KG 100, renforcés des He 111 H des I et II/KG 1.
La brièveté de cet énuméré explique déjà le pessimisme des officiers qui préparent les raids ! De plus, les quatre Gruppen du KG 2 sont très diminués, en appareils comme en personnels, et les Gruppen de He 111 sont si affaiblis qu’il est déjà acquis qu’après l’opération, ils seront dissous et leurs pilotes reversés dans la chasse.
Certes, il y a d’autres bombardiers en France, mais ils sont préservés pour une opération baptisée Steinbok, à lancer au lendemain du débarquement allié sur les côtes de la Manche – quand il aura lieu.
Dans le sud, d’autres raids, tous nocturnes, devraient suivre, tandis que la chasse et les cinq Gruppen de Fw 190 F/G disponibles en France appuieront la Heer lors de son attaque.

Préparatifs d’accueil
Marseille
– Tôt dans la matinée, une réunion rassemble au QG de l’EMGA les chefs des escadres et groupes de chasse, chapeautée par les généraux François d’Astier de la Vigerie (2e Armée Aérienne) et Jean-Baptiste Laurens (3e Division de Chasse). Le but : coordonner les efforts de chacun afin de contrer une attaque allemande dont « des sources secrètes » ont signalé l’imminence. Pas besoin d’être grand clerc pour se convaincre que la Luftwaffe fera un effort maximum pour l’appuyer, comme l’ont confirmé de discrets vols de reconnaissance au-dessus des aérodromes tenus par les Allemands.
Il avait déjà été décidé que la piste de Valence-Chabeuil, construite en dur par les Teutons en 42-43 et réparée par le Génie après l’avancée des troupes alliées, accueillerait provisoirement un groupe de la 7e EC et les Beaufighter du GCN II/8. Du ravitaillement y est donc entreposé, et les échelons volants y sont d’ores et déjà installés, attendant leurs appareils en fin de journée. Le couchage se fera sous tentes, mais peu de mécanos dormiront ce soir…
Pour les autres escadres, c’est mise en état d'alerte maximum, dans l’attente des informations des centres radar.
Certains chefs de Groupe restent circonspects : « C’est curieux, d’après les dernières recos et les renseignements de la Résistance, il me semblait que les Boches n’avaient plus beaucoup d’appareils disponibles… »
– C'est le cas, mais il faut croire qu’ils veulent frapper avec tout ce qu’ils ont encore.
– A-t-on des évaluations chiffrées de leurs possibilités ? En avions, je veux dire…
– Plus ou moins. Théoriquement, ils disposeraient pour le sud de la France – enfin, plutôt le centre – d’une vingtaine d’escadrilles de bombardement et d’une quinzaine de chasse. Estimations pessimistes – donc maximales.
– Escadrilles ou groupes ?
– Escadrilles – Staffel. C’est déjà moins que chez nous. En prime les Résistants indiquent des effectifs réduits, bien en deçà de la norme. On parle de 4 ou 5 appareils par escadrille…
– Mais c’est pareil que nous en 40 !
– Non, en 40, nous avions plus d'avions, mais ils étaient périmés pour la plupart…
– Mais quand leur offensive a commencé, on est vite arrivés à des chiffres de ce genre…
– Les Boches en sont là ? En théorie, 80 chasseurs et 150 bombardiers au maximum ? Vont pas faire long feu…
– Ouais, bin on va pas les plaindre non plus !
– Certes ! Ils vont déguster.

A elle seule, la 3e Division de Chasse compte en tout 420 avions. De quoi se remémorer, non 1940, mais les jours glorieux de la 1ère Division aérienne de 1918…

Opération Overlord
Veillée d’armes
SHAFE (Supreme Headquarters of Allied Forces in Europe), Southwick House, au nord de Portsmouth
– Le général Eisenhower préside une réunion au sommet pour régler les derniers détails de l’opération Neptune. Ce débarquement sur les côtes normandes sera certes d’une ampleur quelque peu supérieure à celui de Provence (Dragon), mais il sera surtout le premier acte de l’opération militaire la plus importante de l’histoire : Overlord.
Le général Houdemon (nouvel adjoint du SACEUR à la place de l’amiral Darlan) est au côté d’Ike. L’amiral Ramsay (qui a remplacé trois mois plus tôt Darlan comme chef du volet naval de l’opération, au grand soulagement de beaucoup, Français compris) représente les marines alliées, le général Leigh-Mallory les forces aériennes et le général Auchinleck est le chef du 21e Groupe d’Armées Allié. Patton, pour la 1st US Army, est là avec ses adjoints : Gerow (Vth Corps), Collins (VIIth Corps), et Middleton (XIXth Corps). Pour la 2nd Army de Sa Majesté, c’est le général Ritchie, avec ses subordonnés : Crocker (Ist Corps), Kirkman (VIIIth Corps), Gott (4) (XIIth Corps), Crerar (Ist Canadian Corps) et Van Daele (Ier Corps belge). Le général Jean Mer, chef d’état-major du général Frère, représente le commandant en chef du 15e Groupe d’Armées Alliées, engagé dans le sud de la France, et des officiers ont été délégués par les généraux Montagne (1ère Armée française) et Bradley (7th US Army).
En préambule, Eisenhower rappelle, si cela était vraiment nécessaire, que le secret le plus strict est à maintenir jusqu’au dernier moment sur la date et le lieu du débarquement, pour les militaires comme pour les civils (5). Un général américain a d’ailleurs été renvoyé au pays après avoir bavardé lors d’une fête un peu trop arrosée. Le black-out dans la presse est strict (6), les voyages vers et depuis la république d’Irlande sont suspendus et il est interdit aux aviateurs un tant soit peu au courant d’une fraction du plan de s’éloigner des côtes de plus de quelques miles.
Le Group Captain James Stagg, météorologiste en chef de l’opération, est invité à présenter ses prévisions, déterminantes pour la réussite de l’opération Neptune – la partie amphibie d’Overlord. Au grand soulagement de tous, le scientifique confirme que le temps sera calme pour la semaine à venir, après la météo un peu perturbée des derniers jours. Seules de légères pluies devraient traverser la Manche entre les 5 et 6 mai ; des bancs de brume sont cependant possibles en raison de la chaleur accumulée dans les sols. En effet, le temps depuis la fin avril a été très chaud et sec, dans le sud de l’Angleterre comme dans le nord de la France.
Le ciel clair permettra ainsi de profiter entièrement de la pleine lune du 8 mai. La date du débarquement, le fameux Jour J, n’a pas été choisie au hasard : la luminosité maximale fournie par l’astre des nuits facilitera la tâche des pilotes de planeur, des parachutistes et des commandos, mais aussi la navigation des convois et la visée de l’artillerie de marine et des bombardiers tactiques. De plus, l’amplitude maximale de la marée permettra de démasquer les obstacles sur les plages.
Le débarquement doit commencer à l’aube, alors que la marée montante est à environ à mi-chemin, pour minimiser le temps où les hommes seront à découvert. Par ailleurs, il convient de laisser le moins de temps possible à l’ennemi pour observer et réagir, tout en permettant un copieux bombardement aérien et naval. L’heure H est ainsi fixée 40 minutes après le crépuscule nautique précédant le lever du soleil.
L’orateur suivant est le général Leigh-Mallory. Il annonce d’abord que l’exercice de parachutage massif mené le 23 mars, en présence d’ailleurs du Premier ministre, du général Eisenhower et d’autres personnalités importantes, a été un franc succès. Leigh-Mallory fait ensuite le point sur les campagnes aériennes en cours. Pour le compte de l’opération Fortitude, aviation et marine continuent de s’en prendre aux côtes norvégiennes. RAF et USAAF attaquent aussi une large bande littorale allant de la Belgique à la Bretagne, dans le cadre du Transportation Plan destiné à entraver le plus possible les déplacements de l’ennemi et surtout la montée en ligne des renforts. Cette opération cible notamment les ponts, suscitant des réticences chez certains des participants qui estiment que ces infrastructures vont cruellement manquer par la suite, car les Alliés ne disposent pas d’un nombre infini de ponts Bailey, dont de nombreux exemplaires ont déjà été installés dans le sud de la France.
Par ailleurs, depuis l’été dernier, l’opération Pointblank s’efforce de saigner la chasse allemande. Les bombardiers alliés ont en effet ciblé spécifiquement les usines Messerschmitt et Focke-Wulf, les dépôts de carburant et les aérodromes, cherchant la confrontation avec les chasseurs ennemis. Cette opération s’est révélée fort coûteuse en hommes et en avions, mais les renseignements indiquent que les Jagdgruppen de France et de Belgique sont dans un état « assez pitoyable » et ont d’ailleurs été retirés vers des terrains situés loin à l’intérieur des terres. Toutefois, les renseignements laissent penser que la Luftwaffe attend le dernier moment pour renvoyer au combat ses unités repliées à l’arrière. Il faut donc continuer à attaquer tous les terrains sans discrimination.
De plus, il va de soi que la chaîne de radars allemands doit être mise hors service. Ce travail est principalement effectué par des bombardiers moyens et des chasseurs-bombardiers munis de roquettes. Au cas où cela ne suffirait pas, il est prévu que deux squadrons de bombardiers lourds embarquent le jour J des brouilleurs, qui seront aussi installés sur plus de 200 navires de la Royal Navy.
Concernant les batteries côtières allemandes, les bombardements se sont intensifiés. Leigh-Mallory admet volontiers que les responsables de l’aviation ont dans un premier temps été réticents à répondre favorablement à la demande du 21e Groupe d’Armées d’éliminer la majorité des batteries couvrant les côtes normandes. En effet, ce sont des cibles de petite taille, résistantes, bien couvertes par la Flak – et il ne s’agissait pas d’attirer l’attention de l’ennemi sur la zone du débarquement. Toutefois, courant février, il est apparu que l’ennemi était en train d’accroître considérablement le nombre de batteries côtières, mais aussi de les protéger par des casemates ; dans le Pas-de-Calais et la région de Dieppe, ces fortifications sont d’ailleurs quasiment achevées. Par conséquent, l’USAAF comme la RAF ont entamé une campagne de bombardement intense, encore une fois assez coûteuse, mais qui finit par porter ses fruits (7). Naturellement, pour chaque batterie attaquée dans la zone du débarquement, deux autres batteries sont visées sur un autre secteur de l’Atlantik Wall.
Cependant, dès le débarquement enclenché, la priorité de l’aviation sera à nouveau d’entraver le mouvement des unités ennemies.
L’amiral Ramsay prend alors la parole. Après avoir remercié les Français pour l’envoi de l’escadre du Provence, il déclare que tout est fin prêt pour le volet naval du débarquement et que « l’incident » meurtrier (8) du mois précédent n’est plus qu’un mauvais souvenir. Les dernières manœuvres navales au large de l’Irlande du Nord ont été concluantes, ainsi que les exercices de débarquement avec tirs à balles réelles en Ecosse, sur une plage aménagée de façon similaire à l’une des plages normandes (9).
Ramsay confirme ensuite que l’opération de minage massif (dite Maple) se poursuit de façon tout à fait satisfaisante, avec des pertes minimes jusqu’à présent. Elle a pour but de protéger la force d’invasion contre les S-Boots et R-Boots basés au Havre et à Cherbourg et contre les U-Boots venant de l’Atlantique ou de la mer du Nord. Des milliers d’engins doivent être mouillés jusqu’au jour J, pour renforcer les champs de mines habituels posés de la Baltique à l’estuaire de la Gironde. Aux mines classiques viennent s’ajouter des mines spéciales conçues pour s’activer après un temps aléatoire, de façon à compliquer le travail de l’ennemi. Par ailleurs, ces engins ont une durée de vie limitée, définie selon les prévisions de capture des différents ports français. Pour l’après-jour J, on continuera en fonction des besoins. Enfin, une opération spéciale visant le canal de Kiel doit perturber les déplacements de la flotte de surface allemande, si toutefois elle s’avisait de faire venir des renforts de Baltique. Cela semble peu probable au vu des grandes difficultés rencontrées par la Kriegsmarine face à la flotte soviétique, mais le Prime Minister y tient.
Arrive enfin le gros morceau de la réunion : les opérations à terre. Les Américains largueront les 82nd et 101st Airborne sur le flanc ouest, dans le Cotentin. Ces divisions devront, dès le jour J, tenter de capturer les nœuds routiers de Carentan et Isigny, puis aider les troupes débarquées sur les plages d’Utah (VIIth Corps US) et Omaha (Vth Corps US), de part et d’autre de l’embouchure de la Douve, à pénétrer dans l’intérieur de terres et à isoler la péninsule. Le but est de capturer Cherbourg au plus vite ; ce port est en effet indispensable pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement à grande capacité.
Sur le flanc est, les Britanniques prendront d’assaut les plages Gold (VIIIth Corps) et Juno (Ist Corps), tandis que les Canadiens débarqueront sur Sword (Ist Corps canadien). Ils seront couverts par les hommes de la 6th Airborne, qui devront s’emparer des ponts sur l’Orne et sur le canal de Caen à la mer. Il avait au départ été envisagé de débarquer sur une sixième plage, nommée Band, à l’est de l’Orne, mais cette option a été finalement abandonnée. L’objectif prioritaire de ces troupes sera Caen. L’établissement de terrains d’aviation près de cette ville devra être entamé dès que possible. La ville prise, les Canadiens, suivis des Belges (renforcés des Néerlandais et des Luxembourgeois) devront remonter le long de la côte.
Plusieurs opérations commandos sont prévues dont une, à Bayeux, à la jonction des fronts anglais et américain, sera confiée aux aéroportés belges, et une à Ouistreham, à un bataillon du 3e Groupement de Choc français.
En tout, au soir du 8 mai, 156 000 hommes (dont 24 000 par les airs) et 20 000 véhicules de tous types, dont de nombreux blindés spécialisés qui ont fait leurs preuves lors de Dragon, devraient avoir débarqué en Normandie. Ce n’est qu’une partie des près de 3 millions d’hommes stationnés en Angleterre.
La question de la coordination avec la Résistance est ensuite présentée par le général de brigade Henri Navarre. Celui-ci, qui a très récemment reçu ses étoiles, a été dépêché tout spécialement de Marseille par le 2e Bureau : une campagne de sabotage en plusieurs volets a été élaborée pour le jour J et les suivants. Le Plan Vert doit mettre hors service les infrastructures ferroviaires, le Plan Bleu va cibler les installations électriques, le Plan Violet s’occupera des câbles téléphoniques et du réseau de téléscripteurs et enfin le Plan Tortue visera à ralentir l’arrivée des renforts vers la zone des combats. Concernant ce dernier point, Navarre insiste bien sur le fait que les groupes de Résistants pourront certes effectuer des sabotages visant directement l’ennemi, transmettre des renseignements et guider les troupes alliées (notamment celles débarquées par la voie des airs), mais qu’ils n’engageront le combat que lorsque le rapport de forces leur sera favorable et que le gain espéré sera significatif. Depuis Dragon, l’Occupant a en effet plusieurs fois montré qu’il n’hésitait pas à lancer des représailles très dures contre les civils. Comme pour Dragon, c’est le service français de la BBC qui se chargera de transmettre les ordres par de courts messages dont les groupes sur le terrain ont déjà reçu le mode d’emploi. Ces courts communiqués, composés de bribes de poésie, de citations littéraires ou de phrases quelconques, sont émis par centaines depuis plusieurs semaines, le but étant de noyer les informations importantes dans un flot de mots sans intérêt.
À l’invitation d’Eisenhower, le général Mer prend alors la parole pour décrire les derniers développements de l’opération Cobra, qui a largement permis d’exploiter la réussite du débarquement de Dragon, dont de nombreux enseignements ont par ailleurs été tirés pour l’opération à venir. Il a parfois fallu ne pas céder aux sirènes de l’exploitation à outrance, le but de Cobra étant d’attirer le plus possible de troupes ennemies dans le sud afin de les piéger lors de la jonction avec Overlord. Cette stratégie semble avoir fonctionné : les renseignements confirment en effet que les Allemands ont envoyé face à la 1ère Armée française plusieurs divisions blindées auparavant stationnées dans le nord-est de la France. Ils indiquent également que la 10. Panzer a été retirée d’Italie et que les réserves d’infanterie sur les arrières allemands sont minimes.
Eisenhower insiste alors sur le point clé de cette « deuxième partie de la Seconde Campagne de France » : la coordination des deux groupes d’armées au moment de leur jonction. Les forces qui viennent d’achever Cobra ne sont pas pour l’instant en mesure de relancer leur offensive, elles doivent souffler et être ravitaillées. Toutefois, quand Neptune/Overlord sera lancé, elles devront repartir à l’attaque sans tarder, de façon à empêcher l’ennemi de dégager des réserves pour enclaver la Normandie. L’idéal serait évidemment que les deux pinces de la tenaille formées par les deux groupes d’armées arrivent à piéger un maximum de troupes allemandes, à moins que l’ennemi ne se dérobe, comme il semble le faire régulièrement face aux Soviétiques. La libération du territoire français va évidemment de soi, mais le prochain objectif majeur sera le Rhin, qui pourrait être atteint avant la fin de l’été, si tout se déroule comme prévu. Priver ce formidable obstacle du plus possible de ses défenseurs est une nécessité. Très rapidement, il faudra donc débarquer les troupes mécanisées, pour protéger définitivement les plages des contre-attaques ennemies, puis lancer l’exploitation et réaliser la jonction avec le 15e Groupe d’Armées.
Tandis que les corps belge et canadien remonteront le long de la côte avec le reste de la 2e Armée britannique à leur droite, la 1ère Armée américaine avancera vers l’est-sud-est, à l’exception des troupes qui devront s’emparer des ports bretons, à commencer par Brest.
Un rôle particulier a été réservé à la 2e DB française de l’expérimenté général Leclerc de Hauteclocque. Sitôt débarquée, sa mission sera de foncer vers Paris. Le choix de cet objectif répond à plusieurs impératifs. Politiquement, il s’agira de permettre aux institutions de la République de rentrer le plus rapidement possible “dans leurs meubles”, mais également de contrôler l’insurrection qui risque fort de devancer les ordres lancés de Marseille. Il faudra aussi empêcher l’ennemi de commettre des destructions comme celles récemment perpétrées à Lyon et rétablir la légalité afin d’empêcher les groupements de différentes obédiences de procéder à des lynchages, comme les Américains ont pu en constater dans le Sud-Ouest, fort heureusement en nombre assez limité.
La réunion se termine par l’épineuse question du ravitaillement. Comme l’ont amplement démontré les opérations en Italie, en Grèce et dans le sud de la France, les armées modernes consomment énormément de munitions et de carburant. Les Alliés disposent d’un système de ravitaillement performant, mais celui-ci doit déjà assumer trois théâtres d’opérations, dont un en terrain difficile. Et voici qu’ils s’apprêtent à ouvrir un nouveau front, sans doute le plus important, car devant les mener au cœur du Reich. La capture d’un port majeur est donc cruciale pour la suite d’Overlord et ce port est Cherbourg, dont personne n’imagine qu’il sera capturé intact.
Les besoins en carburant pendant la future phase d’exploitation seront de plusieurs milliers de tonnes par jour. En attendant la remise en service du port pétrolier de Cherbourg-Querqueville, ce carburant sera débarqué directement depuis les LCT échoués sur les plages. Cela suppose des millions de jerricans, transportés par une noria de camions constituant le Red Ball Express (10). Cette organisation, déjà en place dans le sud de la France, est à présent bien rodée.
Il est aussi prévu d’établir un terminal pétrolier provisoire avec des points de déchargement pour les gros tankers au large de Sainte-Honorine-des-Pertes et de Port-en-Bessin, les petits pétroliers pouvant directement s’amarrer dans ce dernier port. Le carburant, pour véhicules dans un premier temps, puis pour avions, sera acheminé par un système de pompes vers des citernes installées sur le Mont Cauvin, une petite éminence située dans l’arrière-pays.
Toutefois, comme cette chaîne logistique pourrait se révéler vulnérable en cas de météo capricieuse ou d’attaque aérienne ou sous-marine allemande réussie, un système inédit nommé Pluto (Pipe-Line Under The Ocean – pipe-line sous la mer) a été imaginé : il s’agit de dérouler sous l’eau, sur la centaine de kilomètres séparant l'île de Wight et le terminal de Cherbourg-Querqueville, des tuyaux souples pour acheminer du carburant. Cette installation nommée Bambi devrait ensuite être prolongée par un réseau de pipelines terrestres, comme il en existe déjà dans le sud de la France.
Il est d’ores et déjà acté qu’une bonne partie des navires de débarquement spécialisés devront pouvoir rejoindre dès que possible le Pacifique ou l’Océan Indien. Pour faciliter les opérations après leur départ, cinq brise-lames vont donc être créés, un devant chaque plage. Une soixantaine de vieux navires (surnommés Corncobs), dont les vieux cuirassés MN Paris et HMS Centurion, seront volontairement coulés pour former l’ossature des brise-lames, avec comme fonction secondaire de servir de plate-forme d’artillerie antiaérienne et de point d’ancrage pour un barrage de ballons. Les brise-lames seront renforcés par des centaines de structures flottantes en acier ou en béton. Les zones ainsi abritées de la houle sont nommées Gooseberries.
En attendant là encore la remise en état de Cherbourg, deux ports artificiels doivent être établis : le Mulberry A (comme American) sera positionné au large d’Omaha Beach, tandis que le Mulberry B (comme British) sera situé devant Gold Beach. Des jetées seront mises en place, reliées aux plages par des voies de circulation, l’ensemble étant constitué d’éléments flottants pour s’adapter aux marées.
Mais pour la suite, les Américains devront s’attacher à libérer aussi vite que possible les ports bretons et à mettre en place un grand port artificiel dans le golfe du Morbihan, à l’embouchure de l’Auray (opération Chastity). De leur côté, les Anglais (et les Canadiens et les Belges) devront s’efforcer de libérer les ports de la Manche à l’est de l’Orne, puis ceux de la mer du Nord – Anvers serait l’idéal, mais cela ne sera pas pour tout de suite !
………
Quand les participants à la réunion se séparent, ils ont l’impression qu’à côté de cette opération, Dragon n’était qu’une répétition à échelle réduite ! Mais si Overlord réussit pleinement, qui sait si l’on ne pourrait pas, enfin, être « à la maison pour Noël » ?

King’s Eggs
Angoulême
– Seule région épargnée par la pluie, la Charente voit débouler les bombardiers lourds de la 9th AF qui viennent s’occuper de la gare de triage d’Angoulême. Attaque plutôt précise, les bombardiers descendant à un niveau inhabituellement bas en l’absence quasi-totale de Flak dans un secteur peu fréquenté par les Alliés. Les rares chasseurs allemands du secteur sont fermement repoussés par les Mustang et Lightning de l’escorte.


Notes
3- Déménagés en catastrophe devant l’avance française, les deux états-majors se sont installés au Grand Hôtel de la Cloche… Ce qui a valu aux Occupants d’être immédiatement surnommés les Clochards par les Dijonnais.
4- William “Strafer” Gott a été nommé sur les instances d’Anthony Eden, qui apprécie l’agressivité du personnage et a convaincu Churchill en personne.
5- À Londres, un courant d’air a fait s’envoler par une fenêtre du War ministry douze exemplaires de documents confidentiels. Il a fallu arrêter la circulation pour aller les récupérer sans qu’il en manque une page !
6- Une grille de mots croisés parue dans le Daily Telegraph et contenant les mots Overlord, Omaha et Utah vaudra un interrogatoire musclé à son auteur, finalement innocenté.
7- En réalité, assez peu de canons ont été détruits, mais les dégâts aux infrastructures, notamment électriques, ont fortement réduit leur efficacité. Par ailleurs, la construction des casemates a été très perturbée.
8- Les pertes de l’opération Tiger n’ont toujours pas été révélées au grand public, à cause de l’indispensable secret entourant Overlord.
9- Deux maquettes des plages de débarquement ont également été réalisées.
10- Le terme “Red Ball” est une expression populaire décrivant le transport express de colis prioritaires et de denrées périssables mis au point aux Etats-Unis à la fin du 19e siècle.
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John92



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MessagePosté le: Mer Nov 30, 2022 13:23    Sujet du message: Répondre en citant

Arf, mauvais timing (pas de ta faute Casus)
Relecture
Au mieux: ce soir (vraiment pas gagné, grosse semaine pour moi)
Au pire: Vendredi soir
A bientôt
Rémy
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Nov 30, 2022 13:39    Sujet du message: Répondre en citant

@ John - ne t'en fais pas.
@ les autres - Les avis non orthographiques m'intéressent aussi !
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Casus Frankie

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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Nov 30, 2022 13:58    Sujet du message: Répondre en citant

Tout ce que je peux te dire à cette heure, c'est que ca rentre bizarrement en résonnance avec ce que je t'écris.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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houps



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MessagePosté le: Mer Nov 30, 2022 14:18    Sujet du message: Répondre en citant

Ben va falloir que je fasse un addendum à certain écrit à propos des GCN.... Rolling Eyes
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Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
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