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Europe occupée… et Allemagne tyrannisée - Mars 1944
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loic
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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 07:49    Sujet du message: Répondre en citant

Les Allemands n'ont plus d'espions en GB, donc ça passe par Madrid, puis à l'ambassade allemande, puis les affaires étrangères à Berlin, puis la complexe structure du haut commandement allemand.
Bref, 2 jours après, le gars sur le terrain n'a peut-être pas une vision aussi précise que ça. Il est chargé de la répression, jamais il n'a été prévu qu'il puisse avoir à négocier, donc à connaître ce genre de chose.
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Etienne



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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 08:44    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Etat-croupion
Opportunisme
Banská Bystrica (Slovaquie) – Le Conseil national slovaque clandestin constate avec soulagement que ce qui tient lieu d’armée au pays ne sera finalement sans doute pas mobilisé sur le Front de l’Est. Ses réflexions débouchent sur une conclusion qui semble pragmatique :

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requesens



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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 09:10    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Les Allemands n'ont plus d'espions en GB, donc ça passe par Madrid, puis à l'ambassade allemande, puis les affaires étrangères à Berlin, puis la complexe structure du haut commandement allemand.


Ou par Lisbonne...
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"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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John92



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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 09:11    Sujet du message: Répondre en citant

...
Kleszczyński laisse derrière lui un lieutenant-colonel Edward Józef Godlewski bien esseulé et doutant de pouvoir vraiment mener des actions à Cracovie. Il y est pourtant poussé par presque tous les autres officiers du district – notamment pas (par) le colonel Bolesław Nieczuja-Ostrowski “Tysiąc”, qui n’entend pas avoir organisé l’opération Ubezpieczalnia (1) pour rien ! Et surtout, les hommes n’admettraient pas de rester passifs. Des opérations (attaques?) limitées sont donc finalement ordonnées aux alentours de Trzebinia et Siewierz afin de menacer les liaisons entre
...
Reste le plus gros du maquis : presque 30 000 personnes, dont un peu moins de la moitié de combattants, sous la double direction (le double commandement?) du major-général Sosabowski et du colonel Stanisław Dworzak. Les deux hommes sont de la même école – ils ont tous deux commencé dans les Légions polonaises, il y a déjà trente ans ! – et arrivent donc à la même conclusion. Sitôt les hommes de Kawiński partis, il faudra saisir la première ocasion (occasion) pour percer vers l’est, en direction d’Ostrowiec-Świętokrzyski, afin de rejoindre les lignes soviétiques.
...
Les hommes de l’AK poursuivent leurs assauts contre les ultimes points d’appui allemands. Il s’agit surtout la “grande Past (2)” (39 rue Zielna), de la “petite Past” (19 de la même voie) et de la préfecture de police (1 Krakowskie Przedmieście), siège de l’infâme police “bleu marine” du Gouvernement général, dont on aurait dû s’emparer dès le premier jour mais dont l’assaut (attaque?)avait dû être reporté (reportée si attaque) faute de moyens.
...
Le vaste bâtiment en L est relié par un passage à l’église Sainte-Croix, elle-même proche d’une cour donnant sur la rue Więtokrzyska, où l’Occupant n’a que deux positions fortifiées : le bâtiment dit “des prêtres” et le poste de garde fortifié Mittelswache. “Lewar” propose une audacieuse infiltration dans l’église en passant par(utilisant?) les souterrains de cette zone, puis dans la préfecture par un passage dont il a appris l’existence grâce à l’organiste du saint lieu, un certain Matysiak.
...
Dans la nuit du 10 au 11 mars, plusieurs unités forestières venant du sud tentent de pénétrer dans la ville afin d’aller assister les unités (troupes?) de l’AK du secteur dans leur future remontée vers Śródmieście.
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L’homme a ses principes et ses méthodes, pas en (en trop?) forcément en accord avec celles de Stefan Rowecki – des tensions lourdes de conséquences sont donc hélas à prévoir durant les prochains jours.
...
Cinq cents grammes de légumes par personne tous les cinq jours, 50 grammes de beurre par semaine (hebdomadaire?). Les restaurants doivent fermer quatre jours par semaine et la vente de bière est interdite avant 16 heures.
Cette brillante décision politique a pour conséquence de faire flamber les prix d’un marché noir qui n’en demandait pas tant et d’attiser un peu plus un mécontentement généralisé, favorisé, il est vrai, par un vent de Libération qui semble souffler de plus en plus fort.
A l’origine de cette décision, que Marcel Déat a tout juste réussi à amender : Jean-Pierre Mourer, ministre du Ravitaillement et ancien député alsacien autonomiste, qui se considère plus Allemand que Français. Censé arbitrer ce genre de décisions, Jacques Doriot a – comme depuis le début de son règne – répété ce que l’Occupant lui a ordonné. Pour arranger le tout, dans les semaines à venir, la même décision sera appliquée dans plusieurs grandes villes encore occupées… pardon, gouvernées par le Nouvel État Français, à savoir Nantes, Orléans, Rennes, Rouen, Dijon et Le Havre.
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loic
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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

requesens a écrit:
loic a écrit:
Les Allemands n'ont plus d'espions en GB, donc ça passe par Madrid, puis à l'ambassade allemande, puis les affaires étrangères à Berlin, puis la complexe structure du haut commandement allemand.


Ou par Lisbonne...

Tout à fait, ceci dit, les Allemands sont nettement plus présents et organisés en Espagne. Et Lisbonne risque en FTL de prendre ses distances avec Berlin un peu plus vite.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 10:50    Sujet du message: Répondre en citant

VBZ n'est pas un général random. C'est un nazi fanatique SS-Obergruppenführer (il y en a moins de 100 dans tout le Reich), particulièrement bien inséré dans le tissu et qui est proche d'Himmler et même d'Hitler. C'est vrai que c'est aussi lui qui a construit Auschwitz avant de gérer une bonne part des Einsatzgruppen. Et quand Heydrich est mort, Hitler a voulu le récompenser de ses services en le nommant à ce poste - sauf qu'Himmler justement a préféré le garder sous la main et qu'il se sont littéralement engueulé sur lui.
Il est tout à fait au-delà du simple exécutant, quand bien même il prétendra bien plus tard le contraire. Faut dire aussi que, toujours durant l'épisode ci-dessus, il a personnellement protesté et demandé à retourner au front ... Bon petit nazi. D'ailleurs, c'est un des rares qu'on n'a jamais libéré (contrairement à bien d'autres, et j'en parlerai plus tard) - c'est pas faute d'avoir essayé. Il est mort en prison à Munich.
Donc, les détails peut-être pas oui. Mais la vue d'ensemble sans doute - à minima qu'il se passe un truc. Surtout qu'en face, les russes et polonais le claironnent surement (enfin, surtout les russes).
Quant à négocier ... [no spoil] mais OTL VBZ a tout à fait négocié la reddition de Varsovie.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 11:03    Sujet du message: Répondre en citant

Déjà signalé en passant par Demo Dan - mais Berlin n'a nul besoin d'espions ou de contacts neutres pour savoir que les Polonais de Londres ont baissé pavillon devant Moscou.
Le Kremlin va le claironner dès le lendemain par toutes ses radios !
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Jan 21, 2022 16:44    Sujet du message: Répondre en citant

12 mars
France occupée
Un nouvel (et ancien) ambassadeur
Ambassade d’Allemagne à Paris
– L’ambassadeur du Reich auprès du NEF est remplacé. Non pas que Von Renthe-Fink soit un incapable, mais comme au Danemark, il n’a pas brillé par sa proactivité et moins encore par ses résultats. L’état du NEF est plus que préoccupant. Enfin, encore plus que d’habitude… Carrément désespéré, même.
Avec le printemps, les Alliés vont sûrement tenter de remonter le long du Rhône et déjà, ils progressent dans le Sud-Ouest. Lyon et Toulouse sont menacés. Au sein du NEF, les défections se multiplient. Les Allemands (ceux du moins qui s’en soucient) craignent que les adversaires de Doriot tentent de le renverser, que ce soit pour leur propre compte ou pour rendre le pouvoir aux “Africains” (que plus personne ne nomme ainsi, même au cœur du NEF, où l’on parle des “gens d’Alger” ou même du “gouvernement De Gaulle”). Il faut ménager ou calmer les ardeurs de Déat, De Brinon, Bucard et compagnie…
Qui pourrait y parvenir mieux qu’un grand francophile et connaisseur de la scène politique française ? Et voici qu’Otto Abetz redevient ambassadeur du Reich en France (en France occupée du moins). Von Renthe-Fink reprend son modeste poste de représentant diplomatique auprès de Pierre Laval.

Pologne
Opération Vengeance – Sauver Varsovie
District de Cracovie
– Tandis que le groupement opérationnel Cracovie chemine désormais dans les bois – il serait quelque part au sud de Kroczyce, pour autant que les rares messages reçus permettent d’en juger… – le lieutenant-colonel Edward Józef Godlewski envoie ses forces à l’assaut des lignes de communication ennemies.
Depuis la veille, il a précisé ses objectifs. La 6e DI Retaliation (colonel Wojciech Wayda) ira au-delà de Trzebinia attaquer les installations ferroviaires à Podłęże – sur le tronçon principal de la ligne Cracovie-Tarnów, elles sont vraisemblablement vitales pour les défenses de la 8. Armee. Une mission périlleuse, surtout avec la Florian Geyer qui rôde plus au sud dans les Carpates, mais les Allemands ne peuvent pas être partout tandis que les Polonais ont le luxe de pouvoir concentrer leurs faibles forces. N’empêche – Retaliation devra frapper vite et fort. Après, elle se retirera vers le nord, en tâchant d’éliminer tout ce qu’elle rencontrera de forces de police.
Pour la 106e DI du colonel Bolesław Nieczuja-Ostrowski “Tysiąc”, au nord-ouest, dans la région de Siewierz, ce sera plus compliqué. Cette ville est au cœur de la toile d’araignée ferroviaire qui relie Cracovie, Częstochowa, Kielce et Katowice – le centre névralgique des communications nazies, donc la zone la mieux gardée. S’en prendre aux infrastructures de cette zone, c’est clairement courir au massacre. Faute de mieux, les Polonais devront donc se contenter de maintenir une très forte agitation à proximité de Zawiercie, en espérant que cela perturbera les Allemands.
Quoi qu’il en soit, on n’attend pas les premières actions avant deux jours au mieux. D’ici là, Godlewski gardera auprès de lui le 1er RI Podhale ainsi que le 5e RI, comme réserve… ou comme remplacement.
………
Région de Radom-Kielce (districts de Radom-Kielce et de Łódź) – La force de secours “Czeslaw” – comme l’Armia Krajowa l’appelle désormais officiellement – est bel et bien partie. Grâce à l’attaque lancée vers Opoczno – qui n’a même pas coûté vraiment cher, il n’y avait que des forces de seconde ligne là-bas ! – elle s’est infiltrée sans trop de difficultés dans les bois aux environs d’Alfredów. Cette nuit, elle tentera sans doute de passer la trouée de Drzewica. Son premier obstacle, en terrain découvert – Dieu merci, la lune se voile.
Derrière, dans le maquis de Końskie-Stąporków, un calme inusité et très inquiétant revient. Les forces de sécurité du Reich – 213. SicherungDivision d’Alex Göschen à l’ouest, 444. Sicherung d’Adalbert Mikulicz au sud et 221. Sicherung de Johann Pflugbeil arrivant du nord – se tiennent à présent sur la défensive. Leur but n’échappe à personne : elles attendent de meilleurs combattants. Pour le major-général Sosabowski et le colonel Stanisław Dworzak, la question n’est donc plus de savoir quand partir, mais s’il faut partir tout de suite… ou très bientôt ? Malheureusement, à l’est, le front s’agite et le canon tonne…
………
Siège du Gouvernement général (château du Wawel, Cracovie), 11h00 – Dans les locaux de la sinistre et criminelle institution, il y a foule ce matin ! Autour de la table présidée par Hans Frank, le Gouverneur général, on trouve une belle brochette d’assassins : Josef Bühler (secrétaire d’Etat du régime d’Occupation – ce qui tient plus ou moins lieu de Premier ministre), Ernst Kundt (gouverneur du Distrikt Radom), le SS-Brigadeführer Walther Bierkamp (chef de la police SS en Pologne occupée) et son adjoint le SS-Oberführer Herbert Kurt Böttcher (plus particulièrement en charge du Distrikt Radom), ainsi que son rival et collègue, le SS-Gruppenführer Emil Höring, chargé de la gestion de la police civile (4).
Tous ces gens, qui trempent jusqu’au cou dans le sang depuis cinq ans entre massacres, représailles, déportation de civils à des fins de colonisation et déportation de Juifs à des fins d’extermination, sont rudement embêtés par les renseignements évoquant l’arrivée dans la région de soldats alliés parachutistes. S’il y en avait beaucoup, cela deviendrait un problème… La Pologne avait été à peu près tranquille jusqu’au soulèvement de Varsovie et à ce jour, le calme persiste dans la région de Cracovie. Que se passerait-il si, demain, les Alliés en faisaient une nouvelle Yougoslavie avec des parachutistes et un appui aérien ? Et alors même que les Rouges sont si près ! Le Gouvernement général entier risquerait de s’effondrer, faute de moyens (et de compétences…) pour se défendre !
De fait, tout le monde n’est pas Artur Phleps. Et en tout cas, personne ici ne dispose de deux divisions SS. De plus, rivalités, trahisons, coups de poignard dans le dos et autres manigances de palais se multiplient, notamment du fait de Hans Frank lui-même – lequel doit sans cesse intriguer afin de résister aux menées de la SS et rester autonome sur ce qu’il considère comme son territoire personnel. Cependant, en dépit de tout, l’heure est à se serrer les coudes, personne n’ayant les moyens de résoudre seul le problème. La Heer a déjà prévenu qu’elle n’aiderait pas davantage : son seul objectif est de sécuriser ses arrières et l’action des SicherungDivisionen se limitera à stabiliser la situation, dans ce cadre strict.
Le nettoyage du terrain reste donc de la responsabilité du Gouvernement général… c’est-à-dire de la Schutzstaffel, qui va bien trouver une solution sur ses moyens propres, comme le demande d’ailleurs instamment ce rat de Josef Bühler – lui qui a passé tant de temps à mettre des bâtons dans les roues de tout le monde se retrouve désormais à mendier en tremblant un appui pour ses forces de police indigène, c’est d’un comique ! Cela étant, le problème reste entier. Et la confusion totale. Enfin, jusqu’à ce que Walther Bierkamp décide finalement, dans sa sagesse obséquieuse, de s’en remettre au Chef : « Je vais faire appeler, avec vous tous, le cabinet du Reichsführer-SS afin de solliciter des renforts. » Le caractère collégial de cette supplique n’a rien d’innocent – en y associant tous les autres participants, il dilue évidemment sa propre responsabilité tout en évitant de se mettre en avant.
Il faudra un peu de temps pour joindre Wewelsburg. Et plus encore pour obtenir Maximilian von Herff, le chef d’état-major personnel d’Himmler – à défaut du Chef en personne, évidemment inaccessible. Mais l’affaire sera étudiée de très près, Herff le promet. Comment pourrait-elle ne pas l’être ? La SS apprécie la moindre occasion de se mettre en valeur aux dépens d’autrui – et a fortiori de Hans Frank. Et comme le dit si bien von Herff : « Ne vous inquiétez pas, nous avons quelques unités de valeur dans la région ; elles peuvent être très vite redéployées. »
………
Pruszków (faubourg de Varsovie), 18h30 – La nuit va tomber quand le Strafbataillon SS – Sonderkommando Dirlewanger reçoit l’ordre de se mettre en marche vers la région de Radom-Kielce.
………
Vieille Ville (district de Varsovie) – Attaque générale contre le dernier carré de l'Armia Krajowa dans la cité médiévale ! Avec le soutien de toute l’artillerie, des blindés et des engins de siège dont il dispose (des Goliath jusqu’à Ziu) le SS-Obergruppenführer Erich von dem Bach-Zelewski lance contre les terroristes les hommes de la Heer qu’il vient de recevoir en renfort. Il faut en finir avant que les Bolcheviques arrivent !
Face à pareille puissance de feu, il faut bien dire que les Polonais commencent à craquer… Le Reich progresse, certes au prix de pertes considérables, mais il écrase sous ses obus et ses chenilles chaque redoute, chaque immeuble où flotte encore le drapeau polonais. Les entrepôts de la rue Stawki tombent. Le palais Mostowski, dévasté à nouveau comme autrefois par les Russes, parait proche de succomber. L’arsenal est sur la ligne de feu, avec les ruines de l'hôpital Jan Boży. Plus grave encore – désormais, les rives de la Vistule sont en partie tenues par les Allemands. Du moins, elles sont soumises à leurs tirs, donc c’est tout comme. La voie de l’est est donc déjà en passe d’être fermée.
………
Forêt de Kampinos (district de Varsovie) – La SS-RONA arrive dans la forêt tenue par l’Armée secrète – où elle ne répand pas la peur, c’est le moins que l’on puisse dire. Très rapidement, plusieurs escarmouches testent les mercenaires de Bronislav Kaminski, bien que ces derniers ne cherchent pas particulièrement la bagarre… Et chaque fois où presque, l’engagement se conclut sur une victoire des Polonais – en tout cas, les pertes “allemandes” sont toujours très supérieures à celles de leurs adversaires. Il est vrai que ces SS sont des plus indisciplinés, en dépit de toutes les leçons qu’ils ont reçues… Ainsi, à Wola, un peloton avait été éliminé par l’AK après avoir été encerclé sans difficulté dans un bâtiment qu’il était occupé à piller !
Enhardis par ces succès, les Résistants envisagent désormais d’aider plus fortement leurs compatriotes dans Varsovie – par exemple, en prenant la gare de Gdańsk, récemment enlevée par les Nazis, ce qui permettrait de rétablir le contact avec Żoliborz. Un projet que, dans la capitale, le colonel Karol Ziemski “Wachnowski” – le même qui refusait hier à Jan Mazurkiewicz “Radoslaw” le droit de passer en forêt ! – caresse désormais lui aussi avec intérêt, le jugeant bien plus réaliste que de rétablir la liaison avec Śródmieście. De fait, avec la chute prochaine de la Vieille Ville, les forces polonaises risquent d’être coupées en deux… Et dans l’AK, avec l’arrivée prochaine de l’Armée Rouge, beaucoup pensent que le plus important est à présent de consolider ses positions, puisque l’issue victorieuse de l’insurrection ne fait plus de doute. Encore faut-il un meneur d’hommes de l’autre côté… Dans la nuit, Ziemski envoie donc dans la forêt le major Alfons Kotowski “Okoń”, avec une poignée d’hommes. Il est chargé de mobiliser Kampinos pour une tâche utile à tous.
………
Quartier de Śródmieście (district de Varsovie) – L’Armia Krajowa, galvanisée par l’arrivée imminente de renforts sur l’autre rive, fait un nouvel et puissant effort. En fin de journée, la “petite Past” tombe. La “grande Past” est assiégée et de plus en plus harcelée. Quant à la préfecture de police…
Vers 3 heures du matin, une centaine de combattants (des hommes, mais aussi au moins deux femmes, Barbara Matys “Baśka” et Eliza Grabowska “Ada”), commandés par le lieutenant “Lewar”, se dirigent vers l’église Sainte-Croix. Ils passent de maison en maison, les chaussures enveloppées de tissus pour étouffer le bruit de leur marche. Pendant ce temps, la force principale, commandée par le 2e Lt Marian Krawczyk “Harnaś” harcèle les positions ennemies rue Czacki, provoquant une riposte et attirant des renforts de ce côté. Enfin, pour accroître les chances de succès, une autre opération s’est greffée au dernier moment au projet : un groupe de 40 personnes mené par le 2e Lt Stanislaw Wysocki “Ryszard” doit tâcher de passer par les ruines du palais Zamoyski, à droite de la préfecture. Pour cela, il lui faut percer le mur d’enceinte de celle-ci par la portion dite “le mur de la vigne”, où on a prévu de faire sauter une porte murée.
Alors que la fusillade se poursuit rue Czacki, “Ryszard” est le premier à agir. Il fait détoner la charge qui doit défoncer la porte… mais l’explosif a été mal dosé et c’est tout le mur qui s’effondre, couvrant de gravats les insurgés ! Evidemment, le vacarme attire vite les défenseurs, qui arrosent de balles les intrus. Stanislaw Wysocki “Ryszard”, entre autres, est blessé et tout le groupe doit se retirer.
Pendant ce temps, “Lewar” sort de son tunnel avec ses hommes pour aboutir derrière l’église. Encore une porte fermée, encore une charge de plastic – et encore une partie du mur qui s’effondre. Les Résistants débouchent dans la sacristie et se lancent à l’assaut. La surprise joue à plein. En quinze minutes, l’édifice presque entier tombe aux mains de l’AK sans pertes. Les défenseurs ont 6 morts et 2 prisonniers – les autres s’enfuient vers le campus universitaire tout proche (mais où on se bat aussi). Plusieurs sont alors abattus d’une balle dans le dos. Reste le clocher, où plusieurs Allemands jettent des grenades dans l’escalier chaque fois que l’on s’approche. On verra ça plus tard – pendant que les uns barricadent la porte principale contre une éventuelle contre-attaque, les autres cassent les vitraux pour viser la préfecture. Dans les sous-sols, un cri : on y découvre 50 otages, oubliés depuis un certain temps, dont le père Czapla, le curé des lieux…
La défense allemande, déséquilibrée, chancelle. Le poste Mittelswache, un bunker en bois qui tire sans discontinuer contre la force principale depuis le début de l’engagement, est incendié et détruit à la grenade par la section de Witold Jerzy Kieżun “Wypad” (4), ce qui permet aux hommes de “Harnaś” de pénétrer enfin dans le périmètre adverse. L’Axe commence à céder, malgré les tirs rageurs des défenseurs. Mais pour l’AK aussi, les pertes s’accumulent.
Du côté du lieutenant “Lewar”, par contre, c’est la déception. Désormais coincé dans son église, d’où il ne peut sortir sans être mitraillé (déjà trois tués !), il apprend de la bouche du père Czapla que le passage vanté par l’organiste n’est en réalité qu’un simple conduit de chauffage où un homme aurait du mal à passer en rampant ! Du mal, mais cela ne sera pas impossible ? Alors, avec quelques autres, “Lewar” s’y colle.
Un quart d’heure plus tard, dans la cave de la préfecture, de l’autre côté du front – un Landser réfugié là entend du bruit. Il contemple le conduit obscur qui lui fait face, d’où monte des bruits bizarres. Il épaule, tire… plus rien. A-t-il touché un rat ? Mais les rats ne tirent pas au pistolet ! L’Allemand s’effondre. Désormais dans la place avec sa poignée de soldats, “Lewar” commence à courir de point fort en nid de mitrailleuse, tombant au poignard sur des défenseurs qu’il neutralise le plus souvent au corps à corps.
Le jour se lève sur une bataille toujours intense, de la “grande Past” à la préfecture de police et à l’église Sainte-Croix, mais qui semble désormais tourner en défaveur de l’Axe… Le commandement allemand réagit selon son habitude, en envoyant sitôt la lumière suffisante une colonne d’au moins trois StuG, qui tire de loin au canon sur l’église, tuant sept soldats d’un coup. Le reste du groupe de “Lewar”, incapable de faire face, doit se retirer jusqu’à ce que les blindés s’approchent à portée de mortier ou de Piat – mais ces derniers se replient dès les premiers obus.
Pressentant que c’est maintenant ou jamais, la force principale du 2e lieutenant “Harnaś” relance l’assaut de la préfecture. Ses hommes passent littéralement à travers un rideau de fumigènes et une pluie de grenades… dont la plupart, fort heureusement, n’explosent pas (5). C’est l’hallali – les Polonais déferlent dans le bâtiment, forçant la majorité des derniers défenseurs du rez-de-chaussée à la fuite. Aux étages, plusieurs Allemands en sont à jeter des meubles dans la rue pour tenter de fournir un peu de couverture à leurs camarades !
Les blindés reviennent – cette fois ils sont sept, et avec de l’infanterie. En tête, un Leopard, qui tire, semble-t-il, sans vraiment viser… Heureusement, car les projectiles des Piat ricochent sur son blindage. Bientôt, ces panzers couvriront de leur acier une contre-attaque qui emportera tout… C’est alors que le cadet Stanislaw Kiciński “Turek” sauve la situation en s’infiltrant sur le flanc de la colonne. Il mitraille au travers des galets des chenilles les jambes des Landsers, contraignant tout le groupe à s’arrêter pour le faire taire ! Le temps que la colonne reparte, tout le rez-de-chaussée de la préfecture est pris, sauf le corps de garde.
Suit une trêve tacite pour récupérer les blessés gémissant sur le pavé pendant que les panzers tirent de loin sur la préfecture… Un drapeau blanc tombe à la fenêtre du premier étage du corps de garde. Seize Allemands sortent les bras en l’air. Mais les défenseurs des niveaux supérieurs tiennent toujours : ce sont sans doute des collaborateurs compromis, qui connaissent leur destin s’ils sont pris. Ils mourront dans les ruines du bâtiment, incendié en toute connaissance de cause par l’AK.
Une ultime contre-attaque par la rue Traugutt vise l’église Sainte-Croix. Elle coûte à l’Axe un Panzer 38t (nettement plus vulnérable aux Piat que le Leopard !) et incendie le clocher où s’accrochaient encore quelques Allemands ! Puis, un char explosif Borgward IV se dirige vers la préfecture, mais il reste coincé contre l’épave d’un autre véhicule avant de détoner dans faire de victimes. Rien n’y fait – la préfecture reste bel et bien aux mains de l’AK.
Cette victoire n’aura coûté aujourd’hui que 14 morts et 20 blessés ! L’ennemi a plus de cent morts et 80 prisonniers. Des dizaines d’armes légères et plusieurs mitrailleuses ont été saisies, ainsi que des radios et une grande quantité de nourriture. Et l’on a récupéré dans les sous-sols quelques dizaines de policiers “bleu marine”, enfermés là par les Allemands, qui ne les jugeaient sans doute pas assez fiables. Parmi eux, le chef de la police de Varsovie (!), le Lt-colonel Franciszek Przymusiński en personne, pourtant bien trop compromis pour rallier l’insurrection (7). Avec d’autres, il est immédiatement arrêté et ne fait que changer de lieu de détention…
C’est donc pour les Polonais un très grand succès tactique, qui débloque la situation dans Śródmieście et permettra de relancer dès demain – et dans de bien meilleures conditions – l’attaque de l’université. Et puis, bien sûr, il améliore fortement le moral des combattants du secteur – et ça n’a pas de prix (8).
………
Quartier de Mokotów (district de Varsovie) – Après leur quasi-échec de la veille, les unités de l’AK changent de stratégie : plutôt que de forcer le passage vers Śródmieście, elles tentent à présent de se saisir d’une vaste zone au sud de leur position, entre Sielce, Sadyba et le village de Czerniaków. Une stratégie bien plus réaliste : les moyens allemands de ce côté sont faibles. Mais il faudra plusieurs jours pour espérer obtenir un résultat.

Le ciel est à nouveau vide !
Panatella Air Base
– Sur le sud de la botte italienne, les giboulées de mars, accompagnées d’un vent violent, devraient durer encore pour plusieurs jours. L’attente est décidément insupportable – mais la pluie a ceci de bien qu’elle cache les larmes.

Opération Comet : étoiles filantes
Un aérodrome au sud-ouest de Niš (Yougoslavie)
– Tempête sur la Serbie ! Tous les décollages sont interdits jusqu’à nouvel ordre.

Notre (nouveau) meilleur ami
Ukraine
– Suite à la très généreuse réponse du maréchal Staline à la supplique polonaise, les VVS entreprennent de mobiliser leurs régiments de bombardement stratégique pour une démonstration visible de soutien des insurgés – c’est-à-dire un parachutage massif d’armements sur la ville. Bien que prioritaire politiquement, l’opération n’est pas la première préoccupation des généraux chargés de l’exécuter. L’état-major central a déjà bien assez de soucis, et le camarade Novikov bien d’autres chats à fouetter…
Remis finalement entre les mains de responsables locaux, ce parachutage diplomatique et urgent s’organise néanmoins tant bien que mal, dans la confusion. C’est que les Soviétiques n’ont pas l’habitude de ce procédé ! Demain, s’il fait beau, on pourra essayer.


Notes
4- Cette énumération (partielle !) de divers responsables en Pologne occupée n’a rien d’artificiel : tous font en réalité le même travail, sur la base de responsabilités respectives jamais définies !
5- Il deviendra bien plus tard une sommité des sciences sociales, membre honoraire de l’Académie polonaise des Sciences.
6- Il est vrai qu’elles provenaient d’un stock italien capturé en 1942 par les Allemands, qui les avaient généreusement distribuées à diverses milices collaboratrices avant de les récupérer.
7- Malgré quelques collaborations occasionnelles avec l’AK, Przymusiński avait véritablement partie liée avec les Allemands. Collaborant avec eux dès l’automne 1939, il avait gravi tous les échelons, de simple traducteur au siège jusqu’à principal responsable en place…
8- Une plaque dans l’église Sainte-Croix commémore aujourd’hui cette bataille.
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Hendryk



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MessagePosté le: Ven Jan 21, 2022 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Au sein du NEF, les défections se multiplient. Les Allemands (ceux du moins qui s’en soucient) craignent que les adversaires de Doriot tentent de le renverser, que ce soit pour leur propre compte ou pour rendre le pouvoir aux “Africains” (que plus personne ne nomme ainsi, même au cœur du NEF, où l’on parle des “gens d’Alger” ou même du “gouvernement De Gaulle”).

On repense à cette anecdote (apocryphe mais fort belle) sur l'évolution de la ligne éditoriale du Moniteur lors du retour de Napoléon début 1815:

Citation:
9 mars. « Le monstre s'est évadé de son lieu d'exil. »
10 mars. « L'ogre corse a abordé au cap Juan. »
11 mars. « Le tigre s'est montré à Gap. Les troupes avancent de tous côtés pour arrêter sa marche. Il achèvera sa misérable aventure en fugitif dans la montagne. »
12 mars. « Le monstre s'est vraiment avancé jusqu'à Grenoble. »
13 mars. « Le tyran est maintenant à Lyon. La terreur a saisi tout le monde à son apparition. »
18 mars. « L'usurpateur s'est risqué à approcher à soixante heures de marche de la capitale. »
19 mars. « Bonaparte avance à marches forcées, mais il est impossible qu'il atteigne Paris. »
20 mars. « Napoléon arrivera demain sous les murs de Paris. »
21 mars. « L'Empereur Napoléon est à Fontainebleau. »
22 mars. « Hier soir, S.M. l'Empereur a fait son entrée publique, il est arrivé aux Tuileries. Rien ne peut dépasser la joie universelle. »

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John92



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MessagePosté le: Ven Jan 21, 2022 17:58    Sujet du message: Répondre en citant


Une mission périlleuse, surtout avec la Florian Geyer qui rôde plus au sud dans les Carpates, mais les Allemands ne peuvent pas être partout tandis que les Polonais ont le luxe de pouvoir concentrer leurs faibles forces. N’empêche – Retaliation devra frapper vite et fort. Après, elle se retirera vers le nord, en tâchant d’éliminer tout ce qu’elle rencontrera de forces de police.
Pour la 106e DI du colonel Bolesław Nieczuja-Ostrowski “Tysiąc”, au nord-ouest, dans la région de Siewierz, ce sera plus compliqué. Cette ville est au cœur de la toile d’araignée ferroviaire qui relie Cracovie, Częstochowa, Kielce et Katowice – le centre névralgique des communications nazies, donc la zone la mieux gardée. S’en prendre aux infrastructures de cette zone, c’est clairement courir au massacre.

La force de secours “Czeslaw” – comme l’Armia Krajowa l’appelle désormais officiellement – est bel et bien partie. Grâce à l’attaque lancée vers Opoczno – qui n’a même pas coûté vraiment cher, il n’y avait que des forces de seconde ligne là-bas !

par les renseignements évoquant l’arrivée dans la région de soldats alliés parachutistes. S’il y en avait beaucoup, cela deviendrait un problème… La Pologne avait été à peu près tranquille jusqu’au soulèvement de Varsovie et à ce jour, le calme persiste dans la région de Cracovie. Que se passerait-il si, demain, les Alliés en faisaient une nouvelle Yougoslavie avec des parachutistes (troupes aéroportées ?) et un appui aérien ?

Vers 3 heures du matin, une centaine de combattants (des hommes, mais aussi au moins deux femmes, Barbara Matys “Baśka” et Eliza Grabowska “Ada”), commandés par le lieutenant “Lewar”, se dirigent vers l’église Sainte-Croix. Ils passent de maison en maison, les chaussures enveloppées de tissus pour étouffer le bruit de leur marche. Pendant ce temps, la force principale, commandée (dirigée ?) par le 2e Lt Marian Krawczyk “Harnaś” harcèle les positions ennemies rue Czacki, provoquant une riposte et attirant des renforts de ce côté.

La défense allemande, déséquilibrée, chancelle. Le poste Mittelswache, un bunker en bois qui tire sans discontinuer contre la force principale depuis le début de l’engagement, est incendié et détruit à la grenade par la section de Witold Jerzy Kieżun “Wypad” (4) (5), ce qui permet aux hommes de “Harnaś” de pénétrer enfin dans le périmètre adverse. L’Axe commence à céder, malgré les tirs rageurs des défenseurs (de ses soldats ?). Mais pour l’AK aussi, les pertes s’accumulent.

Ses hommes passent littéralement à travers un rideau de fumigènes et une pluie de grenades… dont la plupart, fort heureusement, n’explosent pas (5) (6).

C’est alors que le cadet Stanislaw Kiciński “Turek” sauve la situation en s’infiltrant sur le flanc de la colonne. Il mitraille au travers des galets des chenilles les jambes des Landsers, contraignant tout le groupe à s’arrêter pour le faire taire ! Le temps que la colonne reparte, tout le rez-de-chaussée de la préfecture est pris, sauf le corps de garde.
Suit une trêve tacite pour récupérer les blessés gémissant sur le pavé pendant que les panzers tirent de loin sur la préfecture… Un drapeau blanc tombe à (tombe de ? ou apparaît à ? car sortir est utilisé plus loin) la fenêtre du premier étage du corps de garde (le corps de garde est au rdC ou au 1er ? Y’en a-t-il 2 ? Si oui : du corps de garde du 1er étage serait peut être plus clair ?). Seize Allemands sortent les bras en l’air. Mais les défenseurs des niveaux supérieurs tiennent toujours : ce sont sans doute des collaborateurs compromis, qui connaissent leur destin s’ils sont pris. Ils mourront dans les ruines du bâtiment, incendié en toute connaissance de cause par l’AK.
Une ultime contre-attaque par la rue Traugutt vise l’église Sainte-Croix. Elle coûte à l’Axe un Panzer 38t (nettement plus vulnérable aux Piat que le Leopard !) et incendie (embrase ?) le clocher où s’accrochaient encore quelques Allemands ! Puis, un char explosif Borgward IV se dirige vers la préfecture, mais il reste coincé contre l’épave d’un autre véhicule avant de détoner dans (sans) faire de victimes. Rien n’y fait – la préfecture (le bâtiment ?) reste bel et bien aux mains de l’AK.

Notes

7- Malgré quelques collaborations occasionnelles avec l’AK, Przymusiński avait véritablement partie liée avec les Allemands. Collaborant avec eux dès l’automne 1939, il avait gravi tous les échelons, de simple traducteur au siège jusqu’à principal responsable en place…
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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

13 mars
RSI
Il Duce ha sempre ragione!
Camp d’entraînement de la division SS Italia (Bavière)
– Mussolini a totalement oublié le coup de colère qui l’avait enflammé un peu plus tôt dans la journée. Traversant dans le train qui doit le conduire jusqu’à Rastenburg un rideau de fumigènes de la Flak, il avait demandé à Dornberg, qui fait fonction d’ambassadeur du Reich auprès de la RSI, ce qu’étaient les bruits d’explosions au loin. L’Allemand ayant répondu qu’il s’agissait d’un simple exercice, le Duce s’était emporté devant cette hypocrisie. On avait redouté l’incident diplomatique !
Heureusement, ce soir, tout est oublié. Au milieu du cantonnement de la division SS italienne en train de se constituer, c’est une véritable ovation que reçoit Mussolini ! De ces ovations qui font oublier tous les doutes – nombreux – qui l’assaillent depuis sa libération.
Ces manifestations spontanées sont si intenses qu’elles surprennent les Allemands. Pendant le dîner, alors que le maréchal Graziani est à deux doigts de provoquer un nouvel incident (il parle des troupes italiennes à l’entraînement en Allemagne avec tant d’emphase qu’il les compare à des légions de Varus reconstituées pour prendre leur revanche – mais sur qui ?!), les intéressés ont la bonne idée de l’interrompre. Un, deux puis dix, puis vingt des futurs SS italiens entrent par les fenêtres pour prendre dans leurs bras le Duce en chantant des hymnes à sa gloire ! « A croire qu’ils ne savent pas ce qui se passe en France, en Pologne ou en Serbie… » murmurent entre eux certains soldats allemands à la vue de ce spectacle.

Pologne
Opération Vengeance – Sauver Varsovie
District de Cracovie
– Des mouvements sont en cours sous la pluie – l’Armia Krajowa manœuvre dans cette zone, selon les ordres d’Edward Józef Godlewski “Garda”. Mais il faudra attendre encore un peu pour en voir le résultat.
………
Région de Radom-Kielce (districts de Radom-Kielce et de Łódź) – La force “Czeslaw” a miraculeusement réussi à passer la trouée de Drzewica – peut-être pas sans être vue, mais en tout cas sans trop de pertes. Il faut dire qu’avec tout ce qui se passe sur la Vistule, les Nazis ont d’autres chats à torturer.
Dans le maquis de Końskie-Stąporków règne une inaction qui en angoisse beaucoup. Les munitions ? Les renforts ? La nourriture ? Sous cette pluie qui ne cesse pas, aucune aide n’arrive ! D’évidence, le réduit n’est pas plus viable que celui du Vercors en France quelques mois plus tôt – il doit disparaître, et vite ! Malheureusement, la météo et l’évolution du front ne s’y prêtent pas pour l’heure. Les Polonais en sont donc réduits à céder l’initiative – la plus mauvaise des positions, pour une armée clandestine ou de guérilla.
Au même moment, la SS-Dirlewanger a fini de martyriser Pruszków et descend, renforcée de quelques blindés divers, vers Końskie-Stąporków en passant par Białobrzegi. Les soudards se trouvent donc sur une trajectoire de collision avec la force de secours dépêchée par Dworzak et Sosabowski.
………
District de Varsovie
Vieille Ville
– Nouvelle journée de mêlée féroce et sans merci dans la cité médiévale. Le Reich, déjà prodigieusement agacé par la résistance de l’Armée secrète – qui s’accroche depuis onze jours cette zone en dépit des circonstances les plus défavorables ! – tient à s’assurer au plus vite d’un large balcon sur la Vistule, afin d’empêcher les Soviétiques de passer facilement d’une rive à l’autre. L’Armée Rouge sera bientôt là – elle est même déjà là, pour qui regarde à la jumelle vers Nowa Praga, abandonnée par la Wehrmacht et où l’on peut apercevoir de temps à autre des uniformes marrons – même si, pour l’heure, on n’a pas vu de drapeau rouge (et encore moins de bannière rouge et blanc).
Erich von dem Bach-Zelewski n’a pas signé pour affronter en bataille rangée une armée bien équipée. Pour lui, il convient donc de s’assurer au plus vite des ponts sur la Vistule, afin séparer les deux berges, puis de… gérer sereinement la situation sur la rive ouest, en attendant que la 4. PanzerArmee prenne le relais dans une zone enfin sécurisée par ses soins. Des ponts, il en reste trois – les ouvrages provisoires mis en place par l’armée allemande ont été dynamités depuis longtemps, afin d’empêcher l’insurrection de s’en emparer.
– Le pont de Kierbedź est un ouvrage en acier qui relie la Vieille Ville à Nowa Praga (9). C’est désormais vers lui que tous les efforts allemands se portent. Si Kierbedź n’est pas sécurisé – ou au moins couvert – cette nuit au plus tard, les Rouges seront libres de déferler demain sur la rive ouest, de renforcer l’insurrection et de s’assurer à moindre frais une tête de pont très facile à défendre (Bach-Zelewski en sait quelque chose !).
– Le pont interurbain est celui de l’ancien chemin de fer interurbain allant de Śródmieście à Praga – c’est-à-dire, en gros, de la gare centrale de Varsovie à la gare de Terespolski (Wschodni). C’est un ouvrage étroit et ne permettant sans doute pas de gros transferts, mais pour l’heure, il n’est pas davantage sous le contrôle du Reich que le pont de Kierbedź. Tout juste est-il battu par quelques positions avancées au sud de la ville, vers Solec. C’est donc un enjeu mineur, qu’il conviendra cependant de récupérer en temps voulu.
– Le pont Poniatowski, enfin, tout au sud (apparemment, les Varsovites l’appellent le troisième pont), va de Saska Kępa à Solec. Pour celui-ci, pas de problème, il est sous le contrôle du Reich – essentiellement grâce à l’action des Dirlewanger, qui ont dégagé un couloir en évitant Śródmieście,
En résumé, pour l’Axe, l’heure n’est plus au nettoyage soigneux – il faut passer en force. Profitant du semblant d’élan accumulé la veille, les troupes fournies par Carl Hilpert et sa 2. Armee chargent donc vers le pont de Kierbedź, s’ouvrant un passage à grands coups de lance-flammes, pendant que leurs blindés écartent les derniers défenseurs épuisés de l’AK. La basilique archicathédrale de Saint-Jean-Baptiste – la cathédrale de la ville, ruinée par les combats et dont seuls subsistent la chapelle Baryczek et le chœur principal – change plusieurs fois de main – on s’égorge sous le regard du Sauveur sur sa croix. L’AK recule, prise à la gorge, asphyxiée par les efforts déjà fournis face à un adversaire qui s’est puissamment renforcé. Les Polonais ne sont plus que 2 000 environ, rompus, sans munitions, sans nourriture et sans beaucoup d’eau, et encombrés en outre par des dizaines de milliers de civils et par de nombreux blessés qu’il est impossible de soigner ! Au soir, Bach-Zelewski peut être satisfait : le pont de Kierbedź est en vue de ses hommes. L’ouvrage est désormais battu par plusieurs MG-42 et au moins un canon antichar. Le Russe ne passera pas par là… pas tout de suite en tout cas.
Seule bonne nouvelle pour l’insurrection (au moins en théorie…) : au nord, la pression s’allège un peu aujourd’hui sur l’hôpital Jan Boży – mais pas beaucoup, car un peu à l’est, Bach-Zelewski tient toujours à s’assurer au plus vite de l’imprimerie PWPW, ce qui lui permettra de balayer de ses armes une bonne partie de la Vistule. Pour la Vieille Ville, presque isolée de la rive est, le seul espoir réside donc maintenant dans une offensive de dégagement lancée depuis la périphérie de la ville (Kampinos) ou depuis les quartiers voisins (Śródmieście ou Żoliborz).

Forêt de Kampinos – Les forces de l’Armia Krajowa voient arriver sous la pluie, alors que la canonnade au loin rappelle le drame en cours, un émissaire d’importance. Le major Alfons Kotowski “Okoń” vient du centre-ville porter la bonne parole de “Wachnowski” qui désire organiser une offensive vers Żoliborz. “Okoń” se retrouve confronté aux deux principaux responsables de la “république de Kampinos” : le capitaine Jozef Krzyczkowski “Simon” et… le lieutenant Adolf Pilch “Góra”, du groupe Stolpeck (le défunt district de Nowogródek), que tout le monde avait oublié et qui a pourtant traversé une bonne moitié de la Pologne d’est en ouest pour venir se battre à Varsovie en profitant de… son ancien accord avec les forces de gendarmerie allemande (10). Avec lui, 861 soldats bien armés, endurcis, organisés en un bataillon d’infanterie et un de cavalerie, avec escadron de mitrailleuses et service arrière ! Ses hommes sont même porteurs des uniformes de 1939. Un rappel de l’armée d’avant-guerre qui fait toujours plaisir, même si certains trouveront que ces soldats venus de nulle part ont tout de même comme un léger accent frontalier.
Le groupe Stolpeck campait encore récemment dans le village de Dziekanów Polski. Son arrivée devrait donc être une bonne surprise pour “Okoń” – mais “Góra” s’est installé ici quasiment avec l’accord des Allemands enserrant la capitale, lesquels n’ont pas vraiment cherché à l’arrêter. Il est vrai que, pour le faire, ils n’auraient eu sous la main que la RONA… En outre, le commandement polonais regarde avec suspicion cet individu douteux, qui a déjà à de nombreuses reprises louvoyé la ligne brune – quand il ne l’a pas carrément franchie ! Enfin, la situation politique de la République polonaise a quelque peu changé depuis le mois dernier, quand bien même Pilch et “Simon” ne sont pas forcément au courant. La présence dans les rangs de l’AK d’un groupe ayant si étroitement collaboré avec les Allemands au vu et au su de tous (et notamment des Soviétiques), ne risque-t-elle pas de permettre à l’Armée Rouge de justifier certaines actions, voire une certaine inaction ? On comprend que le major Kazimierz Krzyżak “Bronisław”, en charge du district, n’ait pas souhaité trop informer sa hiérarchie…
Il faudra de longues discussions entre les responsables, avec comptes-rendus de tractations passées, explications et moult serments d’obéissance pour désamorcer le conflit naissant. Par bonheur, Krzyczkowski et Pilch ont appris à se connaitre – dans les premiers jours, l’AK avait envisagé de désarmer le groupe Stolpeck, par la force ou… en rachetant ses armes ! Finalement, il ne sera pas question de désarmement, de cour martiale pour Pilch, ou d’internement du groupe à… Gdańsk (idée autrefois avancée par le commandement du district VII Obroża (11) !). Sous la responsabilité personnelle de Krzyczkowski, Stolpeck participera bien aux futures opérations – avec ses lance-grenades, ses mitrailleuses, et tout son matériel de différentes origines…
Pendant ce temps, dans le camp d’en face, la SS-RONA de Bronislav Kaminski révèle (ou confirme) chaque jour sa totale inefficacité. A présent coincés dans ce territoire supposé sans enjeu, et sans trop de bons Allemands pour les surveiller, les Biélorusses s’égarent de villages en bourgs et de caves en bordels, à un tel point qu’on commence à les soupçonner d’éviter les Polonais ou même de leur vendre leurs munitions. Le SS-Brigadeführer ne contrôle plus vraiment ses hommes – si tant est, bien sûr, qu’il les ait un jour commandés autrement que par la violence et la terreur. A présent, son unité se délite ouvertement, achevant de lui faire perdre toute crédibilité auprès de ses supérieurs.

Quartier d’Ochota – Décidément, il en est sur qui le Destin s’acharne… A la faveur d’une patrouille dans le quartier autrefois dévasté par la SS-RONA, les forces de sécurité du Reich trouvent dans les locaux de l’Institut du Radium la cinquantaine de survivants négligés par les Biélorusses, qui y étaient restés cachés, avec d’autres, dans des conditions épouvantables. Après avoir massacré ceux qui sont trop malades ou trop affaiblis pour marcher, les SiPos font sortir sans ménagement les ultimes locataires du bâtiment et les envoient à Zieleniak, où ils sont exécutés par balle. Le Reich ne tient pas à avoir des témoins susceptibles de raconter des histoires honteuses. Les corps seront ensuite brûlés.
Finalement, des 170 personnes présentes dans l’Institut le 2 mars 1944, la seule survivante sera une jeune Ukrainienne, qu’on aura laissé partir sans que nul ne sache vraiment pourquoi.

Quartier de Śródmieście – Après la préfecture de police, la veille, le groupe du colonel Stanisław Steczkowski “Zagończyk” poursuit ses assauts sur les ultimes places allemandes dans ce secteur, avec d’autant plus de zèle que celui-ci risque d’être bientôt l’unique point de passage vers la rive est… Mais avec plus ou moins de succès !
La cible d’aujourd’hui est le campus universitaire de Varsovie – le dernier point d’appui important des Occupants. Le 23 février dernier, deux compagnies complètes n’avaient pas réussi à s’en emparer. Il faut pourtant repartir à l’assaut, selon les ordres du colonel Antoni Chruściel “Monter” – lequel espère toujours relier ses forces au sud de Varsovie, avant de les faire remonter vers le centre-ville.
Pour cette attaque, c’est le Groupement “Krybar”, du district I Śródmieście, qui est mobilisé. Commandé par le capitaine Cyprian Odorkiewicz “Krybar” (12), soit sept compagnies, divisées en deux groupes (3e Groupe, sous le commandement du lieutenant Juliusz Szawdyn “Konrad” et 8e Groupe, sous le commandement du lieutenant Marian Mokrzycki “Bicz”). L’ensemble, qui représente environ 1 500 soldats, est encore renforcé par l’unité WSOP (13) du capitaine Stanisław Skibniewski “Cubryna” : soit un peu plus de 300 hommes travaillant tous à la centrale électrique de Varsovie.
De plus, cette force déjà substantielle dispose d’informations – après les premières attaques de la veille, une douzaine de tireurs d’élite positionnés le long de la rue Browarna ont passé la nuit à tirer sur les positions adverses, forçant plusieurs nids de mitrailleuse à se révéler. Fort utile ! Cependant, tout n’est pas parfait pour autant – c’est même loin d’être le cas. Car outre le fait que les Allemands sont désormais bien réveillés, le Groupement “Krybar” va devoir attaquer de face – les divers projets de passage par les égouts, inspirés des exploits de la veille, se sont en effet heurtés à des difficultés techniques insolubles (un courant trop fort et une eau bien trop profonde – nous sommes en mars !). Le plan fait donc appel à d’autres ruses de guerre.
– Un groupe d’assaut principal (cadet Adam Dewitz “Szary Wilk”) comptant une trentaine de soldats montés sur deux véhicules capturés – le SdKfz 251/3 Ausf. D Jaś et le véhicule blindé Chevrolet 157 Kubuś (14) – se présentera à la porte principale, en tâchant de se faire passer pour une colonne de renforts. Il liquidera alors par surprise les deux bunkers en bois qui la gardent puis pénètrera dans le campus.
– Un groupement improvisé composé de deux compagnies et d’un peloton de sapeurs (150 soldats en tout) attaquera l’université depuis la rue Oboźna. Deux mitrailleuses positionnées sur les toits derrière ces “troupes de choc” tâcheront de les couvrir et d’éliminer les nids de résistance ennemis.
– Enfin, plusieurs groupes dispersés dans les rues Gęsta, Topiel et Browarna (des zones très difficiles à franchir) tâcheront de maintenir un volume de feu suffisant pour entretenir l’ennemi dans le doute quant à une attaque générale. Laquelle aura lieu, bien sûr, mais seulement une fois les défenses percées par ailleurs.
L’assaut commence à 04h00, après avoir gagné les positions de départ dans un silence absolu, les bottes toujours enveloppées de chiffons et les armes portées à la main pour prévenir tout bruit. Le groupe principal se présente à la porte – dans la nuit, il est effectivement pris pour des renforts. Des soldats débarquent alors de Jaś et prennent d’assaut le bunker de gauche au lance-flammes et à la grenade. L’équipage de droite, pris par surprise et terrorisé, se débande et s’enfuit – dans les abris saisis, les hommes de l’AK trouveront une mitrailleuse, deux fusils, cinq mitraillettes et une boîte de grenades – c’est toujours ça de pris.
Il faut faire vite ! Les Polonais placent donc rapidement des explosifs sur la porte grillagée… La charge explose. Le fer forgé se tord, gémit… et ne cède pas. Le conducteur de Kubuś tente de forcer le passage avec son véhicule. Il n’a pas plus de succès. Cris, bousculade, énervement… On perd du temps alors que la surprise devrait jouer à plein. Sur son perron, l’aigle couronné entouré de cinq étoiles – le symbole de l’université – parait narguer les assaillants de son perchoir chancelant. Adam Dewitz ordonne alors de reculer et fait tirer au PIAT sur la porte. L’un des battants s’effondre enfin, mais l’autre reste obstinément en place. L’infanterie peut donc passer, mais les deux véhicules doivent encore rester dehors, à découvert, seuls sur la place de Cracovie…
Pendant ce temps, le groupe de la rue Oboźna s’élance sans rien savoir des difficultés rencontrées par ses camarades. Soumis à un déluge de feu en dépit de l’obscurité, il renverse les premiers obstacles et commence même à dégager plusieurs herses espagnoles qui barrent le chemin de l’intérieur des bâtiments. A ce moment, malchance suprême, un petit cabanon en bois prend feu ! Alors qu’il a plu toute la journée, il ne tombe plus une goutte et ce médiocre incendie illumine le champ de bataille ! Impitoyablement mitraillé sans rien pour s’abriter, le groupe est massacré. Il n’y a aucun survivant.
Revenons aux hommes de “Szary Wilk”, qui arrivent en vue de la bibliothèque universitaire, alors qu’à force de manœuvres, Jaś et Kubuś ont finalement réussi à entrer dans le campus. Il faut à présent progresser entre les bâtiments, le long d’une rue étroite bordée d’arbres… Mais aussi barrée par une succession de barbelés, et prise en enfilade par des mitrailleuses, tandis que les grenades pleuvent sur les Polonais. Ceux-ci ripostent, bien sûr – mais ils ont à présent de nombreux blessés, dont Dewitz lui-même, tandis que l’aube pointe à l’horizon.
Sentant la résolution des assaillants flancher, l’occupant lance alors par la cour une contre-offensive improvisée… et présomptueuse, qui échoue : les Allemands laissent 30 hommes sur le pavé. Mais pour le cadet Tadeusz Zieliński “Miś” – qui a pris le commandement à la place de “Szary Wilk” – il est désormais évident que l’assaut n’a plus aucune chance de réussir. Les hommes doutent et s’inquiètent d’un retour des Panzers – le groupe d’assaut serait encerclé et détruit sans recours.
Zieliński ordonne donc la retraite. On charge les blessés sur les véhicules pour filer plus vite. Nouvelle malchance : à ce moment précis, lors d’une marche arrière brutale, le moteur de Kubuś cale ! Son chauffeur, le sergent Fijałkowski “Anastazja”, doit sortir sous le feu ennemi pour redémarrer le capricieux engin. La Chevrolet repart enfin clopin-clopant, inclinée sur la droite, chargée de sang et d’armes.
Devant, Jaś accélère et sort déjà en dérapant du campus, pour mieux défoncer en passant cette fichue grille complice des Allemands, qui a fait perdre tant de temps. En pleine rue, il se retrouve alors face à un StuG III rameuté du district gouvernemental et venant en effet prendre à revers le groupe d’assaut. Stupeur. Poussière. Le StuG tire – et rate ! Suit une course-poursuite tragi-comique entre le semi-chenillé et le canon automoteur, jusqu’à ce que l’Allemand abandonne enfin, de crainte de tomber dans une embuscade en territoire « terroriste ». Pendant ce temps, Kubuś et les derniers hommes de l’AK s’éclipsent, sous le regard d’Uranie et Athéna – les statues représentant Connaissance et Paix (15) – qui les regardent disparaître vers le sud.
L’action est donc un désastre complet pour l’Armia Krajowa, qui a perdu presque 180 soldats d’élite sans aucun résultat. Maigre consolation : les troupes de la seconde vague ont pu se replier sans dommage, bien qu’ayant été clouées au sol dès le lever du soleil par des tirs de mortiers. De plus, dans la confusion de la fin de l’engagement, les mitrailleuses de la rue Oboźna ont réussi à “allumer” plusieurs positions allemandes dans la Faculté de Chimie, ce qui a évidemment facilité la retraite. L’affaire n’en reste pas moins un grave échec : entre mauvaise communication, donc mauvaise coordination, forces trop faibles pour les objectifs visés et pénurie de munitions, c’était sans doute couru d’avance.
La journée sera sombre dans Śródmieście. D’autant que la “Grande Past” tient toujours. Et pendant ce temps, le SS-Gruppenführer Heinz Reinefarth, prépare une contre-offensive depuis le sud du quartier, afin de calmer enfin un peu ces maudits terroristes.

Dos au mur
QG de l’insurrection, palais Raczyński (district de Varsovie)
– Alors que la nuit tombe sous une pluie obstinée, le colonel Antoni Chruściel “Monter” et le général Stefan Rowecki font le bilan – très mauvais – de la journée. Un jugement qu’on pourrait sans doute étendre à une bonne partie des 19 derniers jours… Toutefois, si les deux hommes se rejoignent sur ce point, ils sont franchement en désaccord sur la suite à donner à l’insurrection.
Pour Rowecki – qui porte toujours au visage les plaies de l’explosion de la rue Kilińskiego – la plaisanterie a assez duré. Toute cette affaire est un désastre sans nom, et il est urgent d’arrêter les frais à présent que l’insurrection est devenue sans objet, étant donné l’évolution diplomatique et l’abandon officiel de Tempête. L’AK doit donc évacuer la rive ouest, en profitant de l’arrivée des Soviétiques à l’est du fleuve. Problème numéro 1 : les forces polonaises, fragmentées en trois poches distinctes (au moins !), n’ont pas toutes le luxe d’un accès à la Vistule, sans parler des moyens la franchir. Elles ne pourront donc pas se replier sans lutter. Problème numéro 2 : il y a, au milieu des combats comme des combattants, un grand nombre de civils (certains chiffres parlent de 300 000 personnes !) qui ne servent à peu près à rien dans les opérations, mais qui restent des cibles faciles pour les représailles nazies. Il faudrait donc les évacuer également – et si possible en premier. Problème numéro 3 : les Allemands. Que dire, sinon qu’il ne sera pas possible de résoudre les deux autres problèmes sans trouver la solution de celui-ci.
C’est pourquoi, pour sauver ce qui peut encore l’être, il va falloir une fois encore admettre l’inadmissible : négocier avec les Nazis pour qu’un maximum de combattants et de civils puissent rejoindre les Soviétiques. Et le plus vite possible : car chaque heure perdue rapproche tout le monde de l’extermination. Or, si elle est objectivement plus faible que la Wehrmacht, l’Armia Krajowa conserve tout de même quelques cartes dans sa manche trouée. D’abord, elle peut monnayer les prisonniers dont elle dispose – un peu plus de mille hommes, peut-être pas tous Allemands d’ailleurs… Enfin, cela vaut toujours la peine d’essayer. Mais surtout, l’insurrection peut encore faire payer très cher à la Wehrmacht le fait de réduire les unes après les autres ses poches de résistance. Elle peut lui faire perdre du temps et du sang. Peut-être les Allemands apprécieront-ils de pouvoir récupérer la partie ouest de la capitale sans davantage de combats…
Face à Rowecki, comme on s’en doute, Chruściel “Monter” n’est absolument pas d’accord. Pour lui, il est grotesque d’espérer négocier quoi que ce soit avec les Nazis, qui sont des animaux assoiffés de sang incapables de tenir leur parole. Autant discuter avec un chien enragé ! Sur ce point, on peut admettre qu’il n’a pas complètement tort… Par contre, son argumentation devient plus fragile quand il évoque successivement l’impossibilité tactique d’une retraite « qui deviendrait déroute, car nous serions écrasés sous l’artillerie », puis « le prochain et inévitable repli allemand sous la pression soviétique », et enfin « le caractère proprement désastreux pour le moral que représenterait l’évacuation des civils. » Pour lui, en effet, « Si les habitants étaient évacués, nos soldats laissés seuls n’auraient pas l’énergie de défendre le tas de décombres qu’est devenue Varsovie. »
En gros, pour “Monter”, il faut rester sur place et vaincre ou périr. La retraite est impossible : elle ne serait que le début d’une déroute impossible à rattraper. Protéger la population civile n’est pas un argument – d’ailleurs, quelle différence reste-t-il entre l’Armée secrète et la population civile ? Les Allemands n’en font aucune, et de fait il n’y en a plus guère. Des vieillards aux enfants, en passant par les femmes, les infirmes ou les objecteurs de conscience, tout le monde collabore désormais avec l’insurrection (16). Par patriotisme et ne serait-ce que pour espérer survivre. Prétendre distinguer combattants et non-combattants constitue une vue de l’esprit.
Et puis, c’est l’unité même de l’insurrection qui est en jeu. A la nouvelle de l’approche de l’Armée Rouge, l’armée populaire de Kowalski “Ryszard” et Skokowski “Zaborski” peut exulter, certes (pas trop fort, elle est plus communiste que soviétique…), mais Chruściel s’inquiète beaucoup du groupe des Forces Armées Nationales du colonel Spirydion Koiszewski “Topor”. Deux mille cinq cents hommes issus de divers mouvements d’extrême-droite, politiquement peu fiables (17), mais assez bien armés et formés. Ils ne reconnaissaient déjà pas l’autorité du gouvernement de Londres avant son accord avec l’URSS. Si demain, on prétendait les évacuer vers les lignes rouges, on peut s’attendre au minimum à de l’insubordination ! Et enfin, il reste le cas des milliers de soldats et d’administratifs du Gouvernement général, plus ou moins retournés mais qui gardent de très bonnes raisons de craindre l’arrivée de l’Armée Rouge.
Pourtant, malgré son opposition frontale, Antoni Chruściel “Monter” n’est pas non plus aveugle. L’absence de soutien de la part des Occidentaux l’a secoué : un mois plus tôt encore, il croyait dur comme fer que la France ou l’Angleterre allaient voler au secours de Varsovie. Bien des années plus tard, il devait avouer avoir été persuadé que « lorsque les combats commenceraient, tout se passerait selon nos plans, non seulement en ce qui concernait notre action militaire, mais aussi pour ce qui relevait du ravitaillement par largages aériens et des bombardements des troupes allemandes par les forces aériennes étrangères. (…) Si j’avais su que rien n’avait été préparé à l’avance à Londres [par le gouvernement en exil], mon avis sur une future bataille dans la capitale aurait certainement été complétement négatif. »
Aujourd’hui, il admet lui aussi que l’opération est effectivement un désastre et qu’il faut l’arrêter. Mais pas à n’importe quel prix. Dieu merci, l’attitude de « Londres » (le gouvernement en exil) est à présent sans ambiguïté. Là-bas, ce n’est plus Tadeusz Bór-Komorowski qui commande – il aurait sans doute qualifié de trahison la simple idée de négocier avec les Soviétiques ! – mais Léopold Okulicki. Un homme raisonnable, formé par les Cichociemni mais qui est aussi passé par les geôles du NKVD. On peut donc discuter avec lui, même si l’intéressé ne se fait sans doute aucune illusion sur la suite des événements. Un message codé part vers l’Angleterre sur ondes courtes. Retransmis de station clandestine en poste d’écoute, il trouvera peut-être son chemin au cœur de la nuit.

Le ciel est à nouveau vide !
Panatella Air Base
– Rien à signaler sur le talon de la botte – la pluie se calme un peu mais les Halifax sont toujours incapables de naviguer à l’aveugle à travers la Yougoslavie jusqu’à Varsovie. Pour passer le temps, on joue aux cartes – le bridge par exemple, que les Anglais ont appris aux aviateurs polonais. C’est bien : à chaque donne, il y a un mort.

Opération Comet – Etoiles filantes
Un aérodrome au sud-ouest de Niš (Yougoslavie libérée)
– Le temps est admissible sur la Serbie – pas contre, il reste franchement mauvais au-dessus de la Pologne. Sept LeO-451T pilotés par des volontaires informés de la situation sur place, tentent toutefois d’atteindre Końskie-Stąporków. Quatre devront rebrousser chemin, de crainte de se perdre dans les bancs nuageux ou d’être pris dans la tempête. Les trois autres largueront leurs colis un peu au hasard dans la région de Kielce, où ils seront pour partie retrouvés par les habitants… voire par les forces d’occupation. Il n’est pas certain qu’un seul d’entre eux ait trouvé le chemin du maquis. Pour courageuse qu’elle soit, cette action n’a donc eu aucun impact – dans les faits comme du point de vue des Polonais.


Notes
9- Ancien élément de la ligne ferroviaire envisagée entre Saint-Pétersbourg et Vienne, il a été transformé après l’abandon de ce projet en pont routier avec une voie pour les tramways. Dynamité par les russes en retraite en 1915, il a été reconstruit dès 1916.
10- Au-delà de ses choix politiques parfois discutables, Adolf Pilch était d’une compétence militaire réelle. D’ailleurs, c’était aussi un Cichociemni. De fait, entre négociations et ruses de guerre, il avait réussi à traverser tous les points de passage de la Wehrmacht en retraite – y compris sur la Vistule, à hauteur de Nowy Dwór Mazowiecki (soit sur le trajet de la 4. PanzerArmee !).
11- NDE – Dans ses mémoires (Partisans des trois forêts, Maison d’édition Mireki, Cracovie, 2013) Adolf Pilch évoquera longuement cet épisode, qualifiant l’idée d’un internement de « folie parmi les folies ». A la lecture attentive du chapitre en question, on peut comprendre que le lieutenant avait réussi, en jouant alternativement de sa force (réelle), de son patriotisme et de son intelligence, à prendre l’ascendant sur le capitaine Krzyczkowski, déjà guère convaincu par l’ordre qu’il avait reçu. De fait, si le groupe Stolpeck devait toujours rester sous le commandement nominal de Krzyczkowski, Pilch cosignerait en réalité la totalité de ses décisions.
12- Un ancien des organisations clandestines polonaises : il était déjà membre de la Polska Organizacja Wojskowa (Organisation militaire polonaise), créée à l’occasion du Premier Conflit mondial et opposée aux Russes puis aux Allemands. Après la guerre contre les Soviétiques, il quitte l’armée, mais il est remobilisé en 1939 comme lieutenant avant d’être nommé chef de la défense antiaérienne des districts de Varsovie-Nord. Evidemment, il est ensuite parmi les premiers à rejoindre l’Armée secrète.
13- Wojskowa Służba Ochrony Powstania – Service militaire pour la protection du soulèvement. Cet organisme regroupe des formations ad-hoc d’ouvriers et de responsables infiltrés dans des bâtiments ou des infrastructures stratégiques afin d’en prévenir le sabotage puis d’en faciliter la prise de contrôle lors du déclenchement de l’insurrection. Ils remplirent assez bien leur rôle… lequel n’incluait pourtant pas l’emploi comme infanterie de ligne !
14- Un bricolage réalisé par un atelier automobile situé à l’angle des rues Tamka et Topiel, qui avait doté la voiture de blindages obliques soudés (récupérés sur des épaves), d’une mitrailleuse DP soviétique de 7,62 mm et d’un lance-flamme modèle K – le tout livré en 13 jours grâce au travail des ouvriers WSOP du capitaine Stanisław Skibniewski “Cubryna”. Son mitrailleur, Krzysztof Boruń, deviendra écrivain de science-fiction.
15- Par Zygmunt Langman, d’après des originaux conservés au Vatican.
16- La plus jeune engagée de l’AK en ce terrible mois de mars 1944 est la petite Różyczka Goździewska. Elle aide les infirmières derrière la ligne de front avec son brassard porteur de la croix rouge au bras droit. Elle a huit ans à peine ! Elle survivra à la bataille.
17- La Narodowe Siły Zbrojne n’a rallié l’insurrection que… le 2 mars, et encore, en ne daignant se placer sous le commandement de l’AK qu’après un accord âprement négocié. De fait, le chef suprême des “Forces armées nationales”, le colonel Tadeusz Kurcyusz "Fiszer", proche de l’ancienne ONR fasciste, ambitionne de diriger un groupe concurrent de l’AK, ou au moins à parité dans ses instances décisionnelles. Seule la rapide progression soviétique l’a contraint à modérer son discours, sous la pression de son adjoint opérationnel/chef de district Spirydion Koiszewski (un peu plus pragmatique, bien qu’il ne croie pas franchement à l’insurrection).
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Mussolini a totalement oublié le coup de colère qui l’avait enflammé un peu plus tôt dans la journée. Traversant dans le train qui doit le conduire jusqu’à Rastenburg un rideau de fumigènes de la Flak, il avait demandé à Dornberg, qui fait fonction d’ambassadeur du Reich auprès de la RSI, ce qu’étaient les bruits d’explosions au loin. L’Allemand ayant répondu qu’il s’agissait d’un simple exercice, le Duce s’était emporté devant cette hypocrisie. On avait redouté l’incident diplomatique !


De l'explosion, y en aura aussi en Prusse orientale, cher ami !! Wink
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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 13:44    Sujet du message: Répondre en citant

...
Nouvelle journée de mêlée féroce et sans merci dans la cité médiévale. Le Reich, déjà prodigieusement agacé par la résistance de l’Armée secrète – qui s’accroche depuis onze jours à (à ajouter?)cette zone en dépit des circonstances les plus défavorables !
...
– Le pont Poniatowski, enfin, tout au sud (apparemment, les Varsovites l’appellent le troisième pont), va de Saska Kępa à Solec. Pour celui-ci, pas de problème, il est sous le contrôle du Reich – essentiellement grâce à l’action des Dirlewanger, qui ont dégagé un couloir en évitant Śródmieście, (.?)
...
Finalement, il ne sera pas question de désarmement, de cour martiale pour Pilch, ou d’internement du groupe à… Gdańsk (idée autrefois avancée par le commandement du district VII (???) Obroża (11) !).
...
L’assaut commence à 04h00, après avoir gagné les positions de départ dans un silence absolu, les bottes toujours enveloppées de chiffons et les armes portées à la main pour prévenir tout bruit. Le groupe principal se présente à la porte – dans la nuit, il est effectivement pris pour des renforts. Des soldats débarquent alors de Jaś et prennent d’assaut le bunker de gauche au lance-flammes et à la grenade. L’équipage de droite, pris par surprise et terrorisé, se débande et s’enfuit – dans les abris saisis, les hommes de l’AK trouveront une mitrailleuse, deux fusils, cinq mitraillettes et une boîte de grenades – c’est toujours ça de pris. Il faut faire vite ! Les Polonais placent donc rapidement des explosifs sur la porte grillagée… La charge explose.
...
Pendant ce temps, le groupe de la rue Oboźna s’élance sans rien savoir des difficultés rencontrées par ses camarades. Soumis à un déluge de feu en dépit de l’obscurité, il renverse les premiers obstacles et commence même à dégager plusieurs herses espagnoles qui barrent le chemin de l’intérieur des bâtiments. A ce moment, malchance suprême, un petit cabanon en bois prend feu ! Alors qu’il a plu toute la journée, il ne tombe plus une goutte et ce médiocre incendie illumine le champ de bataille ! Impitoyablement mitraillé sans rien pour s’abriter, le groupe est massacré. Il n’y a aucun survivant.
...
Sentant la résolution des assaillants flancher, l’occupant lance alors par la cour une contre-offensive improvisée… et présomptueuse, qui échoue : les Allemands laissent 30 hommes sur le pavé. Mais pour le cadet Tadeusz Zieliński “Miś” – qui a pris le commandement à la place de “Szary Wilk” – il est désormais évident que l’assaut n’a plus aucune chance de réussir. Les hommes doutent et s’inquiètent d’un retour des Panzers – le groupe d’assaut serait encerclé et détruit sans recours.
Zieliński ordonne donc la retraite. On charge les blessés sur les véhicules pour filer plus vite. Nouvelle malchance : à ce moment précis, lors d’une marche arrière brutale, le moteur de Kubuś cale ! Son chauffeur, le sergent Fijałkowski “Anastazja”, doit sortir sous le feu ennemi pour redémarrer le capricieux engin. La Chevrolet repart enfin clopin-clopant, inclinée sur la droite, chargée de sang et d’armes.
...
Toutefois, si les deux hommes se rejoignent sur ce point, ils sont franchement en désaccord sur la suite à donner à l’insurrection.
Pour Rowecki – qui porte toujours au visage les plaies de l’explosion de la rue Kilińskiego – la plaisanterie a assez duré. Toute cette affaire est un désastre sans nom, et il est urgent d’arrêter les frais à présent que l’insurrection est devenue sans objet, étant donné l’évolution diplomatique et l’abandon officiel de Tempête. L’AK doit donc évacuer la rive ouest, en profitant de l’arrivée des Soviétiques à l’est du fleuve. Problème numéro 1 : les forces polonaises, fragmentées en trois poches distinctes (au moins !), n’ont pas toutes le luxe d’un accès à la Vistule, sans parler des moyens de (à ajouter?)la franchir.
...
Et puis, c’est l’unité même de l’insurrection qui est en jeu. A la nouvelle de l’approche de l’Armée Rouge, l’armée populaire de Kowalski “Ryszard” et Skokowski “Zaborski” peut exulter, certes (pas trop fort, elle est ... (certes pas trop fort (elle est plus communiste que soviétique…)?), mais Chruściel s’inquiète beaucoup du groupe des Forces Armées Nationales du colonel Spirydion Koiszewski “Topor”.
...
«...
Si j’avais su que rien n’avait été préparé à l’avance à Londres [par le gouvernement en exil], mon avis sur une future bataille dans la capitale aurait certainement été complétement (complètement) négatif. »

...
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houps



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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

Il suffit de passer le pont, c'est tout de suite l'aventure; laisse-moi tenir ton jupon..." Ah là là...

District de Varsovie
Vieille Ville –


Erich von dem Bach-Zelewski n’a pas signé pour affronter en bataille rangée une armée bien équipée. Pour lui, il convient donc de s’assurer au plus vite des ponts sur la Vistule, afin séparer les deux berges, puis de… gérer sereinement la situation sur la rive ouest, en attendant que la 4. PanzerArmee prenne le relais dans une zone enfin sécurisée par ses soins. Des ponts, il en reste trois – les ouvrages provisoires mis en place par l’armée allemande ont été dynamités depuis longtemps, afin d’empêcher l’insurrection de s’en emparer.
– Le pont de Kierbedź est un ouvrage en acier qui relie la Vieille Ville à Nowa Praga (9). C’est désormais vers lui que tous les efforts allemands se portent. Si Kierbedź n’est pas sécurisé – ou au moins couvert – cette nuit au plus tard, les Rouges seront libres de déferler demain sur la rive ouest, de renforcer l’insurrection et de s’assurer à moindre frais une tête de pont très facile à défendre (Bach-Zelewski en sait quelque chose !).
– Le pont interurbain est celui de l’ancien chemin de fer interurbain allant de Śródmieście à Praga – c’est-à-dire, en gros, de la gare centrale de Varsovie à la gare de Terespolski (Wschodni). C’est un ouvrage étroit et ne permettant sans doute pas de gros transferts, mais pour l’heure, il n’est pas davantage sous le contrôle du Reich que le pont de Kierbedź. Tout juste est-il battu par quelques positions avancées au sud de la ville, vers Solec. C’est donc un enjeu mineur, qu’il conviendra cependant de récupérer en temps voulu.
– Le pont Poniatowski, enfin, tout au sud (apparemment, les Varsovites l’appellent le troisième pont), va de Saska Kępa à Solec. Pour celui-ci, pas de problème, il est sous le contrôle du Reich – essentiellement grâce à l’action des Dirlewanger, qui ont dégagé un couloir en évitant Śródmieście,..."

Répétitions, certes, mais je ne vois pas comment faire autrement ! Et comment renommer autrement une "tête de pont" accolée à un pont ? Je proposerais simplement de remplacer la "," suivant "Śródmieście" en fin de paragraphe par un point, qui n'est jamais qu'un pont avec un "i".

edit (ou Piaf) : mon cher John, "bien que " appelle un subjonctif, je crois. Sinon, bon œil !
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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 14:00    Sujet du message: Répondre en citant

houps a écrit:

edit (ou Piaf) : mon cher John, "bien que " appelle un subjonctif, je crois. Sinon, bon œil !

Tout à fait. Je corrige donc ma correction
Merci houps
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