Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Les Balkans (et la Hongrie), Mars 1944
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4 ... 10, 11, 12  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Europe du Sud
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1023
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 20:05    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

Quant à la phrase avec "comment disent" etc - les points de suspension tentent de reproduire le débit et la façon de parler de la personne qui s'exprime.

Les ... sont parfaits
C'est juste que:
"comment disent les Anglais"
De mon point de vue, c'est une question et donc une phrase interrogative doit se terminer par un ?
D'où
"comment disent les Anglais?"
Mais là aussi, je chipote.
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13778
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 20:06    Sujet du message: Répondre en citant

Chipotons : pour moi c'est une réflexion, pas vraiment une question… Cool Wink
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1023
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 20:10    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Chipotons : pour moi c'est une réflexion, pas vraiment une question… Cool Wink

Je ne l'avais pas compris comme ça mais ca se tient aussi comme raisonnement.
Donc Ok
Sauf que Razz
si c'est une réflexion, il devrait dire:
"comme le disent les Anglais"
... (pause car il réfléchit pour trouver le mot exact)
"Sans leadership"
Mais là, on tombe dans la zoophilie des diptères.
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9350
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 20:42    Sujet du message: Répondre en citant

La théorie des humeurs mentionne effectivement que les 4 caractères correspondent aux 4 éléments :

le feu : chaud et sec
l'air : chaud et humide
la terre : froide et sèche
l'eau : froide et humide.

J'invoque la licence poétique. Pour ce qui est de ce cher Major (l'un des principaux personnages de la saison à venir), il cherche ses mots. C'est moins une question qu'une interruption.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
houps



Inscrit le: 01 Mai 2017
Messages: 1839
Localisation: Dans le Sud, peuchère !

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 20:49    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue user et abuser - peut-être des "..." Sad

Mais je pense qu'ils sont préférables à des didascalies, le plus souvent inutiles, qui alourdiraient le texte. Après tout, il faut bien que le lecteur travaille un peu.

(modifié biscotte "houps..." ) Very Happy
_________________
Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9350
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 21:28    Sujet du message: Répondre en citant

J'essaie de limiter cet usage ... j'ai peur que ca donne l'impression d'une hésitation constante. On est presque sur du théatre. En voilà une idée amusante tiens.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bob Zoran



Inscrit le: 19 Nov 2017
Messages: 272

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 21:44    Sujet du message: Répondre en citant

Pour innover dans les corrections et autres reprises, je dirai que les notes de bas de page n'apparaissent pas dans le texte, mais comme ce n'est que la première fois, on sera indulgent, il ne faudrait pas que ça devienne une habitude Whistle Whistle Very Happy Very Happy
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8992
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 22:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Là encore les formations sont comparables – c’est-à-dire aussi fatiguées (?) l’une que l’autre.

Citation:
Bf 109G
(2x, pas d'espace)
Citation:
les contrôleurs installés dans les grottes du mont Gellért, affolés, détectent un raid américain arrivant du sud

Ben comment savent-ils que le raid est américain ?
Citation:
verdoyante Île de la Cité magyare.

Avec une majuscule si c'est pour faire référence à Paris
Citation:

Slobodan Milosevic y prononça en 1989 (six cents ans après la bataille) un discours

Si on pouvait éviter cette référence, pas du tout certaine FTL.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9350
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 22:23    Sujet du message: Répondre en citant

Ils devinent que c'est américain. Et pour Milosevic, on en a déjà parlé Confused . Les mêmes causes (voir même plus graves en FTL) amènent aux mêmes effets. Ou alors, il ne faut pas parler de Ceausescu, Tito, De Gaulle, Staline et tous les autres. Ca reste très léger et n'engage pas tant l'avenir que cela - même si j'en ai une vision assez précise que j'exposerai en temps voulu.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8992
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Ven Déc 03, 2021 08:16    Sujet du message: Répondre en citant

Milosevic arrive au pouvoir à la fin des années 80, c'est aller vraiment loin dans l'anticipation. Ou alors ajouter "OTL" à la note de bas de page.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13778
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Déc 03, 2021 11:45    Sujet du message: Répondre en citant

Comme toujours, je me débrouillerai pour tenir compte de tout.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13778
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Déc 03, 2021 12:02    Sujet du message: Répondre en citant

11 mars
La campagne des Balkans
Migrations contraintes
Vallée de la Save et plaine du Danube
– Après “Buche”, “Birke” ! C’est au tour de la 12. Armee de Löhr de plier bagages. Elle va se diriger vers l’est et la Voïvodine, pour « assister » la 2e Armée hongroise de Guztáv Vitéz Jány et intercaler ses unités parmi celles des 4e et 7e CA. Alexander Löhr n’est bien sûr pas dupe : on lui confie une fois encore une tâche sans rapport avec ses moyens.
Et en quittant Osijek pour Szeged, où ne l’attendent pas les Magyars, il ne peut s’empêcher d’éprouver un petit pincement au cœur. Au train où vont les choses, il risque fort de s’installer bientôt en Autriche !

Noirs soldats, noirs projets
Slovénie
– La SS-Freiwilligen Gebirgs-Brigade Karstjäger prend officiellement ses quartiers à Radovljica, sur la route du Tyrol, pour une campagne d’entraînement intense dans les lieux repérés au préalable par le SS-Wehrgeologenkorps. Les Slovènes, renforcés de quelques montagnards autrichiens destinés à servir d’encadrement, sont gonflés à bloc, malgré quelques tensions habituelles dans la région. L’unité sera donc bien opérationnelle au 3 avril, comme prévu. Et comme l’ont obtenu les responsables locaux, il n’est pas prévu qu’elle quitte la Slovénie – garder l’axe Trieste-Ljubljana suffira largement à l’occuper.
………
Bosnie annexée – Pendant ce temps, les recruteurs en charge de la SS-Freiwilligen Gebirgs-Brigade Kama ont continué de racler les fonds de tiroir. Ils ont finalement réussi à regrouper près de 5 000 hommes… en transférant 54 officiers, 187 sous-officiers et un millier d’hommes de la 11. SS Handschar. L’unité, étroitement encadrée par des officiers allemands issus des réserves de la SS, peut donc enfin entamer son entraînement, avec l’approbation du Reichsführer Himmler lui-même, toujours plus désireux de limiter le pouvoir de Zagreb en Yougoslavie.
C’est pourquoi, prenant quelque peu ses désirs pour la réalité, il envisage désormais de former un nouveau corps de montagne SS dans la région. On ajouterait (sur le papier…) à la 11. SS la Karstjäger, la Kama et de futures unités hongroises ! Ce beau projet demande cependant encore quelques préparatifs. Le patron de la Kama, le SS-Standartenführer Helmuth Raithel doit notamment convaincre les habitants non Croates de la Bosnie que le récent retrait des Allemands de leurs terres ne signifie pas que le Reich les abandonne aux Oustachis ou aux communistes. Ce discours sera sans doute plus audible hors de Yougoslavie : la Kama fait donc mouvement vers Nagykanizsa, en Hongrie, pour procéder à des exercices.

Opportunistes
Monténégro
– En partant, les Allemands n’ont pas emmené dans leurs bagages le Corps de Volontaires Monténégrins de Pavle Đurišić. Non qu’il leur fût inutile – le Diable sait que ces hommes ont démontré leur expertise durant “SchneeSturm” – mais les hommes de Đurišić, souhaitant avant tout protéger les leurs, n’ont pas voulu s’éloigner de leur terre. Hélas, ce souci bien compréhensible fait que ces braves Monténégrins sont désormais coincés en terre oustachie, de plus en plus loin du Reich. Or, qu’ils soient anciens tchetniks ou proches des Serbes de Dimitrije Ljotić, ces volontaires n’ont pour tout ciment que deux points communs : la haine des communistes et la défense des intérêts du Monténégro – qui ne sont nullement ceux de l’Etat Indépendant Croate et moins encore ceux des Oustachis.
C’est pourquoi Pavle Đurišić, redoutant un affrontement perdu d’avance entre ses hommes et les trop nombreux Oustachis, envisage désormais de passer en Slovénie avec armes et bagages. Un voyage difficile, par les temps qui courent. Une odyssée, même ! Et, pour la préparer, il est allé sans plus attendre demander l’aide de Sekula Drljević, avocat et homme politique bien connu dans la région.
Drljević est ce qu’on pourrait appeler une anguille. Fondateur du Parti fédéraliste monténégrin, ancien ministre du défunt royaume des Petrović-Njegoš, il défend l’existence d’un Monténégro indépendant de la Serbie au nom d’une identité ethnique distincte – ce qui n’allait déjà absolument pas de soi dans l’entre-deux-guerres. Depuis l’invasion de la Yougoslavie, il tente opiniâtrement de ressusciter son ancien pays, notamment avec l’aide des Italiens et de ses amis du Parti Paysan Croate… mais sans le soutien du prince Mihaïlo Petrović-Njegoš, qui a toujours catégoriquement refusé de remonter sur le trône avec l’aide des envahisseurs. L’héritier du dit trône rejoint d’ailleurs ainsi une partie de ses sujets : Krsto Popović et les partisans “Verts” de la restauration, qui veulent bien de l’indépendance, mais pas de l’annexion des bouches du Kotor par Rome ou du dépeçage de leur pays par Zagreb.
Touteois, Drljević a déjà démontré que l’adversité l’indifférait : dès le 12 octobre 1941, il avait réuni (péniblement, certes) une assemblée de 75 députés pour solliciter du roi Victor-Emmanuel III la nomination d’un régent. Cette démarche avait déclenché dès le lendemain une double insurrection communiste et serbe, matée à grand peine par le gouverneur Alessandro Pirzio-Biroli (lequel ne s’était pas privé de dire ensuite au Duce ce qu’il pensait des agissements du Monténégrin). N’est pas Talleyrand qui veut… Par la suite, le Monténégro avait connu une très relative stabilité jusqu’au changement de camp de l’Italie, Pirzio-Biroli, s’appuyant paradoxalement sur les forces de Popović pour faire régner l’ordre et ayant fait interner Drljević…
Mais cet entêté n’avait pas dit son dernier mot ! Il s’était évadé vers Zagreb, d’où il était revenu dans les bagages des Allemands avant d’administrer le camp de concentration de Sajmište (au sud de Belgrade) pour le compte de Pavelic. Sous son autorité, plus de 15 000 personnes furent assassinées dans ce camp de détention et d’extermination de Juifs et de Roms, par fusillade ou à l’aide d’un camion à gaz type Saurer.
Ayant ainsi démontré ses capacités, Drljević a récemment profité de ses bonnes relations avec le Reich et les Oustachis pour créer un “Conseil d’état monténégrin” destiné à préparer la renaissance d’un Monténégro indépendant. A sa tête, il s’est jusque-là surtout distingué en publiant des pamphlets présentant les Serbes comme « une race dégénérée comparable à la race juive ».
On imagine que, pour un Serbe comme Đurišić, il peut être difficile de parler avec pareil personnage. Mais depuis que les Italiens (ceux de la RSI du moins) ont cédé plus ou moins officiellement le contrôle du Monténégro à Zagreb, Sekula Drljević est ce qui ressemble le plus à une autorité politique dans la province. Et le chef du corps des volontaires doit donc négocier avec lui une forme de ralliement contre un sauf-conduit lui permettant de passer en Slovénie afin d’éviter la fureur croate. Le rusé politicien accepte, évidemment – il se fait fort de lui permettre de traverser le NDH pour aller s’abriter chez ses amis slovènes… si Đurišić lui fournit les troupes nécessaires à la création d’une armée nationale monténégrine.
Pavle Đurišić réfléchit… mais pas trop longtemps. Il est à la tête de 15 000 personnes, dont seulement une petite moitié de combattants, et il sait que ses fusils sont sa seule richesse et sa seule protection. Pourtant, il n’a guère le choix – il promet donc de fournir les soldats nécessaires au projet du Conseil d’état monténégrin…

Les Grecs montent en ligne, Français et les Polonais se préparent
Albanie et Kosovo – Un calme surprenant mais réel règne toujours sur la région. Le 1er CA grec entame enfin sa remontée vers le nord et surtout vers la Bosnie. Il reste toutefois délicat pour les Hellènes de s’engager dans cette province, tant que leurs compatriotes du 2e CA n’ont pas pris le relais de l’ANZAC dans le sud de la Serbie pour border leur flanc. D’ailleurs, pourquoi s’exposer prématurément en ces terres ingrates, où tombe encore la neige ?
Français et Tchécoslovaques restent à Pristina, en compagnie bien sûr des milices de diverses obédiences : la 192e DIA est dans la capitale et la 1ère DI (Tch.) vers Peja tandis que le 4e RST et le 107e RALCA continuent de jouer les forces d’interposition au sud de Prizren. Des tâches frustrantes, ingrates et pénibles : nul doute que ces unités pourraient faire bien mieux si on leur en donnait l’occasion – à l’état-major de la 2e Armée, on en est convaincu. Au reste, informés de cette situation, certains responsables d’Alger ou de Marseille pourraient bien trouver que les dernières unités françaises dans les Balkans seraient plus utiles ailleurs…
Sur ces bases, Sylvestre Audet adapte donc le plan de “Veritable” pour y intégrer une participation française concrète, qui sera confirmée si les circonstances le permettent. Après tout, si la France fait la police au Kosovo, c’est par amitié pour la Yougoslavie – amitié qu’elle peut aussi lui montrer en contribuant à libérer sa terre.

Bosnie et Monténégro – La neige amortit le tumulte de la guerre au sud du front yougoslave. Elle fige les mouvements, gêne les combats et même les assassinats.
Les Oustachis en profitent pour affûter leurs couteaux, les Partisans pour fourbir leurs armes et les Alliés ne restent évidemment pas inactifs. Le 2e CA polonais du général Władysław Anders a obtenu l’autorisation de se regrouper enfin dans la plaine de Shkodër, pour préparer la prochaine offensive. Slaves et catholiques – comme leurs adversaires croates – les Polonais ont eu largement l’occasion de juger à qui ils avaient affaire. Et ils ont transmis à la hiérarchie un rapport qui, s’il confirme hélas l’étendue des massacres, insiste aussi sur la solidité au moins apparente de la première ligne formée par le KLAK – les trois divisions de la “légion croate” formées à l’allemande. L’affaire sera rude, ces légionnaires ne se laisseront pas faire.

Salve d’éclairs
Vienne
– Aujourd’hui le dieu de la Foudre frappe l’Autriche, et il frappe fort ! La gare du Südbahnhof, en plein centre-ville, est la cible d’un raid conjoint mené par les forces aériennes soviétiques et la 60e EB(L) Dauphiné, sur Liberator. Au-delà des résultats escomptés, cette frappe, la première du genre, est un symbole politique évident de concorde entre l’URSS et la France, deux nations souveraines qui ont quelques dirigeants politiquement proches et montrent qu’elles peuvent se passer des Anglo-Américains pour porter le fer au cœur de la Germanie ! Les Russes, bien sûr, en sont conscients – la propagande soviétique insistera lourdement sur la fraternité des deux peuples, rappelant que la France a déjà envoyé une escadre aérienne combattre au côté de ses camarades des VVS. Moscou s’est d’autant moins fait prier pour ce bombardement très politique du Reich qu’on espère toujours au Kremlin que Budapest saura, le moment venu, être plus conciliant avec l’URSS qu’avec ces Occidentaux si peu fiables…
Mais la cible est loin des aérodromes des VVS : seuls les Tu-2 et les Il-4 ont pu contribuer à l’effort commun, après avoir été escortés au-dessus des Carpates par les NA-92 de la 39e EC. L’état-major français a préféré éviter de confier cette mission à la 10e EC Poniatowski, craignant que les Polonais mettent un peu de mauvaise volonté à protéger des bombardiers soviétiques – la 10e EC ne couvre donc que les B-24.
Vienne est une cité majeure de la Plus Grande Allemagne : la Luftwaffe est obligée de réagir. C’est le II/JG 53 Pikas qui va intercepter les escadres alliées, comme il l’a déjà fait de nombreuses fois contre les quadrimoteurs américains en route vers les zones industrielles de la ville. Le Gruppe décolle de Wien-Wagram et rencontre l’ennemi à 8 000 mètres au-dessus du lac Neusield. L’Oberst Helmut Benneman, qui vole à la tête de ses hommes, a quitté le front de l’Est où il a remporté 88 victoires pour défendre l’Heimat. Il voit avec déplaisir surgir du froid des insignes qu’il croyait effacés du ciel – cocardes des Africains, étoiles des Rouges et emblèmes carrés des Polonais avides de vengeance !
Une mêlée confuse et hargneuse s’engage, et se poursuivra jusqu’au-dessus de la Slovénie. A son terme, six Bf 109 et autant de Mustang sont tombés. Apparemment, Français et Polonais sont mieux entraînés que les Soviétiques (un certain Masque Africain va voir son palmarès d’enrichir d’une croix noire…). Mais les vétérans de l’Ostfront ont tout de même pu abattre un B-24 (victime de Bennemann), un Tu-2 et trois Il-4 – un certain relâchement dans les formations soviétiques, plus habituées à combattre près du front, leur a coûté cher. Les autres bombardiers n’en sont pas moins passés.
C’est à présent aux défenses anti-aériennes de Vienne de réagir : la Flak légère est inutile contre les avions volant à haute altitude, mais la Flak lourde et notamment les trois Flaktürme équipées de quatre canons de 128 mm chacune abattent deux B-24, un Il-4 et deux Tu-2. Quand le calme revient, il faut convenir que la Südbahnhof n’a subi que des dommages limités. Des bâtiments techniques ont été touchés, de nombreux hangars incendiés, des verrières soufflées – mais les voies restent utilisables. Vienne a par contre perdu 1 750 logements et 88 de ses habitants. La capitale autrichienne est une cible difficile – à moins que la précision n’ait un peu fait défaut aux Soviétiques, par manque d’entraînement !
Pendant ce temps, au mépris du mauvais temps et sous la protection de leur 82e EC (Y) Mišar, les A-30 du I/81 (Y) bombardent le nœud ferroviaire de Celje sans rencontrer d’opposition – mais sans faire de gros dégâts.
Au soir, comme pour ne pas rester sur une mauvaise impression, les Wellington du Sqn 202 s’en prennent à leur tour à la capitale autrichienne, pour une visite beaucoup moins exposée (quoiqu’elle coûte tout de même deux avions à la RAF) mais aussi beaucoup plus meurtrière… et pas plus précise. Au matin, 4 000 Viennois sont sans abri et on déplore 179 morts de plus dans la population, tandis que les voies ferrées sont encore utilisables.

Après l’orage
Budapest
– Le raid de la veille sur la capitale hongroise a une conséquence tangible pour le régime Horthy : il lui est de plus en plus difficile de justifier l’engagement de son aviation sur l’Ostfront alors qu’il se trouve, dans le même temps, presque incapable de protéger sa population. Le ministre des Affaires étrangères Jenő Ghyczy de Ghicz annonce donc officiellement au Reich le redéploiement immédiat des chasseurs de la Magyar Királyi Honvéd Légierő sur le territoire national, qu’ils doivent avant tout défendre.
A Berlin, la nouvelle fait un peu grincer des dents : la Luftwaffe n’a pas renoncé à toute présence dans les Carpates pour défendre le Reich – du moins, pas officiellement. En outre, la décision hongroise confirme les soupçons qui pèsent de plus en plus lourdement sur cet allié un peu trop réticent… Budapest sera donc contraint d’annoncer également le départ du commandant en chef de l’Aviation royale hongroise, le vitez Sándor Magyarosy, pour démontrer qu’elle tire aussi des leçons internes de ce fiasco. Magyarosy – qui n’était qu’à trois mois de la retraite… – sera remplacé par István Bánfalvy, son chef d’état-major.


12 mars
La campagne des Balkans
Pas un temps à faire la guerre
Balkans
– Une profonde dépression balaie la totalité des Balkans, de Grèce en Slovaquie, empêchant toute action d’envergure, aérienne comme terrestre. Tous les combattants se calfeutrent – pour ceux qui le peuvent – dans leurs abris en attendant des jours meilleurs.
Constatant l’impossibilité de poursuivre les opérations aériennes, l’Air-Marshall Tedder décide de suspendre “Perun” pour la journée – en informant bien sûr au préalable le chef du 18e GAA. Montgomery est certes contrarié par la nouvelle, mais il ne peut qu’approuver. Toutefois, dès demain, les avions devront redécoller !

Les Grecs montent en ligne
Kosovo
– Le 2e CA grec doit interrompre sa progression à Zubin Potok (5e DI et 1ère Brigade blindée) et en direction de Leposaviq (13e DI), sans même avoir pu entrer en Serbie et au Monténégro. Le temps est épouvantable et les Hellènes ne souhaitent pas s’avancer plus dans des vallées incertaines ou franchir des cols de 1 200 mètres sans un minimum de visibilité. Il faut donc patienter parmi les pins – sans cependant regretter Pristina !
Un peu plus au sud, et contre toute attente, le 4e RST semble bien s’intégrer dans la population albanaise – la religion musulmane a aidé à tisser des liens. Et puis, la présence des chars SAV-42 et des 155 mm du 107e RALCA contribuent à l’affection spontanée des Kosovars pour les spahis, ainsi qu’une certaine générosité dans la distribution du ravitaillement. La situation reste donc calme au sud de la vallée des Merles.

Problème de santé
Barajevo (Serbie)
– Le climat froid fait souffrir hommes et matériels – mais ce n’est pas lui qui cloue au lit le général Francis Tuker, commandant la 4th Indian Division. L’homme, qui a participé dans sa jeunesse à de nombreuses campagnes et expéditions en Inde ou dans le nord de la Perse, est en effet victime d’une violente attaque de malaria. Le mal a beau être chronique, le cas est jugé sérieux par les médecins – très sérieux même. Il n’est pas certain que l’officier britannique survive, sans même parler de tenir son poste.
Tuker est donc déchargé de ses responsabilités – ces dernières sont confiées pour l’instant à Harry Dimoline, le général de la brigade d’artillerie divisionnaire. Le vieux serviteur de l’Empire est évacué sur l’hôpital militaire de Belgrade, en attendant qu’un train puisse le ramener vers Salonique. Il ne participera plus au conflit (voir appendice 2)

Bas instincts
Bosnie et Monténégro
– Le secteur oustachi – puisqu’on peut désormais le désigner ainsi – connaît lui aussi la fureur des éléments après celle des hommes. L’activité y est notablement réduite. Même si, au plus profond des grottes et sur les sentiers forestiers, une foule d’hommes et de femmes s’agitent dans l’ombre…


13 mars
La campagne des Balkans
Renfort ou aumône ?
Szeged (Hongrie)
– Après la 2. Gebirgs-Division, c’est au tour de la 181. ID d’arriver en Yougoslavie, alors que le dispositif de l’Axe est en pleine réorganisation. Le général von Weichs est partagé : faut-il aller renforcer la 20. Armee – la formation qui recevra très probablement le prochain choc allié – ou la 12. Armee, qui aura sans doute bientôt à gérer une possible trahison des Hongrois ?
On comprend que le chef du HG E ait des doutes… ses deux armées sont notoirement insuffisantes pour la tâche qui leur est confiée ! Mais finalement, la défense de la route vers l’Heimat l’emporte : la Hongrie relève de l’Ostfront, la vallée de la Save de ses prérogatives propres ! La 181. ID ira donc au sud, pour étoffer le dispositif du LXVIII. Armee-Korps de Felmy, entre les Oustachis et le XV. GAK.

Salve d’éclairs
Balkans
– Le temps se calme un peu sur les Balkans, même si en vérité l’éclaircie ne concerne guère que la plaine de Hongrie. La Balkans Air Force repart donc à l’attaque dans des conditions difficiles, pour frapper le nœud de Komárom. Cette ville n’est pas seulement le principal centre de population magyare du nord de la Hongrie – c’est aussi un nœud routier et ferroviaire majeur, situé à la confluence du Danube et de la Váh et permettant de franchir le grand fleuve à au moins deux endroits : le pont ferroviaire bâti en 1910 et le pont Erzsébet (Elisabeth), bien plus ancien (1892) et dont les voûtes métalliques ont remplacé le pont de bateaux d’autrefois.
La cible des Mitchell de la 31e EB (P), renforcés par leurs homologues de la 23e EB Bretagne partis de Corse, a l’avantage d’être très concentrée. En effet, les bâtisseurs avaient jugé cohérent de construire la gare de triage sur la berge sud, près de l’extrémité du pont routier et du port desservant le tout. Sur la rive opposée, au nord, on trouve la ville de Komárno, ex-slovaque, hongroise depuis 1938 seulement et unique point de passage sur la Váh à soixante kilomètres à la ronde.
Depuis Barbarossa, l’ensemble formé par ces deux villes est devenu un important centre de transit et de ravitaillement pour l’Ostfront. La Flak est donc bien présente et la Luftwaffe réagit en envoyant les II et III/JG 53, commandés par Hellmuth Bennemann (celui-ci est récemment revenu sur le front après une grave blessure, et son compteur en est pour le moment à 89 victoires). Le Gruppe doit affronter la 9e EC (T) et perd quatre des siens, contre trois chasseurs et trois bombardiers. Deux autres Mitchell sont abattus par la Flak, et quatre sont endommagés.
Le bombardement est relativement précis (pour l’époque) : la ville de Komárno n’est pour ainsi dire pas touchée. Le palais du roi Mathias 1er, installé dans le château bâti par le vieux chef de tribu magyare Alaptolma et autrefois rénové par le roi Szent István (Saint-Etienne), survivra donc à cette journée. Par contre, si la rive gauche est sauve, la rive droite est pratiquement rasée sur un kilomètre de large. Port et gares sont ravagés, mais le pont Erzsébet est encore praticable, bien que très endommagé. Le fort Monostor – où se trouve la réserve de munitions de la Heer dans le secteur – a été épargné de justesse. L’Axe a eu de la chance. Ce n’est pas le cas des 137 morts et 2 200 sans-abris de la population civile…
La nuit suivante, “Perun” martyrise encore un peu la Hongrie – le dieu des Eclairs profite des éclaircies entre les nuages au-dessus de Budapest. Les Halifax des Sqn 15 et 104 et les Wellington du Sqn 202 attaquent la Keleti pályaudvar – la principale gare de la ville, située à plus de 2 kilomètres du Danube. Malgré les tirs désespérés de la DCA hongroise (qui ne peut guère compter sur le soutien d’une chasse de nuit sous-équipée et pas encore totalement opérationnelle), les Britanniques bombardent l’édifice sans réelle difficulté. Pour la perte de seulement deux des leurs, le vénérable bâtiment délicatement décoré dans le style Art Nouveau est incendié. Ses charpentes s’écroulent, ses colonnades s’effondrent et ses fresques disparaissent en fumée sans que les pompiers y puissent rien, privés d’eau par la destruction des canalisations – et la piscine préventivement mise en place sur le parvis par leurs soins s’avère très insuffisante… Au matin, la magnifique gare n’est plus guère qu’un macabre squelette d’acier tordu, dont les façades noircies jouent à qui sera la plus sinistre. Les statues de Gyula Bezerédi, encore debout au sommet, toisent un paysage de désolation. Cependant, les immeubles alentours ont été assez peu touchés, et on ne déplore “que” 17 morts.
Maigre consolation : les Me 210 Ca-1 du 5/1. Légi Század Bagoly [Chouette], récemment déployés à Ferihegy, réussissent à intercepter les bombardiers sur le chemin du retour. Aiguillonnés par les appels vengeurs de Budapest, mais sans véritable guidage radar, ils n’ont toutefois guère de succès. Un quadrimoteur est revendiqué comme abattu – il n’a été qu’endommagé.

Offre de services (pas vraiment) gracieux
Budapest
– Le récent raid mené sur Budapest – le premier sans doute d’une longue série – n’en finit pas de créer des remous au sein de l’Axe et jusqu’à Berlin, comme les vagues provoquées par les débris du pont Miklós Horthy tombant dans le Danube.
C’est qu’il y a en Hongrie des industries vitales pour l’effort de guerre – et pas seulement pour celui des Hongrois ! Le champ pétrolifère de Budafapuszta (au sud-ouest du lac Balaton), par exemple, est exploité à fond avec le soutien des Allemands depuis le début de la guerre – sa production annuelle est ainsi passée de 42 000 tonnes en 1938 à 840 000 tonnes en 1943. L’aide technique du Reich est bien sûr tout sauf désintéressée – le pétrole fourni, une fois raffiné, est le plus souvent directement envoyé vers le RLM à titre de paiement pour diverses fournitures industrielles et autres licences. Ce carburant n’est que l’une des nombreuses formes de paiement dans la relation commerciale terriblement déséquilibrée nouée entre Berlin et Budapest (1), avec, notamment, la bauxite (90 % de la production part directement pour le Reich, plus une bonne partie de l’aluminium fabriqué à partir des 10 % restants).
L’Allemagne a terriblement besoin du pétrole hongrois – avec la chute de la Roumanie, Budapest est devenu d’une manière très inattendue le premier fournisseur pétrolier du Reich. Et tout ce noirâtre mais précieux liquide est raffiné dans la capitale et sur l’île Csepel, au-dessus desquelles passent désormais de très nombreux avions alliés !
Le souvenir de “Blowlamp” est bien présent dans les mémoires du RLM – si les Alliés n’ont pas encore bombardé les raffineries, cela ne saurait tarder (2). Une perspective qui, on le comprend, donne des sueurs froides à bien des responsables nazis… Or, la défense aérienne hongroise n’a pas été véritablement flamboyante le 10 mars et déjà, le trafic ferroviaire et le trafic fluvial sont sévèrement limités par les attaques alliées.
Bref, les Allemands aimeraient beaucoup que les Hongrois les autorisent à défendre “leur” futur carburant. A cette sympathique proposition, qui arrive très en retard et ne trompe personne, le gouvernement hongrois va opposer un refus poli mais ferme, préférant réclamer à la place des avions supplémentaires pour les escadrilles de défense de la capitale en cours de constitution. Avions d’ailleurs assez souvent fabriqués sur place, mais il est bien connu que la Luftwaffe s’arroge le plus gros et le meilleur de la production hongroise sous licence, pour ne laisser que des restes aux locaux ! Et puis, les Hongrois ont d’autres excellentes raisons de ne pas vouloir trop d’Allemands autour de leur capitale, et d’y concentrer le maximum de moyens.
L’affaire reviendra régulièrement sur le tapis dans les semaines qui suivront, Berlin faisant preuve sur ce sujet critique d’une insistance assez peu diplomate, que les performances des chasseurs magyars ne parviendront évidemment pas à apaiser. Finalement, début avril, le régime Horthy devra souffrir la présence d’un Flak Regiment pour défendre ses propres raffineries.

Le dormeur doit se réveiller
Une grotte au nord de Sjenica
– Tito accueille avec mépris les contre-propositions de Belgrade. Il n’est pas temps pour lui de rencontrer Pierre II ! Et même s’il ne ferme pas sa porte à Ivan Šubašić, « bien sûr », il ne se prive pas de signifier à ce dernier qu’il a intérêt à revoir sérieusement sa copie, peut-être avec l’aide d’Edvard Kardelj, pour aboutir à un compromis acceptable. En ce qui le concerne, il ne fera pas beaucoup d’efforts pour l’obtenir. En effet, depuis le repli allemand de Bosnie et le soutien affiché de Moscou à l’AVNOJ, l’état d’esprit du maréchal a changé. Sûr de sa force sur ses terres de Bosnie, il ne voit plus d’intérêt à obtenir rapidement un accord – si tant est qu’il y ait besoin d’un accord.
A présent, les Partisans se préparent au combat – leur chef cherche juste à gagner du temps pour eux. Il décide seul, comme il l’a toujours fait, puis il demande l’accord de l’URSS. Les inquiétudes et les cris d’orfraie des Britanniques quant au soutien de la Patrie des Travailleurs sont la preuve de leur duplicité capitalo-impérialiste. Quoi, l’AVNOJ n’a rien fait pour empêcher l’armée allemande de remonter vers le nord au beau milieu de son secteur ? La belle affaire ! Comme si les Tchetniks et les traîtres qui grouillent autour de ce petit roi avaient fait quoi que ce soit depuis deux ans ! Oui, des traîtres : Živan Knežević et Radoje Knezevic ont copiné avec les Italiens, et il faudrait maintenant prendre leurs ordres ! Et puis quoi encore ?
Une fois de plus, se dit-il, les Occidentaux montrent qu’ils n’ont aucun désir de créer une nouvelle Yougoslavie, mais qu’ils veulent seulement donner corps au projet expansionniste de la Serbie de Pierre II. Peu importe que ce parasite social ne représente que lui-même et ses assassins. Tito l’a bien dit à ce colonel MacLean – un homme compréhensif, lui : l’AVNOJ embrasse la Serbie, comme toutes les autres nations de Yougoslavie. Parmi les Partisans, on trouve 44 % de Serbes ! Ce n’est qu’après que viennent les Croates, les Slovènes, les Monténégrins, Macédoniens et Bosniaques. Il n’y a pas de guerre civile en Yougoslavie – il y a seulement la lutte entre un pouvoir corrompu et une aspiration populaire (3).
Grâce en soit rendue à Marx, l’URSS est bien plus réceptive. La mission soviétique a dissipé toute crainte de rattachement de la Macédoine à la Bulgarie – rattachement apparemment souhaité par certains camarades de Sofia. A ce sujet, le général Korneev a été catégorique : « Aucune décision ne sera prise sans votre approbation. L’Union Soviétique voit la Fédération Populaire de Yougoslavie comme un point d’ancrage en Europe centrale, qui a vocation à nouer des relations d’amitié fraternelle avec l’URSS et à s’allier à la Bulgarie. La soviétisation de ces deux nations ne fait pas partie des intentions du Kremlin. »
Voilà, c’est très clair. La Patrie des Travailleurs apporte son soutien fraternel à la lutte du Peuple de Yougoslavie – il n’est pas question d’absorber le pays dans l’Union Soviétique. Après plus de deux ans d’attente, ce soutien se concrétise enfin, et pas seulement pas des accolades et des décorations (4) ! Des armes, des officiers, peut-être demain des troupes et même des blindés !
L’AVNOJ est le seul défenseur de la Yougoslavie, de l’idée yougoslave. Et c’est lui, Josip Broz “Tito”, maréchal de l’armée de Libération, président de l’AVNOJ, secrétaire général du Parti, qui dirigera le pays lorsque tous les efforts du Peuple seront récompensés. Ce sera la réparation définitive des erreurs d’autrefois, ainsi que le couronnement de dizaines d’années de fidélité à l’idéal communiste et à l’Union Soviétique… (voir appendice 3).


14 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs – Pause technique
Balkans
– Le temps reste franchement mauvais sur l’ensemble de la région aujourd’hui. Impossible pour les bombardiers tactiques alliés d’aller attaquer l’ennemi sous la pluie et la neige. Ce serait un véritable suicide, et sans même qu’il y ait le moindre gain à espérer en retour. Les éclairs de Perun restent donc dans leur carquois, au très grand déplaisir de Montgomery, qui exige une accalmie à Tedder et au Meteorological Service.
Dans la soirée, comme pour tenter de complaire au colérique chef du 18e GAA, les Sqn 148 et 149 (sur Halifax) bombardent de très haut la ville de Spielfeld, à la frontière entre Slovénie et Styrie autrichienne. Ce nœud de communications entre Reich et ancienne Yougoslavie encaisse quelques bombes – rien d’irréparable, mais il était de toute façon illusoire d’espérer mieux, compte tenu de la visibilité actuelle sur l’Europe centrale. Et quand les quadrimoteurs s’en retournent, leurs silhouettes se découpent sur le gris du brouillard, qui en fait des cibles faciles… Les Ju 88 et Do 217 du II/101 (NJ) abattent quatre bombardiers et en endommagent cinq, ne perdant qu’un seul appareil. Au retour, les responsables alliés doivent convenir que s’ils veulent maintenir ce rythme, il faudra une escorte pour les raids de nuit les plus exposés !

Opportunistes
Monténégro
– La vie (si l’on peut dire) continue au Monténégro : les Oustachis massacrent entre deux averses, les Partisans sont invisibles et le Corps de Volontaires du Monténégro se prépare à traverser le territoire du NDH pour gagner l’abri relatif de la Slovénie. Pavle Đurišić a cédé deux mille hommes pour avoir le droit de rejoindre la Domobranci – c’est cher payé, mais dans le fond, le seigneur de guerre avait-il vraiment le choix ?
Une misérable colonne de près de dix mille personnes, dont plus de cinq mille civils réfugiés, quitte Nikšić dans le froid et la neige vers de Metković, Split et… le salut ? Cheminant en tête, au côté de son état-major, Đurišić a déjà d’autres projets : avec Dimitri Ljotić, ne pourrait-il regrouper toutes les forces anti-communistes non oustachies de la région pour former un corps d’armée affilié à l’Axe ? Quelque chose qui serait assez gros pour que chacun puisse protéger les siens tout en défendant le futur de l’Europe ? En y ajoutant les Slovènes, évidemment, pour que chacun y trouve son compte !
Pendant ce temps, l’avocat et politicien Sekula Drljević se plaint amèrement au général Ivo Herenčić (chef du Kroatian Legion Armee Korps, qui regroupe les trois divisions croates de la Heer) de la condition physique des volontaires qu’on lui a refilés – apparemment, ils sont tous inaptes au combat ! Maudissant Đurišić, il jure que sa duplicité ne restera pas impunie.


Notes
1- En 1941, la dette hongroise s’élevait déjà à 140 millions de Reichsmarks. Les prévisions pour la fin de 1944 frôlent les 1,5 milliard.
2- En réalité, leur bombardement était bien prévu, mais il ne relevait pas de la Balkans Air Force de Tedder, dont le passage avait inquiété Berlin. La 15th AF, qui devait s’en charger, était alors très occupée par une offensive stratégique sur l’Allemagne, où le temps était bien plus favorable.
3- Ici, Tito maquille un peu la réalité. Si le pourcentage de Serbes dans l’AVNOJ est bien de 44 % environ (la part des autres nationalités étant de 30 %, 10 %, 5 %, 2,5 % et 2,5 %), le chef des Partisans oublie de préciser que la majorité de ses Serbes viennent de Bosnie ou de Croatie ! La Serbie historique reste acquise aux Tchetniks et maintenant au roi – c’est en vain que, depuis des années, la LCY tente d’y semer la révolte.
4- Dont la mission Korneev a pourtant très généreusement usé…
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13778
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Déc 03, 2021 12:11    Sujet du message: Répondre en citant

Appendice 1
Ordre de bataille de l’AVNOJ au 10 mars 1944


– 1er Corps “Prolétarien” (commandant Koča Popović, commissaire Mijalko Todorovic)
- 1ère Division prolétarienne (commandant Koča Popović, commissaire Filip Kljajic Fića) : 3 200 combattants. 1ère et 3e Brigades prolétariennes et 3e Brigade de choc prolétarienne régionale. Considérée comme une formation d’élite.
- 6e Division prolétarienne Lika (commandant Srećko Manola, commissaire Rade Žigić) : 4 200 combattants serbes de Bosnie.

– 2e Corps “de Choc” (commandant Peko Dapcevic, commissaire Mitar Bakić)
- 2e Division prolétarienne (commandant Peko Dapcevic, commissaire Mitar Bakić) : 3 200 combattants. 2e et 4e Brigades prolétariennes et 2e Brigade dalmate. Considérée comme une formation d’élite.
- 3e Division de choc (commandant Pero Cetkovic, commissaire Radomir Babic) : 3 200 combattants du Monténégro et d’Herzégovine. 5e Brigade prolétarienne, 1ère Brigade dalmate et 10e Brigade d’Herzégovine. Considérée comme une formation d’élite.

– 3e Corps “Bosniaque” (commandant Kosta Nađ, commissaire Osman Karabegovic)
- 4e Division (commandant Josip Majar Sosa, commissaire Milinko Kušić) : 4 800 combattants serbes de Bosnie.
- 5e Division (commandant Slavko Rodić, commissaire Elijah Dosen) : 4 800 combattants serbes de Bosnie et musulmans. Comprend aussi la brigade Garibaldi, composée de soldats italiens ralliés après le changement de camp de l’Italie.
- 27e Division “de Bosnie orientale” (commandant Pero Kosoric, commissaire Zarije Škerović) : 4 000 combattants bosniaques, intégrant des membres de la milice musulmane.

– 4e Corps “Croate” (commandant Ivan Gosnjak, commissaire Veeslav Holjevac)
- 7e Division Banija (commandant Vojislav Djokic, commissaire Kluro Kladarin) : 2 500 combattants serbes de Bosnie. Cette unité a subi des pertes sévères durant les opérations de l’Axe et est en cours de reconstitution.
- 8e Division Kordun (commandant Vlado Cetkovic, commissaire Arthur Turkulin) : 4 200 combattants serbes de Bosnie.
- Un peloton de 6 chars italiens de prise et une batterie d’artillerie.

– 5e Corps “Bosniaque” (commandant Slavko Rodić, commissaire Velimir Stojnic)
- 10e Division (commandant Milorad Mijatovic, commissaire Nikola Kolte) : 1 000 combattants de Bosnie.
- 11e Division (commandant Josip Majar Sosa, commissaire Zarko Zgonjanin) : 2 000 combattants de Bosnie.
- 17e Division “de Bosnie Orientale” (commandant Gligorije Mandić, commissaire Branko Petričević) : 3 000 combattants de Bosnie-Herzégovine. Intègre une batterie de canons de montagne de 75 mm, un peloton antichar, une compagnie de pionniers et des équipements de liaison moderne.

– 6e Corps “Slavon” (commandant Petar Drapšin, commissaire Otmar Kreacic)
- 12e Division “Slavone” (commandant Petar Drapshin, commissaire Jefto Šašić) : 2 700 combattants serbes de Bosnie.
- 28e Division “Slavone” (commandant Vicko Antic Pepe, commissaire Vlado Janic Capo) : 2 000 combattants croates.

– 7e Corps “Slovène” (commandant Rajko Tanasković, commissaire Jože Brilej)
- 14e Division “Slovène” (commandant Joze Klanjšek Vasja, commissaire Stane Dobovičnik Krt) : 1 100 combattants slovènes. Cette unité a été étrillée au début de l’année dans des combats contre les SS et les Oustachis. Elle est en cours de reconstitution,
- 15e Division “Slovène” (commandant Rajko Tanasković, commissaire Viktor Avbelj) : 5 600 combattants slovènes. Cette unité dispose d’une batterie d’artillerie équipée de deux obusiers de 100 mm, deux canons antichars, deux canons de DCA et deux canons de campagne italiens de prise.
- 18e Division “Slovène” (commandant Rado Pehaček, commissaire Janez Hribar Tone Pogačnik) : 3 500 combattants slovènes.

– 8e Corps “Dalmate” (commandant Vicko Krstulović, commissaire Ivan Kukoč)
- 9e Division “dalmate” (commandant Ante Banina, commissaire Eduard Santini) : 3 200 combattants essentiellement croates.
- 19e Division “de Dalmatie du nord” (commandant Milan Sakic Micun, commissaire Petar Babić) : 5 000 combattants croates.
- 20e Division “dalmate” (commandant Velimir Knežević, commissaire Živko Živković) : 4 000 combattants essentiellement croates.
- 26e Division “dalmate” (commandant Bozo Bozovic, commissaire Vojin Popovic) : 4 000 combattants essentiellement croates.

– 9e Corps “Slovène” (commandant Lado Ambrožič, commissaire Dušan Kveder)
- 30e Division “Slovène” (commandant lbert Jakopič, commissaire en cours de désignation) : 2 000 combattants slovènes. Unité en formation.
- 31e Division “Slovène” (commandant Stane Potocar, commissaire en cours de désignation) : 3 000 combattants slovènes. Cette unité a été étrillée au début de l’année dans des combats contre les SS et les Oustachis. Elle est en cours de reconstitution.
- 32e Division “de Zagorje” (commandant Izidor Štrok, commissaire Ivan Rabić) : 1 750 combattants slovènes. Comprend 5 mortiers lourds et 3 canons antichars.

– 10e Corps “de Zagreb” (commandant Vladimir Matetić, commissaire Ivan Šibl) – formé en janvier 1944
- 33e Division “croate” (commandant Josip Antolovic, commissaire en cours de désignation) : 2 650 combattants croates. Unité créée en janvier 1944 et en formation.
- 34e Division “croate” (commandant Martin Dasović, commissaire Francis Knebl) : 2 650 combattants croates. Unité créée en février 1944. Elle comprend 3 canons antichars et un canon de campagne de 105 mm.

– 11e Corps “Croate” (commandant Pavle Jaksic, commissaire en cours de désignation) – formé en janvier 1944
- 13e Division “de Primorje-Gorski Kotar” (commandant Veljko Kovacevic, commissaire Josip Skočilić) : 5 600 combattants croates. Intègre un grand nombre d’armes lourdes italiennes de prise.
- 35e Division Lika (commandant et commissaire en désignation) : 2 600 combattants de Croatie. Unité créée en janvier 1944.

– 12e Corps “de Voïvodine” (commandant Danilo Lekic Spaniard, commissaire Stefan Mitrović) – formé en mars 1944
- 16e Division “de Voïvodine” (commandant Danilo Lekić, commissaire tué au combat et pas encore remplacé) : 1 500 combattants serbes. Formation s’étant “échappée” de la zone contrôlée par les royalistes et nécessitant reformation.
- 36e Division “de Voïvodine” (commandant Dušan Vukasović, commissaire Mirko Tepavac) : 2 250 combattants serbes. Unité créée en mars 1944 et en formation.

* Unités hors corps
- 29e Division “de Herzégovine” (commandant Vlado Segrt, commissaire Dragisa Ivanovic) : 2 500 combattants bosniaques.
- 37e Division “du Sandjak” (commandant Zarko Vidovic, commissaire Milo Jovicevic) : 2 300 combattants monténégrins. Unité détruite lors de “Kugelblitz”, recréée en mars 1944 et en formation.
- 38e Division “de Bosnie orientale” (commandant Franjo Herljević, commissaire en cours de désignation) : 3 000 combattants bosniaques. Unité créée en mars 1944 et en formation.
- 39e Division “de Bosnie” (commandant Vojo Todorovic Lerer, Commissaire en cours de désignation) : 3 400 combattants bosniaques. Unité créée en mars 1944 et en formation.
- 13e Brigade de frappe prolétarienne Rade Koncar (commandant Rade Bulat, commissaire Božo Spaček) : 684 combattants.
- 1ère Brigade de l’Armée et de la Sécurité de l'État – NKOJ (Slovénie).
- 1ère Brigade du Département pour la Protection du Peuple de Croatie – NKOJ (Croatie).

* Les trous dans la numérotation correspondent à des unités en formation ou détruites. Cet ordre de bataille n’intègre pas les unités non embrigadées et autres milices ralliées, qui peuvent représenter jusqu’à 50 % d’effectifs supplémentaires pour certaines formations.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13778
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Déc 03, 2021 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

Appendice 2
Un grand chef

« Sir Francis Ivan Simms Tuker
, 1894-1967 (Knight-Commander of the Indian Empire, Knight of the Bath, Distinguished Service Order, Order of the British Empire). Officier de l’Armée des Indes britannique. Né à Tobago, dans les Caraïbes, Tuker fait ses études au Brighton College et entre dans l’armée britannique en 1914, juste avant que la guerre éclate. Après un bref passage au Royal Sussex Regiment, le jeune sous-lieutenant est détaché au 2nd Gurka Rifles le 10 octobre 1914, alors que cette unité sert dans les Flandres. Cette affectation auprès des redoutables soldats népalais le suivra tout au long de sa vie.
Tuker combat avec les Gurkas tout au long du premier conflit mondial : en Egypte, en Perse et en Mésopotamie, servant avec honneur jusqu’à la chute de Bagdad en 1917. Ayant déjà exercé les fonctions de capitaine par intérim au printemps 1916, il est promu officiellement lieutenant le 17 août 1917, puis capitaine le 14 janvier 1918 – une promotion à titre rétroactif pour les trois dernières années !
Après le conflit, il reste au 2nd Gurka, désormais composante de la North Persian Force, et participe à de nombreuses expéditions punitives face aux tribus de la région telles que les Kuki. Puis il rejoint le Staff Collège de Camberley en 1925 et 1926, ce qui lui permet de passer major le 14 janvier 1932, puis lieutenant-colonel le 1er février 1937. Il retourne alors à nouveau au 2nd Gurka et commande le 1er Bataillon. Pour ses actions au Waziristan (nord du Pakistan), il est cité à l’ordre des armées en février 1938 et se voit décerner l’OBE.
Le 27 octobre 1939, alors que la Deuxième Guerre Mondiale a commencé, Tuker est promu colonel – encore une fois avec trois ans de rétroactivité. Il devient directeur de la formation militaires aux Indes, puis prend le commandement de la 34th Indian Division le 1er octobre 1941 en tant que général de brigade à titre provisoire – mais il agit dans les faits comme major-général. Le 30 décembre 1941, il rejoint finalement la 4th Indian Division (qui comprend le 9th Gurka Rifle), alors que cette unité se prépare à débarquer dans le Péloponnèse.
Promu major-général (à titre provisoire le 1er octobre 1942, à titre définitif le 31 mai 1943), Francis Tuker conduit la 4th Indian durant toute la campagne des Balkans, des chemins escarpés de l’Arcadie jusqu’aux froides plaines du Danube, en passant par les très rudes combats menés en Macédoine yougoslave lors de l’opération Market (où son unité se distingue lors de la prise de Monastir). Pour ces actions, le général est proposé pour l’Ordre du Bain.
Puis, alors que la VIIIth Army prépare l’opération Plunder durant l’hiver 1944, Francis “Gertie” Tuker tombe gravement malade – une rechute de paludisme qui manque lui être fatale. Hospitalisé du 12 mars au 2 septembre 1944, il ne participe pas à la fin de la guerre en Europe – mais il est toutefois nommé chevalier de l’Ordre du Bain le 5 août 1944.
En janvier 1945, il sert de nouveau l’Empire britannique en tant que commandant de l’Armée de Ceylan, puis commandant par intérim du IVth Corps Birman en juillet 1945, dans les derniers jours du conflit.
Le major-général commande ensuite le district de Lucknow (Uttar Pradesh). Il est fait chevalier de l’Empire britannique le 21 janvier 1946 et il est promu lieutenant-général le 15 novembre 1946. Il assistera à l’accession de l’Inde à l’indépendance en tant que chef de l’Indian Eastern Command.
Il prend sa retraite le 15 avril 1948 et meurt dans la discrétion en Cornouailles le 7 octobre 1967, après avoir écrit plusieurs ouvrages d’histoire militaire ou de fiction dont The Yellow Scarf, un recueil de nouvelles assez personnelles. Il est aussi l’auteur d’une étude dénommée The Pattern of War, dans laquelle il soutient – sur la base de son expérience personnelle – que la manœuvre militaire suit un modèle précis.
On trouve désormais dans la chapelle du Brighton College une plaque à son nom, à laquelle est suspendue son épée. Les Gurkhas ont tenu à rendre hommage à ce grand chef en organisant une beating retreat sur le terrain de sport de cette école.
Toutefois, Francis Tuker est encore à ce jour au cœur d’une sombre polémique consécutive aux ravages subis par la vallée de la Save lors de l’opération Plunder. En effet, le général aurait longuement étudié l’architecture locale durant l’hiver 1944, et aurait déterminé que l’action à venir ne pourrait être décisive que si l’on procédait à une destruction systématique des points d’appuis ennemis sans se préoccuper de préserver le patrimoine architectural ou la vie des civils… Il aurait alors insisté auprès de ses collègues et supérieurs pour qu’on adapte les moyens de l’offensive à venir en conséquence. Ce raisonnement, bien que d’une rudesse peu commune à notre époque, est militairement valide – le général Charles Bullen-Smith (51st Highlands) a lui-même confirmé avoir eu avec son homologue des réflexions de ce genre. Mais cela ne le rend pas pour autant responsable des événements du printemps 1944, alors qu’il était cloué sur un lit d’hôpital – au reste, lire les événements d’une guerre, même relativement récente, avec les lunettes du temps de paix, n’est pas une très bonne façon d’écrire l’Histoire. »
(Robert Stan Pratsky – Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale en Méditerranée, Flammarion, 2008)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13778
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Déc 03, 2021 12:22    Sujet du message: Répondre en citant

Appendice 3
Tito et l’URSS : le disciple fidèle et malmené

« Tito considéra chaque tournant de ses relations avec l’URSS à l’aune de son passé et de la fidélité quasi-filiale qu’il avait noué avec la Patrie des Travailleurs durant toute son existence. On peut véritablement parler de relations père-fils ou maître-disciple entre le PC soviétique et lui – une relation à la russe, souvent teintée de peur, mais qui connut aussi de véritables moments de complicité et qui permit souvent de constater la volonté du disciple de plaire au maître. C’est notamment le cas en ce début mars 1943, alors qu’il doit gérer à la fois ses négociations avec Belgrade, Moscou et les capitales occidentales… sans même parler des états d’âme de ses camarades yougoslaves.
Broz connaît bien la Russie – il y a vécu d’abord de 1915 à 1920. Une belle période : la Révolution bien sûr, mais aussi sa première femme, Polka (1), son fils Zarko (seul survivant de leurs cinq enfants et qui, en 1944, se bat héroïquement dans l’Armée Rouge), la Sibérie, la libération d’Omsk par les camarades, la taïga au clair de lune et les chevaux parmi les pins… Tout cela est sans doute resté à jamais gravé dans son cœur. Certes, les relations entre la LCY et l’URSS n’ont pas toujours été sans nuage… Mais à cette époque, l’entremise de son cher ami Dimitrov a aplani bien des obstacles. Le Bulgare lui a fait confiance et lui a permis de neutraliser définitivement l’influence d’Ivo Marić et Labud Kusovac, les “Parisiens” exilés, tous deux anciens chefs du parti. Cette insigne confiance, dans l’esprit de Tito, vaut très probablement quelques efforts ! Bien sûr, pour lui, tout n’est pas encore parfait – les apparences sont parfois trompeuses, l’activisme et le révisionnisme rôdent à tous les niveaux, nécessitant une vigilance de tous les instants. Le poids des responsabilités est bien lourd. Mais le socialisme est un processus en mouvement, dont seul le résultat importe. Les années passent, le communisme reste (2). « Le continent socialiste existe, il embrasse le sixième de notre planète et représente le début d’un processus inexorable. »
Tito estime connaitre les Soviétiques mieux que quiconque à l’AVNOJ. Il gère personnellement les relations entre la LCY et le PC-US, il sait ce qu’il faut dire à Moscou et il sait aussi ce qu’il ne faut surtout pas lui dire ! C’est pour cela qu’il cache toutes les dépêches en provenance d’URSS dans sa botte – une botte qu’il n’oublie jamais d’enfiler avant d’aller dormir (3). Evidemment, cela fait jaser… Ce vieux râleur d’Aleksandar “Leka” Ranković s’en est d’ailleurs plaint ouvertement : « Qu’est-ce que je fais là ? Quelles sont mes responsabilités si on me dissimule les dépêches de Moscou ? » Sa réponse a été sans appel : « C’est moi le secrétaire général du Parti. J’ai le droit de décider ce dont je dois vous informer, toi et les autres. »
Dans l’esprit du Croate – sinon dans celui de ses camarades – tout est clair. Et notamment la raison de l’absence de soutien matériel soviétique, jusqu’à récemment. Il ne faut pas y voir une impossibilité technique ou un sordide calcul politique, mais bien une preuve de défiance. La vérité, c’est que la LCY a encore tout à prouver. Elle sort d’une période noire : celle des années 30. Pendant des années, avant même de prétendre lutter pour la Révolution, il a fallu combattre le sectarisme et neutraliser les trotskystes. Le camarade Dimitrov s’en souvient, Đilas, Ranković et même Kardelj devraient s’en souvenir aussi !
Tito, en tout cas, s’en souvient sans doute encore comme si c’était hier – un souvenir brûlant en vérité.
………
En 1937, après bien des efforts, “Walter” (son nom de guerre d’alors) avait réussi à mettre un terme à la direction du Parti de l’étranger, qui menait assurément la Ligue à la dissolution. Les Parisiens décadents n’avaient plus le droit de se mêler des affaires internes de la LCY. Cette manœuvre était sans doute salutaire, mais il n’avait demandé l’aval de personne, compte tenu de l’urgence ! Ensuite, pour mieux convaincre Moscou que la Yougoslavie avait encore un intérêt – le PC polonais était déjà purgé et proche de la dissolution – il avait provisoirement pris la tête du Parti et tout était allé très vite. Rénovation des relations entre dirigeants et membres du Parti. Coordination des actions des principaux centres (Belgrade, Zagreb et Ljubljana). Création d’un comité militaire destiné à organiser un embryon d’armée. Stages spéciaux pour les étudiants. Intensification de la propagande et de la vente de journaux – bien utile pour financer les activités de la Ligue, en l’absence de tout subside de Moscou ! Bref, rétablissement d’une activité politique digne du Komintern.
En 1938, il semblait bien que “Walter”-Broz eût, selon ses propres termes, « sauvé la Firme » (4). Le 3 janvier, une commission avait été nommée au Komintern. Composé de Pieck l’Allemand, Kolarov le Bulgare et Manuilsky l’Ukrainien, elle devait « étudier la situation » et décider de valider – ou non – tout ce que “Walter” avait fait. Broz avait donc été invité à Moscou pour défendre son bilan… mais il n’y était arrivé qu’après de sacrés désagréments ! Deux mois, du 14 juin au 24 août 1938, à patienter à Paris ! Tout ce temps à la merci d’un coup de surin serbe, d’une arrestation de la police française (sur les dents en raison de la visite du roi Georges VI), et sans pouvoir compter sur personne et surtout pas sur les mous du PCF ! Evidemment, Marić et Kusovac avait dit du mal de lui : « C’est un trotskyste, le Parti est en plein chaos ! » Foutaises, ils appelaient chaos sa réorganisation ! Il avait fallu l’appui d’un Slovène de confiance, Josip Kopinič, ancien conseiller de la Marine républicaine espagnole qu’il avait connu autrefois, pour que le NKVD accepte finalement de lui délivrer son visa. Il ne le savait pas encore, mais ce qui l’attendait à Moscou était un véritable traquenard.
Sur neuf cents camarades de la LCY en territoire soviétique, huit cents avaient déjà été arrêtés avant même qu’il soit descendu de l’avion – il n’était même pas au courant. Une nuit plus tard, il se présentait au siège du Komintern pour lanterner quatre heures durant avant qu’on daigne enfin le recevoir. Et là, il s’était retrouvé face à un comité présidé par trois Bulgares résolument hostiles qui lui avaient fait subir un feu roulant de questions – un peloton d’exécution par anticipation. Que faisait dans le parti ce Boris Kidrič, fils de capitaliste ? Ou Ivo Lola Ribar, engeance de parasite et dont le père était franc-maçon ? Pourquoi le NKVD avait-il trouvé autant de traîtres dans les rangs de la LCY ? Comment cette dernière prétendait-elle financer ses activités sans l’appui de Moscou ? Avec l’argent de la police yougoslave ? A propos d’argent, comment le camarade Broz entretenait-il le luxueux train de vie qu’il affichait ? Et cette Herta Haas, qu’on disait si proche de lui – n’était-elle pas une agente de la Gestapo ? Et ce convoi d’aide destiné à l’Espagne républicaine, mais qui n’avait pas dépassé le Monténégro – n’y avait-il pas sabotage délibéré de sa part ?
On imagine volontiers que ce n’était pas l’accueil que le futur Tito attendait. Face à ce déluge de critiques et d’accusations gravissimes (surtout en URSS et en 1938 !), il avait eu bien du mal à faire front, évoquant avec maladresse son souhait de ne pas apparaître, avec ses hommes, comme « des mercenaires du Bolchevisme », donc de ne pas dépendre des subsides de Moscou. Finalement, la commission avait conclu que “Walter” devait reconnaître sa responsabilité dans les échecs de la LCY et être démis des fonctions qu’il s’était arrogées. Le poste de secrétaire du Parti reviendrait à son adversaire monténégrin Petko Miletić ou à un certain Dimitrev, un capitaine bulgare inconnu des Yougoslaves. L’héritage de “Walter” serait ensuite rapidement « liquidé » – un terme qui se passait de commentaires.
A ce moment, il semblait bien que Josip Broz allait disparaître à jamais dans les oubliettes de la Loubianka. Mais c’était compter sans le soutien du fidèle Dimitrov – mais aussi de Manuilsky et du chef du NKVD, Trilisser, qui soutinrent le Croate et lui évitèrent une « liquidation » fatale. Evidemment, il dut faire son autocritique et dénoncer ses anciens camarades arrêtés avant lui. C’était ce qu’on attendait de tout bon communiste. Il savait toutefois que le couperet n’était pas passé loin… La confiance de Dimitrov avait été décisive – mais même si le chef du Komintern œuvrait pour le confirmer dans ses fonctions à la tête du Parti, il ne pouvait pas tout pour le protéger.
Le reste de son séjour en URSS avait donc été épouvantable. Hébergé chez Karaivanov, un ami Bulgare (et un agent du NKVD), Broz enchaîna les nuits d’angoisse (5) avant sa réhabilitation officielle à la réunion du 17 septembre 1938 – laquelle lui donna globalement quitus de sa gestion. Mais ses ennuis n’étaient pas terminés pour autant !
Devant justifier d’une activité dans l’attente de la décision du Komintern à son sujet et d’un visa pour rentrer pour en Yougoslavie, qui n’arrivaient ni l’un ni l’autre, le camarade Walter finit par s’atteler, sur ordre et avec ses compatriotes Vladimir Ćopić et Kamilo Horvatin, à la traduction en serbo-croate d’un petit ouvrage intitulé : Histoire du Parti Communiste (bolchevique) d’URSS – Court abrégé. Le livre avait été rédigé par Joseph Staline lui-même. Autant dire que chaque mot, chaque ligne, chaque tournure de phrase devait être pesé sur la plus fine balance, comme les paroles du Christ traduites par un réactionnaire catholique particulièrement traditionnaliste. Hélas, ce modeste travail, assez mal payé, devait être fatal aux collègues de Broz – Ćopić fut arrêté par le NKVD, le 3 novembre à l’hôtel Lux, sous les yeux de Tito ; Horvatin suivit peu après – tous deux pour trotskysme. « Ils l’ont emmené de nuit… » Bien sûr, il refusa de témoigner contre eux – enfin au début, car les attaques se dirigèrent très vite contre lui. Encore un coup des Parisiens, appuyé cette fois par les accusations du Juif hongrois Dragan Müller, des Editions Ouvrières pour l’Etranger : les trois Croates auraient introduit « des formulations trotskystes » dans le chapitre IV, consacré à la dialectique matérialiste. Circonstance aggravante : dans sa naïveté, Broz s’était empressé de dépenser une partie de son salaire de traducteur dans une bague ornée de brillants très capitaliste. Nouveau péril mortel, nouvelle commission de contrôle… La hache tomba encore une fois à côté de sa tête, grâce à Josip Kopinič (6).
A l’automne 1938, c’était les élections en Yougoslavie et le régime de Milan Stojadinović paraissait bien fragile – il était temps de rentrer. Et pourtant, Broz dut encore patienter jusqu’à la fin de l’année pour obtenir la lettre de recommandation de V. P. Kolarov (du Komintern), suggérant d’approuver la nomination d’une nouvelle direction temporaire de la LCY, d’assigner à cette dernière une aide financière et de subordonner définitivement à son autorité toutes les parutions (dont la revue Rundschau, tenue par l’ancienne direction…). Le camarade Walter avait presque ce qu’il était venu chercher.
Mais il devait encore subir une dernière mise sous pression, de Dimitrov lui-même ! Le 30 décembre 1938, il lui avait asséné, bien calé derrière son bureau : « Votre travail est tout à fait insignifiant ! Il est même pourri ! Cela ne peut pas continuer de la sorte. » Broz avait alors bâti un projet de nouvelle direction, où ses camarades occupaient une bien plus grande place que lui…
Puis, le 5 janvier 1939, surprise : la lumière soudain. Dimitrov lui annonça qu’il était nommé secrétaire de la Ligue. Une nomination stupéfiante, mais qui n’avait vraiment rien d’une bénédiction. Comme le lui expliqua Dimitrov, dans un accès de sincérité : « Tu es le seul qui reste, c’est la dernière chance de la LCY. Ou tu réussis à régler [la situation] ou tout sera dissous comme en Pologne. Ils ont tous été arrêtés. Des gens pour qui j’aurais mis ma main au feu ! »
Le futur Tito n’avait pas d’ambitions – enfin pas des ambitions aussi élevées ! Et la perspective d’une dissolution de la LCY lui arracha cette profession de foi : « Je promets de laver la tâche qui souille le Parti. » En réponse, Dimitrov eut une grimace : « Surtout, ne vous vantez pas trop vite ! »
En effet : Tito avait encore dû attendre pour répondre à de nouvelles accusations de Manuilsky sur cette histoire de convoi pour l’Espagne. L’autocritique ne suffisait pas sur ce dossier… Le temps que le comité des cadres du Komintern instruise l’affaire et tranche – pas totalement en sa faveur d’ailleurs (7) – on avait encore perdu deux mois. Le NKVD faisait traîner son visa, toujours à l’affût d’une dénonciation. Il fallut que Dimitrov lui-même s’en mêle et en appelle à Beria pour que le camarade Walter obtienne enfin le droit de quitter le Paradis des Travailleurs. Sans aller plus haut tout de même – comme Tito l’avait jadis dit à son ami Karaivanov : « Il vaut mieux que Staline ignore mon existence. »
………
Cinq ans ont passé et la LCY a bien grandi. Elle semble même désormais crédible et reconnue du Vojd lui-même. Mais en y repensant, même en 1944, Tito “Walter” a sans doute encore l’estomac noué. « A Moscou, ils m’ont testé de toutes les manières possibles. » Pour lui, il est évident que ses camarades ne comprennent pas à quel point ils sont tous passés près de la liquidation. La Ligue a gagné quelque légitimité à exister – mais il lui reste encore à se montrer digne de son rang.
Car Moscou continue à tester les camarades yougoslaves – ils marchent sur une corde raide entre défaite et déviationnisme. Un faux pas et ils tombent d’un côté ou de l’autre. Seul Tito saura guider ses camarades vers l’avenir radieux… Heureusement que Staline a pour lui bien plus de considération qu’en 1938 ! »

(Robert Stan Pratsky, Tito, une vie entre ombres et lumières, Editions Le Club, 2008)

Notes
1- Pelagija “Polka” Belousova, de douze ans sa cadette, épousée à l’âge de 15 ans et qui l’a accompagné à son retour en Yougoslavie. En 1928, constatant qu’il n’y avait plus de place pour elle dans la vie de son époux (qui, de surcroît, allait être emprisonné pour activisme), elle retourna en URSS. Ils divorcèrent officiellement en 1936, mais l’ombre de son premier mari allait poursuivre longtemps la malheureuse jeune femme. En 1938, elle fut incarcérée par le NKVD et condamnée pour « sabotage de l'introduction du socialisme en URSS ». Libérée en 1941, elle sera arrêtée de nouveau en 1948, otage des tensions entre Staline et Tito ! Finalement libérée en 1957 sur l’ordre direct de Nikita Khrouchtchev, elle ne pourra jamais ni quitter le pays, ni même retourner à Moscou.
2- Tito, en vrai communiste, gardera toujours une grande affection pour l’URSS, même aux pires moments de ses conflits avec Staline. En 1952, à un de ses généraux qui pestait contre « la trahison russe » et le pressait de rompre définitivement avec Moscou, il rétorqua sèchement : « Chaque loup a sa tanière qu’il n’abandonne jamais. Il en est de même pour moi ! » Et le diplomate Veljko Mićunović, ancien compagnon de lutte et ambassadeur à Moscou de 1969 à 1971, devait même affirmer que le maréchal avait préféré rédiger son testament à Moscou plutôt qu’à Belgrade, tant il se méfiait de ses compatriotes !
3- Après la guerre, la botte sera remplacée par trois coffres-forts à Belgrade, Brioni et Split.
4- Extrait d’une lettre adressé à Dimitrov le 1er mars 1938 : « En ces temps troublés, il est difficile de travailler sans aide morale, politique et matérielle venant de vous. Je comprends la situation dans son ensemble et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver notre firme et remplir les missions qui sont aujourd’hui devant nous. »
5- Bien plus tard, Tito s’exprimait ainsi, lors d’un entretien confidentiel avec Vladimir Dedijer : « Une nuit chez Karaivanov – plusieurs bouteilles de vodka. A présent je comprends pourquoi les gens boivent autant en URSS. Ils boivent parce qu’ils ont peur. » Et Karaivanov, confident et ami personnel, de préciser : « Il était très sombre. Ses yeux étaient remplis de larmes. C’était à cette époque que Tito s’est fait ses premiers cheveux gris. »
6- Selon Aleksandar “Leka” Ranković, « S’il n’y avait pas eu Kopinič, il n’y aurait pas eu Tito ! »
7- Dans le rapport final, Georgi Părvanov Damjanov écrivait : « Le camarade Walter ne reconnait pas encore complètement sa responsabilité dans l’échec de cette expédition. » Un jugement bien dangereux pour “Walter”.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Europe du Sud Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4 ... 10, 11, 12  Suivante
Page 3 sur 12

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com