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Les Balkans (et la Hongrie), Mars 1944
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John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1014
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Mar Nov 30, 2021 22:55    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
John92 a écrit:
impossible de l'éditer sans faire planter la page web

Alors là, je veux bien des précisions (par MP ou mail). Idée

Maintenant ca va mieux, j'ai pu le faire mais après que Cassius ait effectué les coupes (donc inutile)
mais cette après-midi, j'ai eu des soucis avec votre soucis: des erreurs 502.
Ca n'est pas la première fois.
Avec mes autres forums/sites, RAS.
Donc je pense que le pb vient de votre site.
D'autres utilisateurs ont-ils eu ces soucis, confirmation de leur part, svp?
CDLT
Je vais court, heure du dodo
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Casus Frankie
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Messages: 13716
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MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 00:09    Sujet du message: Répondre en citant

Exact, il est arrivé d'avoir erreur 502.

Météo : ils utilisaient le système des statistiques. "quand à telle date il fait tel temps, en général, le mois suivant, il fait tel temps".
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Casus Frankie

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Hendryk



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Messages: 3204
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 07:13    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Non .. si je beugle en faisant le salut nazi un truc du style "imbbbeéeeeeeeeecile ! La science allemande est la meilleure du monde !"

Sur la base de cet indice j'aurais dit le docteur Folamour, mais personne ne lui ressemblant n'apparait dans le texte, donc je donne ma langue au chat.
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loic
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MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 07:41    Sujet du message: Répondre en citant

Erreur 502 : cela vient en effet du serveur, on ne peut pas faire grand chose, si ce n'est le signaler l'hébergeur (qui doit surveiller quand même) si cela devient trop fréquent.

Météo : forcément les statistiques en effet. Donc plutôt quelque chose comme "le mois de mars a généralement une météo très défavorable dans la région".
"Epouvantable" signifie conditions extrêmes et "tout le mois" est un peu radical aussi, il peut y avoir des périodes de répit.
Eventuellement teinté d'un peu d'humour british "pire que chez nous [en GB], c'est dire"
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Archibald



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Messages: 9243

MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 12:23    Sujet du message: Répondre en citant

Mon téléphone portable s'acharne a présenter ce forum comme dangereux, et donc a me laisser prendre la décision de me tirer une balle dans le pied - qui n'en est pas une en fait.

Pareil pour hier, petits problèmes de connections, j'étais en mode Capitaine Haddock devant mon PC...
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1014
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 12:44    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Mon téléphone portable s'acharne a présenter ce forum comme dangereux, et donc a me laisser prendre la décision de me tirer une balle dans le pied - qui n'en est pas une en fait.

Pareil pour hier, petits problèmes de connections, j'étais en mode Capitaine Haddock devant mon PC...

Merci pour le retour
Cela fait déjà quelques jours quand (qu'en?) fin d'après-midi, le site déconne (de mon PC).
A surveiller?
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 13:11    Sujet du message: Répondre en citant

Il semblerait que ce soit un défaut chez l'hébergeur (le même), car mon propre site/forum interne a parfois ce genre de messages.
Défaut de certificat, ils nous cassent les c... à force de charger en sécurité et à renouveler à tout bout de champ... Evil or Very Mad
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Finen



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MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 18:47    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
demolitiondan a écrit:
Non .. si je beugle en faisant le salut nazi un truc du style "imbbbeéeeeeeeeecile ! La science allemande est la meilleure du monde !"

Sur la base de cet indice j'aurais dit le docteur Folamour, mais personne ne lui ressemblant n'apparait dans le texte, donc je donne ma langue au chat.


Sinon je dirai le docteur Richter dans iron sky
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Déc 01, 2021 19:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bon bon tant pis. Personne connaît le major Rudol Von Stroheim, célèbre pour avoir eu un accident à base de grenade et de vampire millénaire au Mexique en 1938.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Archibald



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Messages: 9243

MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 08:34    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai cherché... Jojo's bizarre adventure... désolé, question manga, j'en suis resté a Hokuto (de cuisine) et Dragon Ball...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 14:30    Sujet du message: Répondre en citant

7 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs
Balkans
– Le mauvais temps se décale et remonte un peu vers le Nord – par contre, le ciel yougoslave reste toujours aussi désespérément bouché. Sur l’ordre direct de Montgomery, l’Air Marshall Tedder en profite pour relancer ses avions en direction de la Hongrie. Ce n’est pas l’objectif principal de Plunder ? Tant mieux – l’ennemi n’en sera que plus confus.
La 31e EB polonaise Sobiewski envoie donc ses B-25 au-dessus de Dunafölvár, une ville qui dispose d’un grand pont routier et ferroviaire enjambant le Danube, conçu par János Kossalka. Le seul ouvrage d’art à cinquante kilomètres à la ronde, très utile aux aciéries du secteur… Venant du sud, les gros bimoteurs font une passe de bombardement à basse altitude, visant les piles maçonnées et les poteaux supports du tablier bien davantage que le fragile (mais si petit) treillis métallique. Finalement, l’appui oriental reçoit une bombe de trop, craque, et l’ouvrage s’effondre dans le beau fleuve bleu. L’action n’a toutefois pas été menée sans perte : à voler aussi bas et bien que la DCA hongroise soit maigre, trois appareils sont endommagés et deux sont perdus. Le premier s’écrase dans le fleuve, sans laisser aucune chance à son équipage, tandis que le second se pose sur le ventre dans un champ sur la rive occidentale. L’équipage est fait prisonnier par les Hongrois, qui sont sidérés en découvrant l’identité de leurs assaillants : ce ne sont pas des manières entre bons catholiques ! De son côté, l’escorte fournie par la 10e EC (P) Poniatowski n’a subi aucune perte.
Dans la nuit, les Sqn 148 et 149, sur Halifax, et les Sqn 202 et 205, sur Wellington, s’aventurent jusqu’à Bratislava, visant la gare, qui joue un rôle important sur la ligne desservant Vienne, Břeclav et Budapest. Les conditions météorologiques gênent le bombardement, mais n’empêchent pas l’intervention des Ju 88 du III/NGJ 1, qui abattent trois Wellington et un Halifax. La gare et les postes d’aiguillage encaissent plusieurs bombes, mais la plupart des projectiles sont tombés en ville et il n’y a rien d’irréparable… sinon la vie de plusieurs dizaines de civils slovaques.

Bas instincts
Zagreb
– A la suite du désagréable incident survenu la veille à Stolac entre Oustachis et SS, Ante Pavelic ordonne à son vice-ministre de la Guerre, Vilko Begić, de mettre temporairement un léger frein au zèle de ses troupes et de faire tomber quelques têtes. Le tout pour la forme évidemment : il ne faudrait pas contrarier le puissant protecteur allemand, qui a besoin des Croates tant qu’ils lui sont utiles.
L’intensité des exactions oustachies va donc sensiblement diminuer aux alentours de la zone tenue par le 3. SS-GAK, avant qu’elles ne remontent inexorablement vers le nord et Sarajevo, dans le sillage du repli de la Heer.


8 mars
La campagne des Balkans
Migrations contraintes
Yougoslavie occupée
– La 20. Armee arrive enfin à destination, sous une pluie toujours battante. L’opération Buche touche au but : dans les jours qui viennent, les formations allemandes vont se passer le relais dans une humeur humide et maussade. Les partants de la 12. Armee jugent avoir supporté tout le poids des offensives alliées depuis l’évacuation de la Grèce – les arrivants, de leur côté, estiment avoir dû trop longtemps affronter seuls les difficultés de la lutte anti-partisans en Yougoslavie. Toutefois, il n’y aura aucune tension – la pauvreté du HG E ne permet vraiment pas de gaspillage !
Sur la route de Vinkovci, entre Danube et Save, le XXII. GAK (Gustav Fehn) laisse sa place au XV. GAK (Rudolf Lüters). Les deux formations étant globalement équivalentes (trois divisions plus ou moins abîmées mais expérimentées contre quatre divisions, dont une novice), le dispositif en place s’adapte sans difficulté. La 114. Jäger d’Eglseer prend la place de la 104. Jäger de von Ludwiger à Novi Sad, pour tenir ce carrefour au bord du Danube, future charnière entre les deux armées, dont l’importance vient encore d’être démontrée par son récent bombardement. A sa droite, la 277. ID de Huffmann se positionne à Irig, occupant bois et reliefs anciennement tenus par la 1. Gebirgsjäger de Lanz. Encore plus au sud, la 117. Jäger de von le Suire se répartit entre Ruma et Jarak, sur les 15 kilomètres de plaine tenus jusqu’alors par la 19. PanzerGrenadier et les deux StuG Abt qui lui sont rattachés. La zone est favorable aux assauts blindés, mais les fleuves ne laissent qu’un couloir prévisible de 20 kilomètres de large, moins par endroit. En cas d’offensive, Lüters espère donc pouvoir identifier rapidement le Schwerpunkt et dépêcher des renforts. A cette fin, il installe la 264. ID de Nake en réserve, à Sremska Mitrovica. Cette division, formée en Belgique il y a moins d’un an, n’a pas connu d’action majeure – elle est donc réputée la moins fiable du lot. Pour contrôler tout cela, Lüters s’installe à Šid, dans le château dit “russe” du XVIIe siècle où résidait Fehn.
Plus au sud, au-delà des 20 kilomètres de berges tenues (à l’abri du fleuve…) par la 4. SS-Polizei-Panzergrenadier de Bock, le XXI. GAK (Hans-Gustav Felber) cède la place au LXVIII. AK (Hellmuth Felmy). Là encore les formations sont comparables – c’est-à-dire aussi fatiguée l’une que l’autre. Les arrivants choisissent d’organiser leur dispositif sur deux points d’appui principaux, à Šabac et Koceljeva : le point de passage sur la Save et la ville d’importance la plus proche en descendant vers l’Adriatique. Pour tenir ces deux carrefours, Felmy déploie respectivement la 100. Jäger-Division (Utz), qui prend la place de la 297. ID (von Drebber) et la 173. ID (von Behr), qui relaie la 42. Jäger (Brauner von Haydringen), laquelle s’en va avec les Hornisse du Hauptmann Schwarz. Puis, pour combler les vides, le chef de corps répartit au mieux ses reliquats : la 162. ID réduite à deux régiments (von Niedermayer) va à Vladimirci, entre Šabac et Koceljeva, prenant ainsi la suite de la 118. Jäger (Kübler), une unité bien plus puissante… Et c’est pire pour l’ex-KG Lungerhausen, rebaptisé 164. ID depuis qu’il a généreusement été renforcé par un bataillon de jeunes recrues : il va prendre, à Valjevo, la place des 2. et 4. Gebirgsjäger (Krakau et Braun) ! Une grosse brigade pour défendre seule les monts donnant sur la Bosnie… Mais bien sûr, tenir la vallée de la Save est prioritaire et dans le fond, à Kaspovár, von Weichs se soucie fort peu des oustachis. Enfin, pour étoffer ses lignes et faire illusion, le LXVIII. AK positionne ses 907. et 914. StuG Abt à Koceljeva et Šabac, en défense des ponts et en soutien auprès de Lungerhausen. Seule consolation pour Felmy : Felber lui cède le contrôle (tout théorique…) du Corps de Volontaires Serbes, qui trouvera bien une utilité dans les montagnes… Quelle générosité, le général n’en demandait pas tant ! Du coup, il va s’installer à Prnjavor, snobant ostensiblement son hôte. Cette petite vexation mise à part, la transition s’effectue là aussi sans encombre, et surtout sans que les reconnaissances alliées puissent détecter quoi que ce soit.

Bas instincts
Bosnie et Monténégro
– Pendant le déplacement des 12. et 20. Armee, les crimes et sévices croates continuent, moins nombreux qu’autrefois mais faisant l’objet de rapports toujours plus détaillés qui remontent aux QG des Alliés et (c’est nouveau) des Allemands. De fait, les Croates ne cachent guère leurs exactions : le ministre Andrija Artuković va lui-même par tout Zagreb en claironnant qu’il va falloir aux armées croates des armes supplémentaires… et que la construction de nouveaux camps s’imposera bientôt. Mais même dans la SS, on commence à s’interroger à mots de moins en moins couverts sur l’avenir de cette politique.
Et en Bosnie, les colonnes croates sont dans la vallée de Trnovo, toujours plus proches de Sarajevo… Dans leur sillage, les puits débordent de corps, tandis que les rares soldats macédoniens du VMRO n’ayant pas encore déserté se joignent à la fête.

Salve d’éclairs
Balkans
– “Perun” frappe encore – le temps est toujours médiocre en Hongrie comme en Yougoslavie, mais il faut bien que les aviateurs alliés préparent l’offensive à venir. La 19e EB Gascogne (sur A-20), renforcée de deux groupes de bombardement yougoslaves fournis par la 81e EB Kosovo (sur Baltimore), bombardent la gare de Bácsalmás, à la frontière hongroise ante-bellum. L’escorte fournie par la 9e EC tchécoslovaque Bohême-Moravie n’a une fois encore aucun adversaire – faute de radar et de système de veille, l’aviation magyare ne saurait intervenir, tandis que la Luftwaffe n’en éprouve pas l’envie. Frappant sans opposition, les avions alliés ont tôt fait de réduire les installations en cendres.
Les Tchèques l’ignorent, mais leur pays n’est pas oublié par Perun. Dans la nuit, les Squadrons 15 et 104, sur Halifax et Wellington, attaquent la gare de Břeclav et ses ponts sur la Thaya, avant de s’en retourner dans la brume. La chasse de nuit, prévenue trop tard et mobilisée par un raid massif du Bomber Command Home sur le sud de l’Allemagne, ne se montre pas. Un Wellington et un Halifax sont victimes de la Flak, plusieurs autres sont endommagés. Les infrastructures, nœud de communications entre Brno, Prague, Ostrava, Katowice, Brastislava et Vienne, sont gravement endommagées – et le pont ferroviaire encaisse plusieurs near miss qui secouent son tablier sans pour autant le détruire.

Manœuvres obscures
Lukavec (Etat indépendant de Croatie)
– Après une longue période de gel liée à l’absence d’intérêt des services diplomatiques occidentaux envers leur démarche, les conjurés oustachis rouvrent dans la discrétion de nouveaux pourparlers avec les services secrets britanniques. En effet, à Londres, on s’interroge désormais sur la solidité du NDH, dont l’armée semble prendre une place de plus en plus importante dans le dispositif allemand, mais qui pourrait bien en être le point faible.
Le front des Balkans n’a jamais été prioritaire en termes de moyens, sinon d’ambitions. Et faute de pouvoir mettre les premiers en accord avec les secondes, Churchill paraît ouvert à toute discussion. Une révolution de palais à Zagreb, peut-être appuyée par un débarquement en baie de Rijeka, pourrait bien mettre à bas le régime de Pavelic… Quels seraient alors les réactions de chacun ? Existe-t-il une alternative à Pavelic en Croatie, sous la forme d’un régime prêt à ordonner une capitulation face aux armées alliées, faisant ainsi s’effondrer le flanc droit de l’Axe ? Et si d’aventure un tel régime existait, serait-il en mesure d’interrompre rapidement les exactions en cours sur son territoire et à mettre hors d’état de nuire leurs auteurs ?
A toutes ces questions, Mladen Lorkovic est prêt à donner une réponse positive. Quitte pour cela à tordre un peu la vérité et à exagérer ses moyens, sans même parler du fait qu’il envisage bien plus volontiers d’exiler le Poglavnik en Suisse que de le faire fusiller… Mais c’est un détail, car il déjà bien du mal à être crédible auprès de ses interlocuteurs. Et les pourparlers de se poursuivre dans une certaine stérilité.

Les sept sceaux
Une église dans la banlieue de Zagreb
– Les Britanniques l’ignorent – mais à l’instant même où Lorkovic s’entretient eux, le général Fedor Dragojlov, de la Garde nationale croate, prend contact avec les envoyés du gouvernement royal yougoslave, dépêchés par Momčilo Ninčić. Le contact, pour difficile qu’il soit bien sûr au premier abord, n’est pas aussi rugueux qu’anticipé. En effet, le chef d’état-major croate a une caractéristique très inattendue pour un membre de l’armée du NDH : il est orthodoxe ! Et de surcroit, il a déjà eu l’occasion de discuter longuement avec les Tchetniks du défunt général Mihailovic, à l’époque où il était question pour les Oustachis de partager la Bosnie avec eux.
Comme chacun sait, la démarche n’avait pas abouti à l’époque. Mais contre toute attente, l’accord en question reste valable. Il est presque sur la table en vérité. Et avec l’aide du vice-ministre des Affaires étrangères croate Vjekoslav Vrančić (un ami de Mladen Lorkovic…), il n’est peut-être pas impossible d’aboutir à une forme d’arrangement avec le duo Ninčić – Živković, qui permettrait tout à la fois de réconcilier les Slaves et de combattre les communistes, sur le dos de la minorité musulmane bien évidemment…

Autres opportunistes
Krško (Slovénie) –
Pendant que tout ce petit monde complote chacun dans son coin sans que Pavelic paraisse s’en rendre compte, Ernest Peterlin, de la Domobranci, prend contact par radio avec les services militaires alliés, pour discuter de son éventuel comportement si d’aventure les forces alliées débarquaient en Adriatique.


9 mars
La campagne des Balkans
Migrations contraintes
Yougoslavie occupée
– Le passage de relais entre 20. Armee et 12. Armee se poursuit sous une pluie battante, protectrice mais qui n’accélère pas le mouvement. Le général Felmy s’en inquiète – étant lui-même général d’aviation, il est bien placé pour savoir que la puissance des forces aériennes alliées n’attend qu’une éclaircie pour se déchaîner ! Voyant ses Landsers pousser leurs camions dans la boue, il ne peut que commenter : « C’est encore pire sur l’Ostfront, à ce qu’on dit… Mais ça ne me console pas ! Où sont les fameux véhicules tout-terrain promis par Berlin ? »
En effet, à l’occasion d’une de ses permissions en Allemagne, Hellmuth Felmy a bien vu aux actualités les fantastiques véhicules que produit désormais le Reich : Schwimmwagen, Touwagen, chars amphibies … Mais où sont-ils ?

Bas instincts
Bosnie et Monténégro
– Dans les zones confiées aux Oustachis, le carnage continue, à peine ralenti par la pluie. Mais une nouveauté trouble les réjouissances croates : à partir du vaste no man’s land qui s’étend entre Serbie, Kosovo et Bosnie, dégarni par le repli allemand et très imparfaitement tenu par Zagreb, les forces de l’AVNOJ lancent des coups de main pour tester leurs adversaires. Désormais seules, les nouvelles unités du NDH ne font pas toujours le poids… Ainsi, à Priboj, une colonne de la 2e DI Vrbaska est violemment prise à partie par la 29e Division d’Herzégovine (Vlado Segrt et commissaire Dragisa Ivanovic), renforcée d’éléments de la 6e Brigade de frappe prolétarienne de Bosnie-et-Herzégovine (Vojo Ljujic et commissaire Cvijetin Mijatović). Le colonel Mirko Greguric est contraint de rappeler ses troupes, qui se replient en désordre.
Devant ces mauvais augures, le général Slavko Štancer ordonne la reconcentration de ses forces avant toute nouvelle action. Inutile de disperser ses précieuses unités pour une simple chasse à l’orthodoxe, la confrontation avec les Rouges est pour bientôt et il convient d’économiser les munitions. Une difficulté à la fois donc – et Andrija Artuković de pester contre cette faiblesse insigne, liée à l’absence de véritable soutien de la part du Reich.

Salve d’éclairs
Balkans
–Dans les cieux, les Alliés continuent d’appuyer de leur mieux là où ça fait mal. Cette fois, c’est au tour des Grecs de fournir l’effort. Les Boston du 232nd Wing (dont deux des trois squadrons sont grecs), escortés par les Bucéphale du 244th Wing (Sqn 335, 336 et 337), attaquent le pont ferroviaire de Baja sur le Danube. Bien que fortement protégé par une DCA qui abat quatre assaillants, l’ouvrage ne peut résister à pareille débauche de moyens et s’effondre dans les flots. Prévenus sur le tard du drame qui se joue, la Magyar Királyi Honvéd Légierő arrive très en retard sur les lieux : les assaillants sont repartis. Les mauvaises langues diront que ces lâches d’aviateurs l’ont fait exprès – pourtant, monter dans un vieux MAVAG pour aller affronter les puissants Tornado nécessite à n’en pas douter un courage certain.
Un courage au moins aussi grand que celui des pilotes du Sqn 227, sur Mosquito, partis d’Italie sous la pluie pour survoler la Slovénie, remonter le Danube et attaquer à la nuit tombante et à la roquette le port fluvial de Vienne, à Albern et Freudenau ! Ils y surprennent au mouillage une vingtaine de barges céréalières ou pétrolières, dont douze sont incendiées et coulent dans la panique. Puis, sans prendre le temps de faire un second passage, les Wooden Wonders obliquent vers le nord, évitant largement le centre-ville avant de se diriger vers Kuchelau, l’autre rade danubienne située en amont du fleuve. Ce faisant, ils passent au-dessus de voies ferrées dont les défenseurs sont alertés – deux gracieux bimoteurs prennent feu et percutent la planète sans laisser la moindre chance à leurs équipages. Les survivants se vengent en mitraillant copieusement les esquifs surpris à Kuchelau.
Plus tard dans la nuit, c’est au tour des heavies des Sqn 148 et 149 et du Sqn 202 de se frotter à l’ennemi en allant bombarder la gare de Maribor, en Slovénie. Malgré les mauvaises conditions météorologiques, le raid est mené à bien sans perte – les Slovènes n’ont pas beaucoup de DCA… La gare, située en plein centre-ville, subit des dommages considérables, et plus de 200 personnes sont tuées aux alentours.
Deux jours plus tard, les B-17 du 5th Bomber Wing (15th Air Force) viendront à leur tour bombarder les usines de moteurs de la cité, sous la protection des P-51 du 81th FG – la première occurrence d’une longue série. A la fin de la guerre, Maribor sera détruite à 50 %, 617 civils auront trouvé la mort et on dénombrera plus de 5 000 sans abris. Par chance, les camps de prisonniers alliés situés en périphérie de la ville n’auront pas à subir de dommages directs – cependant, une dizaine de soldats britanniques capturés en Grèce connaitront une fin tragique lors des opérations de déblaiement des voies, par la faute d’un projectile non explosé.


10 mars
La campagne des Balkans
Jusqu’ici tout va bien !
Pristina
– Voilà un mois qu’on ne signale pas de véritable incident dans la vallée des Merles. Le mois de février a été calme : les Partisans communistes ne sortent plus guère d’Albanie, les ballistes se tiennent tranquilles et tentent de se faire oublier, les civils peuvent tenter de vaquer à leurs occupations sans risquer une balle perdue… bref, le Kosovo semble en passe de retrouver un semblant de vie quotidienne normale.
Dans la 2e Armée française, on sait bien que par ici, les apparences peuvent être trompeuses. Qui sait si, au creux d’une vallée obscure, les membres de tel ou tel clan n’affûtent pas les surins qu’ils utiliseront à la première occasion pour poignarder leurs adversaires ? Mais en ce moment, le souci principal de Sylvestre Audet est le 2e CA grec, qui doit quitter la région pour monter en ligne et se déployer pour Véritable. A son grand soulagement, le général Papadopoulos transmet sans trop de difficulté son secteur au général Jouffrault. A la 192e DIA de le prendre en charge, avec l’aide de la division tchèque d’Alois Liška.
Alors qu’il observe les soldats grecs faire leur paquetage, le Français commente : « On croirait qu’il y a dans ce fichu pays une malédiction ancienne qui pèse sur tout un chacun. » Il ne croit pas si bien dire : en 1389, le prince serbe Lazar a maudit les Serbes qui avait refusé de répondre son appel à lutter contre les Ottomans. Et d’ailleurs, son anathème est toujours inscrit sur le monument de Gazimestan, où a eu lieu la bataille, à une poignée de kilomètres à peine du cantonnement de la 192e DIA (4).
« Quiconque est Serbe et de naissance serbe,
Et de sang et d’héritage serbes
Et ne vient pas se battre au Kosovo,
Qu’il n’ait jamais de progéniture née de l’amour,
Ni fils ni fille !
Que rien ne pousse que sa main sème,
Ni vin jeune ni blé blanc !
Et que sa progéniture soit faible tant qu’il lui en reste une ! »


Salve d’éclairs sur Budapest
Balkans
– “Perun” poursuit son œuvre de destruction en Hongrie, faute d’un climat favorable au-dessus de la Yougoslavie. Aujourd’hui, la capitale magyare subit un raid massif : la 23e EB française Bretagne (sur B-25), venue de Corse, et le Sqn 69 (sur Beaumont), venu d’Italie, attaquent les ponts de la ville ! De plus, les Beaufighter du Sqn 39 (venus d’Italie) patrouilleront toute la journée en aval du fleuve, coulant deux barges et mitraillant sans pitié tous les esquifs rencontrés. Cette action spectaculaire répond à trois objectifs : bien sûr, gêner le transit traversant le Danube et décourager toute navigation sur le fleuve, mais aussi frapper les esprits afin de pousser le régime Horthy à davantage de souplesse dans les négociations en cours.
Cette fois, la cible est d’importance. Elle est de surcroit politique : qui peut avoir confiance dans le régime si son aviation n’est même pas capable de défendre Budapest ? La Magyar Királyi Honvéd Légierő relève donc courageusement le gant et les Bf 109 G de l’escadron 2/1 (lieutenant Miklós Scholtz), basés à Ferihegy, décollent. Ils sont suivis des MAVAG du 1/1, à Szolnok, quand les contrôleurs installés dans les grottes du mont Gellért, affolés, détectent un raid américain arrivant du sud. C’est la 15th Air Force, qui vient pour les usines d’aviation de Szigetszentmiklós…
Les Beaumont arrivent en suivant le fleuve, sous les regards sidérés des Budapestois, qui n’ont guère tenu compte des sirènes d’alertes… On n’a pas vu de raid sur la capitale magyare depuis 1942, et encore, c’était d’inefficaces tentatives soviétiques ! Ils touchent en premier le pont Miklós Horthy, à structure en voûtes métalliques. L’ouvrage presque neuf (inauguré en 1937) encaisse au moins trois impacts directs, qui endommagent gravement son tablier avant que sa travée centrale s’effondre totalement. Les derniers Beaumont poursuivent ensuite vers le nord et s’attaquent au pont Szabadság, qui avait eu l’honneur d’être baptisé par l’empereur François-Joseph en 1896 (5). Les valeureux Turul, faucons de la mythologie hongroise, restent bien perchés sur leurs globes et les piliers du pont, alors que les structures réticulées de l’ouvrage sont ravagées par les explosions – le tablier vacille mais tient bon. Cependant, le Szabadság étant proche du centre-ville, la DCA disposée sur les quais est plus nombreuse et deux Beaumont sont atteints. Le premier, trainant derrière lui un long panache noir, va se poser sur le ventre près de la citadelle du mont Gellért sans faire trop de dégâts (mais les membres de son équipage sont gravement blessés), tandis que le second explose sous les impacts. Les autres appareils passent en vrombissant au-dessus du pont Erzsébet avant de virer vers l’est, croisant les Français qui arrivent…
En effet, les B-25 de la Bretagne se sont divisés en trois groupes qui traversent la ville d’est en ouest, frappant les ponts Erzsébet, Lánchíd et Margit. Tous encaissent des impacts directs ou indirects. L’élégant pont suspendu Elizabeth voit ses suspentes se rompre les unes après les autres dans un bruit sec avant d’aller fouetter l’air. Le portique ouest se contorsionne, enveloppé de lanières de métal, avant de finalement s’effondrer dans les flots. Le portique est, par contre, reste relativement intact – il était moins exposé aux projectiles, ses câbles ont moins souffert. Le pont aux Chaînes, immédiatement au nord, a plus de chances. Ses lourds portiques en pierre encaissent plusieurs near-misses qui secouent les poutres métalliques sans dégât irrémédiable. Cet ouvrage historique, symbole identitaire hongrois gardé par des statues de lions depuis 1852, reste orgueilleusement debout ! Le pont Marguerite n’a pas cette chance. Sa structure métallique est française, typique de certains ouvrages parisiens ; il relie les deux rives du Danube à l’île Marguerite, verdoyante île de la Cité magyare. Les Budapestois se préparaient à la fête nationale du 15 mars qui devait en partie être célébrée sur l’île… Le tablier de la section Est s’effondre en partie, dans les cris et la stupeur, emportant avec lui un tramway qui passait avec 52 passagers ! Les statues du Français Adolphe Thabard sont ainsi les témoins silencieux de l’un des premiers (et nombreux) drames que va bientôt connaître la capitale hongroise… Enfin, le pont Árpád, le plus au nord, est inachevé – sa construction est suspendue depuis 1942. Il ne subira donc pas d’attaque – correctement identifiée, la cible a été jugée sans intérêt.
La DCA réagit avec rage alors que les assaillants passent devant les collines de la ville, où se trouvent les principaux ouvrages de défense de la ville. Un bimoteur s’incline lourdement vers la gauche avant de s’écraser dans le quartier de Sashegy, faisant trois autres victimes. Mais où sont nos avions ! se lamentent les artilleurs.
Ils l’ignorent, mais les Bf 109 hongrois ont bien tenté d’agir. Cependant, ils sont tenus très occupés par la 39e EC, au-dessus de Pécel, non loin de là. Parmi les combattants de ce féroce combat tournoyant, nous trouvons le commandant Le Gloan, aux trousses d’un malheureux adversaire, qui se débat comme une mouche tentant de sortir de la toile de l’araignée – une manœuvre bien illusoire. Bien couvert par Goujon, son ailier du jour, le chasseur au masque africain s’approche de sa proie qui virevolte dans son collimateur. Finalement, le Messerschmitt s’inscrit parfaitement dans le cercle et le Bouclier de la Méditerranée presse le bouton sur son manche – l’appareil aux croix blanches sur carré noir bascule alors sur le dos en vomissant flammes et fumée. Son pilote peut toutefois sauter et, suspendu à son parachute, aura la surprise de voir son vainqueur tourner un instant autour de lui. « Un de plus – 22 ! se dit-il. Encore quelques mois de guerre et je reprends ma place en tête du palmarès ! » Le combat a fait d’autres victimes : trois Hongrois (deux pilotes tués) contre un Français (un autre NA-92, endommagé, sera détruit à l’atterrissage – pilote blessé).
Mais la capitale hongroise n’en a pas encore fini avec l’aviation alliée : alors que la première vague d’assaillants se replie, la 31e EB polonaise (sur B-25) arrive de l’ouest, à moyenne altitude. Elle frappe le dépôt ferroviaire de Békesmegyer, dans la banlieue nord, sans autre opposition qu’une DCA qui lui coûte un appareil détruit et deux endommagés.
Plus au sud, les Liberator des 97th et 376th BG laminent sans opposition les usines de la Dunai Repülőgépgyár (Compagnie aéronautique du Danube), qui fabrique sous licence des Bf 109 et des chasseurs lourds Me 210 (6). Les lourds MAVAG qui tentent de les défendre ne peuvent rien faire, vigoureusement tenus à l’écart qu’ils sont par les P-38 du 14th FG, qui en abattent deux sans pertes. Cependant, l’escadron de protection de l’usine, le 5/3 sur Bf 109, intervient de son côté et réussit à détruire deux B-24 pour la perte de trois des siens. Puis Américains et Français se retirent enfin, laissant les Hongrois pleurer leurs morts et estimer les dégâts.
Au soir du 10 mars, c’est une Budapest secouée et choquée qui observe les incendies et décombres qui parsèment le cours du Danube. Les conséquences de ce raid seront réelles pour le gouvernement. Cependant, il n’y aura pas de raid cette nuit – les formations de bombardement nocturne, très sollicitées ces derniers jours, ont droit à une pause qui entretiendra par ailleurs le doute chez l’adversaire.

Aviation de seconde ligne
Croatie
– Alors que la situation parait se stabiliser sur le terrain, la Zrakoplovstvo Nezavisne Države Hrvatske (l’aviation croate) met à profit la moindre éclaircie pour s’entrainer et ravitailler les garnisons les plus isolées de Bosnie. L’essentiel de cette tâche est assuré par les Saiman 200, de petits biplans très utiles, mais moins cependant que… les torpilleurs Fieseler 167 ! Solides, d’une bonne capacité d’emport (des conteneurs sont accrochés à la place de la torpille prévue par la Kriegsmarine), ces appareils conçus pour les porte-avions ont de surcroît le bon goût d’atterrir court, très court même (moins de 100 mètres dans des conditions idéales).
Mais, pour Vladimir Kren, le ravitaillement en carburant reste encore bien trop parcimonieux et les conditions météo bien trop mauvaises pour espérer former correctement ses pilotes. Ceux-ci risquent donc de connaitre des jours difficiles au printemps prochain… Inquiet, le général envisage désormais de solliciter des Allemands, par l’intermédiaire de Pavelic bien sûr, le rapatriement de la Légion Aérienne Croate (Hrvatska Zrakoplovna Legija – Kroatische Legion Luftwaffen). Cette formation combat actuellement sur Bf 109 G en tant que 15. Staffel (Kroat)/JG 52 sur le front de l’Est, où elle multiplie les victoires ! Leur commandant, le major Franjo Džal, ne tarit pas d’éloges sur ses pilotes, qui taillent des croupières aux Rouges. Le meilleur d’entre, le nadporucnik (lieutenant) Mato Dukovac, affiche un palmarès impressionnant de 31 victoires, et il est suivi de très près par un autre nadporucnik : Cvitan Galic, 25 victoires ! Bon, aux dernières nouvelles, Dukovac est en convalescence après un petit atterrissage forcé dû à la rencontre d’un MiG-3U irascible… mais nul ne doute qu’il finira bien par sortir de l’hôpital ! Mais avec de pareils pilotes, Zagreb serait bien défendue… et le Poglavnik n’aurait plus de raison de se plaindre.
Et comme la Légion Aérienne Croate comprend aussi le 15. Staffel (Kroat)/KG 3, récemment passé sur Dornier 217, son rapatriement permettrait également de muscler la force de bombardement croate et d’anticiper sur les plaintes que Slavko Štancer ne manquera pas d’émettre au printemps. Déjà que ce dernier va par monts et par vaux en ironisant sur l’intervention des Dornier 17 sur Belgrade en décembre dernier…
Oui, il faudrait vraiment récupérer ces pilotes et leurs avions. En attendant cet heureux évènement, Kren, faute de mieux, doit s’en retourner surveiller ses pauvres Do 17 E, Fiat G.50 et autres CR.42 dispersés entre Zagreb, Banja Luka, Mostar et Zadar. Ah, on lui a aussi annoncé l’arrivée d’un nouveau cadeau du Reich. Un vénérable Amiot 143 français ! C’est mieux que rien, sauf pour son équipage – n’est-il pas ridicule, en 1944, de prétendre faire voler pareille boîte à chaussures…

Le dormeur doit se réveiller
Une grotte au nord de Sjenica
– Toujours témoin muet des carnages commis par l’occupant oustachi, l’AVNOJ prend acte de l’attentisme allié comme du repli allemand hors de Bosnie. L’un comme l’autre de ces éléments arrangent Tito, qui se considère toujours comme le seul véritable défenseur du peuple yougoslave ! Après tout, cette stupide manœuvre allemande, ainsi que la faiblesse de l’armée royaliste – qui semble s’égarer au nord du pays – lui offre une occasion unique de se tailler une importante “zone libérée” (ce qu’il a certes déjà fait par le passé) mais aussi et surtout d’agir indépendamment et au grand jour pour affronter un adversaire dont il peut espérer triompher seul ou presque.
Les Partisans ont toujours constitué une force substantielle. Avec le ravitaillement allié qui va s’intensifiant, le soutien soviétique et l’évolution de la situation générale, ils représentent désormais une armée considérable. Trois cent mille hommes et femmes, motivés, encadrés et surtout avides de se venger et/ou de faire triompher la Révolution (voir appendice 1).
Ces troupes sont organisées en deux types d’unités combattantes. Les premières sont les Divisions AVNOJ, chacune regroupant trois ou quatre brigades, elles-mêmes issues des bataillons de 1941-1942. Ces divisions ont été récemment réformées sur les conseils des Soviétiques (un peu) et des Occidentaux (surtout). D’une conception privilégiant la manœuvre et l’organisation plutôt que la puissance de feu, elles regroupent les engagés courants et sont formées sur une base territoriale, qui transparaît dans leurs noms mais ne recouvre pas pour autant (en théorie…) la moindre considération nationale. Chacune d’elles représente plusieurs milliers de combattants, équipés d’armes légères et de quelques armes de soutien – mitrailleuses et (parfois) mortiers. Evidemment, la DCA, les armes antichars et les antennes médicales font défaut… Mais cette fois, il ne s’agit plus d’affronter l’armée allemande ! Et pour les diriger efficacement, ces divisions disposent toutes d’un véritable état-major, centré autour d’une trinité général - chef d’état-major - commissaire politique (ce dernier animant aussi le département politique d’instruction de la LCY).
A l’échelon théoriquement inférieur, mais en réalité à quasi-égalité dans la hiérarchie, on trouve les Brigades Prolétariennes, fortes environ 1 200 hommes chacune, répartis en six bataillons. Ces unités sont d’une nature différente : elles regroupent les communistes instruits et n’ont aucune base nationale, car elles sont clairement destinées à répandre la Révolution. Politiquement sûres, souvent bien armées et toujours sévèrement encadrées, elles représentent le meilleur outil de Tito – mais le plus fragile également. En effet, le recrutement s’y veut sélectif : la 1ère Brigade ne s’enorgueillit-elle pas de ne pas avoir de paysans dans ces rangs ? Le Parti veille toutefois à ce que cette assurance ne devienne pas arrogance : esprit d’émulation oui, esprit de classe non ! Ces brigades sont elles aussi organisées en divisions pouvant s’assembler. Elles perdent ainsi en manœuvrabilité mais acquièrent une force de frappe non négligeable.
L’ensemble de ces unités sont regroupées en corps d’armée, régionaux ou non, qui disposent le plus souvent d’une zone d’opération. Il est bien sûr question de regrouper ces corps en armées… le moment venu, par exemple après la libération définitive d’une partie significative du pays.
A ce sujet et pour finir, il convient d’évoquer les formations du Corps de défense national de Yougoslavie (Korpus narodne obrambe Jugoslavije), récemment créées par décision du NKOJ mais dont on espère qu’elles vont se multiplier : ce sont les unités qui seront en charge de la sécurité et de la protection des territoires libérés. Elles répondent directement et exclusivement à leur chef direct Aleksandar Rankovic, responsable de l’OZNA (Oddelek za Zaščito Naroda, Département de Protection du Peuple), et bien sûr au commissaire à la Défense nationale… Josip Broz. Ces formations sont pour l’instant modestes : 5 000 hommes tout au plus. Mais elles auront à n’en pas douter un grand rôle à jouer dans la destruction des forces ennemies restées en arrière et dans la formation du nouvel Etat Fédéral Yougoslave.
Broz est un professionnel de la Révolution : il sait qu’un ordre de bataille impressionnant peut se révéler un tigre de papier, ou bien inciter l’armée allemande à revenir sur les terres tenues par les seuls Croates. Il sait aussi que ses soldats, dont l’éducation politique reste parfois à parfaire, ne sont pas toujours totalement fiables, et doivent avant tout tenir la région qui leur est dévolue avant d’aller détruire les réactionnaires.
Mais Tito sent aussi que s’il ne saisit pas maintenant cette chance, la Destinée lui fermera à jamais ses bras. Et il sait que l’armée des Partisans d’aujourd’hui n’est plus celle de 1941, où même de 1942. Ses soldats ont tous juré fidélité, non pas à sa personne, mais bien à la Résistance et donc à la Révolution. Il se rappelle bien le texte de leur serment – il l’a rédigé lui-même !
« Moi, [X], je jure, en prenant place dans les rangs de l'Armée de libération nationale, que je servirai fidèlement ma Nation et son peuple et lutterai contre les occupants et les traîtres : les ennemis culturels de la liberté et des droits nationaux. Je jure que j’exercerai mes fonctions avec discipline et exécuterai consciencieusement les ordres de mes supérieurs. Je jure que je ne laisserai pas tomber l'arme de mes mains tant que notre pays ne sera pas débarrassé de ses envahisseurs et que tous ses droits et sa liberté ne seront pas garantis. Je suis prêt à recevoir n'importe quelle punition pour avoir brisé mon serment. Mort au fascisme – Liberté pour le peuple ! » (7)
Tito a donc pris sa décision : avec l’appui de Moscou (cette fois, il a prévenu les Soviétiques, qui n’ont pas trouvé de raison de refuser), il déclenchera la semaine prochaine une vaste offensive, sans consulter les Occidentaux ! Les valeureux soldats de la Révolution, qui n’ont pour véritable uniforme que le Sajkaca serbe à étoile rouge, monteront à l’assaut des traîtres croates et de leurs alliés. Et les capitalistes seront bien obligés de suivre le chef communiste, pour espérer vaincre à ses côtés. Lui, Tito, qui avait choisi par dérision le pentagramme serbe comme symbole, sera le sauveur de la Yougoslavie aux yeux du monde. Mort au fascisme, liberté pour le peuple !

Entretien avec un Oustachi
« Le major a cessé de me raconter horreurs et carnages. La bande du magnétophone continue de tourner dans le silence avec un crissement léger répondant au grincement de l’hélice du ventilateur. Une question me brûle les lèvres – une question idiote, naïve… Je la pose quand même.
– Vous n’avez jamais douté de vos actions ?
– Oh non, Monsieur. Pourquoi aurais-je douté ? Ces gens étaient nos adversaires, Serbes comme Bosniaques. Ils nous méprisaient, nous haïssaient et nous auraient massacrés s’ils l’avaient pu sans l’ombre d’un remord, avant de faire encore pire encore à nos familles. Ils l’affirmaient d’ailleurs ouvertement, les imbéciles. Et je peux vous dire qu’en presque trois années de conflit, j’avais largement eu le temps d’apprendre leur langage.
– Oui, je suppose que vous avez commencé par les bases : haut les mains, où sont les vivres, nous allons vous tuer, chiens d’orthodoxes ou sales musulmans…
Si ma pique, stupide mais compréhensible dans mon état de nerfs, l’a touché, il n’en laisse rien paraître.
– Cher Monsieur, ce genre de phrases se passent de connaissances linguistiques : leur compréhension va de soi. Par contre, je puis vous assurer que ma pratique du croate de l’est s’est révélée plus d’une fois utile pour écourter les combats en perturbant l’adversaire.
– Vous avez sans doute une anecdote à ce sujet ?
– Plusieurs, même. Je retiendrai cette fois où nous avions acculé au pied d’une falaise, vers Lipovska Bistrica, un important groupe de rebelles. Des gens butés, qui se battraient probablement jusqu’au bout. Aller les chercher un par un nous aurait coûté beaucoup trop cher. J’ai donc décidé de contacter leurs chefs par mégaphone, pour tenter quelque chose… Bien sûr, cela a été compliqué – ils n’étaient pas particulièrement ouverts à la discussion ! Mais ils avaient eux aussi des porte-voix, sans doute pour leurs opérations de propagande.
– Qu’espériez-vous ?
– Vous allez voir. Après de longs échanges haineux dont je vous fais volontiers grâce, j’ai finalement réussi à discuter avec l’individu qui leur servait de commandant. Il m’a tenu en gros le discours que vous imaginez : pas question de se rendre, lui et ses hommes combattraient jusqu’à la mort, etc. Je l’ai pris à contre-pied. Je lui ai dit – je m’en souviens très bien, j’en suis assez fier : « Vous vous trompez, je ne suis pas là pour négocier votre reddition. Je suis là pour vous dire que moi et mes hommes sommes très heureux de ce qui va vous arriver. L’amertume de la défaite, la torture et la mort. Tout cela grâce à vous, et infligé par moi. Alors commençons, voulez-vous ? » Puis je me suis tu définitivement.
Ratko Vlašic se cale en arrière sur sa chaise, les bras croisés sur sa poitrine.
– Ça les a rendus fous furieux. Assez pour qu’ils descendent nous voir sans que nous ayons à les chercher. Et c’est comme ça qu’avec des mots seulement, j’ai personnellement vaincu un groupe de cent cinquante Bolcheviques sans perdre trop d’hommes.
Nouveau silence…
– A combien estimez-vous le nombre de victimes de votre bataillon entre février 1944 et le début de la grande offensive titiste ?
– Je dirai, aux environs de 2 500 personnes. Environ 60 morts par jour.
Il a répondu tout de suite, il avait déjà dû faire le calcul !
– Combien de femmes et d’enfants dans ce total ?
– Sans doute un peu moins de la moitié. N’oubliez pas non plus qu’il était courant de nous retrouver face à des maquisards de 16 ou 17 ans, parfois moins, et à des femmes aussi bien armées que les hommes. C’est un leurre que de s’imaginer que, dans cette masse, certains n’avaient rien à se reprocher.
– Et vos hommes vous suivaient sans rechigner ?
– Absolument. Je vous l’ai dit, mon Bataljona Vuka avait son identité propre, un peu comme votre Légion étrangère. J’ai beaucoup lu, vous savez, contrairement à bon nombre de mes anciens collègues. Je sais qu’on n’obtient rien d’un soldat sans… comment disent les Anglais… Sans leadership. Voilà : obéissance et leadership sont les deux jambes sur lesquelles une unité se tient. Sans elles, impossible d’avancer. L’obéissance s’obtient moins par la crainte que par la confiance – confiance elle-même issue du leadership. Mes hommes me faisaient confiance parce que je les inspirais, bien davantage que je ne leur faisais peur. C’est pour cela que mon bataillon a pu se révéler aussi efficace durant cette période.
– Vous savez sans doute aujourd’hui qu’en réalité, ces épisodes ont bien davantage desservi votre cause qu’autre chose. En jetant un regard dépassionné sur cette période, vous n’avez aucun regret ?
– Bien sûr que si. Tout le monde a des regrets – et les soldats ne font pas exception. Pour les adoucir, on peut toujours imaginer que les événements qui s’enchaînent ne sont pas exclusivement de notre fait, que l’incompétence d’un collègue ou l’influence de forces extérieures y ont leur part, que les choses auraient pu tourner autrement. Mais je vais vous dire : en réalité, tout cela n’a aucune importance. Toutes ces formes de regrets se retrouvent tôt ou tard dans votre esprit ou sur votre âme, pour y laisser d’identiques cicatrices d’amertume. Amertume de penser qu’on aurait pu faire autre chose, qu’un mot, une action aurait pu changer les choses pour le mieux, bouleverser le destin et sauver ma nation d’un honteux effondrement, sans même parler de mon propre sort. Dans le fond, à quoi bon ? J’assume tout, chacun de mes actes, chaque moment de mon passé. De toute façon il ne peut pas être changé. Et puis, il paraît que la Justice des hommes a déjà rendu son verdict.
– Vous préférez donc mettre ces considérations de côté ?
– Oui, autant que possible. C’est préférable – inutile de se torturer avec de vieilles blessures. Mais je sais qu’elles ne partiront jamais bien loin. »

(Dans la tête du monstre – Conversation avec un officier oustachi, Robert Stan Pratsky, Flammarion 1982)


Notes
4- Aujourd’hui encore, et bien que désormais en terre étrangère, le monument de Gazimestan reste un haut-lieu du nationalisme serbe. Slobodan Milosevic y prononça en 1989 (six cents ans après la bataille) un discours resté fameux par son évocation des « chefs prêts au compromis au détriment de leurs propres peuples », ses allusions répétées à la Grande Serbie et sa conclusion : « Que la mémoire des héros de la bataille du Kosovo perdure à jamais ! Longue vie à la Serbie ! Longue vie à la Yougoslavie ! Longue vie à la paix et à la fraternité entre les peuples ! » Le dernier appel se référait bien sûr à la devise titiste encore en vigueur. Certains jugent que ces déclarations précipitèrent la dislocation de la Yougoslavie, dans un contexte de résurgence nationaliste.
5- La construction de cet ouvrage, alors baptisé pont Ferenc József, s’inscrivait alors dans le cadre d’une politique célébrant le millénaire d’occupation du bassin carpatique par les Magyars. Il avait été rebaptisé pont de la Liberté à l’effondrement de l’empire austro-hongrois.
6- L’échec catastrophique du programme et les difficultés du pilotage de l’appareil n’ont pas découragé les Hongrois d’adopter ce Zerstörer, tant leurs besoins en chasseurs modernes étaient grands. Cependant, ils n’ont pu en fabriquer que… sept en 1942 et, au total, une trentaine d’appareils – de quoi équiper deux escadrons.
7- Texte publié en mai 1943 au bulletin du Quartier Général Suprême de l’Armée de Libération Nationale de Yougoslavie.


Dernière édition par Casus Frankie le Ven Déc 03, 2021 00:27; édité 1 fois
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John92



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MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Après relecture, proposition de corrections:
8 mars
La campagne des Balkans
Migrations contraintes
Yougoslavie occupée
– La 20. Armee arrive enfin à destination, sous une pluie toujours battante. L’opération Buche touche au but : dans les jours qui viennent, les formations allemandes vont se passer le relais dans une humeur humide (une humeur peut-elle être humide ?) et maussade. Les partants de la 12. Armee jugent avoir supporté tout le poids des offensives alliées depuis l’évacuation de la Grèce – les arrivants, de leur côté, estiment avoir dû trop longtemps affronter seuls les difficultés de la lutte anti-partisans en Yougoslavie. Toutefois, il n’y aura aucune tension – la pauvreté du HG E ne permet vraiment pas de gaspillage !
….
Plus au sud, au-delà des 20 kilomètres de berges tenues (tenus ; ce sont les km qui le sont) (à l’abri du fleuve…) par la 4. SS-Polizei-Panzergrenadier de Bock, le XXI. GAK (Hans-Gustav Felber) cède la place au LXVIII. AK (Hellmuth Felmy).
…..

Salve d’éclairs
Les Tchèques l’ignorent, mais leur pays n’est pas oublié par Perun (mis entre guillemets précédemment). ….
[b]Manœuvres obscures
….
A toutes ces questions, Mladen Lorkovic est prêt à donner une réponse positive. Quitte pour cela à tordre un peu la vérité et à exagérer ses moyens, sans même parler du fait qu’il envisage bien plus volontiers d’exiler le (le en trop ?)Poglavnik en Suisse que de le faire fusiller… Mais c’est un détail, car il déjà bien du mal à être crédible auprès de ses interlocuteurs. Et les pourparlers de se poursuivre dans une certaine stérilité.

[b]Les sept sceaux
Une église dans la banlieue de Zagreb
– Les Britanniques l’ignorent – mais à l’instant même où Lorkovic s’entretient (manque : ) avec eux, le général Fedor Dragojlov, de la Garde nationale croate, prend contact avec les envoyés du gouvernement royal yougoslave, dépêchés par Momčilo Ninčić.
...
9 mars
….
Salve d’éclairs
Balkans

...
Deux jours plus tard, les B-17 du 5th Bomber Wing (15th Air Force) viendront à leur tour bombarder les usines de moteurs de la cité, sous la protection des P-51 du 81th FG – la première occurrence d’une longue série. A la fin de la guerre, Maribor sera détruite à 50 %, 617 civils auront trouvé la mort et on dénombrera plus de 5 000 sans abris (sans-abris, avec un tiret). Par chance, les camps de prisonniers alliés situés en périphérie de la ville n’auront pas à subir de dommages directs – cependant, une dizaine de soldats britanniques capturés en Grèce connaitront une fin tragique lors des opérations de déblaiement des voies, par la faute d’un projectile non explosé.
10 mars
La campagne des Balkans
Jusqu’ici tout va bien !
Pristina

...
Dans la 2e Armée française, on sait bien que par ici, les apparences peuvent être trompeuses. Qui sait si, au creux d’une vallée obscure, les membres de tel ou tel clan n’affûtent pas les surins qu’ils utiliseront à la première occasion pour poignarder leurs adversaires ? Mais en ce moment, le souci principal de Sylvestre Audet est le 2e CA grec, qui doit quitter la région pour monter en ligne et se déployer pour Véritable (en italique ou entre guillemets ?). A son grand soulagement, le général Papadopoulos transmet sans trop de difficulté son secteur au général Jouffrault. A la 192e DIA de le prendre en charge, avec l’aide de la division tchèque d’Alois Liška.
Alors qu’il observe les soldats grecs faire leur paquetage, le Français commente : « On croirait qu’il y a dans ce fichu pays une malédiction ancienne qui pèse sur tout un chacun. » Il ne croit pas si bien dire : en 1389, le prince serbe Lazar a maudit les Serbes qui avait refusé (avaient refusé) de répondre son appel à lutter contre les Ottomans. Et d’ailleurs, son anathème est toujours inscrit sur le monument de Gazimestan, où a eu lieu la bataille, à une poignée de kilomètres à peine du cantonnement de la 192e DIA .

Salve d’éclairs sur Budapest
Balkans

...
debout ! Le pont Marguerite n’a pas cette chance. Sa structure métallique est française, typique de certains ouvrages parisiens ; il relie les deux rives du Danube à l’île Marguerite, verdoyante île de la Cité magyare. Les Budapestois se préparaient à la fête nationale du 15 mars qui devait en partie être célébrée sur l’île… Le tablier de la section Est (pourquoi une majuscule ?) s’effondre en partie, dans les cris et la stupeur, emportant avec lui un tramway qui passait avec 52 passagers ! Les statues du Français Adolphe Thabard sont ainsi les témoins silencieux de l’un des premiers (et nombreux) drames que va bientôt connaître la capitale hongroise… Enfin, le pont Árpád, le plus au nord, est inachevé – sa construction est suspendue depuis 1942. Il ne subira donc pas d’attaque – correctement identifiée, la cible a été jugée sans intérêt.
La DCA réagit avec rage alors que les assaillants passent devant les collines de la ville, où se trouvent les principaux ouvrages de défense de la ville. Un bimoteur s’incline lourdement vers la gauche avant de s’écraser dans le quartier de Sashegy, faisant trois autres victimes. Mais où sont nos avions ! (guillements car citation) se lamentent les artilleurs.

Le dormeur doit se réveiller
Une grotte au nord de Sjenica

...
A l’échelon théoriquement inférieur, mais en réalité à quasi-égalité dans la hiérarchie, on trouve les Brigades Prolétariennes, fortes environ 1 200 (soit fortes d’environ 1 200, soit fortes environ de 1 200) hommes chacune, répartis en six bataillons.
...
Mais Tito sent aussi que s’il ne saisit pas maintenant cette chance, la Destinée lui fermera à jamais ses bras. Et il sait que l’armée des Partisans d’aujourd’hui n’est plus celle de 1941, où (ou)même de 1942. Ses soldats ont tous juré fidélité, non pas à sa personne, mais bien à la Résistance et donc à la Révolution. Il se rappelle bien le texte de leur serment – il l’a rédigé lui-même !
Entretien avec un Oustachi


– Cher Monsieur, ce genre de phrases se
passent (passe) de connaissances linguistiques : leur compréhension va de soi. Par contre, je puis vous assurer que ma pratique du croate de l’est s’est révélée plus d’une fois utile pour écourter les combats en perturbant l’adversaire.
….
– Absolument. Je vous l’ai dit, mon Bataljona Vuka avait son identité propre, un peu comme votre Légion étrangère. J’ai beaucoup lu, vous savez, contrairement à bon nombre de mes anciens collègues. Je sais qu’on n’obtient rien d’un soldat sans…
comment disent les Anglais… Sans leadership (comment disent les Anglais ?… Sans leadership) . Voilà : obéissance et leadership sont les deux jambes sur lesquelles une unité se tient. Sans elles, impossible d’avancer.

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MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 19:29    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour cette relecture attentive…
Pour les italiques, je demande l'indulgence, je ne prends pas tout le temps nécessaire pour mettre tous les enrichissements du texte.
La plupart des autres observations sont pertinentes et bienvenues.

Sinon, quelques commentaires.
Pour l'humeur humide… oui bien sûr, pour Galien, une humeur peut être sèche ou humide.
Pour Demo Dan (l'auteur), humeur et climat sont proches…

20 km de berges…… oui, oui, tenus…

sans abris : exact, trait d'union.

Est : c'est le nom de la section, donc capitale.

où sont nos avions n'est pas vraiment une citation, plutôt une façon de parler…

sans leadership… le parenthèses me semblent superflues dans une citation de phrase parlée.

J'oubliais : oui, il faut un "le" avant Poglavnik, comme avant Führer.
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MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 19:40    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Merci pour cette relecture attentive…
Pour les italiques, je demande l'indulgence, je ne prends pas tout le temps nécessaire pour mettre tous les enrichissements du texte.
La plupart des autres observations sont pertinentes et bienvenues.

Pas de soucis (je pense que tu parles de ma remarque sur Véritable ? Qui est, si je ne me trompe pas, une opération en cours ?
Casus Frankie a écrit:

Sinon, quelques commentaires.
Pour l'humeur humide… oui bien sûr, pour Galien, une humeur peut être sèche ou humide.
Pour Demo Dan (l'auteur), humeur et climat sont proches…

Je reconnais que là je chipote.
Casus Frankie a écrit:

Est : c'est le nom de la section, donc capitale.

OK, je ne connaissais pas cette règle. Je note pour plus tard.
Casus Frankie a écrit:

sans leadership… le parenthèses me semblent superflues dans une citation de phrase parlée.

Non, il manque juste le point d’interrogation à "comment disent les Anglais" … il s’interroge donc ? (ce qui en plus permet de justifier la majuscule à Sans après les …
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Déc 02, 2021 19:44    Sujet du message: Répondre en citant

En fait, c'est exactement Veritable.

Quant à la phrase avec "comment disent" etc - les points de suspension tentent de reproduire le débit et la façon de parler de la personne qui s'exprime.[/i]
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