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Le Front Russe, Février 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Etienne.

Joukov - c'est corrigé. La note vient dans les souvenirs du tankiste Bessonov.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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loic
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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 12:37    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
défendue exclusivement par les deux ErsatzDivisionen du LIII. ArmeeKorp

Des ID. classiques, non ?

Citation:
la 2. Panzer-SS Das Reich, renforcée des Tiger du 101. SS schw Pz Abt
1. Panzer-SS Leibstandarte Adolf Hitler, accompagnée du 101. SS schw. Pz Abt


Pour Dragon, on avait le 101. SS Schw Pz abt rattaché à la LAH et le 102. à la DR. Cela a peut-être changé, mais en tout cas le 101. ne peut pas se dédoubler.
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le poireau



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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 13:20    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Citation:
défendue exclusivement par les deux ErsatzDivisionen du LIII. ArmeeKorp

Des ID. classiques, non ?

Citation:
la 2. Panzer-SS Das Reich, renforcée des Tiger du 101. SS schw Pz Abt
1. Panzer-SS Leibstandarte Adolf Hitler, accompagnée du 101. SS schw. Pz Abt


Pour Dragon, on avait le 101. SS Schw Pz abt rattaché à la LAH et le 102. à la DR. Cela a peut-être changé, mais en tout cas le 101. ne peut pas se dédoubler.


Jetées dans la bataille les divisions ersatz devraient en effet être transformées (au moins de nom) en vraies ID, peut-être plutôt d'ailleurs en divisions de grenadiers.

Le 101. Sch.Pz.Abt est désormais rattaché au I. SS PZK, il est donc susceptible d'intervenir en soutien de l'une ou l'autre division.
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loic
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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 15:42    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a une petite confusion sur ces divisions.

On a deux cas de figure :
1) Les unités issues de l'armée de réserve : ici le terme Ersatz est appliqué aux unités de niveau bataillon, régiment ou brigades. Au niveau divisionnaire, il y a un passage par l'étape "Divisionen Nr. XXX" ("division numéro XXX"). Ensuite, une bonne partie sont redésignées :
> Reserve-Division : unités opérationnelles de l'armée de réserve (Allemagne ou pays occupés)
> Feldausbildungs-Division : unités de formation en arrière du front
> Feldersatz-Divisionen : unités purement administratives chargées d'aiguiller les bataillons de remplacement vers les divisions du front

Ces différentes unités vont au cours de leur existence passer d'une désignation à l'autre, parfois même vers une ID. tout à fait standard.
Mais elles ne sont jamais nommées Ersatz Division.

Voir :
- https://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/ResDiv/Index.htm
- https://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/Ersatztruppen.htm
- https://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/DivisionNr/Gliederung.htm

2) les unités recréées sur le terrain à partir de divisions détruites ; on parlera alors plutôt de Divisionsgruppe (groupe divisionnaire). Elles sont parfois encadrées par une Korps-Abteilung.

Ce ne sont pas des divisions de remplacement (Ersatz), mais bien des divisions actives qu'on se refuse à dissoudre officiellement.

Voir https://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/Divisionsgruppe/Gliederung.htm

Les passages du 19 janvier et du 15 février sont concernés aussi.

Pour le corps blindé SS, le passage du 18 février indique bien "Ferdinand Schröner a justement obtenu l’engagement du I. SS-PanzerKorps (Paul Hausser), tenu en réserve en Silésie et dont les Leibstandarte Adolf Hitler et Das Reich (Walter Krüger), renforcées de deux Abteilungen de Tiger". (si ce n'est que c'est Dietrich et non pas Hausser si j'ai bien compris).
On a bien 2 bataillons de Tigre (101 et 102) prévus. Soit ils sont engagés chacun aux côtés d'une division ou alors c'est le même qui intervient pour partie en fin d'après-midi avec la DR et pour partie à la tombée de la nuit avec la LAH.
De mémoire, un bat. de Tiger, c'est 4 compagnies à 14 engins, en gros une soixantaine de chars (sur le papier). Donc ça ne fait pas grand chose si on le divise par deux.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

Première petite chose : le I. SS-PzK : c'est bien Dietrich, en effet, et non Hausser, qui est au II.
Mais il n'a droit qu'à un seul Abteilung de Tiger - le 101., en effet, qui n'est pas dédoublé. Corrections au 18 et au 21 février.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

Deuxième chose : Demo Dan a donné le nom d'ErsatzDivisionen à quatre divisions "mortes-vivantes" c'est à dire recréées par Model à partir des débris de divisions détruites avec des personnels raflés ça et là.
Si je comprends bien, c'est une appellation qui - quoiqu'elle me semble fort adaptée ! - est historiquement inexacte. Sous la plume de Dan, c'était d'ailleurs plus un surnom qu'un nom officiel.

Nous allons donc éliminer cette expression pour la remplacer par un qualificatif dont l'origine moderne ne fera aucun doute - divisions-zombies par exemple Wink
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

Deux choses :
- le 102.SPa est un résidu à éliminer - il est affecté ailleurs,
- Effectivement, l'expression est de moi - appelons les Divisionsgruppe et fermons le banc Cool
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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loic
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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 20:26    Sujet du message: Répondre en citant

OK, merci pour cette prise en compte.

Vos divisions-zombies, administrativement parlant, ne sont pas détruites puis recrées. Du moment qu'il reste l'E-M, la division continue à exister. Ajoutez des services et un reliquat d'infanterie et d'artillerie. L'armée française appelle cela divisions de marche.
Ach, la rigueur germanique Cool
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Bob Zoran



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MessagePosté le: Jeu Oct 14, 2021 22:17    Sujet du message: Répondre en citant

Le 21 Février

Citation:
Et sur la gauche de Dietrich, le 5e Corps Blindé (Semyon Krivoshein), désormais parfaitement informé de la situation, oblique de Białopole vers Sielec, passant donc au sud de Chelm pour mieux surprendre l’ennemi. Au reste, Krivosheim est lui-même couvert par la 4e Armée de Choc (Ivan Maslennikov), qui progresse sur sa gauche vers l’ouest, entre Wólka Leszczańska et Feliksów.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2021 00:06    Sujet du message: Répondre en citant

22 février
Opération Neptun
Le Hollandais volant
Région de Lida et Navahroudak (secteur du 1er Front Biélorusse)
– Les blindés du XL. PanzerKorps (Eberhard Rodt) et du XLVI. PanzerKorps (Franz Westhoven) achèvent de traverser le Niémen à Bielica, en profitant d’un front de pluie bienvenu. Sitôt sur l’autre rive, ils entreprennent de remonter au son du canon vers Dziatlava, où les efforts conjugués de la 2e Armée de Choc comme de la 3e Armée de la Garde commencent à émousser nettement les pointes de la 304. ID (Ernst Sieler), en dépit du soutien de la 10. PzG et du 501. schw Pz Abt – dont il était pourtant prévu au départ qu’ils mènent l’attaque ! Depuis ce matin, les Allemands encaissent en effet des contres violents tout autour du croisement et doivent peu à peu reculer sur la ligne Alekhnovichi-Seyat’-Rybaki pour ne pas être enveloppée dans les ruines de la ville-carrefour.
L’arrivée des trois divisions blindées – la 12. Panzer d’Erpo von Bodenhausen en tête – modifie le cours de la bataille, au fur et à mesure que les panzers sont engagés, au fil de l’eau, sur l’aile gauche du dispositif soviétique (c’est-à-dire contre la 2e Choc) et dans la plaine en direction de Dolina ou Kashkaly – il s’agit en effet d’un terrain plutôt favorable aux assauts blindés. Circonstance aggravante : un peu plus à l’ouest – mais toujours face à Kuzma Galitsky – la 371. ID (Hermann Niehoff) attaque elle aussi beaucoup plus franchement en direction de Ruda Lipichanskaya, à présent qu’elle a été relevée en partie par les maigres 123. ID et 253. ID – dont l’arrivée aura au moins servi à cela… La 2e Armée de Choc doit donc, à sa grande surprise, se retirer vers Miadzvinavičy pour couvrir les arrières de la 3e Armée de Choc (toujours à l’attaque par-delà la Shara) tandis que la 3e Armée de la Garde d’Ivan Zakharkine, pour sa part, se prépare à défendre avant tout les localités stratégiques de Navahroudak, Novogodnya Noch’ et Dvorets. La situation tactique se présente bien, mais l’Ostheer, qui n’a plus vraiment l’habitude du succès, ne peut pas exploiter cette avancée, faute de ravitaillement et de couverture aérienne. Elle doit se contenter d’observer les frontovikis se retirer sans pouvoir les poursuivre immédiatement.
En résumé, pour l’heure, rien, absolument rien dans Neptun ne met véritablement en danger le 1er Front Biélorusse. Et le flanc du 2e Front Biélorusse, toujours occupé à exécuter Vistule-Varsovie, est encore moins menacé – alors que gêner l’offensive soviétique était l’objectif principal de la contre-attaque ! Les armées de Joukov et Sokolovski sont tout à fait capables de céder une trentaine de kilomètres de terrain ingrat pour absorber le choc, le temps pour leurs camarades des autres fronts d’achever d’éventrer le cœur du dispositif allemand. D’ailleurs, au soir, le dispositif soviétique reste très solide, face à un adversaire qui peine à prendre de la vitesse et ne sera véritablement en mesure d’attaquer que demain. C’est qu’il lui faut d’abord regrouper les trois PanzerDivisions, d’autant plus que celles-ci sont loin de leurs effectifs théoriques ! L’Armée Rouge pourrait donc rester sereinement sur la défensive…
Pourtant, ce n’est pas ce que prévoit de faire le chef officieux du 1er Front Biélorusse. En effet, après Kaunas, ce dernier ne sait que trop bien qu’une défaite – voire même un semblant de défaite – pourrait lui coûter assez cher.
……
Kremlin (Moscou) – A sa fenêtre, Staline feint de regarder la pluie qui frappe à coups redoublés sur les vitres du Kremlin sans paraître s’apercevoir de la présence de son visiteur. Debout devant le bureau, Gueorgui Joukov tire sur la tunique abondamment décorée de son uniforme en revoyant ses arguments.
Son projet d’offensive baptisé Volodino (sur la route de Königsberg) doit être validé par le Vojd afin de pouvoir passer à la phase de planification réelle – qui impliquera d’ailleurs un supplément de ravitaillement. Bien sûr, théoriquement, c’est à la Stavka de trancher avant le khozaïn – mais Joukov a bien assez d’envergure pour imposer ses vues à Chtemenko et Antonov (des amis, des camarades !) et il dispose toujours théoriquement d’une autorité sur l’état-major central suffisante pour accélérer toutes les démarches autant que nécessaire. Ceci, bien sûr, si et seulement si Staline donne suite.
Le maréchal écoute, pipe à la main, avec l’air bonhomme de celui qui apprécie l’histoire qu’on lui raconte. Il lève les yeux avec intérêt quand il entend parler de Königsberg (comme quoi Joukov connait son patron !), fronce un peu les sourcils quand on évoque un éventuel repli tactique en forme de piège face à l’offensive fasciste dans la région de Navahroudak… Finalement, il tranche. Toujours avec la mine avenante.
– Gueorgui Konstantinovitch – vous savez l’affection et le respect que je vous porte. Néanmoins, les récents événements en Lituanie, ainsi que les pertes subies par la 3e Armée de chars du camarade Rybalko, m’interrogent et exigent une réponse avant de se lancer dans une nouvelle aventure. Disons-le franchement : Sokolovski m’inquiète, et l’état de son front aussi. Je ne le crois pas capable d’engager et de réussir aussi vite une pareille manœuvre.
On admirera l’habileté de Staline, qui sait faire porter ses reproches, non pas directement sur Joukov, mais bien sur celui dont il sait parfaitement que c’est un de ses plus proches. Un message transparent… Joukov ravale son orgueil et sa salive pour poursuivre.
– Camarade maréchal, c’est bien pour cela que le 2e Front de la Baltique doit collaborer au projet. A l’heure actuelle, il est certes fatigué mais aussi reconcentré dans la région de Kaunas. Une nouvelle offensive déterminée de Meretskov neutraliserait toute possibilité pour les Fascistes de faire jouer leurs réserves et garantirait notre succès.
– Humf ! Ce Cher Kyrill vient tout de même de progresser de 270 kilomètres, laissons-lui le temps de respirer. Ecoutez, je comprends votre argument : il se base, grossièrement, sur la supposée faiblesse allemande dans votre secteur du Niémen ?

Votre secteur du Niémen ! A négocier comme un chef de front (qu’il n’est pourtant même pas en titre !), Joukov est décidément en train de changer de statut.
– C’est cela, camarade maréchal.
– Et moi, je vous réponds, comme le ferait sans doute l’état-major central, que l’état de vos forces – qui doivent déjà gérer l’offensive fasciste sur votre gauche – ainsi que l’état des fronts de la Baltique ne permet pas de mener à bien votre projet. Pas immédiatement, du moins. Cependant, vous disposez toujours en propre de forces appréciables : la 20e Armée, la 63e Armée, le 10e Corps Blindé – et même la 1ère Armée de la Garde, du côté de Lida.
– C’est effectivement le cas, camarade maréchal.
– Alors je vous propose de simplement gagner du temps, pour permettre au 2e Front de la Baltique et à votre 3e Armée de chars de se recompléter. Ralliez vos forces, attaquez le long du Niémen, testez le dispositif ennemi, et nous verrons bien. Si les défenses fascistes s’effondrent au bout de trois ou quatre jours, comme vous avez l’air de le penser, alors il sera temps de lancer d’autres forces dans la bataille.

C’est l’arbitrage du Vodj : débrouillez-vous avec ce que vous avez, réussissez puis revenez me voir. Staline ajoute dans un dernier sourire : « Dans cet esprit, je vous fais confiance pour mener à bien la planification opérationnelle : axes de progression, besoins en munitions, objectifs précis et dates. Nous sommes d’accord ? »
En effet. Et Joukov de reprendre sous la pluie son avion pour Vilnius, avant même la tombée de la nuit.

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
Région de Baranavitchy (1er Front Biélorusse)
– Konstantin Rokossovski semble enfin toucher du doigt – après tout de même cinq jours de combats furieux – la percée qui permettra l’effondrement de cette satanée 1. PanzerArmee et lancera enfin son front vers Varsovie.
De fait, sur la droite, les choses se passent on ne peut mieux. La 3e Armée de Choc a mis en déroute ce qui subsistait de ses adversaires (387. ID et KorpsAbteilung F) et approche de Roś, ayant donc déjà largement dépassé le carrefour de Zelva. Au nord-est de cette même localité – en cours d’évacuation par les services de l’Axe – le 7e Corps Blindé s’est bien remis de son embuscade de la veille. Orientant ses chenilles vers l’est et profitant du fait que, dans sa reptation, la 15e Armée aborde enfin ce carrefour par Kraya, les T-34 d’Alexei Panfilov courent sus à la 20. Panzer, désormais à son tour menacée d’isolement malgré le soutien du 236. StuG Abt (Major Rolf Brede). Manquant encore une fois d’infanterie de qualité pour occuper le terrain, Mortimer von Kessel doit forcer le passage vers l’ouest et battre en retraite dans les bois autour de Vishnya (sur la route de Vawkavysk) pour ne pas risquer l’encerclement puis la destruction.
La 15e Armée entre donc solennellement dans Zelva, localité d’importance mineure, située à 30 kilomètres environ de son point de départ et qu’elle aura mis cinq jours à atteindre en dépit d’une opposition réduite. Un véritable triomphe, camarade Koulik ! Panfilov ne l’a pas attendu : lui laissant le soin de poursuivre par la route, il a rassemblé son monde et fonce plein ouest à travers champs vers Krasnasielski. Il évite ainsi, lui, les prévisibles défenses de Vawkavysk.
Aux environs de Slonim, c’est aussi la percée. Après plusieurs jours d’une défense obstinée des rives de la Shara puis des éminences autour des ruines de ses anciennes positions, la 337. ID d’Eberhard Kinzel perd définitivement pied et recule sous les bombes à Mizhevichi, entrainant dans son sillage la 336. ID de Walther Lucht. Rokossovski en est évidemment satisfait – bien qu’il soit toujours surpris de la qualité de la résistance fasciste à Čemiely, où les 29e et 54e Armées ne progressent guère. C’était pourtant son principal axe d’offensive… Il est vrai qu’à la guerre, la première victime est le plan ! La réaction du général polono-soviétique est à la fois rapide et décisive. Il change de pied, décide que la 54e Armée doit se contenter de simples actions de harcèlement et ordonne à la 29e d’Alexander Gorbatov d’ignorer les panzers pour filer plein ouest et frapper vers Novodevichiy ! Le 1er Corps Aéroporté (V.G. Zholudev), tenu jusque-là en réserve, s’intercalera en terrain difficile tandis que le Groupement Pliev passera derrière Gorbatov. Quant à la 1ère Armée de Chars, elle doit commencer à traverser le Niémen ce soir à Slonim !
Cette soudaine mutation des dispositions soviétiques, que les Allemands n’imaginaient pas, a un effet dévastateur. La 227. ID (Friedrich von Scotti) est brutalement repoussée de 7 kilomètres à travers bois et jusqu’en plaine, où elle s’avère incapable de tenir sa ligne. La section centrale de la 1. PanzerArmee achève ainsi de s’effondrer. Et Josef Harpe, qui demandait encore la veille l’autorisation de redéployer ses chars, observe la réalisation de ses prédictions les plus cauchemardesques ! Au téléphone avec Model, il obtient l’autorisation pour l’Armee Abteilung Neptun de faire mouvement dès cette nuit vers le sud-ouest, avant qu’il soit trop tard…
………
Région de Volodymyr-Volynskyï (3e Front Biélorusse) – Ce matin, il fait très beau et très froid sur cette région qu’on appelle – selon son identité propre – l’est de la république polonaise, les confins du Gouvernement général ou l’ouest de la RSS d’Ukraine. Fw 189 Uhu et Junkers 88 de reconnaissance en profitent pour faire un tour au-dessus du front, pendant que l’on continue de s’écharper entre Zamość et Chelm. Tous n’en reviendront pas, mais ceux qui y parviennent rapportent des nouvelles effrayantes.
La masse bolchevique est partout dans la plaine. A Liouboml (40 kilomètres à l’est de Chelm !), dont la 37e Armée (Vasily Chuikov) s’empare sans opposition. A Sielec, où le 5e Corps Blindé (Semyon Krivoshein) s’apprête à frapper le flanc du I. SS-PanzerKorps de Sepp Dietrich, en compagnie de la 4e Armée de Choc (Ivan Maslennikov), désormais à Majdan Leśniowski.
Et pendant ce temps-là, la 4e Armée de Chars se reconcentre sur sa ligne Szopinek–Hołużne, couverte à droite par la 5e Armée de Mikhaïl Potapov à Grabowiec ! Sepp Dietrich est informé de ces événements un peu après midi, alors que ses hommes en noir commençaient pourtant déjà à forcer le passage vers Miączyn avec, en pointe, la 1. Panzer SS Leibstandarte Adolf-Hitler. Stupéfait, il ne peut que ralentir, reconcentrer ses forces… et finalement s’enfuir avant d’être submergé, comme l’an dernier à Kuz’myntsi ! La Schutzstaffel parvient à reculer pas à pas sans être débordé… mais ses deux divisions restent très insuffisantes pour affronter en plaine la moitié d’un Front communiste ! Le I. SS-PanzerKorps retraite donc vers Lublin. Il s’arrêtera à Krasnystaw (sur la Wieprz) pour la nuit.
A l’aile gauche soviétique, pendant ce temps, Rodion Malinovksi continue d’avancer sans se heurter à une véritable résistance. Lui non plus n’échappe pas aux yeux de la Luftwaffe.
Rapports, photos et interprétations des reconnaissances aériennes – dûment étudiés, vérifiés et validés – parviennent à Rastenburg dans la nuit, après avoir dûment passé toutes les étapes hiérarchiques. Dès leur arrivée, l’incrédulité le dispute à l’effarement parmi les officiers de l’OKH. Au vu des enjeux, il est finalement décidé que tous ces éléments seront présentés à la prochaine conférence d’état-major, demain à 14h00. Cela laisse le temps de s’assurer de la façon dont ils seront exposés à Hitler.
Le 11e Corps Mécanisé, lui, n’a pas ces états d’âme. Il traverse Tomaszów Lubelski, achevant de ce fait de couper définitivement la 8. Armee du Gouvernement général. Viktor Obukhov poursuit vers le sud et Płazów, en laissant à la 50e Armée de Konstantin Golubev le soin d’occuper le terrain. Le tankiste tient à faire vite – il a roulé presque 350 kilomètres depuis Olevsk et ses engins (comme ses équipages !) s’épuisent. Autant aller le plus loin possible avant que les Fascistes ne se reprennent… En chemin, les chars traversent un petit village endormi dans un calme irréel : Bełżec. Pas le temps de s’arrêter : la 8e Armée de la Garde (S.G. Trofimenko), la 60e Armée (I.G. Kreyzer) et le 2e Corps de Cavalerie (A.G. Selivanov) suivent. Quelqu’un finira bien, tout de même, par remarquer en dépit des vapeurs de carburant l’entêtante odeur de mort qui flotte en ces lieux …

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Loutsk et Kovel (Nord de l’Ukraine)
– A présent que la 3. PanzerArmee est désormais presqu’entièrement concentrée – ou peut-être encerclée – dans Kovel, localité stratégique mais soumise à des bombardements de toutes sortes, la situation de l’aile gauche du HG NordUkraine devient véritablement critique. Nul renfort à espérer pour la 6. Armee… sinon la 277. ID (administrativement affectée au XIX. AK). Celle-ci vient de rejoindre le front et approche d’Okopy-Kolonia – non point pour franchir le Boug vers l’est, mais bien pour en défendre les berges, à présent que Liouboml serait tombée dans les griffes des Bolcheviques. De toutes façons, elle n’aurait évidemment pas suffi…
Désespérément isolée sur son promontoire par-delà la Stokhid, l’armée de Maximilian De Angelis subit. Il faudra attendre 14h00 et la conjonction de deux facteurs – les retours des premières reconnaissances aériennes dans la région de Chelm et l’absence de toute instruction claire de la part de Rastenburg – pour que Ferdinand Schörner donne l’ordre qui s’imposait : Maximilian De Angelis doit sortir son armée de là avant qu’il soit vraiment trop tard !
L’intéressé ne se fait pas prier et recule en hâte la totalité de son dispositif – déjà bien fragmenté sous les coups du 1er Front Ukrainien – en direction d’Hulivka et Pidrizhzhya. De leurs positions à l’est de Hradys’k et de Manevychi-Okons’k, les 389. ID (Walter Hahm) et 218. ID (Viktor Lang) filent vers l’ouest. La première met à profit le terrain difficile – qui gêne certes ses déplacements, mais aussi ceux de la 61e Armée de Pavel Belov, lancée à sa poursuite. Hahm parvient donc, avec un peu de chance, à s’esquiver vers Hulivka par Troyanivka. Du côté de Lang, par contre, l’affaire est plus difficile : il lui faut tout à la fois gérer le repli de son unité, couvrir celui de ses camarades sur la route Velyka Yablun’ka–Kopyllya et surtout échapper au 7e Corps Mécanisé, qui sème le chaos sur ses arrières en avançant sur la route d’Hulivka. Mais les T-34 d’Ivan Tutarinov vont devoir affronter ensuite la 168. ID (Werner Schmidt-Hammer) et la 331. ID (Karl-Ludwig Rhein). Isolés et fatigués par leur chasse à travers bois, ils sont finalement arrêtés sur la Stokhid par ces défenseurs frais et imprévus. Comme quoi De Angelis a bien fait de les déplacer !
Toutefois, si ces deux divisions se comportent bien, ailleurs, par contre, le repli devient débâcle. La panique s’empare de la 218. ID, soûlée de coups par les Soviétiques et confrontée aux premiers assauts de la 65e Armée. Ivan Boldine sait qu’il doit se rattraper – et il met du cœur à l’ouvrage ! Viktor Lang retraite donc vers l’ouest sans attendre l’arrivée des 78. SD, 4. LFD, 79. ID et 377. ID, en marche vers Mala Yablun’ka et Okons’k. Du coup, la confusion s’installe et ces formations qui auraient dû pouvoir reculer en ordre s’éparpillent peu à peu, s’entrechoquent et, finalement, approchent en désordre de Svitle à travers bois. C’est une masse brouillonne, disparate et désorganisée qui atteint la Stokhid dans la nuit, après avoir subi milles coups de surin de la part de ses poursuivants, de l’aviation et des chars de Tutarinov. Après tout, qui mieux qu’un cosaque peut transformer une retraite en déroute ?
Cependant, ce repli devient à chaque heure plus urgent. Tandis que la 9. ID et le 210. StuG, unis dans l’infortune, s’accrochent désespérément à la région de Kozlynychi – reliant la 6. Armee à la 3. PzA – l’Armée Rouge frappe à coups redoublés sur le verrou de Kovel, qu’Ivan Koniev veut absolument faire sauter ! C’est désormais presque toute la 3. PanzerArmee de Werner Kempf qui défend la ville… Dans les faubourgs sud, les deux divisions du XLVII. PanzerKorps (Erhard Raus), renforcées de la 81. ID (Erich Schopper) et de la 246. ID (Wilhelm Falley), affrontent l’assaut de la 1ère Armée de Choc (Andrei Vlassov), qui avance avec le soutien des 19e et 20e CB ! Alors qu’elle a déjà subi environ 50 % de pertes, l’infanterie allemande tient au prix du sang, et en s’enterrant sous les décombres. Mais ces combats exigent l’appui des panzers de Raus, qui sont de ce fait incapables d’empêcher la 2e Armée de Chars d’envoyer le 3e Corps Mécanisé et le 4e Corps Blindé de la Garde vers le nord, pour contourner la ville en direction de Bilyn… Ivan Dubovoy et Kukushine forcent sans trop de mal le passage contre les unités improvisées que la Wehrmacht leur oppose. Au soir, ils ont atteint leur objectif.
Pendant ce temps, quelques kilomètres plus à l’est, sous les rafales, les bombes et les hurlements des bombardiers en piqué, la 5e Armée de Choc d’Ivan Chernyakovsky et le 11e Corps Blindé de Vassily Alexeiev poursuivent le long de la rive de la Kuriya en direction de Stantsiya Verbk – où se trouvent les derniers points de passage ! – malgré la défense désespérée du XXIV. PanzerKorps (Martin Wandel). Il est vrai que ce dernier ne compte pas le moindre blindé…
Alors, à l’état-major de Schörner, une vérité terrifiante se fait jour : la 3. PanzerArmee et la 6. Armee sont désormais coupées l’une de l’autre ! La première ne peut plus rien pour la seconde, pourtant dans une situation critique, et elle est elle-même menacée d’être encerclée puis détruite dans les ruines de Kovel !

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Et puis demain arrive sans donner forcément de réponse à cette question.
On dit que les jours passent mais ne se ressemblent pas. Au front, à la guerre, ils se ressemblent tous. On dirait d’une série de décalcomanies tirée du même modèle. Ils se mêlent, se confondent. L’aventure ne ressemble jamais à l’aventure quand on la vit. Rien de plus quotidien, de plus monotone, qu’une existence d’aviateur au combat. On se lève, on mange, on décolle, on se bat ou on ne se bat pas, on meurt ou on ne meurt pas, et le soir même, si on est rentré, on dîne, à la même place, du même plat, avant que de trouver un sommeil qui, s’il n’est pas le grand, paraît toujours trop court. La fatigue pèse dans tous les muscles, embrume toutes les têtes. Le cœur bat au rythme de la phrase « A qui le tour ? A qui le tour ? » mais les bouches s’efforcent à la gouaille, les mots sont ceux des plaisanteries et quand, au milieu d’une farce, les yeux rencontrent la place vide, le sac de couchage où le copain ne viendra plus glisser ses membres las, vite, les yeux cillent, se détournent, un instant gênés, comme si le mort vous avait effrontément fixé.
Un camarade disparaît ; le soir, on en parle à voix basse, le lendemain, on en parlera davantage, puis on se partagera ses affaires, on les bradera et puis… les jours de guerre et de front passant, on dira : « Tiens, tu te souviens d’Untel… »
Il n’est plus qu’une image fugitive. A qui le tour ? »
(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)

Renoncement
Région de Lvov (sud de l’Ukraine)
– La 8. Armee, elle, est sans doute la moins mal lotie des trois armées du GA Nord-Ukraine – pour le moment du moins. Walter Weiß, qui n’a fort (heureusement pour lui) personne à soutenir et (malheureusement pour lui) personne pour le soutenir, aimerait bien éviter le sort qui pend au nez de ses collègues Harpe et De Angelis. Fort heureusement pour lui, le destin comme la transparence de la manœuvre soviétique lui facilitent la tâche.
Dans l’extrême nord de son secteur, la 26e Armée a fait jonction avec l’aile gauche du 3e Front Biélorusse à Rawa Ruska – elle redescend à présent vers Lvov par Jovkva et (sans doute) Ivano-Frankove. Le 8e Corps Mécanisé qui court devant elle pour empêcher la 8. Panzer de Werner Friebe de reconstituer une ligne de défense cohérente, avec le soutien de la 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels) et du 311. StuG (Hauptmann Karl-Ludwig von Schönau), qui viennent maintenant à sa rencontre depuis le centre du secteur.
En effet, sous le coup de l’effondrement de la défense dans la région de Dobrotvir – les chars rouges ont percé, la 5e Garde est à Velyki Mosty, le 3e Corps Blindé serait à Turynka ! – comme de l’affaiblissement de la position de la Panzerdivision GrossDeutschland – les hommes de Hörnlein tiennent tout de même seuls le flanc droit depuis deux semaines ! – Weiß a définitivement renoncé à défendre le Boug. Et sans doute aussi Lvov, même s’il ne le dit pas encore trop fort. Le reste de ses forces va donc plutôt se reconcentrer autour de la ville, selon un arc Rudno-Doubliany- Vynnyky, puis elles fileront vers Drohobytch et les Carpates à la première occasion. Son XXVII. ArmeeKorps (Paul Völckers) fera la jointure avec la 1ère Armée hongroise, du GA Sud-Ukraine.
De l’autre côté du front, Ivan Petrov observe donc un tableau des plus satisfaisants. Mais il n’est pas plus heureux que cela d’apprendre qu’Aleksandr Vassilevski sortira bientôt de l’hôpital. Le maréchal devrait être de retour au front dans environ trois semaines – le traumatisme crânien qu’il a subi ne lui a valu qu’une légère commotion cérébrale, qui ne lui laissera en souvenir qu’une petite perte auditive. Pas comme ce pauvre Vatoutine… Bah ! D’ici là, Lvov-Kovel sera terminée et on sera peut-être déjà chez les Fascistes. D’ailleurs, pour ne rien arranger aux affaires allemandes, il semble qu’une insurrection se soit déclenchée à Lvov !

Front de l’Est
Feu de tout bois
Plus grand Reich
– Le LXII. AK (Carl Rodenburg) est officiellement activé. Il n’est constitué que de deux divisions : la 367. ID (Adolf Fischer) et la 2. ID (Max Reinwald). Théoriquement rattaché à la 4. PanzerArmee de Kurt von der Chevallerie, ce corps doit rejoindre au plus vite sa formation dans la région de Lida – ce qui sera peut-être difficile, du fait de l’offensive bolchevique actuellement en cours en Pologne ! Faute de mieux, Le LXVII. AK prend donc le train en direction de Białystok, en attendant d’en savoir plus.

Canards posés
Base aérienne de Poltava (Ukraine)
– Dans la grande steppe entre Kiev et Kharkov, désormais bien loin du front, on ne voit plus beaucoup de Faucons de Staline. Par contre, on aperçoit de temps à autre, selon le bon vouloir du Vojd, de gros quadrimoteurs à étoiles blanches… La base de Poltava, isolée et facile à isoler, et en effet l’endroit tout désigné pour le ravitaillement des B-17 engagés dans l’opération Frantic – l’organisation de missions de bombardements aller-retour entre URSS et Angleterre. Désigné car idéal – quoi de mieux qu’un trou perdu en Ukraine pour se prémunir de la contamination capitaliste ?
C’est évident. Par contre, s’il est quelque chose contre quoi les Soviétiques ne se sont pas franchement prémunis ici, c’est la menace aérienne. Seuls quelques camions Gaz porteurs d’affûts de mitrailleuses traînent autour des pistes… Pourquoi faire plus, avec la Luftwaffe aussi loin ?
Hélas, cette nuit, les avions à croix noires ne sont pas encore assez loin. Les Heinkel 111 des KG.4 et 55 (plus les quelques Greif du KG.4) frappent les installations. Certains de la faiblesse de la chasse de nuit communiste, il a suffi aux Allemands de faire suivre de loin le raid du jour pour localiser Poltava… Le bombardement est douloureusement précis – de plus, il est suivi de mitraillages en règle de la part des Bf 110 du I/NJG.200, mobilisés pour l’occasion par la LuftFlotte 4 ! Et le tout inflige des dégâts sensibles… 43 B-17, 3 C-47 et 1 F-5 sont la proie des flammes, sans compter les pertes soviétiques (25 unités), les appareils endommagés (30 unités) ainsi que la destruction de plusieurs centaines de tonnes de ravitaillement ! L’attaque dure une heure pleine – sans opposition ni pertes.
De sa tranchée, le responsable détaché local, le Brigadier General William L. Ritchie, contemple le désastre. Il compte 25 morts, au moins – dont deux Américains (3). Pour Ritchie, la défense russe a « misérablement failli ». Maudit soient ces Rouges qui interdisent aux Américains de venir avec leur propre escorte et d’installer leur propre DCA ! D’ailleurs, à présent, ce sont surtout les paysans locaux qui aident à éteindre les incendies, et pas la soldatesque communiste !
L’action ne sera pas sans altérer les relations américano-soviétiques. Bien sûr, on ne se disputera pas ouvertement, mais entre problèmes opérationnels, perte d’intérêt pour ces allers-retours et manque de confiance, l’arrêt soudain de Frantic (officiellement acté le 1er mars suivant) aura sans aucun doute quelques liens avec le bombardement du 22 février. Un premier coup de froid avant la glaciation de l’après-guerre…
La base de Poltava, évacuée dès le lendemain par les Américains (hors avions endommagés) ne verra plus jamais passer un appareil non soviétique (4). Dommage, elle aurait pu être bien utile pour les opérations en Pologne… Si par extraordinaire Staline l’avait accepté, bien sûr !

Chasse aux sorcières
Berlin
– Après plusieurs jours de pseudo-suspense, la sanction tombe pour Johannes Friessner : jugé coupable d’avoir entraîné, par son seul recul, l’abandon de l’Estonie et d’une partie de la Lituanie, l’intéressé est relevé de son commandement, versé à la FührerReserve et renvoyé dans ses foyers (lesquels se trouvent, ironie du sort, à Bayerisch Gmain, soit dans le voisinage immédiat du Berghof). Il ne commandera plus jusqu’à la fin du conflit. Son armée sera attribuée à Carl Hilpert, qui profitait jusqu’alors au HG SudUkraine d’un calme relatif et inusité. Celui-ci sera remplacé au LIV. ArmeeKorps par Wolfgang Lange.
Au même moment, commence le procès en cour martiale d’Eberhard von Schuckmann. La sanction n’est pas longue à tomber : deux ans de prison pour insubordination et acquittement (à une voix près) pour le chef de trahison. Toutefois, eu égard à ses états de service, et aussi à la situation sur le front, il est immédiatement précisé que la peine est suspendue, et qu’à l’heure actuelle, seules les promotions lui seront refusées. Von Schuckmann ne devrait donc pas tarder à remonter au feu, dans une ambiance – on s’en doute – un peu moins bienveillante qu’auparavant.

Notes
3- De plus, les bombes anti-personnel laissées en cadeau de départ feront des victimes pendant des semaines.
4- Signe de la tension entre eux, les Américains préféreront jeter le matériel intransportable dans la Vorskla (la rivière voisine) plutôt que de le laisser aux Soviétiques.
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Etienne



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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2021 06:49    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
22 février
Opération Neptun
Le Hollandais volant
Région de Lida et Navahroudak (secteur du 1er Front Biélorusse) –
... Depuis ce matin, les Allemands encaissent en effet des contres violents tout autour du croisement et doivent peu à peu reculer sur la ligne Alekhnovichi-Seyat’-Rybaki pour ne pas être enveloppée dans les ruines de la ville-carrefour.


Citation:
Région de Volodymyr-Volynskyï (3e Front Biélorusse) –
...! La Schutzstaffel parvient à reculer pas à pas sans être débordé

Lui non plus n’échappe pas aux yeux de la Luftwaffe.
Rapports, photos et interprétations des reconnaissances aériennes – dûment étudiés, vérifiés et validés – parviennent à Rastenburg dans la nuit, après avoir dûment passé toutes les étapes hiérarchiques. Dès leur arrivée, l’incrédulité le dispute à l’effarement parmi les officiers de l’OKH. Au vu des enjeux, il


Indûment, deux dûment...
J'ai beau être un habitué du Mans...
Logiquement? Réglementairement?

Citation:
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Et puis demain arrive sans donner forcément de réponse à cette question.
On dit que les jours passent mais ne se ressemblent pas. Au front, à la guerre, ils se ressemblent tous. On dirait d’une série de décalcomanies tirée du même modèle.

On se lève, on mange, on décolle, on se bat ou on ne se bat pas, on meurt ou on ne meurt pas, et le soir même, si on est rentré, on dîne, à la même place, du même plat, avant que de trouver un sommeil qui, s’il n’est pas le grand



Citation:
Renoncement
Région de Lvov (sud de l’Ukraine) – La 8. Armee, elle, est sans doute la moins mal lotie des trois armées du GA Nord-Ukraine – pour le moment du moins. Walter Weiß, qui n’a fort (heureusement pour lui) personne à soutenir et (malheureusement pour lui) personne pour le soutenir, aimerait bien éviter le sort qui pend au nez de ses collègues Harpe et De Angelis. Fort heureusement pour lui, le destin comme la transparence de la manœuvre soviétique lui facilitent la tâche.

J'ignore si la répétition est voulue, mais la première parenthèse n'est pas à la bonne place...
Même paragraphe:
Citation:
Le 8e Corps Mécanisé qui court devant elle pour empêcher la 8. Panzer de Werner Friebe de reconstituer une ligne de défense cohérente, avec le soutien de la 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels) et du 311. StuG (Hauptmann Karl-Ludwig von Schönau), qui viennent maintenant à sa rencontre depuis le centre du secteur.


Citation:
Canards posés
Base aérienne de Poltava (Ukraine) –
...
Maudit soient ces Rouges qui interdisent aux Américains de venir avec leur propre escorte et d’installer leur propre DCA !

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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2021 07:59    Sujet du message: Répondre en citant

Ouf ! Etienne m'en a laissé ! Merci Etienne ! Fichtrement matinal ! T'as pris le temps de déjeuner ?

22 février
Opération Neptun
Le Hollandais volant
Région de Lida et Navahroudak (secteur du 1er Front Biélorusse)

"...des autres fronts d’achever d’éventrer le cœur du dispositif allemand. D’ailleurs, au soir, le dispositif soviétique reste très solide, face à un adversaire qui peine à prendre de la vitesse..."
Positivons : je suggère "la machine soviétique" (puisque ce n'est pas encore tout à fait un rouleau compresseur..

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Loutsk et Kovel (Nord de l’Ukraine)


"...les 389. ID (Walter Hahm) et 218. ID (Viktor Lang) filent vers l’ouest. La première met à profit le terrain difficile – qui gêne certes ses déplacements, mais aussi ceux de la 61e Armée de Pavel Belov, lancée à sa poursuite. Hahm parvient donc, avec un peu de chance, à s’esquiver vers Hulivka par Troyanivka. Du côté de Lang, par contre, l’affaire est plus difficile..."

Rien n'est simple, tout se complique... (Du côté de Lang, et Ferry sait ce que vient faire un futur ex-ministre OTL là-dedans Rolling Eyes )

"...C’est une masse brouillonne, disparate et désorganisée qui atteint la Stokhid dans la nuit, après avoir subi milles coups de surin ..."

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2021 09:47    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour votre relecture.

Cependant, pour ce qui est des deux "anomalies" relevées par Etienne dans le texte sur l'escadre Franche-Comté
"on dirait d'une série…"
"avant que de trouver le sommeil"
- il s'agit de formes utilisées par l'auteur du texte original, qui sont vieillies mais correctes, même si elles paraissent aujourd'hui affectées et lourdes. L'auteur écrivait avant 1950, il faut dire.
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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2021 09:48    Sujet du message: Répondre en citant

bah, depuis mon AVC, je me réveille entre 6 et 7h... Rolling Eyes

Pas encore bien éveillé, j'aurais dû voir le "milles" Laughing
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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2021 09:49    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Merci pour votre relecture.

Cependant, pour ce qui est des deux "anomalies" relevées par Etienne dans le texte sur l'escadre Franche-Comté
"on dirait d'une série…"
"avant que de trouver le sommeil"
- il s'agit de formes utilisées par l'auteur du texte original, qui sont vieillies mais correctes, même si elles paraissent aujourd'hui affectées et lourdes. L'auteur écrivait avant 1950, il faut dire.


Tss, et tu parles de mes "Nordismes"... Laughing
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