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Le Front Russe, Février 1944
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LaMineur



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MessagePosté le: Lun Oct 04, 2021 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
13 février
[...]
Depuis Mlyniv, la 26e Armée avance vers Stariv, afin de franchir la Styr – elle affronte une nouvelle fois la 385. ID, chaque jour plus affaiblie et dont le chef, Eberhard von Schuckmann, guette désespérément les signes d’un essoufflement ennemi. Mais les hommes de Lev Skvirsky en en sont encore très loin

Un en de trop.
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LaMineur



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MessagePosté le: Lun Oct 04, 2021 12:25    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
14 février
[...]
Le chef du 2e Front de la Baltique, qui ne croit visiblement plus avoir la moindre de chance de se saisir de la ville par un assaut direct sans dépenser un temps et une énergie très excessifs, envisage plutôt désormais d’envelopper celle-ci comme les eaux d’un ruisseau enserrent une grosse pierre.

Trop de de.

Casus Frankie a écrit:
Joukov s’était débarrassé dès Khalkhin-Gol de ce personnage brouillon, dont les prises de paroles aussi maladroites qu’absconses déclenchent régulièrement des éclats de rire dans l’assistance.

Plusieurs prises, mais une seule parole... non ?
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loic
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MessagePosté le: Lun Oct 04, 2021 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
On raconte la dramatique histoire du major Petrov, tué en plein vol par un obus de 88.

Si un obus de 88 mm a touché l'avion, je doute qu'il en reste quelque chose au point que l'observateur puisse tenter quoique ce soit !
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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ciders



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MessagePosté le: Lun Oct 04, 2021 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

Pas forcément. Si c'est un obus perforant ou qu'il a fait long feu, il a très bien pu traverser le fuselage sans exploser.

Après, il ne faut pas négliger l'option de la propagande "plus c'est gros, mieux c'est". Mais techniquement, c'est crédible.
_________________
- "I'm sorry. You're a hero... and you have to leave." (Fallout)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 04, 2021 21:03    Sujet du message: Répondre en citant

L'auteur sait très bien les dégâts que fait un obus de 88. Il me semble évident qu'il s'agissait d'un ECLAT d'obus de 88.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Finen



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MessagePosté le: Lun Oct 04, 2021 23:00    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, le 88 est un calibre de Flack, il s'agit donc certainement d'un tir réglé pour exploser à une altitude donné afin de cribler une cible d'éclats.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 05, 2021 12:51    Sujet du message: Répondre en citant

15 février
Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– La 3e Armée de Chars de Pavel Rybalko a entièrement passé le Niémen, faisant la jonction avec la 63e armée de Vasily Kutzenov, désormais bien installée face au XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) – le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne), pour sa part, est en train de relever le XL. PzK sur les rives jusqu’à Prienai. De nouvelles unités devraient prendre la suite jusqu’à Radyščius, afin de dégager la 4. PanzerArmee de toute responsabilité dans ce secteur. Dès que celles-ci seront en place – sous 24 heures, selon Model – Franz Westhoven sera libre de redescendre vers le sud rejoindre le gros de la 4. PzA, pour lancer enfin Neptun (nouvelle version).
Maintenir encore un peu les panzers sur les berges semble une évidence. Pourtant, il s’agit là d’une précaution inutile ! La formation de Rybalko n’a plus de capacités offensives réelles – notamment à cause de sa petite chevauchée vers Kaunas, mais pas uniquement. Le 18e Corps Blindé d’Alexei Burdeiny a perdu 60 % de ses engins et la plus grande partie de son train (capturée ou détruite lors de l’évacuation de Biruté), ce qui reste a besoin d’entretien. Le 2e Corps Blindé de la Garde d’Ivan Vovchenko avait déjà beaucoup souffert lors de la remontée depuis Vilnius – son empoignade avec la 3. Panzer l’a fait tomber à 25 chars à peine. Quant au 2e Corps Mécanisé de Vasily Volsky, si ses IS-1 et son artillerie mobile ont bien résisté à la 12. Panzer, c’est parce qu’ils étaient face à l’ennemi et dos au fleuve (ce qui évitait tout risque de prise de flanc), ou parce qu’ils étaient déjà de l’autre côté ! Sans munitions, avec très peu d’infanterie, Volsky ne saurait avancer de nouveau.
Les deux unités qui auraient dû assister la 3e Armée de Chars – la 20e Armée et le 10e Corps Blindé, tous deux hors d’haleine – arrivent à peine dans le secteur de Jieznas (derrière Rybalko) pour prendre le relais. En résumé, Joukov a joué le coup de trop et il a perdu – il n’a pu sauver une partie de ses jetons qu’en quittant la table d’extrême justesse. Un mauvais coup, qui en rappelle un autre dans les Carpates. Et même si le Khozaïn n’a pas encore appelé pour en parler, le maréchal ne doute pas que ce jour viendra…
………
« La bataille de Kaunas serait le premier d’une série de revers tactiques relativement mineurs mais régulièrement montés en épingle pour démontrer une prétendue infériorité qualitative de l’Armée Rouge – laquelle n’aurait eu, dans le fond, d’autre d’atout que le nombre, lequel lui permettait de déborder un adversaire ne pouvant être partout. Outre le fait que ce point relève, non pas d’une carence tactique, mais bien d’un savoir-faire stratégique (frapper là où l’ennemi n’est pas, créer les conditions d’une victoire…) nous avons vu ce qu’il en était de la soi-disant supériorité tactique allemande dans de nombreux engagements précédents – et dans d’autres à venir, qui revêtiront une importance autrement plus grande. Nonobstant les pertes subies – qui gêneraient notablement l’action du 1er Front Biélorusse les semaines suivantes – il ne faut donc pas attribuer à cet épisode malheureux plus d’importance qu’il n’en mérite.
Au final, ce médiocre incident fut surtout mis en exergue par… le pouvoir soviétique, qui saisit ici l’occasion qu’il avait laissé passer lors de Vatra Dornei-Gheorgheni (autre offensive blindée soviétique ratée, mais dans les Carpates) pour entamer la mise au pas du “clan Joukov”, entourant un maréchal dont la popularité et la supposée infaillibilité agaçaient au plus haut point au Kremlin. Suprême crime de lèse-majesté, celui-ci commençait même à être appelé « le nouveau Vojd » dans certains cercles d’écrivains ou de militaires ! Cette fois, Staline ne rata pas cette occasion d’humilier ce désormais rival, qui avait commis une maladresse de trop – et de sa propre initiative.
Il le fit d’abord en éliminant Vassili Sokolovski, un des proches du maréchal. Certes pas physiquement – on n’en était plus là à cette époque – mais bienen le déchargeant de son poste de chef de Front, selon les conclusions d’une commission d’enquête particulièrement sévère (14) qui pointa à son encontre « une succession d’erreurs inadmissibles, compensées par le commandement local. » Publiquement réprimandé d’une manière assez humiliante, il ne sera pourtant pas sacqué mais… nommé chef d’état-major auprès d’Ivan Koniev, le concurrent assumé de Joukov, auprès duquel il donnera pleine et entière satisfaction ! De là à y voir un message… Sokolovski était donc sèchement renvoyé à la table des cartes : une seule et modeste défaillance avait effacé son courage lors de la guerre civile (contre la Légion tchécoslovaque), ainsi que son expérience face aux ennemis de tout poil de la Révolution, depuis Enver Pacha jusqu’aux Nazis. Personnage particulièrement formel et froid (sauf avec sa femme Anna Bajenova, épousée en 1920), grand maître de la langue de bois face aux journalistes étrangers (15) quand il représentait la Stavka lors des conférences de presse, il retrouvait ainsi auprès de Koniev sa vocation de grand organisateur, qui en avait fait le principal responsable de la réussite de MP-42, le plan de mobilisation soviétique lors de Barbarossa.
Pour Joukov, par contre, l’affaire était plus sérieuse. Mettant à profit l’amertume d’un Konstantin Rokossovski frustré lors de ses échanges passés avec le maréchal, Staline fit rédiger contre lui un avis professionnel fort peu amène. Celui-ci, ainsi qu’une ridicule affaire de manuel d’emploi de la DCA (même pas rédigé par l’intéressé) devait servir de base au coup de grâce que le Petit Père des Peuples allait donner à la Stavka, une fois celle-ci au sommet de sa gloire. »

(Robert Stan Pratsky et Waitman Wade Beorn, Descendre dans les Ténèbres : les combats pour la Biélorussie et l’Ukraine – Presses universitaires de Harvard, 2014 – Extrait du chapitre “Šiauliai et les pays baltes – La sœur mal aimée de Bagration”).

Chasse aux sorcières
Kalvarija (Lituanie occupée)
– A présent que la situation des HG Nord et Mitte est (enfin !) stabilisée, et alors que l’Ostheer semble évidemment reprendre l’initiative comme le goût de la victoire – du moins dans ce secteur du front… – le bras armé du Parti nazi revient à la charge pour régler le cas de Johannes Friessner, chef d’une 2. Armee dont il ne subsistait que quatre divisions au début du mois. On aimerait beaucoup qu’il vienne s’expliquer à Berlin.
Cette fois, Walter Model ne peut que plier – mais pas rompre. Prenant acte de la nécessaire plasticité que lui impose son rôle – et attendu que, de toute façon, la force de Friessner ne servira que de couverture pour Neptun – il « autorise » finalement son subordonné à se rendre dans la capitale pour être entendu. Cela ne devrait pas prêter à conséquence : qu’est-ce qui peut bien arriver à Friessner, avec tout ce qui se passe au sud et se passera bientôt en Biélorussie ? L’intéressé fait donc ses valises et prend l’avion – mais sans être déchargé de ses responsabilités, qu’il transfère juste temporairement à son chef d’état-major, Hening von Tresckow. Lequel sera donc seul aux commandes de la 2. Armee les prochains jours…

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Grosse fatigue

« Tout est fini, nous arrivons trop tard. Loin devant nous, les rives du Niémen sont striées de fumées, alors qu’une foule d’avions tournent en parapluie protecteur au-dessus de nos têtes. Partout la même figure, le même visage : celui de la lassitude morale et de l’épuisement physique. La fatigue – la maudite fatigue – a eu raison de nous bien davantage que les Fascistes, qui n’ont, tout compte fait, que profité de l’usure naturellement consécutive à notre chevauchée. Dans un grand craquement, Stalingradskiy s’arrête. Pour de bon cette fois. Fiodor : “Il va falloir démonter la transmission !” »
(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Rovne (nord de l’Ukraine)
– Aidée par une météo « à peu près correcte », l’Armée Rouge fonce sur la route de Kovel dans le trou béant ouvert au milieu des défenses de la Wehrmacht. Depuis Sarny, la 61e Armée traverse la péninsule pour aller frapper à la porte d’Horodets’ et de Berezhnytsya, en coordination avec le 7e Corps Mécanisé et la 65e Armée de Boldine. Face à cette masse écrasante soutenue par l’aviation, le XVII. AK n’insiste pas – ses ultimes éléments retardateurs décrochent dans la nuit vers Kouznetsovsk, dans ce qui risque bien de devenir le nouveau secteur de la 6. Armee, maintenant que la 3. PanzerArmee prend le relais au centre du HG NordUkraine. Au même moment, les T-34 foncent déjà vers Volodymyrets et Polytsi. Toute la rive gauche de l’Horyn est donc entre les mains de l’Armée Rouge, et ce jusqu’à son débouché. En effet, le 4e Corps Parachutiste s’empare au même moment de Stoline, déserté par le XXIV. PanzerKorps (Martin Wandel), à présent bien plus à l’ouest, vers Zaritchne. Il a fallu sept jours pour arriver à ce résultat, arraché à la fange d’un terrain toujours détestable.
Informé de ce… petit retard, Koniev ne se montre pas particulièrement inquiet : sur l’axe d’attaque principal, tout se passe bien. Alors, que les Fascistes s’accrochent au nord s’ils veulent. Qu’ils y restent et qu’ils y pourrissent !
De fait, autour de Loutsk, c’est la déferlante, alors que la 37e Armée de Vasily Chuikov rentre dans Loutsk depuis l’est, avec la 1ère Armée de Choc qui fait de même sur sa gauche, depuis le sud ! L’antique capitale de la Galicie-Volhynie est à nouveau prise par les Russes – avec beaucoup moins de difficultés que lors de l’offensive Broussilov, en 1916. Ville marquée par les massacres (massacres de Polonais par les Soviétiques, puis les Allemands, puis les Ukrainiens, massacres de Juifs par tous les autres), Loutsk a vu mourir en deux ans 40 000 personnes, pas toutes, d’ailleurs, originaires de la région. Et il faudra un peu de temps à l’Armée Rouge pour traverser ce qu’il reste de la cité. Au soir, seule Boholyuby et Zaborol’ sont atteintes – mais les pointes russes commencent déjà à tester le dispositif de Werner Kempf.
Pendant ce temps, profitant du coup de surin infligé la veille par le XLVII. PanzerKorps d’Erhard Raus (en cours de redéploiement vers Rojychtche avec le duo 9. ID et 210. StuG), l’aile droite de la 6. Armee (ou ce qui en reste) s’est repliée derrière la Sirna. Elle est plus ou moins couverte par la 3. PanzerArmee, qui se recroqueville pour encaisser l’assaut prévu. Celui-ci ne tarde pas à arriver…
Couverte par la quasi-totalité des appareils en état de vol de la 3e Armée Aérienne de Serguei Krasovski, totalement assurée de son flanc par la 5e Armée de Choc à Charukiv (où semble se créer un vide béant entre la 8. Armee et la 3. PzA…), la 2e Armée de Chars repart de l’avant. Elle s’engage énergiquement depuis Boratyn dans la vaste plaine qui mène vers Zaturtsi. Sergei Bogdanov – qui a laissé au 19e Corps Blindé, sur sa droite, le soin d’assister l’infanterie – envisage à présent de forcer le passage par un crochet de 30 kilomètres vers l’ouest, avant de remonter vers Kovel en évitant toutes les coupures humides de la région. Au soir, il passe déjà Torchyn. Face à lui, le LVI. PanzerKorps (Friedrich Hossbach) tente de suivre et se décale en hâte en laissant la place aux rescapés de Loutsk… en attendant les panzers, qui courent eux-mêmes aux environs de Romaniv.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« On changea encore de terrain. Babyn puis Lutsk, nouvelles étapes de notre itinéraire russe. On rencontra là des cavaliers revenant de Kiev. Grande fraternisation placée sous le signe de la vodka et de l’accordéon : le célèbre “garmochka”, le compagnon inséparable de tout Russe, sans lequel le Russe ne pourrait vivre.
Nous écoutâmes le dernier-né des tangos russes écrits durant la bataille pour Kiev, un soir où le vent des incendies soufflait en tornade. Ce tango, je m’en souviens, s’appelle Krasnaya Noche (Nuit rouge). Il remercie, dans une langue simple et familière, la grande plaine d’Ukraine d’avoir aidé les enfants de la terre russe à battre les troupes du maréchal Kluge.
Pour espérer comprendre l’âme slave, il faut avoir entendu ce “Mama” (Maman) déchirant, aux accents bouleversants, et toutes ces chansons russes nées de la guerre que chantent les soldats au front. Exaltation du courage, amour de la terre natale, célébration des vertus civiques et militaires, sacrifice pour la patrie, goût de la vie et mépris de la mort, ces thèmes se croisent, se mêlent dans une langue extrêmement colorée et riche, qui se prête à l’improvisation.
Le travail fini, un cercle se forme autour du joueur de “garmochka” et d’un danseur, soldat ou officier, homme ou femme, civil ou militaire. On chante au refrain, on bat des mains, on crie, la musique va plus vite, le danseur saute plus haut, tourne, volte, virevolte, et quand il tombe, exténué, un autre se lève, bondit et le remplace. »

(Cap. F. de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)

Sacrifice
Région de Ternopol (sud de l’Ukraine)
– Aleksandr Vassilevski ne saurait évidemment faire moins que son collègue Ivan Koniev. A présent que la 8. Armee est clairement coupée de la 3. PanzerArmee à Kovel, il lui revient d’assurer la partie la plus difficile de son plan d’opération : redescendre, dans un vaste mouvement tournant depuis la Styr, vers Lvov, en franchissant le Bug.
Tout au nord, la 26e Armée continue de jouer son rôle de couverture : désormais en contact avec la 5e Armée de Choc, elle attaque violemment la 385. ID à Berezhanka. Cette dernière, ne pouvant battre en retraite vers le sud (où les Rouges ont passé Berestetchko) ni vers le nord (c’est encore pire), recule donc tout droit, vers l’ouest et Lokatchi, pour espérer atteindre le couvert de la Luha. Illusion… Dans la journée, les pointes de Lev Skvirsky font vivre l’enfer à Eberhard von Schuckmann. Sa division en déroute, ce dernier ne contrôle plus rien et ne répond même plus à la radio. Certains en tireront des conclusions erronées…
Sur la Styr, la 3e Armée de Mikhail Shumilov tente déjà de forcer le passage : si la 8. Panzer de Gottfried Frölich n’a pas réussi à défendre Doubno, pourquoi en irait-il différemment à Berestetchko, contre les mêmes adversaires ? De fait, le Dresdois manque bien trop d’infanterie pour tenir… Avant la nuit, sous le déluge de feu qui s’abat sur Merva et Peremyl’, ses grenadiers doivent céder plusieurs têtes de pont significatives que ses tankistes n’ont plus les moyens ou le temps de réduire. Shumilov construit ses passerelles sous le feu ennemi, et Vladimir Baskakov, derrière lui, peut commencer à traverser.
Ici, du moins, la Heer était-elle du bon côté de la Styr ! A Shchurovychi, le LIX. AK de Christian Usinger subit une forte pression de la part de la 5e Armée de la Garde – laquelle couvre ainsi le 3e Corps Blindé, qui redescend le long des berges depuis Berestetchko. Inquiet de se retrouver encerclé entre des Rouges au nord et d’autres à l’ouest – et devant de toute façon rejoindre au plus vite les défenseurs du fameux triangle Radekhiv - Kamianka-Bouzka - Bousk évoqué la veille par Weiß, Hasso von Manteuffel fait traverser en catastrophe sa 7. Panzer et le 311. StuG, qui reculent de Lopatyn vers Ohlyadiv pour ne pas se faire détruire par la 9e Garde. Les panzers laissent ainsi littéralement tomber l’infanterie d’Usinger, contrainte de gérer seule la suite ! La journée est terrible pour les Landsers… Avant la nuit, ceux-ci font sauter les ponts, abandonnant sur la rive opposée les débris d’une 205. ID (Ernst Biehler) quasiment anéantie, pour fuir vers Zhuravnyky.
Un sacrifice douloureux mais nécessaire… Cependant, il est loin d’être certain qu’il suffise ! En effet, si, au nord, les Rouges sont encore sur la Styr, au sud, le retrait de la 7. Panzer permet au 1er Corps Blindé de Porfiry Chanchibadze de bondir de Pidhirtsi vers Bousk, aux trousses de la GrossDeutschland. Demain, elle tentera de la déborder, en profitant de ce que la pression s’accentue aussi au nord.

Magie vaudou
QG du HG Mitte (Hrodna)
– Jour faste pour le HG Mitte ! Sous l’effet de la volonté personnelle de leur chef, Walter Model, quatre ErsatzDivisionen, les 102. ID, 129. ID, 260. ID et 293. ID, recréées à partir des cendres des unités détruites lors de Bagration, ressuscitent pour réapparaitre dans l’ordre de bataille de la 2. Armee. Les jours suivants, ces divisions mortes-vivantes rejoindront les rives du Niémen, afin de prendre en urgence le relais des Panzers de Franz Westhoven et contribuer ainsi à la sécurisation du flanc droit de Neptun. Opération qui, bien sûr, ne saurait tarder à démarrer !

Matriochkas
Kremlin (Moscou)
– Il fait froid, autour de la place Rouge, et le ciel gris laisse par intermittence passer un rayon qui vient enflammer la neige sur le sol. Dans son bureau, Joseph Staline a convoqué en urgence les chefs de la Stavka présents dans la capitale : notamment Aleksei Antonov et Sergueï Chtemenko, en l’absence de Vassilevski, toujours en Ukraine, mais aussi quelques “nouvelles anciennes têtes”, dont Semion Timochenko (16).
Le Vojd est d’une humeur discrètement fébrile – il a quelques raisons de l’être, même si ses subordonnés l’ignorent. D’abord, il y a cette ridicule dépêche de la part du gouvernement réactionnaire polonais de Londres, qui parait prendre le monde à témoin en devenant d’un seul coup vaguement raisonnable. De la difficulté qu’il y a à avoir des contradicteurs réalistes en face de soi ! Tout était plus facile avec cet obstiné de Sikorski, à la réflexion… Ensuite (mais cela, c’est encore plus secret), il reçoit après-demain soir le Premier ministre britannique en personne, venu évoquer sans aucun doute avec lui le devenir de l’Europe centrale. Donc peut-être de la Pologne. On en revient décidément toujours au même sujet !
– Alors, chers camarades, combien de temps pour atteindre les objectifs de Rovne-Kovel ?
C’est Antonov qui répond : « Les forces du 1er Front Ukrainien du maréchal Koniev viennent de s’emparer de Loutsk, à 60 kilomètres de Kovel. Quant au 3e Front Ukrainien du… [Ne sachant pas trop s’il doit parler de Petrov ou de Vassilevski, Antonov préfère tousser.], il vient de forcer la Styr et va commencer à se rabattre vers Lvov. Ses pointes sont à 60 kilomètres de l’objectif, elles aussi. »
– Quel est leur rythme de progression ?
– Quatre-vingt-dix kilomètres en six jours pour le 1er Front. Pour le 3e Front, et pour autant que cela ait un sens au vu de son mouvement tournant, 115 kilomètres. Attendu que la résistance fasciste semble s’effondrer peu à peu sous nos coups, nous devrions pouvoir respecter la planification fixant le démarrage de Vistule-Varsovie au 18 février.

C’est compter sur 20 kilomètres par jour, avec – au choix – la 3. PanzerArmee à défaire ou le Boug à franchir. Décidément, il va falloir forcer – ce qui ne pose pas de problème en soi, la destruction des défenses ennemies à tout prix étant l’un des deux buts de Lvov-Kovel. L’autre – créer un vide entre deux armées du Groupe Nord-Ukraine afin de permettre l’insertion du 3e Front Biélorusse de Malinovski – paraît déjà atteint (17). Cela n’échappe pas au Vojd, qui relance avec emphase, en faisant parler qui ne peut pas le contredire – et pour cause !
– Permettez-moi d’en douter – à mon avis, nous ne serons pas à Lvov et Kovel avant le 20 au mieux. Je l’avais pourtant dit à Aleksandr : des offensives avec des axes aussi dispersés, ça ne nous réussit pas. Si ce cher Boris était encore là, il aurait approuvé, j’en suis sûr…
Staline fait évidemment allusion aux difficultés rencontrées l’année précédente lors de Souvorov, Riga, Vatra Dornei-Gheorgheni… Quant à Boris, il s’agit bien sûr du maréchal Chapochnikov, véritable cerveau militaire de l’entre-deux-guerres, qui a introduit dans une Armée Rouge alors seulement préoccupée de technique les considérations économiques et politiques afférentes à la mobilisation. Le “cardinal de la Stavka” était méthodique, régulier… soumis, aussi. Si Staline l’autorisait aussi souvent à prendre la parole en le laissant à peu près libre de son discours, c’est parce qu’il était certain que Chapochnikov n’oserait jamais s’opposer à lui. De bons conseils, donc, c’est vrai – mais avec discrétion. C’est d’ailleurs lui qui a mis Vassilevski là où il se trouve à présent (18)… comme quoi les bons éléments font équipe ! Et Vassilevski profite d’une certaine bienveillance que le Vojd a toujours manifestée à son prédécesseur.
C’est au tour de Serguei Chtemenko de réagir. Adroitement, il s’appuie sur Koniev – qui n’est pas là non plus, mais qui a justement beaucoup participé à la planification de Lvov-Kovel. Par contre, il laisse ostensiblement de côté Timochenko, pourtant présent, lui – mais qui a le mauvais goût d’être de Bessarabie (ce qui fait toujours sourciller le NKVD).
– Le maréchal Koniev est encore dans les délais prévus. Il avait – et il a toujours ! – pleine confiance dans son plan d’opération.
– Je le sais bien, il a passé une heure et demie à me l’expliquer ! Et c’est justement ce qui m’a fait autoriser son volet de l’offensive ! Maintenant, il ne sert à rien d’argumentailler – ce qui est fait est fait. Vous me dites, en substance, que Lvov-Kovel va bientôt réussir. Et moi je vous réponds que ce n’est pas Lvov-Kovel qui m’intéresse, mais bien Vistule-Varsovie. Cette dernière doit être finie – et la résistance fasciste doit être brisée – avant la raspoutitsa. La boue doit gêner la retraite des Allemands, pas notre offensive, à ce moment, nous ne devons avoir qu’à poursuivre !
– C’est certain. C’est pour cela que nos premiers efforts ont porté essentiellement sur la création d’un vide où le 3e Front Biélorusse pourra s’introduire. Ce vide existe à présent, et il fait déjà 40 kilomètres de large et ne fera que s’élargir.
– Donc nous n’avons pas besoin d’attendre la fin de Lvov-Kovel pour lancer Vistule-Varsovie ?
– Pas forcément. L’essentiel est que nos adversaires soient encore en train de tenter de défendre les objectifs des 1er et 3e Fronts Ukrainiens.
– C’est mieux ! Car s’il est un point sur lequel je serai intraitable, c’est sur la conception de nos actions en Pologne. Celles-ci ne doivent être modifiées à aucun prix. L’effort vers Varsovie viendra d’Ukraine, pas de Biélorussie.

Le Vojd aurait pu ajouter qu’il parlait d’expérience. Sans aucun doute, en n’envisageant pas de longer la Baltique, Staline éloigne un peu le spectre brûlant de l’humiliation de 1921, où une armée polonaise en déroute la veille avait frappé de flanc la pointe de l’Armée Rouge, la coupant en deux avant de contraindre tout l’ensemble, soit à une retraite en catastrophe, soit à un humiliant internement en Allemagne ! De plus, personne n’oublie ici que Konstantin Rokossovski, le chef du 1er Front Biélorusse (qui frappera de Biélorussie) est à demi Polonais. S’il est bon de l’avoir sur ce front, autant pour sa compétence que pour le symbole, il ne faut pas non pus flatter à l’excès le nationalisme local. Le même qui renaît actuellement à l’ouest, presque sous les chenilles des T-34 ! C’est pourquoi il tranche finalement.
– Sur la base de vos observations, je maintiens le démarrage de Vistule-Varsovie au 18 février. Vous me tiendrez informé – et je validerai personnellement le moindre changement.
C’est dit. Et sur cette décision, Staline part réfléchir à son entrevue à venir avec le bulldog britannique…
………
« Dans les ultimes phases de Lvov-Kovel, l’Armée Rouge ne se battait plus que sur les franges de l’Union. De fait, Kovel était à 50 kilomètres de l’ancienne ligne de partage issue du pacte Molotov-Ribbentrop, et Lvov à 55 kilomètres. L’Ostheer luttait dos au Reich, déjà vaincue et chassée d’Ukraine. L’évolution de la situation sur le terrain ainsi que l’incapacité chronique du Reich à fournir suffisamment de renforts rendait certaine son expulsion du territoire soviétique, avant un mois environ.
Pourtant, pour Model, Schröner et consorts, le pire restait à venir. Car derrière Koniev, Petrov et Vassilevski, deux Fronts intacts ou reformés bouillaient d’impatience. Prenons, au soir de ces ultimes combats en Ukraine et Biélorussie, un instant pour fixer quelques chiffres comme nous l’avons fait lors de Bagration.
Au nord, face à la Shara, en Biélorussie, le 2e Front de Konstantin Rokossovski alignait sept armées, une armée de chars, et trois ou quatre formations indépendantes. Soit 750 000 hommes, 1 200 chars et autant d’avions. Sur l’autre rive, la 1. PanzerArmee de Josef Harpe – péniblement remise de Bagration et mal renforcée par la nouvelle (et prématurée) 4. PanzerArmee de Kurt von der Chevallerie, ne disposait, en dehors de l’Armee-Abteilung Neptun Sud, que de… cinq divisions d’infanterie, une PanzerDivision anémiée et deux bataillons de canons automoteurs. Un total misérable, n’atteignant pas le sixième des forces de Rokossovski !
Au sud, c’était encore pire ! Contre le 3e Front Biélorusse de Rodion Malinovski – six armées, une armée de chars et trois formations indépendantes toutes neuves ou presque (soit 900 000 hommes, 1 500 chars, 1 200 avions), le HG NordUkraine ne déployait… plus rien. Ses forces étaient déjà accaparées par la lutte contre Lvov-Kovel. Les renforts étaient encore en France, en Italie, en Yougoslavie, en Allemagne… partout sauf là où ils pourraient affronter la vague bolchevique. Le barrage, le « Mur de l’Est » tant vanté par la propagande, était démoli !
Tels Malinovski, nous n’aurons même pas à enfoncer une porte ouverte pour écrire que la victoire était déjà certaine – plus encore que lors de Bagration, dont nous avons pourtant vu qu’elle constituait le plus beau triomphe de l’Armée Rouge depuis le démarrage du conflit. Après le Groupe d’Armées Centre, c’était au tour du GA Nord-Ukraine de connaître la colère des Travailleurs et Paysans d’Union Soviétique. Et moins que l’avenir d’une invasion déjà morte, c’était bien le sort de la Pologne se jouerait dans les jours à venir – nous y reviendrons dans un prochain ouvrage. »

(Robert Stan Pratsky et Waitman Wade Beorn, Descendre dans les Ténèbres : les combats pour la Biélorussie et l’Ukraine – Presses universitaires de Harvard, 2014).


Notes
14- Malenkov (membre du bureau politique), Cherbakov (chef de l’administration politique de l’Armée) et Chtemenko (chef des opérations à l’état-major général) avaient interrogé une dizaine de généraux, dont Kuznetzov, bien obligé de témoigner contre son chef !
15- Henry Cassidy, le 9 septembre 1942 : « Grand, brun, la mâchoire carrée, bien rasé, les cheveux écartés à gauche, le général Sokolovski ressemblait au genre d’hommes qui, en Amérique ou en Angleterre, serait un capitaine d’industrie ou un jeune homme progressiste, président d’une banque. Ici, c’est un officier supérieur au service de l’Etat, remplissant ses tâches avec responsabilité, énergie et efficacité. Assis autour d’une table de salle à manger sur laquelle avaient été disposées des tasses de thé et des assiettes de sandwich, nous avons entendu le “camarade général” décrire, tranquillement et simplement, la situation sur son front. “En résumé, la Blitzkrieg est devenue la destruction éclair d’hommes et de matériels allemands, sur un modèle ressemblant beaucoup à la bataille de Verdun, mais en dix ou cent fois plus grand. (…) Sur des centaines, presque des milliers de kilomètres, ils [les Allemands] sont maintenant sur la défensive. Ce qui les attend, c’est la guerre des tranchées, la boue des routes russes, puis l’hiver.” » Trois jours plus tard, l’Axe lançait l’opération Typhon, qui manquerait de bien peu de s’emparer de Kiev… »
16- En tant que maréchal, on demande à nouveau de temps en temps son avis à Timochenko, bien qu’il ait été mis à l’écart en 1942 du fait de son humeur dépressive… voire défaitiste, à l’époque, suite notamment à sa contre-offensive ratée en Baltique. Placardisé dans un commandement secondaire (le Caucase) pour se refaire une santé, il avait été rappelé à Moscou pendant la lutte contre Zitadelle. Le maréchal était alors peu à peu rentré en grâce, dans le sillage des victoires engrangées grâce aux réformes de Joukov… lesquelles, après tout, était basées sur ses constatations de 1940 !
17- « L’Armée Rouge de l’hiver 1943-44 a démontré une finesse sans cesse croissante dans la conduite de ses opérations, quand bien même ses tactiques restaient, autant que de besoin… peu subtiles. » (C.J. Dick, From Defeat to Victory : the Eastern Front, Winter 1944 – Kansas Universitary Press, 2016).
18- En réalité, Chapochnikov a sans doute fait bien davantage, en sauvant le futur maréchal d’une purge en 1937 ! Vassilevski risquait alors de payer pour l’arrestation de son frère, agronome. Inquiet (ou peut-être prévenu de son incarcération imminente), Vassilevski serait allé se réfugier auprès de son patron de l’époque, qui aurait alors intercédé en haut lieu depuis l’état-major central. Une autre version, plus sombre, circule : inquiet de ne pas voir son subordonné au bureau, Chapochnikov aurait appelé la femme de Vassilevski – Ekaterina Vassilievna – sans se présenter. La dame lui aurait répondu que son époux était « au travail ». C’était faux, Chapochnikov était bien placé pour le savoir. Il en aurait déduit ce qui se passait, puis serait directement allé voir Staline…
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Finen



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MessagePosté le: Mar Oct 05, 2021 15:10    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

...
Pour espérer comprendre l’âme slave, il faut avoir entendu ce “Mama” (Maman) déchirant, aux accents bouleversants, et toutes ces chansons russes nées de la guerre que chantent les soldats au front. Exaltation du courage, amour de la terre natale, célébration des vertus civiques et militaires, sacrifice pour la patrie, goût de la vie et mépris de la mort, ces thèmes se croisent, se mêlent dans une langue extrêmement colorée et riche, qui se prête à l’improvisation.
...



https://www.youtube.com/watch?v=Q5KKVC3JyJA

j'y ai pensé immédiatement Arrow
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houps



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MessagePosté le: Mar Oct 05, 2021 16:01    Sujet du message: Répondre en citant

Et coucou...
Alors, cherchons des poux à nos valeureux camarades :

15 février
Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)


"...une prétendue infériorité qualitative de l’Armée Rouge – laquelle n’aurait eu, dans le fond, d’autre d’atout que le nombre, lequel lui permettait de déborder un adversaire ne pouvant être partout..."

A trop vouloir décliner ce pronom, nous allons y perdre notre latin. Ou alors y'a des quotas ? Un masculin oblige à un féminin, et vice versa ? Je propose humblement de virer le mâle "lequel" (et vlan ! pour la parité) et de lui substituer " ce qui"... Mais moi, ce que j'en dis, hein...

" Il le fit d’abord en éliminant Vassili Sokolovski, un des proches du maréchal. Certes pas physiquement – on n’en était plus là à cette époque – mais bienen le déchargeant de son poste de chef de Front..."

Bien en, mal en, on avance...
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Timeo danaos et dona ferentes.
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Imberator



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MessagePosté le: Mar Oct 05, 2021 16:10    Sujet du message: Répondre en citant

Ça fait quelques jours qu'on y fait pas un tour, mais j'imagine que l'ambiance ne doit pas être au rose au QG du Führer.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Oct 05, 2021 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

Ca viendra, cher ami Laughing ! Et sinon, pour le Besancon - je ne sais pas si je l'ai dit, mais ce sont d'authentiques extraits du livre en référence, dûment passés en FTL.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 06, 2021 11:21    Sujet du message: Répondre en citant

16 février
Neptun, le retour
Magie vaudou
QG du HG Mitte (Hrodna)
– Miracle ! Les quatre divisions ranimées par Walter Model commencent à se mettre en place le long du Niémen, étoffant quelque peu le dispositif de la 2. Armee – lequel passe ainsi de quatre à huit divisions, en attendant les deux nouvelles unités en provenance d’Allemagne. Plus qu’il n’en faut pour tenir 90 kilomètres de rives entre Kaunas et Druskininkai… Les XXII. et XXX.PzK ne perdent donc pas davantage de temps – ils commencent à se diriger vers Lida afin de rallier la 4. PzA pour lancer enfin Neptun. Il devrait leur falloir quatre jours, le temps (pour eux aussi…) de passer le Niémen – mais un peu plus au sud, afin de rejoindre le terrain désigné pour l’offensive.
Il était temps ! Model a encore été relancé hier soir par Rastenburg, où l’on semble très, très préoccupé par les événements d’Ukraine, qui – selon la rumeur – prennent des proportions cataclysmiques. Le simple fait que le chef du HG Mitte n’en ait pas été informé avec précision veut dire quelque chose. « Quelque chose de pas rassurant du tout ! » songe Model.

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Rovne (Nord de l’Ukraine)
– Model a parfaitement raison, bien sûr ! Sur la route de Kovel, l’ultime barrage formé par les forces de Werner Kempf – constamment harcelé par un Schröner de plus en plus anxieux ! – affronte la ruée rouge sur les rives de la Sirna et dans la trouée de Zaturtsi. Cette dernière est d’importance stratégique, car elle constitue un véritable pont de terre au milieu du cours supérieur de cinq fleuves et rivières : les Kuriya, Stokhid, Sirna, Luha, et Chornohuzka.
Au nord, pourtant, tout se passe encore à peu près bien. Après avoir occupé la péninsule de Sarny, évacuée en catastrophe par les Allemands, le 1er Front Ukrainien se contente pour l’heure de s’approcher de la Styr, derrière laquelle se terrent les restes de l’aile gauche de la 6. Armee de Maximilien De Angelis – de Bil’s’ka Volya jusqu’à Kolky, dans l’ordre : XVII. ArmeeKorps (Wilhelm Schneckenburger), 78. Sturm-Division (Hans Traut), mal renforcée des débris de la 4. LFD (Hans Sauerbrey), puis XLIV. ArmeeKorps (Friedrich Köchling). Ces formations ont encore un peu de temps pour souffler… Le temps nécessaire aux Rouges pour que la 61e Armée de Pavel Belov avance vers Chudlya – avec le 7e Corps Mécanisé (I.V. Tutarinov) sur ses arrières, prêt à exploiter – et pour que la 65e Armée d’Ivan Boldine atteigne Mayunychi. Face à Hans Traut, Boldine se prépare déjà à forcer à nouveau le passage – ce qui nécessite tout de même un peu de préparation. Mais enfin… jusqu’ici, tout va bien. Les VVS ne s’en prennent même pas à la 6. Armee – elles sont bien plus utiles plus au sud.
Car, autour de Loutsk libérée, la lutte commence. L’ultime coup de collier, qui permettra à Ivan Koniev de remplir tous ses objectifs en récoltant à coup sûr une nouvelle médaille à accrocher à sa tunique de maréchal. Sur la gauche allemande, la pression se fait encore raisonnable – face à Rojychtche, seul le 20e Corps Blindé est occupé à chercher, avec l’aide d’irréguliers polonais, un passage entre les lignes du LII. ArmeeKorps (Hans-Karl von Scheele), sur les traces de la 9. ID et du 210. StuG, passés la veille…
Au centre, par contre, ça se passe déjà beaucoup moins bien. La 37e Armée et la 1ère Armée de Choc en sont déjà à forcer la Sirna, face à une 246. ID (Wilhelm Falley), affaiblie depuis des mois. Sans doute, elle est soutenue par les 331. ID et 168. ID (qui ont dû rester sur place au lieu de remonter vers le nord comme prévu), mais celles-ci sont elles-mêmes en sous-effectifs. Derrière un rideau de milliers de fumigènes, le génie soviétique fait des prouesses et plusieurs têtes de pont sont vite accrochées à la rive ouest, à Ivanchytsi, Ulyanyky et jusqu’à Bryshche – de toute façon, la rivière ne fait pas plus de 10 mètres de large, elle ne saurait retenir les Rouges bien longtemps… Le 19e Corps Blindé d’Ivan Vasilev peut se préparer à passer.
Mais c’est sur la droite, voire l’extrême-droite de ses lignes que la Heer fait face à son destin. Concrètement, le LVI. PanzerKorps (Friedrich Hossbach) – tardivement renforcé par le XLVII. PanzerKorps (Erhard Raus), le 152. PzJ Abt et le 654. schw PzJ Abt – affronte la 2e Armée de Chars déployée au grand complet dans la plaine et soutenue par la 3e Armée Aérienne – qui comprend aujourd’hui la 52e Escadre Mixte française Franche-Comté.
Sergei Bogdanov est réputé pour sa science de l’arme blindée, et il se sait en position de force alors que la plupart de ses adversaires, venant du nord-est, ont couru toute la nuit. Dans un premier temps, le Soviétique vise donc directement Zaturtsi, ses formations disposées en triangle : en pointe, le 4e Corps Blindé de la Garde Malin (A. Kukushine), avec le 11e Corps Blindé (V.M. Alexeiev) sur sa gauche et le 3e Corps Mécanisé (I. Dubovoy) sur sa droite. La Luftwaffe fournit évidemment un effort maximum, en espérant que le temps couvert leur permettra de passer… entre les gouttes. Mais les Stukas du SG.3 sont noyés sous les flots de MiG et de Yak, puis taillés en pièces malgré la protection du IV/JG.5 et du II/JG.54 GrunHertz. Dans la journée, 34 appareils à croix noires sont abattus ! En revanche, les pertes des avions à étoiles rouges sont rudes – 47 aviateurs soviétiques périssent… ainsi que quatre Français, dont le commandant Tulasne, du Besançon/Franche-Comté. Mais ces morts ne sont pas tombés pour rien…
En effet, sous des averses éparses, les T-34 réussissent assez facilement à percer le dispositif du LVI. PzK en son centre, mettant en déroute la 25. ID (Kurt Versock), contrainte de fuir vers l’ouest et Viinytsya pour ne pas être anéantie. A sa droite, la 81. ID (Erich Schopper) tient un peu mieux grâce au soutien des Elefant et des JagdPanzer IV arrivés de Loutsk la veille. Il est vrai, aussi, qu’elle n’est pas strictement sur l’axe de progression soviétique ! Puis, alors que le 11e Corps Blindé double Yunivka (à la source de la Sirna), Erhard Raus lâche ses fauves. Leopard et Panzer IV des 4. et 5. Panzer doivent prendre le Rouge de flanc, pour ensuite remonter derrière le 4e CB de la Garde et de détruire son train. Une ambition limitée, certes, mais au vu de la disproportion des moyens, le Sudète n’a pas le choix. Et puis, cela lui a bien réussi devant Loutsk ! Seulement voilà – Bogdanov et Koniev ont prévu le coup. Sitôt sortis des bois, les Panzers sont repérés par l’aviation alors qu’ils courent sus à l’ennemi et pris sous des barrages roulants quasi-ininterrompus de l’artillerie mobile, dont l’Armée Rouge fait grand usage ces temps-ci. Ces véritables orages d’acier brisent l’élan des Allemands et bloquent la contre-attaque des PanzerDivisions. Pendant ce temps, le 4e Corps Blindé de la Garde s’empare sans coup férir de Zaturtsi et Kukushine et poursuit au nord vers Ozyutychi, en ignorant des adversaires dont ses camarades voudront bien s’occuper !
C’est effectivement prévu – le 11e Corps Blindé s’est déployé pour faire face à cet adversaire déjà affaibli (notamment la 5. Panzer de Karl Decker, au sud). Alexeiev couvre ainsi l’élégante manœuvre du 3e Corps Mécanisé d’Ivan Dubovoy, qui vient se positionner sur sa droite. Puis, à 16h00, une fois coordonnées, les deux formations avancent en pince, avec pour objectif, non de repousser, mais carrément de détruire l’ennemi ! Koniev surveille l’action de près, paraissant en personne sur tous les points chauds. La 4. Panzer de Dietrich von Saucken est la plus exposée, dans la plaine de Barvinok – c’est donc elle qui souffre le plus. Elle perd 57 engins et doit reculer vers Khorokhoryn, entraînant la 5. Panzer, qui laisse elle-même 30 blindés sur le terrain et qui ne va tout de même pas se laisser encercler près de Torchyn. Tout un corps de la PanzerWaffe recule ainsi face aux chars bolcheviques, cherchant refuge d’une manière des plus humiliantes dans les bois au sud de Vichyni. Et aux 87 panzers perdus, il faut encoe ajouter 14 chasseurs de chars – en plaine, les Elefant se montrent à nouveau aussi redoutables pour l’ennemi que vulnérables vus des cieux… Il faut comparer ces 101 blindés détruits aux 140 chars perdus par les Soviets – le rapport de pertes est catastrophique pour la Heer.
La contre-attaque de la dernière chance voulue par Kempf et Schörner a donc échoué. Il paraît déjà évident que la 3. PanzerArmee va devoir reculer derrière la Stokhid, voire la Kuriya – donc juste après Kovel ! – pour ne pas être anéantie et espérer défendre encore l’approche du Gouvernement général. Pendant ce temps, la 6. Armee achèvera de remonter pour passer sur la gauche de la 3. PzA et lui permettre ainsi de se regrouper afin d’accomplir une tâche qui semble déjà visiblement écrasante.
Pendant ce temps-là, plus au sud, la 5e Armée de Choc avance dans le vide béant qui s’est creusé entre la 3. PanzerArmee et la 8. Armee. Elle atteint Voinyn, sans vraiment rencontrer d’opposition. Sitôt à Lokatchi, elle devrait remonter vers le nord-ouest pour poursuivre vers Volodymyr-Volynskyï. Derrière, le 3e Front Biélorusse a fini de traverser Novohrad-Volynskyï à marche forcée. La 4e Armée de Chars approche même de Rovne…
Et à l’arrière, où tonne l’artillerie, Grossman observe des scènes baroques qui font tout le sel du champ de bataille soviétique…
« Charmant et triste. Le poste de commandement du bataillon, sur une colline. Les servants des mortiers de la compagnie refont sans cesse passer le même disque : « Non, puissions-nous ne pas aller tout de suite, amis, dans un lit glacé. » [Chanson à boire irlandaise, retranscrite sur une musique de Beethoven] Nulle part la musique n’est plus présente qu’ici. Cette terre retournée, argileuse, pleine de merde et de sang, résonne de la musique que transmet la radio, des disques sur les phonographes, des voix des chanteurs des compagnies ou des sections. Je croise Rodimtsev : « Nous avons eu deux concerts. Le coiffeur Roubintchik a joué du violon au milieu des tirs. » Et tous ceux qui y étaient ont un sourire au souvenir de ces concerts. »

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Ces trois jours vont sans doute être pour la Franche-Comté ses “trois glorieuses”, mais aussi les trois plus cruelles journées de la guerre. Les pilotes sont harassés. Ils ont les traits tirés, les yeux brillants de sommeil, les muscles las. Ils volent sans interruption. Ils se battent à la chaîne. Dix minutes après chaque décollage, c’est l’empoignade dans un ciel que labourent les obus de la Flak. Tulasne et De Forges couchent deux Me 410. Ce bimoteur rapide ne vire pas bien. Les MiG sont tout de suite dans la queue et dès les premières rafales, l’affaire est cuite.
La violence des combats atteint son paroxysme les 16 et 17 février. Un gros dispositif du Besançon commandé par Tulasne se heurte, le 16 février vers 10h30, à une formation compacte de Ju 87 Stuka protégés à toutes les altitudes praticables par des nuées de Bf 109.
Littolff, son fidèle Castelain, Léon sortent des nuages, s’abattent sur les Stukas, suivis de Pouyade et Bernavon. Tulasne et Albert essaient de les protéger d’une attaque des 109. La mêlée est sauvage. Le ciel grouille d’avions qui montent se cacher, descendent et virent dans un vrombissement inouï. Léon, tournoyant comme une toupie, abat deux 109 en dix minutes. Pouyade a réglé le compte de son Stuka. Dans la pluie d’un grain, Tulasne et Albert rencontrent deux Allemands en combat singulier. Tulasne profite d’une trouée pour fusiller à bout portant son 109. Il n’a même pas le temps de le regarder rouler au sol en fumant comme une bûche mouillée que quatre autres 109 sont sur lui. Il réussit à les éviter. Lance une dernière rafale, puis, au bout de sa provision d’essence, ses chargeurs vidés, rentre au terrain. Pouyade est déjà là. Son visage d’habitude sévère est encore plus triste, il court vers son vieil ami.
– Tu sais, dit-il, Littolf, Castelain et Bernavon ne sont pas rentrés.
Tulasne ne répond pas. Il s’adosse à son MiG. Il est perdu dans une profonde et douloureuse rêverie. Il a ôté son serre-tête. Ses cheveux sont collés par la pluie mélangée à la sueur. Enfin il se passe la main sur les yeux. Et sa voix est nette et précise quand il dit : « C’est bien, on les vengera demain. Toi, Pouyade, tu prendras le commandement de la Deux, à la place de Littolff. »
Pour un coup, Tulasne, le vainqueur de Limnos, le chasseur d’Italiens sur Martin 167, l’homme qui ne se trompait jamais, faisait erreur. Le commandant Pouyade n’eut jamais le temps de commander à la 2e escadrille. Le soir même, il remplaçait son frère d’arme, le commandant Tulasne, à la tête du groupe de chasse. Tulasne, en effet, disparaissait le même jour à 17h30, dans le secteur de Berezovychi près de la route qui va de Lutsk à Volodymyr-Volynskyï. Une dernière fois, on vit son avion lancé comme un harpon dans la masse de 109. Ils étaient plus de trente, les Français dix. Le drame commençait. Nul ne pourrait jamais le raconter. Tulasne emmenait avec lui son secret.
Assis sur son lit, les pieds ballants, Albert, qui venait d’abattre un nouveau 109, commentait l’affreuse nouvelle.
– Ce matin trois, cet aprèm’ Tulasne. Le fameux repas parisien tant désiré s’éloigne ! On ferait mieux de le décommander.
Le lendemain 17, le commandant Pouyade annonçait les résultats. En neuf jours, du 7 au 16 février, le Besancon avait exécuté 11 missions de guerre et abattu 15 appareils ennemis. En revanche, cinq pilotes n’étaient pas rentrés. En un mois, et en comptant les Sturmovik du Belfort et les Pe-2 du Lons, 19 volontaires étaient déjà tombés pour la Liberté. »

(Cap. F. de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)

Défense (de plus en plus) élastique
Région de Ternopol (Sud de l’Ukraine)
– La 8. Armee continue à se rabattre pour défendre Lvov, ayant définitivement renoncé à retenir une aile gauche en pleine débandade.
Dans le grand vide de la plaine de Berezhanka, toujours au côté de la 5e Armée de Choc, la 26e Armée de Lev Skvirsky achève de désintégrer ce qui reste de la 385. ID d’Eberhard von Schuckmann. Ce dernier n’échappe que d’extrême justesse à la capture – une bonne partie de ses hommes n’ont pas cette chance. Fuyant vers l’ouest, il devrait pouvoir gagner la (relative) sécurité de Volodymyr-Volynskyï… Pendant ce temps, derrière sa Kubelwagen sans cesse menacée de mitraillage, l’Armée Rouge touche Staryi Zahoriv et la modeste Svynarka.
Plus au sud, la 8. Panzer n’en peut décidément plus de tenir seule la ligne face à la 3e Armée, sous une véritable nuée d’Il-2 qui se jettent sur ses engins dès que ces derniers se risquent à ouvrir le feu, voire – pour les plus téméraires ! – à quitter les rares couverts qu’offre cette fichue plaine. Gottfried Frölich subit ici bel et bien une démonstration de Blitzkrieg : supériorité aérienne, confiscation de l’initiative, traversée et prise de flanc mécanisée ! En effet, pendant que Mikhaïl Shumilov fait calmement avancer son infanterie, le 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov commence à déborder par le sud et Burkachi, tâchant visiblement de séparer la 8. Panzer des troupes allemandes présentes à Lopatyn ! C’en est trop pour Frölich, qui lâche prise avant la nuit – et surtout avant la destruction complète de ses forces, avec ou sans enveloppement. De toute façon, il est impossible de manœuvrer ici ! La Panzerdivision fuit vers Mar’yanivka, avant sans doute de se rabattre vers Radekhiv pour rejoindre le reste du III. PanzerKorps d’Herman Balck. Evidemment, celui-ci a donné son accord – mais cela conduit aussi à élargir considérablement la trouée entre les armées allemandes, qui passe d’un coup de 40 à 55 kilomètres.
De fait, au sud, Balck ne s’accroche pas davantage. Ayant compris le sens de la manœuvre d’Aleksandr Vassilevski, Walter Weiß continue de concentrer ce qui lui reste de forces vives afin de couvrir Lvov, déjà menacée par l’est. Toutes n’y arrivent pas… Si la 7. Panzer (Hasso von Manteuffel) et le 311. StuG (Hauptmann Karl-Ludwig von Schönau) tirent leur épingle du jeu pour rejoindre la 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels) à Vuzlove et Dmytriv – ils sont motorisés, eux ! – les pénibles restes du LIX. AK (Christian Usinger) et du IX. AK (Heinrich Clößner) sont rattrapés sur les berges de la Styr par la 5e Armée de la Garde. Tout ce qui restait du Korps Abteilung G (Hans Bergen) est anéanti… Selon ce qui devient une habitude dans l’Ostheer, les survivants iront s’amalgamer à la dernière unité d’infanterie opérationnelle dans la région – la 223. ID de Friedrich Fangohr, terrée dans les bois de Nemyliv…
Evidemment, Nikolai Pukhov ne se gêne pas pour poursuivre – au soir, il est déjà dans la plaine au nord d’Ohlyadiv, sur la route de Radekhiv, présentant en toute conscience son flanc gauche aux panzers rassemblés plus au sud pour former le dernier carré – ou plutôt la dernière ligne de charge des cuirassiers. Le Soviétique pourrait être inquiet – il ne l’est pas. Enfin pas trop – sur sa droite, le 3e Corps Blindé (V.M. Badanov) se rallie après avoir traversé et le 8e Corps Mécanisé ne devrait pas tarder à descendre depuis la région de Berestetchko.
La GrossDeutschland, quant à elle, serait à Pobuzhany (au nord de Bousk), toujours pressée par le 1er Corps Blindé de Chanchibadze – lequel menace à tout moment de l’envelopper par le sud, voire de franchir le Boug. Dispersion de l’ennemi, supériorité aérienne, concentration des forces… un modèle de conduite opérationnelle, décidément !
Et puis, le maréchal Vassilevski est là ! Un signe de plus de l’importance du soutien qu’il peut espérer… comme de celle de la bataille à venir.
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Oct 06, 2021 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

Euh, j'ai un doute pour Pouyade.

FTL, il commandait un GC de nuit.
Il est plus âgé que Tulasne, et de la même promotion. Donc s'il arrive à la 52e (ce dont je doute), il devrait être le chef du GC.
(OTL, c'était différent car il est arrivé après son évasion d'Indochine.)

Amha, faut pas trop copier OTL sur le coup...
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Dernière édition par Etienne le Mer Oct 06, 2021 14:11; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mer Oct 06, 2021 13:43    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, on l'a déjà cité en 1941 et 1943.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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houps



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MessagePosté le: Mer Oct 06, 2021 15:46    Sujet du message: Répondre en citant

Continuons à être le ch... de service.

Dans le feu de l'action et dans le passage (Exclamation) "la lance de Wottan", je relève :

"... un passage entre les lignes du LII. ArmeeKorps (Hans-Karl von Scheele), sur les traces de la 9. ID et du 210. StuG, passés la veille…
Au centre, par contre, ça se passe déjà beaucoup moins bien.... "
que suit

" ...Le 19e Corps Blindé d’Ivan Vasilev peut se préparer à passer..." suit un temps couvert pour passer entre les gouttes, et un " pour passer sur la gauche de la 3. PzA..."

Alors, oui, je chipote, j'ergote, je pinaille, tous ces termes ne se succèdent pas, Brick wall et vu l'ampleur - encore une fois - du travail accompli, on pourrait... passer...Rolling Eyes

Oserais-je proposer " une trouée" ; (rien) ; " se déroule" ; "traverser" ; "se placer" ?
_________________
Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
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