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Le Front Russe, Février 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

borghese a écrit:
Ce n'était pas une critique notez bien. Je me demandais surtout pourquoi "Franche Comté"?

Ah… Il faut demander aux auteurs de la nomenclature.
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

8 février
Opération Šiauliai
Fin loupée
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lituanie)
– Retour d’un très mauvais temps sur les pays baltes. La météo a sans doute beaucoup contribué à l’échec de l’offensive soviétique ! A présent, une pluie glaciale douche les combattants de ce qui redevient peu à peu un secteur secondaire du front.
Le nouveau Memel Grupp est bien installé sur ses nouvelles lignes – dos à la frontière orientale du Reich, ce qui devrait motiver les combattants ! En face, la 1ère Armée avance de Šiauliai vers Telšiai, pour ne dépasser que Kuršėnai avant la nuit. Pas le chemin le plus direct vers l’ennemi, mais il faut bien quelqu’un pour garnir le flanc droit… Au centre, le XXVI. AK et la SS-Panzer Wiking se déploient dans la région de Kvėdarna, afin de couvrir une zone allant d’Endriejavas à Šilalė. Ils font face à la 4e Armée (Nikolai Gusev), qui arrive à peine à Grinkiškis, ratant ainsi de peu, sans le savoir, d’autres adversaires : le I. AK et la 1. LFD, qui atteignent enfin le carrefour routier de Kryžkalnis avant de prendre position sur la droite des SS, de Šilalė jusqu’à Viduklė. Ils y seront rejoints par le 912. StuG Abt (Hauptmann Johannes Karstens), dont les StuG III ne seront pas de trop face aux engins du 12e Corps Blindé rôdant déjà dans la région.
La nouvelle ligne de défense de l’Axe prend forme – et une seconde série de positions est en cours de préparation, au-delà du Niémen (situé 50 kilomètres plus bas). Cela laisse un peu de marge… Même si tous sont certains que l’on aurait replié la totalité du HG Nord derrière le fleuve, sans Memel ! Las, la ville vient d’être déclarée Festung, quand bien même la majorité de ses habitants semblent déterminés à fuir. On improvise des bataillons de marche avec des cuisiniers et autres personnels pour garnir des tranchées creusées en hâte par quelques malheureux civils raflés au hasard des routes…
Face à ce médiocre tableau, Markian M. Popov se garde pourtant de pousser trop fort – il n’en a pas franchement les moyens, et de toute façon ce ne sont pas ses instructions. Le secteur de la Baltique reste secondaire (au pire, il servira de nasse !) ; l’affaire se joue ailleurs.
A ce propos, la 7e Armée d’Alexey Krutikov a enfin repris sa marche – non point vers Vilnius, mais vers Kaunas, car il faut bien garnir aussi le centre du front. Dépassant Kupiškis par la gauche, les frontovikis entrent dans Viešintos, sur les traces des blindés de Fiodor Rudkine, qui pourchassent depuis Troškūnai les Fascistes des 96. ID et 184. ID, en fuite plus au sud. Pour eux, rejoindre Viduklė (donc la 18. Armee) risque d’être difficile… Heureusement, le Niémen se rapproche : il devrait donc être possible de le longer à Kaunas pour revenir vers des amis ! Ou, au pire, de le passer pour se retrancher derrière.
Pendant ce temps, la 42e Armée de Vasily Morozov ne rencontre pas plus d’obstacles que la veille. Traversant la Sventoji à Vyžuonos, elle approche toujours plus d’Utena… mais ralentit, davantage de crainte d’être prise de flanc par la 16. Armee qui arrive de la Dagauva que du fait d’une résistance qui raidit – le trio 254. ID, 505. schw. Pzr Abt et 184.StuG commence à se retourner pour briser les pointes russes trop aventurées.
Ici, comme hier, la coordination entre Šiauliai et Bagration fait défaut. Ce qui aura évidemment des conséquences.
………
Au sud-est de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie) – Ce n’est pas Kirill Meretskov qui suppléera Popov en matière d’audace et de témérité. Individu solitaire, volontiers caustique (31), parfois pusillanime et dont l’intelligence contrebalance heureusement la lenteur naturelle, le chef du 2e Front de la Baltique obéit sans état d’âme. Mais à Moscou, pas à Joukov, qu’il n’apprécie guère et dont la tendance à l’improvisation l’a pour le moins agacé. L’évasion de la 16. Armee va certainement entrainer des pertes et souffrances supplémentaires ? La belle affaire ! Chacun sait que le Soviet Suprême est infaillible, et ce n’est pas à lui de le contredire. En réalité, Meretskov – bien qu’il reste un professionnel aguerri et particulièrement compétent – est un homme brisé par sa période de détention à la Loubianka, marquée par de multiples et humiliants sévices. Il ne fera donc rien qui puisse déplaire à Staline, surtout après le petit esclandre du Kremlim en décembre – et comme le Vojd et Joukov ne paraissent plus vraiment être sur la même longueur d’onde…
Christian Hansen peut ainsi continuer de faire reculer sa 16. Armee avec rapidité, mais une certaine sérénité, face au 2e Front de la Baltique. Le II. AK se retire vivement de la région de Gipėnai – en effet, sur sa gauche, la 42e Armée semble menacer de le déborder. Ses Landsers et les StuG III du 185. StuG Abt se décalent vers Užpaliai et Antalieptė, toujours en terrain difficile. Ils sont certes poursuivis par la 7e Armée de la Garde et la 34e Armée, mais restent cependant capables de participer à d’éventuels affrontements à Utena ou Daugailiai.
A Daugailiai, justement, la 13. SS-Grenadier-Division Kurland vient de se heurter violemment (et dans l’obscurité !) à la tête – ou plutôt à la queue – du 10e Corps Blindé d’Alexei Popov, lequel a livré bataille toute la nuit dans une certaine confusion, toujours pas résorbée au matin. La lutte reprend, entre des troupes fatiguées dont les chefs n’ont guère d’autre choix que d’envoyer à l’assaut leurs formations au fur et à mesure qu’elles arrivent.
Un temps, le savoir-faire et le blindage des tankistes soviétiques fait chanceler des Baltes valeureux mais peu expérimentés… Cependant, l’intervention tardive quoiqu’attendue des Nashorn du 655. schw. PzJ. Abt fait finalement penser la balance en faveur de l’Axe. Les engins de Karl-Max Freiherr von Hofenfels, passant de bosquet en bosquet, tirent de loin les T-34 tout en restant hors d’atteinte de l’infanterie ou de l’aviation. Finalement, pour limiter les pertes de sa formation déjà si isolée et mal ravitaillée, Popov se retire vers les bois de Paberžė, se rapprochant de ses lignes tout en s’écartant de l’axe de fuite ennemi. Précisément ce que souhaitaient les Allemands ! Le XXVIII. AK (qui a récupéré sa 251. ID), suivi du X. AK, peut reculer rapidement vers le carrefour de Daugailiai.
Vite – la 39e Armée d’Andrei Zigin approche déjà, avec le 14e CB d’Ivan Kirichenko sur sa gauche, tandis que le 13e CB (Boris Bakharov) et le 10e Corps Mécanisé (Nikolai Vedeneyev) se préparent sur ses arrières. De son côté, 55e Armée de Vladimir Smiridov a finalement passé Skrudaliena, laissant sur sa gauche le champ de bataille calciné de Silene.
Au soir, le gros de la 16. Armee a donc déjà passé Daugailiai pour approcher d’Utena…

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Confusion

« Je crois pouvoir affirmer – et de bonne foi – que lors de cet engagement, personne n’a rien compris. Ni Andrei, qui tirait au jugé des semi-chenillés qui passaient plus au nord avant qu’une grosse explosion ne l’aveugle (le char de Youri, hélas pour lui…). Ni Fiodor, qui a fait d’un coup et d’instinct une grande embardée vers la droite pour s’éloigner de ce brasier qui mettait Stalingradskiy dangereusement en valeur. Ni Sasha et Nikita, qui passaient leur temps à faire de l’équilibre sur des casiers vides au mépris de leurs chevilles, à la recherche d’un ultime obus qu’on aurait oublié au fond des entrailles de notre T-34.
L’opposition n’était pas monstrueuse – mais de temps à autre, l’un de nos chars explosait sans qu’on puisse savoir d’où venait le tir. Après deux heures de ce petit jeu, on nous fit nous replier – à l’évidence, même pour le commandement, tout cela ne rimait à rien. On aurait pu s’en rendre compte avant. Nous faisons donc une fois encore demi-tour pour nous éloigner du combat, à vitesse moyenne. Hélas, l’essence commence à manquer ! En passant, nous zigzaguons entre les carcasses de nombreux Fascistes et d’autant de camarades. Je garde l’œil au périscope, à la recherche d’un engin connu. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– Sur la droite de la 16. Armee, dont elle couvre toujours le flanc avec un stoïcisme qui force le respect, la 2. Armee suit le mouvement de repli amorcé. Elle n’est heureusement pas trop chaudement pousuivie… Le 2e Front de la Baltique se regroupe avant d’avancer le long de la route Daugavpils-Kaunas (c’est d’ailleurs logique, vu le terrain !), tandis que la 20e Armée de Vladimir Kurassov patauge désormais dans les marais vers Smalvos.
Anémiés mais toujours courageux, les XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) et VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne) reculent donc de Daugailiai versTauragnai, sans trop s’aventurer vers le sud. Certes, le rythme est un peu plus lent que celui du HG Nord… mais le terrain n’est vraiment pas le même ! De surcroit, les troupes sont éreintées, leur en demander davantage serait risquer l’effondrement. Heureusement pour Johannes Friessner, tout se passe bien. Les seules pertes significatives sont le fait des attaques de la 14e Armée Aérienne (I.P. Zhuravlev), dont les aviateurs bravent le mauvais temps et les rares interventions de la Luftwaffe pour venir mitrailler les véhicules assez fous pour rester à découvert.
Plus au sud, le nouveau XXX. PzK commence à chanceler dangereusement. Son infanterie – 123. ID (Louis Tronnier) à Ukmergė et 253. ID (Hans Junck) à Vepriai et Dainava – menace visiblement de craquer face à la 63e Armée et au Groupement Oslikovski. Les Russes ont déjà une tête de pont à Leonpolis, alors que le gros de leurs forces n’est même pas encore là ! Eberhard Rodt se voit donc contraint de séparer en urgence le 226. StuG Abt (major Herbert Keysler) de “sa” 22. Panzer pour aller aider les Landsers. Mais les StuG III n’arriveront pas avant demain… au mieux. En attendant, l’Allemand doit convenir que son corps d’armée ne peut même plus faire illusion face à la masse des blindés de Mikhail Katukov. Rodt prend donc une décision irrévocable : il se retire vers Kaunas, en faisant le pari que son adversaire se dispersera sur les 30 kilomètres qui le séparent encore du Niémen pour franchir le fleuve. Il gagne ainsi 24 heures… 48, peut-être, avec les combats urbains. Mais il est décidément urgent, pour Rodt comme pour Hansen, que la 16. Armee réussisse à se sortir du piège.
Informé de ce repli, le QG du HG Mitte laisse faire. Inutile de faire annihiler pour rien des formations sur un terrain indéfendable… Et face à un Gueorgui Joukov qui s’acharne, Walter Model, à Hrodna – où il vient d’arriver – entrevoit le moyen de faire un mauvais coup avec l’aide de Georg von Küchler.
………
Bagration Centre et Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Tandis que, sur sa droite, la 1ère Armée de la Garde mène des reconnaissances et que les camarades Zakharkine (3e Armée de la Garde) et Galitsky (2e Armée de Choc) règlent des contingences locales à Navahroudak pour avancer respectivement vers Biarozawka et Dziatlava (où la 10. PzGr et le 501. schw. Pz Abt arriveront demain), le gros du 2e Front Biélorusse se réorganise devant la nouvelle ligne formée par Joseph Harpe et Neptun Sud le long de la Shara.
Konstantin Rokossovski, qui, comme Meretskov, n’apprécie guère Joukov – il ne lui a jamais pardonné les multiples mises sous pression de 1942 – ne tente pas de pousser pour aider. Au surplus, il n’a pas reçu d’ordre en ce sens. Et le Polonais sait arrêter une opération quand la logistique ne suit plus. Par contre, il sait qu’avec le déclenchement de Lvov-Kovel, son Front doit se reconcentrer pour jouer, demain, le nouveau rôle décisif qu’on attend à nouveau de lui. Il se contente donc de redéployer ses troupes de Kazloŭščyna à Sasnovy Bor, tout en faisant repasser les formations blindées en second échelon pour repos, ravitaillement et recomplément.
Dans cette configuration, le 2e Front Biélorusse représente actuellement six armées, une armée blindée et quatre autres formations concentrées sur un front de 80 kilomètres. Même en tenant compte du fait qu’il doit garder les rives nord des marais du Pripyat, une telle masse peut faire mal, le moment venu… Model, ce Fasciste dont la propagande berlinoise chante les mérites, peut prétendre l’avoir arrêté – en réalité, il n’a encore rien vu. Rokossovski est prioritaire pour le ravitaillement (même par rapport à Joukov !) et puis il a tout son temps – même celui de changer quelques têtes, qui lui ont déplu et ne font plus l’affaire ces jours-ci.

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Rovne (Nord de l’Ukraine)
– C’est à peine le second jour de l’offensive russe dans ce secteur, et les choses vont déjà fort mal pour la 6. Armee. A Berezne, bien que seulement chargée de couvrir la droite rouge, la 65e Armée continue sa spectaculaire avancée. Certes, Boldine n’est pas le plus brillant des généraux de l’Armée Rouge – entre autres, il néglige souvent les reconnaissances. Mais il compense ce défaut par l’administration d’une forte dose d’artillerie avant chaque attaque. Et comme la 218. ID ne peut pas reculer…
Berezne, ancienne cité du royaume de Pologne et qui compte encore nombre d’habitants polonais, en dépit des morsures de l’ONU, devient donc très vite le théâtre d’un jeu de massacre. Depuis la Sluch, la 389. ID (Walter Hahm) tente de passer plus au nord – elle est rapidement harcelée par l’artillerie et les VVS. Quant à la 377. ID (Arnold Szelinski), toujours en plaine à Holubne, elle est confrontée à l’aile gauche de Boldine et au 7e Corps Mécanisé de Tutarinov, dont l’artillerie mobile trace de grands sillons dans les lignes fascistes pour mieux aider blindés et infanterie mécanisée à contourner la ville. Seul le temps médiocre au-dessus de l’Ukraine limite le carnage ! Au soir, on se bat dans Berezne et dans Kam’yanka.
Un peu à l’est, le carrefour d’Antonivka est défendu par la 4. Luftwaffen-Feld-Division (Hans Sauerbrey). Réduite à un gros régiment, elle va sans doute bientôt voir arriver des T-34. Cependant, la 78. Sturm-Division (Hans Traut), quoiqu’elle-même réduite à la moitié de sa force nominale, a quitté Sarny pour se porter à son secours. Comme un air de déjà-vu…
De fait, l’aide ne viendra pas de la droite. La 37e Armée de Chuikov poursuit son labourage vengeur dans les bois autour de Lisopil’ et entre dans la ville ravagée pour ouvrir au 19e Corps Blindé (Ivan Vasilev) un passage vers le Nord. Il suffirait de pas grand-chose… Encore six kilomètres à peine jusqu’à Ivanytchi, d’où on pourra sauter vers Zlazne (à travers une barrière boisée certes, mais on en n’est plus à ça près) pour atteindre l’Horyn et couper de fait la 6. Armee en deux.
Evidemment, De Angelis fait tout pour l’éviter… Toute la journée, le LV. ArmeeKorps résiste donc farouchement, sans esprit de recul – la fameuse ténacité allemande. Horst Grossmann lance même à plusieurs reprises la 294. ID dans des tentatives de prises de flanc depuis le sud. Les hommes de Johannes Block font de leur mieux – comme tous leurs camarades – et l’offensive soviétique peine un peu… mais pas assez pour s’arrêter. En tout cas pas assez pour décourager Chuikov ou Koniev ! Vassily Grossman, de retour en milieu familier, peut noter, admiratif (et un peu hagiographique) : « L’homme russe à la guerre revêt son âme d’un vêtement blanc. Il peut vivre en pécheur, mais il meurt en saint. Sur le front, beaucoup ont des pensées et des âmes pures, beaucoup font preuve d’une réserve toute monastique. Les arrières vivent selon d’autres lois, et jamais ils ne peuvent se fondre moralement avec le front. Leur loi est celle de la vie, de la lutte pour la vie, or nous ne savons pas vivre saintement, mais nous savons mourir saintement. Le front, c’est la sainteté de la mort russe, l’arrière le péché de la vie russe. La patience sur le front, la résignation face à des difficultés inimaginables, c’est la patience des hommes forts. C’est la patience d’une très grande armée, qui a aussi en elle la grandeur d’âme du peuple. »
Tout triomphalisme et propagandisme mis à part, faut-il voir dans ces quelques lignes un début de critique face aux « excès » lors des libérations de territoires occupés en Baltique ou en Roumanie, dont Grossman a forcément entendu parler ? Possible – dans les jours à venir, il aura l’occasion de juger une fois encore sur pièce de la violence des combats, de la violence des hommes et de l’indifférence de la hiérarchie soviétique envers les populations.
De toute facon, Ivan Koniev a la tête ailleurs. Son flanc droit doit écarter la menace de la 3. PanzerArmee, pas progresser. Ça, c’est le rôle de sa gauche ! Et cette dernière joue plutôt bien son rôle : la 5e Armée de Choc enfonce la ligne ennemie, repoussant une 62. ID (Botho von Hülsen) aussi vaillante que dépassée. Elle est pourtant soutenue sur sa droite par la 331. ID (Karl-Ludwig Rhein) – qui a complétement décroché de la 8. Armee – et appuyée par la Luftwaffe – les Me 410 du KG.51 sont particulièrement sollicités. Rien n’y fait : l’Armée Rouge entre dans Babyn, dégageant une bande de 8 kilomètres à droite de l’axe Ryasnyky- Babyn-Zaritchne.
Ferdinand Schörner a compris que c’était, dans l’immédiat, la menace principale : en plus du 249. StuG Abt (Major Kurt Schaff), déjà sur place, il envoie donc à la rescousse tout ce dont il dispose. Il n’a que des blindés : le 152. PzJ Abt (sur Jagdpanzer IV) et le 654. schw. PzJ Abt (Major Karl-Heinz Noak) seront sur place avant demain soir. Ce dernier est récemment revenu d’Allemagne sur Elefant. Leurs anciens Ferdinand, sensiblement améliorés – mais il est douteux que ces monstres soient assez nombreux face aux vagues communistes…
Pourtant, en agissant de la sorte, Schörner va être plus efficace qu’il ne le craint. En effet, de l’autre côté de l’Horyn, Ivan Koniev, constatant avec plaisir que la percée semble proche, ordonne d’introduire tout de suite – cette nuit si possible ! – le 20e Corps Blindé dans le secteur de Dmytrivka, pour dégager la route de la 2e Armée de Chars.
Quant à la 1ère Armée de Choc d’Andrei Vlassov – qui n’a plus d’adversaire au nord du fait du repli de la 331. ID – elle fait passer en masse ses troupes pour poursuivre vers Zdolbouniv. Le tout sans être aucunement gêné par la 385. ID (Eberhard von Schuckmann), pas à la hauteur de la tâche, incertaine de ses flancs et qui se retranche dans les collines de Shlyakh, afin de tenter de faire barrage.
………
Région de Ternopol (sud de l’Ukraine) – Même offensive, autres méthodes. Du côté de Vassilevski (ou plutôt de Petrov), les choses avancent aussi fortement, mais (un peu) plus élégamment. Toujours occupé à réduire le saillant de Kremenets – donc à attirer le gros des réserves de la 8. Armee tout en élargissant la base de la pointe de Brody – le 1er Front Ukrainien continue de broyer l’aile gauche de la 8. Armee en général et le IX. ArmeeKorps (Heinrich Clößner) en particulier.
C’est une manœuvre complexe, nécessitant de se coordonner finement avec Koniev. Mais Vassilevski, en très grand Chtabiste (32), a bien fait les choses, avec le concours, notamment, du général Khrouliov, le patron des arrières. C’est heureux. Car, bien que lui-même principal chef d’état-major et représentant de la Stavka – disposant donc d’un pouvoir immense sur la carrière… comme sur la vie d’autrui – le maréchal n’oublie pas que Staline peut demain tout remettre en cause d’un coup de fil. Raison de plus pour que tout se passe bien.
Et les choses se passent relativement bien. Dans le secteur de Velyka Radohoshch, la 26e Armée a pris pied sans grosse difficulté au nord de la Viliya. Elle progresse désormais dans les bois jusqu’à Bushcha, à peine ralentie par des éléments retardateurs que le KorpsAbteilung E (Herman Frenking) jete sous ses roues. La zone n’est pas stratégique et le terrain est difficile, c’est vrai – mais c’est aussi la jonction entre 6. Armee et 8. Armee et cela fera réfléchir les fascistes !
A Obych, la 3e Armée du camarade Shumilov franchit avec aisance les lignes de la 384. ID – laquelle, même avec la meilleure volonté du monde, n’est vraiment pas à la hauteur. Hans de Salengre-Drabbe l’a bien compris – mais il n’a pas vraiment le temps d’adapter son dispositif car il est tué lors d’un bombardement ! Son transfert du HG SudUkraine fin 1943 ne lui aura pas porté chance. Ce qui reste de sa formation, au bord de l’effondrement, se replie dans les collines de Stizhok à Mala Ilovytsya sans pouvoir s’accrocher au terrain favorable à la défense. Un terrain que le général Baskakov décide d’ailleurs de contourner – son 8e Corps Mécanisé ne va pas se perdre dans les marais, mais filer vers Veselivka puis Kremenets.
Kremenets, justement, où la 223. ID (Friedrich Fangohr) fait face avec un peu plus de succès à la 5e Armée de la Garde (Vyacheslav Tsvetaev) grâce au terrain un peu urbanisé ainsi qu’aux collines qui contraignent l’offensive. La faute aussi à l’intervention de la 205. ID (Ernst Biehler), dont la moitié (un seul régiment !) vient à sa rescousse avec quelques StuG III du 311. StuG Abt (Hauptmann Karl-Ludwig von Schönau). Malgré ce coup de main, la petite ville tombe et les Rouges atteignent Khotivka.
Il ne faut pas se leurrer : si la 8. Armee tient ici un peu mieux qu’ailleurs, c’est avant tout parce que la situation dans le saillant de Brody reste relativement calme. Et justement, les PanzerDivisions dépêchées en renfort depuis ce dernier – 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels) et 8. Panzer (Gottfried Frölich) – arriveront sur zone demain. Juste à temps !

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Hier matin, le général Krasovski, commandant la 3e Armée Aérienne, nous attendait. On a aussitôt fait connaissance avec les logements du front. Ce sont des espèces d’abris souterrains faits en bois de sapin recouverts de terre et qu’on appelle zemlianka. Il y fait chaud, un gros poêle marchant jour et nuit, mais très humide. Les lits sont des bat-flancs de bois sur lesquels, tant bien que mal, on pose des sacs de couchage.
– Evidemment, a dit La Poyle, ça ne vaut pas le Ritz, mais il ne faut pas oublier que le front est à trente bornes au maximum. On n’a pas tout le confort mais au moins on est à l’abri. Je déteste les dragées nocturnes quand je roupille.
Le commandant Tulasne a appelé les chefs de patrouille et le travail a démarré immédiatement. Pour la première mission, il a emmené douze MiG, toujours guidés par le Chturman, pour survoler le front de Sarny à Ostroh. Le but était de se familiariser avec les points de repères : les routes, les forêts, etc. Pour la première fois, les radios parlent français et l’accent de Belleville fleurit sur les longueurs d’onde soviétiques. On parlerait pour ne rien dire, tellement ça fait plaisir.
Puis, dans l’après-midi, même opération. Seulement, au moment du retour, le Chturman a disparu. Il a fallu regagner le terrain par ses propres moyens. Tous y arriveront sauf Bizien, qui va se poser en campagne et rejoindra sans trop de mal par la suite.
On s’est mis dans le bain et aujourd’hui, les premières sorties de chasse ont lieu, avec 4 ou 8 avions. Il faut essayer de surprendre les appareils ennemis en maraude, les abattre et revenir aussitôt. Nous aurons aussi droit à des missions d’accompagnement : protection de bombardiers ou d’avions d’assaut. Plus rare, à cette époque du moins, les mitraillages de convois et de troupes.
En face de nous se trouve une Luftwaffe encore solide, possédant un matériel peu nombreux mais de haute qualité, et des pilotes chevronnés, résolus et braves, au moral encore vaillant. Ne sortant qu’en groupe, elle a encore souvent paradoxalement l’avantage du nombre – au moins un bref instant – et il nous faut y remédier par l’astuce, la tactique et la chance.
Au sol, la Wehrmacht (33), elle, commence à donner des signes de faiblesse. Le soldat allemand ne croit plus à la victoire. L’équipement est mauvais. Le froid, terrible, a raison de l’héroïsme le mieux trempé. Et tandis que la lassitude nait un peu partout du côté des vert-de-gris, le long de l’énorme front, l’Armée Rouge, au contraire, sent que son heure est arrivée. Toute la Nation est dressée et tendue vers la victoire. Les usines tournent jour et nuit. Le matériel arrive. Un fanatisme quasi-religieux anime les soldats et c’est aux cris de « Mort aux envahisseurs ! » que les fameux Pekhota (34) montent à l’assaut avec, en guise de ravitaillement, des grenades et des cartouches dans leurs musettes. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)

Fonds de tiroir
Wolfsschanze (Rastenburg), 14h00
– Ambiance effarée dans la Tanière du Loup, tandis que se une nouvelle inattendue et même stupéfiante : les Bolcheviques ont encore lancé une offensive majeure, cette fois en Ukraine. Hier encore pourtant, lors de la conférence quotidienne, on n’a pas voulu y croire – le Führer restait concentré sur la Biélorussie, les informations manquaient, le HG Nord demandait toute l’attention disponible…
Bref – il apparaît désormais clairement que les Rouges se sont joués des armées du Reich. Et cette nouvelle opération, qui n’est nullement une diversion, mais bien un puissant assaut, apparaît à tous (bien que nul ne l’exprime ainsi) comme une vraie catastrophe.
Que faire ? Faire faire demi-tour aux renforts envoyés au HG Mitte ? Hitler s’oppose par principe à tout repli. « Les Slaves prétendent nous faire marcher d’un bout à l’autre des marais, il nous faut répondre de même ! » Pour le Guide, la solution est des plus simples : il faut reprendre l’initiative, en attaquant en Biélorussie, voire dans les pays baltes. Moscou devra stopper sa propre action pour venir au secours de ses forces épuisées.
Ce disant, il fait montre d’une analyse correcte de la situation… mais un peu moins des moyens de l’Ostheer. De fait, à Rastenburg, on n’a toujours pas réalisé complètement l’étendue du désastre de Bagration. Deux armées complètes anéanties ! Certes, dans le passé, des divisions ont déjà détruites – à Smolensk, à Bar et à bien d’autres endroits encore. Elles ont chaque fois été reconstituées avec des troupes nouvelles agglomérées autour des éléments survivants… Mais ici, il n’y a rien de tel ! Les formations perdues sont… perdues. Et les conséquences de cette déroute ne sont visiblement pas encore assimilées.
Avec quels moyens est-il donc possible d’obéir au Führer ? Certes, la réponse allemande sera évidemment confiée au HG Mitte, mais Model racle déjà les fonds de tiroirs pour tenter de reconstituer une 1. PanzerArmee avec des effectifs… disons cohérents avec sa dénomination. Faisant reprendre point par point l’ordre de bataille de la Wehrmacht, Hitler ordonne d’accélérer le transfert de la 60. PzGr et de la 11. Panzer depuis l’Allemagne, et d’envoyer d’Italie au HG NordUkraine (et non au SudUkraine) la PanzerDivision Hermann Göring (35). Plus tard, selon l’évolution de la situation à l’Ouest, on pourra peut-être renvoyer aussi les I. et II. SS-PzK casser du communiste. Cela leur avait plutôt réussi l’an dernier. Cependant, ces formations d’élite ne seront pas disponibles avant mars, au mieux.
– Où en sont les nouvelles divisions, Keitel ?
Toujours à l’entraînement. « Accélérez leur mise en service – regardez Model, il y arrive, lui. Et à partir de rien. » Certes, mais Model, lui, forme des Kampfgruppe, pas des divisions, en ponctionnant dans ses services (et non à partir de rien). Quoi qu’il en soit, et peu importe les expédients imaginés, les ultimes ID Rheingold ne seront pas prêtes avant deux semaines, et elles seront alors plus proches du groupe armé que de la formation de combat. Evidemment, cela ne suffira pas.
– Et les quarante divisions de grenadiers ?
Pas prêtes non plus, mais bientôt. Et encore, pour ce faire, il a fallu réduire le format de ces divisions (36) – lesquelles ne pèsent désormais plus que six bataillons, avec peu de services (tout le monde au front), des mitrailleuses, des antichars portatifs et, pour toute artillerie, de nombreux mortiers avec quelques canons et obusiers seulement. Même sans prétendre en faire des unités aussi solides que les ID de 1940, il leur faut tout de même un minimum de formation ! L’utilisation de vétérans d’unités détruites pour servir de noyau à ces troupes devrait cependant permettre de conserver un niveau de compétence décent. Quoique les vétérans en question sont très demandés…
– Je veux que ces quarante divisions soient disponibles dans les six mois ! N’hésitez pas à leur affecter des éléments d’autres unités si nécessaire.
Evidemment. Pour tenter de calmer le jeu. Jold annonce la formation de huit nouvelles PanzerBrigades (et non plus Divisions). Cependant, celles-ci ne bénéficieront pas des nouveaux chars lourds, envoyés justement renforcer… les PanzerDivisions.
Hitler conclut en décidant le démantèlement prochain de l’Erzatsheer et l’utilisation de la majorité des instructeurs et personnels d’école pour former des KampfGruppen selon l’exemple du HG Mitte. Tout ceci dans l’attente de nouvelles mesures, qui concerneront cette fois notamment la conscription, la féminisation des effectifs administratifs et industriels ainsi que la réquisition des personnels de la Kriegsmarine, de la Luftwaffe voire de l’industrie. Heureusement que Speer n’est pas dans la salle !
Ainsi, la Wehrmacht semble peu à peu, comme le dira Jean Lopez, « dévorer sa propre substance » – une sorte d’auto-cannibalisme. Obsédé par la reconstitution de son ordre de bataille, le commandement ne voit pas que cette pratique aura les plus graves conséquences en termes de formation, de logistique et de transport.
Mais on n’en est pas encore là. Dans ce contexte, évidemment, l’évacuation de la région de Lida soufflée par Model ne recueille pas l’assentiment du Führer – celui-ci envisage plutôt de relancer l’opération Neptun, sous forme d’une prise du flanc du 2e Front Biélorusse depuis cette zone. Ladite opération devra démarrer sitôt le front stabilisé – et les effectifs suffisants réunis… Pour l’heure, l’Ostheer – coincée sans remède dans une position stratégique défavorable – va donc devoir tenir et attendre des renforts. Tenez bon, l’aide arrive.


Notes
31- Meretskov ne réussira pas, durant toute la guerre, à conserver un seul adjoint – tous auront demandé leur mutation au bout de quelques mois !
32- De Chtab, mot russe dérivé de l’allemand Stab – état-major (staff en anglais).
33- NDE – De Geoffre devrait écrire la Heer, mais comme beaucoup, il confond forces armées et troupes au sol.
34- NDE – De Geoffre utilise ici le terme qui désigne littéralement l’infanterie, il ne s’agit pas d’un surnom.
35- Celle-ci sera remplacée en Italie par la 24. Panzer.
36- NDE – Elles ne sont pas encore dénommées “de grenadiers du peuple”, Volksgrenadiers.
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LaMineur



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Les notes 29 et 30 manquent dans le texte.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 15:27    Sujet du message: Répondre en citant

LaMineur a écrit:
Les notes 29 et 30 manquent dans le texte.


Ajoutées.
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Casus Frankie

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houps



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 15:34    Sujet du message: Répondre en citant

7 février
Opération Šiauliai
Fin loupée
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie)

"...entre exécutions sommaires dans la sucrerie locale et exil en Sibérie de nombreux habitants (2 8) . ..."

Si on se met à chiffrer les notes, maintenant...

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)


" – en tachant de ne plus trop s’éloigner des grands axes..."

Ah les salauds !
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Etienne



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 16:32    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Fonds de tiroir
Wolfsschanze (Rastenburg), 14h00 – Ambiance effarée dans la Tanière du Loup, tandis que se une nouvelle inattendue et même stupéfiante :


Répand?
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Joukov6



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 16:38    Sujet du message: Répondre en citant

Rien de telle qu'une petite musique d'ambiance :
https://www.youtube.com/watch?v=vuFFYObr8ZU
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Le Lion de l'Orgueil ne connait ni rivaux ni égaux. Il trône seul au sommet de l'Univers.
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Imberator



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 16:39    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis frappé par le nombre de corps d'armée allemands "sous-dimensionnés". Tant d'AK avec 2 voire seulement 1 division et demi, est-ce vraiment pertinent ? Autant ne mettre qu'une division par corps et fusionner les états majors des deux niveaux.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 17:45    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Imberator,

Citation:
Je suis frappé par le nombre de corps d'armée allemands "sous-dimensionnés". Tant d'AK avec 2 voire seulement 1 division et demi, est-ce vraiment pertinent ? Autant ne mettre qu'une division par corps et fusionner les états majors des deux niveaux.


Malheureux, tu veux te retrouver dans un des ces camps spéciaux dont personne ne veut évoquer l’existence !

Saches que la première chose que fait le moustachu hystérique quand i rentre dans la salle des opérations, c'est de compter les petits drapeaux épinglés sur les cartes.

Et s'il en manque un seul, je te raconte même pas la crise que ça déclenche !

Aussi aucun des membres de l'état-major ne va suggérer ce que tu viens d’énoncer car ce serait signé son arrêt de Mort

@+
Alain
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 18:25    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous avait promis la densité... on rentre à peine dans le cœur du sujet ! Appréciez, je vous prie, le fait que chaque jour fait 10 pages en moyenne- et sans même délayer... merci à Casus, évidemment.
Sinon, pour répondre à la remarque, les allemands ne sont pas dans cet état d'esprit... c'est même précisément l'inverse. Reconstituer à tout prix des unités et formations, quelqu'un soit la réalité.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 18:42    Sujet du message: Répondre en citant

Illustration de la vie polonaise entre 39 et 45 ... en musique bien sûr !

https://youtu.be/JDB9BzY0b6o
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 25, 2021 23:35    Sujet du message: Répondre en citant

9 février
Opération Šiauliai
Fin loupée
Lituanie (1er Front Balte et 18. Armee)
– Sous la pluie et dans le froid, le 1er Front de la Baltique continue de se décaler vers l’ouest en s’approchant de la nouvelle ligne de défense établie par Georg von Küchler au nord de Memel et du Niémen. Sans trop se précipiter toutefois, eu égard à ses moyens comme à ce qui se joue bien plus au sud.
La 1ère Armée d’Alexey Kourkine entre ainsi dans Telšiai – une des plus anciennes cités de Lituanie, qu’on dit avoir été fondée par un chevalier Džiugas durant les âges sombres et qui fut longtemps le centre culturel et économique de l’antique Samogitie. Cathédrale splendide (XVIIIe siècle), vieille ville médiévale et… traces du massacre récent de la population juive (3 000 personnes, la moitié des habitants). Auparavant, en 1942, une Armée Rouge en fuite avait sommairement exécuté dans la forêt de Rainiai 76 Lituaniens extraits de la prison locale, où ils étaient enfermés pour « nationalisme réactionnaire » (37). Mais tout cela, c’est du passé. Suivant la route principale vers Plungė, la 1ère Armée ira donc se positionner les jours suivants entre Kretinga et Endriejavas – sans toutefois avancer plus loin et encore moins se laisser entrainer dans de pénibles combats de rues pour la Memel Festung. Pour l’instant…
La 4e Armée, elle, pénètre dans Kelmė après être passée par Tytuvėnai. Charge à Nikolai Gusev, qui n’a pas plus réussi à rattraper l’ennemi que son camarade, de rétablir des liaisons de ravitaillement pérennes tout en descendant vers Kryžkalnis, vers le I. ArmeeKorps. Le 12e Corps Blindé viendra s’intercaler sur sa gauche aux environs de Butkiškė, prêt à foncer vers Sovetsk – donc Königsberg – le moment venu.
Finalement, au sein du 1er Front Balte, seule l’aile droite de Popov connait encore un peu d’action. La 7e Armée prend Anykščiai et atteint donc les rives de la Sventoji, menaçant à son tour d’isoler la 16. Armee. Sans perdre une minute, méprisant ouvertement la défense improvisée par les autorités locales, Alexey Krutikov tâche de percer pour menacer Utena – donc à son tour la route Daugavpils-Kaunas. Décidément, si les trois fronts concernés avaient bien voulu se concerter ! Cependant, les sapeurs sont fatigués, les camions bien loin et le matériel toujours coincé à l’arrière. Il faudra attendre la nuit pour traverser.
Pendant ce temps, les chars du 15e Corps Blindé continuent à faire la chasse aux Fascistes vers Taujėnai – pas très loin d’Ukmergė, donc des arrières de l’ancien Neptun Nord !
Enfin, la 42e Armée se heurte brutalement à Šiaudiniai au flanc de la 16. Armee, en retraite vers Kaunas. Le XXVIII. ArmeeKorps (Herbert Loch) est renforcé des premiers engins de la 13. SS-Grenadier Kurland. Face à cette opposition inattendue, Vasily Morozov ne cale pas – mais il marque un temps. Assez pour laisser passer son adversaire… et permettre aux défenseurs d’Utena de se glisser vers l’ouest et Anykščiai.
………
Lituanie (2e Front Balte et 16. Armee) – La fuite ennemie accélérant, il semble logique que le 2e Front de la Baltique en fasse autant. C’est là le sens naturel des choses – et c’est aussi l’avis de Staline, qui n’a pas manqué de le faire savoir à Meretskov, dans une lettre assez rude (quoiqu’en même temps curieusement pédagogue) qu’il lui a adressée ce matin. Dans celle-ci, le Vojd – qui n’ignore rien des réserves passées du général contre une opération sans aucun doute aussi mal née que déclenchée précipitamment – prend le temps de revenir avec quelque emphase sur les bases de la stratégie telle qu’il la conçoit :
« Comme il ressort de votre rapport, la 7e Armée de la Garde semble proche d’obtenir une percée. Il n’est pas nécessaire que chaque armée obtienne une percée dans son secteur. Il ne serait pas mal que vous concentriez dans les secteurs de percée les divisions et l’artillerie que vous enlèverez aux armées n’ayant pas réussi à percer. Il serait encore mieux que vous concentriez tout dans une seule percée, selon votre choix. Estimez-vous que cela soit faisable ? Pour pouvoir passer à l’offensive, pour pouvoir percer les lignes de l’ennemi, il faut avoir dans chaque armée un groupe constitué d’au moins trois divisions. En plus, il faut doter ce groupe de 75-90 canons. Avez-vous préparé tout cela ? Dans tous les cas, il faut donner à Berzarine des chars supplémentaires et tout jouer dessus, car sans cela son armée n’aura aucun mordant. Il ne faut pas non plus morceler la 34e Armée en deux groupes, mais la garder unie sous le commandement de Lopatine. »
De fait, Staline ne perd jamais une occasion de faire la leçon à ce commandant de front, sans doute compétent, mais qu’il tient toujours pour responsable de la pantalonnade de la Guerre d’Hiver, ainsi que des résultats catastrophiques pour l’Armée Rouge lors des Kriegspiels de 1941 (38). Cette lettre est donc une nouvelle humiliation pour l’intéressé – qui n’en est plus à une près, et relance ses hommes sans trop réfléchir. En avant, puisque Moscou le veut !
Une masse confuse de troupes se heurte donc, une fois encore, à l’arrière-garde de la 16. Armee. Sur la gauche, le II. ArmeeKorps (Paul Laux) tient désormais la route de Vyžuonos. Plus haut, les SS de la Wiking luttent contre la 42e Armée. Dans les collines boisées de Sirutėnai – où le II. AK est arrivé durant la nuit et d’où le lac Akusas et les colonnes soviétiques sont parfaitement visibles malgré la météo – les Allemands affrontent successivement la 7e Armée de la Garde (qui vient du nord) et la 34e Armée (qui vient du nord-est). Incapables de se coordonner avec autrui, ou même entre eux – avancez, c’est tout ce qui compte – Nikolai Berzarine et Anton Lopatine gaspillent un temps précieux et pas mal d’hommes. Du moins accrochent-ils suffisamment Laux pour que ce dernier ne puisse pas se retirer aussi rapidement que la veille – ayant lui aussi subi des pertes sensibles, le II. AK décrochera pendant la nuit, mais jusqu’à Gečionys seulement.
C’est donc à la 39e Armée d’Andrei Zigin, soutenue par une masse d’engins blindés (13e Corps Blindé, 10e Corps Mécanisé, 14e Corps Blindé), de se lancer à l’assaut d’Utena, défendue par le XXVIII. ArmeeKorps (Herbert Loch) et le X. ArmeeKorps (Thomas-Emil von Wickede). L’attaque, évidemment frontale et sans trop d’imagination (de toute façon, il n’y a que 10 kilomètres de terrain exploitables entre bois et lacs, le long de la route !) conduit sans surprise à une violente empoignade aux environs de Droničėnai, au niveau de l’étang d’Utena. Sévèrement accroché, le X. AK – qui avait été jusque-là plutôt épargné – perd pratiquement deux régiments. Parmi les responsables de cette véritable saignée, citons le lieutenant Vladimir Vassilievitch Karpov, de la 39e Armée : dans la seule journée du 9 février, selon la citation lui attribuant l’ordre du Drapeau Rouge, il « a organisé un groupe de reconnaissance ayant réduits deux bunkers interférents avec leurs garnisons, tuant 90 soldats et officiers ennemis et en capturant 17, avant d’aller détruire avec des grenades deux postes de mitrailleuses et 8 soldats allemands, assurant ainsi l’avance de nos troupes. » (39)
Le X. AK doit donc se replier en hâte à travers Utena, laissant le XXVIII. AK gérer seul la suite. Heureusement pour celui-ci, les Soviétiques ont eux-mêmes perdu 35 engins – et les autres sont dispersés ou attendent l’infanterie. Et comme le gros de la 39e Armée est 10 kilomètres en arrière, en colonne à Daržiniai, et que la 55e Armée approche à peine de Degučiai… Les Landsers vont finalement pouvoir se retirer dans la nuit vers Kurkliai (après Anykščiai), en bordant la Sventoji sur le flanc de Neptun Nord, sans oublier de laisser de multiples pièges et obstacles sur le carrefour qu’ils viennent d’abandonner.

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– La 2. Armee suit évidemment le repli de la 16. Armee, sans être trop gênée, tant du fait du retard de la 20e Armée (à Salakas, où elle fait jonction avec la droite du 10e Corps Blindé, qui a grand besoin de ravitaillement) que de l’obsession de Meretskov à forcer directement la route d’Utena. Le XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) et le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne) passent donc la journée sur la ligne Medeniai-Tauragnai et reculent dans la nuit sur la ligne Pakalnės- Suginčiai.
Jusqu’ici, tout va encore bien… Néanmoins, les troupes sont complétement épuisées et l’on sort bientôt des bois pour s’engager en plaine afin de passer vers Šventupė et Ukmergė. 40 kilomètres, au moins, en terrain découvert et sans personne pour couvrir son flanc droit. Dans son QG, Johannes Friessner – et son chef d’état-major Hening von Tresckow, qui parait particulièrement affairé ces derniers temps – croisent les doigts en espérant que les Rouges n’auront pas idée de remonter depuis Vilnius…
Mais pour l’heure, ce n’est pas encore l’idée de Joukov. Celui-ci semble avoir renoncé à se coordonner avec Šiauliai pour, plus “simplement”, forcer le passage vers Kaunas, détruire le nouveau XXX. PanzerKorps et rejoindre la 4e Armée à Kėdainiai, pour encercler à lui tout seul la 16. Armee. Sans aucun doute le plan est-il beau. Mais le maréchal, qui n’a plus l’habitude de commander au front et n’aime guère les mauvaises nouvelles, manque ici un peu de réalisme. Refusant de voir que la situation lui échappe et que sa « magnifique occasion » (pour citer ses Mémoires) est sans doute déjà passée, il s’enferre dans une stratégie d’assauts frontaux aussi coûteux qu’inutiles, bien que son adversaire n’en puisse déjà plus.
Sur les rives de la Sventoji, la 63e Armée sort de sa tête de pont de Leonpolis pour prendre de flanc la 123. ID (Louis Tronnier) à Ukmergė – l’infanterie de Rodt est donc coupée en deux, malgré les multiples tentatives de dégagement de la 253. ID, renforcée bien tard par les Marder du major Herbert Keysler. La Heer craque – tout simplement. Et recule en pagaille vers Šventupė, dos au passage que la 16. Armee devrait bientôt emprunter !
A Kaunas, Eberhard Rodt ne peut aider – sa 22. Panzer est toujours coincée à guetter l’arrivée des premiers engins de la 3e Armée de Chars, qu’on annonce à Neveronys… mais pas seulement : Rybalko cherche aussi des points de passage autour de cette ville, à Prienai et Jonava, sur les traces du 226. StuG. Il n’en trouve pas, certes… Mais l’Armée Rouge a depuis longtemps prouvé qu’elle sait construire des ponts. Et ce ne sont pas les médiocres “Kampfgruppen” envoyés par Model qui risquent d’arrêter les centaines de chars rouges – malgré leur nombre, ces groupes de combat ne sont constitués que de traînards et planqués raflés à la hâte, avec un équipement minimal et un état-major improvisé. Leur durée de vie se compte en heures.
La situation est donc critique pour le XL. PzK. Dans la nuit, Rodt ordonne par radio à son infanterie d’attaquer demain Ukmergė, pour récupérer à tout prix les berges (personne n’y croit) ou tout au moins pour ralentir les Soviets à tout prix (c’est déjà plus crédible…) et ainsi préserver la voie de repli de la 16. Armee. Les valeureux Landsers ne vont pas lâcher leurs camarades dans les derniers mètres ! Sans doute – mais au-delà de la 63e Armée, le Groupement Oslikovski est déjà en train de passer à Leonpolis. Avec des IS-1.
………
Bagration Centre et Sud (2e Front Biélorusse et 1. PzA) – Situation paradoxalement calme dans ce secteur du front. Hormis les mouvements locaux de la 3e Armée de la Garde, qui se déploie face au LXXII. ArmeeKorps renforcé de la 10. PzGr et du 501. schw. Pz Abt le long du Niémen, il n’y a pas grand-chose à signaler. Les autres formations soviétiques prennent position calmement le long de la Shara, au fur et à mesure de leur arrivée.
Konstantin Rokossovski a tout son temps. Il sait que son heure arrive bientôt, celle de son retour en Pologne. Celle qui, pense-t-il, inscrira éternellement son nom dans la légende de l’Armée Rouge.

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Grosse fatigue

« Arrivée de l’infanterie, dans la nuit et dans le froid. Nous n’avions pas fait grand-chose depuis hier, hormis regarder passer les heures et entendre l’artillerie tonner au loin. “Stalingradskiy” était vide – aussi vide que la tête de Nikita un soir de vodka. Et nous aussi, nous étions vidés.
Cette petite chevauchée imprévue a coûté cher, à l’aller comme au retour. Et nous avions grand besoin de repos depuis le mois dernier – de ce point de vue, les quelques jours passés à Pastavy n’avaient hélas pas suffi. Relève, ravitaillement, recomplément – autant de choses à gérer, y compris pour le peloton dont j’avais désormais officiellement la charge (ça, c’était nouveau !). Fort heureusement, cette relève arriverait sous peu – du moins, nous l’espérions tous, pour mieux repartir de l’avant ensuite. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Rovne (nord de l’Ukraine)
– Le retour d’un (relatif) beau temps facilite l’action des Faucons de Staline et aggrave la situation de la 6. Armee, déjà très en difficulté. A Berezne, la 65e Armée affronte désormais directement – et en milieu urbain – la 218. ID (Viktor Lang), péniblement renforcée par la 389. ID (Walter Hahm), qui a fini de passer le fleuve durant la nuit. Ecrasés sous les obus et les bombes, les Landsers ne peuvent compter sur aucun secours, la 78. Sturm-Division ayant été requise plus à l’ouest. Après une journée de combat, le XVII. ArmeeKorps (Wilhelm Schneckenburger) est proche de la rupture : il doit reculer pour ne pas être incinéré. Ce sera fait dans la nuit jusqu’à Orlivka – Maximilian De Angelis n’a pu que l’autoriser, vu ce qui se passe sur la droite.
En effet, de ce côté, la Heer est victime d’une défaillance catastrophique de la 4. Luftwaffen-Feld-Division (Hans Sauerbrey). Cette dernière, déjà réduite à la valeur d’un gros régiment, gardait seule le carrefour stratégique d’Antonivka – entre la 377. ID (Arnold Szelinski) à Kam’yanka et la 79. ID (Richard von Schwerin) à Piskiv. Elle est complétement fracturée par une charge du 7e Corps Mécanisé, dont les nouveaux IS-107 (des IS-1 avec un canon ZIS-6) sont des adversaires contre lesquels les malheureux personnels de Göring n’ont aucun recours. Ces derniers fuient vers le nord et les marais de Malyns’k, entrainant leurs voisins à leur suite. Cette déroute a des conséquences dramatiques : en effet, non seulement les marais de Malyns’k barrent la route de Sarny, mais seules deux routes les traversent : une directe, passant par Malushka, et une longeant la Sluch, que défend le XVII. ArmeeKorps. En conséquence, une insertion de blindés soviétiques ici permettrait aux Bolcheviques non seulement de passer, mais encore de coincer toute l’aile gauche de la 6. Armee entre l’Armée Rouge et un terrain impraticable ! L’arrivée sur le tard de la 78. Sturm-Division (Hans Traut), dotée de matériel antichar, limite heureusement le carnage. Et une seconde ligne se forme entre Yablun’ka et Polyany. Au moins pour la nuit.
Pendant ce temps, aux environs de Lisopil’, les combats se poursuivent également avec violence. La 9. ID (Siegmund von Schleinitz) et le 210. StuG continuent à se battre sans esprit de recul… mais sans assez de forces pour empêcher les Rouges d’avancer, en dépit du soutien notable de la 294. ID (Johannes Block), qui persiste à lancer de coûteuses attaques sur le flanc ennemi. En vain : en fin de journée, noyé sous les vagues de Sturmovik dépêchés par la 3e Armée Aérienne (Sergi Krasovski) selon les instructions d’Ivan Koniev, le LV. AK est pratiquement coupé en deux : l’Armée Rouge est quelque part à l’ouest de Korchiv’ya et au nord d’Ivanytchi. Et comme, ici, les bois se font clairsemés, Ivan Vasilev concentre puis fait donner ses chars. Direction : Zlazne et l’Horyn !
Toujours seul, face à ce ballet sanglant, Vassily Grossman livre au papier ses impressions : « La guerre est un art. On y voit s’accorder des éléments de calcul, de science glacée et d’expérience intelligente avec l’inspiration, le hasard, et quelque chose de parfaitement irrationnel. Ils s’accordent, ils s’accordent, et parfois ils entrent en conflit. C’est comme une improvisation géniale qui n’est pas concevable sans une technique géniale. »
Grossman poursuit en racontant un épisode de la lutte entre les VVS et la Luftwaffe qui s’achève, comme le plus souvent, par une mise à mort. « Une journée superbe, très claire. Au-dessus des maisons se déroulent des combats aériens. Scènes terribles : des oiseaux avec des croix, des oiseaux avec des étoiles. Toute l’horreur, toutes les pensées, tout le frémissement de l’esprit et du cœur de l’homme est dans ces ultimes instants de la vie de l’appareil, comme s’il exprimait avec ses ailes ce qu’il y a dans les yeux du pilote, sa main, son front couvert de sueur. Les avions volent bas, au ras des toits. En voici un qui s’est fiché en terre, et quelques minutes après un autre, un homme est mort sous nos yeux, qui était très jeune, très costaud et qui n’avait du tout envie de mourir. Comme il volait, comme il tremblait, combien étaient terribles les à-coups du moteur, ces à-coups d’un jeune cœur au-dessus de la plaine enneigée. Et la joie d’un caméraman qui a filmé le combat aérien tragique : “J’ai tout pris, du début à la fin !” Toute la nuit, un pilote mort est resté là, gisant sur un splendide tertre neigeux. Il gelait très fort et les étoiles brillaient avec une intensité extrême. Au petit matin, le tertre est devenu tout rose, et le pilote gisait sur ce tertre rose. »
Puis, un peu plus bas, une seule phrase : « La lune au-dessus du champ de bataille enneigé. » La guerre passe, la beauté reste, indifférente à l’agitation du monde.
A propos d’agitation, le plus grave pour la Wehrmacht est sans conteste ce qui se joue du côté de Rovne. Toute la journée, la 5e Armée de Choc envoie vague après vague à l’assaut des positions de la 62. ID (Botho von Hülsen) à Babyn. En dépit du soutien de la 331. ID (Karl-Ludwig Rhein), de la Luftwaffe (le général Alfred Bülowius, du II. FliegerKorps, va jusqu’à dépêcher les Junkers 88 du KG.3 contre les voies de communication rouges, au prix de 14 appareils !) et des StuG III du Major Kurt Schaff (qui doivent aussi tenter de juguler la progression du 20e Corps Blindé sur la gauche), l’infanterie, dépassée et en sous-effectif, lâche ici aussi. La 62. ID perd totalement pied et se retire vers Bila Krynytsya puis (sans doute) Rovne elle-même, en laissant ouvert le flanc gauche de ce secteur. La 331.ID suit à Porozove et se prépare à passer l’Ustya au sud de Rovne, alors qu’elle est déjà menacée sur sa droite par la 1ère Armée de Choc. Vlassov est en effet à Zavydiv, ayant forcé à Shlyakh le barrage de la 385. ID (Eberhard von Schuckmann), repoussée vers l’ouest.
L’infanterie d’Ivan Chernyakovsky se précipite et pousse toute la soirée avec violence. Au même moment, les T-34 de Pavel Poluboiarov sont à Nova Ukrainka – isolant de fait la 168. ID (Werner Schmidt-Hammer), qui gardait le secteur d’Oleksandriïa.
L’Ustya ! C’est un cours d’eau point trop important – néanmoins, il traverse Rovne et ses berges sont humides. Cela permettra à Horst Grossmann et à son LV. AK de s’accrocher un moment avec le renfort des 152. PzJ Abt et 654. schw. PzJ Abt, à peine arrivés sur place. Une solution désespérée, presque un bricolage – avec 40 kilomètres de lignes à tenir à deux divisions (puisque la 168. ID est coincée), il est improbable qu’il puisse tenir longtemps.
En résumé, désormais tronçonné en trois morceaux ou en passe de l’être, le dispositif de la 6. Armee s’écroule peu à peu sous les coups de boutoir d’Ivan Koniev. Le HG NordUkraine et son chef Ferdinand Schörner doivent réagir, sous peine de voir tout le centre de l’Ostheer voler en éclats dans quelques jours ou quelques heures.
………
Région de Ternopol (sud de l’Ukraine) – Evidemment, au vu des circonstances – celles que lui imposent son adversaire comme celles issues des déboires de la 6. Armee ! – la 8. Armee de Walter Weiß voit de moins en moins la nécessité de faire mine de défendre la région de Doubno. A quoi bon s’acharner à tenir cette zone, si c’est pour se retrouver demain encerclé entre les Russes à Brody et ceux à Rovne ? Il lui faut réduire sa ligne de front – et donc celle du 3e Front Ukrainien… Précisément ce qu’Alexandr Vassilevski attend pour pouvoir se lancer à l’assaut de Kovel.
A l’aile gauche de la 8. Armee, le IX. ArmeeKorps a bien du mal à tenir. De Bushcha, la 26e Armée atteint Mizotch – davantage retardée par le terrain et les difficultés de ravitaillement que par le KorpsAbteilung G (Hans Bergen) – désormais ouvertement en retraite vers Stara Moshchanytsya. La route enfin ! Et pour Lev Skvirsky et ses hommes, la fin d’une pénible randonnée pour une course bien plus revigorante dans les plaines de l’Ukraine occidental, en direction de Doubno.
Un peu plus au sud-ouest, les choses ne vont guère mieux pour le IX. AK. Certes, la 384. ID (sans chef officiel depuis la mort de Hans de Salengre-Drabbe) tire son épingle du jeu en se retirant vers Hryadky tout en combattant. Mais en agissant de la sorte, elle s’écarte aussi sensiblement de l’axe de progression soviétique ! La pression exercée par la 3e Armée ouvre ainsi une brèche dans le dispositif allemand, qui permet l’insertion du 8e Corps Blindé en direction de Smyha, donc de la route de Doubno. Avant minuit, les engins du général Baskakov ont atteint leur objectif préliminaire et tournent les chenilles vers le nord, en repoussant les éléments épars et terrifiés qui lui font face. Direction l’Ikva !
En revanche, à l’extrême gauche de Lvov-Kovel, les choses s’améliorent quelque peu pour l’Ostheer, grâce à l’action de ses blindés. A Khotivka, devant Kremenets, le LIX. AK de Christian Usinger (223. ID et 205. ID), renforcé du 311. StuG, tient bon face à la 5e Armée de la Garde – handicapée, car elle est en pleine traversée de l’Ikva – jusqu’à l’arrivée des renforts venus de l’ouest. La 8. Panzer (Gottfried Frölich) repousse violemment les pointes soviétiques aventurées au nord vers Komarivka, tandis que la 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels) affronte les premiers éléments du 3e Corps Blindé de Vasily Badanov, qu’elle parvient à contenir. Cependant, une fois encore, il apparaît que Panzer IV et Leopard ne sont plus vraiment de taille face aux T-34/85 : seule l’expertise des équipages leur permet de faire face, mais au prix de pertes sévères… N’empêche, le flanc droit du IX. AK est stabilisé, au moins provisoirement. Il est donc possible d’envisager de déplacer la 8. Panzer pour contribuer à défendre Doubno.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Le 9 février, Durand et Preziosi accompagnent deux P2 dans la région de Rostov. Il fait très froid et lourd. Devant, le ciel est bas, chargé de grands nuages gris. La terre est gelée. Qui peut croire qu’ici, bientôt, pousseront des champs de blé lourd ? Est-ce à cela que pensent Durand et Preziosi ? On ne sait. La formation marche du tonnerre. Les Pe-2 vont si vite que les MiG n’arrivent pas à évoluer largement comme l’exige leur rôle de chiens de garde. Tout à coup, la radio bourdonne.
– Allo, Preziosi, attention, avion suspect, vérifie contact armement, attention.
Un instant de silence et puis : « Allo, ce sont des Fw 190, chacun le sien. »
La voix s’est à peine tue que la bagarre commence. Les deux avions allemands piquent sur les Pe-2. Les deux MiG dégagent. Un virage cabré, en huit, les moteurs au maximum et ils sont dans la queue des Allemands. Preziosi tire le premier. Il a son Fw, plein arrière. Il fait mouche. C’est plus rapide qu’un rêve, qu’une séquence de cinéma : quelques secondes de tir à peine et l’Allemand commence à tanguer, tournoie, dégringole et explose. C’était la première victoire des 147 que le groupe allait compter cette année.
Durand ne veut pas être en reste. Il est tombé sur un vicieux. Il a beau virer sec, son Fw lui a échappé. Durand serre les dents. Une injure lui gonfle la gorge. Plus vite, plus vite… ! Il déboule sur le Fritz et le tire de trois-quarts avant, ce qui est difficile. Il insiste. Il en veut. Et la chance lui sourit. Le deuxième Allemand se met à fumer et va s’écraser par terre.
Journée d’action que ce 9 février. Tandis que Preziosi et Durand remportaient les deux premières victoires, Mahé-le-Breton et Vincent-le-Lyonnais accompagnaient des Pe-2 pour une mission en profondeur à plus de 150 kilomètres derrière les lignes allemandes. Pour le MiG-9, c’est un long trajet. Surtout en accompagnement, car il faut faire presque double route pour surveiller et protéger les appareils dont on a la garde. Résultat : Vincent est obligé de se poser en campagne. Son appareil rebondit sur une terre dure et gelée. Il brise son hélice. Impossible de songer à réparer.
Mahé, lui, plus avisé, atterrit sur une route, d’où il redécollera le lendemain et rejoindra la base sans autre incident. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)

Décisions, décisions
QG du HG NordUkraine (Kovel), 18h00
– Toutes certitudes nazies mises à part, Ferdinand Schörner n’a pas besoin de son Führer pour savoir lire une carte ou pour apprécier le déroulement d’une bataille. Et il lui apparaît évident que l’affaire ne se présente pas bien du tout. Au centre de son groupe d’armées, négligeant complétement la 3. PanzerArmee et le saillant d’Olvesk – où ils se sont pourtant acharnés comme des chiens l’année dernière ! – les rouges sont en train de disloquer la 6. Armee de De Angelis. Sur la droite, la 8. Armee de Walter Weiß – démesurément étirée de Rovne jusqu’à Ivano-Frankivsk pour compenser la défaillance du HG SudUkraine – subit et se cabre avec savoir-faire, mais menace de rompre à chaque instant. Il est certain que sa situation n’est pas tenable.
Que faire ? A Rastenburg, l’OKH indique que les renforts arriveront bientôt, avant qu’une future action en Biélorussie arrête inévitablement l’offensive bolchevique. L’ennemi, contraint de renvoyer des troupes au nord, passera sur la défensive – peut-être même devra-t-il reculer. Dans ces conditions, Schröner a évidemment confirmé que ses armées pouvaient tenir le temps nécessaire, même si cela l’obligeait sans aucun doute à adapter son dispositif entre Rovne et Doubno. Une réponse qui n’a pas eu l’heur de plaire à tous… Evidemment, du coup, le projet d’évacuer la 3. PanzerArmee du saillant d’Olvesk est passé à la trappe.
Pourtant, alors qu’il observe la carte et lis les rapports affolants que lui envoie De Angelis, une angoisse étreint désormais le général : si d’aventure les Rouges perçaient jusqu’à Sarny – et ils n’en sont plus très loin ! – c’est tout son flanc gauche qui se retrouverait rabattu vers les marais du Prypiat, puis anéanti. Alors, à la guerre comme à la guerre – Schröner ne tient pas à devoir, comme von Küchler en Lituanie, s’ouvrir par la force une voie de retraite. Il ordonne de son propre chef l’évacuation d’Olvesk et le redéploiement de la 3. PanzerArmee de Sarny à Loutsk, afin de soulager les autres armées de son groupe. Ce n’est pas ce qu’il a dit quelques heures plus tôt ? Il a changé d’avis. Il l’expliquera demain, avec son fanatisme inébranlable ainsi que son pedigree politique irréprochable. Bien sûr, dès que possible, une offensive ira reprendre le terrain perdu.

Les risques du métier
Région de Belaaziorsk (Biélorussie occupée)
– La SS-Osttürkisher-Freiwilligen Kavalerie-Brigade a bel et bien changé de chef pour cause de décès. Ayant pris une dizaine de jours pour jauger la qualité de ses hommes – ce n’était pourtant guère difficile – le SS-Hauptsturmführer Heinz Billig décide de procéder à de profonds… remaniements. Il fait donc fusiller sans s’embarrasser d’un passage en cour martiale 78 « mutins suspectés » potentiellement liés à la mort, le 30 janvier, d’Andreas Meyer-Mader. Evidemment, cela fait beaucoup, surtout d’un seul coup et pour une formation qui ne compte que 4 000 hommes au mieux. Mais après tout, compenser une faiblesse relative par une extrême violence est une réaction classique des Schutzstaffel. Et comme cela, les survivants sont prévenus !

Baltes désespérés
Plage de Nida (RSS de Lettonie)
– Après plusieurs jours à cavaler d’abri en abri dans l’indifférence de leurs prétendus protecteurs – il est évident que leurs personnes n’ont plus d’intérêt pour le Reich – les membres du gouvernement de Jüri Uluots ont fini par décider de fuir vers Stockholm, où se trouve déjà le ministre des Affaires étrangères, August Rei. Mais cela fait plusieurs nuits que les Lettons attendent l’esquif qui doit venir les chercher.
Finalement, quand le petit bateau se présente, seuls Jüri Uluots, le ministre de la Justice Johannes Klesment et Helmut Maandi – obscur secrétaire d’Etat d’un non moins confidentiel gouvernement – réussissent à embarquer. Les autres, découragés, seront presque tous arrêtés par les nouvelles autorités soviétiques puis condamnés, assez souvent à mort (4).


Notes
37- L’URSS avait une conception particulièrement extensive de ce péché. L’étiquette recouvrait les intellectuels, les avocats, les fonctionnaires d’avant 1939, certains propriétaires terriens… ainsi que les boy-scouts et les possesseurs d’un drapeau lituanien, voire de livres non-communistes !
38- Jouant les rouges puis les bleus face à Joukov, Sokolovski avait perdu les deux fois ! En tant qu’arbitre, Meretskov en avait tiré des conclusions globalement justes sur les ratios infanterie-chars-avions nécessaires, et sur les axes d’offensive ennemis les plus probables… Conclusions qui n’eurent pas l’heur de plaire au Vojd !
39- NDE – S’étant illustré par la suite en de multiples occasions, Karpov finira Héros de l’Union soviétique, à l’état-major de la Stavka, député du Soviet suprême, membre du Comité central du PCUS et écrivain renommé – quoique l’historicité de ses ouvrages prête régulièrement à discussion.
40- Le ministre du Commerce et de l’Industrie Rudolf Penno (1896-1951) réussira plus tard à passer en Finlande. Otto Tief, vice-premier ministre nommé par Uluots quelques jours plus tôt à peine, fera dix ans de camp avant d’être exilé au Kazakhstan, puis reviendra mourir en Estonie. Quant à Uluots, il sera emporté par un cancer de l’estomac peu de temps après être arrivé en Suède.
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Etienne



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MessagePosté le: Dim Sep 26, 2021 07:53    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Région de Ternopol (sud de l’Ukraine) –

Cependant, une fois encore, il apparaît que Panzer IV et Leopard ne sont plus vraiment de taille face aux T-34/85 : seule l’expertise des équipages leur permet de faire face, mais au prix de pertes sévères…


expérience, plutôt?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Sep 26, 2021 09:08    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Dim Sep 26, 2021 13:46    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques coquilles et suggestions :

Citation:
reculent donc de Daugailiai vers Tauragnai


Citation:
le nouveau XXX. PzK

XL. PzK, donc

Citation:
Hitler conclut en décidant le démantèlement prochain de l’Erzatsheer

Préciser qu'il s'agit de l'armée de réserve.

Citation:
un groupe de reconnaissance ayant réduit deux bunkers


Citation:
Malgré ses opinions national-socialistes et ses origines bavaroises, le Feldmarschall Ferdinand Schörner n’est pas Model et encore moins Manstein. Cependant, ce n’est pas non plus l’incompétent absolu que l’historiographie soviétique décrira complaisamment. Certes, l’homme est brutal et nazi jusqu’au bout des ongles, mais il est aussi dans l’armée depuis 1911. Il a servi à Caporetto. Dans cette guerre, il a commandé des troupes de montagnes aguerries dans les Balkans puis en Russie.

Plus précisément dans l'Arctique.

Et enfin, le plus gros :
Citation:
7 février
Après presqu’une semaine à crapahuter dans les bois et sous la pluie, la 4e Division de Fusiliers marins s’empare enfin, et presque sans coup férir, de Ventspils et Liepāja.

Ces deux ports hébergent des unités légères navales allemandes. À Ventspils se trouve en particulier la 2e flottille d'entraînement de S-Boots (2. S-School-Fltl).
Historiquement, une partie de cette flottille a été mobilisée pour le ravitaillement, les évacuations et les opérations destinées à contenir l'ennemi suite à l'encerclement de la poche de Courlande.
Ont également été mobilisées les 1ère et 5e flottilles de S-Boots, ainsi que la 1ère flottille de R-Boots (1. R-Fltl). Sans compter les U-Boots et la poussière navale.
Deux barrières de mines vont être posées "Olympia I" (40 LMB) et "Olympia II" (32 UMB), qui vont faire des dégâts chez l'ennemi : 1 sous-marin, 7 dragueurs des mines, 2 patrouilleurs, 5 vedettes, etc
Voir http://s-boot.net/englisch/sboats-km-baltic.html

Des unités navales lourdes sont également mobilisées, en particulier pour frapper les colonnes ennemies et s'ajouter à la DCA portuaire.
Voir https://www.german-navy.de/kriegsmarine/ships/panzerschiffe/deutschland/operations.html

Bref, il manque l'aspect naval de cette percée soviétique sur les côtes baltes, pour finir par l'évacuation.

On n'a pas refait l'OdB allemand en Baltique depuis juin 43, il faudrait s'y coller.

Je m'aperçois qu'on a utilisé le nom Windau au lieu de Ventspils dans les fichiers 6-10 et 11-20 de juin 43 (et uniquement ceux-ci). En général, on utilise le nom allemand suivi du nom "local" entre parenthèses. Mais pour éviter trop de modifs, autant mettre Ventspils partout.
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