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Le Front Russe, Février 1944
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 21:26    Sujet du message: Répondre en citant

Dans l'ordre :

- dans le mois, je crois que c'est vers le 12,
- Évidemment,
- tu comprendra que je ne peux pas - comme la majorité des vrais historiens de la Shoah du reste - prétendre aller si loin dans le détail,
- jamais écrit cela - elles sont dispatchées comme présenté plus loin dans la chrono,
- XXXXV.AK serait sans doute bien,
- c'est pour cela qu'on parle de formations au format ID.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 00:13    Sujet du message: Répondre en citant

5 février
Opération Šiauliai
Fin loupée
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie)
– Ce matin, il fait froid et sec sur la Lituanie. Cela ne durera pas longtemps – mais néanmoins assez pour que la 13e Armée aérienne (Sergei Rybalchenko) puisse envoyer ses meilleurs yeux rechercher le Fasciste. Tupolev 2 et autres appareils rapides convertis en avions de reconnaissance reviennent avant midi avec une réponse assez claire : loin.
Les anciens défenseurs de la Courlande approchent de Plungė – une fois là-bas, ils ne seront plus qu’à 45 kilomètres de Memel, leur destination. Un peu plus à l’est, le I. AK (Otto Wöhler), toujours accompagné de la 1. LFD mais amputé de la 32. ID (toujours terrée en forêt avec le KorpsAbteilung C) taille la route vers Panevėžys en passant par Pasvalys. Au milieu, le XXVI. ArmeeKorps (Ernst von Leyser) et la 5. SS-Panzer Wiking, bien visibles, arriveront bientôt à Šiauliai, précisément l’endroit où les fronts baltes et biélorusses devaient se rejoindre ! Enfin, dans la région de Nerata, la situation reste fluide – donc confuse, du moins vue du ciel, en raison du terrain difficile sur lequel l’Armée Rouge combat encore. A l’évidence, l’offensive Šiauliai a irrémédiablement raté son coup : elle a gagné pas mal de terrain, mais a échoué à infliger des pertes sévères au GA Nord. Il ne reste donc qu’à poursuivre…
Pour cela, après avoir enlevé Jelgava, la 1ère Armée prend la route de Šiauliai et atteint Eleja. Désireux d’accélérer, Alexey Kourkine est le plus souvent en pointe, au côté de ses hommes, pour résoudre au plus vite personnellement toute difficulté – c’est sa manière de faire, héritée de la guerre civile. Et c’est aussi l’une des raisons de sa popularité dans la troupe.
La 4e Armée (Nikolai Busev) tente de maintenir le contact avec le I. AK – sans toutefois complétement y parvenir. La plaine facilite aussi les mouvements de l’ennemi ! De plus, la Luftwaffe – qu’on n’avait pas vu depuis longtemps par ici – fait une apparition remarquée en envoyant les Fw 190 F du IV/SG.1 sur les colonnes d’assaut des Rouges, en profitant de ce que le climat continue de gêner les VVS sur leurs terrains plus au nord. Evidemment, ils sont repoussés, et bien sûr, rien de ce qu’ils infligent n’est vraiment grave. Néanmoins, les passes de mitraillage et de bombardement de ces gros bourdons blancs sales font perdre du temps. Et du temps, Busev en manque, justement, lui qui se traîne déjà au carrefour de Raubonys, soit 6 à 7 kilomètres derrière l’ennemi. Seule consolation, la progression du 12e Corps Blindé de Butkov : ce dernier est à Biržai, ville de bois rasée à hauteur du sol par les incendies. Le Soviétique continue vers Vabalninkas, en laissant donc sans trop s’en préoccuper sur ses arrières la 32. ID (Wilhelm Wegener) et son compagnon d’infortune, le Korps Abt C (Hellmuth Prieß), lesquels se faufilent de bois en bois et de Timsēni à Gricgale.
Mais pendant ce temps, la 96. ID (Ferdinand Nöldechen) a dû se retirer à Pandėlys, poursuivie par la 7e Armée d’Alexey Krutikov. Sans le savoir, Wegener et Prieß se dirigent donc avec leurs hommes épuisés et non ravitaillés sur le flanc d’une armée soviétique au grand complet ! Les Anciens parlaient de Charybde et Scylla…
Enfin, la 42e Armée de Morozov entre dans Cīruļi, passe l’ancienne frontière à Alksniai puis poursuit vers Žiobiškis en prévoyant de contourner Rokiškis par la droite. Sans, bien sûr, que la 254. ID (Alfred Thielmann), même renforcée des Tiger de von Beschwitz, puisse faire quoi que ce soit pour l’en empêcher.
………
Au sud-est de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie) – Ne rencontrant désormais plus d’opposition ferme sur leur route, la 7e Armée de la Garde et la 34e Armée avancent vers Baltmuiža et Rubeņi, en direction de Daugavpils, où la lutte semble sur le point de s’achever. Face à cette vague qu’il ne pourrait stopper si même il le voulait, le II. AK continue de reculer en esquivant les coups… La 269. ID (Hans Wagner) passe d’Aknīste à Subate – encore un carrefour bordé par des bois et des lacs, où il sera facile de gagner du temps. Quant à la 12. ID (Kurt-Jürgen von Lützow), souhaitant avant tout conserver la liaison avec son équipière, elle s’efforce de défendre la route de Vitkuški, donc les environs de Baldone plutôt que Bebrene. Evidemment, pour l’heure, la tâche est encore possible – et après tout, l’Axe dispose encore de beaucoup de terrain pour reculer… mais il est vraiment temps que tout cela s’arrête.
Et c’est bien ce qui se passe. A Daugavpils, la 13. SS-Grenadier Kurland (Carl Friedrich von Pückler-Burghauss) et le 655. schw. PzJ. Abt (Karl-Max Freiherr von Hofenfels) suivent la 122. ID, qui a traversé dans la nuit, avec une foule de retardataires. Les ponts sautent bien avant que la 39e Armée pénètre dans la ville. Pour Andrei Zigin et Boris Bakharov – qui ont désormais un gros obstacle à franchir – tout est à refaire. Et il est douteux que leur adversaire les attende sur la rive sud, avec tout ce qui se passe à Vilnius… Est-il besoin de préciser que le 10e Corps Mécanisé (N.D. Vedeneyev), qui descend à peine de Rositten, ne sera pas sur place avant demain soir au mieux ?
De même, à Krāslava, la 55e Armée commence à peine à installer ses pontons pour le 14e Corps Blindé… Alors que les défenses de Silene paraissent proches de craquer, la 251. ID (XXVIII. AK, Maximilian Felzmann) et la 8. ID (VIII. AK, Friedrich-Jobst Volckamer von Kirchensittenbach) se hâtent vers Skrudaliena, l’une pour se retirer vers Zarasai (où il y aurait déjà des chars rouges), l’autre pour aider ses camarades qui lui ont courageusement gardé la porte ouverte…

L’espoir malgré tout
Vilnius (Lituanie dite libérée)
– En dépit de la longue succession de pogroms, massacres, destructions et autres crimes liés aux occupations successives des pays baltes, tous les habitants de la capitale lituanienne ne sont pas mécontents de voir arriver l’Armée Rouge. Parmi les plus heureux, on trouve évidemment les (rares) communistes survivants, des colons russes qui avaient échappé à la traque, des prisonniers de guerre libérés (qui n’iront cependant jamais très loin) et aussi… des Partisans juifs. Ces survivants font partie de la Fareynikte Partizaner Organizatsye (FPO, Organisation des Partisans Unis), opérant sous commandement soviétique, avec à sa tête des chefs comme Abba Kovner, Rozka Korczak ou Vitka Kempner, qui ont très vite compris le sort que leur réservait l’Allemagne nazie.
Evidemment, ces hommes ont lutté de toutes leurs forces contre ce terrible destin – pour leur salut comme pour celui des autres. Au début de 1943 déjà, Kovner avait fait diffuser dans les ghettos lituaniens un manifeste titré Ne nous laissons pas mener tels des veaux à l’abattoir, qui faisait explicitement référence aux événements en cours à Ponary. Ce document avait connu une large diffusion dans l’Est européen – mais hélas, il avait rarement été cru… En particulier dans le ghetto de Vilnius. Les Allemands, par le biais de la Judenrat, avaient même réussi à retourner les habitants du ghetto contre ces « agitateurs » de la FPO, au point de les faire en partie désarmer et arrêter ! Les autres avaient alors fui la capitale lituanienne avant la liquidation du ghetto pour se faire Nokmim (Vengeurs) et mener des attaques de harcèlement contre les Allemands et leurs soutiens. Non sans quelques débordements d’ailleurs – à Koniuchy, on parle de 38 civils disparus.
Peu importe – les Nokmim reviennent donc en vainqueurs dans Vilnius, mais c’est pour constater que tout ce qui faisait leur raison d’y vivre à disparu. Seuls rescapés ou presque d’une communauté entière, ces hommes (moins d’une vingtaine !) tomberont vite dans un abattement hélas très compréhensible, marqué par la “culpabilité du survivant”. Pour eux, tout est mort ici – il faut recommencer à zéro. C’est pourquoi Kovner réfléchit déjà un mouvement qui permettra aux survivants de partir vers une terre meilleure (20).

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– A Silene, la 20e Armée (Vladimir Kurassov) a enfin réussi à forcer la décision et à rejeter le XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) en direction du nord. Celui-ci se retire à présent selon un axe Bruņene-Saliena, en tâchant toujours de gagner du temps. Kurassov croit à la percée – une percée cher payée toutefois, avec tous les efforts de ces derniers jours. Cependant, l’arrivée inopinée de la 8. ID de Krāslava vient sauver de justesse la 161. ID (Paul Drekmann) de l’effondrement – et les VVS ne peuvent guère intervenir aujourd’hui… Ainsi, malgré toutes les tentatives de la 20e Armée, le flanc gauche de l’adversaire (qui paraissait pourtant si faible hier encore !) tient donc envers et contre tout. Les hommes de Kurassov vont devoir se regrouper avant de tenter un nouvel et puissant assaut, tandis que l’ennemi va pouvoir s’échapper.
Petite consolation pour le 1er Front Biélorusse et le maréchal Joukov, qui suit évidemment de très près la situation : le 10e Corps Blindé d’Alexei Popov s’empare enfin du carrefour de Degučiai, achevant de repousser les traîtres baltes vers le Nord et coupant de fait la route Daugavpils-Kaunas. Evidemment, c’est sans doute un peu tard pour représenter une véritable menace pour la 16. Armee… Cependant, une épine aussi profondément enfoncée dans son flanc (40 kilomètres en arrière de ses positions tout de même) ne peut que l’encourager à accélérer son repli – donc, sans doute, à multiplier les prises de risques et les pertes.
Cent-vingt kilomètres plus au sud, à l’ouest de Vilnius, la situation évolue de façon… contrastée. Du côté du Groupement Oslikovski et de la 63e Armée, tout se passe bien ; la 123. ID (Louis Tronnier), qui ne saurait faire face seule, se retire sur une ligne Lapelės- Širvintos. Mais la route directe de Kaunas reste obstinément fermée à la 3e Armée de Chars. Celle-ci multiplie les charges – et les pertes – face à un adversaire qui gagne adroitement du temps à Vievis puis Naručionys. Evidemment, Eberhard Rodt n’a plus les moyens (d’ailleurs, les a-t-il jamais eus ?) de stopper pour de bon Katukov… Mais en multipliant les embuscades et autres bouchons retardateurs sur les axes d’attaque contraints, en s’appuyant sur les forêts, les lacs (le lac Vievis, qu’il faut bien contourner) et en profitant du tempérament fonceur de Mikhaïl Katukov, il continue d’éroder le potentiel de son adversaire et de retarder l’inévitable en ne cédant “que” 10 à 12 kilomètres par jour. En face, une armée occidentale préférerait sans doute s’arrêter pour réparer. Certes, mais l’Armée Rouge n’est pas une armée comme les autres !
………
Bagration Centre et Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – La 1ère Armée de la Garde arrive dans le triangle de Bakšty – à la confluence de la Chapun’ka et de l’Islach – pour entrer finalement en contact avec les défenses de l’Axe, en l’espèce la 359. ID (Norbert Holm). Cette dernière unité est bleue (sinon carrément crue !) ne résisterait probablement pas à un assaut en plaine. Seulement, voilà : Ivan Chistiakov est perdu dans les bois, sous un ciel incertain et à 90 kilomètres (à vol d’oiseau !) de Minsk – d’où son ravitaillement n’arrive que par une unique route défoncée. A l’évidence, il serait aussi coûteux que non décisif de forcer immédiatement cette barrière – on s’arrête donc ici… pour l’heure.
Surtout que du côté de Zakharkine et Galitsky, les choses ne s’améliorent pas non plus… Tous deux sont toujours bloqués dans la région de Mir, entre Niémen et Usha, et peinent à progresser le long d’une voie où s’est constitué un embouteillage monstre digne de Koutousov. De fait, à Moscou, on ne prévoyait pas de faire avancer autant de monde aussi vite dans ce coin-là. Et Navahroudak – pourtant non défendue ! – paraît très loin pour le frontoviki.
Au 2e Front Biélorusse, par contre, la situation semble se stabiliser. Après sa tentative courageuse mais brouillonne de la veille, la 4e Armée de la Garde s’empare enfin de Baranavitchy (21) – l’ancien siège de la Stavka durant le Premier Conflit mondial, un bon signe ! Hélas, l’ennemi a bel et bien réussi à s’échapper, et les troupes d’Ivan Muzychenko peinent à traverser rapidement cette cité qui compte encore 45 000 habitants, dont beaucoup de Polonais (22). Par contre, Mikhaïl Purkayev – qui a eu l’intelligence (ou plutôt la chance) de contourner la ville par Bielaliessie, au nord – progresse assez bien. Il est vrai que sa 3e Choc n’a pas eu à combattre hier…
Peu importe : la 1. PanzerArmee est déjà à l’abri. Couverte par Neptun Sud, elle a passé Liasnaja et s’est scindée en deux pour passer au plus vite la Shara, à Slonim et Čemiely. Certes, la 54e Armée tente encore un peu de la bloquer vers Tartaki – mais c’est loin de sa position actuelle et les arrière-gardes de la Totenkopf n’ont aucun mal à repousser les formations légères envoyées très en avant par Sergei Roginski, alors que la 15e Armée (M.A. Reuters) et le 7e Corps Blindé (Alexei Panfilov) pointent à peine à l’horizon.
Quant à la 1ère Armée de Chars, nettement refroidie par les pertes subies la veille, elle ne tente plus vraiment de bousculer l’adversaire mais se contente d’appuyer en direction de Sasnovy Bor, pour profiter d’une éventuelle occasion offerte par le repli adverse. Hélas pour Katukov – qui aurait sans doute pu peser la veille, si les forces encore à Siniaŭka étaient arrivées ! – nulle occasion ne se présente. Le HG Mitte peut donc poursuivre, avec rapidité mais sans panique, son repli sur la ligne définie par Model.
Ainsi, il paraît déjà évident qu’entre fatigue des hommes et étirement des communications, Bagration se dirige – du moins sous sa forme actuelle – vers une inévitable pause en Biélorussie. Reste bien sûr les opérations en Baltique – et d’autres, encore à venir.

Renforts
Ivatsevitchy (Biélorussie occupée)
– Arrivée dans le secteur du HG Mitte des nouveaux renforts dépêchés d’Ukraine par l’OKH, sur l’ordre du Führer : la 10. Panzergrenadier (August Schmidt) et le 501. schw. Pz Abt (Major Erich Löwe).
Ce sont des formations éprouvées, certes, mais aussi incomplètement rééquipées. Ainsi, la 10. PzGr n’est passée que récemment sur Panzer IV et conserve encore de nombreux StuG III ! Elles permettront néanmoins de tenir plus sereinement la nouvelle ligne de défense, que l’ennemi bolchevique semble bien en peine d’accrocher. Dans l’attente de nouvelles instructions, ces unités débarquent donc de leurs trains et se préparent à remonter vers Slonim, afin de contribuer à la sécurisation des points de passage déjà assurée par Neptun Sud.

Panzers de papier
Wolfsschanze (Rastenburg)
– Pendant ce temps, à la Tanière du Loup, on observe avec satisfaction le repli de la 1. PanzerArmee ainsi que le désengagement de Georg von Küchler vers le sud. Pour Hitler et son état-major, ces deux réussites (défensives certes, mais c’est ainsi !) prouvent que le commandement allemand a désormais une vision claire de la stratégie rouge et que sa propre stratégie destinée à y faire face fonctionne.
Afin de pérenniser ce nouveau dispositif et dans l’attente d’une version remaniée de Neptun, qui permettra assurément de reprendre l’initiative face à des Soviets épuisés, l’OKH entérine donc la création de la nouvelle 4. PanzerArmee, avec l’ordre de bataille suivant :
* 4. PanzerArmee (Kurt von der Chevallerie)
– XLVI. PanzerKorps (Franz Westhoven) [en formation avec des unités venant du GA Nord-Ukraine]
- 3. Panzer-Division [Leopard et Panzer IV] (Wilhelm Philipps)
- 12. Panzer-Division [1 Abt JagdPanzer IV/StuG III, 1 Abt Panzer IV/Leopard] (Erpo von Bodenhausen)
– XXX. PanzerKorps (Eberhard Rodt)
- 22. Panzer-Division [1 Abt Panzer IV, 1 Abt StuG III] (Hermann von Oppeln-Bronikowski)
- 123. Infanterie-Division (Louis Tronnier)
- 253. Infanterie-Division (Hans Junck)
– LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) [en formation avec des unités venant du GA Nord-Ukraine]
- 290. Infanterie-Division (Gerhard Henke)
- 304. Infanterie-Division (Ernst Sieler)
- 371. Infanterie-Division (Hermann Niehoff)
– LXI. AK (Carl Rodenburg) [en formation]
- 361. ID (Adolf Fischer) [à l’entraînement]
- 364. ID (Max Reinwald) [à l’entraînement]
– LXXII. AK (Johann Sinnhuber)
- 357. Infanterie-Division (Knut Eberding)
- 359. Infanterie-Division (Norbert Holm)
– Réserve d’armée
- 10. Panzergrenadier-Division [Panzer IV et StuG III] (August Schmidt)
- 501. schw. Pz Abt [Tiger et Leopard] (Major Erich Löwe)
- 226. StuG Abt [Marder III] (major Herbert Keysler)

Cet ensemble (qui inclut deux formations qui auraient dû retourner au HG NordUkraine…) paraît certes impressionnant sur le papier – mais dans les faits, une bonne partie de ces forces ne seront pas là avant plusieurs jours, voire un bon mois ! C’est pourquoi Neptun Sud restera sur place jusqu’à ce que la situation soit stabilisée, officiellement comme réserve de groupe d’armées.
Par ailleurs, la 2. Armee – qui fait charnière entre le HG Nord et le HG Mitte – n’est pas oubliée : elle recevra sous peu le renfort du LXI. AK (Ferdinand Neuling), composé des 361. ID (Alfred Philippi) et 364. ID (Hermann Hähnle). Des divisions toutes neuves qui devraient sortir des camps d’entrainement à la mi-février – nettement plus tôt que prévu… Heil Hitler !

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Sur la route

« Enfin la manœuvre redevient possible – nous retrouvons une route. Une route, c’est un axe de progression évident. Elle attire donc les tirs. Mais c’est aussi un endroit où, même sous la pluie, on peut voir loin devant soi. Et ici, les abords sont dégagés, ce qui permettra d’esquiver et de riposter vite ! C’est déjà ça – et ce n’était pas le cas en forêt. Notre peloton est parmi ceux qui prennent la tête : direction nord-ouest, toujours plus profond dans le dispositif fasciste ! »
(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opérations Lvov-Kovel et Vistule-Varsovie
Wotung, l’épée tirée de l’arbre
Kremlin (Moscou)
– Pendant que les choses se calment quelque peu en Biélorussie, les généraux Aleksei Antonov et Sergueï Chtemenko, de la Stavka, évoquent avec Staline les prochaines offensives : Lvov-Kovel, puis Vistule-Varsovie. On peut s’étonner, pour une réunion de cette importance, de l’absence de Joukov et de Vassilevski, systématiquement présent d’habitude… Mais cette absence n’a rien d’une négligence des intéressés – elle est délibérée : ainsi l’a voulu le Vojd.
D’ailleurs, Vassilevski n’a pas besoin d’être là : il est déjà en Ukraine, étant justement en charge de coordonner les fronts qui prendront part à ces deux opérations. Par suite, il n’a pas à proposer d’arbitrage, car tout est déjà décidé à Moscou. Quant à Joukov, outre les opérations toujours en cours en Baltique, il est retenu à Vilnius par un visiteur inattendu : le maréchal Semion Boudienny, grand cavalier de la guerre civile, officiellement toujours vice-commissaire du peuple à la Défense et qui est venu trainer son sabre et sa moustache auprès des corps mixtes mécanique-cavalerie, tel le Groupement Oslikovski. Il est vrai que l’intéressé a contribué un peu (dans l’esprit, sinon les détails) à leur formation.
Cependant, il faut bien se garder de voir dans Boudienny un novateur. L’homme est plus cavalier qu’officier et ne comprend que peu de choses à la guerre moderne. En juillet 1940, durant une manœuvre de contre-attaque blindée, il était monté, sabre en main, sur la tourelle de l’engin de tête pour diriger personnellement l’assaut. Surpris, le chauffeur avait envoyé son BT-7 dans un fossé, manquant de peu un ravin… Moitié diplomate, moitié poison, Timochenko lui avait soufflé : « Je ne vous conseillerai pas de monter sur un tank, mais plutôt d’aller vous assoir à votre poste de commandement, où vous pourrez contrôler vos forces. Durant la guerre civile, on avait l’habitude de vous suivre sabre au clair. Mais ce temps est passé et un char n’est pas un cheval. »
De plus, Boudienny n’a pas laissé que de bons souvenirs. En 1942, alors qu’il n’avait aucun commandement, il avait été des plus critiques envers ceux qui tentaient de leur mieux de freiner la marée de la Blitzkrieg. Avant cela, pendant les Grandes Purges de 1938, il n’avait jamais hésité à confirmer aveuglément les moindres rumeurs sur ses proches… ce qui ne suffit d’ailleurs pas à expliquer complètement comment il avait survécu aux purges en question (23).
Pourtant, dans le fond, Joukov – lui-même grand cavalier et ami des équidés depuis l’Autre Guerre – aime bien son collègue à longues moustaches. Celui-ci lui fera pourtant perdre du temps toute la journée, à radoter picotin – mais aussi à réclamer plus d’appui aérien pour les corps de cavalerie. « Toujours objectif, de bonne foi et de bonne volonté » dira Joukov – par contre, son autre collègue, Ivan Koniev, décidément incapable d’être aimable, décrira plus tard Boudienny comme « un homme du passé, incapable de s’élever jusqu’aux exigences du présent. » Ce qui est dur, mais nullement contradictoire avec l’appréciation de Joukov.
Bien sûr, Boudienny n’est pas allé voir Joukov par hasard. En agissant de la sorte, au prix de petites manipulations, Staline poursuit sa politique de mise au pas de ces grands chefs, ramenés peu à peu à de “simples” commandants de front. Certes, il a laissé les coudées franches à ses plus talentueux subordonnés aux pires moments de l’invasion – soit ! Mais de l’avis de tous, le cours de la guerre est désormais irrémédiablement inversé. Les Fascistes seront bientôt chassés de l’Union, et l’on parle ici même de rentrer en Pologne ! Autant dire qu’il n’y a plus d’inquiétudes à avoir – et encore moins de gants à prendre.
En deux mots, Lvov-Kovel est le coup de pied dans la porte, qui permettra à l’Armée Rouge de déferler ensuite en Pologne par la brèche ouverte, avec Vistule-Varsovie. Opération de nature transitoire, destinée à préparer la suite, le plan de Lvov-Kovel est simple (certes, il fait parfois penser à celui des opérations de 1921 contre la Pologne – mais personne n’ira le relever). Il capitalise sur le succès de Bagration – donc sur les renforts que l’ennemi a forcément dépêchés d’Ukraine en Biélorussie. Deux fronts – le 3e Front Ukrainien d’Ivan Koniev et le 1er Front Ukrainien d’Aleksandr Vassilevski (en réalité, d’Ivan Petrov). Deux axes – Rovne-Kovel et Ternopol-Lvov, sans oublier de pousser au centre vers Kremenets afin de réduire le saillant fasciste dans cette zone et de prévenir un transfert de troupes trop rapide. Deux armées à affronter – la 6. Armee au nord, la 8. Armee au sud, avec une intervention prévisible de la 3. PanzerArmee, venant d’Olvesk.
Alors, certes, vu de l’extérieur, ce plan peut sembler d’un simplisme un peu brutal – et c’est le cas. Cependant, l’Armée Rouge ne peut pas éternellement contourner les défenses ennemies, il faut bien percer ! Au surplus, au vu des moyens engagés (8 armées, 1 armée de chars, 6 corps blindés ou mécanisés) et de l’opposition attendue (des forces usées par Koutousov, Roumiantsev puis les prélèvements consécutifs à Bagration), l’issue paraît certaine, quand bien même elle ne sera pas immédiate.
Et puis, surtout, l’important n’est pas là : Vassilevski et Koniev peuvent bien user leurs forces si nécessaire, elles ne seront pas chargées de l’exploitation. Non – ce sera le rôle du 2e Front Biélorusse (Konstantin Rokossovski) et du 3e Front Biélorusse (Rodion Malinovski), qui partiront de Lvov et Kovel d’une part, de Baranavitchy d’autre part, pour enfin s’engager dans le gigantesque charodrome polonais, avec sans doute, cette fois, plus rien en face d’eux. Leurs objectifs sont donc éloignés : Rzeszów et Lublin pour le premier (sur le flanc sud, face à la Slovaquie), Varsovie et Białystok pour l’autre (voire même Bydgoszcz ou Dantzig si d’aventure la résistance ennemie s’effondrait complétement !).
Evidemment, ce plan d’une importance considérable – qui porte autant de projets qu’il engage d’hommes – a été minutieusement préparé. Et pourtant, aujourd’hui, l’important est moins de le valider que de décider s’il convient de le lancer. Staline n’oublie pas le triomphe de Bagration – il n’oublie pas non plus l’échec relatif de Šiauliai, qui montre que l’ennemi fasciste reprend déjà des couleurs. Sa réflexion répond donc à un principe : prendre de vitesse l’adversaire… et aussi les Occidentaux et les Polonais. Ce qui représente un risque, car une fois Lvov-Kovel lancée, il sera impossible de revenir en arrière : tout report éventuel de Vistule-Varsovie permettrait à l’ennemi de retirer ses forces sur une nouvelle ligne proche de l’ancienne démarcation soviéto-allemande en Pologne. Or, à cet endroit justement, les marais du Pripyat s’effacent ! Et s’arrêter là faciliterait pour la suite le travail de l’ennemi fasciste, qui pourrait plus aisément faire roquer ses forces d’un secteur exposé à l’autre… précisément ce que le principe d’offensives à tiroirs acté par Joukov prétend éviter !
Mais si l’on retardait toute l’opération, rien ne garantit que les Fascistes ne se replieraient pas d’eux-mêmes, dans les prochains jours, au-delà du Pripyat ! C’est pourquoi, alors que Bagration touche à son terme et que l’offensive Šiauliai ne donnera certainement plus rien, il faut prendre maintenant une décision irrévocable.
Le Vojd tire sur sa pipe, contemple la table des opérations, en fait le tour et relève finalement la tête pour demander : « Quelle date et quels objectifs avec Rovne-Kovel ? »
Sergueï Chtemenko répond : « La résistance fasciste sera féroce, même sans leurs troupes parties plus au nord. Nous n’atteindrons sans doute pas les points de départ prévus pour Vistule-Varsovie avant dix jours. »
– D’accord. Et ensuite, quelles hypothèses de progression ?
– Un mois pour atteindre la Vistule.
– D’accord. Ce qui veut dire fin mars début avril… sauf si nous attaquons dès à présent.

Nouvel instant de réflexion. De nombreux rouages tournent dans l’esprit de Staline – et pas seulement des rouages militaires ! Les récentes divagations du gouvernement polonais en exil à Londres, les nouveaux incidents dans les pays baltes impliquant Lituaniens, Lettons et Polonais… Et, plus encore peut-être, l’irritante présence des capitalistes au sud de la Hongrie. Certes, la Hongrie, c’est loin. Mais c’est tout de même déjà bien près. Sans parler du fait que l’Union Soviétique elle-même contribue au ravitaillement de ce fameux 18e Groupe d’Armées alliées ! Certes, ses effectifs n’atteignent pas ceux d’un seul front communiste ! Mais qui sait, demain, il sera peut-être renforcé ? Et si les Hongrois changeaient trop vite de camp, selon un scénario à la roumaine mais pro-capitaliste ? Et si les Occidentaux débarquaient en Adriatique et pas en France ?…
Finalement, il conclut : « Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre et de laisser à l’ennemi le loisir de reprendre des couleurs. Vous avez évoqué le 7 ou le 18 février, c’est bien cela, Sergueï Matveïevitch ? »
– C’est exact.
– Et nos Fronts sont prêts, parés au combat ?
– C’est aussi exact.
– Alors ce sera le 7 février pour Rovne-Kovel. Et… le 18 au plus tard pour Vistule-Varsovie !



Notes
20- Après la guerre, la Berirah, mouvement d’inspiration sioniste s’étendant jusqu’en Pologne, aidera presque 100 000 personnes à fuir cette région d’Europe de l’Est pour s’installer en Israël.
21- Baranavitchy, en tant que nœud de communications, avait été fortement bombardée durant Barbarossa. Par contre, elle avait plutôt bien résisté à l’Occupation, notamment en ouvrant une foule d’établissements scolaires plus ou moins bidons : lycées de Médecine, de Commerce, d’Art, de Musique (dirigé par Nicolas Spassky !), lycée Technique, écoles de formation d’enseignants, cours de fin d’études… Tous destinés prétendument à former des personnels pour les mettre au service de l’Occupant, mais en réalité à éviter leur déportation vers l’Allemagne… Un bon millier de personnes ont ainsi été épargnées par la réquisition.
22- NDE – Après le conflit, les autorités de la RSS de Biélorussie s’attacheront à empêcher le départ des colons polonais les plus diplômés en décidant que les « personnes nées en Biélorussie » seraient automatiquement reconnues comme Biélorusses. Cette assignation à résidence à peine déguisée se doublait d’une politique d’assimilation culturelle assumée. Il faudra attendre 1986 pour revoir une école polonaise à Baranavitchy.
23- De fait, avec Kliment Voroshilov (qui, lui, disposait de solides appuis politiques au plus haut niveau et sut très vite se faire instrument pour ne pas devenir objet !), Semion Boudienny est l’un des deux survivants sur les cinq maréchaux que l’Armée Rouge comptait en 1938. Pour quelle raison ? En réalité, Boudienny est un paysan mal dégrossi qui ne comprend strictement rien à la politique : il doit justement sa survie à son insignifiance. Le moindre collaborateur du Politburo se souvient du personnage, ainsi décrit par Boris Bajanov, le secrétaire de Staline : « Il entre sur la pointe des pieds, tout en faisant beaucoup de bruit avec ses lourdes bottes. Le passage est large entre la table et le mur, mais toute la silhouette de Boudienny traduit la crainte de faire tomber ou de casser quelque chose. On lui indique une chaise à côté de Rykov. Il s’assied. Ses moustaches sont raides comme celles d’un cafard. Il regarde droit devant lui et ne comprend visiblement rien aux échanges. Voilà donc, pense-t-il, le célèbre Politburo qui, dit-on, peut tout, même transformer un homme en femme ! Pendant ce temps, on en a terminé avec les affaires militaires. Kamenev dit : « On en a fini avec la stratégie, les militaires sont libres. » Boudienny reste à sa place parce qu’il ne comprend pas ce genre de finesses. (…) Alors Staline, avec un grand geste hospitalier : « Reste, Semion, reste. » Et c’est ainsi que Boudienny est resté pendant qu’on discutait de deux ou trois autres problèmes, les yeux écarquillés, regardant toujours droit devant lui. »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 00:26    Sujet du message: Répondre en citant

6 février
Opération Šiauliai
Fin loupée
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie)
– Les jours se suivent et se ressemblent en Baltique pour l’offensive soviétique… Celle-ci s’achemine inexorablement vers son terme, tant du fait du repli ennemi que de l’étirement des lignes de communications soviétiques en terrain difficile – alors que celles de la Wehrmacht se raccourcissent, bien évidemment.
Le long de la mer, l’ancien Groupe Courlande, rebaptisé Groupe Memel, atteint Kuliai, en descendant la route de Plungė. N’étant guère poursuivi, faute d’unités soviétiques importantes dans son ancien secteur, Wolfgang Erdmann prévoit de rétablir sa 18. LFD de Karklė à Vėžaičiai pour couvrir le grand port allemand. Le Marine Abteilung Lesewitz sera dans les bois – près des plages, bien sûr.
A droite du Groupe Memel, le XXVI. ArmeeKorps (Ernst von Leyser) et la 5. SS-Panzer Wiking pressent toujours le pas et traversent Šiauliai au milieu d’une population plongée dans une panique indescriptible pour poursuivre en direction de Kurtuvėnai, soit sur la route de Rietavas, dans le prolongement de Memel. Il faut bien que la 18. Armee se décale vers l’ouest, eu égard au rallongement du front ! Et dans son QG à Kaunas (en cours de déménagement à Königsberg), Georg von Küchler prend garde à ne surtout pas laisser le moindre vide se former. Dûment chapitré, Georg Lindemann ordonne donc à Otto Wöhler et à son I. AK (deux divisions accompagnées par la 1. LFD) de dépasser Panevėžys avant de tourner vers Šeduva, en visant Kelmė puis Skaudvilė – soit plein ouest, en direction de la Baltique. Il peut certes paraître risqué de courir perpendiculairement à une vague qui arrive… Mais la 18. Armee a encore un peu de temps : la 1ère Armée est toujours à Joniškis et la 4e Armée au nord de Pumpėnai. Seul le 12e Corps Blindé de Butkov a déjà passé l’ancienne frontière à Lebeniškiai ; il approche à grand pas de Panevėžys.
Pour le 1er Front de Baltique – décidément bien poussif – l’unique succès du jour, à Pandėlys, est involontaire : il s’agit de la collision entre la 7e Armée d’Alexey Krutikov et les retardataires de la 18. Armee : la 32. ID (Wilhelm Wegener) et le KorpsAbteilung C (Hellmuth Prieß). Cette bataille de mauvaise rencontre entre des troupes fatiguées, en sous-effectifs et en partie inexpérimentées, et une armée commandée par un général frustré d’action ne tourne évidemment pas à l’avantage du Reich. Après un bref instant de surprise devant ces Fascistes qui surgissent sur leur flanc, frontovikis et artilleurs se ressaisissent et taillent en pièces les deux unités qui partent en déroute vers le nord, leurs deux généraux tués ! Leurs restes se dissoudront spontanément les jours suivants. Pendant ce temps, la 96. ID (Ferdinand Nöldechen), profitant de cette diversion, a pu se retirer vers Kupiškis et poursuivre vers le sud – le malheur des uns…
Plus au sud-est, la 42e Armée a contourné Rokiškis par Panemunėlis et continue vers Kamajai. Vasily Morozov, qui connaît bien la région – il y est en garnison depuis 1939 ! – tient à s’épargner une pénible traversée de ville, après les bois humides de la Dagauva. Ce faisant, il repousse toujours plus loin les défenseurs qui lui font face.
………
Au sud-est de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie) – Pour la 16. Armee, la lutte autour de Daugavpils s’achève – à présent que toutes ses unités ont traversé la Daugava, Christian Hansen n’a aucune raison de s’accrocher à cet ultime bout de Lettonie, surtout avec les forces du 2e Front de la Baltique et du 1er Front Biélorusse qui menacent (à nouveau) de le broyer entre elles.
N’ayant plus rien à défendre, le II. ArmeeKorps (Paul Laux) décroche brutalement vers l’ouest, en direction d’Obeliai puis de Lašai. Surprises par cette manœuvre soudaine qu’elles n’espéraient plus – voilà déjà cinq jours que ces Fascistes leur tiennent tête avec malice ! – les forces soviétiques frappent dans le vide. La 7e Armée de la Garde (Nikolai Berzarine) atteint Vitkuški puis tente de se réorienter vers la gauche… mais Anton Lopatine n’a pas cette sagacité et sa 34e Armée taille droit vers Raudinė, s’enfonçant encore une fois dans une région de lacs et de bois humides. Enfin informé de ce qui se passe, Lopatine rectifie bien sûr son cap sans attendre pour tenter de saisir le flanc des défenseurs de Daugavpils en retraite – cependant, coincées en terrain difficile, ses forces ne dépasseront pas Skujiņas aujourd’hui.
C’est donc sans trop de soucis que les ultimes défenseurs de Daugavpils – la 13. SS-Grenadier Kurland (Carl Friedrich von Pückler-Burghauss) et le 655. schw. PzJ. Abt (Karl-Max Freiherr von Hofenfels) – peuvent suivre la 122. ID (Gustav Hundt) et abandonner à leur tour aux Bolcheviques l’ancienne capitale de la Livonie. Malgré tout ce qui se passe alentour, les Allemands ne sont pas particulièrement inquiets. Le X. ArmeeKorps (Thomas-Emil von Wickede) – qui s’est replié pratiquement sans combat depuis Rositen – tient solidement le carrefour de Zarasai et se prépare à servir de ligne de recueil.
Un incident, toutefois, en approchant de ce carrefour : plusieurs véhicules de la Kurland sautent sur des mines antichars posées sur l’unique route, au nord de Medumi. Impossible, bien sûr, de savoir qui a commis le forfait – les Partisans rouges sont pourtant rares dans le coin ! Heureusement, les SS de la Kurland sont Lettons. Aussi, en dehors de quelques pendaisons de moutons noirs locaux, on se contentera d’une rapide ratissage avant de poursuivre. Pendant ce temps, l’Armée Rouge en est à peine à poser ses pontons sur la Daugava…
A Krāslava, par contre, la 55e Armée (Vladimir Smiridov) traverse déjà, précédée par les engins du 14e Corps Blindé (Ivan Kirichenko). Sans gravité pour la Wehrmacht – les positions de Silene, qui auraient pu être prises de flanc, ont déjà été abandonnées…

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– En effet, le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne) et le XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) se sont repliés sur la ligne Lazovka-Demene – qui s’appuie sur les lacs Ustauleas, Brigenes et Darza (entre autres !) et ne manquera sans doute pas de se raccourcir encore dans les jours à venir. Face à cette manœuvre, la 20e Armée de Vladimir Kurassov – fatiguée de tant d’efforts fournis et soumise à l’incertitude d’un ravitaillement toujours difficile – ne peut que suivre. Au surplus, il lui faut gérer la jonction avec le 2e Front de la Baltique du camarade Meretskov – embouteillages en perspective.
Le 10e Corps Blindé, pour sa part, n’a pas ces difficultés. Guère de camarades, pas (trop) de fatigue, plus (vraiment) d’adversaires… Sans perdre de temps à exterminer la 19. Waffen-Grenadier-Brigade der SS (lettische) – en fuite vers Dusetos – il tourne donc ses chenilles vers l’ouest pour couper l’herbe sous le pied fasciste. Direction Anykščiai puis Panevėžys ! Une chevauchée de 90 kilomètres à travers bois. Certes, pour le coup, c’est conforme à la doctrine d’opérations en profondeur… Mais à force de s’enfoncer dans les arrières ennemis, Alexei Popov ne prend-il pas le risque de laisser filer un adversaire qui pourrait venir vers lui, voire de s’isoler lui-même ? Plus simplement, le 10e Corps Blindé n’est-il pas trop ambitieux ?
Cependant, on peut comprendre que Popov ne se dirige pas vers Kaunas… c’est encore plus loin (140 kilomètres) et les Fascistes semblent présents en nombre dans cette région.
De ce côté, justement, la 63e Armée et le Groupement Oslikovski continuent de repousser l’ennemi entre Gelvonai et Krikštėnai, quoique leurs troupes commencent à montrer des signes de fatigue. Couper la route Kaunas-Daugavpils sera sans aucun doute possible, mais Vasiliy Kuznetsov et Nikolai Oslikovski ne vont sans doute pas aller tout seuls jusqu’à Memel pour encercler le HG Nord à eux deux.
Par contre, ces forces risquent bel et bien une prise de flanc par la 16. Armee descendant de Lettonie – Joukov tient donc à être prudent. Il ne manque jamais de relancer son voisin, le 2e Front de la Baltique, afin que celui-ci fasse plus d’efforts et daigne collaborer davantage à Bagration au lieu de s’acharner à suivre un plan d’évidence éventé. Au grand courroux, faut-il le dire, du général Meretskov – lequel ne se prive pas pour dire tout le mal qu’il pense du commandement de Vassili Sokolovski et d’attribuer à la lenteur du 1er Front Biélorusse les difficultés de ses formations. Il ne cible pas directement Joukov, bien sûr ! Mais une réalité se fait jour : à force de manigances, Staline et le Parti ont réussi à établir au sein du haut commandement de l’Armée Rouge une ambiance détestable, et l’on se supporte bien plus que l’on se soutient (24). Cela vaut notamment pour Joukov, véritablement haï par certains pour des raisons de prestige ou d’attitude. Et comme lors de Souvorov, cela ne manquera pas d’avoir des conséquences dans les semaines à venir.
Reste la 3e Armée de Chars de Mikhaïl Katukov. La situation de cette dernière est stable – elle repousse chaque jour davantage les panzers dans la région de Gabriliava (25), en usant ses forces comme celles de l’ennemi.
………
Bagration Centre et Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Tandis que la 1ère Armée de la Garde poursuit sa pause et ses préparatifs à Bakšty, la 3e Armée de la Garde laisse la 2e Armée de Choc de Kuzma Galitsky sur sa gauche, à Malyaja Žuchavičy, et réussit enfin à traverser l’Usha à Być. S’emparant de Karelichy pour poursuivre immédiatement vers Navahroudak, Ivan Zakharkine constate qu’il a été devancé là-bas par… les Polonais de l’Armée Secrète, qui livrent combat face aux faibles forces allemandes en train d’évacuer la zone et se sont même déjà emparé d’un certain nombre de sites officiels.
Une contrariété de plus pour le Soviétique… Mais une de celles qu’il peut gérer, grâce aux instructions et aux moyens fournis par le NKVD depuis les incidents de Vilnius. Mais c’est aussi une raison supplémentaire pour le 2e Front Biélorusse de ne pas trop se presser – après tout, si les réactionnaires locaux veulent se découvrir pour tuer des fascistes (et se faire tuer par eux), ça les regarde. De plus, avec le démarrage imminent de Lvov-Kovel et maintenant que la 1. PanzerArmee a réussi à s’échapper, Moscou donne des consignes officieuses, non point de retenue, mais d’économie des forces. Attendons le prochain round, camarades !
Et c’est ainsi qu’alors que les forces de Josef Harpe continuent de passer la Shara, sous la protection de Neptun Sud, les troupes de Konstantin Rokossovski poursuivent posément leur avance vers l’ouest. La 4e Garde arrive enfin au carrefour de Liasnaja – encombré d’épaves des combats récents et abondamment miné. Sur sa gauche, elle est couverte par la 3e Choc, à Polonka. Ces deux formations progressent intelligemment et sans prendre trop de risques, avec l’aide des Partisans – lesquels n’ont pu faire grand-chose à eux seuls face à la masse de panzers en retraite.
Enfin, à l’aile sud, la 54e Armée de Sergei Roginski avance vers Sasnovy Bor, couverte sur son flanc droit par la 15e Armée de Mikhail Reuters. Le 7e Corps Blindé de Pafilov, lui, est allé renforcer provisoirement la 1ère Armée de Chars de Katukov, plutôt malmenée lors des derniers combats et qui a besoin de renforts avant de poursuivre (éventuellement) ses tentatives vers Čemiely.
Quant à la 29e Armée (Alexander Gorbatov) et au 1er Corps Aéroporté (V.G. Zholudev), ils arrivent à peine à Liakhavitchy, un peu à l’est de Baranavitchy. Soit bien trop tard pour peser sur quoi que ce soit.

Renforts
HG NordUkraine
– Selon les dernières instructions de Rastenburg, la 3. PanzerArmee et la 8. Armee laissent partir en tout vers le nord trois divisions d’infanterie et deux divisions blindées. Celles-ci vont défendre la route Moscou-Varsovie ! Toutefois, elles ne seront sans doute pas en place pour cela avant une semaine. Dans l’intervalle, les affaires continuent.

Opération Lvov-Kovel
Hospitalité soviétique
Ukraine
– Pendant ce temps, dans le camp opposé, des forces immenses commencent à se mettre en branle. Les aviateurs français de la 52e Escadre Mixte Franche-Comté – non point seulement consignés, mais mis en alerte – connaissent bien cette impression, qu’ils ont déjà vécue de par le monde. Comme le dit le colonel Martial Valin à Tulasne : « Il va se passer quelque chose de gros ! »


Notes
24- NDE – Jean Lopez parlera plus tard de « collaboration dans la détestation ».
25- NDE – A cet endroit, le régime soviétique installera plus tard une ville nouvelle bâtie autour d’un barrage hydroélectrique et au nom évocateur d’Elektrėnai.
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 05:40    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Par ailleurs, la 2. Armee – qui fait charnière entre le HG Nord et le HG Mitte – n’est pas oubliée : elle recevra sous peu le renfort du LXI. AK (Ferdinand Neuling)

Bizarre. Un peu plus haut dans l'ord bat il est indiqué que le LXIème AK, bien composé des 361ème et 364ème ID, serait sous les ordres de Carl Rodenburg et au sein de la 4ème Panzerarmee...
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Etienne



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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 06:49    Sujet du message: Répondre en citant

5 février
Citation:
C’est pourquoi Kovner réfléchit déjà un mouvement qui permettra aux survivants de partir vers une terre meilleure (20).

Au? à un?
Citation:
Cette dernière unité est bleue (sinon carrément crue !) et ne résisterait probablement pas à un assaut en plaine. Seulement, voilà : Ivan Chistiakov est perdu dans les bois, sous un ciel incertain


Citation:
6 février
Opération Šiauliai
Fin loupée

A droite du Groupe Memel, le XXVI. ArmeeKorps (Ernst von Leyser) et la 5. SS-Panzer Wiking pressent toujours le pas et traversent Šiauliai au milieu d’une population plongée dans une panique indescriptible pour poursuivre en direction de Kurtuvėnai, soit sur la route de Rietavas, dans le prolongement de Memel.

Soit il manque un "soit", soit il est en trop. ça va de soi.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 09:38    Sujet du message: Répondre en citant

@ Etienne

1) et 2) - OK, merci.
3) "soit" ici est employé au sens de "c'est à dire".
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 09:42    Sujet du message: Répondre en citant

@ Imberator
Merci - après la rédaction de cet OdB, Rodenburg a reçu un autre corps au sein de la 4. Armee :
– LXII. AK (Carl Rodenburg) [en formation]
- 367. ID (Adolf Fischer) [à l’entraînement]
- 92. ID (Max Reinwald) [à l’entraînement]
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 12:42    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
- XXXXV.AK serait sans doute bien

Pas celui-ci, il a un destin particulier et devient l'EM de la 19e armée (France).
Je note que Casus a finalement utilisé le XLVI. PanzerKorps.

Ce dernier avait été, an août 42 : "remis en réserve du Groupe d’Armées sous la conduite du général d’infanterie Hans Zorn". Je plaide plutôt pour la dissolution pure et simple. Et donc la résurrection maintenant.

Il serait peut-être bien que le XLVIII ait disparu avec la 2. PanzerArmee et que du coup on en utilise un autre (un AK cette fois) jusqu'en février 43 ?

Ciders, le poireau, qu'en pensez-vous ?

Citation:
XXX. PanzerKorps (Eberhard Rodt)

Donc c'est le XL (40e) finalement ?

Citation:
LXI. AK (Carl Rodenburg) [en formation]

Plutôt préciser : "issu de la réserve"

Citation:
LXXII. AK (Johann Sinnhuber)

Attention à ce général, on le retrouve en France en avril

Citation:
Merci - après la rédaction de cet OdB, Rodenburg a reçu un autre corps au sein de la 4. Armee :
– LXII. AK (Carl Rodenburg) [en formation]
- 367. ID (Adolf Fischer) [à l’entraînement]
- 92. ID (Max Reinwald) [à l’entraînement]

Mais alors, qui reprend le LXI. AK avec les 361 et 364 ID ?
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 16:11    Sujet du message: Répondre en citant

1) XLVI. PzK = OK, dissous en août 42.

2) XLVIII. = ce serait beaucoup de micmacs (et de risques d'erreurs !) pour pas grand-chose.

3) Oui, c'est le XL. PzK de Rodt.

4) OK, "issu de la réserve".

5) Sinnhuber : exact. Poireau, Ciders, Demo Dan, par qui le remplacer ?

6) Comme précisé dans le texte (correct, à la différence de l'OdB), le LXI. AK est commandé par Ferdinand Neuling.
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 16:26    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas la liste des généraux déjà en service. OTL, le LXXII. ArmeeKorps a successivement été commandé par Sigismund von Förster (mars-juillet 1944), Georg Zwade (juillet-septembre 1944), August Schmidt (octobre 1944 -avril 1945) et Werner Schmidt-Hammer.
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MessagePosté le: Jeu Sep 23, 2021 18:14    Sujet du message: Répondre en citant

Pour Sinnhuber, on peut aussi le remplacer dans l'OdB d'avril en France, étant donné que la suite n'est pas écrite.

Citation:
XLVI. PzK = OK, dissous en août 42.

Donc indiquer qu'il s'agit d'une réactivation.

XLVIII : Casus, voir mail à venir.
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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

7 février
Opération Šiauliai
Fin loupée
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie)
– Après presqu’une semaine à crapahuter dans les bois et sous la pluie, la 4e Division de Fusiliers marins s’empare enfin, et presque sans coup férir, de Ventspils et Liepāja. Un long et pénible voyage depuis la côte est de la péninsule s’achève dans la froidure d’un hiver balte, dans des ports sabotés et hostiles. Les fusiliers ont mis du temps pour atteindre leurs objectifs – la faute à leur isolement, dans une région que l’ennemi avait truffée de pièges. La faute, aussi, à un certain nombre d’actions de guérilla menées par des éléments locaux, qui les ont notablement retardés. Mais que les Lettons soient rassurés ! L’Armée Rouge et le NKVD ne les oublieront pas, comme ils n’oublieront ni les Lituaniens ni les Estoniens !
Les intéressés en ont d’ailleurs pleinement conscience. De fait, la péninsule de Courlande paraît aujourd’hui désertée… Tels les Finlandais de Viipuri quatre ans plus tôt, des dizaines de milliers de Baltes ont fui pour ne jamais revenir. A l’Ouest, l’opinion publique n’en saura pas grand-chose – et à Washington, seule capitale qui aurait peut-être pu faire quelque chose (dans la ligne des négociations passées sur la Finlande), on semble en avoir déjà pris son parti (26).
Le flanc appuyé à la Baltique, les Allemands du Groupe Memel se déploient tranquillement plus au sud, entre Karklė et Vėžaičiai. Sur leur droite, le VI. ArmeeKorps (Ernst von Leyser) et la 5. SS-Panzer Wiking ont dépassé Kelmė et se dirigent vers Kvėdarna. Von Leyser et Steiner ne sont donc plus très loin de leur but… En obliquant vers l’ouest, ils laissent passer devant eux des foules de réfugiés en panique, qui poursuivent le long de la route principale de Tauragė… où les avions de la 13e Armée Aérienne du camarade Rybalchenko ne manqueront pas de les retrouver. Il faut bien profiter du retour du beau temps !
Le mitraillage de ces misérables anti-soviétiques n’est cependant pas sans risque – entre mauvaises rencontres (rares mais toujours possibles !), pannes et bourrasques imprévues, plusieurs Faucons ne rentreront pas. Ainsi, le Yak 1 du lieutenant Ivan Baranovsky (7 victoires) doit se poser sur un lac gelé de la région – mais la couche de glace est mince… Baranovsky et son avion ne seront retrouvés que 60 ans plus tard, parfaitement conservés par les eaux claires et froides. Le Yak restauré est aujourd’hui exposé en bonne place au Niagara Aerospace Museum de Buffalo.
Pendant ce temps, la 1ère Armée s’empare sans mal de Šiauliai. Alexei Kourkine est donc le premier – au figuré, et presqu’au propre ! – à entrer dans l’antique cité livone, symbole d’une campagne désormais objectivement ratée. Ici se dresse, signe irritant de nationalisme bourgeois, la Kryžių Kalnas : la Colline aux Croix, une éminence plantée de mille rosaires et autres emblèmes religieux symbolisant la lutte constante des Lituaniens pour leur indépendance depuis le XVIe siècle. Ce fut un lieu de recueillement de 1920 à 1940. Evidemment, les Soviétiques ne tardent pas à déblayer tout ce fatras au bulldozer (27) !
Sur la gauche de Kourkine, la 4e Armée entre elle aussi dans Panevėžys – le principal point de passage sur la Nevėžis, à présent non défendu. Nikolai Gusev s’empare ainsi d’une cité où le communisme n’a pas laissé que de bons souvenirs, entre exécutions sommaires dans la sucrerie locale et exil en Sibérie de nombreux habitants (28). Mais ce n’est pas son problème, et son armée oblique vers Grinkiškis pour tenir la jonction avec Kourkine, laissant le 2e Front Balte – et le 12e Corps Blindé, arrivé entretemps – assurer sa gauche. Il ne craint pourtant pas grand-chose : les Allemands (I. AK et 1. LFD) sont déjà dans les bois de Šiluva et approchent de Kelmė… Toutefois, pour leur courir sus, les blindés de Butkov ont besoin de ravitaillement, et l’essence se fait rare – surtout que d’autres Fronts ont à présent la priorité…
Au sud-est, la 7e Armée vient d’achever ce qui restait de la 32. ID et du KorpsAbteilung C. Elle reprend donc sa progression vers le sud et Kupiškis, espérant faire jonction avec le 1er Front Biélorusse remontant de Minsk. Une gageure… Même si ce n’est pas la 96. ID, à Troškūnai, qui risque de la gêner ! Devant Alexey Krutikov, le 15e Corps Blindé (Fiodor Rudkine) est à Kupiškis. A peine moins isolé en pointe que le 10e CB, plus au sud.
Enfin, la 42e Armée de Morozov ne rencontre plus vraiment d’obstacles. Elle s’empare de Svėdasai, repoussant toujours plus loin le duo 254. ID (Alfred Thielmann), 505. schw. Pz. Abt (Hauptmann Werner Freiherr von Beschwitz). Elle menace Utena, donc la voie de repli de la 16. Armee, qui se hâte pourtant pour échapper au piège. Et ce sont les Landsers du secteur, renforcés des StuG III du 184. StuG Abt (major Ernst Schmidt), de la réserve de la 18. Armee, qui doivent lui tenir la porte ouverte.
………
Au sud-est de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie) – La retraite n’a pas le moins du monde désorganisé la 16. Armee de Christian Hansen – cela décevra certains à Moscou, mais Kirill Meretskov l’avait prédit.
Sur le flanc gauche, le II. ArmeeKorps (Paul Laux) descend à son rythme de Lašai vers la route d’Utena, appuyé comme il se doit par le 185. StuG Abt (Major Fritz Glossner). Depuis Obeliai, la 7e Armée de la Garde (Nikolai Berzarine) est la seule à pousser. La 34e Armée d’Anton Lopatine perd du temps à contourner les multiples lacs de la région d’Imbradas, pour ne pas avoir à faire demi-tour… Et sous son nez, les Fascistes défilent sur la route Daugavpils-Kaunas sans qu’elle puisse rien y faire.
Le X. ArmeeKorps (Thomas-Emil von Wickede) défend toujours aussi solidement Zarasai, permettant le passage de la 122. ID (Gustav Hundt – en seconde ligne) mais aussi et surtout celui de la 13. SS-Grenadier Kurland (Carl Friedrich von Pückler-Burghauss) et du 655. schw. PzJ. Abt (Karl-Max Freiherr von Hofenfels). Les PanzerJägers doivent aller au plus vite rejoindre Degučiai pour aider la 19. Waffen-Grenadier Brigade der SS (lettische) et régler leur compte à d’impudents Bolcheviques infiltrés depuis l’avant-veille sur leurs arrières. La rencontre aura sans doute lieu en pleine nuit – pas l’idéal, d’autant plus qu’Hofenfels ignore encore qui, au juste, il va affronter ! En revanche, il sait que son éventuel échec signerait l’encerclement de la 16. Armee – un véritable cataclysme pour le HG Nord !
Il faut donc faire vite, quitte à prendre des risques – d’autant plus qu’à Daugavpils, la 39e Armée d’Andrei Zigin a pris pied fermement sur la rive sud et prépare des ponts pour faire passer le 13e Corps Blindé de Boris Bakharov. Les rares éléments retardateurs allemands encore sur place – aussi courageux qu’insuffisants, car la rive en question n’est pratiquement pas urbanisée ! – ne pourront pas tenir longtemps. La Lielā Iela (la rue Lielā), qui longe la berge, est déjà prise. La chute de la Laukesu Iela, qui donne sur la route de Silene (et qui est donc la voie de repli des défenseurs) n’est qu’une question d’heures.
Le I. FliegerKorps (Oberst Erhart Krafft von Delmensingen) fait pourtant de son mieux pour retarder l’inéluctable. Ainsi, les Junkers 88 du III/KG.1 et les Heinkel 177 du IV/KG.1 vont courageusement frapper les voies de communications rouges. Confrontés aux chasseurs de la 14e Armée Aérienne (I.P. Zhuravlev), et malgré la protection des Fw 190A du I/JG.54 Grunhertz, qui revendique 14 Yak et MiG pour trois Würger, ils perdent six des leurs et leurs bombes ne peuvent empêcher la vague de passer. Plus bas, les Fw 190 F du II/SG.1 tentent de détruire les ponts en rase-mottes, sans résultat notable – et la DCA en abat quatre.
Plus en arrière, le 10e Corps Mécanisé (N.D. Vedeneyev) pénètre dans la ville sans être vraiment inquiété.
Enfin, à Krāslava, le 14e CB d’Ivan Kirichenko a fini de traverser et atteint Skrudaliena. La 55e Armée de Vladimir Smiridov reste derrière lui, à Kaplava.

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– Pendant ce temps, le repli des anciens défenseurs de Silene s’accélère. La nouvelle pression du 2e Front Balte, qui se conjugue avec celle du 1er Front Biélorusse, les y encourage. Et les multiples interventions des VVS sur le champ de bataille ne font que leur confirmer qu’il est plus que temps d’évacuer ce saillant.
Les XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) et VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne) effectuent donc un nouveau bond en arrière vers Zarasai (tenue par la 16. Armee) et Visaginas – en tachant de ne plus trop s’éloigner des grands axes, car l’heure n’est plus à gagner du temps mais bien à filer ! Cette fuite vers le sud est maîtrisée mais réelle ; les hommes de Hans von Funck, totalement essorés par neuf jours de combats ininterrompus, ne peuvent plus prétendre résister… Heureusement pour eux, ils sont couverts par ceux du VIII. AK et, dans leur sillage, la 20e Armée continue de patiner dans la boue. Vladimir Kurassov a lui aussi fourni à Silene beaucoup trop d’efforts pour prétendre griller la politesse à ses camarades venus du nord – il se contente donc de border la 2. Armee en pataugeant aux environs de Turmantas.
Plus au sud, le 10e Corps Blindé fait demi-tour alors qu’il avait déjà dépassé le lac Akusas et atteint Užpaliai. Il n’était pourtant plus qu’à une vingtaine de kilomètres de la 42e Armée, venant du nord. Cependant, les T-34 d’Alexei Popov ont rebroussé chemin sur l’ordre direct de Joukov, donné après une discussion des plus orageuses avec ses collègues – mais aussi, en théorie, subordonnés – Markian Popov et Kirill Meretskov, des Fronts de la Baltique.
Certes, Georgui Joukov est maréchal et membre de la Stavka. Mais il a pris en charge le 1er Front de Biélorussie, ce qui le met à égalité avec Popov et Meretskov. Or, il prétend à présent coordonner l’action des forces de Šiauliai avec les siennes pour consolider à son seul bénéfice le triomphe de Bagration – tout en évitant de perdre des corps blindés, comme jadis dans les Carpates ! Car le maréchal est parfaitement informé, grâce aux reconnaissances aériennes, de ce qui risque de tomber sur le 10e CB s’il persiste vers l’ouest. La sagesse commanderait de différer pour se regrouper… Cependant, orgueilleux comme il estime pouvoir l’être après deux années de guerre, incapable de déléguer à ses subordonnés et tâchant de s’occuper en personne du moindre détail, Joukov ne supporte plus la contradiction. Mais ses « collègues commandants de Front » ne voient pas pourquoi ils changeraient leurs plans pour le compte de ce maréchal qui n’a aucun mandat de Moscou pour les commander !
Face à ces considérations fort peu collectivistes (où est l’esprit d’équipe, camarades ?), il manque ici un représentant officiel de la Stavka qui aurait pu coordonner les choses. Représentant que Staline, désireux de redevenir l’unique arbitre entre les Fronts, s’est gardé de nommer ! C’est donc l’échec. Les Fronts de la Baltique continuent selon le plan d’opération dûment validé et le 1er Front Biélorusse, humilié, retire le 10e Corps Blindé pour ne pas risquer de le perdre en vain. Ainsi, l’Armée Rouge laisse peut-être passer (mais peut-être seulement !) l’occasion d’un encerclement historique. Au soir, Alexei Popov approche de Degučiain, où les SS de la Kurland et le 655. schw. PzJ. Abt se trouvent déjà.
Plus au sud, passé les marais de Pabradė – qui gênent notablement la coordination du 1er Front Biélorusse – les choses vont toujours aussi médiocrement pour l’Axe. Face aux assauts conjugués de la 63e Armée de Vasiliy Kuznetsov et du Groupement Oslikovski, la 123. ID (Louis Tronnier) perd pied à Krikštėnai et bat en retraite vers Ukmergė, entraînant à sa suite la 253. ID (Hans Junck). Informé, Eberhard Rodt – le tout nouveau commandant du XXX. PanzerKorps – décide d’autoriser son flanc gauche à se retirer derrière la Šventoji, affluent de la Néris qui barre la région d’est en ouest. Pour lui comme pour Kurt von der Chevallerie, chef de la 4. PzA – et pour Model aussi, sans doute – il est évident que tenir ce bout de Lituanie ne présente plus aucun intérêt hormis de permettre à la 16. Armee de se sortir de là. L’ancienne Neptun Nord doit tenir ouverte la route de Kaunas – rien de plus. Et les Landsers se retirent sous les bombes, poursuivis par des frontovikis ragaillardis par le succès, mais commençant à manquer d’énergie comme de munitions.
Pendant ce temps, Rodt gagne toujours du temps face aux chars de Katukov, dispersés de Gabriliava jusqu’à Žiežmariai, grâce à une succession d’embuscades où le 226. StuG Abt (major Herbert Keysler) se trouve pour une fois à son aise, malgré l’action de l’aviation rouge. Derrière, il y a certes Kaunas, mais aussi le confluent du Niémen et de la Šventoji. Plus que 30 kilomètres avant le fleuve !
………
Bagration Centre et Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Calme plat à Bakšty, entre la 1ère Armée de la Garde d’Ivan Chistiakov et le LXXII. ArmeeKorps de Sigismund von Förster. A la nuit tombée, le Soviétique envoie des éléments en reconnaissance, guidés par quelques Partisans. Tous reviennent avec la même impression – les Fascistes sont nombreux, assez bien armés, mais ils sont jeunes. Très jeunes, même. Ce qui est évidemment de bon augure !
Autre très bon signe : la 3e Armée de la Garde d’Ivan Zakharkine entre dans Navahroudak, tandis que la 2e Armée de Choc de Kuzma Galitsky avance de Yatra vers Novajeĺnia. Théoriquement, cette zone est une impasse stratégique – en effet, elle donne sur les boucles du Niémen, qui constituent un terrain infect impraticable pour les offensives. Cependant, dans la configuration actuelle, on pourrait peut-être en tirer quelque bénéfice ! Car les Soviétiques se doutent que les Fascistes n’ont pas grand-chose en face – de fait, pour l’heure, le seul défenseur de cette zone est la 357. ID, à Bielica ! Bien sûr, il faudra aussi faire taire ces fichus Polonais – mais ça, les personnes compétentes s’en chargent…
De son côté, Model se prépare à faire de nouveau reculer son QG, cette fois de Lida vers Suwałki. Il se prépare donc à abandonner toute la région (qu’il n’a de toute façon conservée que pour ne pas affoler Hitler !) et à se retirer derrière le Niémen à Hrodna avec tout son monde. A la Tanière du Loup, peu sont dupes, et les autres persiflent : au train où vont les choses, le QG du HG Mitte devrait s’installer directement à la Wolfsschanze, on gagnerait du temps ! De fait, entre Suwałki et Rastenburg, il n’y a plus que 97 kilomètres. Sans doute faudra-t-il bientôt l’avouer au Führer… même si, pour l’heure, personne ne s’y risque !
Indifférent à ces commérages, Model n’en poursuit pas moins son travail de titan – la 1. PanzerArmee d’Harpe a enfin passé la Shara. Bien ! Elle entreprend immédiatement d’en assurer la défense de Masty à Ivatsevitchy, couverte par Neptun Sud – laquelle n’oubliera pas de faire sauter les ponts en partant. Le XII. ArmeeKorps (Edgar Röhricht) – qui ne vaut plus grand-chose – au nord, le XXXIX. PanzerKorps (Otto Schünemann) au sud et le XLI. PanzerKorps (Hellmuth Weidling) au centre, avec le 904. StuG. Il est d’ailleurs prévu que ce dernier corps rejoigne définitivement l’armée de Harpe, pour tenter de compenser ses pertes. Cinq divisions et demie et deux StuG Abt, plus un fleuve et Neptun Sud encore sur place… C’est assez pour voir venir et cela permet d’envoyer la 10. Panzergrenadier (August Schmidt) et le 501. schw. Pz Abt (Major Erich Löwe) plus au nord, avec la 4. PzA. Von der Chevallerie a bien davantage besoin d’eux, c’est évident. Faisant mouvement vers Masty par Zelva, ces unités ne seront pas sur place avant demain, au mieux.
Pendant ce temps, l’Armée Rouge touche la Shara. La 4e Garde et la 3e Choc atteignent les points de passage de Slonim, alors que la 1ère Armée de Chars s’avance prudemment vers Čemiely, précédée par le 7e Corps Blindé de Panfilov et surtout par les 54e et 15e Armées. Le carrefour de Sasnovy Bor tombe enfin… Il était temps ! Derrière ces forces, le reste du 2e Front Biélorusse se réorganise et attend la suite.

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Demi-tour

« Après 24 heures à peine de route – enfin, de route, c’est beaucoup dire ! – à toute vitesse sans rencontrer d’opposition sinon des flamants roses et quelques babouchkas, notre peloton reçut brutalement l’ordre de faire demi-tour. Apparemment, les Fascistes n’étaient plus dans cette direction… Andrei râle – de premier échelon, nous sommes passés logiquement en queue de formation. Donc, une fois encore, avec sa muse devant nous. »
(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Rovne (nord de l’Ukraine)
– Les Français ne se sont pas trompés… Dès 07h30, les canons du 3e Front Ukrainien entrent en action contre les lignes de la 6. Armee de Maximilian De Angelis – jamais tout à fait rétablie de Zitadelle, puis de Koutousov.
Ivan Koniev aligne face à elle quatre armées et trois corps mécanisés ou blindés… cela peut paraître peu en comparaison de l’avalanche qui a englouti la Biélorussie. Mais c’est largement suffisant – et à plus d’un titre. D’abord, les formations du 3e Front Ukrainien ne sont pas standards : de nombreuses unités spécifiques renforcent les axes d’attaque principaux – brigades et régiments de chars et de canons d’assaut, d’artillerie et de “mortiers spéciaux”, du génie et de franchissement… C’est déjà beaucoup, car en face, les troupes de la Wehrmacht ont été très éprouvées et leurs réserves sont parties vers le nord. Mais en plus, lors de ses redéploiements hivernaux, le 3e Front Ukrainien s’est concentré avec discrétion, en profitant de la couverture aérienne offerte par les VVS : il n’a donc plus à tenir (ou plutôt à pousser) que sur 70 kilomètres de large. Ce, avec 400 000 hommes et 750 chars – plus de 10 blindés et 700 hommes au kilomètre ! Et il faut y ajouter la 2e Armée de Chars qui patiente derrière, prête à foncer vers Rovne puis Loutsk sitôt la ligne Manstein percée ! Itinéraires d’approches déjà balisés, casiers fournis et réservoirs pleins, Serguei Bogdanov piaffe d’impatience.
Avant cela, les frontovikis vont pourtant devoir fournir un bel effort – face à eux, leurs adversaires ont eu trois mois pour se retrancher ; de plus, ces fortifications sont bordées par une “coupure humide” : l’Horyn, sur une partie significative de leur longueur. Il va donc falloir passer en force ! Sur le principe, cela ne gêne pas plus que ça Koniev, lui qui n’hésite déjà pas à utiliser des moyens énergiques pour motiver ses subordonnés ! Sa brutalité n’est d’ailleurs pas sans altérer sa popularité (dont il se moque) par rapport à son rival assumé, Gueorgui Joukov. Non pas que ce dernier soit lui-même un parangon d’humanité et de douceur – il en est même fort loin ! Mais ses menaces et ses insultes feraient presque rire, comparées à la sauvagerie d’Ivan Koniev, à qui il arrive de bastonner personnellement ses subordonnés (29) ! Souvenir, sans doute, de sa période de commissaire politique durant la guerre civile – à l’inverse de tous ses collègues, le chef du 3e Front Ukrainien était communiste avant de devenir militaire.
Et ses troupes avancent – en force, après un pilonnage énergique, et à coup de trique quand il le faut.
Ainsi, sur la route de Berezne, la nouvelle 65e Armée du général Ivan Boldine longe la Sluch et frappe à la jonction entre le XLIV. ArmeeKorps (Friedrich Köchling), qui ne compte qu’une division et demie – et du XVII. ArmeeKorps (Wilhelm Schneckenburger), à cheval sur la Sluch et dont l’une des deux divisions n’a pas l’expérience du Front Est. La 218. ID (Viktor Lang), récemment arrivée du Danemark – il faisait meilleur là-bas ! – encaisse le plus gros du choc et doit très rapidement reculer jusqu’à Mokvyn, pour tenter de se retrancher dans les collines boisées au Sud de Berezne.
Sur sa droite, la 377. ID (Arnold Szelinski) tente bien d’aider : elle part d’Holubne en direction de Drukhiv pour prendre de flanc le Rouge. Elle se retrouve alors confrontée au 7e Corps Mécanisé (I.V. Tutarinov), dont la mission était justement de prévenir ce genre de chose, dans l’attente d’une exploitation. Szelinski ne peut que faire marche arrière en catastrophe, laissant la 218. ID se débrouiller seule. Au soir, on se bat déjà dans les faubourgs de Berezne, alors que la 389. ID (Walter Hahm) abandonne ses positions dans les marais de Mykhalyn pour marcher au son du canon et aller assister sa voisine.
Une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, c’est à la 37e Armée de Vasily Chuikov que revient le redoutable honneur de venger l’affront de l’automne dernier (la mort du général Vatoutine !) en forçant enfin le verrou de Kostopil, avec l’appui du 19e Corps Blindé (I.D. Vasilev). Cette fois-ci, pas de dispersion, encore moins de descente vers Rovne ! L’axe de progression est clair : la 37e Armée remonte d’abord vers Sarny, en laissant à d’autres le soin de franchir l’Horyn. Sous un beau ciel de traîne plein d’étoiles rouges, elle se heurte cependant à une forte opposition : deux des trois divisions du LV. ArmeeKorps (Horst Grossmann), renforcées par les StuG III du 210. StuG Abt (Major Herbert Sichelschmidt), et en terrain difficile, qui plus est. Evidemment, la progression va s’en ressentir – et les pertes aussi. Chuikov le sait très bien – tout comme il sait que son rôle risque fort, si d’aventure il patinait, de se limiter désormais à couvrir le flanc de Boldine. Et cela, il ne s’y résigne pas ! Il envoie donc ses premières vagues à l’assaut, après un déluge de feu d’artillerie, sans considérer les pertes. Ce faisant, il obéit à ses supérieurs comme à la doctrine en vigueur (30). Au soir, la 37e Armée a pu repousser la 294. ID (Johannes Block) de 6 kilomètres et l’on se bat entre Lisopil’ et Mashcha. Sitôt Kostopil dépassé, le 19e Corps Blindé pourra enfin sortir de ses ingrates missions d’appui-feu en forêt pour faire sentir le poids de son acier…
Et De Angelis ne risque pas d’envoyer des renforts au LV. AK depuis l’autre côté de l’Horyn – en effet, c’est plutôt ce secteur qui en aurait besoin ! Elle aussi indifférente aux pertes, la 5e Armée de Choc d’Ivan Chernyakovsky attaque frontalement de Mnyshyn à Shkariv, le long de la route principale Korets-Rovne, malgré les fortifications ennemies. Dans ce secteur pourtant stratégique, les défenses allemandes sont… modestes. Le XXIX. AK (Erich Brandenberger) ne compte que deux divisions : les 62. ID et 331. ID. On attendait l’ennemi ailleurs ! Et puis il faut bien tenir la route de Sarny, dépourvue de coupure humide… En fait, on comptait surtout sur l’appui de la 8. Armee de Weiß (laquelle a pourtant dû envoyer du monde en Biélorussie). Bref, l’Axe souffre – les premières vagues russes aussi, mais les Landsers, eux, n’ont pas de renforts ! Au soir, les deux premières lignes sont prises – la 62. ID (Botho von Hülsen) a déjà dû reculer de 4 kilomètres et appelle à l’aide. Tout ce que la 6. Armee peut lui envoyer, ce sera le 249. StuG Abt (Major Kurt Schaff). Et le 152. PzJ Abt – si l’état-major de l’Heeresgruppe le veut bien. En attendant, Chernyakovsky prépare le passage du 20e Corps Blindé (Pavel Poluboiarov).
Et enfin, tout au sud du front de la 6. Armee, à l’extrémité de l’ancien Geländer des Todes, Andrei Vlassov repart de ses positions acquises de si haute lutte l’année dernière pour remonter directement vers Rovne, quitte à négliger son flanc gauche… ou à faire retraverser une partie de ses forces, à Kolesnyky. Surprise par cette action inattendue, la 331. ID (Karl-Ludwig Rhein) – à qui la 62. ID demandait de l’aide ! – perd pied et se retire vers Novosilky en laissant à la 385. ID (donc à la 8. Armee) le soin de gérer la suite. Ici, d’évidence, les choses démarrent donc très bien pour les Soviétiques.
………
Région de Ternopol (sud de l’Ukraine) – Au même moment, partant du nord de Ternopol, le 1er Front Ukrainien monte à l’assaut. Aleksandr Vassilevski – qui commande toujours théoriquement cette formation, même si, dans les faits, il laisse la main à Ivan Petrov pour le gros de l’opérationnel – doit forcer un large secteur de collines boisées depuis le saillant de Brody. C’est logique : en agissant ainsi, l’Armée Rouge frappe où elle est attendue, immobilisant le gros de l’aile gauche de la 8. Armee, tout en laissant au 2e Front Ukrainien de Bagramian le soin de border la droite dans la région de Zboriv – secteur évacué par l’Axe après la défection de la Roumanie afin de raccourcir les lignes.
C’est pleinement logique – l’Ostheer n’est donc pas vraiment surprise, surtout avec ce qui se passe plus au nord. Au surplus, Walter Weiß se doute bien qu’avant de tenter de progresser vers Lvov, le Bolchevique va naturellement tenter d’élargir son saillant par le nord, en avançant dans la région de Berestetchko afin de couvrir son flanc droit. Tout cela est vrai – toutefois, il y a une différence entre deviner une manœuvre et avoir les moyens de la contrer. La 8. Armee n’a plus que quatre divisions blindées (trois en ligne et une en réserve) à opposer aux Soviétiques ! Et Vassilevski sait parfaitement où celles-ci se trouvent, grâce aux reconnaissances minutieuses menées selon les instructions d’un Joukov qui s’est efforcé – même depuis la Biélorussie ! – de retarder de quelques heures la date de Lvov-Kovel.
Ainsi soit-il… Partant de Velyka Radohoshch et des rives sud de la Viliya, la 26e Armée de Lev Skvirsky déborde sans difficulté la 385. ID (Eberhard von Schuckmann) – qui a d’autres soucis plus au nord avec Vlassov – et le Korps Abteilung G (Hans Bergen), qui regroupe les restes de trois divisions détruites l’an dernier. Le Russe passe les berges et s’enfonce finalement de 6 kilomètres dans la plaine, à la jointure des deux formations jusqu’à Illyashivka. Dans un secteur non décisif, certes, mais c’est de bon augure.
Depuis Choumsk, la 3e Armée (M.S. Shumilov) bombarde sans discontinuer la 384. ID (Hans de Salengre-Drabbe), dont nombre de bleus issus de la levée Rheingold sont tués sans même avoir vu un Rouge ! Puis, sans perdre de temps, il envoie ses barges pour forcer le passage entre Rokhmaniv et Myrove. Au soir, il est déjà à Obych, tandis que le 8e Corps Mécanisé (V.N. Baskakov) se prépare à traverser.
Il est donc déjà certain que le IX. ArmeeKorps (Heinrich Clößner) ne s’en sortira pas sans soutien. Quelques mois plus tôt, Walter Weiß lui aurait envoyé des renforts de sa droite. Mais à présent, c’est impossible – sur la route de Kremenets, la 205. ID (Ernst Biehler), en sous-effectif et ne pouvant compter que sur la 223. ID (Friedrich Fangohr) pour la soutenir immédiatement – affronte elle-même la 5e Armée de la Garde (Vyacheslav Tsvetaev), qui approche déjà de la ville, donc des rives de l’Ikva, et menace de percer tout son dispositif ! Et là encore, sitôt le premier obstacle franchi, un corps blindé guette (le 3e CB, de Vasily Badanov).
Finalement, c’est paradoxalement dans la région de Brody que les choses se passent le mieux pour la Heer. Ne bénéficiant pas d’une forte supériorité numérique, la 9e Armée de la Garde attend que le III. PanzerKorps (Hermann Balck) – qui assure la défense face à elle – aille voir ailleurs. Nikolai Pukhov se contente donc pour l’heure d’actions de harcèlement. Patience, camarades…

Sourde angoisse
QG du HG Nord-Ukraine (Kovel), 17h30
– Malgré ses opinions national-socialistes et ses origines bavaroises, le Feldmarschall Ferdinand Schörner n’est pas Model et encore moins Manstein. Cependant, ce n’est pas non plus l’incompétent absolu que l’historiographie soviétique décrira complaisamment. Certes, l’homme est brutal et nazi jusqu’au bout des ongles, mais il est aussi dans l’armée depuis 1911. Il a servi à Caporetto. Dans cette guerre, il a commandé des troupes de montagnes aguerries dans les Balkans puis en Russie. Habitué aux victoires, il sent que l’affaire ne se présente pas bien du tout – de plus, le rapport de son subordonné à la 8. Armee, Walter Weiß, n’a rien pour le rassurer, nonobstant la langue de bois en vigueur : « Herr GeneralFeldmarschall, les Bolcheviques ont lancé une forte offensive sur mon flanc gauche, en direction de Loutsk. Il est probable que, dans un premier temps, ils espèrent ainsi appuyer l’action de leurs forces face à la 6. Armee de De Angelis, avant de marcher vers l’ouest et Lvov ou Tchervonohrad. Je peux les repousser – mais il faudrait pour cela dégarnir la barrière de Zolotchiv, donc la route directe de Lvov face à l’ennemi. Je demande donc l’envoi de renforts, ou à défaut l’autorisation de rompre le contact jusqu’à Doubno, le temps de lancer une contre-offensive depuis ma droite vers Pidkamin’. »
Cette contre-offensive serait sans doute réalisable, mais reviendrait à jeter toutes ses réserves dans un coup de poker qui ne serait peut-être pas décisif… Que faire ? Envoyer les panzers à gauche et tomber dans le piège de l’ennemi, qui doit s’y attendre, voire l’espérer ? Gagner du temps et espérer un miracle ? Reculer jusqu’à Doubno ? Aucune de ces solutions n’est bonne – mais Schörner n’oublie pas qu’il commande un groupe d’armées.
– Vous ne devez pas ouvrir la route de Loutsk – De Angelis est déjà en difficulté et je crains qu’il ne puisse pas tenir si vous reculez sur sa droite. Je vais demander l’autorisation d’évacuer la 3. PanzerArmee d’Olvesk. Sitôt cette manœuvre engagée, vous reculerez en coordination avec la 6. Armee, puis nous châtierons ces chiens. Dans l’attente, gagnez du temps. Envoyez sur votre gauche une ou deux des divisions du III. PzK – la GrossDeutschland prendra le relais sur le front. Mais surtout, ne reculez pas trop vite.
Il faut économiser les troupes et conserver le terrain, ménager la chèvre et le chou en quelque sorte… sans oublier le Führer. Situation inconfortable – mais qu’attendre d’autre en février 1944 dans l’Ostheer ?
– Zum Befehl. Heil Hitler !

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Le grand départ va être donné. Immobiles au pied de leurs avions, les pilotes du GC/52 Besançon attendent l’ordre qui signifiera la fin de l’entraînement et le début des choses sérieuses. Ils sont tous là : Tulasne, Albert, Risso, La Poype, Béguin, Mahé, Miquel… casqués, bottés, le porte-cartes en bandoulière, le colt russe “TT” (fabriqué à Toula) à la ceinture. Le tovaritch polkovnik Schoumoff – le camarade-colonel Schoumoff, commandant la base, vient leur adresser ses souhaits. Le colonel Valin est là aussi. Le moment est grave, et pourtant jamais l’humeur n’a été aussi gaie.
Ça y est. Une fusée monte dans le ciel. Les moteurs ronflent. Les vingt-et-un MiG 9 frémissent comme des lévriers dans leurs boîtes. Ils démarrent. Ils roulent sur la neige tassée et décollent impeccablement, patrouille après patrouille.
Il fait beau. On se sent bien. Le MiG marche à merveille. Pas de navigation à faire : un bombardier Pe-2 accompagne le GC. Il n’est qu’à le suivre… En Russie, la navigation d’hiver est délicate, surtout lorsqu’un groupe doit monter au feu. Il faut connaitre la ligne de front d’une façon très précise, et rien n’est moins facile. L’état-major soviétique a donc chargé un Pe-2 de jouer le rôle d’avion-pilote. Le Pe-2 est un bombardier bimoteur triplace, double dérive, fin et de pilotage délicat – même pour nos collègues du GB/52. Il est généralement chargé de missions de reconnaissance rapide et de bombardement léger en semi-piqué. Lorsqu’il devient éclaireur, on l’appelle “Chturman” – le guide. Tous les régiments de chasse en ont un, leur “navigateur responsable”. Le nôtre, bien sûr, est soviétique. Sitôt posés sur notre terrain avancé à proximité du front, le travail commencera. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)


Notes
26- Début mars 1943, Roosevelt confiait à l’archevêque de New York Francis Spellman : « les peuples d’Europe devront simplement se faire à la domination soviétique, en espérant que d’ici dix à vingt ans ils puissent vivre sereinement avec les Russes. » Quelques jours plus tard, à Téhéran, il allait plus loin en indiquant directement à Staline que « les trois pays baltes ont déjà fait partie de la Russie dans l’histoire – y compris l’histoire récente – et les Etats-Unis n’envisagent pas de faire la guerre pour eux à l’Union Soviétique. »
27- NDE – Le régime soviétique tentera par trois fois au moins d’anéantir définitivement le site, sans jamais y parvenir à cause des multiples dépôts et… plantations d’objets religieux exécutés de nuit ! Il est aujourd’hui semé de 150 000 de ces objets.
28- NDE – Après la guerre, les autorités soviétiques entreprendront de faire de Panevėžys un important centre industriel, en y implantant de nombreuses entreprises nationales – ce qui les conduira à raser pour ce faire une bonne partie du centre historique datant du XVIe siècle. Seules de vigoureuses protestations empêcheront une destruction totale !
29- Mikhail Gromov, qui collabora un temps avec Koniev sur des questions d’aviation, dira de lui : « Je respecte très sincèrement Koniev. Mais il est impoli et brutal comme une hache. Il est capable de vous frapper avec un bâton, avant de se calmer rapidement et parfois même d’admettre avoir eu tort. Combien de fois il lui est arrivé de me faire cuire au four ! » Concernant cette affaire de coups de bâton, Alexander Golovanov (lui aussi des VVS) racontera : « Quand je lui en ai parlé, il m’a répondu qu’il valait mieux pour cet homme être frappé au visage plutôt que transféré au tribunal, car là-bas ils l’auraient fusillé ! »
30- « La clé du succès pour l’offensive de 1944 était la vitesse. Si le bon tempo n’était pas imposé dès le démarrage, les Allemands ne seraient pas déstabilisés et acculés à une position de simple réaction toujours plus inconfortable. La lutte risquerait alors de devenir une simple bataille d’usure, comme Souvorov ou Koutousov l’année précédente. Les pertes seraient lourdes et le résultat non décisif. Il était donc plus logique pour les responsables que les premiers échelons subissent, si besoin, de très lourdes pertes pour garantir une percée précoce, afin que les forces d’exploitation puissent ensuite assurer la destruction de l’ennemi par des manœuvres rapides, peu onéreuses et surtout décisives. » (C.J. Dick, From Defeat to Victory : the Eastern Front, Winter 1944 – Kansas Universitary Press, 2016).


Dernière édition par Casus Frankie le Ven Sep 24, 2021 15:27; édité 1 fois
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borghese



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 14:42    Sujet du message: Répondre en citant

Pardon si j'ai loupé un épisode: ça vient d'où l'idée de remplacer l'escadre Normandie Niemen par Franche Comté?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

borghese a écrit:
Pardon si j'ai loupé un épisode: ça vient d'où l'idée de remplacer l'escadre Normandie Niemen par Franche Comté?

D'abord, c'est Normandie qui est remplacé par Franche-Comté.
Ensuite, le développement considérablement différent de l'Armée de l'Air FTL a conduit au fait que la nomenclature des escadres et groupes est très différentes. L'AdA FTL peut envoyer toute une escadre mixte et non un groupe de chasse. Et le nom "Normandie" est pris par une escadre de chasse bien engagée ailleurs.
Pour une certaine crédibilité, il ne faut pas obliger les événements et personnages OTL à exister tels que FTL.
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Casus Frankie

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borghese



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MessagePosté le: Ven Sep 24, 2021 14:51    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'était pas une critique notez bien. Je me demandais surtout pourquoi "Franche Comté"?
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