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Les Alliés se maintiennent à Narvik en juin 40
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loic
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MessagePosté le: Jeu Juin 24, 2021 12:01    Sujet du message: Répondre en citant

DMZ a écrit:
Les Anglais décident de rester en Norvège, les Polonais feront de même, les Français retireront leurs troupes après la prise de Narvik.

Dans le cadre d'une poursuite des combats en France, quelques troupes françaises, même symboliques, ne peuvent-elles pas rester ? Par ailleurs, les Polonais étant, sauf erreur de ma part, sous commandement français, ont-il le choix de leurs actions (sauf si la politique s'en mêle bien sûr) ?
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DMZ



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MessagePosté le: Jeu Juin 24, 2021 13:43    Sujet du message: Répondre en citant

Unités françaises restant au moins temporairement en Norvège :
- 342ème CDAC : seuls chars en Norvège après la perte des trois chars légers britanniques dans le naufrage du Chrobry le 15 mai ; une dizaine sera repositionnée en réserve au nord de Fauske plus deux ou trois à Bodø et deux à Bardufoss à partir du 30 juin.
- 6ème CDAC / 13ème BCA (12 pièces plus quelques autres en réserve prélevées sur les unités rapatriées) : les Britanniques ne disposant pas d'anti-char autre que les fusils Boys ; pourraient être très utiles pour contrer des tentatives de débarquement.
- 90e Ambulance Médicale et 271e Ambulance Chirurgicale : qui travaillaient déjà en étroite collaboration avec leurs homologues britanniques.

La décision de garder les Polonais est évidemment politique (la décision sera prise à un conseil inter-alliés) mais aussi militaire : ils sont nécessaires (tout comme les Français) pour reprendre Narvik mais sont surtout les seules réserves disponibles après cette reconquête (outre les maigres troupes norvégiennes non encore engagées au sud) avant l'arrivée des renforts de Grande-Bretagne. Ils utiliseront jusqu'à épuisement le ravitaillement prévu pour le CEFS. Il hériteront de ce fait des 25 AA se trouvant éventuellement à Narvik mais il n'y avait pas de batterie de DCA française à Narvik.

Toutes les autres pièces d'artillerie seront évacuées pour simplifier la logistique. L'armée norvégienne étant progressivement ré-équipée en matériel britannique.

Le Béarn pourrait être envisagé comme transport d'avion vers la Norvège en cas de besoin après son voyage aux USA.
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solarien



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MessagePosté le: Jeu Juin 24, 2021 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis désolé de casser un peu le scénario mais pour moi, cette TL ne peux tenir que si la campagne de France est un echec allemand, peut être pas un echec total, (comme les allemands ne réussissent pas à percer à Sedan) mais un echec stratégique, (par exemple, les français réussissent à garder Amiens, ou Abbeville.)

Car même si les renforts britanniques envoyer en Norvège sont faible, ils seraient plus utile en France qu'en Norvège et pour les britanniques, entre perdre la Norvège et perdre la France, le choix sera vite fait, on préfèrera perdre la Norvège que la France.
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loic
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MessagePosté le: Jeu Juin 24, 2021 15:34    Sujet du message: Répondre en citant

Le Béarn comme transport d'avions anglais chargés en GB tu veux dire ?
Quel intérêt par rapport à un cargo ou un CV anglais ?
Et il est largement plus utile pour acheminer les avions des USA dont la France a désespérément besoin.
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MessagePosté le: Jeu Juin 24, 2021 16:09    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
Je suis désolé de casser un peu le scénario mais pour moi, cette TL ne peux tenir que si la campagne de France est un echec allemand, peut être pas un echec total, (comme les allemands ne réussissent pas à percer à Sedan) mais un echec stratégique, (par exemple, les français réussissent à garder Amiens, ou Abbeville.)

Car même si les renforts britanniques envoyer en Norvège sont faible, ils seraient plus utile en France qu'en Norvège et pour les britanniques, entre perdre la Norvège et perdre la France, le choix sera vite fait, on préfèrera perdre la Norvège que la France.

Le choix de garder la Norvège en cas de rupture du front français est un choix cornélien pour les Britanniques mais l'enjeu stratégique de la Norvège est de taille (je ne vais pas me répéter) et ce ne sont pas trois malheureuses brigades (deux britanniques et une polonaise) qui vont fondamentalement changer la donne en France. De plus, ces troupes vont fixer beaucoup plus d'unités allemandes qui pourraient se retrouver en France donc le gambit pourrait être considéré comme profitable (bon, ni les Anglais ni les Français ne sont de grands joueurs d'échec...), même les trois squadrons de chasseurs sont un bon investissement pour mener une bataille d'attrition hors de la France et du Royaume-Uni

Enfin, Churchill était farouchement pour le maintien en Norvège, le PoD ici est simplement qu'il obtient gain de cause.

Évidemment, si le front français tient, la question ne se pose même pas.

loic a écrit:
Le Béarn comme transport d'avions anglais chargés en GB tu veux dire ?
Quel intérêt par rapport à un cargo ou un CV anglais ?
Et il est largement plus utile pour acheminer les avions des USA dont la France a désespérément besoin.

Oui, un convoyage d'avions de la RAF.

C'est mon côté "il faut bien se servir des porte-aéronefs français de manière un peu intelligente"... Quand aux avions en cargo, ça a toujours été pour moi la solution normale pour l'Atlantique. Les avions convoyés par le Béarn étaient des fonds de tiroir qui ne sortaient pas d'usine, raison pour laquelle il fallait un PA. C'était un "one shot" qui n'avait pas grande chance de se reproduire alors que c'est la seule possibilité en Norvège pour les squadrons opérationnels.

L'autre avantage est que le Béarn pourra mettre en oeuvre sur place ses Dauntless V167F et LN 401 (enfin ce qu'il en reste).

Mais bon, bien d'accord avec toi, les PA anglais vont faire le boulot, surtout après la destruction de la flotte de haute mer de la KM et que la MN est supposée opérer en Méditerranée et Atlantique sud.
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DMZ



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MessagePosté le: Dim Juin 27, 2021 23:09    Sujet du message: Percée allemande à Fauske Répondre en citant

Conséquences d'une percée allemande à Fauske-Finneid

OTL, quelques Allemands auraient traversé le fjord en amont de Finneid et se seraient retrouvés sur la rive nord le 28 mai :

https://fauskeslektshistorielag.no/____impro/1/Andre%20verdenskrig%20p%C3%A5%20Fauske/5%20jpg.jpg?etag=%226c758-59f594d6%22&sourceContentType=image%2Fjpeg&ignoreAspectRatio&resize=441%2B330&extract=0%2B0%2B440%2B330&quality=85

(Site - Fauske Slektshistorielag - https://fauskeslektshistorielag.no/)

"Engang" est traduit par "parfois", "occasionnellement", "à un moment", "quelque part"... par DeepL, ça dénote une incertitude. Je suppose qu'il s'agit ici d'une faible infiltration ou bien que le lieu ou le moment du passage n'est pas connu exactement (ou tout cela à la fois).

Et toujours la carte générale :

https://legacy.lib.utexas.edu/maps/ams/northern_europe/txu-oclc-5570528-nq33-2.jpg

Supposons donc que la rive nord du fjord n'ait pas été correctement défendue et que quelques soldats allemands parviennent à traverser et créer une petite tête de pont en isolant les éventuelles troupes situées plus à l'est, à Laskå ou Sjønstå.

Supposons maintenant que ces troupes bousculent la défense à l'est de Finneid en permettant de la repousser au delà du passage entre Nedrevatnet et Øvrevatnet, permettant aux pontonniers allemands de jeter une passerelle entre les deux rives (30 m à cet endroit).

Les Allemands vont alors pouvoir passer rapidement suffisamment de troupes pour sécuriser leur tête de pont et presser les défenses de Finneid par l'est.

Que va-t-il alors se passer ?
Les Anglo-norvégiens vont-ils pouvoir résister ou seront-ils une fois de plus débordés ?
S'ils ne peuvent tenir ce passage, où vont-ils pouvoir se rétablir ?

Je précise tout de suite que ce scénario me semble improbable car :
- ce n'est possible qu'une fois Stetså pris ;
- les Allemands vont devoir emprunter des chemins forestiers sur une dizaine de kilomètres avant d'arriver au fjord ;
- traverser à la nage ou avec des moyens de fortune ;
- ne pas rencontrer d'opposition sur la rive nord ou la neutraliser ;
- bousculer une défense bien installée et supérieure en nombre ;
alors que les combats retardateurs auraient eu justement pour objectif de sécuriser la ligne de défense.

Mais une boulette (mauvaise évaluation, incompréhension...) est toujours possible.

Les Allemands disposent alors d'une profondeur de 10 km (jusqu'au premier lac : Røyrvatnet) pour s'infiltrer à nouveau dans la vallée entre Fauske et Straumen.

Bon, là encore ils vont être en infériorité numérique manifeste face à des unités bénéficiant d'armement lourd. Mais supposons toujours que, l'incertitude et la fatigue aidant, les Britanniques décrochent.

Les Allemands ne vont plus avoir beaucoup d'opposition jusqu'à Sørfold-Røsvik au nord (30 km) et Hopen à l'ouest (40 km). Ils mettrons tout de même deux jours pour les atteindre (ce fut le cas OTL), permettant d'évacuer ou détruire tous les navires ou embarcations à Rosvik et préparer une nouvelle défense à Hopen (OTL, ce point avaient été considéré comme le meilleur point de résistance possible depuis Mosjøen).

Les Anglo-norvégiens vont alors se retrouver dans les tous premiers jours de juin sur une ligne allant du fond du Leifjorden à la frontière suédoise (une dizaine de kilomètres principalement rocheux dont un tiers allant de 800 à 1.000 m, terrain totalement impropre aux éléments motorisés), supportés par une route venant de la région de Narvik. Les Allemands ne pouvant disposer de route ni de voie navigable car le fjord est toujours sous contrôle anglais. Forcer ce verrou me semble plus qu'improbable même avec des effectifs supérieurs.

À l'ouest, Bodø est à 15 km à vol d'oiseau, trop loin pour que l'artillerie menace son port. La logistique alliée est, ici aussi, bien plus aisée même si l'aviation allemande va grandement la perturber. La supériorité aérienne va être la clef de la défense.

Une course de vitesse va probablement s'engager pour acquérir des terrains capable d'accueillir des chasseurs au plus près du front.

Les Anglais disposent de Skånland/Evenes qui, trop mou, est impraticable aux Hurricane (trois ont fini en pylône avant que le Squadron soit retiré) mais pourrait rapidement être utilisé par les Gladiators ; en quelques semaines il pourrait être consolidé pour recevoir à nouveau les Hurricane :
- Bodø : 165 km
- Leifjorden : 100 km

D'autres terrains existaient ou étaient proposés par les Norvégiens plus au nord.

Les Allemands pourraient en construire un aux alentours de Lonsdal, ici aussi en quelques semaines, qui recevrait des Bf 109 et des Ju 87 :
- Bodø : 80 km
- Leifjorden : 100 km

OTL, ils ont construit un terrain de secours à Rognan mais sa position au fond du fjord le rend plus vulnérable aux raids :
- Bodø : 80 km
- Leifjorden : 100 km

Une bien meilleure option est la création d'un terrain au nord de Fauske mais la logistique va être plus compliquée :
- Bodø : 45 km
- Leifjorden : 30 km

Résultat dans le pire des cas

Après la création de ces terrains, vers la mi-juillet au plus tôt, Bodø devra peut-être être évacuée (sauf si les Anglais peuvent remettre en service le terrain de Bodø, ce qui paraît improbable), et la ligne de défense reculée jusqu'au Tysfjorden, soixante kilomètres plus loin. Là, il n'y a plus de réelle possibilité de terrain plus proche pour les Allemands et la situation ne pourra plus bouger jusqu'au printemps suivant.


Opérations allemandes OTL début juin

OTL, il y eut deux préparations d'opérations au nord de Narvik :
- Opération Naumburg : débarquement de 3.000 à 6.000 hommes au nord de Tromsø, dans le fjord Lyngenk, soutenus par une demi-douzaine à une douzaine de char.
https://forum.axishistory.com/viewtopic.php?t=201112
- Le parachutage de 137 hommes par 13 Ju 52 le 12 juin à minuit (en plein jour donc sous cette latitude) pour sécuriser le terrain de Bardufoss après la rédition norvégienne, opération réalisée OTL.

Face à l'opposition de la RAF et la RN, je ne vois pas comment de telles opérations, dont la seconde n'avait pour but que de s'assurer du terrain et du commandement de Bardufoss, auraient pu être montées.



N. B. Une discussion sur le sujet du maintien des Alliés en Norvège :
https://forum.axishistory.com/viewtopic.php?t=65801

Quelques éléments, malheureusement non sourcés donc à prendre au conditionnel, issus de ce fil de discussion :
- Il y avait déjà un flot de soldats (60 à 70 par jour dont beaucoup d'officiers) échappés du sud de la Norvège qui arrivaient dans le Troms et Finnmark début juin ;
- Le Troms et le Finnmark avaient un potentiel de 20 à 25.000 h (ce qui est compatible avec une population d'au moins 150.000 habitants à l'époque mais un peu élevé car correspondant tout de même à une quinzaine de classes (de 18 à 33 ans)) ;
- Les Norvégiens voulaient continuer le combat, même sans les Alliés ;
- Mais ils auraient eu besoin pour cela d'un support aérien et naval de la part des Anglais ;
- Et de se ré-équiper en armements car ils commençaient à être à court de munition et ne pouvaient en obtenir facilement de leurs calibres ;
- Encore que la Suède pouvait les fournir en munitions pour armes légères ;
- Les Suédois leur ont vendu, en plus de ravitaillement, pas mal d'équipement à l'exception d'armes (mais y compris 12.000 casques par exemple) ;
- Il y avait un détachement de 1.000 Polonais dont 80 officiers en Finlande, qui avaient combattu pendant la guerre d'hiver et qui demandaient à aller en Norvège ;
- Les Britanniques avaient offert aux Norvégiens de rembarquer la 6. Division mais pour des raisons politiques, ces derniers avaient refusé d'envoyer des conscrits continuer le combat à l'étranger ;
- Les Norvégiens disposaient tout de même un an après de cinq Squadrons.
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DMZ



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MessagePosté le: Mar Juin 29, 2021 07:19    Sujet du message: Opérations allemandes en juin Répondre en citant

Opération allemandes réalisées ou planifiées début juin

Bien qu'ayant déroulé jusqu'ici des scénarios où les Allemands se retrouvaient immanquablement bloqués quelque part entre Bodø et Narvik, je ne suis toujours pas complètement convaincu qu'ils n'aient pas les moyens, si ce n'est la volonté, de terminer la conquête de la Norvège. Si une chose est quasiment certaine, c'est qu'ils ne vont pas rester sur un échec si près du but alors qu'ils viennent de repousser les Norvégiens et les Alliés sur 650 km et qu'il ne leur en reste que 240 pour Narvik.

Étant tombé sur la liste des opérations lancées ou planifiées en juin pour soutenir ou dégager Dietl, je me suis demandé quelles auraient pu en être les conséquences en cas de maintien des Alliés en Norvège ?

Les opérations avaient-elles des chances de succès ?
Auraient-elles permis aux Allemands de sauver Dietl et la 3ème division de montagne ?
Auraient-elles conduit à la conquête du nord de la Norvège ?

Les informations suivantes sont principalement tirées du livre : The German Northern Theater of Operations 1940-1945, Earl F. Ziemke, 1959, Department of Army Pamplet

https://history.army.mil/html/books/104/104-23/CMH_Pub_104-23.pdf (PDF assez lourd)
ou
https://books.google.fr/books?id=YiNwCwAAQBAJ&pg=PT127&lpg=PT127&dq=Operation+Naumburg+Lyngen&source=bl&ots=eZiCKZ6Xl9&sig=ACfU3U2h_vF-AfgyOPyQIWDUD5JPwrDDTw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiSqcfOprrxAhVtyoUKHZaMAxMQ6AF6BAgKEAM#v=onepage&q=Operation%20Naumburg%20Lyngen&f=false

1) Opération Bueffel

Décidée dernière semaine de mai
Colonne de secours de 2.500 hommes de la 2e Division de montagne
10 jours prévus pour arriver à Narvik.

Réalisation
Départ 2 juin de Sorfold (probablement du fond du Leirfjorden)
Arrivée à Hellmobotn, situé au fond du Hellmofjorden - Tysfjorden, le 9 juin (une soixantaine de kilomètres)
Jonction d'un peloton avec Dietl à Narvik le 13 juin.

Le commandant du détachement déclara que cette troupe aurait pu atteindre Narvik et combattre.

2) Opération Juno

Décidée le 16 mai comme opération de harcèlement des convois début juin avec les Scharnorst, Gneisenau, Hipper, destroyers
Modifiée le 24 mai pour une attaque directe de Harstad
Ordres donnés le 29 mai

Nota : Reader avait demandé que des sous-marins attaquent dans la région de Narvik mais le risque que faisait peser sur eux le jour permanent fit renoncer.

Réalisation
Départ de Kiel le 4 juin
Forces britanniques estimées : 2 navires de bataille, 1 PA, 4 croiseurs, 15 destroyers
Forces britanniques réelles : 2 PA, 3 croiseurs, 10 destroyers
Marschall décide le 6 juin d'attaquer dans la nuit (en plein jour à cette latitude) du 8 au 9.
Ayant deviné l'évacuation, Marschall décide le 8 de revenir aux convois...

3) Renforcement aériens à Narvik

Décision le 4 juin
1.800 hommes à parachuter sur une période d'une semaine
1.000 hommes promis sous peu le 5 juin
6 planeurs dédiés à Aalborg

Opération non réalisée

4) Opération Naumburg

Décidée le 4 juin
Planifiée 7 juin pour exécution sous 14 jours.

Débarquement au nord de Narvik, dans le fjord Lyngen, probablement à Lyngseidet (qui dispose d'une estacade pour les ferrys)
6.000 hommes
une douzaine de chars
au nord de Narvik, dans le fjord Lyngen, probablement à Lyngseidet (terminal ferry)

Bremen - 56.000 t - 2228 passagers - 28 noeuds
Europa - 55.500 t - 2100 passagers - 28 noeuds
Scharnorst, Gneisenau, Hipper, destroyers

Hambourg - Lyngseidet : 733 milles - 26 h à 30 noeuds
Lyngseidet - Bardufoss : 120 à 130 km

Des parachutistes devaient prendre le terrain de Bardufoss.

Opération non réalisée

5) Opération Biene

25 mai
Occupation de l'île d'Alsten où se situait un centre de renseignement et de communication britannique.

Résultat
Opération menée à bien par la 181e division.

6) Opération Ikarus

Décidée début juin ?

Débarquement en Islande
Bremen
Europa

Opération non réalisée
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MessagePosté le: Mar Juin 29, 2021 07:36    Sujet du message: Répondre en citant

Pour que les Allemands risquent les Bremen et Europa, il faudrait qu'ils soient sacrément assurés de leurs chances de réussite !
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MessagePosté le: Mar Juin 29, 2021 07:44    Sujet du message: Répondre en citant

Ils y croyaient d'après le bouquin cité mais ils considéraient les Bremen et Europa comme perdus ou, au mieux, réfugiés à Mourmansk.

Ce qui ne laisse pas sans se poser de questions sur l'opération suivante, Ikarus, en Islande avec les mêmes navires...
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MessagePosté le: Mar Juin 29, 2021 09:05    Sujet du message: Répondre en citant

Analyse des opérations face aux Alliés restant en Norvège

1) Opération Bueffel

Remarque : c'était une belle performance sportive que de faire en quatre jours le trajet Hellmobotn - Narvik car il restait bien plus de cent kilomètres (peut-être 150) à parcourir sur un terrain beaucoup plus accidenté et élevé que la première partie et dans de mauvaises conditions météo. L'ensemble de la troupe aurait-elle pu le faire dans le même temps ? On ne sait d'ailleurs pas exactement où la jonction a été faite, était-ce à Norvik ou au sud des fjords ? Ça change bien des choses.

En cas d'absence de retrait des Alliés, le détachement aurait dû parcourir au moins soixante kilomètres de plus (car partant du fond du Saltenfjord) à des altitudes élevées et combattre les forces rencontrées.

On peut supposer que des patrouilles norvégiennes auraient été rencontrées au nord du glacier Blamannsisen, voire sur le glacier lui-même.

Si une force de 2.500 hommes auraient pu balayer de simples patrouilles, les Anglais auraient alors envoyé des chasseurs les mitrailler qui auraient certainement infligé des pertes substantielles à la colonne dans un terrain ouvert, ils l'auraient au moins grandement ralentie.

Elle auraient ensuite dû se confronter à des lignes de défense installées sur la route : glacier Flatkjolen, fond du Leifjorden, ou à des harcèlement de petites unités venues de la côte.

Je pense que les quelques 300 km en montagne à parcourir auraient pris plus de deux semaines dans le meilleur des cas. La colonne de secours, ayant été fortement amoindrie par les combats successifs, venant buter sur les forces encerclant Dietl et la 3e division de montagne si ce dernier n'avait pas encore renoncé. L'opération n'a réussi OTL que parce qu'il n'existait aucune force adverse entre les deux forces allemandes.

Au passage, divertir 2.500 hommes d'élite des forces attaquant les défenses Anglo-norvégiennes à Fauske ne va pas aider... Encore moins de chances de percer le front à cet endroit là. Voire s'exposer à des contre-attaques.

2) Opération Juno

Remarque préliminaire : s'il n'y a pas d'évacuation alliée, les forces navales britanniques auraient probablement été différente à la date de l'attaque, probablement légèrement inférieures mais il est à supposer qu'un porte-avions au moins, l'Ark Royal certainement, aurait été dans les parages pour supporter les opérations locales.

Ce qui est étonnant dans cette affaire est que les planificateurs allemands étaient très confiants dans la réussite de l'opération alors même que les forces adverses estimées étaient très supérieures et que la suprématie aérienne était britannique.

La Home Fleet (Renown, Repulse, Sussex, Newcastle et 13 destroyers) était à l'est de l'Islande de retour vers Scappa Flow, à une distance approximative de 650 milles soit environ 24 heures de mer, trop loin pour pouvoir intervenir sauf à achever les blessés et les traînards...

Les comptes-rendus d'opération de l'Ark Royal montrent des patrouilles de surveillance permanentes. La flotte de Marschall n'avait donc aucune chance de surprendre la flotte anglaise et d'arriver à portée de tir sans subir plusieurs attaques aériennes. Même en l'évitant par chance, elle aurait été détectée avant d'arriver à Harstad permettant au(x) porte-avions navigant dans les parages de faire intervenir les Swordfish et Skua. Si Marschall ne trouve pas la flotte britannique sur son chemin, il va toutefois avoir le temps d'infliger des dégâts considérables à Harstad mais sa retraite risque fort d'être coupée.

Alors dans le meilleur des cas, Harstad et les cargos alentour vont subir des destructions et pertes importantes oblitérant les opérations terrestres alliées mais probablement un peu tard pour faire baisser la pression sur Dietl et ses hommes. Il est douteux que tous les navires parviennent à s'échapper sans dommage et ceci pourrait sonner la fin de la flotte de haute mer de surface de la KM.

3) Renforcement aériens à Narvik

Mille huit-cents hommes auraient été un renfort substantiel pour Dietl et de nature à retarder de plusieurs semaines sa fin. La zone encore tenue le 6 juin faisait plus de 5 km sur 5 km, largement suffisante pour un parachutage. Mais les conditions météo étaient telles qu'aucun parachutage n'avait eu lieu depuis plusieurs jours et le temps se serait-il levé que les chasseurs anglais auraient pu intervenir. Quelques centaines d'hommes auraient pu parvenir dans le camp retranché, assez pour ralentir la progression mais suffisamment pour tenir beaucoup plus longtemps ? Si des batteries anti-aériennes ont eut le temps d'être déployées dans la zone des combats, le résultat sera encore plus mince pour des pertes conséquentes.

À noter que de nombreux Ju 52 avaient été perdus car ils n'avaient pas assez de carburant pour rentrer et avaient atterri sur des lac gelés sans pouvoir redécoller avant le dégel. Le terrain d'Hattfjelldal permettra-t-il de les récupérer ? Il est mentionné que ce terrain ne servait qu'aux retours de mission des Ju 87 pour ravitailler en essence, il aurait probablement pu être utilisé de même pour les Ju 52 mais était-il suffisamment solide ?

Dans le meilleur des cas, un millier d'hommes auraient renforcé Dietl aux alentours des 15-20 juin. Fort tard et probablement insuffisant pour arrêter le grignotage et même la perte définitive avant cette date du périmètre défendu.

4) Opération Naumburg

Probablement la plus folle entreprise : il s'agit de passer sans se faire repérer entre les navires et avions de la RN pour aller débarquer à plus de 24 heures de mer du point de départ dans un jour sans aucune période d'obscurité. Certes, une rencontre avec un ou deux croiseurs n'était pas de nature à mettre en danger l'opération, les Scharnorst et Gneisenau ayant les moyens de balayer les importuns. C'est déjà moins vrai si une flottille de destroyers s'en mêlent et les paquebots auraient eu encore moins de chances de survie face à une attaque aérienne, par exemple.

Et sachant que l'opération Juno a eu lieu, il faut déjà que la flotte allemande en soit revenue quasiment intacte. Connaissant les résultats OTL des affrontement avec deux destroyers seulement, il est à craindre que l'assaut d'une dizaine de destroyers soutenus par un ou deux croiseurs et l'attaque concomitante d'une douzaine de bombardiers ou torpilleurs de la Fleet Air Arm n'ait laissé des séquelles autrement importantes dans les rangs allemands.

Si, par extraordinaire, ce n'est pas le cas, la RN va être sur les dents et encore plus agressive face à toute nouvelle tentative d'incursion comme cette opération.

La seule chance est un temps exécrable permettant un passage non détecté au niveau de Narvik. À pleine vitesse, il ne faut que six à huit heures pour passer la zone dangereuse. Historiquement, ce ne fut presque jamais le cas fin juin (le temps fut mauvais les 24, 25 et en partie 26 juin seulement - https://www.wetterzentrale.de/). Le mauvais temps va alors perturber les opérations de déchargement et interdire toute action aérienne de support.

Le temps que les Britanniques réagissent et comprennent où les Allemands veulent aller, il sera trop tard comme dans de nombreux autres cas jusqu'à tard dans la guerre comme l'opération Cerberus en février 1942. Le débarquement à Lyngseidet des Bremen et Europa devrait pouvoir se faire sans trop de problème si l'alerte n'est pas donnée. Mais les communications téléphoniques étaient très efficaces en Norvège et il est à craindre que l'information soit relayée, permettant une réaction norvégienne et alliée, probablement trop lente toutefois pour empêcher la mise à terre de la majeure partie des hommes et du matériel.

Si le temps est correct, l'assaut aéroporté sur Bardufoss sera possible... mais la flotte allemande a alors toutes les chances de se faire repérer et intercepter et les chasseurs britanniques et la DCA du terrain pourront intercepter les assaillants. Il est à noter que le temps est plus souvent bouché à terre qu'en mer dans la région.

Si le temps est détestable, pas d'attaque du terrain et les forces débarquées à Lyngseidet ont 120 à 130 kilomètres à parcourir pour parvenir à Bardufoss. Disposant de chars, elles vont être difficiles à arrêter et les chasseurs anglais pourraient bien être obligés de retraiter à Alta/Elvesbakken ou à Elvenes, perturbant grandement leur action.

Tout dépendra alors de la rapidité de réaction du commandement allié et norvégien pour redéployer des forces (troupes et anti-chars) pour contrer les attaquants. S'ils peuvent être contenus quelques jours, leur situation va vite devenir critique car le ravitaillement de 6.000 hommes par avion à cette distance n'était pas à la portée de la LW, surtout en pleine bataille de France. Il faudrait prendre rapidement le terrain de Bardufoss intact avec ses réserves de carburant. En attendant, les 40 km de route jusqu'au fond depuis Lyngseidet jusqu'au fond du fjord seront sous le feu des navires britanniques, le ravitaillement de la colonne à partir du dépôt initial ne va pas tenir longtemps.

Avec beaucoup de chance, l'opération peut réussir mais il restera encore 120 km à parcourir pour sauver Dietl. L'opération ne pouvant être lancée avant le 21 juin, il est douteux qu'il résiste toujours après cette date.

5) Operation Biene

Cette opération sera menée à bien comme OTL car l'île d'Alsten est située trop loin (au sud de l'entrée du fjord de Mo i Rana) pour pouvoir être supportée. En revanche, les îles et la côte au nord du glacier Svartisen sont probablement hors de portée des Allemands tant que Bodø tient.

6) Opération Ikarus

L'Islande est occupée par le Royaume-Uni depuis le 10 mai, les moyens navals pour envahir l'Islande ont été utilisés à plusieurs reprises depuis le début juin, on se demande quand et avec quels moyens résiduels cette opération pourrait être lancée. Elle n'aurait eut, de toutes manières, qu'un impact très marginal sur les opérations en Norvège par diversion de moyens britanniques.

Je n'étudierai pas plus loin cette opération qui, sans soutien aérien ni possibilité de ravitaillement, me semble elle aussi scabreuse.

En résumé

Avec beaucoup de chance (bel euphémisme), la conjonction des quatre opérations planifiées dans le nord de la Norvège auraient peut-être permis à l'Allemagne de sauver Dietl et repousser les Anglo-norvégiens dans les Lofoten, territoire trop petit pour être gardé longtemps. Mais il aurait fallu que Dietl tienne encore près d'un mois ce qui semble difficile mais pas totalement impossible si la LW parvient à le renforcer et ravitailler. Le coût pour les forces allemandes aurait été très lourd, certainement plus que pour les Britanniques.

Il me semble alors curieux que plusieurs auteurs (1) considéraient le retrait des Alliés et la défaite finale norvégienne comme inéluctables. Si ce n'était pas impossible, ça me paraît toujours peu probable et reposant sur une succession de réussites et de chance en faisant un magnifique best case et je n'arrive toujours pas à voir comment les Allemands auraient pu y parvenir de manière quasi certaine ou même avec seulement une bonne probabilité de réussite.

Sauf autre découverte documentaire, je pense avoir exploré une bonne partie des développements potentiels de la situation et je vais certainement en rester là, un peu plus convaincu que rester en Norvège était possible et souhaitable pour les Anglais. Je reste en désaccord avec les auteurs cités qu'il me faudrait lire pour comprendre leurs positions(2) mais ça risque de prendre un certain temps. En attendant, j'assume.

(1) General Walter Warlimont, Pr. Walther Hubatsch par exemple, cités par Ziemke, ou T. K. Derry, in The Campaign in Norway.
(2) T. K. Derry ne donne aucune justification à sa position "In the long run, we could not have defended Norway".
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MessagePosté le: Mar Juin 29, 2021 12:31    Sujet du message: Répondre en citant

DMZ a écrit:
...

Sauf autre découverte documentaire, je pense avoir exploré une bonne partie des développements potentiels de la situation et je vais certainement en rester là, un peu plus convaincu que rester en Norvège était possible et souhaitable pour les Anglais. Je reste en désaccord avec les auteurs cités qu'il me faudrait lire pour comprendre leurs positions(2) mais ça risque de prendre un certain temps. En attendant, j'assume.

(1) General Walter Warlimont, Pr. Walther Hubatsch par exemple, cités par Ziemke, ou T. K. Derry, in The Campaign in Norway.
(2) T. K. Derry ne donne aucune justification à sa position "In the long run, we could not have defended Norway".


Je crois qu'ils y voient un biais cognitif dans le sens ou dire voir laisser entendre de la part d'un auteur de l'ouest qu'un responsable militaire ou civil (spécialement anglais ou américains) n'aurai pas agis au mieux peut être compris comme une accusation de trahison se qui peut aussi être pris pour un trahison des forces du bien dans une ambiance de franche camaraderie maccarthyste Smile
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MessagePosté le: Mar Juin 29, 2021 13:01    Sujet du message: Répondre en citant

Ça peut être une partie de l'explication.

Mais le général Warlimont et le professeur Hubatsch sont allemands, je pencherais pour un biais de supériorité... Warlimont étant même criminel de guerre et criminel contre l'humanité, condamné à la prison à vie, relâché à la fin des années 50, il a écrit un livre "Cinq ans au GQG d'Hitler", "Im Hauptquartier der Wehrmacht 1939–1945, Bonn 1964".

Quand à Derry, je me demande s'il ne parlait pas de la Norvège en général et non du seul maintien dans le grand nord.
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MessagePosté le: Dim Juil 11, 2021 06:58    Sujet du message: Répondre en citant

Uchronie - Les Alliés se maintiennent à Narvik

Un petit coloriage pour s'amuser un peu à imaginer une contre-offensive alliée. On est dans un best case de chez best case mais chaque événement me semble plausible.

J'ai toutefois un peu de peine à imaginer les inévitables réactions allemandes qui ne font guère que subir dans ce récit. Une autre question est de savoir ce qu'ils auraient pu faire entre le 1er et le 7 juin, je suis ici dans une hypothèse où la ligne de front n'a pas évolué (ce que je crois toujours le plus probable).

À vous de voir et de critiquer.


Les Français y prennent goût

29 mai - Quartier général des forces alliées à Harstad

Le général Antoine Béthouart présente la situation :
"La 3ème division de montagne de Dietl est maintenant pressée de toutes parts mais la progression de nos troupes est difficile dans un terrain rocheux très accidenté et encore couvert de neige en grande partie. Le général Dietl a resserré son dispositif et s'appuie sur la topographie pour sa défense, chaque mètre gagné nous coûte très cher.
Pour faire sauter les dernières résistances, il nous faudrait renouveler l'assaut amphibie, cette fois au fond du fjord Rombaken ce qui nous permettrait de frapper au cœur du dispositif ennemi en montant en direction de la gare de Katterat au village de Hundalen pour tourner les défenses sud du réduit allemands. Nous pouvons espérer une désorganisation de tout le flanc sud."

L'amiral Lord William Henry Dudley Boyle, comte de Cork et Orrery, commandant des forces navales franco-britanniques, qui plaidait depuis le début de l'opération pour un assaut direct sur Narvik, approuve et promet le soutien de la Royal Navy même dans les eaux resserrées du fond du fjord.

Le capitaine Loben E. H. Maund, chef d'état-major naval, ancien chef de l'Inter-Service Training and Development Centre (ISTDC) qui était chargé de développer des méthodes et équipements pour les opération combinées, n'est pas en reste qui enfin voit son travail se concrétiser jour après jour.

Le général Claude Auchinleck, bien que non directement concerné car toutes les forces terrestre britanniques sont à présent sur le front de Bodø, supporte pleinement l'idée. De même que le général norvégien Carl Gustav Fleischer -dont les deux brigades souffrent le plus dans un terrain découvert- qui y voit lui aussi l'occasion d'en finir rapidement et de reporter l'effort au sud.

Le général Sylvestre-Gérard Audet, commandant du corps expéditionnaire français en Scandinavie (CEFS) est satisfait, non qu'il craignait un refus -les relations sont excellentes entre les Alliés et les Norvégiens, surtout depuis que Auchinleck a remplacé le général Mackesy qui avait des divergences de vues avec l'amiral Boyle- mais la rapidité et l'unanimité de la réaction des participants le confortent et le réconforte.

L'opération débutera le 2 juin peu avant minuit pour limiter le risque aérien, en effet Værnes est dans une courte période d'obscurité à ce moment là alors qu'il fait jour à Narvik et Bardufoss ; il peut y avoir une couverture alliée mais, même en cas de demande d'aide, les avions allemands ne pourront décoller rapidement.

La 13ème demi-brigade de la Légion, qui a maintenant l'expérience d'un débarquement sous le feu ennemi, sera chargé de l'opération.

Les troupes adverses seront fixées par des assauts débutant une demi-heure avant le lancement de l'opération de débarquement proprement dite, au nord par les Norvégiens du 16e régiment de la 6e division, à l'ouest par le 14e BCA, au sud-ouest par le 1er Bataillon de la 13ème DBMLE et au sud par les Polonais.

La vague d'assaut sera composée d'un LCM (16 tonnes de charge utile) et trois MLC (10 tonnes) qui débarqueront quatre chars Hotchkiss H39, un autre MLC transportera une centaine d'hommes et les trois LCA débarqueront également une centaine d'hommes au total. La compagnie débarquée progressera vers le fond de la plage pour la sécuriser et débutera la progression vers la voie ferrée. L'approche des barges sera cachée jusqu'à leur entrée dans le Rombaksbotn, long d'un mille, qui sera traversé en une quinzaine de minutes. Un destroyer les accompagnera pour faire un appui-feu, en particulier sur la rive sud pour permettre aux Français d'avancer sur la rive sud ou, au moins, d'empêcher tout mouvement de repli des défenseurs.

Les engins feront alors des rotation vers un navire ayant amené au plus près les deux autres compagnies du 2ème bataillon. L'une aura pour mission de sécuriser le flanc nord et l'autre se dirigera vers l'ouest pour prendre à revers les défenseurs de la rive sud du fjord.

Le destroyer quittera la zone dès que la première vague aura débuté sa progression.

Carte des environs de Narvik



(Army Map Service (AMS&S), Corps of Engineers, U. S. Army, Washigton D. C. 1952)

2 juin

22 heures - Le temps est couvert avec un vent de sud-ouest modéré. Les barges partent de Narvik et commencent leur approche jusqu'à Straumsnes.

2300 - Après une très courte préparation d'artillerie, les Norvégiens lancent une série de coups de sonde dans le dispositif allemand de part et d'autre de la route menant à la gare de Bjørnfjell et à la frontière. Peu de temps après, les chasseurs alpins du 14e BCA en font de même de l'autre côté du lac Jernvatnet, au nord du fjord, ainsi que les Français et Polonais, au sud. Mais les ordres sont de ne pas s'épuiser en vains assauts, juste de détourner l'attention et fixer les défenseurs.

2310 - En raison du temps bouché à terre, ce sont les Sea Gladiator et Skua des Ark Royal et Glorious qui assureront la couverture aérienne. La première des patrouilles qui se succéderont toute la journée fait son apparition.

2320 - Le destroyer HMS Ardant pénètre dans le Rombaks fjord et est en position vers 23 h 45 dans le Rombaksbotn, non loin de l'épave du destroyer allemand Georg Thiele, d'où il débute un feu nourri sur les positions allemandes au nord et sud du fjord. À ce moment, les barges quittent l'abri du promontoire qui enserre le fond du fjord et se dirigent vers la petite plage située à son extrémité.

L'épave du Georg Thiele



(United Kingdom Government, domaine public)

3 juin

0010 - Le débarquement de la quatrième compagnie et des quatre chars est réalisé sans opposition -les Allemands ayant fort à faire sur toute la longueur du front ne se sont rendu compte de l'assaut qu'au tout dernier moment- et l'exploitation débute.

0030 - L'Ardent, ne pouvant plus appuyer la progression de cette unité s'enfonçant dans la vallée, fait demi-tour et rejoint des eaux moins resserrées.

0040 - La deuxième vague touche terre et, dès le 2ème bataillon de la 13e DBMLE au complet, la cinquième compagnie commence la progression vers l'ouest le long de la rive sud du fjord quand la sixième va sécuriser le flanc nord et épauler la quatrième compagnie.

0045 - Mais Dietl envoie ses maigres réserves (deux compagnies) vers Hundalen dès qu'il comprend la manœuvre.

0100 - La quatrième compagnie de la 13e DBMLE est clouée dans la montée et ne peut parvenir à la voie ferré malgré le support des chars.

0120 - Avec l'arrivée des renforts qui ont directement escaladé la pente jusqu'à la voie de chemin de fer 320 m au dessus de la plage, la situation change rapidement : les défenses le long du fjord, prises en tenaille, s'effondrent une demi-heure plus tard et le 1er bataillon de la 13e DBMLE peut progresser le long de la voie menaçant la position de Hundalen.

0230 - Les Allemands n'ont d'autre solution que de se replier par le tunnel ferroviaire sans que les troupes engagées plus au sud contre les Polonais puissent décrocher. Dietl a perdu près d'un bataillon.

0400 - Au nord, les Norvégiens ne progressent pas énormément -ils n'avaient pas pour mission de percer sur un terrain rocheux très favorable à la défense- mais, au sud, trois bataillons menacent désormais le quartier général de Dietl qui ne peut qu'ordonner le repli pour former un dernier carré en évitant de se faire couper de la frontière.

0500 - Prévenu vers deux heures, le X. Fliegerkorps a envoyé des bombardiers soutenir les assiégés. Des He 111 se présentent à l'entrée du Vestfjord mais le plafond trop bas les empêche d'entrer dans le Rombaks fjord. Ils se font accrocher par les chasseurs anglais et n'insistent pas en se réfugiant dans les nuages.

0900 - Des Stuka font leur apparition dans le ciel mais ne peuvent, eux non plus, intervenir du fait des nuages et de la pluie. Les Gladiator les dispersent brutalement.

1700 - En fin de journée (si l'on peut dire en été sous ces latitudes) les Allemands ne contrôlent plus qu'un réduit adossé à la frontière suédoise bombardé par les 120 mm du destroyer HMS Acasta revenu au fond du fjord faire un dernier ménage en complément de l'artillerie de montagne norvégienne. Les tirs, réglés par signaux optiques depuis la plage (les ondes radio passant très mal dans ce terrain riche en fer), achèvent de démoraliser les défenseurs.

1800 - Dietl passe la frontière avec moins de 2.000 hommes qui montent rapidement dans les trains que les Suédois, anticipant la fin proche, avaient fait venir. Direction l'internement pour les montagnards et les parachutistes, les marins seront rapatriés au titre de naufragés.

Carte des opérations :



(fond de carte : THE CAMPAIGN IN NORWAY, T. K. Derry, D. Phil (Oxon.), LONDON 1952, HMSO)
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MessagePosté le: Dim Juil 11, 2021 08:08    Sujet du message: Répondre en citant

Uchronie - Les Alliés se maintiennent à Narvik

Et on remet le couvert

Opération Poe

Fort du succès des trois précédents débarquement, les Alliés ne veulent pas en rester là et se posent la question du front sud sur lequel tous les efforts doivent maintenant porter. Le premier objectif était de le stabiliser, ce qui a été fait à Fauske, le long du Skjerstad Fjord. Il est temps de passer à la contre-attaque.

Ici la discussion est plus longue car les forces en présences sont plus conséquentes. La 2ème division de montagne allemande vient de repousser les Anglo-franco-norvégiens sur 650 km. Elle a, semble-t-il et malgré l'annonce de la fin du camp retranché de Narvik, un moral au beau fixe, tente par tous les moyens de percer. Mais ses voies de ravitaillement sont longues et les routes souffrent du dégel. Ne peut-on saisir l'opportunité pour frapper les éléments avancés et les repousser au delà du fjord.

Un consensus se dégage pour limiter l'action à Langset, un assaut sur Rognan étant tentant mais beaucoup plus risqué avec des chars pouvant faire leur apparition à tout moment et des moyens anti-char déjà sur place.

L'opération consistera en une prise à revers des troupes engagées au nord à partir du terminal ferry de Langset, un destroyer fournissant l'appui-feu pendant qu'un autre détruira autant de matériel que possible à Rognan et surtout tout ce qui permet aux Allemands de traverser de Rognan à Langset. Une action de harcèlement sera lancée à partir de Vik, hameau situé à 4 km au nord de Rognan et dont la grève est cachée de Rognan par un promontoire.

L'opération débutera le 8 juin avec le 1er bataillon de la 13e DBMLE qui sera débarqué par deux destroyers à Langset, accompagnée par des chars déposés par les LCM et MLC. Deux compagnies indépendantes seront déposées ensuite à Vik pour marcher sur Rognan et faire autant de dégâts que possible avant de se retirer.

Carte topographique de Fauske à Rognan :



(Army Map Service (AMS&S), Corps of Engineers, U. S. Army, Washigton D. C. 1952)

Rappel : en 1940, la voie ferrée n'existe pas et la route entre Rognan et Langset non plus.

Le 7 juin, les barges profitent de l'étale de marée basse pour traverser le dangereux Saltstraumen (plus de 20 nœuds de courant) entre les îles de Knaplundsøya et Straumøya qui séparent le fjord de la mer. Le fort courant de marée montante les aident à rejoindre rapidement et discrètement Holten, dans le Valnesfjord, à 15 km à l'ouest de Fauske, où elles embarqueront troupes et chars à l'abri des observateurs ennemis. La pluie masque une bonne partie du trajet.

Le Saltstraumen :



(practical system of Modern Geography, New York, 1837 - domaine public)



(Wikimédia - photographie : Clemens Franz - licence GFDL)

8 juin

Le temps s'améliore un peu mais reste couvert, le plafond est inférieur à 1.000 m et le vent d'ouest modéré accumule les nuages sur les contreforts des fjords où ils se déversent en averses de pluie ou de neige. La visibilité est bonne en dehors des précipitations.

H-0100 - Quatre destroyers bien dotés en armement anti-aérien (HSM Bedouin, HMS Mashona, HMS Tartar (tous trois de la classe Tribal), HMS Atherstone (classe Hunt)) empruntent le même passage que les barges la veille mais foncent directement au fond du fjord. La première patrouille de Skua de l'Ark Royal fait son apparition au dessus des bâtiments ; la couverture aérienne sera assurée toute la journée par des Skua ou des Sea Gladiator de l'Ark Royal ou du Glorious.

H-0030 - L'apparition des quatre navires n'a qu'une signification pour les Allemands : un assaut naval. Mais où ? Rognan ou Langset ? La première ville, qui a de la profondeur stratégique, est mise en état de défense mais il n'y a à peu près rien pour se protéger au terminal du ferry à Langset. Le X. Fliegerkorps est appelé en soutien.

H-0030 - Les quatre MLC porteurs chacun d'un char plus le LCM chargée de la 5th Independant Company quittent l'abri du Valnesfjord et, en continuant à longer la côte pour échapper le plus longtemps possible à la détection, remontent le Skjerstadfjord.

Situation à H=0000



(fond de carte : THE CAMPAIGN IN NORWAY, T. K. Derry, D. Phil (Oxon.), LONDON 1952, HMSO)

H 0000 - L'Atherstone commence la destruction systématique de tout matériel visible à Rognan, en particulier tout ce qui peut flotter et de toute pièce d'artillerie en vue. Le Bedouin vise tout ce qui bouge sur la route au nord de Langset et empêche tout mouvement. Les deux derniers destroyers déposent alors les troupes transportées au terminal du ferry, sous la protection de leurs Pom-Pom.

H 0000 - Les trois LCA restants partent de Holten avec la 1st Independant Company.

H+0015 - Le 1er bataillon de la 13e DBMLE se met en marche au nord de Langset vers Setså laissant à la 3ème compagnie la charge du nettoyage et de la couverture des arrières face aux infiltrations possibles en provenance de Rognan.

H+0030 - Deux chars et la 5th IC sont débarqués des barges à Leivset. Deux MLC continuent vers Langset.

H+0045 - Les troupes débarquées sécurisent le sud de la presqu'île où une noria de barges et de navires de pêche amènent des éléments de la 24th Brigade.

H+0100 - Après un dernier support d'artillerie aux troupes, les quatre destroyers se retirent vers une partie plus large du fjord pour pouvoir évoluer en cas d'attaque aérienne. Ils ne pourront ressortir qu'à l'étale suivante, dans quatre heures. Commence alors une attente anxieuse dans ces eaux resserrées.

H+0130 - Les deux derniers chars sont débarqués à Langset où ils apportent un soutien appréciable aux troupes progressant vers le nord.

Situation à H+0130



H+0145 - Six Ju 87 font leur apparition au dessus du Saltenfjord et remontent le Skjerstadflord où les Sea Gladiator les engagent. Le plafond bas et les rideaux de pluie permettent aux Stuka de les esquiver mais obligent à bombarder en semi piqué, ce qui limite leur précision et facilite la tâche des artilleurs des destroyers. Quelques near miss auprès des destroyers à pleine vitesse sont le seul résultat. Un Stuka est abattu par la DCA de l'Atherstone, un second est endommagé par le Tartar, les Gladiator raccompagnent les autres qui s'éclipsent dans les nuages sans plus de perte de part et d'autre.

H+0215 - Le Mashona revient pilonner Rognan pour faire diversion alors que les LCA s'approchent de Vik.

H+0230 - Mise à terre à Vik, la 1st Independant Company commence rapidement sa progression. Le petit détachement allemand présent à Vik a bien tenté de signaler l'attaque avant de se faire capturer mais, dans la confusion des multiples actions en cours et sous le feu du navire britannique, l'information ne sera pas correctement interprétée à Rognan.

H+0230 - C'est le tour de He 111 de faire une passe sur l'Atherstone et le Tartar. Ce dernier encaisse un coup au but et se retrouve désemparé quelques temps mais continue à tirer de ses pièces AA. Un bombardier ennemi est endommagé par l'Atherstone et un second par les Skua.

H+0245 - Le Bedouin transborde discrètement à Vik la 2nd Independant Company et embarque les premiers prisonniers.

H+0315 - Tandis que le Mashona allonge son bombardement vers le sud de Rognan, maintenant guidé par un observateur à terre, les 1st et 2nd IC s'infiltrent en ville à la faveur du désordre.

H+0415 - Ayant terminé leurs destructions, les 1st et 2nd IC se retirent vers Vik, protégés par les tirs navals qui interdisent toute poursuite, d'où leurs blessés et leurs prisonniers sont embarqués sur le Bedouin via les LCA. Elles continuent ensuite leur retraite vers le nord pour s'établir en défense cinq kilomètre plus loin, à Dverset, sur une crête au bout d'un mauvais chemin de terre. Elles seront relevées quelques heures plus tard par un bataillon polonais.

H+0445 - Les Bedouin et Mashona repassent le Saltstraumen.

H+0500 - Le Tartar se traîne à son tour au travers du Saltstraumen puis se dirige vers le port de Bodø où il renforcera la défense AA avec son quadruple Pom-Pom et ses quadruples 12,7 en attendant d'être suffisamment remis en état pour retourner en Grande-Bretagne.

H+0515 - L'Atherstone, le mieux pourvu en défenses AA avec ses huit 4 pouces dual et son quadruple Pom-Pom, ferme la marche.

H+0600 - Toute résistance organisée a cessé depuis Leivset jusqu'à Langset. Il reste une poche juste au sud du pont détruit de Finneid où se sont regroupé les troupes allemandes. Le nettoyage du terrain entre cette route et la rive sud de l'Overvatnet se poursuit.

Situation à H+0600



H+1100 - Les derniers défenseurs autour du pont de Finneid, à court de munition et pris sous un feu continu de tous côtés, se rendent.

H+1200 - Au sud de Langset, le front se stabilise au village de Soksenvika de part et d'autre duquel les combattants se sont retranchés dans les hauteurs surplombant la petite vallée. La rivière et l'absence de route entravent les mouvements, les combats se calment. Plus à l'est, une sorte de no man's land s'étend, surveillé par quelques patrouilles.

Situation à H+1200



H+1300 - Avec l'étale de marée haute, la deuxième phase de l'opération peut être lancée. Les barges de débarquement remontent le Nervatnet et l'Øvrevatnet pour déposer deux chars et deux compagnies du 16e régiment de la 6e division norvégienne à Sjønstå.

H+1430 - Une dizaine de navires de pêche venus de Lakså en transportant une compagnie du 14e régiment de la 6e division norvégienne se joignent aux barges.

H+1500 - Les Norvégiens débarquent à Sjønstå sous la maigre protection d'un canon de montagne et de quelques mitrailleuses lourdes mis en batterie sur les petits navires. Sans arme lourde, la compagnie autrichienne doit se replier de quelques centaines de mètres pour établir une ligne de défense sur le premier rétrécissement de la vallée.

H+1515 - La flottille, renforcée d'un ferry, débute ses allers et retours pour amener à Sjønstå le reste des deux régiments.

H+1530 - Le 16e régiment norvégien commence sa progression le long de la voie étroite desservant les installation minière autour du lac Langvanet mais se heurte rapidement à la ligne de défense.

H+1545 - Sous la pression des chars et sachant qu'ils peuvent à tout moment se retrouver encerclés par les forces venant de Langset, les Autrichiens se retirent vers le sud et libèrent la voie, poursuivis par le 16e régiment. Le 14e régiment remonte la voie ferrée.

H+1930 - Le 14e régiment norvégien arrive sans opposition à Sulitjelma, au bout du lac Langvatnet, il n'est plus qu'à une douzaine de kilomètres à vol d'oiseau de la frontière suédoise. Il débute sa remontée de la large vallée qui conduit au lac Balvatnet.

H+2000 - Le 16e régiment norvégien, arrivé au sommet du Staberget, cesse la poursuite de la compagnie autrichienne qui a rejoint les chemins menant à Botnvatnet.

H+2300 - Le 14e régiment norvégien a terminé la sécurisation de la vallée de la rivière Balvannselva jusqu'au lac Balvanet.

H+2500 - Les barges de débarquement repassent les goulets de Gjemgam et de Finneid à l'étale de haute mer pour rejoindre Fauske.

Situation à H+2400



Bilan d'une journée de combats

Les Alliés et les Norvégiens ont perdu une centaine d'hommes dont une trentaine de tués ou disparus, un destroyer a été endommagé. Les Allemands déplorent une cinquantaine de tués, plus de cinq cents prisonniers, dont plusieurs officiers supérieurs, et plus de cent blessés. Ils ont perdu un Ju 87 et un autre a été endommagé ainsi que deux He 111, un matériel important a été détruit, en particulier la quasi-totalité de leur artillerie et de nombreux camions. La ligne de ravitaillement de leur tête de pont de Rognan est désormais sous la menace d'actions venues de l'est. Les Alliés ont repris le contrôle de l'intégralité du Skerjstad Fjord et fortement renforcé leur défense en lui redonnant de la profondeur. Pour couronner le tout, une batterie est désormais établie à Setså qui pilonne régulièrement Rognan.
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MessagePosté le: Lun Nov 01, 2021 07:54    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis tombé sur cet ouvrage en russe, péniblement traduit avec Deepl.com car les sens multiples, voire contradictoires, abondent qui ne sont pas toujours faciles à lever (je croyais l'avoir déjà posté mais il semble que non...) :

Blitzkrieg en Europe occidentale : Norvège, Danemark - Sergueï Vladimirovitch Patianine

Bibliothèque d'histoire militaire
2004
ISBN : 5-17-021656-4 (AST)

https://bookshake.net/r/blickrig-v-zapadnoy-evrope-norvegiya-daniya-sergey-vladimirovich-patyanin

Cet auteur, comme de nombreux autres, ne pense pas que les Alliés auraient pu se maintenir en Norvège. Mais son argumentation est un peu plus consistante que celles que j'ai lues jusqu'ici. Il me semble donc intéressant de voir son point de vue et de le commenter, d'autant que ce travail est l'un des plus récents sur le sujet.

J'y ai également trouvé des informations nouvelles qui présentent quelque intérêt et que je partage ici.

Les conclusion de Patianine :
(c'est moi qui souligne)
Citation:
Nous en arrivons ici à une discussion sur la possibilité d'une issue alternative à la campagne norvégienne. Il est avancé que si les Alliés avaient eu un peu plus de force et de persévérance, ils auraient pu capturer Trondheim (1), Narvik et arrêter l'offensive allemande dans le nord de la Norvège, en s'appuyant sur les caractéristiques géographiques du théâtre qui étaient favorables à la défense. A cet égard, on se réfère généralement à l'expérience exemplaire de l'armée allemande qui, pendant plus d'un an et demi, a retenu l'avancée des forces ennemies supérieures dans la péninsule italienne.

Comme nous le savons, l'histoire n'a pas de sous-partie. La campagne norvégienne s'est terminée exactement comme elle aurait dû (2). Cette conclusion repose sur l'énorme fossé qui sépare la capacité potentielle des puissances allemandes et alliées à renforcer leurs forces. La différence entre les capacités du côté de l'attaque et de la défense dans la campagne d'Italie était bien moindre que lors de la conquête allemande de la Norvège (3). Les comparaisons entre la campagne norvégienne et les campagnes en Yougoslavie ou en Grèce sont beaucoup plus serrées, mais dans les deux cas, le résultat final était le même.

Même si les Alliés avaient réussi à stabiliser la ligne de front en Norvège à une frontière naturelle, les Allemands l'auraient franchie en y redéployant une petite partie de leurs forces après la fin de la campagne française (un escadron complet de bombardiers en piqué aurait suffi) (4). Ils avaient franchi la fameuse ligne Maginot dans l'un de ses secteurs centraux en juin 1940 ! (5)

La différence fondamentale entre les exemples ci-dessus et l'hypothétique capacité britannique à se défendre dans le nord de la Norvège est l'absence de capacité à approvisionner les troupes de défense par voie terrestre (6). Une fois le dernier port, le dernier ancrage allié, à portée effective de la Luftwaffe (7), Dunkerque au mieux, Singapour ou Sébastopol au pire, les attendraient. Les Britanniques ne sont pas connus pour être enclins à pousser la situation à l'extrême. L'évacuation jusqu'au moment où aucun grand navire ne pourrait être amené dans les ports qu'ils détiennent (en l'occurrence Harstad et Narvik), ce qui entraînerait des pertes lourdes et inutiles, devait être la solution la plus raisonnable. C'est exactement ce que les dirigeants militaires britanniques ont adopté à cette occasion.

Mes remarques :
(1) Comme d'autres auteurs, Patianine semble s'arrêter à l'intervention en Norvège centrale et non pas simplement dans le grand nord. Toutes ses considérations sont valables dans ce contexte mais sont à revoir si on ne prend en compte que la défense sur une ligne de Bodø à Fauske et la frontière suédoise qui donne aux Alliés des avantages stratégiques similaires à bien moindres frais.

(2) On est dans le déterminisme : ça s'est passé comme ça parce que ça ne pouvait se passer autrement. Si c'est relativement vrai pour toute la compagne dans le sud et le centre de la Norvège, ça reste à démontrer dans le nord, y compris pour la remontée de la 3e division de montagne entre Trondheim et Rognan où quelques décisions locales différentes auraient pû ralentir voire arrêter la progression allemande.
L'auteur cite même un certain nombre de cas où les Norvégiens ont décroché avec des pertes minimes, voire sans aucune. On peut donc penser que s'ils s'étaient un peu plus accrochés au terrain dans certains cas, l'issue des combats auraient été autre.
Citation:
La plus grande perte en vies humaines a été subie par un bataillon de la 6e division lors de l'attaque d'Elvenes. À l'époque, le nombre de victimes s'élevait à 6-7 %. Pendant les combats à Hegra, les pertes, y compris les malades, étaient de 3 %. Dans tous les autres cas, les pertes des troupes norvégiennes n'ont pas dépassé un pour cent.

Quand on voit la détermination des Norvégiens à Dombas ou à Narvik, cette analyse perd toutefois un peu de sa pertinence. De même avec ce témoignage :
Citation:
Les derniers à se rendre, le 5 mai, sont les défenseurs du fort Hegra, épuisés par la faim et les bombardements. Les Norvégiens sont sortis du fort en chantant les paroles de l'hymne national : « Que Dieu sauve le roi et la patrie ! »

Quand à Narvik, justement, la situation était très différente et les Alliés avaient quasiment éliminé la 3e division de montagne qui n'a été sauvé que par le retrait allié (ce que l'auteur écrit par ailleurs). Il faut donc étudier d'un peu plus près ce cas de figure.

(3) À Fauske, les forces en présence étaient très équilibrées ; la reddition de Dietl ou son internement en Suède aurait libéré des unités permettant de renforcer beaucoup plus rapidement le camp allié que les Allemands auraient pû le faire. La faible largeur du front n'aurait pas permis de mettre facilement en place une supériorité marquante pour un camp ou l'autre sans compter les défenses naturelles (fjord et montagnes) à franchir avant tout assaut.
Citation:
Les Allemands ont maintenant la tâche de pousser plus au nord pour prendre contact avec le groupe de Dietl. La 2e division de montagne a été affectée à cet effet, son commandant, le lieutenant-général Valentin Feuerstein, arrivant à Trondheim le 4 mai. Le "Groupe Feuerstein" formé comprenait les forces suivantes :
- deux bataillons de Gebirgsjäger (II/GJR 137 et II/GJR 138) ;
- une compagnie du 83e bataillon du génie de montagne ;
- deux batteries du 730e bataillon d'artillerie lourde ;
- un peloton du 40e bataillon de chars ;
- une compagnie de mitrailleurs à moto du régiment Hermann Goering.

En face, une brigade britannique, quatre compagnies indépendantes et deux bataillons norvégiens.

(4) Il a déjà été mentionné que la supériorité aérienne était primordiale pour le maintien allié en Norvège. Et celle-ci était, aux dires même de l'auteur, plutôt du côté allié.
Citation:
Les brouillards constants à cette époque de l'année rendaient les opérations des chasseurs très difficiles. Cependant, le lendemain, les Hurricanes ont remporté leur première victoire - un Ju-88 a été abattu. Quelques jours plus tôt, dans la même zone, les "Gladiator" avaient également abattu l'un des deux Do-24. Au total, à la fin de la campagne, le 263e Squadron (en tenant compte du Wing envoyée à Bodø) avait effectué 389 sorties et détruit 26 avions ennemis au prix de 9 des siens, tandis que le 46e avait effectué 249 sorties, abattant 11 avions ennemis et perdant 5 des siens. Il faut ajouter à cela 23 avions abattus par l'artillerie anti-aérienne et les navires à Harstad. Pour les Allemands, ce sont des pertes tangibles. Les lourds Bf-110 équipés de réservoirs extérieurs ne pouvaient pas lutter efficacement contre les Gladiator maniables et les Hurricane rapides. Les chasseurs monomoteurs du II/JG 77, qui font partie du Xe Corps aérien, n'ont aucune influence sur le déroulement des batailles aériennes, car Narvik se trouve à la limite du rayon d'action des "Cent-Neuf", avec juste assez de carburant pour l'aller et le retour, ce qui ne laisse qu'une réserve de cinq minutes. Le plan initial consistait à envoyer un escadron de Bf-109 à Narvik avec une vague de bombardiers et, en restant dans les airs jusqu'à la dernière goutte de carburant, les chasseurs dégageraient le ciel. Leurs pilotes devaient ensuite sauter en parachute au-dessus des positions allemandes. Au grand soulagement des pilotes, l'entreprise a été rejetée.

Cependant, même la résistance accrue des chasseurs ennemis ne contraint pas les Allemands à réduire l'intensité de leurs raids aériens. Le 18 mai, le cuirassé Resolution et le croiseur léger Aurora sont touchés par des bombes, le 25 mai, le navire de soutien Mashobra est sérieusement endommagé, un jour plus tard, le navire de soutien Loch Sheen et le pétrolier Oleander (tous trois seront abandonnés par la suite) sont endommagés à Harstad, et le croiseur de défense aérienne Curlew (Capt B.C.B. Brook) est coulé au large de Skanlann. Le Feldfebel Paul Wiersbicki du KGr 100 a placé avec précision deux bombes de 250 kg, et cinq heures plus tard le croiseur a coulé. C'est une perte très grave pour les Britanniques, car le "Curlew" était le seul navire de la zone équipé d'un radar de surveillance aérienne. Ainsi, le 100e Groupement tactique a obtenu le plus grand succès de la Luftwaffe pendant la campagne. Deux jours plus tard, elle devait attaquer les forces qui avaient lancé l'assaut sur Narvik.

Citation:
Le matin du 28 mai, le quartier général du Fliegerfuhrer Trondheim reçoit l'ordre de frapper les forces britanniques près de Narvik. Douze He-111 du 100e Groupement tactique ont été les premiers à prendre l'air. Il y avait un épais brouillard au-dessus de Bardufoss, ce qui a empêché les chasseurs britanniques de décoller à temps pour leur patrouille. Les bombardiers n'ont rencontré aucune opposition dans les airs et ont bombardé le vaisseau amiral avec une grande précision. Deux bombes ont touché le Cairo (là encore, le Field Lieutenant Wiersbicki s'est distingué), tuant et blessant 30 membres d'équipage ; le feu a provoqué une explosion de munitions anti-aériennes. Plusieurs Heinkel ont essayé d'achever le croiseur endommagé, mais il est resté à flot. Seul un appareil de la 2./KG 100 a été touché par un tir anti-aérien. Cependant, dans la soirée, les Gladiator et les Hurricane avaient établi une solide barrière et plus aucun avion allemand n'apparaissait au-dessus de Narvik et de Harstad. Le même jour, aux abords du fjord de Rumbaks, une paire de Do-26 du 1./406 avec des Gebirgsjäger à bord sont interceptés par des Hurricane. Les deux hydravions ont été abattus. L'un d'eux, piloté par le Ober-Lieutenant Count Schuck, fait un atterrissage d'urgence près de Narvik, déjà occupé par les Alliés. L'équipage et 10 Gebirgsjäger ont été faits prisonniers par les Norvégiens.

Le 29 mai, les Allemands lancent un raid encore plus puissant sur Narvik, Harstad et l'aérodrome de Skanlann. Les combattants britanniques se sont bien défendus. De violents combats ont éclaté dans l'air. Après avoir perdu quatre Hurricane, les Britanniques empêchent toujours les bombardiers ennemis d'atteindre leurs cibles. Le KGr 100 a perdu son commandant ce jour-là : le capitaine Arthur von Casimir a été fait prisonnier lorsque son Heinkel a été abattu au-dessus de Scanlan.

Citation:
Deuxièmement, le 2 juin, l'Ark Royal (portant pavillon du contre-amiral Wells) et le Glorious reviennent sur la côte norvégienne. Leurs groupes aériens frappent les positions et les communications allemandes, non seulement dans les montagnes au nord-est de Narvik, mais aussi sur les lignes d'approvisionnement près de Bodø. L'aérodrome de Bodø a également été attaqué. La troisième mesure, la plus importante, est l'effet combiné des Gladiateur et des Hurricane. Avec les chasseurs du porte-avions, ils étaient dans les airs de quatre heures du matin jusqu'à près de minuit, effectuant 120 sorties et fournissant une couverture fiable aux unités terrestres et aux navires. Le 2 juin a eu lieu la dernière bataille aérienne de la campagne, au cours de laquelle les Gladiator du 263e Escadron ont abattu trois Stuka. (y compris le commandant du 2./StG 1 Oberleutnant Heinz Böhme), perdant une machine - cela a été enregistré par l'Oberleutnant Helmut Lent.

Citation:
Les pertes de la Luftwaffe s'élèvent à 117 avions de combat et de transport, tandis que l'aviation britannique perd 119 avions (87 sont abattus au-dessus de la Norvège et des eaux adjacentes, 32 autres sont coulés avec le Glorious).

Il reste encore à déterminer où les appareils supplémentaires auraient été déployés, sachant que Vaernes était déjà occupé par plus de quatre groupes aériens...
Citation:
Les Britanniques - Lord Cork et le général Auchinleck, qui a succédé à Mackenzie - craignent que les aérodromes allemands ne s'approchent de Narvik en suivant l'avancée de l'infanterie. En fait, pour le moment, les craintes étaient en partie infondées.
(...)
Le seul véritable danger pour les Alliés était le petit site de Hattfjeldal, utilisé comme aérodrome pour les raids sur Narvik, mais il pouvait facilement être rendu inutilisable.

Et concernant les défenses anti-aériennes, elles étaient en nombre côté allié même si Auchinleck en aurait voulu davantage.
Citation:
Auchinleck et Cork sont chargés de déterminer les limites de la zone à occuper et de faire un rapport sur la taille de la force nécessaire pour tenir le nord de la Norvège. Le général l’a calculés comme étant 17 bataillons d'infanterie, nécessitant 144 canons antiaériens lourds et 144 canons antiaériens légers (contre les 48 et 60 disponibles respectivement), et quatre escadrons de chasseurs. Une demande à cet effet a été faite à Londres, mais s'il n'y avait pas de problème avec l'infanterie, il aurait fallu envoyer jusqu'à 10 % des canons antiaériens lourds et 30 % des canons antiaériens légers à Narvik, si l'on voulait répondre aux besoins de défense aérienne en Grande-Bretagne. L'impossibilité de les obtenir était évidente, car à ce moment-là, la Norvège avait été reléguée au second plan dans les plans des Alliés.

Nota : d'après "The Narow Margin - Derek Wood & Derek Dempster - Hutchinson & Cie - 1961" il y avait 522 canons AA légers ; si l'on soustrait les canons rapatriés et une centaine de canons produits en un mois, le besoin réel, c'est à dire la différence entre l'existant (60) et le besoin total (144), ne représente donc qu'environ 20 % et non 30 %. Le même calcul pour les canons lourds donne 7 à 8 %. Ce n'est pas aussi insurmontable qu'il y parait au premier abord et laisse une marge de manoeuvre pour un compromis.
Citation:
Néanmoins, à la fin de la première semaine de mai, le nombre de troupes anglo-françaises dans la région avait atteint son maximum, soit 24.500. Dotés de cinq batteries antiaériennes, ils ne sont pas aussi démunis contre les avions que les contingents de Namsos et d'Ondalsnes.

Sans compter qu'il y avait déjà un Gruppe complet de Ju 87 opérant sur le front nord...

Donc la possibilité de mettre en place une force de frappe susceptible de briser les défenses anglo-norvégiennes relevait plutôt du vœux pieux à ce moment là.

(5) La ligne Maginot n'a été franchie qu'après le retrait des troupes d'intervalle, et certainement pas dans son secteur le plus fort si je me souviens bien.

(6) Cette assersion est assez étonnante quand l'auteur écrit par ailleurs :
Citation:
Le problème du ravitaillement des troupes, compte tenu des vastes distances à parcourir et de l'état désastreux des routes, cause de nombreux maux de tête à l'état-major allemand. La livraison de carburant et de munitions était en péril. Jusqu'au 20 mai, une grande partie du ravitaillement du groupe de Feuerstein a été livrée par voie aérienne. Après que les patrouilleurs norvégiens Heilhorn et Honningsvåg aient coulé le chalutier Albion dans l'embouchure du Ransfjord le 19 mai, les Allemands n'ont plus tenté de transférer des hommes et des fournitures par voie maritime jusqu'au 8 juin. Au cours de cette période, la meilleure tactique pour les Britanniques serait de frapper les lignes d'approvisionnement allemandes au moyen de bombardements navals, d'attaques de bombardiers embarqués et de raids d'équipes de sabotage.

Citation:
Après deux échecs majeurs (NDDMZ : la destruction du paquebot polonais Chrobry et la perte accidentelle du croiseur Effingham ainsi que d'une quantité importante d'équipement), les Britanniques ont eu recours au moyen éprouvé des bateaux de pêche norvégiens pour apporter des renforts à Bodø et Mo. En quelques jours, ils ont transporté les deux bataillons britanniques ainsi que le I/IR 15 norvégien avec une batterie de trois canons de 75 mm depuis Bardufoss sans perdre un seul homme. Cependant, dans le port même de Bodø, les 24 et 25 mai, les bombardiers en piqué allemands ont coulé le patrouilleur Ingrid (ancien chalutier allemand Wilhelm Reinhold) et le vapeur Skirstad.

Les problèmes de ravitaillement semblent plutôt du côté germanique, non ?

(7) Alors Patianine fait plutôt référence aux convois vers la Norvège et, en particulier, leur vulnérabilité au moment du débarquement. Mais nous avons vu plus haut que, en raison de la couverture aérienne et de la défense anti-aérienne, cette vulnérabilité n'était que relative comme en témoignent également les extraits suivants.
Citation:
Contrairement aux batailles dans le sud, la Luftwaffe n'a pas été en mesure de fournir un soutien efficace et même du ravitaillement au groupe de Dietl pendant les premières semaines de la campagne. La distance entre Narvik et l'aérodrome le plus proche, Vaernes, était de plus de 600 kilomètres, et le manque de pistes d'atterrissage dans la région de Narvik elle-même rendait impossible l'utilisation de la plupart des types d'avions disponibles. Les mouvements de la marine britannique ne pouvaient pas être affectés efficacement, ce qui leur a permis de dominer sans partage les eaux adjacentes au fjord d'Ufaut et de tourmenter les soldats allemands par des bombardements constants de l'artillerie de bord. Bien que les bombardiers allemands aient frappé Harstad le 18 avril avec une force de huit He-111 II/KG 26 et trois FW-200 1./KG 40, au cours des deux ou trois semaines suivantes, la menace aérienne n'a pas menacé sérieusement les navires et les unités à terre. Selon les mots du lieutenant-colonel Greffrath, « Il est impossible de nier la "faiblesse aérienne" des Allemands dans la région de Narvik, si l'on ne parle pas de tactiques individuelles ».

Citation:
Les Allemands, quant à eux, ont pu fournir davantage d'avions pour la région de Narvik lorsqu'ils se sont occupés du groupe Namsos. Début mai, les III/KG 26 et KGr 100 se déplacent vers l'aérodrome de Vaernes et commencent à attaquer les navires britanniques à Harstad et Ufautfjord. Progressivement, malgré le retrait d'un nombre important d'unités sur le front occidental, l'activité de l'aviation allemande augmente, atteignant son apogée à la fin du mois. À cette époque, les raids de Narvik impliquaient trois groupes de bombardement (I et III/KG 26, KGr 100) et un groupe de bombardiers en piqué (I/StG 1), ainsi que quatre escadrons de chasseurs lourds (I/ZG 76 au complet, plus (Z)/KG 30) et l'aviation navale, qui étaient sous le commandement du "Fliegerfuhrer Trondheim".

« Mes souvenirs de cette époque, écrit Donald McIntyre, alors commandant de l'Hesperus, sont remplis du tintement incessant des cloches, signifiant l'alerte au raid aérien, qui pouvait être déclarée à toute heure du jour ou de la nuit, car il n'y a pas d'obscurité à cette période de l'année sous ces latitudes. À Narvik, nous étions hors de portée des bombardiers en piqué allemands, et nous avons donc été attaqués par des avions plus lourds qui bombardaient en vol horizontal... La précision des bombardements des bombardiers ennemis à haute altitude, même contre des cibles stationnaires, était étonnamment faible. Lorsque le navire amiral Effingham était à Harstad ... il était attaqué presque quotidiennement, mais je ne me souviens pas qu'il ait jamais été touché ... ».

(Nota : Il y a une incohérence quand à l'utilisation de Stuka à Narvik.)
Citation:
En plus des bombes, l'aviation allemande a utilisé des mines TMA plantées par des hydravions dans les bras rocheux des fjords, mais il n'y a aucune trace de pertes.


Quelques autres remarques issues de l'ouvrage :

Et Patianine de citer un autre auteur à l'appui de sa thèse :
Citation:
« Malgré le fait que les Britanniques ont considérablement miné leur prestige, la décision d'abandonner immédiatement une opération secondaire et de concentrer d'urgence toutes les forces en Angleterre était absolument correcte, de plus, ces actions des Britanniques provoquent l'admiration pour leur réflexion et leur cohérence » a déclaré un auteur allemand.

Malheureusement, il ne source pas ni ne nomme cet auteur.

Il semblerait que les Allemands ne se soient fait aucune illusion sur les chances de succès de l'opération Buffel (non sourcé ici non plus) :
Citation:
« Avant même le début de la marche, écrit Egelhaf, il était clair pour tout le monde que les Gebirgsjäger ne seraient pas en mesure d'apporter une aide sérieuse au groupe de Dietl, qui se trouvait dans une position très difficile, et encore moins de le libérer. Par conséquent, la marche qu'ils ont effectuée doit être considérée, avant tout, du point de vue psychologique, comme un exemple de secours mutuel des troupes et un exemple de camaraderie de combat exceptionnelle ».


Ce serait Winston Churchill qui aurait le premier évoqué le retrait allié dès le 20 mai et les Français auraient traîné les pieds.
Citation:
Le 20 mai, Winston Churchill, qui est devenu Premier ministre britannique, suggère pour la première fois qu'il serait bon, après la prise de Narvik, de l'abandonner. Deux jours plus tard, ce point de vue a été présenté au Comité des chefs d'état-major. Le Comité ne croit pas que le retrait des forces armées de Norvège aura un effet quelconque sur la bataille en France, mais la force est nécessaire pour la défense de la Grande-Bretagne elle-même et de ses eaux territoriales. Le 23 mai, le cabinet de guerre donne des instructions pour préparer un plan d'évacuation des troupes des environs de Narvik, et le 25 mai, il approuve la directive correspondante, qui est envoyée à Cork le lendemain. La directive ordonnait de procéder à l'évacuation le plus rapidement possible. Même les objections du commandant de la Home Fleet n'ont eu aucun effet sur la décision du Cabinet. Les Français n'acceptent de se retirer de la Norvège que le 31 mai.

C'est étrange quand on sait qu'une bonne partie des forces navales libérées en Norvège sont parties en Méditerranée (faudrait tout de même vérifier quand) ; à l'époque de la décision, l'Italie n'est pas encore en guerre, il s'en faut de plus de deux semaines.

Donc si la Home Fleet n'était pas demandeuse de son rettrait de Norvège et qu'il n'y avait pas besoin de la (maigre) troupe (une brigade) en Grande Bretagne, on ne voit plus bien pourquoi il fallait en partir.

Ça ne colle pas non plus avec ce qu'on sait de Churchill mais celui-ci faisait preuve de tant de duplicité qu'allez savoir...

Très peu du minerai de fer exporté en Allemagne l'aurait été par Narvik. (non sourcé)
Citation:
Selon des sources norvégiennes, la plupart du minerai suédois a été expédié par les Allemands de Luleå à travers le golfe de Botnie. De Narvik, seuls 10 % environ ont été exportés, la plupart à destination de l'Angleterre et non de l'Allemagne.

C'est vrai pour la période d'occupation de la Norvège (sauf pour les expéditions vers l'Angleterre, of course) car il semble que le traffic de Narvik n'ait pas repris avant la fin de la guerre mais douteux avant car l'hiver 1939-40 avait été particulièrement rigoureux et le golfe de Botnie n'avait été libéré des glaces que très tard.
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« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi
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