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Le Front Russe, Janvier 1944
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Casus Frankie
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Inscrit le: 16 Oct 2006
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MessagePosté le: Ven Juin 18, 2021 10:36    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à tous les deux - et oui, c'est Hans Jordan - faute de frappe dans l'OdB qui s'est transmise ensuite dans le récit…
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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le poireau



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MessagePosté le: Ven Juin 18, 2021 16:12    Sujet du message: Répondre en citant

borghese a écrit:
egdltp a écrit:
Ais je bien lu l'OdB ? Il semble que les seuls poings blindés allemands de ce front soient en réserve ?
Cela fait peu face à une offensive résolue des russes...


Je confirme en lisant ça ce matin je me suis dit "mais pourquoi ils appellent ça une panzer armée il n'y a que de l'infanterie".

J'ai terminé hier le "Barbarossa" de J. Lopez et Otkhmezuri, l'ODB contraste quand même terriblement sur le plan blindé, et quand on voit que ce qui fait surtout très mal aux russes, c'est les panzers...


A sa formation en septembre 42 la 1. PanzerArmee était bien la plus forte concentration de blindés de toute la Wehrmacht. Mais le temps a passé, les blindés sont partis et ont été remplacés par de l'infanterie. Ainsi on se retrouve avec une Armée blindée sans blindés...mais qui en conserve le nom ! Ce qui est une pratique courante dans la Wehrmacht.
Enfin il est difficile de dresser une comparaison avec l'orbat de Barbarossa OTL dans la mesure où ce dernier est un état de situation à l'ouverture des hostilités tandis qu'ici nous sommes déjà à plus de dix-huit mois de guerre.
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“Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon)
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delta force



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MessagePosté le: Ven Juin 18, 2021 18:18    Sujet du message: Répondre en citant

salut
une armée panzer peut très bien sans un seul...panzer. en fait une armée porte le nom de l'état major qui la dirige....
a noter aussi que la question du positionnement d'une réserve blindée a donner des cheveux blancs aux pantalons rouges de la Heer à partir de 1943 OTL sur le front est
- cette réserve doit elle être opérative ? donc en retrait assez prononcé du front pour pouvoir agir en bataille mobile une fois l'axe de percée rouge identifié ? dans ces cas là l'infanterie est laissée son -triste- sort
- ou cette réserve doit elle être tactique pour contre attaquer rapidement, mais ce cas on prend le risque de se faire surprendre ailleurs (le front est immense les réserves insuffisantes).
Je vous invite à relire sur le sujet l'ouvrage de J . LOPEZ sur les offensives russes de début 1945 OTL.
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borghese



Inscrit le: 07 Sep 2011
Messages: 2795

MessagePosté le: Ven Juin 18, 2021 20:48    Sujet du message: Répondre en citant

le poireau a écrit:
borghese a écrit:
egdltp a écrit:
Ais je bien lu l'OdB ? Il semble que les seuls poings blindés allemands de ce front soient en réserve ?
Cela fait peu face à une offensive résolue des russes...


Je confirme en lisant ça ce matin je me suis dit "mais pourquoi ils appellent ça une panzer armée il n'y a que de l'infanterie".

J'ai terminé hier le "Barbarossa" de J. Lopez et Otkhmezuri, l'ODB contraste quand même terriblement sur le plan blindé, et quand on voit que ce qui fait surtout très mal aux russes, c'est les panzers...


A sa formation en septembre 42 la 1. PanzerArmee était bien la plus forte concentration de blindés de toute la Wehrmacht. Mais le temps a passé, les blindés sont partis et ont été remplacés par de l'infanterie. Ainsi on se retrouve avec une Armée blindée sans blindés...mais qui en conserve le nom ! Ce qui est une pratique courante dans la Wehrmacht.
Enfin il est difficile de dresser une comparaison avec l'orbat de Barbarossa OTL dans la mesure où ce dernier est un état de situation à l'ouverture des hostilités tandis qu'ici nous sommes déjà à plus de dix-huit mois de guerre.



Tout à fait. D'autant que jenparle de Barbarossa OTL, et que déjà entre le début de Barbarossa et la fin, l'arme blindée semble s'être furieusement émoussée...
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Wardog1



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MessagePosté le: Ven Juin 18, 2021 21:24    Sujet du message: Répondre en citant

D'ici quelques mois la carte de la "nouvelle Europe" prôné par les Nazis va se résumer à la ville de Berlin!
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"You and I are opposite sides of the same coin. When we face each other, we can finally see our true selves. There may be a resemblance, but we never face the same direction."

Larry Foulke
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solarien



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 01:31    Sujet du message: Répondre en citant

borghese a écrit:
Tout à fait. D'autant que jenparle de Barbarossa OTL, et que déjà entre le début de Barbarossa et la fin, l'arme blindée semble s'être furieusement émoussée...


Entre un PzDiv de la campagne de France et celle au début de Barbarossa, le nombre de blindés a déjà été divisé par 2.
Certes, cela à permis de doubler le nombre de division blindés allemande mais d'un autre coté, elles ont aussi perdus beaucoup de puissance de feu et d'efficacité.
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borghese



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 07:50    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
borghese a écrit:
Tout à fait. D'autant que jenparle de Barbarossa OTL, et que déjà entre le début de Barbarossa et la fin, l'arme blindée semble s'être furieusement émoussée...


Entre un PzDiv de la campagne de France et celle au début de Barbarossa, le nombre de blindés a déjà été divisé par 2.
Certes, cela à permis de doubler le nombre de division blindés allemande mais d'un autre coté, elles ont aussi perdus beaucoup de puissance de feu et d'efficacité.


Ouais. Je savais ça, grâce au forum Wink
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loic
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 08:14    Sujet du message: Répondre en citant

Il faut relativiser, car la puissance de feu au niveau du blindé lui-même a augmenté.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 09:27    Sujet du message: Répondre en citant

21 janvier
Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– La pluie continue de tomber sur l’armée allemande, régulière et obstinée… tout comme les vagues d’assaut soviétiques.
Le 10e Corps Blindé dépasse Matyukovo et approche à grandes enjambées de Hlybokaïe. Sur sa route, depuis la veille, Aleksei Popov n’a toujours pas rencontré le moindre adversaire digne d’être mentionné. Et derrière lui, la 20e Armée réussit même à remonter la Dagauva pour s’emparer de Novye Kriuki.
Sur la droite de Vladimir Kurassov, la 87. ID (Walter Hartmann), en plein doute, court à présent défendre Verkhniadzvinsk et permettre ainsi à son voisin du nord, le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne), de se redéployer en soutien. De fait, la route de Braslaw – donc de Daugavpils – est près d’être menacée et la 2. Armee (Friessner) doit se préparer à défendre en priorité les arrières du HG Nord… Au centre gauche du HG Mitte reste donc un grand vide issu de la destruction de la 9. Armee et que personne ne peut combler.
En effet, ce qui subsiste de l’aile droite de Friessner – qui pourrait en théorie tenter de fermer la brèche – n’est plus en état de peser. Les anciens défenseurs de Polotsk – 102. ID et 245. StuG, sévèrement malmenés, faut-il le dire, par les combats passés, puis par la route et ses embuscades ! – ont rejoint les arrières de la 129. ID sur la route de Dokchytsy sans qu’Alfred Praun daigne ralentir sa marche. Passant enfin les marais qui leur ont coûté si cher, tout ce monde arrive enfin à Nesterovshchyna, sortant donc des lagunes et touchant presque le carrefour de Dokchytsy.
Un peu plus au sud, le LIII. AK converge avec eux, même si une part de la 293. ID (Karl Arndt) a pris la route de Biahoml. Objectivement, cette force point trop entamée – et commandée par un Friedrich Gollwitzer toujours aussi énergique (1) – constitue la seule chance de salut des deux divisions du XXIII. AK. Ensemble, on pourrait espérer arrêter les Rouges un jour ou deux, avant de reprendre la route de l’ouest. Il faut donc tenir ici, et non se désagréger en colonnes vulnérables marchant isolément vers Miadzel. Ce raisonnement est valide, certes – mais n’est-il pas aussi un peu risqué, sous la pression de la 63e Armée et des T-34 du 10e CB qui accourent, moins de 30 km plus au nord ? Il est vrai que Praun ignore la présence de ces chars…
Pendant ce temps, à Baryssaw, le choc tant souhaité par certains – et redouté par tant d’autres ! – a lieu sur les rives de la Bérézina. Aux commandes d’une 3e Armée de Chars parfaitement assurée de ses arrières – la 2e Armée de Choc est à Hotyuhovo (sur sa droite), la 3e Armée de la Garde à Novye Denisovichi (sur sa gauche) et la 1ère Armée de la Garde directement derrière elle ! – Pavel Rybalko ordonne à Alexei Burdeiny de forcer le passage dès la nuit. Et c’est ce qu’il fait, à l’aide de ses chars lourds KV-85 soutenus par ses obusiers SU-122 – sans parler de tout ce qui vient derrière !
Face à cette masse écrasante, le Reich n’a plus grand-chose à aligner : des bataillons de marche (Hiwis, administratifs, blessés), une poignée de StuG sortis des ateliers de réparation et… deux bataillons de Français, 600 hommes à peine, enfants perdus peu aptes au combat : la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme. De fait, dans ses rangs, à côté de quelques collaborateurs mineurs (souvent déchus depuis la prise de pouvoir de Doriot), on trouve de tout, sauf des soldats de métier : des marginaux, des aventuriers, des repris de justice… Ainsi qu’une poignée de Russes blancs d’un certain âge et même un ou deux anciens des Brigades Internationales revenus du communisme ! Des éléments d’une valeur combattive… incertaine, au mieux : Walther von Brauchitsch aurait dit un jour que s’il n’avait tenu qu’à lui, il les aurait utilisés pour décharger des patates. Ce groupe dépenaillé doit pourtant contribuer à la défense de la route principale entre Smolensk et Minsk… C’est dire où en est la Heer.
Evidemment, la défense de Baryssaw ne fera pas long feu. Dans la nuit et sous une pluie battante, l’Armée Rouge s’empare presque sans coup férir de la rive nord. Burdeiny veut faire vite : ne souhaitant déjà pas franchement entrer en ville, il laisse à ceux qui le suivront le soin de se saisir des rives de la Skah et du pont qui franchit cet affluent de la Bérézina (au nord de Baryssaw) au droit du moulin à farine. Peut-être aurait-il pu, par cette voie, contourner la cité par le nord avant de poursuivre, au prix de quelques travaux de sapeurs. Mais le Soviétique préfère s’emparer du pont ferroviaire enjambant le grand fleuve, à l’est de l’agglomération, pour passer en force avant de poursuivre.
Ce pont est un ouvrage à arches métalliques, double (il faut que les trains puissent se croiser !). Il est miné, bien sûr, mais seule sa section droite s’effondre sous l’effet des charges. Terrible malchance pour l’Axe, la section gauche reste même assez solide pour permettre le passage de l’infanterie et des véhicules. Cependant, le pont demeure très exposé aux tirs venant de la rive sud, du parc et de l’avenue Tovarnaya, et dominé par la grande cheminée de l’usine Est, magnifique poste d’observation qui sert aussi de point de repère à tous les tireurs de la région.
Face à ce tableau contrariant, Rybalko ordonne finalement de surseoir au passage – le temps pour l’artillerie de réduire ces gêneurs avant que l’infanterie n’aille les éliminer (le général est plus économe de ses blindés que de ses hommes). Ainsi, tandis que les mortiers lourds et les “mortiers spéciaux” se mettent en place et commencent à arroser le front du fleuve, l’infanterie passe – par le pont ferroviaire, par les ruines du pont routier de l’avenue Belakuna (2 kilomètres en amont) et par tous les moyens de transport disponibles. En moins de quatre heures de lutte, la berge est dégagée et les frontovikis peuvent enchaîner les hourras pour s’emparer de la gare puis commencer à remonter l’Irkutskaya avec, en ligne de mire, la cheminée marquant l’usine Ouest et l’avenue Chapayeva, qui ouvre la route du sud.
A ce moment, pour les forces du Reich, la résistance est déjà devenue sans objet. Les Russes ont passé la Bérézina, les rives sont perdues, les blindés franchissent le pont. Pourtant, dans la confusion et la déroute d’une nuit de cauchemar, bon nombre d’unités vont s’accrocher, face aux obus et aux OT-34 lance-flammes. Non par conviction ou bravoure – contrairement à ce qu’on écrira par la suite – mais bien parce qu’elles n’ont littéralement plus le choix. C’est dans les décombres d’une Baryssaw qui s’effondre sous les obus au même rythme que le rêve dément d’une Europe nazie, tandis que les chars soviétiques sont déjà à Pechi (5 kilomètres au-delà du massacre), que certains prétendront avoir entendu hurler en français – pathétique réminiscence de jours glorieux où l’on savait mieux qui était l’ennemi – « Vive Pétain, on ne passe pas ! »
………
« Français ! Si tu n’acceptes pas que la France soit ravagée par le bolchevisme. Si tu n’acceptes pas que la France reste inerte et mutilée de son Empire. Engage-toi dans la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme pour que la France retrouve un rang digne d’elle parmi les Nations du Continent. Engage-toi dans la LVF ! La communauté Française, fière de toi, protégera les tiens. Pour connaitre les conditions d’engagement, les grades, citations, décorations que tu pourras recevoir, les avantages, pensions et soldes dont les tiens et toi-même bénéficieront, adresse-toi aujourd’hui même aux permanences de la Légion. »
(Affiche de propagande pour l’engagement dans la LVF, juin 1942)
………
« Les circonstances – incontestablement aussi pénibles que confuses – de l’anéantissement de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme restent encore à ce jour sujet de polémiques nourries entre historiens impartiaux et apologistes passionnés – lesquels voient dans le sort final de cette unité pourtant fort médiocre la preuve d’un engagement libre et de bonne foi d’une part importante de ces Français, non certes pour Hitler, mais bien contre Staline. Il est vrai qu’il est plus difficile – quoique certains ambitionnent d’y parvenir ! – de rendre présentables les SS de la Charlemagne
De fait, les historiens en question ne font que reprendre une tradition hélas des plus tenaces. Après la bataille de Baryssaw, dès février 1944 à Paris, de nombreux récits commencèrent à être élaborés. Bien sûr imprécis, parfois contradictoires, toujours hideusement romanesques. On fit des hommes de la LVF les hérauts de cette Nouvelle France qui se battait pour l’Europe et livrait courageusement un combat désespéré contre les hordes asiatiques. Cela ne manquait pas d’ironie, pour qui veut bien se rappeler les relations compliquées que la formation avait entretenues avec le gouvernement Doriot, et plus encore les convulsions tragico-bouffonnes du Nouvel Etat Français en général.
Si l’on accepte de ne se baser que sur les rares dépositions et les presqu’introuvables archives, que peut-on dire exactement ? Le prudent recueil de ces fragments permet de reconstituer une ébauche de compte-rendu synthétique. Un récit bref et brutal… à l’image de ce que fut cet ultime combat.
………
21h15 – Le bataillon Lacroix, en garnison face au pont routier (il n’est donc pas sur l’axe prévisible soviétique) signale que les arrivées de traînards en provenance de la rive nord se tarissent. C’est évidemment le signe que les poursuivants sont proches. Sur sa droite, le bataillon Girardeau – qui défend les rives de la Bérézina entre l’avenue Tovarnaya et le site industriel principal (où se trouve le gros des défenseurs allemands, et notamment trois JPz IV) – confirme. Il observe déjà des départs de tir près du pont ferroviaire.
21h35 – Le pont ferroviaire saute partiellement. Immédiatement après, les sapeurs de la Wehrmacht font sauter le pont routier. Toutefois, cet ouvrage non plus n’est pas complètement détruit : compte tenu du niveau de la Bérézina, une partie de son tablier reste hors de l’eau. Les moyens lourds manquent toutefois pour le battre, alors que la canonnade se poursuit en aval.
22h30 – Premiers contacts entre le bataillon Girardeau et des éléments mécanisés russes – ces derniers s’esquivent après avoir perdu une vingtaine d’hommes et au moins un char (vraisemblablement un SU-57 victime du seul Pak 40 disponible). Il ne s’agit à l’évidence que de troupes de reconnaissance.
23h15 – Alors que les échanges de tirs par-dessus la Bérézina se multiplient, premiers feux d’artillerie sur tout le front de fleuve. Rien ne permet de lier cela à une résistance prétendument plus tenace – ce déploiement correspond simplement à la doctrine soviétique en vigueur. Le bataillon Lacroix, sévèrement matraqué par des obus de 122 mm, perd environ 100 hommes sur les 300 dont il dispose – parmi eux, une cinquantaine ne sont que légèrement blessés et ne sont donc pas évacués.
23h45 – Le bataillon Girardeau rend compte d’une nouvelle tentative soviétique par « des éléments d’infanterie » soutenus par des blindés. Les fantassins se retirent après une vingtaine de minutes, sous le couvert des blindés qui ravagent impunément (ou presque) les positions de l’Axe. Là encore, rien ne prouve que ce retrait soit lié à la qualité de la résistance rencontrée, mais plutôt à l’arrivée tardive de la 32e Brigade de Fusiliers motorisés, qui doit elle-même se rallier et chercher des moyens de franchissement après avoir constaté qu’il persistait un obstacle.
00h30 – A l’est, le pont ferroviaire est pris. Les forces allemandes refluent en désordre vers le centre-ville, poursuivies par une infanterie soviétique qui ne tarde pas à se répandre dans la ville avec le soutien d’un ou deux T-34/85 renforcés d’engins plus légers.
00h45 – Le secteur autour du pont routier est la cible de tirs de “mortiers spéciaux” de la Garde. Les Katyusha mettent littéralement en pièces le bataillon Girardeau. Ce dernier doit reculer vers l’avenue Belakuna, où il retrouve le bataillon Lacroix, lui-même désormais menacé de prise de flanc depuis l’est.
01h30 (environ) – Reprise de contact au droit du complexe industriel Ouest. Sa grande cheminée sert de point de repère et attire le feu de bon nombre de pièces soviétiques – surtout que les deux derniers canons automoteurs survivants semblent s’y être positionnés pour défendre encore un peu la route de l’ouest, ce qui permettra à certains survivants de fuir. Selon certains témoignages, c’est à ce moment que le lieutenant-colonel Lacroix tombe, victime d’un tir de mortier, ce qui achève sans doute de détruire le peu de cohésion qui restait à l’unité.
02h45 (environ) – Début de l’assaut du complexe industriel, largement écrasé par les tirs et dont la cheminée en briques, pourtant touchée par des obus, tient encore miraculeusement debout. Le bataillon Lacroix déjà presque anéanti, certains affirment, sans preuve, que Girardeau et ce qui reste de ses hommes décident d’y livrer un baroud d’honneur. Dans les faits, il semble plus probable que, toute voie de repli étant désormais coupée, ils n’aient pas eu d’autre choix que de rester sur place.
03h10 (environ) – Un char lance-flamme se présente à l’entrée du hall servant de redoute aux Français et les arrose de liquide enflammé à travers les baies vitrées défoncées, déclenchant « une terreur et une panique absolues, avec au moins trois hommes en feu qui se jettent en hurlant de plusieurs étages ». D’autres restent néanmoins en place – leur nombre reste sujet à caution. L’engin sera détruit un peu plus tard – peut-être par un antichar portable, peut-être par un automoteur immobilisé qui sera incendié juste après,
03h45 (environ) – Entrée de l’infanterie soviétique dans le hall – échanges de tirs plus ou moins soutenus avec quelques éléments encore actifs (dont tous ne sont sans doute pas français).
04h05 (environ) – Fin de l’assaut. Le complexe industriel est pris. Il y a quelques prisonniers. Les bâtiments, fortement endommagés par les combats, sont ensuite dynamités – selon les Soviétiques, du fait de la présence de quelques poches d’irréductibles retranchés dans les sous-sols.
………
Le lecteur pardonnera les approximations comme les doutes entourant ce récit qui n’a rien de véritablement héroïque… En réalité, abstraction faite des rares sources soviétiques, les seuls témoins certains (sinon totalement crédibles) de cette affaire ne sont qu’au nombre de trois :
– l’Obergefreiter (caporal-chef) Eugène Vaulot : un plombier engagé volontaire, évacué blessé durant les premières heures du combat et que l’on reverra plus tard dans les rangs de la Charlemagne.
– le major Jean de Mayol de Lupé – qui se trouvait, en fait, assez éloigné du front. Il s’agit de l’aumônier de la LVF : un prélat extrémiste antirépublicain de l’Ordre constantinien de Saint-Georges. Ancien combattant de la Première Guerre, pendant laquelle il avait obtenu (hélas !) la Croix de Guerre et la Médaille des Evadés, il avait été fait chevalier de la Légion d’Honneur… Refusé de mobilisation en 1939, il avait applaudi la création du NEF, puis s’était engagé dans la LVF dès sa création et avant d’obtenir la Croix de Fer en mars 1943 (2). Il devait par la suite devenir SS-SturmbannFührer de la Charlemagne !
– le Feldwebel (adjudant) Saïd Mohammedi : un Algérien d’origine kabyle, déserteur de l’Armée française, engagé volontaire en 1941 dans les commandos de l’Abwehr et qui avait collaboré aux opérations des Brandebourgeois en Afrique du Nord Française. Après un premier passage dans les Balkans, il avait demandé une affectation sur le Front de l’Est (ce qui lui permettait sans doute de s’éloigner des troupes franco-britanniques…), il avait été adjoint à la LVF française pour d’obscures raisons administrativo-raciales. Echappé par miracle du brasier, il retournera vers ses camarades allemands puis deviendra après la guerre un des organisateurs des mouvements terroristes algériens les plus radicaux, sous le pseudonyme “Si Nacer”. Condamné à mort par contumace par la France, puis par l’Algérie, il devait mourir en exil dans des circonstances indéterminées.
On comprendra que les affirmations de ces personnages – même croisées ! – ne puissent être totalement prises pour argent comptant… Elles sont cependant impossibles à contredire comme à étayer. De fait, on ne recense aucun témoignage de valeur (voire aucun témoignage tout court !) issu de la dizaine de prisonniers rapatriés en France en 1953, après un long séjour en Sibérie.
Là encore, certains ont voulu voir dans ce faible effectif capturé une « preuve de bravoure », ou bien de « sauvagerie asiate, frappant les hommes de la LVF de la même façon que les SS ». La comparaison paraît sans doute flatteuse à ses auteurs… Pourtant, il est plus que douteux que dans le chaos d’une nuit de combat et à la lueur des incendies, l’Armée Rouge ait mis beaucoup de soin à trier des prisonniers dont elle ne faisait déjà pas toujours grand cas en temps normal. Rappelons aussi – pour la forme – que les uniformes de la LVF ne se différenciaient des uniformes allemands que par la présence d'un très modeste écusson tricolore avec la mention “France-Frankreich”. On comprendra que les fantassins soviétiques n'y aient pas prêté une grande attention…
On ne saurait donc accorder davantage foi aux supposés exploits d’une bande de desperados coincés au milieu d’un champ de bataille urbain. Les revendications irréalistes complaisamment colportées par certains auteurs (« Mille tués, 14 chars » selon un des plus connus…) ne reposent sur rien, sinon sur l’attribution aux hommes de Lacroix des résultats de l’ensemble des tirs allemands du secteur (et encore, en confondant morts et blessés et chars endommagés et détruits). Rappelons-le une fois encore – cette Légion n’avait rien d’une formation d’élite. Ce qui était déjà vrai du temps de Darnand l’était évidemment encore plus après son départ.
C’était du reste pleinement logique. La LVF – organisation symbolique tout juste tolérée par l’Occupant et destinée avant tout à servir les intérêts diplomatiques de Berlin – ne devait en aucun cas devenir un jour (même par accident !) l’instrument d’un renouveau nationaliste français. La Chancellerie du Reich en personne y veilla – on comprend que la Wehrmacht ne fit rien pour l’en empêcher, à mesure du très faible soutien qu’elle daigna lui accorder.
Ainsi, confrontée à la faillite finale de son protecteur ainsi qu’à l’échec inhérent à sa propre nature, la LVF devait donc finalement disparaitre à Baryssaw au milieu d’une déroute prévisible. Une élimination certes pas honteuse, mais sans gloire, malgré les communiqués ultérieurs (3). La Légion des Volontaires Français prétendait se battre pour la Nouvelle Europe, mais elle avait couru pour rien à sa destruction. »

(Les armées d’Hitler, ouvrage collectif, Editions Tallandier, 2010)
………
Mais Pétain est dans sa tombe et l’Armée Rouge passe.
Une fois le barrage de Baryssaw forcé, les forces soviétiques ne sont plus qu’à 75 km de Minsk. Elles sont cependant confrontées – en plus du terrain, toujours infâme – à une pluie glacée, à une logistique incertaine ainsi qu’à un début d’embouteillage. Il convient donc de franchir au plus vite la Bérézina… et pour cela, il faut se rendre sur le terrain, conférer avec les chefs d’unité, choisir celles qui doivent être prioritaires… commander, en vérité. C’est le rôle du chef du 1er Front Biélorusse, Vassili Sokolovski – mais curieusement, celui-ci ne semble pas vraiment prendre son rôle à cœur.
En effet, loin de foncer sur le front pour apporter son énergie et imposer ses arbitrages à ses subordonnés, l’intéressé a quitté le poste de commandement de Vitebsk pour s’installer en forêt, 30 kilomètres plus à l’ouest (dans la région de Šumilina), où il travaille désormais seul en compagnie de quelques aides de camp. Certes, il fait le point régulièrement par téléphone avec ses commandants… mais tout de même. Face à la pression, et craignant d’évidence un échec de ce plan qu’il n’a pas conçu, Sokolovski s’isole. Comme s’il ne souhaitait pas être confronté trop directement aux enjeux de sa charge et aux espoirs que ce début de succès si éclatant fait reposer sur sa personne. C’est malheureux – et si cette situation devait se prolonger, le 1er Front Biélorusse finirait forcément par en souffrir !

Centre de Bagration – Situation inchangée ou presque, et en dégradation constante. Faute d’instructions pertinentes de la part de Minsk – voire même faute d’instructions tout court ! – la 4. Armee continue de s’accrocher pour rien à ses positions, sous les obus et sous la pluie.
Tout au nord, le XX. AK – toujours coupé de sa 9. Armee et qui défend un secteur sans rapport avec son affectation – tient le choc avec plus ou moins de succès face aux assauts de la 3e Armée de la Garde entre Shepelevichi et Matoshka. Est-ce parce qu’Ivan Zakharkine fatigue ? Ou parce qu’il a toujours une partie des débris du VI. AK à digérer et n’a aucune raison de pousser trop fort ? Impossible à dire, du moins du point de vue allemand.
Surtout que la 4. Armee a d’autres soucis. Le 1er Corps de Cavalerie rôde toujours à Starosel’ye – insuffisant pour rompre la liaison entre le XX. AK et le VII. AK, mais érodant chaque jour un peu plus la 106. ID, tandis que la 258. ID et le 209. StuG reculent jusqu’à Vasilieŭščyna… soit la position de départ des engins du Hauptmann Wilhelm Launhardt ! Face à une 15e Armée qui progresse pesamment et méthodiquement – renforcée au surplus par un 7e Corps Blindé d’Alexei Panfilov engagé avec parcimonie (c’est heureux, vu ses déboires passés !) – Eugen-Heinrich Bleyer et ses Landsers ne sont plus très loin de la rupture. Et pendant ce temps, la 268. ID continue à jouer les utilités dans les marais au sud, face aux cavaliers d’Issa Pliev !
De fait, malgré tous ses efforts, la 4. Armee commence à se fragmenter dangereusement sous la pression ennemie. Désormais presque séparés de leurs camarades de l’aile gauche, par la géographie comme par le déroulé des opérations, les XLIII. AK et XIII. AK se replient vers l’ouest, sur l’axe Bacevičy-Klitchaw-Douhaye. Il faut bien tenir compte des manœuvres de la 1. PanzerArmee…

Bagration Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – En effet, dans son secteur, Josef Harpe continue de n’en faire qu’à sa tête – avec compétence et efficacité… mais surtout sans trop demander leur avis à ses voisins !
Or, le chef de la 1. PanzerArmee a lui aussi des raisons de s’inquiéter. La situation dans le secteur de Babrouïsk continue de se dégrader, que ce soit au sud (le Korps Abt F a totalement cédé, les Russes sont à Prodzvina et la liaison vers le LVII. AK paraît menacée !) ou au nord (à Ščatkava, la 4e Armée de la Garde grignote kilomètre sur kilomètre jusqu’à Syčkava en érodant littéralement le XLI. PanzerKorps !). Evidemment, la tentative d’Otto Schünemann n’a rien donné… Parti du sud de Kirawsk et après quelques succès initiaux sur le flanc rouge, les pointes de son XXXIX. AK se sont fait mettre en pièces aux environs de Barsuki par une foule de blindés rouges sortis de nulle part (la 1ère Armée de Chars de Mikhail Katukov). Foutu temps, qui empêche les reconnaissances ! Quoiqu’à la réflexion, il gêne aussi les Sturmovik, ce qui est bien agréable…
Dans ces conditions, Harpe estime devoir penser avant tout à lui et à ses hommes et de tenir compte des réalités. Aussi, après avoir informé Kurt von Tippelskirch pour la forme, Harpe ordonne au XXXIX. AK de franchir la Bérézina à Berazino tant qu’il le peut encore, afin de pouvoir assister ses camarades qui quittent au même moment Babrouïsk en abandonnant à leur sort trainards, défaitistes et Hiwis. La manœuvre sera longue, et elle n’est pas glorieuse. Mais ce n’est qu’à ce prix que la 1. PanzerArmee peut espérer encore peser sur la bataille à venir pour Minsk. Même si, pour l’heure, sur son aile droite, au sud, le LVII. AK (Friedrich Kirchner) et le II. Luftwaffen-Feld-Korps (Alfred Schlemm) continuent à se battre pour rien à Sasnovy Bor, face à des Rouges qui tentent désormais ouvertement d’atteindre Mozyr.
Et même si Konstantin Rokossovski va désormais être lui-même libre de passer à son tour la Bérézina et d’injecter vers l’ouest les blindés de Katukov…

Jours de tonnerre
Wolfsschanze (Rastenburg), 14h00
– Comme cela semble devenir la coutume depuis l’année dernière, la conférence d’état-major quotidienne présidée par le Führer est électrique, étouffante même, alors que les coups de clairon soviétiques se voient peu à peu confirmés par les nouvelles du front, et que le désastre que beaucoup pressentaient sans – bizarrement – en avoir pleinement conscience se matérialise peu à peu sous les yeux de chacun.
Il y a un quart d’heure, les nouvelles résonnaient tels des coups de tonnerre. Les Russes ont passé la Bérézina ! Ils auraient détruit la 9. Armee, molesté la 2. Armee et ils ferraillent en ce moment contre la 4. Armee et la 1. PanzerArmee, toutes deux plus ou moins en difficulté ! Et dans cette bataille décisive, que fait Ernst Busch ? Il attend les ordres, comme jadis en Baltique, et dans une passivité proprement atterrante !
La nervosité du Chef est palpable, et un silence inquiet se fait dans la salle. Hitler articule alors péniblement, la mâchoire serrée sous la colère : « Je n’ai plus confiance en Busch pour gérer la situation. En vérité, je n’ai plus confiance en lui pour rien… Il me faut, comme en Roumanie, un œil neuf qui saura me dire la vérité du front et proposer les mesures adéquates. »
Face à cette redoutable sentence – qui signe déjà la disgrâce de l’ancien chef du HG Mitte – bien des responsables se raidissent imperceptiblement. On comprend qu’après avoir géré comme il a pu une affaire roumaine qui n’a échappé que de très peu à la déroute complète, Alfred Jodl ne tienne pas trop à repartir en ligne pour rattraper les erreurs d’autrui. Et ses collègues non plus… Mais heureusement pour eux, Hitler a une autre idée en tête.
– Il me faut un homme d’action. Un vainqueur, un fanatique, un vrai Allemand qui n’a jamais cédé… Model ! Appelez-moi Walter Model ! Je le veux à Minsk au plus vite !
Ainsi donc, Model ne sera resté que très peu de temps – moins de deux semaines ! aux commandes du HG NordUkraine. En bon favori du Führer, il devra se montrer digne de la confiance qui lui est accordée, identifier les coupables et imaginer une stratégie avant de désigner les moyens qui lui seront nécessaires pour repousser la vague rouge.
Quant au Groupe d’Armées que Model laisse derrière lui, pas d’inquiétude – il est confié à un fidèle : Ferdinand Schörner, nommé Feld-maréchal. A force de loyauté indéfectible et d’absence totale de doute, celui-ci s’est enfin hissé au sommet ! Jamais vaincu faute d’avoir véritablement commandé dans un secteur… agité depuis 1940, ce nazi bouffi de certitudes ne mesure sans doute pas encore pleinement le redoutable honneur qui lui est fait.
De fait, Schörner ne tardera pas à mettre à profit son nouveau rang et son nouveau poste pour « remotiver la troupe » avec des méthodes d’une incroyable brutalité, qui ne cesseront d’empirer. C’est ainsi que le nouveau maréchal va exiger que « tout soldat allemand se tienne en permanence prêt au combat, avec son arme chargée, prête à l’emploi, une cartouche engagée. » Tant pis pour les risques d’accident, bien sûr… Pendaisons disciplinaires et cours martiales sommaires se multiplieront dans les semaines à venir, sous les yeux d’une hiérarchie fanatisée ou terrifiée – voire les deux, mais en tout cas rigoureusement réduite au silence. Une rumeur persistance évoquera même le cas d’un officier envoyé en unité disciplinaire pour avoir eu besoin d’armer son pistolet avant de tirer…

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Voix céleste

« Route, route et route. Sous la pluie aujourd’hui, sous la neige demain, dans une ambiance de hâte euphorique inimaginable l’année dernière. Fiodor toujours aux manettes, Andrei fidèle au poste, Sasha et Nikita toujours en équilibre sur les caissons à munitions, nous avançons sur des routes dégagées, Stalingradskiy second dans la colonne, juste derrière l’engin de Mikhaïl. Il en fallait bien un… et pour l’instant, ça ne lui réussissait pas trop mal, car sur la route de Hlybokaïe, il n’y avait rien sinon des traînards et de lamentables barrages à écraser sous nos chenilles.
Notre corps blindé progressait en faisant des centaines de prisonniers. L’ennemi fasciste semblait désormais en déroute. Et nous, à la pointe de l’Armée Rouge, nous avancions si vite que le soir, on nous ravitaillait en vivres par avion, à la lueur de quelques lumignons !
Cette nuit, d’ailleurs, nous avions oublié de les allumer. Soudain, du fond de l’obscurité des cieux, une voix rauque se fit entendre : « Hé Khren (4) ! Tu les allumes bientôt, tes signaux ? » C’était un pilote dont le petit avion volait en plané, moteur coupé. Sensation paradoxalement terrifiante – et rappel à la réalité salutaire – que cette voix venue du ciel et qui nous invectivait sans retenue ! Nous en avions bien besoin. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)


Notes
1- Un peu trop même – depuis la campagne de Pologne en 1939, Gollwitzer a la réputation d’avoir la main particulièrement lourde en matière de représailles et de « lutte anti-terroriste ».
2- Il avait alors fait la Une de Signal, ce qui montre le symbole médiatique que le NEF voyait en lui.
3- Le 25 janvier 1944, alors qu’une citation était décernée à la LVF par l’OKH, le message suivant était adressé à Jacques Doriot de la part e la 9. Armee du HG Mitte : « Je félicite le régiment français 638 et en particulier son défunt chef, éprouvé et chevaleresque, le lieutenant-colonel Lacroix, pour la citation dans le communiqué de la Wehrmacht de ce jour, qui a si justement apprécié les actions de cette troupe courageuse dans les durs combats des dernières semaines. En fidèle fraternité d’armes, toujours dans la lutte pour la préservation de l’Europe et de sa Culture contre le bolchevisme asiate – Général Richard Ruoff. »
4- Littéralement “raifort” – mais c’est aussi une forme d’insulte relative au métier de la mère de celui à qui on s’adresse… Précisons qu’en outre, Khrennikov est un nom de famille porté par un certain nombre de Russes, dont Khren est le surnom.


Dernière édition par Casus Frankie le Sam Juin 19, 2021 10:23; édité 1 fois
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 09:56    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
4- Littéralement “raifort” – mais c’est aussi une forme d’insulte relative au métier de la mère de celui à qui on s’adresse… Précisons qu’en outre, Khrennikov est un nom de famille porté par un certain nombre de Russes, dont Khren est le surnom.


Il me semble que la référence de cette note manque dans le texte. J'imagine qu'elle se rapporte au (sur) nom "Khren" dans le dernier coloriage.
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

Sur la LVF ... Vous prendrez bien un peu de """littératures""" ? Cliquez sur les liens ...

https://zupimages.net/up/21/24/iqlw.jpg
https://zupimages.net/up/21/24/t90q.jpg
https://zupimages.net/up/21/24/vgps.jpg
https://zupimages.net/up/21/24/w0aa.jpg
https://zupimages.net/up/21/24/78xu.jpg
https://zupimages.net/up/21/24/ed97.jpg

Et aussi un peu de musiques ...


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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

J'espère que vous avez apprécié l'enterrement de Première Classe réservé par Demo Dan à la LVF !
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 11:06    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
J'espère que vous avez apprécié l'enterrement de Première Classe réservé par Demo Dan à la LVF !

C'est clair que de ce côté-là, le ménage est fait.
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 12:08    Sujet du message: Répondre en citant

Vous aurez toutefois deviné que je me le garde sous le coude, le Feldwebel Mohammedi. Un profil pareil ...
Et sinon, pour la LVF - un peu d'inspiration austro-hongroise. Fallait pas me lancer sur les enterrements !
https://www.youtube.com/watch?v=XFvtzFyf3Do
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Tyler



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

L'Autriche-Hongrie enterrée sur fond de ce qui fut "l'hymne "du premier confinement . J'ai plus les mots Shocked

Sinon concernant la LVF, n'oubliez pas que l'organisation est la suivante : Lacroix dirige le régiment et que les deux bataillons sont dirigés par Girardeau et Besson-Rapp.
Ce dernier n'est pas mentionné dans cet excellent enterrement de la LVF.
En soi, pas de soucis. Il faudrait indiquer soit la raison pour laquelle il n'est pas là ( on peut remonter aux épisodes commençant à mentionner que la LVF va être redéployée, Besson-Rapp pourrait être à l'arrière, en Pologne par exemple pour organiser le rapatriement vers le NEF), soit remplacer la mention bataillon Lacroix par bataillon Besson Rapp.
Comme vous voulez ! Smile
Sinon encore une fois l'ensemble est vraiment très très bon!
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