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Le Front Russe, Janvier 1944
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requesens



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 13:04    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="demolitiondan"]Pour ceux qui se poseraient la question ...

Citation:
L’Or du Rhin



Citation:

1 - L'or du Rhin,
2 - La Walkyrie,
3 - Siegfried,
4 - Le Crépuscule des Dieux


Le 16 avril 1945 lors de sa dernière représentation avant l’arrivée de l’armée rouge, le Philarmonique de Berlin termina son interprétation par le final du Crépuscule des Dieux. Un peu présomptueux pour les Dieux…😏
_________________
"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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Alias



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Messages: 792
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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

requesens a écrit:
Un peu présomptueux pour les Dieux…😏


Comme tous les dieux, en fait. Wink
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Stéphane "Alias" Gallay -- https://alias.erdorin.org
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

Si les choses tournent aussi mal pour les Allemands que cela semble se profiler, ils vont devoir massivement dégarnir les autres fronts.

Au final face à Overlord ils pourraient ne plus avoir à aligner que des majorettes...
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Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
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solarien



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

C'est une question de sémantique mais Hitler a bien donner une permission de repli.

Citation:
Puis le Führer reprend : « Busch et son Heeresgruppe Mitte doivent tenir. Comme l’an dernier ! Le terrain est infâme pour les offensives, la météo est avec nous. Une défense déterminée, voire quelques renforts mobilisés sur les arrières – vous verrez cela, Messieurs – et nous pourrons saigner les Rouges contre une poignée de kilomètres. Je l’ai dit : il nous faut combattre fanatiquement et vaincre ou périr. »


La question après, c'est: "est ce que Ernst Busch est suffisamment ouvert d'esprit et confiant pour utiliser cette faille ou alors c'est juste un intermédiaire ?"
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Hardric62



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 18:22    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
C'est une question de sémantique mais Hitler a bien donner une permission de repli.

Citation:
Puis le Führer reprend : « Busch et son Heeresgruppe Mitte doivent tenir. Comme l’an dernier ! Le terrain est infâme pour les offensives, la météo est avec nous. Une défense déterminée, voire quelques renforts mobilisés sur les arrières – vous verrez cela, Messieurs – et nous pourrons saigner les Rouges contre une poignée de kilomètres. Je l’ai dit : il nous faut combattre fanatiquement et vaincre ou périr. »


La question après, c'est: "est ce que Ernst Busch est suffisamment ouvert d'esprit et confiant pour utiliser cette faille ou alors c'est juste un intermédiaire ?"


A en croire les sources de sa page Wikipédia... Aucune chance. Les ouvrages référencés décrivent un nazi convaincu et authentique, qui s'est contenté d'une répétition de perroquet des directives d'Hitler pendant Bagration OTL, jusqu'à la fin... Ce guignol est tout aussi foutu qu'en OTL.
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 19:15    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Si les choses tournent aussi mal pour les Allemands que cela semble se profiler, ils vont devoir massivement dégarnir les autres fronts.

Au final face à Overlord ils pourraient ne plus avoir à aligner que des majorettes...


ben déjà, les panzer de réserve... Rolling Eyes
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 20:47    Sujet du message: Répondre en citant

Evidemment, tout le monde aura compris qu'ici Hitler parle de terrain arraché par l'assaut russe - à la limite de quelque repli tactique. Rien de plus.
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le poireau



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MessagePosté le: Mar Juin 15, 2021 00:42    Sujet du message: Répondre en citant

Ernst Busch, sans être le complet incompétent parfois décrit, était surtout un nazi convaincu perclus d'admiration pour son Führer et incapable de lui désobéir en rien !

Pour autant, peut on réellement affirmer qu'un autre que lui s'en serait beaucoup mieux sorti pendant Bagration OTL ?
La configuration stratégique et opérationnelle initiale de Bagration était de toute façon extrêmement défavorable aux Allemands ; l'affaire aurait donc probablement mal tourné quel que soit le commandant allemand, un chef plus audacieux et énergique n'aurait sans doute rien pu faire de plus que de limiter les dégâts.
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solarien



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MessagePosté le: Mar Juin 15, 2021 00:48    Sujet du message: Répondre en citant

Exact mais Bagration est un désastre parce que l'armée allemande n'a pas pus manoeuvrer ni se replier pour éviter les encerclements, si elle peux le faire, c'est juste une grosse défaite, ou un important repli stratégique mais plus un désastre qui coute quasi 500 000 hommes à l'Allemagne.
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le poireau



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MessagePosté le: Mar Juin 15, 2021 16:00    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
Exact mais Bagration est un désastre parce que l'armée allemande n'a pas pus manoeuvrer ni se replier pour éviter les encerclements, si elle peux le faire, c'est juste une grosse défaite, ou un important repli stratégique mais plus un désastre qui coute quasi 500 000 hommes à l'Allemagne.


Au vu de la vitesse de la percée soviétique et de la profondeur de leur pénétration, certains encerclements auraient eu lieu quoi qu'il advienne, même si un ordre de repli avait été donné immédiatement (ce qui est improbable).
Le GA Centre aurait de toute façon souffert de très lourdes pertes quelle que soit la réaction du commandement allemand.

Mais ce qui me dérange le plus dans ce genre d'affirmation c'est qu'elle revient à adopter la vision allemande de la guerre : nous les allemands qui y étions les meilleurs soldats qui soient on a quant même perdu ! C'est donc qu'on a fait des erreurs...et la source de toutes ces erreurs ou presque c'est Hitler ! Une telle vision, outre qu'elle absout la Wehrmacht de toute responsabilité dans la défaite, amène aussi et surtout à dénier tout mérite militaire aux soviétiques !
Sauf que si les allemands ont perdu c'est bel et bien avant tout parce que les soviétiques les ont battus !
Bagration ce n'est pas qu'une défaite allemande, c'est avant tout une brillante victoire soviétique !
C'est parce que l'Armée Rouge a déroulé un plan aussi bien conçu qu’exécuté que les Allemands ont subit une telle déroute ! Leurs propres erreurs ont sans doute aggravé la situation, mais la messe était dite dès le départ ou presque...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Juin 15, 2021 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Plus factuellement c est aussi pour cela que j ai égrené quelques chiffres dans mes conférences. La disproportion des forces et la maîtrise soviétique à cette époque sont telles que la Wehrmacht est battue dès le départ. Elle ne peut guère que limiter la casse.
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solarien



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MessagePosté le: Mar Juin 15, 2021 18:30    Sujet du message: Répondre en citant

le poireau, je ne remets absolument pas en doute les compétences de l'armée rouge, elle a payer le prix de son incompétence, ou plutôt de sa naiveté au début mais elle a appris de ses erreurs, comme toute les autres armées alliées.

Cependant, l'obsession d'Hitler de toujours garder le terrain conquis a bien souvent bloquer les généraux allemands, et cela même avant Bagration.

J'avais lus un récit d'un général allemand qui durant l'Automne 41 avait trouver une bonne position défensive pour passer l'Hiver, cependant une de ses unités avait pris Kharkov, ou une autre ville importante d'Ukraine et Goebels avait fait tellement de propagande sur cela que le général avait dus quitter sa bonne position pour protéger la ville et donc subir des pertes inutiles.

Si je me rappelle bien, avant Bagration, il y avait dés généraux qui demandaient à Hitler d'évacuer le GAN pour pouvoir profiter de meilleurs ligne de défense, d'une meilleur logistique et se reconstituer une importante réserve.
Mais Hitler a refuser.

Les erreurs allemandes ont amplifier les victoires soviétiques, mais même sans elle, comme tu le dis, la messe était dite des le départ.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Juin 15, 2021 22:41    Sujet du message: Répondre en citant

18 janvier
Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– Sous un ciel toujours maussade, qui ne daigne céder la place qu’à quelques éclaircies à la mi-journée, l’offensive soviétique se poursuit et tourne sans cesse davantage au carnage.
Dès l’aube, la 20e Armée de Vladimir Kurassov entre dans Polotsk, déjà ravagée par les tirs d’artillerie. Sur son flanc droit, les Soviétiques n’ont aucun mal à contenir les tentatives hésitantes de la 87. ID (Walter Hartmann), qui essaie de secourir la 102. ID depuis Rassony. Les bois ne sont pas un terrain favorable à l’offensive, l’a-t-on assez répété dans l’Ostheer ! De fait, 35 kilomètres séparent les deux formations allemandes, et Hartmann comme Hitzfeld sont en infériorité numérique…
En résumé, Kurassov ne ressent aucune espèce d’inquiétude. Et il va résolument de l’avant pour passer la Daugava, tout en rabattant le long de la rive nord-est la plus grande partie de la 102. ID et du 245. StuG Abt, désormais coincés au bord du fleuve dans une situation désespérée. Avant midi, les survivants tentent donc d’évacuer vers la rive sud-ouest, en passant pour l’essentiel par le pont ferroviaire situé à l’est de la ville – le seul autre point de passage à 40 km à la ronde étant le pont routier situé dans le centre-ville, un peu plus à l’ouest. Le premier ouvrage devient évidemment très vite le théâtre des plus féroces combats. Préférant une fois encore la rapidité à la sécurité, les Soviétiques décident d’y dépêcher un peloton de T-34 du 10e Corps Blindé chargés de fantassins, afin de s’en emparer de vive force. La petite troupe y parvient – essentiellement grâce au soutien de l’aviation, qui réduit au silence les positions de la rive opposée tout en tenant la Luftwaffe à l’écart. Mais elle subit des pertes sensibles dans l’affaire et ne peut sécuriser totalement l’ouvrage, qui reste arrosé de tirs d’armes automatiques, venus notamment des multiples poches qui subsistent dans le centre-ville.
………
Tankiste (Evgeni Bessonov)
D’outre-tombe

« Depuis hier soir, notre peloton avait sans cesse donné du canon pour appuyer l’infanterie, réduisant les nids de mitrailleuses, effondrant des immeubles, écrasant des pièces d’artillerie sous nos chenilles. Ce n’était pas notre rôle, évidemment. Mais à l’évidence, l’état-major souhaitait emporter la ville de Polotsk au plus vite – et depuis Gomel, notre équipage savait bien qu’en cas de nécessité, c’était toujours les mêmes qu’on envoyait au charbon.
En résumé, la nuit avait été infâme – pire encore qu’en septembre précédent. Stalingradskiy avançait désormais au milieu des ruines et des fantassins, dans une atmosphère d’apocalypse rehaussée d’incendies, par-dessus une neige sale couleur cendre-boue-sang. Faute d’obus explosifs – tous expédiés en moins de quatre heures ! – Andrei en avait été réduit à charger un obus perforant pour faire taire une mitrailleuse qui arrosait nos vagues d’assaut depuis la gare centrale. Transperçant sans exploser les sacs de sable qui la protégeaient, le projectile traversa tout le hall pour aller finalement détruire un wagon de l’autre côté !
A quatre heures du matin, la gare était enfin sûre – ou peu s’en fallait. Le bataillon commençait à traverser les voies en direction du sud, vers la Daugava et son pont ferroviaire. De mon tourillon, avec sur ma gauche la cheminée qui servait de point d’observation pour nos artilleurs, j’observai au loin dans la nuit les traçantes courant sur les eaux. Spectacle étrangement poétique – et comme, pour nous, la bataille se calmait, même très temporairement, nous nous laissions aller à un relâchement bien compréhensible.
Nous n’aurions pas dû – dans un grincement sinistre, notre engin paraît renâcler et s’immobilise. Fiodor insiste – le craquement se fait plus fort. Je sors pour aller voir, tandis que notre chauffeur se jette en avant par sa trappe afin de me rejoindre. « Hé m…de ! Le train gauche a lâché ! » Un commandant vient vers nous et s’enquiert de ce qui nous arrête. Nous lui montrons la mécanique capricieuse qui vient de se décider de nous retarder…
« Réparez au plus vite ! Vous nous rattraperez ! » Pendant que Fiodor et Andrei commencent à travailler, j’observe une vingtaine de chars qui se rassemblent, chargés de fantassins qui montent sur leurs plages arrières ou s’accrochent à leurs tourelles. « En avant, pour le maréchal Staline, à la Daugava ! » Le groupe répond le poing levé et nos camarades disparaissent dans la nuit enflammée, nous laissant seul sur le bas-côté, à côté des blessés et des traînards.
J’entends un juron, puis un bruit de métal tordu. Une pince à la main, Fiodor parait chercher à extraire quelque chose de bien coincé derrière le galet moteur avant gauche… Finalement, un petit bout cède, et il tombe en arrière dans un grand cri de rage – Nikita lui arrache l’instrument des mains pour prendre la suite.
Notre chauffeur vient ensuite nous voir, les mains poisseuses et ensanglantés, un bout de tôle blanche très sale à la main. « C’est le fumier d’hier matin, Camarade capitaine ! Un bout de son blindage latéral s’est fiché dans notre roulement quand nous l’avons cogné, et il a peu à peu coincé les engrenages. » Effectivement, ça ressemble bien à du Schützen fasciste… Et ça risque d’être long à réparer – Nikita paraît d’ailleurs avoir déjà renoncé à forcer pour commencer plutôt à démonter, avec l’aide de Sasha.
Plus loin, la canonnade continue. Les explosions approchent du pont. « Comme à Gomel… Mais pas pour nous, cette fois… » murmure Fiodor. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)
………
Alors que la nuit tombe, le feu ravage toujours davantage la pauvre Polotsk, où toutes sortes d’unités allemandes se pressent pour passer sur la rive sud-ouest dans une confusion dantesque. Les Russes ont pris le pont ferroviaire, mais il reste le pont routier… Comme en 1812, les eaux de la Daugava sont couleur de sang.
Pendant ce temps, en amont de Polotsk, vers Ula, la 129. ID est toujours plus malmenée par le Groupement Oslikovski. Elle doit retraiter d’une douzaine de kilomètres vers les marais de Verkudy pour ne pas se voir complètement enveloppée puis réduite en charpie. Ce faisant, Praun n’obéit guère aux consignes de défense statique en vigueur… mais son chef de corps, Hans von Funck, couvert par Johannes Friessner (lui-même aiguillonné par le général Hening von Tresckow, son chef d’état-major), ne voit vraiment pas l’intérêt stratégique de laisser l’une des divisions de son XXIII. AK se faire ainsi tailler en pièces pour rien au milieu de nulle part. Surtout avec ce qui se passe à Polotsk… ou encore plus au sud, vers Talachyn, du côté de Richard Ruoff.
En effet, de ce côté, le LIII. ArmeeKorps de Friedrich Gollwitzer doit encore retraiter de 7 km vers Lepiel, face à la 63e Armée. Cet autre recul d’une formation de la 2. Armee s’effectue sans en informer la hiérarchie – de toute façon, les sombres bois proches de l’ancienne frontière lettone ne sont sans doute pas la priorité de Minsk en ce moment.
Ainsi, sans trop le faire savoir, mais selon une logique militaire implacable, l’armée de Friessner commence petit à petit à se replier vers l’ouest pour ne pas être détruite. Sa survie est évidemment à ce prix. Cependant, en agissant ainsi, elle s’écarte aussi peu à peu de l’axe offensif principal de Bagration Nord… et laisse donc l’Armée Rouge libre de déferler sur la seule 9. Armee.
Celle-ci souffre déjà mille morts. L’incapacité de la 5. Jäger-Division à tenir le choc face aux attaquants, combiné à la percée des blindés soviétiques au sud-est, a entraîné tout simplement l’isolement complet du V. ArmeeKorps, désormais presque complétement encerclé dans la région de Novaloukoml. Avec les fantassins de Kuzma Galitsky qui approchent de Tchachniki et les T-34 qui filent sur la route de Baryssaw, les deux divisions de Karl Allmendinger seront bientôt coincées entre les Soviétiques et les marais de Verkudy, sans aucune voie de repli. Pourtant, faute d’être autorisé à manœuvrer et de pouvoir dépêcher des renforts, Richard Ruoff ne peut toujours qu’ordonner à ses troupes de subir en formant des hérissons sur le flanc du rouleau compresseur rouge. La méthode de Weygand en juin 1940 – mais, comme à l’époque, le hérisson est bien trop petit et le rouleau compresseur beaucoup trop gros. Et chacun sait qui gagne, en pareil cas. Bref – au soir, la 2e Armée de Choc s’empare de Tchachniki, tandis que le 2e Corps Blindé de la Garde est déjà à Zamki. Ainsi, le piège s’est déjà refermé sur le V. AK, sans même que l’Armée Rouge ait véritablement cherché à l’armer.
Si les chars rouges sont déjà à Zamki, c’est aussi que la situation sur la route Talatchyn-Baryssaw s’est beaucoup… fluidifiée, après l’échec de la 18. PanzerGrenadier à Novaya Yablonka. En effet, celle-ci a été définitivement chassée vers les bois de Sokolovichi alors que, sur sa gauche, le VI. AK tente encore, désespérément, de s’accrocher à Zamki – mais il est finalement rejeté encore plus à l’ouest. Les unités de Jans Jordan, assaillies par la 1ère Armée de la Garde, sont bel et bien en train de se désintégrer. Elles ont cédé 8 km hier, 14 aujourd’hui – sous les morsures de la 2e Armée Aérienne, la 6. ID d’Alexander Conrady n’existe presque plus tandis que la 26. ID de Friedrich Wiese se replie quelque part dans les bois au sud de Kroupki, cherchant à échapper aux blindés de la 3e Armée de Chars de Pavel Rybalko (2e Corps Mécanisé, 18e Corps Blindé) qui déferlent sur sa gauche.
La Luftwaffe a pourtant fait de son mieux pour aider : la Luftflotte II du Generalleutnant Ernst Müller a dépêché des forces substantielles dans le secteur, à savoir la quasi-totalité du VIII. FliegerKorps (Oberst Torsten Christ) : II/JG.5 (Bf 109), V/KG.2 (Me 410 Schnellbomber) et III et IV/SG.1 sur Fw 190F et Ju 87G. Cependant, les avions à croix noires opèrent dans les conditions les plus défavorables : infériorité numérique, temps bouché et terrain boisé – tout cela ne permet pas un appui aérien efficace ! Les nouveaux Me 410 de l’Oberst Karl Kessel, mal couverts par des 109 requis de partout et qui doivent déjà lutter pour leur survie, souffrent beaucoup face aux Yak… Finalement, les attaques aériennes allemandes, loin du harcèlement constant demandé, se limitent le plus souvent à une simple passe à grande vitesse, avant de fuir vers l’ouest avec des Faucons aux trousses. Le tout au prix de 22 appareils !
Enfin, à l’aile sud de Bagration Nord, la 3e Armée de la Garde a achevé de repousser la 134. ID et le 244. StuG Abt vers Shepelevichi, où la 197. ID (Ehrenfried-Oskar Boege) leur apporte un renfort bienvenu et leur permet de souffler un instant. Le XX. AK peut espérer survivre… Cependant, Ivan Zakharkine s’en moque – son plan ne prévoit pas d’aller chasser le Fasciste dans les bois, mais bien de poursuivre à l’ouest vers Kroupi – tombant ainsi, depuis Staroe Poles’e, sur les arrières des survivants du VI. AK et de la 18. PzG…
………
Centre de Bagration – Pour la 4. Armee, la situation n’empire pas – ce qui, en soi, n’est déjà pas si mal. A Bialyničy, la 15e Armée continue de broyer le gros du VII. AK, désormais battu sur ses flancs par le Groupement Pliev et le 1er Corps de Cavalerie, depuis les bois d’Esimony et de Zapoĺje. Sous un déluge d’artillerie, la 258. ID (Eugen-Heinrich Bleyer) commence à perdre pied… Sur sa gauche, la 106. ID (Werner Frost) ne peut pas l’assister autant qu’espéré, harcelée qu’elle est par les cavaliers de Vladimir Kryukov. Quant à la 268. ID (Werner Richter), à sa droite, elle doit avant tout faire face à Pliev et tenter de tenir les rives du Drut, sur 20 km de long.
On le comprend, Enrst-Eberhard Hell s’inquiète… Son VII. AK paraît coincé et subit une attrition particulièrement dangereuse, sans que cette défense désespérée puisse apporter un gain stratégique et sans que nul n’ait vraiment les moyens de lui porter rapidement secours. Cependant, les instructions de Minsk restent les mêmes : tenir sur place sans esprit de recul. Faute de mieux, Hell obtient simplement de son supérieur von Tippelskirch le… rapprochement du 209. StuG Abt (Hauptmann Wilhelm Launhardt) de la ligne de front, en attendant de voir où ses StuG III seront le plus utiles. Les canons automoteurs quittent donc Vasilieŭščyna pour Zabolot’e, une dizaine de kilomètres plus à l’est.
Pendant ce temps, à Chachevichy, la 17. ID perd pied peu à peu face à la 29e Armée et doit reculer de 6 kilomètres vers Borki, dans un secteur très connu des vétérans de la division. Elle reçoit là un certain soutien de la 340. ID, qui peut détacher à son secours quelques éléments rendus disponibles par le raccourcissement du front de leur XIII. AK.
Alexander Gorbatov a désormais fermement pris pied sur la rive ouest de la Drut. Opérant en coordination avec les parachutistes de Viktor Zholudev et les nombreux Partisans de la région, il se propose désormais de séparer peu à peu le XIII. AK du reste de la 4. Armee en grignotant son flanc, pour mieux menacer ensuite le nord de Babrouïsk. Sans toutefois s’approcher trop de la 1. PanzerArmee, ainsi que du secteur de Kirawsk, de sinistre mémoire.
………
Bagration Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Dans la plaine devant Babrouïsk, la 1. PzA de Josef Harpe continue de faire face.
Au nord, à Dvorets, le XLI. PanzerKorps entre en collision frontale avec la 4e Armée de la Garde d’Ivan Muzychenko, qui espérait bien disperser ce qui reste du XXV. ArmeeKorps de Wilhelm Fahrmbacher avant de filer vers la Bérézina. Les panzers sont correctement soutenus par le XXXIX. AK d’Otto Schünemann, sur leur gauche, et la 4e Garde ne bénéficie pas d’une supériorité numérique très nette – du coup, elle cale littéralement ! Mais pas sans pertes pour les Allemands… et sûrement pas pour très longtemps.
C’est qu’au sud, la situation des défenseurs ne s’améliore vraiment pas. Certes, près du carrefour d’Ostrov, la 110. ID n’est plus menacée d’encerclement. Mais Eberhard von Kurowski fait maintenant face à une importante force blindée soviétique – la 1ère Armée de Chars, avec en tête le 1er Corps Blindé de la Garde (Trofim Tanachichine). Frappée comme une boule de billard par une quille géante, la 110. ID part en déroute vers le nord. On le comprend, devant pareil tableau, Harpe hésite… Doit-il persister dans un effort sans aucun doute aussi coûteux que futile pour rétablir une situation déjà visiblement très compromise ? Ou est-il temps de risquer un retrait derrière la Berezina, quitte, par la suite, à en subir les conséquences en personne ? Dans les deux cas, sa position est difficile…
Finalement, les nouvelles du XII. d’Edgar Röhricht – qui doit encore reculer de 10 km jusqu’à Postrash sous la poussée de la 3e Armée de Choc (les engins du Hauptmann Wiegels ne peuvent éternellement faire illusion…), ainsi que celles des combats toujours en cours entre la 183. ID (du LVII. AK) et la 54e Armée dans les faubourgs de Svetlahorsk, emportent sa décision. La 1. PanzerArmee fait machine arrière – plein ouest vers Babrouïsk ! Charge au XXXIX. AK d’Otto Schünemann de couvrir seul le flanc sud de la 4. Armee sur un axe Morchavičy-Kirawsk, en attendant des jours meilleurs. Evidemment, ce ne sera pas la plus confortable des positions pour l’intéressé – mais c’est seulement à ce prix, désormais, qu’Harpe entrevoit le moyen de prévenir la destruction à court terme de toute sa formation, sans trop désobéir à Ernst Busch…

Mesures d’urgence
QG du Heeresgruppe Mitte (Minsk), 12h00
– De son côté, Busch a de gros soucis à régler et ne peut certainement pas prétendre contrôler tout ce qui se passe dans son groupe d’armées. Véritablement pris à la gorge par cette offensive soviétique qui l’inquiète d’autant plus que le Führer en personne ne l’attendait pas – et donc lui non plus – le général voit avec effarement l’intégralité de son flanc gauche partir en lambeaux sous les assauts bolcheviques, sans que rien ni personne ne puisse les arrêter !
Profondément inquiet pour la survie à court terme de son groupe d’armées – ainsi que pour celle de sa personne – le général fait désormais feu de tout bois pour freiner la vague communiste. Tout ce qu’il y a de disponible entre Minsk et Talatchyn pour aider la 9. Armee à défendre la route de Baryssaw doit être lancé dans cette direction. Les slogans de propagande et autres formules creuses ne suffisant pas, tout y passe : permissionnaires, blessés légers, Hiwis jugés fiables (ce qui ne manque pas d’en étonner certains et d’en inquiéter d’autres – notamment les intéressés !)… Cet ensemble baroque et sans cohérence est alors aggloméré en une unique masse de bataillons de marche envoyés en hâte sur le front.
On sollicite aussi les unités de lutte anti-partisans – cependant, compte tenu du regain d’activité terroriste dans la région, celles-ci ne peuvent guère donner suite. On en est donc finalement réduit à différer certains départs pourtant prévus de longue date…

Condamnation
Gare de Zaslawye (au nord-ouest de Minsk)
– Le gros de la LVF est rassemblé afin d’accueillir un régiment allemand qui doit être déployé dans la région, avant de s’embarquer pour la France via Minsk. Cependant, vers midi, le Lt-colonel Lacroix apprend que la troupe supposée les relever n’arrivera pas aujourd’hui en raison de sabotages massifs de la ligne de chemin de fer.
Les hommes restent dans l’expectative une poignée d’heures avant de recevoir de nouvelles instructions : faire mouvement vers le pont de Baryssaw et se déployer en défense pour arrêter la progression d’une offensive soviétique déclenchée la veille et qui se développe à une vitesse « inhabituelle ». Etrangement, cela n’inquiète pas les légionnaires, au contraire : même les plus antirépublicains souhaitent avant tout casser du Rouge ! Ils ignorent que la LVF est un fétu jeté en travers d’un raz-de-marée et que beaucoup d’entre eux ne verront pas la fin du mois, sinon de la semaine…
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Juin 17, 2021 00:09    Sujet du message: Répondre en citant

19 janvier
Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– Le retour du soleil n’aide vraiment pas les forces allemandes du secteur, désormais violemment culbutées par les Soviétiques et contraintes à une retraite qui n’évite la déroute que par la grâce de leur résistance obstinée. Il faut bien obéir aux ordres du Führer ! De fait, jusque-là, les cieux avaient considérablement gêné l’action de l’aviation – mais l’amélioration (même provisoire) de la météo va changer cela.
A Polotsk, les derniers espoirs de la 2. Armee (elle n’en avait déjà plus beaucoup…) se dissipent tandis que la 20e Armée traverse en force la Dagauva, par le pont ferroviaire saisi la veille et par les ruines de l’ancien pont routier. Celui-ci a sauté, certes… mais entre les débris qui parsèment le cours du fleuve et les câbles que s’est hâté de tendre le génie, il n’est rien que l’infanterie ne puisse franchir – même au prix de quelques efforts. La 87. ID tenue à l’écart, le 245. StuG Abt réduit à une poignée d’engins (pas plus de 7 opérationnels, selon le Hauptmann Ludwig Knüpling !), la 102. ID d’Otto Hitzfeld craque. Ses hommes disparaissent dans les marais en direction d’Ushachy – avant que ceux qui n’auront pas rencontré de Partisans entretemps décident finalement de fuir vers Hlybokaïe.
Cette déroute – catastrophique, sans doute, mais pas honteuse pour un regard objectif (Hitzfeld a quand même tenu 48 heures dans des conditions très défavorables) a des conséquences évidentes pour Johannes Friessner : ce dernier constate en effet que c’est désormais tout son flanc droit (129. ID et LIII. AK) qui est menacé d’encerclement. Le chef de la 2. Armee – qui n’a cessé de ménager la chèvre et le chou en se rabattant vers l’ouest sans retraiter trop visiblement – a désormais face à lui un choix cornélien. Ordonner à ses troupes de tenir sur place – ce qui implique de façon certaine leur destruction à très court terme – ou bien engager un vaste mouvement de 80 kilomètres vers l’ouest et Hlybokaïe, en abandonnant Lepiel à l’ennemi et surtout en découvrant largement le flanc gauche de la 9. Armee.
En vérité, un tel repli serait simplement du bon sens. Cependant, cela serait aussi de l’insubordination – dont on a vu qu’elle pouvait coûter cher dans l’Allemagne nazie. Toutefois, face aux supplications de son chef d’état-major, Hening von Tresckow – qui aurait notamment lancé : « A chaque heure, nous assassinons par notre inaction un millier d’Allemands ! » – Friessner finit par ordonner une… contre-offensive vers l’ouest, laquelle se transformera évidemment, à n’en pas douter, en un redéploiement qui sera précisément le repli espéré. La 129. ID (Alfred Praun) quitte ainsi en hâte ses positions dans les marais pour rejoindre Ushachy, tandis que le LIII. AK (Friedrich Gollwitzer) va tenter de s’accrocher encore pour la nuit à Lepiel, afin de permettre au maximum de traînards d’évacuer. Puis, sous la pression de la 63e Armée ou du Groupement Oslikovski, ce sera la retraite dans les marais de la région de Domzheritcy, où il sera sans doute possible d’établir une ligne de défense… en attendant de voir.
De toute facon, les actions de la 2. Armee n’ont plus grande importance pour sa voisine… La 9. Armee, brutalement molestée par les assauts de Vassili Sokolovski, n’est absolument plus en mesure de tenir sa ligne, avec ou sans soutien. Le V. ArmeeKorps de Karl Allmendinger est désormais effectivement encerclé dans les marais de Novaloukoml, irrémédiablement coincé qu’il est entre la 2e Armée de Choc de Kuzma Galitsky et la queue du 2e Corps Blindé de la Garde d’Ivan Vovchenko. Les Soviétiques ne se donnent même pas la peine de réduire les deux divisions… Ils n’en ont pas le temps et puis, de toute façon, les Fascistes se rendront bien d’eux-mêmes ! A moins qu’ils ne se noient dans les marais, peut-être aidés par la main de courageux patriotes…
Sur la droite, vers Sokolovichi, ce qu’il reste du VI. AK et de la 18. PanzerGrenadier ne sont guère en meilleure posture. Ils sont confrontés au nord, sur la route de Baryssaw, aux engins de la 3e Armée de Chars – ceux-ci atteindront Lenok le soir (ils ne sont déjà plus qu’à 30 kilomètres de la Bérézina, en l’absence de toute opposition organisée !) et leur ferment déjà toute voie de retraite. Devant eux, venant de l’est et de la Drut, c’est la 1ère Armée de la Garde qui les assaillent – et Ivan Chistiakov est d’autant moins patient qu’il doit suivre les blindés pour sécuriser leurs flancs. Enfin, du sud, remontent les soldats de la 3e Armée de la Garde d’Ivan Zakharkine, laquelle ne se sent plus du tout menacé par les débris du XX. AK et du 244. StuG. Ceux-ci sont certes encore combattifs… mais ils sont aussi et surtout en pleine confusion, sous le choc d’une offensive qui a littéralement détruit leur armée de tutelle et malmène durement sa voisine ! On comprend donc que Rudolf von Roman ne se presse pas pour sortir des bois de Shepelevichi, malgré des tentatives locales aussi courageuses que vouées à l’échec.
En conclusion, pour les Landsers, les tankistes et les grenadiers de tout poil au service du Reich, il faut désormais avant tout survivre. Sans espoir de secours, sans soutien et sans aucune voie de sortie, Jans Jordan et ses hommes se proposent de tenir au moins la nuit. Histoire, peut-être, de juger sur pièces de la qualité du manuel antichar qu’on leur a distribué le mois dernier. Ce dernier, rédigé notamment avec l’aide avisée des Nationalsozialistischen Führungsstabes Offiziere, mentionne après tout explicitement : « l’expérience a montré que, contre des chars, un assaut mené par des individus suffisamment déterminés équipés d’armes de combat rapproché réussit systématiquement ou presque. » (1)
………
Centre de Bagration – Situation « normalement dégradée » dans cette zone, où la 4. Armee continue de tenir seule (ou presque) face au centre du dispositif soviétique, sans pouvoir compter sur le moindre appui de ses voisines – au contraire : ses deux flancs sont désormais gravement menacés. La pluie fine qui revient en fin d’après-midi limite toutefois un peu la pression soviétique…
Libre de manœuvrer (mais pas de se retirer, l’OKH a été formel !), le VII. AK tente ainsi de replier la 106. ID (Werner Frost) de son flanc gauche, afin de regrouper ses forces. Ceci bien sûr uniquement pour permettre au XX. AK, coupé du reste de la 9. Armee et dans l’impossibilité de rejoindre Baryssaw, de se redéployer lui-même afin de protéger le flanc gauche de la 4. Armee. Au fond, et tout opportunisme mis à part, il n’est rien de plus logique… et Rudolf von Roman peut sans aucun doute couvrir au nord la route de Berazino, en attendant de voir.
Mais pour l’instant, la pression soviétique sur Bialyničy ne faiblit pas, à peine contrariée par la pluie et le terrain… Enrst-Eberhard Hell doit continuer d’adapter son dispositif au mieux, sans pouvoir prendre l’initiative. Au soir, la 106. ID est toujours en train de se battre près d’Esimony pour maintenir la liaison avec le nord, face au 1er Corps de Cavalerie du général Vladimir Kryukov. Une formation dont les cavaliers et les chars légers s’enfoncent toujours plus loin vers l’ouest dans les marais, avec le soutien des nombreuses formations de résistance locales, qui fournissent guides et éclaireurs…
Au centre du VII. AK, Kurt von Tippelskirch a finalement dû accepter l’engagement du 209. StuG Abt (Hauptmann Wilhelm Launhardt) au bénéfice de la 258. ID (Eugen-Heinrich Bleyer), afin de soulager cette formation essorée par trois jours de combats ininterrompus face à la 15e Armée. De fait, le général Max Reuters reste fidèle à ses consignes (gagner du temps et occuper les Fascistes sans leur permettre de souffler) ainsi qu’à sa solide expérience (2).
Ce renfort – ainsi que la forêt, qui gêne toujours notablement les attaquants – permet finalement à la Heer de stopper les assaillants dans les bois vers Zabolot’ye. Au prix de pertes substantielles, et sans savoir de quoi l’avenir sera fait… Ce succès défensif n’a donc ni signification ni lendemain pour le VII. AK. D’autant plus qu’à droite, sa 268. ID a toujours plus de mal à tenir face au groupement Pliev, dont les pointes sont déjà aventurées à 10 km à l’ouest de la Drut !
Plus au sud, à droite de la 4. Armee, la 17. ID constate par contre une certaine accalmie : la 29e Armée ne pousse plus trop fortement. Elle a du terrain à occuper… et d’ailleurs, pourquoi aurait-elle besoin de s’acharner, avec tout ce qui se passe devant Babrouïsk ! Le XLIII. AK est donc presque libre de tenter de se rétablir selon une ligne Zelianitsa-Stajki-Padsioly, qui ondule sur les collines mais ne connait pas aucune percée pour le moment. Soit tout de même au moins 35 kilomètres de bois, grouillants de Partisans et de surcroît infiltrés par les parachutistes de Viktor Zholudev – lesquels continuent d’éroder peu à peu ses défenses.
Il n’empêche : Otto Sponheimer tient cependant encore assez bien sa ligne – sur un terrain sans grande valeur stratégique il est vrai. Et il prévoit même de lancer dès demain une contre-attaque avec son voisin Karl von Oven, du XLIII. AK (au centre de la 4. Armee). Mais qu’importe ces projets : tous deux ont du souci à se faire si les choses continuent d’évoluer au même rythme partout ailleurs !
………
Bagration Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – C’est une fois encore dans cette zone que l’Armée Rouge rencontre le plus de difficultés. Respectant encore moins les apparences que son collègue Johannes Friessner – lequel n’en a pourtant déjà plus vraiment cure – Josef Harpe désobéit franchement aux ordres d’Ernst Busch et repasse la Bérézina devant Babrouïsk, pour sauver son infanterie et plus généralement son armée !
Les multiples rappels à l’ordre de Minsk – lancés par un chef de groupe d’armées d’autant moins respecté qu’il est toujours plus abasourdi par ce qu’il subit – n’y ont rien fait. En réalité, Busch a perdu le contrôle de ses généraux : ceux-ci obéissent plus ou moins globalement aux instructions reçues, mais mènent à présent la bataille chacun de son côté. Sans défaitisme certes, mais surtout sans coordination. Cette faillite du commandement – liée à l’absence de crédibilité du chef comme des instructions qu’il donne – aura des conséquences dramatiques dans les jours à venir, qui viendront évidemment s’ajouter à celles directement dues à l’offensive soviétique.
Ainsi donc, la 1. PanzerArmee recule. En plus ou moins bon ordre, poursuivie par les vagues de T-34 et de frontovikis (sans parler des VVS de la 15e Armée Aérienne, qui s’en donnent à cœur joie sur la plaine !), mais elle recule néanmoins.
Le XII. AK d’Edgar Röhricht est le premier à atteindre la rive de la Bérézina, en face de Babrouïsk – il est vrai que ses formations n’avaient pas tant de chemin à faire, sous la pression de la 3e Armée de Choc… Courageusement, la 387. ID (Werner von Eichstätt) et le Korps Abteilung F (Friedrich Hossbach) – qui agglomère les restes de trois divisions anéanties à Gomel puis Jlobine – se déploient devant Citaŭka pour défendre le point de passage sur le fleuve. Ils sont aidés dans cette lourde tâche par les engins survivants du 904. StuG Abt.
Sur leur gauche, venant à leur rencontre, le XXV. AK (Wilhelm Fahrmbacher) et le XLI. PanzerKorps (Hellmuth Weidling) se retirent au plus vite. Plus à gauche encore, le XXXIX. ArmeeKorps (Otto Schünemann) se retire vers le nord afin de continuer à couvrir le flanc de la 4. Armee, tout en tâchant de s’écarter de l’ennemi.
Tout le monde n’arrivera pas à destination… Si les chars et les automoteurs du XLI. PzK s’en sortent plutôt bien, la 110. ID est finalement rattrapée en plaine par les engins du 1er Corps Blindé de la Garde (Trofim Tanachichine), qui la hache menu et laisse derrière elle de petites poches que l’infanterie ne manquera pas de réduire par la suite. Quant à la 52. ID de Rudolf Peschel, elle ne s’en tire que d’extrême justesse… et encore, en abandonnant la majorité de ses blessés et de ses équipements lourds (non motorisés donc intransportables !) dans les fossés de la route entre Jlobine et Babrouïsk.
Avec la 3e Choc et la 4e Garde sur ses talons – sans parler de la 1ère Armée de Chars, dont les engins pointent déjà à l’horizon ! – la 1. PzA traverse donc en hâte la Bérézina et se prépare à faire sauter les ponts. Informé directement de la situation par la Stavka, Staline s’enflamme et décide alors d’appeler directement Konstantin Rokossovski. Selon son humeur – toujours aussi directive en temps de victoire – le Vojd lui ordonne explicitement de passer en force avec les blindés de Mikhaïl Katukov, déjà engagés auparavant mais de façon bien trop timorée (selon lui du moins). Et peu importe les pertes, les Fascistes sont en déroute et l’enjeu est bien trop important !
Cependant, Rokossovski n’est absolument pas d’accord avec l’intuition du « génial maréchal Staline » ! En effet, il sort déjà d’une discussion des plus… nerveuses avec le maréchal Joukov. Avant d’aller voir le front de près, celui-ci lui a brutalement assené : « Camarade général, votre manière de commander ne correspond ni à la doctrine en vigueur, ni à l’efficacité requise par le Parti. Je vous informe que je considère votre engagement de la 1ère Armée de Chars comme prématuré, et de nature à compromettre la réussite de l’opération. Si nos blindés sont détruits, ils ne pourront pas être remplacés avant deux semaines – et c’est tout le plan de Bagration-Sud qui tomberait à l’eau. Considérez bien cela, pendant je vais sur place pour évaluer la situation. »
Rokossovski se retrouve ainsi à devoir batailler seul contre son chef suprême pour défendre une doctrine collégiale à laquelle il croit profondément, mais dont il s’était pourtant écarté récemment de sa propre initiative – ce qui lui avait valu un très rude rappel à l’ordre de la part de son supérieur immédiat. C’est peu de dire que l’entretien avec Staline est orageux – on pourrait même parler d’un accrochage très sérieux, qui aurait pu coûter très cher trois ans plus tôt à n’importe quel général soviétique, peu importe sa réputation ou son nombre d’étoiles. Mais malgré tout, le Polonais tient bon et réussit à imposer un retrait de la 1ère Armée de Chars, remise en réserve pour une exploitation ultérieure – et définitive cette fois. En raccrochant, racontent certains témoins, Staline s’exclame avec aigreur « Foutue tête de cochon polonaise ! » – mais il a bel et bien cédé.
La traversée de la Bérézina sera donc l’affaire des deux seules armées d’infanterie de Maksim Purkayev et Ivan Muzychenko, qui prendront Babrouïsk en pince depuis le nord et le sud, selon la méthode qui a réussi à Jlobine. Et cette fois-ci, les Fascistes ne s’échapperont pas… Pas davantage qu’au sud, où la 54e Armée vient d’emporter Svetlahorsk et menace désormais – à terme – de faire jonction avec le 3e Front Biélorusse, qui tient Mozyr. Mais pour l’instant, bien sûr, interdiction de reculer pour le LVII. ArmeeKorps (Friedrich Kirchner) comme pour le II. Luftwaffen-Feld-Korps (Alfred Schlemm), qui continuent d’assurer la garde d’un saillant inutile au milieu des marais.
………
Tankiste (Evgueni Bessonov)
Prise de relais…

« Dubitatif, j’interroge le lieutenant de faction alors que Stalingradskiy s’engage déjà sur la rampe du pont ferroviaire qui mène à la rive sud, pour poursuivre les Fascistes en déroute : « Est-ce qu’au moins on est certain que ce truc tiendra ? »
« Oh, ça tiendra, mon capitaine – même si vous êtes le premier depuis hier soir ! Les siffleurs (3) n’ont pas réussi à vraiment ébranler le tablier. »
« Nos chenilles en fer ne risquent pas de fragiliser le pont ? »
« C’est toujours mieux que les chenilles en caoutchouc des chars américains. Il paraît qu’elles glissent sur la glace (4) ! »

Bon… « Je sers l’Union Soviétique ! » Il me répond et salue tandis que nous nous engageons sur l’ouvrage, éclairés par le pâle soleil levant. Nous avons passé une bonne partie de la nuit à réparer avant de finalement réussir à dégager le bout de ferraille fasciste qui bloquait le galet de notre monture. Fiodor a encore l’air en forme : concentré, la langue collée à sa lèvre supérieure et le bonnet de tankiste sur la tête, il offre un spectacle irrésistible… dont je n’ai pas le temps de profiter, occupé que je suis à scruter l’horizon à la recherche d’un vautour fasciste.
Clac-clac-clac ! Notre train de roulement cogne sur les rails et nous mettons un long moment pour parcourir les 230 mètres qui nous mènent à l’autre rive. Nous ne nous faisons pas prier pour descendre la rampe sud, malgré les multiples carcasses autour de nous – signe d’une nuit pour le moins agitée.
Une fois de l’autre côté, je retrouve Mikhail, un collègue du peloton, qui prenait le petit-déjeuner à l’ombre de son engin avec le reste de son équipage. « C’est toi qui prends le commandement, Camarade capitaine. Le chef s’est couvert (5) ! » Et il désigne négligemment de la main une épave fumante encastrée dans un mur, d’où s’élève une pénible odeur de chair brûlée. Apparemment, il est mort héroïquement en écrasant avec son blindé un nid de mitrailleuse – nid dont on aperçoit encore les restes sous la carcasse de son T-34. Foutus Nazis ! »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Mesures d’urgence
Wolfsschanze (Rastenburg)
– Pendant que les combats se poursuivent en Biélorussie, l’OKH fait le point sur les renforts qu’on a réussi à trouver pour répondre aux ordres du Führer, aux suppliques d’Ernst Busch et (aussi) pour tenter d’arrêter la vague bolchevique.
De fait, le résultat est pour le moins décevant : pour le moment, et si l’on fait abstraction de six ultimes ID à l’entrainement en Prusse orientale, l’Ostheer n’a tout simplement rien sous la main d’immédiatement disponible pour aller assister le HG Mitte. Pour bien faire, il faudrait donc, soit abréger l’entrainement des divisions encore en formation, soit détacher une part significative des réserves du HG Nord – voire du HG NordUkraine ! – qui iraient ainsi en Biélorussie alors qu’on attend la “véritable” offensive soviétique ailleurs.
Or, pour l’heure, Hitler s’y refuse toujours – encouragé, il faut bien le dire, par son entourage immédiat et (surtout) par les requêtes paradoxales du général Busch, qui répète à qui veut l’entendre que, si la situation est grave, elle est encore maîtrisable « avec seulement quelques renforts »… Pour le Guide, il n’est donc pas question de céder l’initiative aux Rouges et d’envoyer ses blindés à l’aventure dans les marais sans autre projet que de colmater des brèches. Un raisonnement stratégique évidemment valide – quoique peut-être un peu luxueux, par les temps qui courent pour le Reich ?
L’OKH se contente donc d’une solution minimale en forme de pas grand-chose : on expédiera des renforts, mais non des formations constituées : des éléments de l’ErsatzHeer, qui iront compenser les pertes voire former des unités de marche. L’armée de seconde ligne – qui ne tiendrait de toute façon jamais le choc face à la vague rouge – dispose en effet de plusieurs formations en garnison sur le territoire du Gouvernement général de Pologne : notamment les 143., 152., 154., 174. et 192. Ersatz-divisionen. Celles-ci devront toutes détacher l’équivalent de deux bataillons au bénéfice de Minsk.
Ainsi, après deux jours de recherche, la montagne hitlérienne a accouché d’une souris. Et la Wehrmacht envoie face aux armées d’élite soviétiques dix bataillons (même pas deux divisions !) de réservistes et de cuisiniers, lancés en enfants perdus pour boucher les trous béants creusés dans les rangs des troupes tenant le front. En réalité, et même si personne ne l’avouera à Rastenburg, ce triste spectacle ne fait que refléter le fait que la pression combinée des Communistes et des Occidentaux commence à devenir véritablement insupportable. Et nous ne sommes qu’en janvier.


Notes
1- Aujourd’hui, le manuel d’infanterie de l’US Army indique plus simplement, à propos d’une telle tentative : « Don’t ».
2- En 1929 en Mandchourie, Reuters commandait une partie des forces qui écrasèrent les formations du Kuo-min-tang par une série d’attaques puissantes menées à grand renfort d’artillerie, pour défendre les intérêts économiques et ferroviaires de l’URSS contre un voisin encombrant.
3- Surnom des Stuka dans l’Armée Rouge.
4- Information largement diffusée par le commandement soviétique, qui avait fait essayer avec une relative impartialité les diverses productions occidentales, avant de communiquer sur leurs défauts. En revanche, la Stavka était restée discrète sur les avantages en termes d’optiques, de radios et… de confort des blindés en question. Ceux-ci ne furent jamais utilisés sur le front russe, les Soviétiques ayant assez d’engins blindés.
5- “Couvrir” : euphémisme des combattants soviétiques pour “enterrer” (en référence à la mince couche de terre dont on recouvrait les morts pour des sépultures hâtives).
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MessagePosté le: Jeu Juin 17, 2021 04:55    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le XLIII. AK est donc presque libre de tenter de se rétablir selon une ligne Zelianitsa-Stajki-Padsioly, qui ondule sur les collines mais ne connait pas aucune percée pour le moment.



Citation:
Considérez bien cela, pendant que je vais sur place pour évaluer la situation.

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