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Considérations sur la Serbie

 
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Finen



Inscrit le: 17 Oct 2006
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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 08:05    Sujet du message: Considérations sur la Serbie Répondre en citant

Etant entrain de lire "Comment fut déclarée la guerre de 1914" de Raymond Poincaré, je ne résiste pas à vous faire part de ce court extrait donnant le point de vue de Guillaume II (et de beaucoup) sur la Serbie.

Citation:
Dans une dépêche du prince Lichnowsky en date du 22 juillet, il trouve cette phrase de sir Ed. Grey : Il est souhaitable que l’Autriche tienne compte de la dignité nationale de la Serbie. — La dignité nationale de la Serbie, écrit Guillaume, cela n’existe pas. La question ne regarde pas Grey. C’est l’affaire de S. M. François-Joseph. Gigantesque impudence britannique.
Le 24, nouvelle dépêche de Lichnowsky. La note autrichienne vient d’être communiquée à l’Angleterre. Sir Ed. Grey a dit à l’ambassadeur d’Allemagne qu’elle dépassait tout ce qu’il avait vu jusqu’alors et qu’un État qui accepterait de pareilles exigences cesserait de compter au nombre des États indépendants. — Ce serait très désirable, note Guillaume II. Ce n’est pas un État au sens européen du mot. C’est une bande de brigands. Lichnowsky ajoute : Grey m’a dit qu’il serait prêt à intervenir pour faire prolonger le délai et pour rendre possible la recherche d’une solution. — Inutile, tranche Guillaume.


Dernière édition par Finen le Dim Juin 13, 2021 09:52; édité 1 fois
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 08:29    Sujet du message: Répondre en citant

Ceci est un cas inverse de cette maxime qui veut qu’on ne projette pas sur les événements historiques nos sensibilités modernes. Le Kaiser avait un siècle d’avance sur ce point. Aujourd’hui, on considérerait comme parfaitement fondée la prétention d’un état, puissance régionale de surcroit, a intervenir, militairement si nécessaire, pour sécuriser sa frontière avec un pays voisin dont l’état et le gouvernement sont si faibles ou si compromis qu’ils sont incapables de juguler l’action de groupes terroristes qui opèrent sur son territoire depuis celui de cet état failli. C’est ce que fait quotidiennement Israel, ce que les Nations Unies ont fait en Afghanistan, en Irak, etc.

Dans le contexte de 1914, il aurait cependant été possible de monter une campagne de sympathie en faveur de l’Autriche-Hongrie, victime du terrorisme serbe, et obtenir une sorte de mandat pour la resolution du problème avéré que posait l’instabilité du pouvoir serbe. On avait évoqué l’avance des troupes autrichiennes et la "prise de gage" que représenterait l’occupation pacifique de Belgrade, que les chancelleries européens auraient peut-être accepté, et fait avaler aux Serbes. C’est le genre de montage que les diplomates européens étaient parfaitement rompus a échafauder. Mais il leur aurait fallu du temps, ce qui leur a été dénié, pour la simple raison qu’a Vienne comme a Berlin, ou ne voulait pas régler le problème serbe, on voulait déclencher une guerre européenne limitée, ce pour quoi la crise de Sarajevo apparaissait comme un excellent prétexte qu’il ne fallait pas laisser passer. Donc, aucun effort n’a été consacré a la moindre tentative de mobiliser une conference européenne comme celle que le prince Lichnowsky essayait de “vendre" a Guillaume II.
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Konrad Adenauer
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 08:45    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
C’est le genre de montage que les diplomates européens étaient parfaitement rompus a échafauder. Mais il leur aurait fallu du temps, ce qui leur a été dénié, pour la simple raison qu’a Vienne comme a Berlin, ou ne voulait pas régler le problème serbe, on voulait déclencher une guerre européenne limitée, ce pour quoi la crise de Sarajevo apparaissait comme un excellent prétexte qu’il ne fallait pas laisser passer.

Une puissance qui se saisit d'une crise comme prétexte pour déclencher une guerre, et sabote cyniquement toutes les tentatives de régler le problème par la voie diplomatique, est d'ailleurs un phénomène dont nous restons coutumiers au XXIème siècle.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 09:28    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne vois pas ce qu'il y a de sympathique ou de moderne de la part de l'Allemagne à s'appuyer sur un événement régional pour déclencher une conflagration mondiale dans des buts ouvertement hégémonique. En l'espèce elle n'a pas un siècle d'avance, seulement 89 ans.
La politique de Guillaume II est stupidement impérialiste et même pas fine en plus - elle porte effectivement une part écrasante de réalité dans le déclenchement du conflit.
Quand à son efficacité... il n'est qu'à voir où se trouvent les empires centraux aujourd'hui !
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 09:29    Sujet du message: Répondre en citant

Le prince Lichnowsky a laissé un pamphlet qui établit de manière très credible l’écrasante responsabilité allemande, qui se superpose et valide celle, très lourde également, qui pèse sur le gouvernement austro-hongrois. A l’evidence, l’étincelle est a Vienne, ou a peu près tout le monde, pour une variété de raisons, voulait écraser la Serbie. Mais l’Autriche-Hongrie ne pouvait agir seule, il lui fallait l’aval de Berlin pour empêcher la Russie d’intervenir en faveur des Serbes.

A Berlin, on aurait pu temporiser, conseiller la raison, sans pour autant renier l’alliance avec l’Autriche-Hongrie. Mais tant le Kaiser que le gouvernement ont été brillamment manœuvrés par les diplomates autrichiens, l’ambassadeur Szögyény-Marich (en long: Ladislaus Graf von Szögyény-Marich von Magyar-Szögyen und Szolgaegyháza) auprès du Kaiser a Potsdam, et le chef de cabinet von Hoyos (Ludwig Alexander Georg Graf von Hoyos, Freiherr zu Stichsenstein) auprès du sous-secrétaire d’état Zimmerman. Les deux ont apparemment très facilement obtenu le soutien plein et entier de l’Allemagne pour exercer une pression maximale sur la Serbie. Nanti de ce “cheque en blanc”, le gouvernement de Vienne s’est mis au travail sur son projet d’ultimatum a la Serbie, sans encore savoir très bien si on souhaitait l’écrire pour qu’il soit accepté ou repoussé.

Bien sur, en ce 4 juillet 1914, il n’était pas encore question de guerre européenne généralisée, ni meme de guerre, seulement d’humilier la Serbie et la rendre impotente afin d’éliminer tout risque qu’elle puisse encore menacer la paix de l’Europe. Mais Lichnowsky a raison de souligner qu’on ne pouvait pas ignorer a Berlin le risque qu’on prenait, et au minimum on sous-estimait la capacité du gouvernement allemand a contrôler la crise et a faire lâcher prise a Vienne si nécessaire le moment venu. Par consequent, il semble parfaitement plausible qu’on voyait la situation a Berlin comme un Win-Win: soit on soutenait l’Autriche, le seul allié fiable qu’avait pu produire la detestable diplomatie allemande, qui triompherait de la méchante petite Serbie et en sortirait replâtrée pour un moment, soit la situation évoluerait vers un affrontement avec la Russie, et donc une guerre preventive avec la France, qui était ce que le haut-commandement et les milieux gouvernementaux allemands souhaitaient ou en tout cas considéraient comme nécessaire et inevitable a terme.

Le dysfonctionnement de la gouvernance dans l’Allemagne impériale était majeur, entre un Kaiser aux prerogatives étendues mais vagues, et un gouvernement en principe au pouvoir en responsable devant le parlement, amis également avec une large marge d’appreciation. Pour ce qui est de la crise de 1914 cependant, il ne semble pas que ces lignes de faille, potentiellement désastreuses, aient joué un role. Tan tel Kaiser que le gouvernement et le haut-état-major étaient, pour une fois, tout a fait sur la meme longueur d’ondes. Tout comme c’était le cas a Vienne d’ailleurs: l’empereur Franz-Josef, le ministres des Affaires Étrangères Berchtold, le premier ministre autrichien Stürgkh, et le chef d’état-major general Conrad étaient tous alignés (situation très exceptionnelle) en faveur d’un guerre preventive contre la Serbie. Seul le premier ministre hongrois Tisza avait émis des reserves, essentiellement que cela impliquerait l’intervention de la Russie et donc une guerre européenne généralisée. Le retour Berlin de Hoyos avec le cheque en blanc allemand obtint que Tisza retire son opposition.

A partir de ce moment (le 7 juillet), la marche a la guerre était enclenchée. Vienne voulait sa guerre, et l’Allemagne était d’accord pour en assumer les consequences. Il aurait encore pu intervenir quelques évènements pour l’interrompre, notamment de la part du Tsar (qui a son credit a tout tenté pour empêcher la guerre) ou du Kaiser Guillaume (qui lui n’a rien fait de substantiel). Les Serbes ont meme, contre toute attente, accepté presque tous les points de l’ultimatum autrichien, ce qui a amené le Kaiser a dire que toute raison pour la guerre avait disparu. Au meme moment, l’artillerie autrichienne ouvrait le feu sur Belgrade...
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Finen



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 10:11    Sujet du message: Répondre en citant

Une chose qui n'a jamais été formellement écrite mais qui transparait dans l'étude de la Prusse puis du Reich est que Guillaume II rêvait surement de vassaliser l'Autriche à la suite d'une guerre européenne qui aurai à la foi ruinée la crédibilité (l'Autriche ayant initié la guerre) et les finances de la monarchie duale tout en ayant été (nécessairement dans l'esprit du Kaiser) une victoire pour le peuple allemand qui se verrai enfin réuni sous une seule couronne. (Et la bonne du point de vue prussien)
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 11:07    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Une chose qui n'a jamais été formellement écrite mais qui transparait dans l'étude de la Prusse puis du Reich est que Guillaume II rêvait surement de vassaliser l'Autriche à la suite d'une guerre européenne qui aurai à la foi ruinée la crédibilité (l'Autriche ayant initié la guerre) et les finances de la monarchie duale tout en ayant été (nécessairement dans l'esprit du Kaiser) une victoire pour le peuple allemand qui se verrai enfin réuni sous une seule couronne. (Et la bonne du point de vue prussien)


Tres certainement. Le Kaiser n’en faisait pas mystère. Il avait longuement expliqué sa vision des choses lors d’un diner a Berlin en l’honneur de Leopold II, roi des Belges. Vous savez, celui du Congo, les mains coupées etc.? L2 ne faisait pas que dans le martyre des populations africaines, il lui arrivait aussi d’assumer son role de chef d’état. Lors de ce fameux diner, il avait enduré une tirade de Guillaume II, dont il avait aussitôt transcrit l’essentiel dans une communication a son ministre des affaires étrangères. Il en ressortait que G2 voyait la deliquescence des Habsbourg avec une certaine commisération, que Franz-Ferdinand était bien gentil, mais qu’il ne parviendrait jamais a redresser la boutique, et qu’une partition de l’Autriche-Hongrie était inevitable, et en fait programmée puisque les accords fondateurs de la Double Monarchie (l’Ausgleich) devaient être renégociés tous les dix ans.

La renégociation de 1907 était celle qui avait motivé la tirade wilhelmienne lors de ce diner, car on était déjà passé très près d’une rupture entre Vienne et Budapest, en plus d'une brouille profonde sur la langue de commandement dans l’armée (le hongrois avait été approuvé pour la Honved) et sur le contrôle de ladite Honved (la-dessus, Franz-Josef avait tenu bon et menacé d’introduire le suffrage universel en Hongrie, ce qui avait calmé les Magnats). Mais il semblait clair, au moins du point de vue de G2, que l’échéance suivante, en 1917, verrait la rupture inevitable, a la suite de laquelle il serait opportun de réunir la partie autrichienne a l’Allemagne, “libre a Franz Ferdinand de continuer une existence insignifiante comme roi de Hongrie”, dixit G2.

Dans les faits, la guerre empêcha la renégociation des accords en 1917, et l’Autriche-Hongrie disparut un an plus tard. Mais c’est vrai que la renégociation semblait avoir du plomb dans l’aile. Elle aurait probablement été englobée dan une autre negotiation visant a transformer la Monarchie en une structure a trois, en regroupant les Slaves en face des Allemands et des Magyars. Mais ca, c’était le serpent de mer classique, sur lequel butaient toutes les tentatives de reforme depuis un siècle au moins. G2 n’avait peut-être pas tellement tort dans sa manière de voir les choses. EN tout cas, l'Anschluss de 1938 realise par Hitler était certainement dans les cartons a Berlin depuis longtemps.
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GUY2LUZ



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 13:57    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Etant entrain de lire "Comment fut déclarée la guerre de 1914" de Raymond Poincaré, je ne résiste pas à vous faire part de ce court extrait donnant le point de vue de Guillaume II (et de beaucoup) sur la Serbie.

Citation:
Dans une dépêche du prince Lichnowsky en date du 22 juillet, il trouve cette phrase de sir Ed. Grey : Il est souhaitable que l’Autriche tienne compte de la dignité nationale de la Serbie. — La dignité nationale de la Serbie, écrit Guillaume, cela n’existe pas. La question ne regarde pas Grey. C’est l’affaire de S. M. François-Joseph. Gigantesque impudence britannique.
Le 24, nouvelle dépêche de Lichnowsky. La note autrichienne vient d’être communiquée à l’Angleterre. Sir Ed. Grey a dit à l’ambassadeur d’Allemagne qu’elle dépassait tout ce qu’il avait vu jusqu’alors et qu’un État qui accepterait de pareilles exigences cesserait de compter au nombre des États indépendants. — Ce serait très désirable, note Guillaume II. Ce n’est pas un État au sens européen du mot. C’est une bande de brigands. Lichnowsky ajoute : Grey m’a dit qu’il serait prêt à intervenir pour faire prolonger le délai et pour rendre possible la recherche d’une solution. — Inutile, tranche Guillaume.


Je suis pour ma part en pleine lecture de :


Ce que j'en retiens :
La seule responsabilité de l'Allemagne ne transparait pas vraiment comme déclencheur de la guerre en 14. A contrario, elle a joué avec le feu et s'est laissée embarquer par l'Autriche-Hongrie. Cette dernière jouait son va tout face à un pan slavisme/explosion qui la menaçait à terme.
L'Allemagne avait conscience de son encerclement et savait qu'à la vitesse du développement du chemin de fer Russe qu'en 1916 la Russie serait capable de mobiliser très rapidement sur les frontières du Reich sans laisser le temps au plan de Schliefen de battre la France en 42 jours (de mémoire).


La France, au travers de son président R.Poincaré (qui savait le gouvernement Serbe au courant de la préparation de l'attentat de Sarajevo) a donné à la Russie le gage de son soutien sans réserve face à l'Autriche-Hongrie bien au delà de l'alliance défensive de l'Entente. Poincaré savait ainsi qu'en cas de mobilisation Russe l'Allemagne mobiliserait à son tour. La France en ferait alors autant pour des raisons d'"honneur" en respect de ses engagements. L'important était de ne pas mobiliser le premier pour avoir le soutient de l'Angleterre et la bienveillance des neutres, voire de les entrainer dans l'Entente. Et Poincaré a réussi à faire tomber l'Allemagne dans son piège. L'ambition de la France de l'époque était de récupérer l'Alsace et la Lorraine, mais pour cela il fallait que l'agression soit le faite de l'Allemagne.

Le livre fait apparaitre encore d'autre mécanisme en Russie et en Angleterre qui ont contribués à ce que la guerre soit déclenchée et la paix non sauvé une nouvelle fois comme en 1905 et 1913 par l'action de la diplomatie. On aurait pu parler d'une "guerre froide" entre l'Entente et la Triplice jusqu'à ce que le jeu des Alliances provoquent le conflit Européen, là où l'Allemagne se serait contenté d'un conflit local sous l'arbitrage des grandes puissances.

Les tentatives diplomatiques Allemandes des dernière années pour casser son encerclement ont échouées (Proposition d'alliance continentale Russie-Allemagne-France en échange de plus d'autonomie pour l'Alsace Lorraine repoussée par la France puis Négociation avec l'Angleterre sur la taille de leur flotte respective pour la détacher de l'Entente). Les négociations avec l'Angleterre ont cependant ouvert un canal entre Londre et Berlin qui a permis jusqu'à la mobilisation Russe que ces deux pays négocient pour essayer de trouver un accord entre Autriche-Hongrie et Russie mais sans résultat.

J'en retiens que trop de personnes voulaient la guerre et que, trop faible, le "Kaizer" et le "Tsar" se sont laissés emporter par leur alliés respectifs et leur propre commandement militaire dans la guerre. Mais si ce n'est pas lors de cette crise, la guerre aurait éclaté tôt ou tard.

Uchronie
A moins qu'en 1917/1918 une grande conférence Européenne traite d'un rééquilibrage Européen à l'occasion de l'implosion de l'Autriche Hongrie :
- Indépendance de la Hongrie conservant la Slovaquie et le Banat.
- Création d'un Royaume des Slaves du Sud avec débouché sur l'Adriatique au profit de la Serbie (Monténégro, Bosnie et Croatie voire Albanie)
- En contrepartie du rattachement de l'Autriche, Slovénie et de la Bohème à l'Allemagne; La France récupère pour le prix de son accord l'Alsace et la Lorraine et l'Italie le Trentin et/ou l'Istrie (avec le soutien secret de l'Entente).
- Ajoutez y une négociation Berlin/Londre sur les quotas de leur flotte respective.
- Reste la Galicie et la Transylvanie respectivement à la Russie et à la Roumanie.

Mais il n'est pas sur que cela suffise à satisfaire la Russie qui souhaite mettre la main sur les détroits Turques. La prochaine crise pourrait venir d'une insurrection en Pologne ou une agression Russe de la Turquie pour les détroits prétextant la protection des Arméniens et Grecques Orthodoxe vivant en Turquie. Nous aurions potentiellement une alliance France-Allemagne-Italie-Hongrie-Turquie face à une Alliance Russie-Royaume-Uni-pays orthodoxes des Balkans (Roumanie, Yougoslavie et Grèce, Bulgarie).
> Litige Hongrie/Roumanie en Transylvanie.
> Litige Hongrie/Yougoslavie en Croatie Catholique.
> Litige Yougoslavie/Italie (Istrie),
> Litige Yougoslavie/Allemagne (Slovénie)
> Litige Grèce/Italie sur les Iles Dodécanèse.
> Litige Grèce/Turquie sur Izmir.
> Litige Bulgarie/Turquie sur la partie Européenne.
> Angleterre opposée à toute puissance continentale Franco-Allemande-Italie dont les flottes menacent sa suprématie sur les mers.
> Litige Angleterre/Turquie sur les champs pétroliers Arabes.
> Litige Russe/Allemagne sur les Slaves de Bohème.
> Litige Russe/Hongrie sur les Slaves de Slovaquie.

J'arrête là.
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Finen



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 14:51    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que si le Tsar c'est laisser entrainer dans la guerre ce n'est pas par faiblesse morale mais du fait que si il se laissait marcher dessus par les autrichiens, ils perdrait au moins le trône sinon la vie (il n'y a rien gagné au final mais ça, il ne l'avait pas vu venir)

Pour ce qui est du Kaiser, lui voulait la guerre mais sans en imaginer l'ampleur i les conséquences possibles.
Il croyait à une redite de 1870 ou de 1866, le tout sans intervention britannique puisqu'il ne voulait que rassembler les allemands sous sa couronne...
Comme beaucoup, il n'a pas compris le changement de nature de la guerre et n'a donc pas compris que la supériorité numérique ne faisait pas tout. Il n'a pas non plus compris que le Reich ne pouvait tout simplement pas soutenir une guerre longue.
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GUY2LUZ



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MessagePosté le: Dim Juin 13, 2021 20:01    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Je pense que si le Tsar c'est laisser entrainer dans la guerre ce n'est pas par faiblesse morale mais du fait que si il se laissait marcher dessus par les autrichiens, ils perdrait au moins le trône sinon la vie (il n'y a rien gagné au final mais ça, il ne l'avait pas vu venir)

Pour ce qui est du Kaiser, lui voulait la guerre mais sans en imaginer l'ampleur i les conséquences possibles.
Il croyait à une redite de 1870 ou de 1866, le tout sans intervention britannique puisqu'il ne voulait que rassembler les allemands sous sa couronne...
Comme beaucoup, il n'a pas compris le changement de nature de la guerre et n'a donc pas compris que la supériorité numérique ne faisait pas tout. Il n'a pas non plus compris que le Reich ne pouvait tout simplement pas soutenir une guerre longue.


La faiblesse était de n'avoir pas continué à jouer le jeu de la Paix et de la diplomatie "comme" lors des crises précédentes. L'essentiel était de ne pas perdre la face. L'Autriche Hongrie pouvait obtenir une réparation grâce à l'indignation internationale engendrée par l'assassinat de son héritier. Et la Russie se paraitre du rôle de protecteur des Slaves.
Je pense que cela était possible, la Serbie ayant accepté la quasi totalité de l'ultimatum Autrichien et avec l'entremise de l'Angleterre pour arriver à un accord.
Les Puissances Européenne pouvaient bien attendre la désagrégation de l'empire d'Autriche-Hongrie et de l'empire Ottoman si chacun était certain d'avoir sa part.
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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2021 02:15    Sujet du message: Répondre en citant

Tout d'abord, pour le fait qu'un état, interviennent dans les affaires d'un autre état ne date pas du XIXème siècle, ne faite pas du Kaiser un génie ayant un siècle d'avance.

Cela se faisait déjà au XIII ème siècle, surement même avant, on peux supposer que Rome, Athènes, Sparte et Carthage ont du le pratiquer.

GUY2LUZ a écrit:
Uchronie
A moins qu'en 1917/1918 une grande conférence Européenne traite d'un rééquilibrage Européen à l'occasion de l'implosion de l'Autriche Hongrie :
- Indépendance de la Hongrie conservant la Slovaquie et le Banat.
- Création d'un Royaume des Slaves du Sud avec débouché sur l'Adriatique au profit de la Serbie (Monténégro, Bosnie et Croatie voire Albanie)
- En contrepartie du rattachement de l'Autriche, Slovénie et de la Bohème à l'Allemagne; La France récupère pour le prix de son accord l'Alsace et la Lorraine et l'Italie le Trentin et/ou l'Istrie (avec le soutien secret de l'Entente).
- Ajoutez y une négociation Berlin/Londre sur les quotas de leur flotte respective.
- Reste la Galicie et la Transylvanie respectivement à la Russie et à la Roumanie.


Dans un contexte ou il n'y a pas eu de WWI ?? mais même un tel traité aurait peu de chance d'aboutir, les allemands perdent un puissant alliée contre un quasi total encerclement.
Pour la France, même si les nouveaux pays seront plus ennemis et que amis de l'Allemagne, cela fait du Reich un pays beaucoup trop puissant militairement.
Même chose pour le RU, l'équilibre européen aurait disparus avec une Allemagne au centre de l'Europe, grande puissance économique, militaire, navale.

Finen a écrit:
Pour ce qui est du Kaiser, lui voulait la guerre mais sans en imaginer l'ampleur i les conséquences possibles.
Il croyait à une redite de 1870 ou de 1866, le tout sans intervention britannique puisqu'il ne voulait que rassembler les allemands sous sa couronne...
Comme beaucoup, il n'a pas compris le changement de nature de la guerre et n'a donc pas compris que la supériorité numérique ne faisait pas tout. Il n'a pas non plus compris que le Reich ne pouvait tout simplement pas soutenir une guerre longue.


Compliquer de répondre, d'un coté, la situation n'est pas du tout la même, en 1866, on est plus proche d'une guerre civile qu'une guerre entre état, et en 1870, il y a une excellente manipulation et je pense que même les généraux allemands ne s'attendaient pas à une tel victoire.
Et dans les deux cas, un point commun, la France, première puissance continental se retrouve isolé, ne pouvant que réagir et non agir.

Or en 1914, la France n'est pas isolé, ni manipulé, au contraire, elle fait tout l'inverse, elle réussit a tendre un piège à l'Allemagne, ou plutôt, l'Allemagne se met la corde autour du cou en menaçant russe puis français d'une guerre et enfin en envahissant la Belgique.

L'Allemagne n'est pas la seule responsable de la WWI, tout les participants le sont mais elle a la plus grande part de responsabilité car c'est quasi elle qui avait les cartes en mains pour l'empêcher et elle n'a rien fait pour.
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