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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 17 Oct 2006 Messages: 11218 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Mar 23, 2020 11:39 Sujet du message: Encore un ajout très utile - Automoteurs allemands |
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Cet ajout est de Ciders, avec divers conseils et observations amicales de Le Poireau et de Loïc (et de moi).
Il va figurer à la fin de l'Annexe C Z3 sur la Panzerwaffe.
Les canons automoteurs allemands, ou l’art d’accommoder les restes
La priorité accordée au développement et à la fabrication des chars et des chasseurs de chars devait se faire au détriment des autres matériels autopropulsés que la Wehrmacht aurait pu espérer voir entrer massivement en service. Ce fut le cas des canons automoteurs, véritables parents pauvres de la guerre mécanisée à l’allemande.
Il est étonnant de noter que l’Allemagne était bien moins dotée en pièces d’artillerie autopropulsée que la plupart des belligérants de la Deuxième Guerre Mondiale. Misant sur le binôme chars/avions pour rompre les lignes adverses dans le cadre de la Blitzkrieg, Hitler et ses généraux n’avaient pas investi dans ce segment qu’exploiteraient en revanche massivement Soviétiques, Américains ou encore Français. Dès 1939, l’invasion de la Pologne avait mis ce manque en lumière. Dépendant largement de la traction hippomobile, l’artillerie de campagne avait suivi avec peine la progression des unités de pointe et l’aviation ne pouvait être présente partout au bon moment. L’infanterie pouvait donc se retrouver coincée par une résistance locale sans pouvoir s’en défaire faute d’appui.
– Manquant de capacités de production et d’expérience dans ce domaine, les Allemands se tournèrent vers une solution d’urgence, à savoir convertir de vieux Panzer I Ausf. B obsolètes en remplaçant leur tourelle par une casemate et en y plaçant un obusier de campagne siG33 de 150 mm. Lent et lourd, mal protégé et très peu doté en obus, le 15 cm sIG 33 L/12 auf PzKpfw I Sturmpanzer I Bison était loin d’être techniquement parfait, mais il remplissait correctement son rôle. La quarantaine de caisses ainsi modifiées devait être engagées en France, puis dans les Balkans et – pour celles qui restaient – au début de Barbarossa.
– Le Sturmpanzer I fut vite suivi par le 15 cm sIG 33 L/12 auf PzKpfw II Sturmpanzer II Bison, fabriqué sur une base de Panzer II tout en conservant le même armement. Cependant, il n’était toujours pas suffisant, ni quantitativement ni qualitativement. Et en mai 1942, le déclenchement de l’offensive contre l’Union Soviétique n’arrangea rien. Face à un immense théâtre d’opération et à la dilution des moyens aériens et blindés, la demande d’une artillerie mobile augmenta fortement et la petite centaine d’engins disponible ne purent y répondre.
Coincées entre la nécessité de produire toujours plus de chars et d’équipements lourds, les usines du Reich n’avaient que peu de possibilités de fabriquer ce que demandait la Ostheer (mais aussi, à un degré moindre, les forces déployées dans les Balkans et en Italie). Deux facteurs sauvèrent toutefois les Allemands d’une carence dramatique. D’une part, le rôle précurseur de certains ingénieurs et militaires qui s’étaient empressés d’étudier les matériels adverses et, pour quelques-uns, de travailler dessus. C’était le cas de l’inventif Alfred Becker, qui fut bientôt chargé de convertir des dizaines de véhicules alliés capturés en France pour les besoins de la Wehrmacht [Sur tous les fronts eurent lieu diverses conversions de véhicules dépassés ou de prise, rappelant les improvisations utilisées par les Français en juillet 1940. Cette pratique se répandit à tous les échelons, des ateliers régimentaires jusqu’aux plus grands sites industriels.]. D’autre part, la montée en gamme progressive de la Panzerwaffe, dont les chars les plus anciens et les plus légers se voyaient déclassés par l’entrée en service des Panzer IV, V puis VI. Envoyer à la ferraille de précieux matériels encore utilisables était inacceptable et leur conversion donnait la possibilité de réutiliser des engins éprouvés.
Toujours attiré par les projets d’armements, fussent-ils non conventionnels, Hitler finit par valider la conception de canons automoteurs, tranchant au passage un bref mais vif débat entre partisans d’une intégration de ces véhicules à l’artillerie, à l’infanterie ou à l’arme blindée. Ce fut cette dernière qui obtint gain de cause, ce qui se traduisit par une modification de la table de dotation des divisions blindées [A l’automne 1943, l’Artillerie-Regiment des divisions blindées devint officiellement un Panzer-Artillerie-Regiment.]. Albert Speer se montra lui aussi favorable à ces nouvelles armes, moins coûteuses et plus faciles à produire que des chars. Parmi la foule de projets sortis de l’esprit fertile des industriels, quatre parvinrent effectivement en nombre sur le front.
– Le GW II für 10,5 cm Wespe était le plus petit. Pesant à peine onze tonnes, il associait un châssis de Panzer II à une casemate légèrement blindée incorporant un obusier FH 18 de 105 mm. Apprécié par ses équipages et par la troupe, il fut produit en série à partir de septembre 1942 dans l’usine FAMO de Varsovie. Il était prévu d’en attribuer deux batteries de six pièces (soit douze véhicules au total) à chaque Panzer-Artillerie-Regiment (un par division blindée). Sa production fut d’environ 500 exemplaires
– Le Hummel était très proche du chasseur de chars Nashorn, dont il reprenait l’essentiel des composants. Conçu à partir d’éléments mécaniques du Panzer III et du Panzer IV, il était nettement plus grand et lourd (vingt-quatre tonnes) que le Wespe, tout en étant mieux protégé (blindage frontal de 50 mm). Son armement principal, lui aussi installé dans une structure blindée ouverte en haut, était un canon de campagne s.FH 18 de 150 mm. Il fut assemblé à la Deutschen Eisenwerke de Duisbourg à partir de février 1943 et jusqu’à la fin de la guerre, à hauteur de 350 exemplaires. Il était planifié qu’il complète les Wespe à hauteur d’une batterie de six pièces par division, mais à la fin de la guerre, cet objectif n’était pas atteint.
– Le Grille était une réalisation des usines BMM de Prague. Associant le châssis du Pz-38(t) à un obusier sIG 33/1 de 150 mm (variante allégée par rapport au tube standard), il était destiné à assurer des missions d’appui au sein de compagnies spécialisées dans les divisions de Panzergrenadiers (six engins par compagnie). Deux versions furent fabriquées : l’Ausf. H (190 exemplaires) en 1943 et l’Ausf. K (70 exemplaires) au début de 1944. Le second se distinguait par un moteur placé au centre et une superstructure décalée vers l’arrière.
– A l’automne 1942, la conversion d’une douzaine de caisses de StuG III endommagées ou défectueuses permit d’obtenir le Sturm-Infanteriegeschütz 33B, armé d’un obusier de 150 mm. L’efficacité de l’engin poussa Hitler à réclamer la production d’un automoteur mieux armé et blindé pour le combat urbain et l’appui-feu rapproché.
– Ce fut le Sturmpanzer IV Brummbär, montage d’un obusier de 150 mm sur châssis de Panzer IV. Les 40 premiers exemplaires devaient participer à Zitadelle… mais ils arrivèrent trop tard. A la fin de la guerre, 120 Brummbär avaient été construits.
………
Les canons automoteurs allemands ne permirent pas de corriger un rapport de forces de plus en plus défavorable sur le front russe. La production ne parvint jamais à satisfaire des besoins croissants ni à compenser des pertes de plus en plus importantes, d’autant plus qu’elle ne fut jamais considérée comme prioritaire. Ils devaient aussi demeurer dans l’ombre par la suite, nombre d’historiens et d’amateurs de l’arme blindée allemande les délaissant au profit des chars et des canons d’assaut.
Dernière édition par Casus Frankie le Lun Mar 23, 2020 11:57; édité 1 fois |
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delta force
Inscrit le: 07 Juin 2009 Messages: 571 Localisation: france Gironde
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Posté le: Lun Mar 23, 2020 11:46 Sujet du message: |
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automoteur sallemands ?
ils sont sales et ils mentent ?
je sais  |
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loic Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 5867 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Lun Mar 23, 2020 12:29 Sujet du message: |
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Citation: | La quarantaine de caisses ainsi modifiées devait être engagées en France, puis dans les Balkans et – pour celles qui restaient – au début de Barbarossa. |
Comme nous l'avons vu en privé, il ne reste pas de Bison I pour Barbarossa, les derniers seront en Grèce ou dans les Balkans. _________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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Capu Rossu

Inscrit le: 22 Oct 2011 Messages: 1922 Localisation: Mittlemeerküstenfront
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Posté le: Lun Mar 23, 2020 12:30 Sujet du message: |
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Bonjour,
Citation: |
la demande d’une artillerie mobile augmenta fortement et la petite centaine d’engins disponible ne put y répondre. |
@+
Alain |
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