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Délire architectural

 
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Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
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MessagePosté le: Ven Oct 07, 2011 16:46    Sujet du message: Délire architectural Répondre en citant

Note de Loïc : message déplacé et désolé Casus, nos messages se sont croisés (toujours pas à la bonne heure, tu peux regarder dans ton profil ?). J'ai donc déplacé ton message aussi.

Bon, comme d'habitude, je ne dois pas être au bon endroit (n'hésitez pas à délacer ce texte, ce n'est pas moi qui vous en voudrais).

Ce qui suit est une transposition dans la FTL, d'un évènement réel de l'OTL, que j'ai un peu exagéré et surtout laissé se réaliser... Vous comprendrez pourquoi. J'ai trouvé l’anecdote originelle dans le livre d'Albert Speer " Au coeur du Troisième Reich". Je la trouve très intéressante pour comprendre Hitler et surtout qu'il s'agit ici d'un point important de divergence... architecturale entre l'OTL et la FTL.

20 Octobre 1942 Berlin

La voiture repeinte en vert et dotée de plaques militaires d'Albert Speer se présenta à une grille secondaire de la demeure du chancelier du Reich. Comme à son habitude, l'architecte préféré d'Hitler n'eut qu'à klaxonner pour se faire ouvrir par le policier de faction.

Son rouleau de plans sous le bras, Speer traversa un long couloir jusqu'à un salon protocolaire orné de stucs d'Italie et de meubles inconfortables. l'endroit n'était jamais utilisé et seul un SS de la garde personnelle d'Adolf Hitler se tenait dans la pièce. L'homme en uniforme noir salua avec une désinvolture que l'on ne trouvait que parmi les membres du cercle intérieur.

- Bonjour, professeur (1). Comment allez-vous ce matin ?
Speer jeta un regard à l'horloge. Il était presque midi.
- le chef(2) est-il levé ?
- Oui, il a pris son petit-déjeuner il y a une demi-heure. Vous pouvez entrer.
Le SS ouvrit lui-même les portes sans chercher à savoir pourquoi Speer venait. C'était un des rares hommes du Reich à pouvoir pénétrer ici sans y avoir été invité. Un privilège dont il usait sans modération.

Le deuxième salon était appelé "le jardin d'hiver" sans que nul ne sache les raisons de cette appellation. C'était un lieu plus intime et plus confortable. Plusieurs proches d'Hitler se trouvaient ici. A l’exception de Bormann, tous étaient inconnus du grand public. Il y avait le chauffeur d'Hitler, son médecin personnel, son photographe et un de ses quatre aides de camp. A l’exception de Bormann et du militaire, ils étaient tous en civil et ne portaient même pas l'insigne du parti. Ils se tenaient autour des tables, discutant à bâton rompu, avec simplicité.

Speer sourit au jeune capitaine Nikolaus von Below, aide de camp pour l'armée de terre du Führer.

- Je peux montrer mes derniers plans ou...
Speer laissa la phrase en suspend. Hitler avait la fâcheuse habitude de tout laisser tomber lorsqu'un architecture, surtout son préféré, amenait des nouveauté. Les aides de camp s'efforçaient donc de cacher le matériel incriminé lorsqu'il ne fallait pas détourner le Führer d'une tâche importante.

-Non, aujourd'hui c'est bon, professeur. Juste un instant.

Von Below frappa à la porte et passa la tête par l’entrebâillement. Après quelques instants, il ouvrit la porte en grand. L'architecte entra après avoir remercier l'officier et se trouva face à l'homme qu'il considérait simplement comme son maître d'oeuvre. Si Adolf Hitler avait eu des amis, il aurait été le premier d'entre eux. Mais Hitler n'avait pas d'amis... Le maître du Troisième Reich s'était levé de son bureau en quatre pas, il avait rejoint son invité et lui serra la main d'une patte molle et trop chaude.

- Vous voilà !
Son regarda s'égara sur le tube de carton qui contenait des plans roulés.
- Que m'apportez-vous ? Voyons cela, vite!
- Bien chef.

Les schémas et dessins parlaient d'eux mêmes. Peu à l'aise avec les mots, Speer laissa l'oeil connaisseur d'Hitler se porter sur la longue avenue qui y était dessiné.

- Vous pouvez commencer quand, Speer ?
- Je ne serais pas venu vous voir si je ne pouvais pas commencer dès à présent. La société de péniche que j'ai fondé il y a un an nous amène le granite depuis la France et la Belgique. L'amiral Lorey (3) m' a confirmé que les deux cent canons et les trente chars soviétiques que vous aviez demandé étaient disponibles. Le maréchal Goëring m'a fournit l'acier nécessaire aux constructions.

- Ah, très bien, commencez alors !
- Vous approuvez les modifications que j'ai apporté à vos plans ?
- Bien sûr, cela sera encore plus impressionnant comme ça.

3 décembre 1942

Au son du Prélude de Liszt, musique qu'Adolf Hitler avait choisit pour commémorer son triomphe sur l'Union soviétique, le Führer inaugura la nouvelle décoration de l'avenue qui partait de la gare du Midi. celle-ci avait presque doublée de largeur. Les habitants qui avaient perdu leurs maisons, détruites pour élargie la voie, avaient été relogées... enfin les plus "méritants" dans des immeubles et des appartements qui avaient appartenus à des Juifs. Posés sur d'imposants socles de granits renforcés d'une armature d'acier, deux cent canons lourds et trente chars soviétiques commémoraient la "victoire" de l'Allemagne nazie sur le monstre communiste.


(1) Speer a été bombardé "professeur" en architecture par Adolf Hitler. Il est également membre de la SS avec grade de major dans les sections motorisées, mais ne porte jamais l'uniforme et ne revendique jamais son grade.
(2) les membres du "cercle intérieur" les proches d'Hitler l’appellent simplement ainsi.
(3) chef de l'arsenal de Berlin.

Note : en OTL, le projet n'a jamais quitté les cartons à dessin de Speer. seulement en FTL, la paix relative entre la fin de la campagne de France et le début de Barbarossa FTL, a permis au projet d'être mené à son terme. L'idée complètement grotesque de fêter le triomphe sur les Soviétiques alors que la guerre dure toujours est un délire d'Hitler sensé "remonter le moral" des Berlinois. Eux n'y virent que de l'argent jeté par les fenêtres...

Re note : Avec la quasi paix qui précède Barbarossa, il est évident qu'Hitler voudra que quelque chose soit construit et réussisse à avoir gain de cause. J'ai choisi et modifié ce projet d'Hitler/Speer parce qu'il m'a paru un des plus simples à construire sans trop transformer Berlin. Le reste nous ferait entrer dans le délire mégalomane... vous pourriez avoir du mal à y croire mais à côté du gigantesque dôme qui devait être construit en centre ville, l'avenue titanesque, le déplacement de deux gares, et le lac artificiel... c'est vraiment un "petit" truc. Le chef d'oeuvre de la mégalomanie me semble la nouvelle maison du Fürher, pour remplacer la demeure du chancelier. Elle est juste 70 fois plus grande.

Voilà où le projet était arrivé en OTL le 27 décembre 41. A ce stade l'échec de l'offensive contre Moscou a détourné Hitler de son obsession sur la création d'une Berlin digne de son Reich. Sur les 65 000 ouvriers qui devaient travailler sur ses plans, 30 000 furent envoyés en URSS pour réparer le réseau ferroviaire en ruine, Speer pressait Hitler de la faire depuis Novembre :

-Le décret de construction était signé
- La pierre avait été commandée en Norvège, France et Belgique.
- L'arsenal avait promis 200 canons Russes dont 30 devaient être sur l'avenue même, les autres seraient sur les autres rues.
- L'acier des structures était déjà retenu par Göering.

En FTL : La situation en décembre 41 est plus avancée puisque Speer a moins de scrupule à détourner des moyens ( OTL : Speer était quand même gêné qu'Hitler puisse lancer son grand projet en pleine guerre. FTL, à cette date, on ne se bat qu'en Grèce). Donc, les travaux ont commencé. 25 000 ouvriers ont abattus les bâtiments de l'avenue et l'ont élargi. En Octobre. Les travaux de percement et d'élargissement sont terminés, il ne reste plus qu'à ajouter les canons. C'est moi qui rajoute les 30 tanks, je suis parti du principe qu'Hitler voulait encore plus impressionnant. Ce ne serait pas la première fois qu'il modifie un projet en cours sous l'effet de sa Mégalomanie...
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loic
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MessagePosté le: Ven Oct 07, 2011 20:20    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Très intéressant !

Mais : 1) avant Barbarossa, pas de chars ni de canons russes. Mais pourquoi pas avec des B1bis et des 75 (tous HS, bien sûr, sans ça ils auraient été récupérés).

2) OTL, Todt trouve la mort en avion début 42 après une visite à Hitler, et est remplacé par Speer. FTL aussi, mais en janvier 43.

Cela ne devrait pas gêner les folies architecturales confiées à Speer, non ?

D'autres avis ?

(Loïc : que voilà une bonne façon d'occuper Hitler entre la Grèce et l'URSS

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patrikev



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MessagePosté le: Sam Oct 08, 2011 19:33    Sujet du message: Répondre en citant

Hitler est tout à fait capable de ce genre de délire, même si ses généraux auraient préféré récupérer la ferraille des canons et tanks. Si le projet se précise, on pourra ajouter le "granit" (en fait, du calcaire bleu) au carnet de commandes de Goering lors de sa tournée en Belgique.
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- Votre plan comporte un inconvénient majeur.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Oct 09, 2011 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

Petite remarque, j'ai oublié de préciser une chose, tellement elle m'a paru évidente. Lorsque je parle d'"avenue" je ne parle pas seulement de la rue proprement dite. Mais aussi des immeubles qui la bordent. Il n'aurait pas fallu un an pour abattre tous les immeubles et élargir la rue... non, Speer devait également reconstruire d'autres immeubles.

Un an pour refaire toute une avenue ? délirant ? Oui, mais possible. Speer devait faire travailler 4 équipes, nuit et jour sur chaque chantier. En tout 65 000 ouvriers devaient se trouver sur le chantier de l'avenue.

Le résultat ?

Une avenue de façade uniforme dans le style néo-classique propre au IIIème Reich : des colonnades doriques, des statues, tout est froid, blanc, sans imagination, chaque immeuble ressemble à son voisin. L'avenue est rectiligne, tout est aligné au cordeau, pas une façade n'avance sur une autre, pas un toit n'est plus haut qu'un autre. certains des immeubles sont des habitations, d'autres des bureaux, ils sont alternés avec des grands magasins, il devait également y avoir un cinéma et un théâtre, dans une vaine tentative de faire un quartier "vivant". Un vain espoir, cette avenue est si froide, si austère, si artificielle... Et puis tous ces socles avec des canons et des chars... Brrr...
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Dim Oct 09, 2011 16:09    Sujet du message: Répondre en citant

Ca ferait un point commun avec l'architecture stalinienne! De grands alignements de trucs cubiques tout moches!
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Oct 09, 2011 20:06    Sujet du message: Répondre en citant

Exact, les deux dictatures fond du néo-classicisme. Mais la version Hitlérienne est encore pire que la version stalinienne. je veux dire, plus froide, plus lourde, plus exagérée. Moscou n'est pas faite d'une succession d'avenues droite comme un i.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 26, 2011 16:48    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai combiné le premier texte d'Anaxagore avec quelqeus-unes de ses réflexions, fort intéressantes.
J'ai changé quelques dates.
Que dites-vous du résultat ?
Casus Frankie



20 septembre 1941

Berlin
– La voiture d’Albert Speer, une luxueuse limousine civile repeinte en vert et dotée de plaques militaires, se présente à une grille secondaire de la demeure du chancelier du Reich. Comme à son habitude, l’architecte préféré d’Hitler n’a qu’à klaxonner pour se faire ouvrir par le policier de faction.
Un rouleau de plans sous le bras, Speer parcourt un long couloir jusqu’à un salon protocolaire orné de stucs d’Italie et de meubles inconfortables. L’endroit n’est jamais utilisé et seul un SS de la garde personnelle d’Adolf Hitler se tient dans la pièce. L’homme en uniforme noir salue avec une désinvolture que l’on ne trouve que parmi les membres du cercle intérieur.
– Bonjour, Herr Professeur. Comment allez-vous ce matin ?
Speer a été bombardé Professeur d’architecture par Adolf Hitler. Il est également membre de la SS, major des sections motorisées, mais ne porte jamais l’uniforme et ne revendique jamais son grade.
L’architecte jette un regard à l’horloge. Il est presque midi.
– Le Chef est-il levé ?
Le Chef – les proches d’Hitler l’appellent simplement ainsi.
– Oui, il a pris son petit déjeuner il y a une demi-heure. Vous pouvez entrer.
Le SS ouvre lui-même la porte donnant sur un deuxième salon sans chercher à savoir pourquoi Speer est là. C’est un des rares personnages du Reich à pouvoir pénétrer ici sans avoir été invité. Un privilège dont il usait sans modération.
Le deuxième salon est appelé le jardin d’hiver, sans que nul ne sache les raisons de cette appellation. C’est un lieu plus intime et plus confortable. Plusieurs proches d’Hitler s’y trouvent déjà. Il y a là Martin Bormann, ainsi que le chauffeur d’Hitler, son médecin personnel, son photographe et l’un de ses quatre aides de camp. A l’exception de Bormann et de l’aide de camp, ils sont tous en civil et ne portent même pas l’insigne du Parti nazi. Ils discutent à bâtons rompus, avec simplicité.
Speer sourit au jeune capitaine Nikolaus von Below, aide de camp du Führer pour la Heer (l’armée de terre) : « Bonjour, Nikolaus. Pensez-vous que je puisse montrer mes derniers plans, ou… »
Speer laisse la phrase en suspens. Hitler a la fâcheuse habitude de tout laisser tomber lorsqu’un architecte, surtout son préféré, lui apporte un nouveau projet grandiose ! Les aides de camp s’efforcent donc de lui dissimuler ce genre de documents lorsqu’il ne faut pas détourner le Führer d’une tâche importante.
– Non, aujourd’hui c’est bon, Herr Professeur. Juste un instant.
Von Below frappe à une porte et passe la tête par l’entrebâillement. Après quelques instants, il ouvre en grand et invite l’architecte à entrer. Speer se retrouve dans le bureau du Führer, face à l’homme qu’il considère simplement (affirmera-t-il hautement lors de son procès) comme son maître d’œuvre. Pourtant, si Adolf Hitler avait des amis, il serait le premier d’entre eux. Mais Hitler n’a pas d’amis... Le maître du Troisième Reich se lève à l’entrée de son invité et lui serre la main d’une patte molle et trop chaude.
– Ah, Speer, vous voilà enfin !
Son regard se pose sur le tube de carton, qui contient des plans roulés : « Que m’apportez-vous ? Voyons cela, vite ! »
Les schémas et dessins parlent d’eux mêmes. Peu à l’aise avec les mots, Speer laisse l’œil exercé de son « client » se porter sur la longue avenue qu’il a dessinée.
– Wunderbar ! Quand pouvez-vous commencer ?
– Je ne serais pas venu vous voir si je ne pouvais pas commencer dès à présent ! La société de péniches que je viens de créer pourra nous apporter le granite nécessaire de France et de Belgique [en fait, du calcaire bleu]. L’amiral Lorey [chef de l’arsenal de Berlin] m’a confirmé que les cent canons de 75 et les cinquante gros chars français que vous aviez demandés étaient disponibles [en fait, il faudra piller les cimetières d’épaves un peu partout en France pour récolter les B1bis nécessaires]. Le maréchal Göring me fournira l’acier nécessaire aux constructions.
– Mais nous n’avions pas dit deux cents canons et cent chars ?
– Bien sûr, mais je crois avoir compris que notre Wehrmacht s’occupera dans quelques mois de nous fournir les pièces manquantes en, heu… sur d’autres champs de bataille…
– Ah, très bien, commencez alors !
– Vous approuvez les modifications que j’ai apportées à vos premières esquisses ?
– Bien sûr, ce sera encore plus impressionnant comme ça.


20 avril 1942

Berlin
– Clou des festivités du 53e anniversaire du Führer : au son du Prélude de Liszt, musique qu’Adolf Hitler a choisi pour célébrer son (futur) triomphe sur l’Union Soviétique, le Chef en personne inaugure la nouvelle décoration de l’avenue qui part de la gare du Midi. Albert Speer a fait travailler pendant des mois 65 000 ouvriers en quatre équipes, nuit et jour. Le résultat ?
L’avenue, évidemment rebaptisée du nom du Führer, a presque doublé de largeur. Certains habitants ont perdu leurs maisons, détruites pour élargie la voie – mais les plus méritants ont été relogés dans des appartements ayant appartenus à des Juifs.
Les nouvelles façades sont uniformes, dans le style néo-classique propre au IIIe Reich : des colonnades doriques, des statues, le tout froid, blanc, sans imagination, chaque immeuble identique à son voisin. L’avenue est rectiligne, tout est aligné au cordeau, pas une façade n’avance sur une autre, pas un toit ne dépasse. Certains immeubles sont des habitations, d’autres des bureaux, mais il y a aussi (bien que cela ne se remarque guère au premier coup d’œil) des magasins et même un cinéma et un théâtre, dans une futile tentative de créer un quartier vivant. Vain espoir, l’ensemble est bien trop austère et artificiel...
Enfin, posés sur d’imposants socles de granit renforcés d’une armature d’acier, cent canons et cinquante chars commémorent la victoire de l’Allemagne nazie sur les présomptueux Français. Mais les observateurs (étrangers notamment) ne peuvent manquer de remarquer que cent cinquante autres socles sont encore vides…
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Oct 26, 2011 18:52    Sujet du message: Répondre en citant

Speer avait invité son père à regarder les maquettes de la nouvelle Berlin. Son père fut assez économe en mot pour juger le travail : " Vous êtes tous devenus fous !" Cela a le mérite d'être concis ! Laughing
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MessagePosté le: Jeu Oct 27, 2011 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Le summum du délire architectural nazi reste le projet de "Germania", la future capitale de l'allemagne après la victoire finale. Certains batiments étaients tellement gigantesques qu'ils se seraient enfoncés dans le sol marécageux de Berlin (promise à la bulldozérisation)!
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Oct 27, 2011 11:38    Sujet du message: Répondre en citant

Hum... à voir, d'après Hess, Hitler, n'a jamais vraiment voulu construire Germania. Il avait fait les maquettes et les plans uniquement pour forcer le maire de Berlin a accepter de donner la rallonge financière pour "l’amélioration" de Berlin. L'idée que la capitale puisse être déplacée lui fit immédiatement suspendre toute résistance (aussi polie et mesurée soit elle).
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