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1940 - La France continue la guerre
 
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Le droit de vote des femmes
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Capitaine caverne



Inscrit le: 11 Avr 2009
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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2011 10:17    Sujet du message: Répondre en citant

raven 03 a écrit:
Pour Capitaine Caverne
Je pensais prison de la Santé ,pas ministere.
Sommes nous d'accord ?
amicalement


Tout à fait d'accord! Madame Richard à eu OTL des activités louches, et elle s'en est tiré à la libération en placant quelques billes du côté de la résistance. D'après mes souvenirs de lecture, sa proposition de faire fermer les maisons closes n'est que très faiblement en rapport avec d'eventuelles convictions sur la condition féminine. Elle tenait surtout de l'opération de représailles contres des tauliers qui avaient refusés de se faire racketter.
_________________
"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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sting01



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Localisation: Thailande

MessagePosté le: Ven Avr 22, 2011 10:25    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
raven 03 a écrit:
Pour Capitaine Caverne
Je pensais prison de la Santé ,pas ministere.
Sommes nous d'accord ?
amicalement


Tout à fait d'accord! Madame Richard à eu OTL des activités louches, et elle s'en est tiré à la libération en placant quelques billes du côté de la résistance. D'après mes souvenirs de lecture, sa proposition de faire fermer les maisons closes n'est que très faiblement en rapport avec d'eventuelles convictions sur la condition féminine. Elle tenait surtout de l'opération de représailles contres des tauliers qui avaient refusés de se faire racketter.


des precisions (croustillantes) des liens internets?
_________________
La can can-can, cancouillote,
c'est pas fait pour les francois.

Anscarides je suis ne,
heritier de la Comte je serai.
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raven 03



Inscrit le: 20 Mar 2009
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Localisation: loire (42)

MessagePosté le: Ven Avr 22, 2011 10:26    Sujet du message: Répondre en citant

Donc le prochain rendez-vous c'est au One Two Two ? Silenced Laughing
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Capitaine caverne



Inscrit le: 11 Avr 2009
Messages: 4119
Localisation: Tours

MessagePosté le: Ven Avr 22, 2011 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

sting01 a écrit:

des precisions (croustillantes) des liens internets?


Pas vraiment! Il s'agit de vieux souvenirs de lectures sur le WEB dont j'ai oublié les réferences. Mais en cherchant bien, on découvre assez vite des informations biographiques sur la dame et son passé trouble. De même sur la loi sur la fermeture des maisons closes et les circonstances de la naissance de celle-ci.
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dak69



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 345
Localisation: lyon

MessagePosté le: Ven Avr 22, 2011 11:46    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

A l'époque, la prison pour femmes à Paris était la petite Roquette (XIe). C'est donc là qu'il convient d'incarcérer la dame Richard !
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Casus Frankie
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Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
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MessagePosté le: Lun Avr 25, 2011 23:54    Sujet du message: Répondre en citant

Voici la première partie du texte de Martel. Nous attendons bien sûr les commentaires !


19 Mars 1942
La lutte politique
Alger, présidence du Conseil
– Le sujet abordé par Paul Reynaud et deux de ses ministres, Georges Mandel et Louis Marin, est bien loin du champ de bataille grec, où se joue pourtant le retour des Alliés sur le continent européen.
« Il s’agit bien de cela, Monsieur le Président du Conseil, un lent et insidieux travail de sape, complété par cet art typiquement parlementaire de sournois lanternement… » affirme Louis Marin.
Georges Mandel grimace et Paul Reynaud laisse échapper un soupir d’exaspération : « Est-ce que Messieurs les élus de la République vont continuer longtemps à se moquer du monde de cette façon ! »
L’agacement de Paul Reynaud est bien compréhensible. Depuis la première session parlementaire de 1941, le gouvernement, par l’intermédiaire de Louis Marin, cherche à faire voter une réforme de la loi permettant le vote et l’éligibilité des femmes dans l’ensemble des élections républicaines. Profitant des circonstances exceptionnelles de l’Exil, Reynaud a même osé un projet de loi, alors toutes les précédentes tentatives de propositions de loi depuis 1919 avaient eu lieu par la voie parlementaire.
Mais ses bonnes intentions ont subi l’épreuve des urgences imposées par la guerre. Il a fallu restaurer le travail parlementaire, remettre sur pied les commissions permanentes et examiner rétroactivement les mesures prises par le gouvernement depuis l’ajournement de fait des assemblées en mai 1940.
A ce titre, le ministre des Relations avec le Parlement a eu, par ailleurs, fort à faire pour éviter la mise en œuvre d’une Commission d’enquête sur les événements de mai 1940. Cette dernière a fini par être repoussée à la Libération, au grand soulagement de la fraction « réaliste » des parlementaires, discrètement soutenus par les militaires (le général Huntziger s’en inquiétait encore à la veille de sa disparition) et par le Président du Conseil. Certains esprits chagrins (ou simplement intéressés ?) souhaitaient même profiter de cette commission pour mettre en évidence les carences de certains acteurs du drame de 1940 encore en activité – une prudente majorité a considéré que le déballage de linge sale qui en découlerait n’améliorerait en rien le moral de la Nation, occupée ou en exil.
Quand enfin le projet de loi sur le vote des femmes a pu avancer, il s’est heurté à une véritable obstruction parlementaire. Cette guérilla contre le projet de réforme favori du Président du Conseil fait depuis des semaines les délices des salons de la capitale de la France en exil. Bien entendu, la presse, par l’intermédiaire des « sources autorisées », y est rien moins qu’indifférente ! La rumeur veut que le parti Radical et une frange des ex-sénateurs de la Gauche démocratique soient à la manœuvre, les uns pour le plaisir de mettre des cailloux dans la chaussure de Paul Reynaud, les autres « par conviction ». Rien ne vaut un bon adversaire commun pour souder d’improbables alliances de circonstance.
………
Du point de vue législatif, Reynaud et Marin sont partis du vote unanime de la Chambre en 1936. La proposition ainsi votée par les députés devait être examinée au Sénat, mais le délai n’était pas spécifié… Près de cinq ans plus tard, rien n’avait bougé. Interrogé par le gouvernement, le Comité consultatif constitutionnel rendit un avis indiquant que, la lettre et l’esprit des lois en vigueur en 1936 exigeant un vote du sénat, la constitution réformée devait en tenir compte et que le texte devait être approuvé par les Elus de la République.
Dès septembre 1941, lors d’un conseil des ministres tendu, Paul Reynaud avait obtenu l’accord du gouvernement pour présenter le texte comme un projet de loi, grâce notamment au soutien résolu des poids lourds du gouvernement, notamment Léon Blum, Georges Mandel et (ce qui n’avait pas laissé d’en étonner certains) Charles de Gaulle.
Après bien des atermoiements, la commission des Lois a donc fini par se saisir du sujet. Mais les débats ont été vifs entre les partisans du statu quo ante et les élus convaincus de la nécessité du changement. Ce sont justement les résultats de ces cogitations parlementaires qui sont aujourd’hui la cause de la colère de Paul Reynaud.
En parcourant les conclusions de la commission, il doit constater que cette dernière a retenu à la simple majorité : « le principe du vote des femmes aux élections à la Chambre des députés (le Sénat reste intouchable), mais en différant son application jusqu’au retour des prisonniers dans leurs foyers. Pour ces mêmes élections, la Commission n’a pas retenu le principe de l’éligibilité des femmes avant un délai raisonnable (sic) » Inversement, pour les élections locales, si la commission admet l’éligibilité des femmes (en la différant de la même façon), elle leur refuse le droit de vote !
« Ce tissu d’absurdités est donc leur dernier mot ? » s’étouffe Reynaud.
« Hélas oui, Monsieur le Président du Conseil… Je vous avais prévenu : le bon sens et la constance ne sont pas toujours les qualités les mieux partagées par nos parlementaires. Je me permets de vous rappeler, en effet, que parmi les membres de la commission des Lois actuelle, il y a des ex-députés qui ont voté avec enthousiasme le projet de loi de 1936 et des ex-sénateurs opposés à tout changement. »
« Il est navrant, Monsieur le Ministre, que l’on s’aperçoive que, si les sénateurs n’ont pas varié d’un pouce, certains de ces députés ont tourné casaque, démontrant qu’en 1936, ils n’avaient voté en faveur du suffrage féminin que parce qu’ils savaient le Sénat hostile à cette réforme ... Quant aux arguments de nos adversaires, je suis atterré de voir que les mêmes vielles rengaines ont encore cours ! »
La note de synthèse préparée par Louis Marin reprend en effet les principaux arguments retenus par la commission des Lois. Ceux-ci sont de la même farine que ceux brandis par les adversaires du vote des femmes depuis presque trente ans (voir Appendice 2).
Trois raisons, à les entendre, justifient leur opposition : le suffrage des femmes est contraire à la Nature, il est dangereux pour la République, et de toute façon il est prématuré.
D’abord, l’immense majorité des femmes ne seraient pas intéressées par la politique, préférant parler mode et ménage. Leur descente dans l’arène politique les désorienterait, dégradant leur moralité. Non seulement les femmes se dévaloriseraient dans l’exercice de la citoyenneté, mais elles pourraient ensuite réclamer d’autres droits, mettant en cause la famille et le mariage, ciment de la Société !
Ensuite, leur dangereuse intrusion dans la vie publique ne ferait que donner des voix à l’Eglise, ce vieil adversaire de la Démocratie. En effet, les femmes suivraient évidemment, au jour du vote, les consignes de leur curé !
Enfin, la réforme est réputée prématurée, étant donné les circonstances et les périls de l’heure, comme l’illustrent deux édifiants verbatim. « Pensez-vous qu’il soit très sage, dit l’un, en une période aussi troublée que celle que nous traversons, de nous lancer ex abrupto dans l’aventure que constitue le suffrage des femmes ? » Et un autre de renchérir, la main sur le cœur : « A l’heure actuelle, les intérêts les plus élevés, les plus graves, les plus poignants de notre pays sont en cause, et vous y feriez apparaître les femmes, avec leur faiblesse infiniment respectable, leur manque d’équilibre physiologique, et vous ne seriez pas inquiets ? »
………
Après quelques instants de silence, Paul Reynaud reprend la parole, essayant visiblement quelques mots d’un prochain discours : « Quand il s’agit de jeter les femmes dans le creuset de la guerre, est-ce que nous attendons ? Sera-t-il dit toujours que l’on exigera de nos compagnes l’égalité devant l’effort de la peine, devant le sacrifice et le courage, jusque devant la mort sur le champ de bataille – et que nous mettrons des réticences au moment d’affirmer cette égalité ? Puisque la commission des lois fait de l’obstruction à une réforme nécessaire et juste, il n’est pas question de se contenter de cette réponse ni de reculer devant l’obstacle, dussions-nous passer en force. »
Georges Mandel, silencieux jusqu’à présent, l’interroge : « Qu’avez-vous à l’esprit, Monsieur le Président du Conseil ? »
« Je compte légiférer par décret sur ce sujet ! S’il le faut, j’engagerai la responsabilité du gouvernement lors de la ratification ultérieure par l’Assemblée nationale. »
Mandel tempère : « Pour engager la responsabilité du gouvernement, même à retardement, il est préférable d’obtenir un large consensus auprès des ministres. Il nous a fallu beaucoup de fermeté la dernière fois, pour obtenir leur accord pour présenter le projet de loi. Il serait souhaitable de parvenir à un compromis avec l’Assemblée. »
Paul Reynaud prend quelques instants pour répondre : « Très bien. Monsieur le ministre des Relations avec le Parlement, je vous charge de tenter de négocier une dernière fois un arrangement acceptable avec la commission des Lois. Faites leur bien comprendre que nous ferons en sorte qu’en cas d’échec, ils portent seuls la responsabilité devant les femmes de France… et leurs maris, sur lesquels elles ont, paraît-il, quelque influence ! D’ici là, nous allons porter l’affaire sur la place publique. »



Appendice 2
1919-1942 : les vingt-trois ans de retard du vote des femmes

Lorsqu’en 1942, les Françaises obtiennent enfin le droit de voter et d’être éligibles, malgré ou grâce à la guerre et à l’Exil du gouvernement et du corps législatif, c’est une grande victoire pour les femmes, mais aussi pour beaucoup d’hommes, et d’abord pour le Président du Conseil, Paul Reynaud, et son ministre des Relations avec le Parlement, Louis Marin. C’est bien leur action obstinée, pendant près de deux ans, qui a permis à la France de rejoindre enfin le chœur des nations modernes.
La situation avait fini par tourner au ridicule : « Des pays protestants, catholiques, orthodoxes et même musulmans, républicains ou non, pas forcément démocratiques, avaient imposé le vote des femmes avant le pays qui se targuait d’avoir inventé le suffrage universel ! » (Alain Garrigou) .
Le retard de la France était imputable à l’hostilité manifestée par le Sénat, avant la Première Guerre mais aussi tout au long des années Vingt et Trente, à l’égard de tout projet allant dans ce sens. Cette attitude aujourd’hui qualifiée de réactionnaire était en particulier le fait du groupe de la… gauche démocratique, qui rassemblait les sénateurs radicaux, inscrits ou non au parti, et détenait la majorité au sein de la Chambre Haute. Le Sénat avait ainsi empêché l’adoption des différentes propositions de loi votées par la Chambre des députés – sous la Troisième, une loi devait être adoptée en termes identiques par les deux Assemblées, et la Chambre des députés n’avait pas la possibilité de statuer en dernier recours.
Quatre fois, entre les deux guerres, la Chambre avait accordé l’électorat et l’éligibilité aux femmes, et avec des majorités de plus en plus importantes. Le 20 mai 1919, les députés reconnaissaient aux femmes les mêmes droits politiques qu’aux hommes par 329 voix contre 95. Le 7 avril 1925, à la veille des municipales et des cantonales, une réforme plus limitée était adoptée : le droit de vote et l’éligibilité aux seules élections locales. Mais le 1er mars 1935, puis le 31 juillet 1936, la Chambre accordait aux femmes l’égalité complète des droits politiques. En 1936, c’est même par 495 voix contre… zéro (le seul vote hostile ayant été ensuite rectifié) qu’était adopté le droit pour les femmes de voter et d’être éligibles à toutes les assemblées élues.
A chaque fois, ce fut un coup d’épée dans l’eau : aucun de ces votes n’eut de suite, en raison de l’obstruction de la chambre haute qui rejeta sans pitié les propositions de lois, quand elle eut la bonté de les mettre à l’ordre du jour ! Il fallut ainsi attendre trois ans et demi avant que la proposition de loi adoptée en mai 1919 vînt en discussion au Sénat. Et le 21 novembre 1922, au terme de la discussion générale, le débat tourna court, les sénateurs repoussant le passage à l’examen des articles par 156 voix contre 134. En 1932, le Sénat se saisit une seconde fois du problème, en examinant une proposition de loi de Louis Martin , partisan résolu du suffrage des femmes, qui tendait à reconnaître aux femmes le droit de vote et l’éligibilité à toutes les élections. Une fois encore, après deux semaines de débat et au moment de passer à l’examen de l’article unique du texte, les sénateurs enterrèrent le projet en rejetant l’urgence et en le renvoyant ainsi aux calendes grecques. Par la suite, même une proposition aussi modeste que celle déposée en février 1936 par Eugène Milliès-Lacroix, sénateur-maire de Dax, ne fut jamais discutée : il ne s’agissait pourtant que de permettre aux communes qui l’auraient souhaité de faire élire par les hommes et les femmes des conseillères municipales en nombre limité (par exemple 6 dans les communes élisant 27 ou 30 conseillers), à l’image de ce que certains maires d’avant-gardes (comme Pierre Mendès-Frances à Louviers) avaient expérimenté de façon probante mais en marge de la stricte légalité.
Les arguments des adversaires du vote des femmes sont légion.
D’abord, la femme est « d’une nature différente ». Sa sensibilité comme sa physiologie la prédisposent à être la reine du foyer, l’éducatrice des enfants, tandis qu’à l’homme, chef de la famille, incombent les rudes besognes, les responsabilités et les soucis du dehors. Ainsi, le droit de vote et la participation à la vie publique détourneraient la femme de son rôle naturel et, en introduisant un risque de conflit au sein du couple, seraient une cause fatale de désunion et de désorganisation de la cellule familiale. La femme elle-même « a tout à perdre à entrer dans les luttes électorales. Que de déceptions et de souffrances nous lui éviterons en ne lui donnant pas le droit de vote ! » Et, qui l’eût cru : « La plupart n’ont-elles pas des bouches trop petites pour qu’en puissent sortir les gros mots qui sont trop souvent la monnaie courante des discussions électorales ? »
Mais même si cette incompatibilité entre la nature féminine et la fonction politique n’existait pas, il y aurait un intérêt public évident à refuser le droit de vote aux femmes. C’est l’argument sur lequel insistent les sénateurs radicaux : le sort de la République serait compromis. « On a constamment laissé les femmes dans toutes les familles, même dans les familles républicaines, fréquenter le clergé. De cette situation, le clergé profiterait immédiatement (…). Vous verriez les élus républicains disparaître pour faire place à l’opinion contraire ». Permettre à la femme de voter, c’est, en raison de l’influence qu’exerce sur elle le prêtre, donner un avantage décisif à la droite conservatrice et cléricale et faire planer une menace sur les institutions républicaines. Le péril est d’autant plus redoutable que le déséquilibre démographique résultant de l’hécatombe de la guerre donnerait aux femmes la majorité absolue au sein du corps électoral. Elles seraient maîtresses des destinées du pays : il faut refuser ce saut dans l’inconnu !
De toute façon, une telle réforme est prématurée : les femmes ne sont pas prêtes actuellement à voter. « Elles n’entendent rien aux problèmes essentiels de la politique, aux problèmes économiques et financiers. » D’ailleurs, répète-t-on volontiers, les femmes elles-mêmes, les femmes de nos provinces (sous-entendu : les vraies !), ne réclament pas le droit de vote !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 00:00    Sujet du message: Répondre en citant

Seconde partie - Il y a sur ce Forum au moins une lectrice... je me demande ce qu'elle pense de ce sujet...


18 avril 1942
La lutte politique
Alger
– Depuis un mois, le gouvernement multiplie consultations et tribunes dans les colonnes de la presse et sur les ondes de la radio, prenant l’opinion à témoin pour faire évoluer la commission et préparer l’utilisation éventuelle du décret si rien ne bouge.
Havas Libre, dans ses dépêches fait état, à l’attention du reste du monde, de la volonté du gouvernement français de faire évoluer la cause des femmes. Cette attitude ne passe pas inaperçue – nous en possédons de nombreuses preuves, telles qu’un échange de lettre inédit entre Eleanor Roosevelt et Irène Joliot-Curie sur ce sujet.
Parmi les armes de propagande les plus efficaces, on entend souvent le général de Gaulle déclarer sous une forme ou une autre, comme incidemment : « Une fois l’ennemi chassé du territoire national, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l’Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays. »
Sur les ondes de Radio-Alger, Maurice Schumann lui fait écho : « Si, dans la dernière guerre, la femme a donné des centaines d’héroïnes à la liberté, pour la première fois, dans cette guerre, elle lui donne des centaines de milliers de combattantes ! La délivrance de la Patrie entraînera l’émancipation de la Française. »
Lors d’une interview parue dans l’Echo d’Alger, Pierre Mendès-France commente la seule expérience de suffrage universel complète connue par les femmes en France, menée à Louviers à son initiative . Il en tire des enseignements nuancés mais positifs.
Et De Gaulle, à nouveau, défendant le pacte de rénovation républicaine prôné par Paul Reynaud, y intègre le vote des femmes. Comme, à ce sujet, un journaliste américain fort bon connaisseur de la France observe que la France ne faisait pas de réformes mais seulement des révolutions, le Général répond : « C’est inexact – la France ne fait de réformes que dans la foulée des révolutions. »


14 Juin 1942
La lutte politique
Alger
– Rien n’y a fait. Ni les sollicitations, ni les tractations de dernière minute. Les positions de la commission des lois et du gouvernement sont restées irréconciliables. Et pour la première fois depuis la Grande Guerre, c’est le gouvernement qui va avoir pour le moment le dernier mot. Ce 14 juin, le Journal Officiel publie en effet un décret qui se compose d’un seul et court article :
« Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. »
Ce décret préalablement soumis au Conseil d’Etat tranche un véritable nœud gordien. Il y a bien eu quelques voix pour crier à l’abus de pouvoir, mais le ministre des Relations avec le Parlement a répondu très calmement en indiquant que la loi avait été respectée et les organes usuels avaient été consultés.
La presse dans son ensemble remarquera le lendemain avec ironie qu’il a fallu une guerre, une défaite et un redressement « miraculeux » pour que la question trouve enfin sa conclusion. Et encore : une conclusion provisoire ! Les éditoriaux soulignent en effet que le match engagé par Paul Reynaud et la frange des élus de la République partisans du statu quo ante bello n’est pas terminé. Si le gouvernement a profité des vacances parlementaires pour publier son décret, celui-ci doit encore être ratifié par un vote à la prochaine session. Et les journaux de donner donc rendez-vous à leurs lecteurs (et à leurs lectrices !) à la rentrée parlementaire pour la belle : une manche à la commission des Lois, une au gouvernement, les élus de la République jugeront.


15 Septembre 1942
La lutte politique
Alger, Assemblée des élus de la République
– Pour toute la presse, c’est le « jour du Vote » : le mot mérite bien une capitale, puisqu’il s’agit d’un vote sur un vote – celui des femmes. Le gouvernement au grand complet est présent et les caméras des Actualités Pathé vont filmer les débats . Après les interventions des élus partisans ou adversaires du statu quo, le président du Conseil prend la parole.
M. le Président . Dans le débat à l'ordre du jour concernant la ratification du décret du 14 juin 1942 sur le droit de vote et l’éligibilité des femmes, la parole est à Monsieur le président du Conseil.

M. Paul Reynaud, président du Conseil. Messieurs, entreprendre de démontrer, à une Assemblée composée exclusivement de représentants du sexe masculin, que la stricte application des principes démocratiques sur lesquels est fondée la République l'oblige à accorder désormais aux femmes la capacité politique pourrait sembler audacieux. C'est qu'en effet nos pères et nous-mêmes nous sommes réclamés de ces principes, que nous pensons même les avoir appliqués dans notre droit public, sans que jusqu'à présent nos institutions politiques accordassent le moindre droit de suffrage aux femmes. En France, les revendications du suffrage universel se sont bornées jusqu'ici aux demandes des hommes et il semblait à nos illustres prédécesseurs qu'avoir étendu le droit de vote aux électeurs masculins, même infirmes et même illettrés, cela suffisait et que point n'était besoin d'y appeler les femmes.
[…]
Cependant, voici que, depuis quarante ans, autour de notre démocratie peut-être fatiguée et vieillissante, de toutes parts, les femmes ont été appelées à jouer un rôle actif dans la vie politique. C'est la Norvège, la Suède, le Danemark, ce sont les États de l'Amérique du Nord, c'est l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Finlande qui, les premières, ont appelé les femmes à la vie publique. Puis, et surtout depuis que la Grande Guerre a bouleversé la quiétude du monde, nous restons à ce jour avec la Suisse, la Bulgarie et la Yougoslavie l’un des rares pays européens à ne pas avoir accordé le droit de vote aux femmes.
[…]
Ne croyez-vous pas que ce serait perpétuer une grande injustice, que de leur refuser de faire entendre directement leur voix dans les affaires publiques ?
Je sais bien qu'on oppose à cette tendance plusieurs raisons. Les voici : on craint que la femme n'apporte dans la discussion des affaires politiques la dictature du sentiment, on craint son incapacité intrinsèque à prendre part à la vie politique et on redoute que son idéalisme, socialiste pour les uns, religieux pour les autres, ne compromette la République. Je ne répondrai pas au premier argument parce que nous pourrions entreprendre une discussion qui serait purement académique et qui a assez duré. En ce qui concerne les arguments essayant de démontrer l'incapacité de la femme à prendre part à la vie politique, Messieurs les élus de la République, sur quoi les fait-on reposer ? Sur la différence de mentalité ou sur les préjugés. Mais, par quel système reconnaît-on chez les électeurs hommes le genre de mentalité qui est nécessaire pour bien voter ? Vous avez peur qu'elles votent mal ! Qu'est-ce que voter mal ?. (Très bien ! Très bien !)

Remarque dans l’hémicycle : C'est voter pour l'adversaire. (Sourires)

M. le président du Conseil. Quant à savoir si les femmes voteront demain pour les cléricaux, pour les socialistes ou pour les partis du centre , j'avoue franchement que je n'en sais rien et que je me soucie peu de le savoir. Il me paraît, en effet, inadmissible que nous puissions combiner de telle sorte les principes démocratiques sur lesquels nous fondons les uns et les autres la fortune des partis politiques auxquels nous appartenons, avec l'application de ces principes, de telle sorte que nous en différions l'application toutes les fois que l'intérêt électoral de notre parti le commande. (Très bien ! très bien !)
[…]
Messieurs les élus de la République, quand il s’est agit de jeter les femmes dans le creuset de la guerre, est-ce que nous avons attendu ? Sera-t-il dit toujours que l’on exigera de nos compagnes l’égalité devant l’effort de la peine, devant le sacrifice et le courage, jusque devant la mort sur le champ de bataille – et que nous mettrons des réticences au moment d’affirmer cette égalité ? Je réponds non, le gouvernement répond non et, je le crois, le pays tout entier répond non ! Il n’est plus possible de faire obstacle à une réforme nécessaire et juste, et par votre vote aujourd’hui, vous aller appeler les femmes à siéger sur ces bancs... (Mouvements divers)

Remarque dans l’hémicycle : Elles n'y seront pas déplacées !

M. le président du Conseil. ... et leur concours ne sera pas inutile. Si certains adversaires du suffrage féminin étaient tentés de reprendre l’ancienne objection, qui a traîné partout et a pourtant beaucoup vieilli, que pour le bonheur de l'humanité, la grâce et la douceur féminines doivent être réservées à bercer les rêves des enfants, à panser les plaies de l'homme mûr et à rasséréner les angoisses du vieillard, je vous montrerais qu’il ne faut pas se voiler la face : la France sortira meurtrie de cette guerre et toutes les bonnes volontés seront nécessaires pour la ressusciter. Oui, ce peuple de France qui aujourd'hui tend tous ses espoirs, au delà de la Victoire de nos armes, vers un avenir social meilleur, vers un renouveau républicain, aura besoin des femmes pour l'aider ! (Vifs applaudissements)

A la surprise de bien des observateurs, le vote qui suit est un triomphe pour Reynaud. C’est dit, les Françaises voteront.


16 Septembre 1942
La lutte politique
Alger
– « Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes » : c’est le gros titre, avec quelques variantes, de la majorité des journaux. On peut lire également qu’après un débat « d’une haute tenue » (n’est-ce donc pas toujours le cas ?…) les élus de la République ont ratifié le décret du gouvernement publié en juin dernier à une large majorité des deux tiers. Mais les journalistes s’interrogent : en pratique, quand verra-t-on des éluEs de la République dans ce que l’on continue d’appeler l’Hémicycle ? Et qui seront-elles ?
………
Disons-le, la relative facilité avec laquelle anciens députés et anciens sénateurs ont accepté le vote des femmes n’a pas manqué de soulever, dès ce jour-là et depuis lors, d’autres questions. Différentes explications ont été avancées. Selon des sources d’une fiabilité incertaine, tout était en réalité bouclé dès le 14 au soir, à la faveur d’une réunion dans le bureau de Paul Reynaud, réunion si secrète qu’aucune trace écrite n’a été conservée. Le récit qui suit a été reconstitué à partir de témoignages souvent de seconde main, mais il a pour lui une certaine vraisemblance.
Le 14 septembre au soir, Edouard Herriot et Jules Jeanneney, président et vice-président de l’Assemblée nationale, entrent dans le bureau du Président du Conseil, qui a demandé à les voir. A leur surprise, ils sont introduits par Margerie, et non par un huissier, et Margerie lui-même disparaît aussitôt ! A leur plus grande surprise – car ils se doutent que la question « des Femmes » va être au menu – seuls sont présents, autour de Reynaud, Léon Blum et Charles de Gaulle. On sait Blum très féministe ; quant à De Gaulle, le grand nombre de femmes engagées dans la Résistance l’a décidé, dit-on, à soutenir leur cause. Mais l’un est aux Affaires Etrangères, l’autre à la Guerre et à la Défense. Qu’ont-il à voir dans cette affaire ? Reynaud va le leur apprendre très vite. En termes brefs mais impressionnants, il évoque le projet Concorde et ses enjeux : au premier rang, une bombe si destructrice qu’elle garantirait la victoire au camp qui la possèderait. « Il est évident, précise Reynaud, que la France joue tout son rôle, grâce à ses scientifiques, dans la mise au point de cette arme terrible. Mais les maîtres d’œuvre sont les Américains, et nombre d’entre eux sont réticents à partager ce savoir avec nous. Il faut sans cesse batailler pour ne pas être écartés du cœur du projet. »
C’est au tour de Blum : « Jusqu’à présent, la valeur de nos chercheurs – dont, dois-je vous le rappeler, Madame Irène Joliot-Curie – a garanti leur participation. Mais tout peut être remis en cause, et le serait effectivement si nos alliés dans la place cessaient de nous soutenir. Or, le meilleur de ces alliés est une alliée : vous savez que Mme Roosevelt joue dans la politique américaine un rôle qui dépasse de beaucoup celui de l’épouse du Président. »
Herriot et Jeanneney ont compris : « Voudriez-vous dire, articule le premier, que Mme Roosevelt nous… lâcherait si le vote de demain était… négatif ? »
Et De Gaulle, d’une voix d’outre-tombe : « Précisément, Messieurs. Précisément. Alors, vous comprenez bien qu’au delà de considérations à la fin des fins futiles sur le sexe des élus de la République, il y va, en cette affaire, de la Grandeur de la France ou de son Effacement définitif ! »
Après un instant de silence horrifié devant cette sinistre perspective, Reynaud conclut : « Nous comptons sur vous, Messieurs, pour le faire comprendre aux membres de l’Assemblée nationale. Il va sans dire que Monsieur le ministre des Affaires Etrangères vous y aidera, pour ce qui concerne la SFIO. »

17 Octobre 1942
La lutte politique
Alger
– La ratification de septembre a ouvert la voie à la cooptation (comme prévu par la réforme constitutionnelle de 1940-41) des premières femmes élues de la République.
Les fracas de la bataille en cours en Sicile masquent presque un mutation irréversible de vie politique française. L’arrivée des premières femmes sur les bancs de l’Assemblée nationale se fait en effet dans le cadre du remplacement des élus de la République décédés depuis l’arrivée à Alger du Parlement en exil. Après de laborieuses négociations et sous l’action discrète mais insistante de Louis Marin, les groupes politiques ayant perdu des élus (donc des sièges) sont amenés à les remplacer par des candidats de leur choix présentés au suffrage de leurs futurs pairs.
On trouve ainsi des représentants de ce que l’on commence à appeler la Résistance intérieure (qui siègeront parfois entre deux missions en France Occupée !) et deux femmes présentées par les groupes socialiste et centriste (le parti Radical-Socialiste n’ayant pu se résoudre à choisir une personne “du sexe”) : Madeleine Lagrange (SFIO) et Germaine Poinso-Chapuis (PDP) . Louis Marin déclarera bien des années plus tard qu’au moment de choisir des femmes, « les animaux politiques masculins avaient failli refuser l’obstacle ». Mais en fin de compte, le hasard et les personnes présentes à Alger à cette date avaient rendu possible ce qui était souhaitable.
Le jour même de cette cooptation (qui ne pose en apparence aucun problème à l’Assemblée), un communiqué de la Présidence du Conseil annonce la nomination de deux sous-secrétaires d’état. Mme Cécile Brunschvicg est en effet nommée sous-secrétaire d’état à l’Education nationale et Mme Suzanne Lacore sous-secrétaire d’état à la Santé publique .
Au conseil des ministres suivant, la rituelle “photo de famille” verra les deux nouveaux ministres , au premier rang, encadrer le président du Conseil. Cette photographie est le début d’une campagne de propagande mettant en scène les deux femmes en mission, aussi bien dans l’Empire qu’à l’étranger et notamment en Angleterre ou aux Etats-Unis.
Ces nominations posent encore questions soixante-dix ans après. Pourquoi Paul Reynaud, après une lutte de plusieurs mois, a-t-il finalement fait du neuf avec du vieux en reprenant dans son gouvernement deux femmes qui avaient connu l’expérience du Front populaire et n’a-t-il pas cherché à aller plus loin ? Tous ces efforts pour seulement « un carré de dames » (puisque c’est ainsi que la presse surnommera vite les deux sous-secrétaires d’Etat et les deux élues de la République) ?
Cependant, la porte est ouverte. Dès la Libération, toutes les Françaises majeures pourront participer aux élections, qui se feront enfin au suffrage vraiment universel.
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gaullien



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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Donc le droit de vote est acquis pour les femmes de la métropole, mais quand est-il des femmes de l'empire colonial?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 17:02    Sujet du message: Répondre en citant

gaullien a écrit:
Donc le droit de vote est acquis pour les femmes de la métropole, mais quand est-il des femmes de l'empire colonial?


Le droit de vote est acquis pour les femmes Françaises.
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gaullien



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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 17:29    Sujet du message: Répondre en citant

plutot pour les citoyenne Français.
si les population des colonies sont sujet de la France ils n'ent sont pas des citoyens


Irène Joliot-Curie ne fait pas partie du gouvernement parce qu'elle est occupé avec le projet Concorde?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 19:01    Sujet du message: Répondre en citant

gaullien a écrit:
plutot pour les citoyennes Françaises.
si les population des colonies sont sujet de la France ils n'ent sont pas des citoyens
Irène Joliot-Curie ne fait pas partie du gouvernement parce qu'elle est occupée avec le projet Concorde?


1) Je te rappelle qu'une proportion nettement plus élevée qu'en 1939 de familles des Colonies sont françaises à part entière, grâce à l'engagement d'un de leurs membres dans l'armée.

2) Exact !
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Martel



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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 19:04    Sujet du message: Bravo ! Répondre en citant

Bravo !

Et gaulien, gagne une petite porcelaine de saxe !

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patrikev



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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2011 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
S

18 avril 1942
La lutte politique
Alger
– [coupe]
Lors d’une interview parue dans l’Echo d’Alger, Pierre Mendès-France commente la seule expérience de suffrage universel complète connue par les femmes en France, menée à Louviers à son initiative . Il en tire des enseignements nuancés mais positifs.


Il y a eu quelques autres expériences, même si celle de Mendès France à Louviers est bien la seule "complète". Louise Weiss avait organisé un vote féminin lors des municipales de Saint-Denis (Seine) en 1937, en louant quelques salles où les électrices venaient s'inscrire et voter. Ce coin de banlieue avait déjà mauvaise réputation, et les dames féministes, plutôt bourgeoises l'époque, n'avaient pas très envie d'y traîner: aussi Louise Weiss avait-elle loué à un maquereau de Montmartre ( Razz Authentique) quelques "professionnelles" pour tenir les urnes. Elles étaient très flattées de faire un travail propre, pour une fois... mais le vote a dû s'interrompre au bout de quelques heures, à cause des bagarres de rue qui opposaient les partisans de Jacques Doriot (maire sortant ex-communiste et futur ministre de Laval FTL) à ceux du Front Populaire.


Casus Frankie a écrit:
gaullien a écrit:
Donc le droit de vote est acquis pour les femmes de la métropole, mais quand est-il des femmes de l'empire colonial?


Le droit de vote est acquis pour les femmes Françaises.


Justement, c'est moins évident qu'il n'y paraît. OTL, les hommes musulmans algériens ont eu la citoyenneté et le droit de vote à la Libération, mais les femmes musulmanes algériennes ont dû attendre jusqu'en 1958. Pour diverses raisons qui tiennent au statut personnel musulman, à un taux d'analphabétisme proche de 100%, et peut-être au fait que les hommes musulmans, à part une poignée d'intellectuels modernistes, ne tenaient pas trop à accorder l'égalité des droits à leurs compagnes.

Je note que Paul Reynaud, dans son discours, oublie de citer la Turquie où les femmes étaient électrices depuis 1934.
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patrikev



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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 22:10    Sujet du message: Répondre en citant

Tyler vient de nous sortir un texte sur les péripéties parlementaires d'Alger

http://www.1940lafrancecontinue.org/forum/viewtopic.php?p=18789#18789

En prolongeant un peu, j'ai découvert une autre femme députée ou secrétaire d'Etat possible: Hélène Campinchi, veuve du député et ex-ministre radical-socialiste César Campinchi, décédé le 22 février 1941 (vraiment pas un bon mois pour la Corse). OTL, Hélène, avocate, a repris le flambeau de la politique en 1945.

http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9sar_Campinchi

Hélène était aussi la fille d'un autre député et ex-ministre radical-socialiste de Corse, Adolphe Landry.

http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=4326
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Martel



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MessagePosté le: Jeu Jan 12, 2012 14:57    Sujet du message: de 4 on passe à 5 Répondre en citant

Bonjour,

Pourquoi pas...au lieu de la belotte à 4 on pourra passer au tarot ou au bridge à 5...

MArtel
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