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1940 - La France continue la guerre
 
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La FTL "vue d'en bas"

 
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Casus Frankie
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Inscrit le: 16 Oct 2006
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MessagePosté le: Lun Jan 17, 2011 22:36    Sujet du message: La FTL "vue d'en bas" Répondre en citant

Ce texte de SNS est une petite vignette qui évoque un aspect concret et négligé de l'Histoire...
On attend avec intérêt d'autres points de vue, que SNS nous promet.



Janvier 1941 - Alger
Avec sa barbe bien coupée et son bonnet, Léon Lopez ressemblait à un marin, lui qui avait toujours le mal de mer. En fait, il était cordonnier. Son échoppe en haut de la rue Henri-Martin était plus un atelier recevant du public qu’une boutique. Avant la guerre, il vivotait. Il ne gagnait pas assez d’argent pour être propriétaire mais juste assez pour faire vivre sa femme et ses cinq enfants et payer un apprenti. Mais l’arrivée des « Français » avait tout changé et la petite cordonnerie ne désemplissait pas.
Officiers, fonctionnaires, commerçants, tous cherchaient à faire tenir leurs chaussures dans l’attente de jours meilleurs – ou au moins d’arrivage de nouvelles chaussures. Derrière son comptoir, Léon Lopez travaillait sans relâche.
« Les affaires tournent bien ! » constata son client du moment, un officier de marine, en voyant le nombre de paires en attente. « Vous en avez encore pour longtemps ? J’aimerai les récupérer dans l’heure. »
– Comme vous êtes militaire, je vous fais passer en priorité. Je fais ce que je peux, mais mon apprenti est parti la semaine dernière travailler au port, répondit Léon sans lever la tête de son ouvrage.
– La guerre est dure pour tous ! répondit l’officier en riant.
– Bah ! Il a été attiré par le salaire, et puis, en devenant docker, il est au moins sûr de ne pas être mobilisé : son boulot est essentiel pour l’effort de guerre, il paraît. Remarquez, il arrivait à peine à faire une couture correcte. Mais mon aîné, il s’est engagé, lui ! Enfin, c’est la vie ! Au moins, Dieu préserve, on ne verra pas les Boches. Mais j’espère que les travaux du port vont aller vite, parce qu’à chaque fois qu’un convoi militaire arrive, c’est l’approvisionnement des civils qui prend du retard. J’attends plusieurs semaines pour recevoir mon fil et avec les gens comme vous, toujours pressés, ça râle !
– Allez, ça ne va pas durer. Alger aura bientôt un port tout neuf. Et à Oran, on aménage aussi le port, vous savez ! Les pénuries ne sont que temporaires – il y a assez de nourriture pour tous, non ? Et c’est le principal.
– Ce n’est pas la nourriture le problème, mais toutes les fournitures pour faire fonctionner la boutique. Prenez le quincaillier dans le bas de la rue, plus de balais pendant une semaine, alors ses clientes sont allées ailleurs. Bon, j’ai pas trop ce problème, sauf pour la colle peut être, mais je m’arrange avec des collègues.
– Vous auriez d’autres problèmes si on s’était couché devant les Boches. Tel que, c’est un moindre mal, non ?
Léon leva la tête et regarda l’officier. Derrière son sourire orgueilleux, il discernait une pointe d’agacement. C’est vrai que Léon avait vu la guerre de très loin. Trop jeune en 14, trop vieux en 39… Bon, son premier fils s’était engagé mais – Dieu préserve ! – il ne lui arriverait rien, quant à son deuxième fils (et cinquième enfant), il ne serait pas en âge d’être appelé sous les drapeaux avant la fin de cette guerre, enfin, si elle ne durait pas trop. Et puis, il se dit que tous ces militaires lui faisaient une belle clientèle et qu’il valait mieux ne pas les mettre en colère.
– C’est vrai, c’est un moindre mal. Et ici, avec tout ce monde, le gouvernement, l’armée, les affaires marchent ! Faut bien remplacer Paris !
– Alger, capitale de la France ! En voila une bien bonne ! Mais c’est un peu vrai !
L’officier sortit une cigarette et l’alluma. Constatant le peu d’aération de l’échoppe, il sortit.
Au bout de quelques minutes, Léon termina le travail sur les semelles. Il appela l’officier remettre.
« C’est du beau travail ! Je vous conseillerai à mes amis. Combien vous dois-je ? »
Léon lui indiqua le prix. L’officier paya en grimaçant et fit une remarque sur le prix élevé.
« C’est un moindre mal » répondit Léon en souriant.
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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2011 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Mars 1941-Alger
« Reprends un peu de viande ! » dit Germaine Lopez. Elle joignit le geste à la parole en déposant d’autorité un gros morceau d’agneau dans l’assiette de son grand fils. Celui-ci ne se fit pas prier pour s’y attaquer.
« On voit bien que tu ne manges pas à ta faim ! Guerre ou pas, une chose n’a sûrement pas changé : la tambouille de l’armée doit toujours être aussi mauvaise ! » dit Léon en riant. « Alors, ils t’envoient où ? » reprit-il – mais cette fois, sa voix laissait poindre l’inquiétude.
« J’en sait rien, Papa ! » répondit Joseph, la bouche pleine, l’air un peu emprunté dans son uniforme de sortie tout neuf. « On parle de la Corse et même de la Grèce. Je ne suis qu’un deuxième pompe ! On entend surtout les discussions à l’ordinaire. Comme on est à l’instruction, on nous dit pas grand-chose. Entre l’exercice, le parcours du combattant, les cours et tout, j’ai pas travaillé aussi dur depuis le certificat d’étude. »
« Hé bien, dit Germaine, tu l’as eu, ton certif’ ! Si tu fais aussi bien, j’espère que tu pourras rester au pays. L’Indochine, c’est loin ! »
« Maman, je ne fais pas tout ça pour rester ici, sinon je serai restée avec Papa dans la boutique. Mais c’est vrai que je crois que j’ai eu des bonnes notes, le sergent instructeur m’a dit que je devrais être choisi pour m’occuper de la radio, mais on sera pas sûr avant un moment. »
« La radio ? Mais tu feras quoi, avec une radio ? » dit Léon. « Tu écouteras des chansons ou des informations ? »
« C’est un émetteur-récepteur, Papa ! » répondit Joseph avec la satisfaction du fils qui constate que son père est dépassé par le progrès technique que lui maîtrise sans difficulté. « D’abord, je serai nommé première classe. Et puis, je suivrai le chef de section partout où il va pour qu’il puisse donner et recevoir des ordres. »
« Mais c’est dangereux, ça ! Tu risques de prendre un mauvais coup ! » gémit la mère de famille.
Autour de la table, ses trois sœurs semblaient impressionnées, peut-être inquiètes, mais le petit dernier écoutait, bouche bée, les yeux brillants.
Léon jugea utile de montrer qu’il était toujours le chef de famille. « Ça a l’air important. Moi, à l’armée, j’ai passé mon temps à m’occuper des selles des chevaux des officiers, mais je connaissais déjà bien la sellerie. Toi, tu vas apprendre des choses intéressantes et utiles pour… après. » Léon espérait qu’en s’exprimant ainsi, il y aurait un « après » et que la guerre lui rendrait son fils en bon état.
« En plus, pour la radio, j’ai un avantage, parce que je parle bien arabe. »
Dix ans à jouer au football dans la rue avec les gosses du quartier lui avaient au moins appris ça, songea son père.
« Mais à qui tu vas parler arabe ? »
« A la radio, Papa ! Il paraît que les Allemands essayent de nous écouter. Ils comprennent le français, mais pas l’arabe ! Et puis, il y a des chefs de groupe qui parlent mieux arabe que français. »
« Quoi ? Mais d’où ils sortent ? »
« Il y a des sous-officiers arabes, Papa ! Plus ou moins selon les unités, mais il y en a. Et les officiers déménagés, je veux dire, ceux qui sont arrivés de France, ils ne savent pas un mot d’arabe, alors quelqu’un comme moi peut être très utile. »
« Des sergents ou des juteux arabes ? Mais ils commandent qui ? Les autres Arabes ? »
« Ben, non, tous les simples soldats, même les Français. Dans ma compagnie, c’est un sergent arabe qui nous fait l’instruction pour le combat. Se déplacer en évitant de se faire repérer, tirer, lancer des grenades, tout ça. Je l’ai même vu faire des cours à des aspirants. Y en a qui n’aiment pas trop voir des Arabes commander, ils disent qu’il faut qu’ils restent à leur place, mais c’est surtout des Français d’ici qui disent ça, les Déménagés n’ont pas l’air de bien faire la différence entre eux et nous. »
« C’est pas possible, dit Germaine, ça se voit quand même, un gars qui arrive de son bled parce qu’on lui a promis qu’il serait citoyen français ! »
« Mais les sous-off’ n’arrivent pas de leur bled, Maman ! Ils se sont battus en Libye ou en France. C’est même marrant de voir un sous-off’ expérimenté reprendre un jeune officier pour lui expliquer que si on fait comme il veut, on va tous se faire tuer. Il y en a même un qui a été puni parce qu’il a dit à un lieutenant que c’est à cause de gars comme lui que la France avait perdu contre les Allemands. »
« Pourquoi il a dit ça ? » s’indigna son père.
« C’est parce que le lieutenant voulait qu’on fasse comme dans son manuel et que l’adjudant voulait qu’on fasse comme il avait appris contre les Allemands. Il a été puni, mais finalement, on fait comme il avait dit qu’il fallait faire ! »
« Si les Arabes se mettent à commander, on va pas gagner la guerre ! » déclara sa mère, péremptoire.
« Maman, le Michel Darmon, il voulait toujours être capitaine de l’équipe, et il aurait pas réussi un pénalty dans un but vide ! »
« Mais c’était le premier de la classe, même qu’il est allé au lycée ! »
« Peut-être, mais Mokhrane Edel, ça c’était un joueur ! Alors, je préfère être commandé par un Arabe qui va nous garder en vie que par un Francaoui diplômé qui va tous nous faire tuer, et lui avec ! »
« Vous faire tuer ! Alors tu vas vraiment partir à la guerre ! » hurla sa mère.
Il y eut un instant de silence. Joseph reprit, la voix un peu hésitante : « Eh ben, Maman, c’est pour ça que je me suis engagé, pas vrai… Un jour ou l’autre, il faudra bien y aller, si on veut chasser les Boches de France… Et puis, Michel et Mokhrane, ils se sont engagés aussi… »
Un lourd silence retomba. Jacqueline, la plus âgée des trois sœurs, sauta sur ses pieds en disant qu’elle allait chercher le dessert. Le reste de l’après-midi, d’un commun et tacite accord, plus personne ne parla de la guerre.
Lorsque Joseph annonça qu’il devait rentrer à la caserne, sa mère lui prépara un solide casse-croûte – il y en avait pour trois, avec de la brioche aux raisins secs… Léon accompagna son fils jusqu’à l’arrêt du tramway. Sur le chemin du retour, il se surprit à prier – il n’avait pourtant plus été très souvent à l’église depuis le baptême du dernier. En rentrant chez lui, il entendit sangloter dans la cuisine, mais il fit comme si de rien n’était et s’annonça bruyamment pour laisser à sa femme le temps de sécher ses larmes.
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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2011 20:45    Sujet du message: Répondre en citant

excellent
alors, pour faire plus couleur locale, surtout s'il s'agit d'une lopez, les français on peut aussi les appeler les patos (prononcer le s) et en cette periode pré pascale, plutot que de la brioche aux raisins, ce sera plutot de la monà (l'accent est là pour la prononciation)
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Finen



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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2011 21:18    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait, la monà ou mounà suivant les accents était traditionnellement préparée à la maison, cuite au four du boulanger ou au four municipal quand il existait encore et distribuée généreusement aux voisins et amis.

C'était une semaine où le sucre ressortait des réserves et ou la fleur d'oranger parfumait les rues.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2011 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'avais pas osé mettre la mouna sur la table des Lopez (c'est vrai que c'est bon), je vois que j'avais tort ! 8)
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Casus Frankie

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MessagePosté le: Jeu Jan 27, 2011 08:25    Sujet du message: Répondre en citant

On s'y croirait!

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MessagePosté le: Sam Fév 19, 2011 08:58    Sujet du message: Répondre en citant

Juin 1941 Alger
Léon travaillait à la boutique en discutant avec Albert, le gérant du magasin France-Tapis, plus bas dans la rue. Il était nerveux, et cela se voyait !
« Mais qu’est-ce que tu as, à regarder l’heure tout le temps ? Tu es pressé de fermer aujourd’hui ? » demanda Albert
J’attends Jacqueline. C’est aujourd’hui qu’elle passe son certificat d’études. On espère bien l’envoyer au lycée.
Au lycée ? Pourquoi faire ? Elle est jolie comme un cœur, elle trouvera à se marier sans problème.
J’espère bien, mais c’est elle ! Avec les histoires que raconte son frère lorsqu’il vient nous voir et les articles dans les journaux sur les femmes pilotes dans l’armée et tout le bazar, elle ne pense plus qu’à faire des études. Et comme elle a le caractère de sa mère, je lui ai promis que si elle avait son Certif’ dans les premières, on verrait ce qu’on peut faire.
Tu n’as plus qu’à espérer qu’elle ne l’aura pas le certif ! dit Albert en riant. Le regard noir de Léon lui fit perdre son sourire. Il comprit qu’il espérait bien envoyer sa fille au lycée, et s’empressa d’ajouter : « Oh, te fâche pas, je plaisante ! Après tout, deux de mes trois gamines y sont bien, pourquoi pas la tienne ! C’est la mode, maintenant, que les filles fassent des études ! » Il se retint d’ajouter avec fierté que la petite dernière, sa chouchoute, était même entrée au lycée dès la Sixième. Léon était un ami, mais parfois, les Pieds-Noirs avaient de drôles d’idées au sujet de leurs voisins juifs comme Albert et sa famille, tout aussi Français qu’eux depuis le décret de naturalisation de 1878. Et trop faire envie, c’est jamais bon, comme disait sa femme. « Bon, c’est pas tout ça, je dois retourner au magasin » conclut-il.
Resté seul, Léon soupira. « C’est vrai qu’elle n’est plus la même, la petite, depuis que son frère s’est engagé. A croire qu’elle a décidé de changer le monde à elle toute seule. Il y a plus qu’à espérer que ça lui passera. Au moins, j’ai les moyens de l’envoyer au lycée, avec tous ces clients de Métropole ! » Tout en travaillant sur une paire de chaussures vernies, il se mit à faire ses comptes. Depuis le Grand Déménagement, ses affaires allaient bon train. Il avait écouté sa femme en économisant le plus possible. La guerre avait du bon, se dit-il une fraction de seconde, puis il se souvint que son fils s’était engagé.
La clochette de la porte sonna. Il leva la tête et vit sa fille. Elle avait le sourire, bon signe !
« Alors ? » demanda-t-il, étonné lui-même de son émotion.
– Pour la dictée, c’était facile. Par contre, la rédaction était bizarre.
– Bizarre ?
– Le sujet était : « Vous êtes dans la cour de l’école. Des grands attaquent des petits. D’autres enfants vous disent de prendre parti pour les grands parce qu’ils sont plus forts et que vous ne pouvez rien faire d’autre. Imaginez et terminer la scène. »
– Oh oh… C’est vrai, c’est pas habituel, surtout pour des filles. C’est la guerre qui veut ça, je pense… Et l’autre sujet ?
- Celui-là, cela allait. L’autre était plus difficile. « C’était :Une parente âgée vous a prêté un beau livre auquel elle tient beaucoup en vous recommandant d'en prendre le plus grand soin. Hélas, le livre a été abîmé ou sali ou perdu. Votre maman exige que vous écriviez une lettre d'excuses. Rédigez-la
– Et le problème ?
J’ai pensé à toi. C’était : « [i]Un tailleur doit confectionner des vestes d’uniforme pour une compagnie de 150 soldats. Le régiment lui octroie 450 mètres de tissu. Une veste nécessite 2 mètres de tissu. Pourra-t-il confectionner une veste pour tous les soldats ? Sachant qu’un pantalon exige 3 mètres de tissu, combien de pantalons pourra-t-il faire avec le tissu restant ? Combien de mètres de tissu supplémentaires seront-ils nécessaires pour faire un pantalon pour chacun des soldats ? » Je crois que j’ai bien répondu.[/i]
Et l’histoire-géographie ?
C’était des questions faciles. J’ai donné mes réponses à Mademoiselle Coulomb, mon institutrice, après l’examen, et elle m’a dit que je ne m’étais pas beaucoup trompé. Sinon, tu veux pas en savoir plus, pour le tailleur d’uniformes ?
– On va rentrer et tu en parleras avec ta mère.
Léon ferma la boutique avec une heure d’avance. Sur le chemin de la maison, ils passèrent devant le lycée Delacroix. Ils ralentirent quelques secondes sans rien dire. Léon imaginait sa fille en sortir avec son premier bac, et pourquoi pas les deux ! Jacqueline, elle, en était déjà à l’université. Leurs regards se croisèrent et ils se mirent à rire.
………
Jacqueline obtint brillamment son certificat d’études, si brillamment qu’elle eut droit à une bourse. Ce fut l’occasion d’un repas de fête à la maison, d’autant plus que Joseph venait de rentrer de manœuvres avec un chevron de caporal sur l’épaule et, sur la poitrine, l’insigne d’une des nouvelles divisions cuirassées.
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