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1940 - La France continue la guerre
 
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L'Espagne
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Pendjari



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MessagePosté le: Mar Juin 25, 2019 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

Vous racontez n'importe quoi, c'est John Carpenter, Jaimie Lee Curtis et Nick Castle qui ont inventé Halloween !

Quant à Samhain, ça sent plutôt le groupe de Métal Finlandais

Very Happy
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"J'ai glissé Chef !"
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Pendjari



Inscrit le: 06 Juin 2018
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Localisation: Nantes

MessagePosté le: Mar Juin 25, 2019 10:58    Sujet du message: Répondre en citant

Erratum, c'est un groupe, je cite, d'horror-punk Américain Very Happy Very Happy Very Happy
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mer Juil 17, 2019 20:41    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Requesen,

Je viens de relire ton texte sur la famille Muntaner et j'y ai découvert quelques points à corriger.

Lors des combats en Russie de Ramon, ce dernier est sous les ordres du capitaine Escriva. Mais, si je n'ai pas fait d'erreur, il change parfois de nom :

Citation:
Esteva frotta sa joue râpeuse
Esteva sourit de son sourire fatigué
Luis regarda Esteva du coin de l’œil.
Jose Maria Escriba : lieutenant de la division Azul


Au sujet de la famille Monasterio, lors de la réunion familiale en Frace après la fin de la guerre :

Citation:
Marcel et Salvador sursautèrent : « Comment as-tu dit ? Monasterio ? Que sais-tu de lui ? »
– Peu de choses, officier de carrière dans les troupes indigènes, famille de militaires, frère officier tué dans la sierra près de Madrid en 36 et père colonel, tué devant la Cité universitaire durant l’hiver 36-37.
D’abord, ils ne répondirent pas. Puis Salvador : « Ramon, je crois que ton frère et toi avez exterminé tous les Monasterio mâles…
»

Or Ramon a entendu parler par Salvador de son frère tué dans la sierra par Marcel car Salvador lui a raconté l'épisode :
Citation:

Salvador se laissa péniblement tomber dans un fauteuil et poursuivit :

(…) Un coup dans les jambes l’obligea á s’agenouiller. Marcel arma le chien mais avant de tirer, il demanda : “Quel est ton nom ?”
“Lieutenant Monasterio. Mon père est le colonel Monasterio. Faites-lui savoir que je suis mort en…”


D'accord, je conçois qu'il ait pu oublier ce récit et ne pas faire le rapprochement. Il sait aussi que Marcel a tué un officier supérieur devant Madrid mais comme Salvador n'a pas donné de nom, il ne peut savoir qu'il s'agit du père de son commandant "fanatique".

Sinon, bon texte qui m'a appris des choses sur la vie en Espagne au début du franquisme.

@+
Alain
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requesens



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MessagePosté le: Mer Juil 24, 2019 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Capu Rossu a écrit:
Bonsoir Requesen,

Je viens de relire ton texte sur la famille Muntaner et j'y ai découvert quelques points à corriger.

Lors des combats en Russie de Ramon, ce dernier est sous les ordres du capitaine Escriva. Mais, si je n'ai pas fait d'erreur, il change parfois de nom :

Citation:
Esteva frotta sa joue râpeuse
Esteva sourit de son sourire fatigué
Luis regarda Esteva du coin de l’œil.
Jose Maria Escriba : lieutenant de la division Azul


Au sujet de la famille Monasterio, lors de la réunion familiale en Frace après la fin de la guerre :

Citation:
Marcel et Salvador sursautèrent : « Comment as-tu dit ? Monasterio ? Que sais-tu de lui ? »
– Peu de choses, officier de carrière dans les troupes indigènes, famille de militaires, frère officier tué dans la sierra près de Madrid en 36 et père colonel, tué devant la Cité universitaire durant l’hiver 36-37.
D’abord, ils ne répondirent pas. Puis Salvador : « Ramon, je crois que ton frère et toi avez exterminé tous les Monasterio mâles…
»

Or Ramon a entendu parler par Salvador de son frère tué dans la sierra par Marcel car Salvador lui a raconté l'épisode :
Citation:

Salvador se laissa péniblement tomber dans un fauteuil et poursuivit :

(…) Un coup dans les jambes l’obligea á s’agenouiller. Marcel arma le chien mais avant de tirer, il demanda : “Quel est ton nom ?”
“Lieutenant Monasterio. Mon père est le colonel Monasterio. Faites-lui savoir que je suis mort en…”


D'accord, je conçois qu'il ait pu oublier ce récit et ne pas faire le rapprochement. Il sait aussi que Marcel a tué un officier supérieur devant Madrid mais comme Salvador n'a pas donné de nom, il ne peut savoir qu'il s'agit du père de son commandant "fanatique".
Alain


Salutations caniculaires mon cher Capu...et désolé pour le retard.

Sur le premier point. Comme pourrait le dire notre maitre es SM, j'ai nommé Pendjari, je me fustigerai avec des orties avant de me jeter dans le lac ( dont les eaux sont boueuses en cette saison ) avec des poids aux pieds: Bref... Brick wall
Quant au second: effectivement Salvador raconte à Ramon l'épisode de l'execution du Lieutenant Monasterio par son frère. Il a pu faire le lien entre le lieutenant et son commandant en URSS. En ce qui concerne le colonel, le doute est raisonnable : même nom, même grade, même lieu. De plus, la coiffe des officiers des troupes coloniales portaient une bande rouge. En tirant Marcel a probablement vu ce detail.
Merci pour le compliment sur le texte.. Laughing
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"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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Pendjari



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MessagePosté le: Mer Juil 24, 2019 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Maître SM ? Flatté je suis.... Grrrr Grrrr Grrrr Grrrr
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 00:12    Sujet du message: Répondre en citant

Petit retour en arrière avec les Espagnols. Récit de TYLER, revu et conseillé par REQUESENS.


25 juillet 1940
Plus Ultra !
[Devise de la république espagnole]
Des Républicains très divisés
Mexico
– Il aura fallu près de deux semaines pour mettre en application les “accords de Toulouse”, accords secrets et très officieux entre le gouvernement français, les Républicains espagnols et le pouvoir franquiste. Comme convenu, l’ancien président de la République d’Espagne, Manuel Azaña, s’est éloigné de cette Afrique du Nord où les forces de la République française ont commencé à se replier pour continuer la lutte, alors que les derniers lambeaux de Métropole sous son contrôle lui échappent jour après jour… En accord avec Negrin (Premier ministre) et Companys (président de la Generalitat de Catalogne), Azaña va tenter de profiter de son exil pour améliorer les relations des Républicains avec les autorités des Etats-Unis voisins et pour organiser les représentants des Cortès qui ont trouvé asile dans la capitale mexicaine. C’est presque à contrecœur qu’il a accepté cette mission, car la défaite de son camp dans la guerre civile qui s’est achevée un an plus tôt l’a tellement affecté qu’il aurait sans doute préféré ne plus participer à la vie politique.
Presque deux semaines, c’est à la fois court et long. Quand on pense à l’agonie de la Campagne de France et à la frénésie du Grand Déménagement, dans une ambiance ou l’apocalyptique se mêlait tantôt à l’épique, tantôt au pathétique, le délai était bien court pour organiser discrètement un vol long-courrier à destination du Mexique – la chose n’était pas vraiment en tête des priorités du GQG français ! Mais il était long pour un sexagénaire que des problèmes de santé avaient quelque peu affaibli et que les angoisses de la Retirada suivies des incertitudes du Grand Déménagement n’ont pas réconforté.
Après une escale aux Antilles, le Farman F.2200 Ville de Natal piloté par Marcel Reine se pose sur l’aérodrome de Mexico. Si la France Combattante n’a pas cherché à faire grande publicité à son escorte en territoire neutre de l’ancien président d’une République espagnole mise à mal grâce au concours de ses ennemis actuels, elle n’a pas non plus cherché à la dissimuler. De son côté, le président mexicain Lazaro Cardenas, qui a reçu à bras ouverts les Républicains espagnols depuis la fin du conflit, a décidé de déployer un comité d’accueil de premier ordre. Au côté des huiles mexicaines et de l’ambassadeur français Albert Bodard, Manuel Azaña aperçoit deux visages bien connus. L’un est celui de Diego Martinez-Barrio, très éphémère Premier ministre (deux jours !) au début de la Guerre Civile, mais surtout président des Cortès jusqu’à la fin et depuis à la tête de leur “Diputacion Permanente”. L’autre est celui d’Indalecio Prieto, président du PSOE (Partido Socialista Obrero Español), principal parti républicain en exil.
Le sous-officier français chargé d’escorter très officieusement Azaña était deux mois plus tôt seconde classe dans un dépôt de cavalerie motorisée près de Provins. Mais au vu de son passé, on a estimé qu’André Malraux serait probablement plus utile comme envoyé toujours aussi officieux du gouvernement Reynaud au Mexique. Il pourra profiter de ce voyage et de sa connaissance des exilés espagnols pour observer les retrouvailles républicaines… et rendre compte aux services de Renseignements français. Malraux n’aura pas à faire appel à son talent d’écrivain pour stimuler l’intérêt des lecteurs de ce compte-rendu – en effet, en cet été 1940, alors que l’Axe triomphe en Europe, les Républicains espagnols semblent aussi divisés que lorsque la Guerre d’Espagne s’est terminée, un an plus tôt. Voire plus encore !
La République n’existe plus que par ses institutions. Mais ces dernières, sévèrement mises à mal depuis la fin de la Guerre Civile, constituent de se disputer sur son devenir ! Fin février 1939, le président de la République Manuel Azaña avait démissionné et s’était exilé dans le sud de la France. Le gouvernement mené par Juan Negrin existait encore légalement, mais sa légitimité politique était sérieusement affectée. De fait, peu après, la Diputacion Permanente (Conseil Permanent) des Cortès, dirigé par Diego Martinez-Barrio et réfugié à Paris, avait opposé sa légitimité à celle du gouvernement. En effet, selon la constitution de 1931, c’était au président des Cortès d’assurer temporairement les fonctions de président de la République, mais Martinez-Barrio s’y refusa tant que Negrin ne reconnaissait pas la fin de la Guerre Civile. Le Premier ministre ne l’admettant pas, la République espagnole restait donc officiellement sans président ! En juillet 1939, la Diputacion Permanente se déclara « seule institution républicaine demeurant valable au point de vue constitutionnel », déniant ainsi au gouvernement Negrin sa constitutionnalité, donc sa légitimité !
La responsabilité de cette attitude était due en partie à Indalecio Prieto, déjà président du PSOE, principal parti des Cortès… et dont Juan Negrin était membre lui aussi. Negrin et Prieto, naguère deux amis proches, s’étaient mutuellement soutenus dans leurs ascensions respectives, mais la Guerre Civile avait balayé leur relation. Assez vite, Prieto n’avait pas caché son pessimisme sur l’issue de la guerre et son désir de trouver un accord avec les nationalistes, alors que Negrin s’était illustré par sa persévérance à continuer la lutte contre le camp franquiste. A tout prix. Quitte à laisser les communistes prendre une place très, voire trop importante dans la conduite des opérations… Au point que Prieto avait considéré que son ancien ami était devenu une marionnette aux mains de l’URSS.
Depuis, plus qu’un fossé, un océan, au sens propre comme au sens figuré, sépare les deux socialistes. Et le PSOE s’est clivé en deux factions, l’aile gauche negriniste et l’aile “modérée” prietiste. Même au Mexique, l’organisation du PSOE en exil illustre cette division : Prieto, son président, s’oppose à son secrétaire général Ramon Lamoneda, farouche negriniste !
Pour Prieto, le retour de l’ancien président Azaña n’est une brève satisfaction car il s’aperçoit que parmi les passagers, d’autres hommes politiques espagnols et leurs proches, il y a Francisco Largo Caballero. Figure du PSOE et principal dirigeant de l’UGT, le syndicat plus ou moins rattaché au Parti socialiste, le vieux militant syndical semble adopter une posture de sage et vouloir rester en retrait des querelles politiques qui déchirent les Républicains en exil. Mais Prieto n’oublie pas qu’entre 1934 et 1936, prietistes et caballeristes s’étaient opposés avec virulence au sein du PSOE : les premiers étaient partisans de la modération par rapport au gouvernement de droite alors en place, tandis que les seconds demandaient une alliance avec les anarchistes et les communistes pour mener une « révolution socialiste » en Espagne ! Ce qui avait valu le surnom de “Lénine espagnol” à Largo Caballero. Bien sûr, depuis les déchirements de la guerre, Largo Caballero a, comme beaucoup, une certaine rancœur envers les communistes, mais il ne porte pas pour autant Prieto dans son cœur…
L’opposition entre les deux factions socialistes exilées se traduit même par l’existence de deux services d’aide aux réfugiés, le SERE (Servicio de emigracion de refugiados españoles), negriniste, et la JARE (Junta de auxilio a los republicanos españoles), prietiste. Les clivages entre socialistes ne font d’ailleurs que refléter ceux qui divisent l’ensemble des républicains. Dès la création de la JARE par Prieto, une grande partie des mouvements politiques du Frente Popular s’y sont ralliés (outre la majorité des socialistes, Izquierda Republicana, les deux partis catalans et Union Republicana) – d’autant plus volontiers que Prieto a réussi à récupérer un magot estimé entre 40 et 50 millions de dollars en or, que Negrin avait fait transférer au Mexique au printemps 1939 au nom de la République Espagnole ! Le gouvernement mexicain et la plupart des autres pays d’Amérique Latine concernés par les réfugiés espagnols se sont d’ailleurs ralliés à la JARE. Seuls Saint-Domingue et le Chili, (représenté par le consul général Pablo Neruda) ont préféré le SERE.
SERE et JARE se sont aussi opposés sur la nature de l’aide à apporter aux Espagnols réfugiés en France : aide à la subsistance pour le service negriniste, et aide à l’exil pour la junte prietiste, même si l’objectif commun des deux était évidemment de mettre fin le plus rapidement possible à la situation sanitaire déplorable des camps d’internement français. Lors du Sursaut français, les negrinistes ont favorisé l’engagement dans la Légion Etrangère, alors que les prietistes ont préféré profiter des propositions d’accueil mexicaines.
Quant aux autres partis politiques espagnols restés proches du camp républicain tout au long de la Guerre Civile, leur destinée a elle aussi été soumise au vent des événements du conflit en cours. Le Parti communiste a vu son état-major se replier à Moscou et ses fidèles suivre les consignes venant d’URSS. Les libertaires se sont divisés entre “puristes”, souhaitant demeurer à l’écart du conflit européen, et “possibilistes”, qui désirent collaborer avec les démocraties en lutte.
Une République sans président. Un Parlement qui ne reconnaît pas le gouvernement censé le représenter. Un Gouvernement en exil déterminé à continuer à se battre, qui vient de rejoindre une puissance européenne qui a décidé de s’exiler pour continuer à se battre dans un conflit qui ne demande qu’une étincelle pour devenir mondial. Y aurait-il matière à écrire une suite optimiste à L’Espoir ? s’interroge André Malraux, alors que la nuit va bientôt tomber sur Mexico…


4 novembre 1940
Plus Ultra !
En deuil mais toujours divisés
Mexico
– L’errance qui l’a conduit, après une Retirada et un Grand Déménagement, de Catalogne en France, puis en Afrique du Nord et au Mexique, n’ont pas amélioré ses problèmes cardiaques. Manuel Azaña décède à l’hôpital, âgé de seulement 60 ans. Bien qu’il eût présenté sa démission en février 1939, l’ancien président de la République espagnole restait une figure symbolique d’importance pour la plupart des exilés.
Des exilés qui s’adaptent autant que faire se peut à la nouvelle situation de la fin d’année 1940. La guerre européenne s’est étendue à la Méditerranée et à l’Afrique. Afrique ou de nombreux républicains espagnols se sont réfugiés, des milliers d’entre eux ayant décidés de reprendre les armes pour combattre sous les couleurs françaises. En octobre, le président du Conseil Permanent des Cortès, Diego Martinez-Barrio, a créé le mouvement Accion Republicana Española, afin d’incarner sa volonté de structurer les républicains voulant préserver telles quelles les institutions de la République, dont il s’estime le garant, puisqu’il se considère comme à la tête de la seule institution encore légitime de la constitution de 1931. De son côté, Indalecio Prieto a étendu son influence sur le centre culturel Pablo Iglesias [Tous les partis politiques en exil à Mexico ont organisé leurs activités autour d’un centre culturel. Le plus important d’entre eux est celui du PSOE, le cercle culturel Pablo Iglesias, du nom du fondateur du parti.], exprimant ainsi sa volonté de réorganiser la diaspora espagnole. Animé par un virulent anticommunisme, il estime de plus en plus que la fin de Franco devra permettre d’établir une nouvelle forme institutionnelle… qui reste à définir.
Tandis que Prieto et Martinez-Barrio développent leurs courants respectifs dans deux directions différentes en réfléchissant au futur de l’Espagne, tous deux regardent avec circonspection le flux des réfugiés espagnols débarquant au Mexique et en Amérique du Sud en général commencer à se tarir. De plus en plus nombreux sont ceux qui choisissent de rester en Afrique du Nord, où la France leur a offert protection et naturalisation en échange de l’incorporation dans la Légion des hommes en âge de combattre. Un facteur à prendre en compte dans le jeu de pouvoir que se livrent le chef du principal parti politique républicain (Prieto), celui qui est à la tête du Parlement (Martinez-Barrio) et celui qui s’accroche encore au titre de chef de gouvernement (Negrin, resté en Algérie alors que la plupart des membres de son gouvernement se trouvent au Mexique).
A l’occasion des funérailles d’Azaña, quelques jours plus tard, les principaux leaders républicains (Negrin représenté par Lamoneda) vont courtoisement s’ignorer, tuant dans l’œuf le projet de réunion des Cortès en exil. Néanmoins, divers seconds couteaux et autres éminences grises de leurs équipes ne vont pas rater l’occasion de nouer des liens en vue de futures discussions qui ne manqueront pas de commencer une fois qu’on y verra plus clair dans le cours des événements guerriers en Europe et en Méditerranée.


18 janvier 1941
¿ Viva España ?
Visca Catalunya ! Gora Euskadi !

Oran – Après un accord signé une semaine plus tôt en vue d’unir leurs efforts dans un but commun, le Conseil National de Catalogne mené par Companys et le Conseil National Basque dirigé par Aguirre déclarent aux gouvernements français et anglais « leur plein soutien aux Alliés ainsi que le droit de leurs peuples à l’auto-détermination ». Mais aussi (et surtout), ils « tiennent à souligner la solidarité existant entre le Pays Basque et la Catalogne de par leur proximité géographique et du fait que leur puissance économique constitue une base solide pour la reconstruction et la stabilité de la Péninsule ».
Les autonomistes catalans et basques sont regroupés en grande partie dans l’Oranais, où Companys a élu domicile après le Grand Déménagement. Ce communiqué leur permet de se rappeler au bon souvenir de chacun. Tout d’abord des Alliés – de nombreux autonomistes se sont engagés dans la Légion, bien qu’un esprit chagrin pourrait toujours dire qu’en proportion, les anarchistes (souvent Catalans), les negrinistes voire l’ensemble des républicains “simplement espagnols” sont bien plus nombreux à participer au conflit en cours. Ensuite des principaux mouvements politiques républicains espagnols exilés au-delà de l’océan et dirigés par le socialiste anti-communiste Prieto et le républicain rigoriste Martinez-Barrio. Sans oublier le Premier ministre Negrin, que les Français ont agréablement abrité au Maroc.
Le régime de Franco finira-t-il ou non par se rallier à l’Axe. Si l’avenir de l’Espagne doit se jouer en coulisses de la guerre, les autonomistes voudront en être. Et si cela doit se décider par les armes, ils en seront aussi ! Les semaines suivantes, sans que des consignes officielles aient été données par les deux Conseils Nationaux, on va voir à Sidi-Bel-Abbès une recrudescence de l’engagement de recrues catalanes (il y avait peu de réfugiés basques en France, il y en a donc fort peu en Algérie).


23 juin 1942
Plus Ultra !
Mariage de raison
Mexico
– Il y a un mois, l’opération Barbarossa a jeté l’URSS dans le camp des Alliés, tandis que Franco décidait d’engager une division au côté des Allemands sur le front russe. Depuis, les républicains espagnols en exil au Mexique n’ont eu de cesse de se concerter, à l’initiative notamment des nationalistes catalans. Il leur fallait réagir. Déjà que Negrin semblait en odeur de sainteté du côté d’Alger, voilà que les communistes redeviennent fréquentables aux yeux des Franco-Britanniques !
Les factions menées par Martinez-Barrio et Prieto décident donc d’unir leurs forces au sein de la Junta Espanola de Liberacion (JEL). Dans son manifeste fondateur, cette structure, dont Martinez-Barrio est le président et Prieto le secrétaire général, annonce adhérer totalement à la Charte de l’Atlantique et propose « une alternative modérée » au gouvernement « discrédité » de Juan Negrin. Ce mariage de raison entre les deux principales factions en exil lointain (la grande majorité des negrinistes sont restés ou sont retournés en Afrique du Nord depuis deux ans) leur permet de s’affirmer comme une alternative crédible au cas où l’idée d’une restauration monarchique – que certains croient voir se dessiner – obtiendrait l’appui plus ou moins marqué des Alliés.


9 juillet 1942
Plus Ultra !
La Pasionaria rentre en scène
Casablanca
– Arrivée “dans les bagages” du nouvel ambassadeur soviétique à Alger, Dolores Ibarruri, mondialement connue sous le surnom de la Passionaria et devenue quelques mois plus tôt secrétaire générale du Parti communiste espagnol, rencontre le chef du gouvernement en exil Juan Negrin, pour une entrevue qui se veut discrète.
En revanche, la demande de la Passionaria de passer en revue ou au moins de rencontrer les officiers de la 11e DBLE Teruel, en formation près de la frontière marocaine, s’est vu opposer une fin de non-recevoir. Moscou étant soucieux d’apparaître comme étant un membre actif de la lutte contre l’hitlérisme depuis plus longtemps que le 17 mai dernier, il s’agissait de laisser entendre que les communistes espagnols se battant depuis six ans contre les Allemands, le communisme n’avait jamais cessé de lutter contre le fascisme ! Mais tous les Républicains espagnols ne sont pas communistes et l’état-major de la Légion a peu goûté de se retrouver impliqué dans une affaire politico-médiatique.
Tant pis pour la Passionaria, qui va se rattraper en faisant en sorte que l’information de sa rencontre avec Negrin fuite dans la presse. L’occasion pour la secrétaire générale du PCE d’affirmer haut et fort que le gouvernement de Juan Negrin est le seul pouvoir exécutif légitime de la République en exil et de commencer à semer les graines d’un “Frente de Izquierda” entre communistes, negrinistes et partisans d’extrême-gauche. En effet, il est grand temps pour la gauche de s’unir, alors que les “modérés” s’unissent au sein de la JEL et que le comte de Barcelone commence à faire parler de lui…


10 septembre 1942
Plus Ultra !
La JEL s’emmêle
Mexico
– C’est une chose de se regrouper, c’en est une autre de s’entendre. Dans la foulée de la création de la Junta Espanola de Liberacion au début de l’été, les différentes factions modérées qui la composent décident de se réunir afin de formuler un projet politique cohérent et commun qui fera office de carte de visite auprès des Alliés. En effet, beaucoup estiment que, maintenant que Franco a envoyé la Division Azul combattre pour les Allemands sur le Front Russe, soit son régime va rejoindre l’Axe, donc devenir un ennemi officiel des Nations-Unies, soit ces mêmes Nations-Unies ne toléreront pas le maintien du régime franquiste en Espagne après qu’il ait aidé de la sorte leurs ennemis.
Las… En préambule aux discussions sur le projet commun, les autonomistes réclament qu’on leur garantisse pour l’avenir encore plus d’autonomie, voire même un État fédéral au sein duquel les gouvernements de “Galeuzca”, c’est à dire GALice, Pays Basque (EUZkadi) et CAtalogne, disposeraient de pouvoirs très étendus ! Or, Martinez-Barrio ne souhaite pas toucher à la Constitution de 1931, ciment de l’unité de la République mais qui empêche toute modification politique profonde [Cette constitution prévoit quand même le droit à l’autodétermination d’une région si 66 % des habitants le demandent]. De son côté, Prieto, dans la foulée de son discours à La Havane en juillet, continue de développer son idée qu’un attachement indéfectible à la Constitution de 1931 ne ferait que perpétuer les tensions et que le salut de l’Espagne passerait par un « plébiscite national » garanti par les pays d’Amérique du Sud pour choisir la solution politique la plus propre à une réconciliation et à l’unité nationale. Trois visions trop divergentes pour trouver une synthèse…
Au lendemain de ces discussions, si la JEL n’est pas dissoute, elle s’est montrée incapable de s’entendre, alors que l’on se bat en Sicile et que le régime mussolinien craque de toutes parts…

(à suivre demain)
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 07:07    Sujet du message: Répondre en citant

C'est presque drôle, mais on dirait la version hispano-ibérique de ce qui se passe 3000 kilomètres plus à l'est dans les balkans avec Tito, le roi, les tchekniks,...
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 08:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je me suis fait aussi la réflexion. Y a pas que chez moi que c'est le bouzin !

Citation:
Le régime de Franco finira-t-il ou non par se rallier à l’Axe ?


Citation:
23 juin 1942
- Pourquoi ce seul paragraphe au passé ?
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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le poireau



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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 09:14    Sujet du message: Répondre en citant

Enthousiasme un peu excessif sans doute mais le 10 septembre 42 on ne se bat pas encore en Sicile !
Torche n'a lieu que le 19...
_________________
“Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 09:48    Sujet du message: Répondre en citant

@ Le Poireau - Oups, je l'ai loupée celle-ci. Merci.

@ Demo Dan - Merci pour le "?"
Pour le 23 juin 42, le premier paragraphe est au passé car évoquant des événements passés (avant le 23 juin).
Le second paragraphe est au présent.
_________________
Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 09:54    Sujet du message: Répondre en citant

9 février 1943
Plus Ultra !
Negrin, le retour
Alger
– Juan Negrin est ravi. Depuis fin décembre, il est revenu dans la lumière des salons algérois, quittant le Maroc, où il était quelque peu relégué depuis le Grand Déménagement. Sans doute n’était-il pas vraiment exilé : il avait quand même reçu les visites de Reynaud, De Gaulle, Mandel, et de différentes personnalités de la SFIO, tous venus s’entretenir plus ou moins discrètement avec lui. Au moment du Sursaut et dans les mois d’incertitude pendant et après le Grand Déménagement, la personnalité obstinée et combative de Negrin avait été perçue comme une source d’inspiration, et il représente maintenant un symbole pour beaucoup de Républicains espagnols combattant dans la Légion et aspirant à une Reconquista dans la foulée de la future libération de la France. Seront-ils assez nombreux, avec leurs familles (puisque tous ont obtenu la nationalité française), pour faire pencher la balance électorale française, le jour venu ?
Mais aujourd’hui, ce qui met en joie Juan Negrin, c’est la concrétisation du soutien des communistes et de l’aile gauche des Républicains à ses partisans socialistes pour la création de l’Union Démocratique Espagnole, qui voit officiellement le jour aujourd’hui. Au moment de Munich, en 1938, Negrin n’hésitait pas à confier (en coulisse) que son objectif principal était de gagner la guerre et que si l’Angleterre et la France le soutenaient face à Franco, il n’hésiterait pas à renvoyer les communistes de son gouvernement et à les brider au sein de son armée… Cinq ans plus tard, il a le soutien de deux puissants alliés : la République française et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. La preuve assurément de la légitimité de son gouvernement en exil, n’en déplaise aux Martinez-Barrio et autres Prieto, outre-Atlantique ! Dans son élan, Negrin va se mettre à la recherche d’autres alliés afin de consolider sa position.
Cependant, pour le Komintern, après le retour officiel des députés communistes à l’Assemblée Nationale en décembre dernier et la probable nomination de ministres dans le prochain gouvernement d’Union Nationale, il s’agit d’en finir avec les atermoiements des années 40-42. Plus qu’un soutien à la personne de Negrin et à son gouvernement (qui n’a plus d’existence réelle), la création de l’UDE est une tentative d’unir aussi largement que possible les factions républicaines en exil, quand bien même beaucoup d’entre elles sont farouchement opposées au communisme !


24 mars 1943
Plus Ultra !
La République n’est pas en odeur de sainteté
Cité du Vatican
– Qui pourrait croire qu’il y a encore quelques mois la ville était sous contrôle fasciste ? Alors que l’on se bat à quelques dizaines de kilomètres seulement au nord, la ville grouille de soldats en transit ou parfois même en permission dans la Ville Éternelle, et c’est tout un monde qui s’anime devant les yeux du prêtre qui marche d’un bon pas vers son hôtel. Anglais, Sud-Africains, Indiens, Français, Américains, Marocains… Tous les continents sont réunis !
« Mais pas les Basques ! » grogne tout bas Alberto Onaindia Zuloaga. L’ancien membre du gouvernement basque a de quoi être amer. En 1936, il était venu au Vatican prêcher la cause basque et tenter d’expliquer au Saint Siège pourquoi son mouvement autonomiste s’était déclaré en faveur de la République et non des rebelles Nationalistes qui parlaient de Grande Croisade. Il n’avait pas été très écouté – le péril rouge embrumait bien des têtes à l’époque. Pourtant, après Guernica, il avait réussi à conclure un accord d’échange de prisonniers avec le comte Ciano. Mais la République avait perdu et il avait dû fuir à Paris puis à Alger… Après une année difficile, il avait commencé à animer des émissions sur Radio Alger et à diriger le magazine nationaliste basque Anaiak.
Enfin, quelques semaines plus tôt, Noaindia Zuloaga a été contacté par l’UDE de Juan Negrin, par l’intermédiaire de Manuel de Irujo – une autre figure du nationalisme basque, ministre de la République pendant presque toute la Guerre Civile (il n’avait quitté le gouvernement que fin 1938). Grâce au soutien de la France, Negrin n’avait jamais perdu sa volonté de vaincre Franco et maintenant qu’il a reçu l’aide des Russes, il cherche à élargir au maximum ses alliances. Conscient que si Martinez-Barrio et Prieto, au Mexique refusent tout contact avec lui, c’est en grande partie pour ses liens – supposés ou réels – avec l’URSS, Negrin a décidé d’obtenir le soutien des catholiques en allant directement le chercher au sommet, c’est à dire au Saint Siège !
Néanmoins, le Vatican commence à peine à retrouver une certaine marge de manœuvre après la chute de Mussolini et Negrin, lui, n’est revenu au premier plan à Alger que depuis décembre… Une approche indirecte a donc été privilégiée. C’est ainsi que Noaindia Zuloaga a rencontré par deux fois, la veille et cet après-midi, Monseigneur Giovanni Montini, le bras droit du cardinal secrétaire d’État Luigi Maglione. Malheureusement sans succès. Si le Vatican ne compte plus mettre en sourdine sa désapprobation des régimes fascistes et de leur athéisme prononcé, force est de constater que plusieurs choses l’empêchent d’accorder un soutien même discret au gouvernement en exil de Juan Negrin.
« En premier lieu, a résumé Mgr Montini, si le spirituel n’a pas à se mêler du temporel, force est de constater que l’imbroglio constitutionnel entre les Cortès, le gouvernement Negrin et la Présidence de la République, vacante depuis quatre ans maintenant, n’incite pas à faire confiance à votre camp. Ensuite, il y a le fait que si l’Espagne reste officiellement en dehors du conflit mondial, une grande unité espagnole se bat sur le front russe… Et nul n’ignore que dans plusieurs unités françaises, on parle plus espagnol que français ! L’Eglise ne saurait prendre parti… Sans doute, la Phalange prône l’athéisme et un “ordre nouveau” qui semble inquiétant, mais force est de constater que le Caudillo Franco s’est entouré de fort bons catholiques, qu’il ne faudrait pas vexer. Et personne ne voudrait voir ce si beau pays replonger dans le chaos sanglant encore tout récent… Par ailleurs, l’Eglise ne peut que regretter que l’UDE bénéficie du soutien un peu trop… prononcé de l’Union Soviétique, avec laquelle le Saint Siège na aucune relation et dont l’idéologie est carrément incompatible avec celle de la chrétienté en général et du catholicisme en particulier. Enfin, vous savez que le comte de Barcelone, qui se trouvait à Rome il n’y a pas si longtemps, y a laissé de bons souvenirs… »
Cette mention suffit à dissiper les illusions du jésuite basque. Si l’Espagne doit connaître un changement politique, encore une fois le Saint Siège ne prendra pas partie pour la République…


27 décembre 1943
Plus Ultra !
Comment contrer Juan III ?
A travers le monde
– Il aura fallu un peu de temps pour que la nouvelle se répande aux quatre coins de la planète de façon officielle. Le comte de Barcelone a trouvé asile au Portugal. Finie le devoir de réserve en Suisse. Le prétendant à la couronne d’Espagne a retrouvé sa liberté de mouvement. Ce qui fait réagir – entre autres – du côté des Républicains espagnols et notamment de leurs principaux leaders !
A Mexico, Diego Martinez-Barrio, fort de son légalisme et de la constitutionnalité de la République qu’il est persuadé de représenter au nom de “ses” Cortès, se dit qu’il serait temps de réunir au même endroit les différents organes de la République espagnole (dussent-ils être illégitimes comme l’exécutif que prétend représenter Negrin) afin d’apporter une réponse constitutionnelle à cette manœuvre monarchiste.
A La Havane, Indalecio Prieto est conforté dans ses convictions : il va falloir négocier avec les royalistes pour mettre fin au régime de Franco grâce à une sorte d’union sacrée ! Quitte à redéfinir la nature du système politique qui remplacera la dictature franquiste. Tant que la démocratie est préservée… Et que les communistes sont tenus à l’écart ! Venu officiellement à Cuba pour parler des affaires du comité local de la JARE, le visiteur que doit bientôt recevoir Prieto de façon très discrète est arrivé à la même conclusion. Pourtant, on ne peut pas dire qu’ils partageaient au départ les mêmes idées. Le socialisme de Prieto n’a en effet rien à voir avec la droite dure des cedistes de Gil Roblès. Mais tous deux sont en recherche de consensus afin de pouvoir arracher le pouvoir à Franco. Prieto, lassé des discussions sans fin n’aboutissant à rien au sein de la JEL, a pris contact depuis quelques mois avec certains monarchistes, autrefois républicains. Là encore, les discussions n’ont pas forcément abouti, les positions des uns et des autres étant encore trop éloignées, mais le contact a été maintenu. C’est ainsi que, dans quelques jours, deux anciens ministres de la Défense de la République (sept mois en 1935 pour Gil Roblès, onze mois pour Prieto en 1937-38 ) vont se rencontrer pour parler du retour de la monarchie…
A Alger, Juan Negrin est très amer. Il relie entre elles les différentes nouvelles qu’il a reçues depuis quelques jours. Le 8 décembre, le réchauffement des relations entre la France Combattante et le régime franquiste s’est concrétisé par la rencontre officielle au ministère des Affaires Étrangères à Madrid entre François-Poncet et Jordana. Puis, quelques jours plus tard, la décision – discrète mais ferme – du PCE de prendre ses distances avec l’UDE, « en raison du caractère peu rassembleur du mouvement ». Ensuite, on lui a rapporté que lors d’un dîner à l’ambassade portugaise à Madrid, Sir Hoare (ambassadeur britannique auprès de Franco) a publiquement déclaré qu’un retour de la monarchie serait le meilleur moyen d’éviter que l’Espagne tombe, à terme, sous la coupe d’un gouvernement soutenu par les Soviétiques. Et enfin, voilà que l’on annonce l’arrivée au Portugal de ce prétentieux prétendant à la couronne, le comte de Barcelone, très probablement encouragé par les Britanniques… et peut-être par les Français ? Ce soir, Negrin n’a plus vraiment de certitudes. La défense de sa cause l’a-t-elle aveuglé ? Lui qui se croyait soutenu par l’URSS a vu les Soviets le laisser tomber. Encore une fois. Et le soutien des Français, qu’il croyait indéfectible ? Qu’en reste-t-il ? Au lieu de faire des concessions afin de trouver des alliés étrangers pour sauver la République et son gouvernement, Negrin ne ferait-il pas mieux de se tourner vers les autres républicains espagnols ?

(à suivre, demain) (ah, oui, Demo Dan, c'est confirmé, les Espagnols sont aussi unis que les Yougoslaves)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis un peu étonné du Passage sur Paul VI - Giovanni Monti - lui qui était si anti-oustachi pouvait-il être pro-franquiste dans le même temps ? Ou alors exprime-t'il la position de Pie XII ?

Sinon :

Citation:
Prieto en 1937-3Cool vont se rencontrer pour parler du retour de la monarchie…


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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

C'est classique des humains. Quelque soit l’époque, ils se disputent pour des sordides histoires de pouvoir, de préséance, de pureté idéologique, d'intérêts privés... et perdent complètement de vue le grand tableau des choses.
Regardez à notre époque, autour de vous.
La même nullité, la même absence de toute capacité de projection des politiciens après la prochaine présidentielles.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 10:07    Sujet du message: Répondre en citant

@ Demo Dan - n'oublie pas que si les Oustachis sont d'infâmes tueurs qui massacrent des chrétiens (des orthodoxes, oui, mais des chrétiens quand même), les Républicains espagnols, du point de vue du Vatican, sont quand même les fourriers des athées socialo-communistes.
Et puis l'Eglise (celle de Rome) doit éviter de (trop) se disputer avec l'Eglise (celle de Madrid).
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Aoû 05, 2019 11:09    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quand on pense à l’agonie de la Campagne de France et à la frénésie du Grand Déménagement, dans une ambiance où l’apocalyptique se mêlait


Citation:

La République n’existe plus que par ses institutions. Mais ces dernières, sévèrement mises à mal depuis la fin de la Guerre Civile, constituent de se disputer sur son devenir !


Continuent ?

Citation:
Pour Prieto, le retour de l’ancien président Azaña n’est qu'une brève satisfaction car il s’aperçoit que parmi les passagers,

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