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L'Espagne
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 11:19    Sujet du message: Répondre en citant

Fin de l'histoire… épicée par deux coups de feu que Tyler n'a nullement inventés !


1945-1954
¡ Una, grande, libre !
Franco et le Roi
Madrid
– Alors que le reste de l’Europe reconstruisait frénétiquement, l’Espagne entrait dans un long hiver… Mais elle avait de nouveau un roi.
Cependant, rien ne se passa comme les monarchistes pouvaient l’espérer.
Tout d’abord, Franco temporisa avant d’annoncer le retour du roi. Il n’y mettait nulle mauvaise volonté, assura-t-il aux envoyés de Don Juan. Mais l’anniversaire du soulèvement de juillet 36 risquait de braquer les phalangistes les plus durs. Il fallait laisser passer l’été…
Ce n’est que quand les Nations Unies réunies à Paris s’apprêtèrent à prendre des sanctions contre l’Espagne nationaliste que Franco décida d’annoncer officiellement ce qui devait apparaître aux observateurs un peu myopes comme son retrait. Et encore : tout miel, il déclara que la monarchie était rétablie en Espagne… et qu’un Conseil de Régence allait assurer la transition. Un Conseil présidé par Carrero Blanco ! Les monarchistes furent déçus de cette étape intermédiaire, les Républicains crièrent au scandale et les Phalangistes furent scandalisés que l’on trahisse ainsi l’esprit du Mouvement National !
Pas dupes, les Nations Unies votèrent quand même l’exclusion de l’Espagne des principales organisations internationales. La Grande-Bretagne, qui avait tant œuvré pour mettre Don Juan sur le trône, se contenta de s’abstenir.
Ce vote eut un effet inattendu : la fierté nationale espagnole avait été fouettée ! Des foules considérables, qui étaient loin de ne comporter que des franquistes, se réunirent dans tout le pays, et principalement Place d’Orient à Madrid. De quoi, pour le Caudillo, nourrir des regrets : s’il avait pu faire patienter le comte de Barcelone jusque-là, son régime aurait été consolidé et peut-être n’aurait-il pas été obligé de laisser Don Juan s’asseoir sur le trône… Mais Franco avait concédé le retour du Roi et il devait maintenant se préoccuper de préserver sa position personnelle.
Avec l’aide de Carrero Blanco et de son Conseil de Régence, rebaptisé Conseil restreint de Transition Monarchique, Franco manœuvra pour paralyser les velléités d’indépendance des diverses personnalités qu’il avait fait entrer au Conseil : le général Kindelan, Gil-Roblès, le duc d’Albe, Vegas Latapié ou Prieto. Diviser, le Caudillo savait faire ! Pendant ce temps, dans le monde, les choses changeaient… Si les républicains en exil semblaient toujours préférer se diviser plutôt que d’unir leurs forces, l’Europe commençait à organiser son après-guerre et le plan Marshall se dessinait.
Au début de 1948, pour éviter le départ de Prieto du Conseil restreint et maintenir la pluralité des courants politiques dans le processus de restauration, Gil-Roblès, avec l’assentiment de Carrero Blanco, fit proclamer la Grande Réconciliation. L’amnistie des prisonniers politiques, qu’ils soient dans les prisons espagnoles ou à l’étranger, ne fut souvent qu’un leurre : de nombreux juges, franquistes ou phalangistes bon teint, s’évertuèrent à requalifier les crimes politiques en crimes de droit commun, et l’effet de la Grande Réconciliation fut bien moins spectaculaire qu’espéré par le futur Juan III… Prieto ne fut pas dupe, tout comme de nombreux vétérans de la Guerre Civile et de la Guerre Mondiale, qui restèrent prudemment hors d’Espagne.
………
Finalement, après trois ans de “Régence”, le comte de Barcelone devint officiellement le roi Juan III d’Espagne, le 25 août 1948. Gil-Roblès fut nommé Premier ministre.
Le Conseil restreint de Transition Monarchique prenait officiellement fin, mais Franco gardait à vie les titres de Caudillo d’Espagne (principalement honorifique) et de Connétable de la Couronne (c’est-à-dire de chef des Armées), sans parler des nombreux avantages en nature allant avec. Il restait aussi ministre de la Défense et le fidèle Carrero Blanco devenait ministre de l’Intérieur. Comme ces deux postes leur étaient eux aussi attribués à vie, Franco pouvait à sa guise dominer les gouvernements qui se succédèrent durant les premières années du règne de Juan III. En effet, l’instabilité devait caractériser les débuts de la nouvelle monarchie et les premiers gouvernements de Gil-Roblès.
L’une des raisons en fut le retrait des prietistes du projet de restauration monarchique. Sans eux, cette restauration se privait d’une caution “de gauche”. Avant même l’annonce officielle de la nomination de Franco comme Connétable, Indalecio Prieto avait démissionné avec pertes et fracas de toutes ses fonctions, tant au sein du PSOE que du Conseil Restreint. L’institutionnalisation de Franco dans l’architecture de la nouvelle Espagne sonnait comme un désaveu et un échec insurmontable pour l’ancien député de Bilbao. Avant de retourner au Mexique pour y mourir, en 1962, il devait déclarer avec amertume : « Mon échec est complet. Je suis responsable d’avoir induit notre parti à se fier à de puissants gouvernements de pays démocratiques qui ne méritaient pas une telle confiance, comme ils viennent de le démontrer. J’ai rendu le parti victime d’une illusion qui m’a aveuglé. »
La composition hétéroclite des premiers gouvernements monarchistes, tous dirigés par Gil-Roblès, explique aussi leur instabilité. Si Gil-Roblès lui-même (sans parler de Prieto) était un homme “de la République” ayant évolué vers le monarchisme par pragmatisme et dans un souci d’union contre le franquisme, un Kindelan, farouche partisan de la restauration sous Franco, était partisan d’une monarchie autoritaire et non parlementaire ! Vegas Latapié, lui, fondateur d’Accion Española, s’était opposé à Franco aux premiers temps de son régime, mais plus par antagonisme personnel que par idéologie. C’est donc avec un attelage bien mal assorti que Gil-Roblès dut composer pendant les premières années de la nouvelle monarchie espagnole.
Le Premier ministre lui-même incarnait le pilier démocratique d’une Espagne qui cherchait encore sa forme définitive et il devint assez rapidement l’antagoniste principal de Francisco Franco au sein de l’appareil gouvernemental espagnol. En effet, Vegas Latapié fut rapidement mis hors-jeu par Franco, comme il l’avait été dans les sphères du pouvoir nationaliste pendant la Guerre d’Espagne.
Indécis de nature, Juan III ne souhaitait ou n’osait pas trancher en faveur de l’un ou l’autre. Il craignait de subir l’opprobre de la communauté internationale s’il favorisait trop Franco et redoutait un coup d’état de l’Armée si au contraire Franco était trop négligé au profit de Gil-Roblès.
Les crises gouvernementales se succédèrent donc. Mais si les autres ministres passaient, Franco et Carrero Blanco demeuraient…
Le Caudillo, Connétable et ministre de l’Armée put ainsi manœuvrer pour freiner le retour à un régime démocratique. Rédaction d’une constitution. Rétablissement d’un multipartisme au moins symbolique. Élections plus ou moins libres pour désigner de nouveaux Cortès. Autant de batailles que durent mener âprement Gil-Roblès et ses partisans face à Franco, passé maître dans l’art de glisser à l’oreille de Juan III que telle ou telle réforme pourrait précipiter le pays dans de nouveaux troubles ! L’ancien dictateur savait pertinemment que plus les institutions évolueraient vers la démocratie, plus son emprise sur le pays, qui demeurait importante, serait amoindrie. Ce qui aurait pu arriver en quelques mois prit donc de nombreuses années. Années au cours desquelles la Guerre Froide qui s’installait donnait du crédit à la vision de Franco qui multipliait les prises de parole pour désigner son pays comme « la sentinelle de l’Occident » et ainsi obtenir la bénédiction des Etats-Unis.
Juan III ne pouvait apparemment se passer du Caudillo. Sans lui, son trône semblait bien fragile… En 1954, cette impression fut renforcée par la déclaration du duc de Ségovie qui estimait que finalement, en tant qu’aîné de Juan, la Couronne aurait dû lui revenir et devrait en tout cas revenir à ses descendants, non à ceux de son frère ! Franco sut se servir de cette déclaration, ainsi que des menées des carlistes ou des républicains en exil les plus radicaux, pour instiller la crainte dans l’esprit du Roi.


1955-1956
¡ Una, grande, libre !
Le ministère Franco
Madrid
– L’année 1955 vit la chute du dernier gouvernement Gil-Roblès, qui n’avait pas mesuré la force des menées indépendantistes – ou plutôt irrédentistes – du Maroc espagnol. Les frictions diplomatiques et parfois les incidents de frontière se multipliaient avec le gouvernement de Mohamed V et son Maroc indépendant, discrètement soutenu par les Français.
C’est alors que Juan III prit une décision qui lui sera beaucoup reprochée : nommer Franco Premier ministre le temps de résoudre la crise marocaine. Le maintien de l’ancien dictateur au sommet de l’Etat avait déjà fait grincer beaucoup de dents : les monarchistes trouvaient que Franco usurpait une bonne partie du pouvoir qui aurait dû, selon eux, revenir à Juan, tandis que les démocrates (ou considérés comme tels) pensaient que ce pouvoir aurait dû revenir au Premier ministre. La nomination du Caudillo à la tête de l’exécutif était une nouvelle preuve que la démocratie n’était pas près de revenir en Espagne !
Dans le courant de l’année, le Caudillo-Premier ministre-Connétable du Royaume réussit pourtant à négocier la décolonisation du Maroc espagnol et la réunification du pays en désamorçant la plupart des troubles qui pouvaient être redoutés. Les relations avec le Maroc réunifié… et avec la France s’améliorèrent du coup.
Néanmoins, le mandat de Franco à la tête du gouvernement n’allait pas durer.
………
Le 29 mars 1956, le fils aîné de Juan III, Juan Carlos, âgé de 18 ans, jouant avec un pistolet, abattait accidentellement d’une balle en plein front son frère cadet Alfonso. Tragédie familiale s’il en est. Or, l’arme avec laquelle jouait l’héritier de la couronne d’Espagne avait été offerte quelques mois plus tôt par Franco… Malgré le contrôle accru qu’il exerçait sur la presse depuis qu’il avait repris la tête du gouvernement, le scandale fut énorme et les rumeurs les plus fantasques se multiplièrent.
Au mois de mai, Franco démissionnait de son poste de Premier ministre et du ministère de la Défense. Reprenant la main, Juan III nommait Pedro Sainz Rodriguez Premier ministre et profitait de l’occasion pour restreindre les prérogatives du ministère de l’Intérieur, donc de Carrero Blanco.
Néanmoins, Franco réussit à surmonter la tempête et obtint de siéger au Conseil des ministres en tant que Connétable du Royaume, chef des Armées. Il continuait d’avoir du pouvoir et allait saper l’autorité du gouvernement de Sainz Rodriguez en accusant ce dernier d’être franc-maçon afin que l’Église s’oppose à lui !


1950-1975
Plus Ultra ?
Un enterrement solennel
En exil
– Les Républicains exilés n’avaient réagi que par un attentisme incrédule à la période de la Régence. Lors de la confirmation du maintien de Franco à un poste clé dans la Monarchie restaurée, ils reprirent une opposition surtout vocale, clamant de nouveau leur seule et unique légitimité. Ce n’est qu’à la mort de Franco et au rétablissement d’une vraie démocratie par Juan III que la plupart finiraient par reconnaître ce qui était finalement devenu une monarchie parlementaire.
Il est vrai que dès la fin des années 40, communistes et anarchistes avaient pris leurs distances avec les gouvernements en exil. Révélateur de l’état d’esprit de beaucoup d’exilés, le député socialiste Luis Araguistain exposait ainsi la situation au début des années 50 au président du gouvernement en exil de l’époque :
« Comme vous le savez, Jeanne la Folle a promené dans la moitié de l’Espagne le cadavre de son mari Philippe le Beau avant de lui donner une sépulture définitive à Grenade. La pauvre dame croyait alternativement que le défunt n’était pas mort ou qu’il allait ressusciter d’un moment à l’autre…
Nous, les Républicains espagnols, nous faisons quelque chose de semblable avec le cadavre de la République. Nous avons forgé l’illusion que nous l’avions ressuscité à Mexico et depuis lors, nous promenons sa dépouille de par le monde, dans l’attente que la communauté internationale nous réinstalle à Madrid…
Ne vous semble-t-il pas, Monsieur le Président, qu’il est temps de baisser le rideau sur ce triste spectacle et d’enterrer solennellement notre République ?
Faire de la politique c’est construire, dans le possible, à chaque moment, de construire pour la vie et non pour la mort. »

Negrin en 1956, Companys en 59, Aguirre en 1960, Prieto et Martinez-Barrio en 1962. Tous les principaux représentants de la République espagnole partirent avant de voir le sol de leur pays natal libéré de l’emprise de Francisco Franco…


1961-1988
¡ Una, grande… libre !
La chasse de Noël
Madrid
– Franco continua d’agir pour freiner toute démocratisation du régime monarchique jusqu’à la Noël 1961. Historiens, romanciers et jusqu’à des auteurs de bandes dessinées se sont depuis penchés sur cet épisode.
La veille de Noël, Franco organise une grande partie de chasse dans l’une de ses résidences campagnardes. Il affectionne particulièrement cette distraction – et surtout le fait que ce prétexte lui permet d’inviter, en tant que Connétable, ce qui se fait de plus influent dans le royaume… et de plus frustré par telle ou telle décision gouvernementale. Il entretient ainsi ses réseaux et sa propre influence. Et voilà qu’à son premier tir, son fusil explose entre ses mains ! Il est blessé aux mains – blessures graves, mais assurément pas mortelles. Quelques os des mains brisés, des brûlures, des plaies, des lésions tendineuses…
Le Caudillo est immédiatement et discrètement hospitalisé. Les meilleurs chirurgiens – du moins, les meilleurs chirurgiens politiquement fiables – sont appelés à son chevet. Le tout dans une ambiance de secret absolu concernant les blessures et leur gravité ! C’est là que son goût paranoïaque du secret, fort courant chez un dictateur, même en semi-retraite, va lui jouer un tour.
En effet, tout Madrid résonne bientôt de la nouvelle : le redouté Caudillo est blessé, peut-être grièvement. Un accident de chasse ? Allons, ce serait trop simple ! On a attenté à sa vie ! Qui donc ? Des espions de l’Etranger ? Le KGB ou des séides de Dolorès Ibarurri ? Le SDECE, toujours complice des légionnaires exilés qui ont tant aidé la France ? Le MI-6 – les monarchies s’entraident ? Ou bien des Espagnols ? L’ETA, évidemment ? Le FELN (mouvement de résistance armée créé par un ancien ministre de Negrin, Alvarez del Vayo) ? Voire le SECED (les services secrets espagnols), qui aurait été noyauté ? En tout cas, c’est grave, assurément !
Un peu moins désinformé que la plupart des Espagnols, Juan III comprend au moins que son “tuteur” est handicapé. Quelle mouche politique le pique alors ? Il déclare officiellement que le très-estimé Connétable de la Couronne, chef des Armées, ne peut plus se servir de ses mains pour signer des ordres (ce qui est vrai, mais très provisoire). En conséquence, pour éviter toute vacance du pouvoir militaire qui serait nuisible au Royaume, il nomme un chef d’état-major général des Armées de terre et de l’air (Ejercito et Ejercito del Aire), rôle jusqu’ici assumé par Franco lui-même. Bizarrement, si ce CEMGA est hiérarchiquement inférieur au Connétable, il ne dépend que du Roi…
Et pour inaugurer le poste, le roi va chercher le vieil Alfredo Kindelan y Duany, adversaire juré de Franco, qu’il nomme marquis, pour faire bon poids. Selon ses proches, ce tardif succès donna sans doute plusieurs mois de vie supplémentaires au vieux monarchiste, qui devait mourir à la fin de 1963, mais non sans avoir assuré sa succession ! Dès le début de 1963, Antonio Aranda Mata, autre général monarchiste, que Franco avait toujours considéré comme l’agent d’un complot maçonnique (encore un !), devenait chef d’état-major général.
Alors qu’il vient de nommer Kindelan, Juan III propose à Carrero Blanco de délaisser l’Intérieur, présenté comme un ministère sans intérêt et dont les attributions allaient encore être réduites, pour devenir à la fois ministre de la Marine et Grand Amiral, commandant en chef de l’Armada, ne répondant qu’au Roi. Juan III, fort satisfait de ce tour de bonneteau, aurait déclaré à un de ses proches : « Oui, je sais, Carrero Blanco est toujours fidèle à Franco, mais qui a jamais entendu parler d’un coup d’état orchestré par la seule Marine ? »
Quand, en février, le Caudillo et Connétable revient aux affaires, il doit bien constater qu’il n’est plus qu’un tigre de papier… Une sorte de vieil oncle ronchon, dont on ne peut pas vraiment se passer, mais qu’on ignore le plus souvent.
La démocratisation du Royaume se poursuivit donc à pas très lents, mais délivrée de la crainte constante d’un coup de force franquiste. Il fallut tout de même attendre la mort subite de Franco, en 1975, pour que, débarrassé de ce tuteur encombrant, cette démocratisation pût s’achever.
Les Cortès retrouvèrent une composition plus en phase avec l’état politique du pays et l’Espagne réussit à se stabiliser dans le courant des années 80. La page fut définitivement tournée lorsqu’en 1988, victime d’un cancer du larynx, le roi abdiqua en faveur de son fils Juan Carlos Ier. Il ne fallut que quelques semaines à ce dernier pour pousser gentiment Carrero Blanco à prendre une retraite bien méritée…
Aujourd’hui, le souvenir de Juan III reste violemment contrasté dans son pays, où certains le considèrent comme le complice machiavélique, d’autres comme l’adversaire irréductible du Caudillo Francisco Franco…
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 11:31    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
s’il avait pu faire patienter le comte de Barcelone jusque-là, son régime aurait été consolidé et peut-être n’aurait-il pas été obligé de laisser Don Juan s’asseoir sur le trône… Mais Franco avait concédé le retour du Roi et il devait maintenant se préoccuper de préserver sa position personnelle.


OTL quoi ...

Citation:
« Mon échec est complet. Je suis responsable d’avoir induit notre parti à se fier à de puissants gouvernements de pays démocratiques qui ne méritaient pas une telle confiance, comme ils viennent de le démontrer. J’ai rendu le parti victime d’une illusion qui m’a aveuglé. »


Comment ne jamais se remettre en question, à aucun prix.

Franco au Maroc - tout s'arrête et tout recommence donc ...

Citation:
e député socialiste Luis Araguistain exposait ainsi la situation au début des années 50 au président du gouvernement en exil de l’époque :


Elle est OTL cette tirade ?

L'Espagne gagne 14 ans ... juste dommage que Carrero Blanco s'en tire aussi bien !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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Paul



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 11:51    Sujet du message: Répondre en citant

Et quid de l'entrée de l'Espagne dans la CEE?
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Tyler



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:


Elle est OTL cette tirade ?

L'Espagne gagne 14 ans ... juste dommage que Carrero Blanco s'en tire aussi bien !


Oui tiré telle quelle du livre " L'exil des républicains espagnols en France: de la Guerre civile à la mort de Franco" de Geneviève Dreyfus-Armand. J'ai trouvé la comparaison tellement parlante que je n'ai rien modifié !

Pour Carrero Blanco, tout est négociable... En FTL, il y aura quand même l'ETA ou le FELN... Il peut très bien faire son grand saut comme OTL. Twisted Evil
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Tyler



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 11:58    Sujet du message: Répondre en citant

Paul a écrit:
Et quid de l'entrée de l'Espagne dans la CEE?


Je suis resté vague volontairement. Mais rien ne s'oppose au calendrier proposé par le Capitaine Caverne dans son histoire de la construction européenne après guerre.
Sauf peut être le nom du Premier Ministre évoqué, qui est celui d'OTL. Et encore.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 12:02    Sujet du message: Répondre en citant

Pour Carrero Blanco: sa position est bien moins exposée qu’OTL.
En fait, en le faisant passer de l’Intérieur à la Marine, Juan III lui sauve la vie !
Si l’ETA veut faire un coup d’éclat, ils choisiront quelqu’un d’autre.
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Casus Frankie

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Hendryk



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 13:08    Sujet du message: Répondre en citant

Alors c'est une blessure aux phalanges qui a perdu Franco?

Casus Frankie a écrit:
Historiens, romanciers et jusqu’à des auteurs de bandes dessinées se sont depuis penchés sur cet épisode.
La veille de Noël, Franco organise une grande partie de chasse dans l’une de ses résidences campagnardes.

Je vois ça d'ici...


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requesens



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 13:39    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques petits commentaires :

Au sujet de Prieto. Durant la guerre et la post-guerre cet homme a accumuler les mauvaises decisions. J'avoue que j'ai un faible pour Negrin, qui s'appuya sur le PCE par pragmatisme et voulait continuer la guerre jusqu'au declenchement du conflit europeen qu'il entrevoyait proche.
Comme le disait la banderole qui ornait la passerelle du "Sinaia" quand il quitta la France à destination du Mexique avec 1600 réfugiés à bord : "Negrin tenia razon" ( Negrin avait raison ). Un des derniers libres de Paul Preston evoque les derniers jours de la republique et la trahison d'une partie du PSOE et de l'armée.
Carrero Blanco OTL. L'attentat eu lieu rue Claudio Coelho à Madrid. Les mois suivants, quand un client voulait s'y rendre, les chauffeurs de taxi demandaient invariablement " A quelle hauteur?". La Buick de l'amiral fut retrouvé sur le toit d'un batiment voisin.

Point curieux, il existe une théorie du complot datant d'avant internet, qui affirmait qu'ETA avait beneficié de l'aide de la CIA pour faire jouer les filles de l'air à l'amiral... Shocked
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"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 13:59    Sujet du message: Répondre en citant

Vous allez dire que je suis monomaniaque mais ... le vieux dans cet album magnifique est vraisemblablement Tito. Pourquoi ? La réponse ci-dessous :

<spoil>

L'Album a lieu dans des monts enneigés, pour une chasse à l'Ours qui ressemble très beaucoup à celle que la RFSY donnait en Slovénie. Signe des temps, le jeune envoyé du PCF, qui a conservé de tout temps d'assez bonnes relations avec le PCY. Et surtout :

- l'assassinat par accident de chasse est survenu trois fois sur des personnalités majeures du PCY. L'un d'eux (je ne donnerai pas encore le nom) a d'ailleurs survécu miraculeusement à un tir dans la tête et s'est enfui en Autriche ... Scandale énorme, mal du pays ... il a fini par rentrer, avec Dilas qu'il l'attendait à la frontière pour lui dire que c'était pas bien de faire autant de bruit. Pourtant la balle extraite était de calibre militaire,
- La jeune femme blonde disparue et arrêtée à Moscou. Broz a eu une femme à Moscou entre 34 et 36 lors de son second passage en URSS. C'était une troskyste, qui a été arrêté par le NKVD et a disparu. Personne n'en a plus jamais entendu parler, et six mois plus tard, Tito était en Espagne a tuer du révolutionnaire déviant. Aurait-il choisi le parti (et le pouvoir) face à sa compagne ? Le regrettait-il sur la fin de sa vie ? Personne n'a jamais pu lui poser la moindre question sur le sujet ...

Rajoutons à cela que Bilal est né en 51 à Belgrade et qu'il est question d'un état d'inspiration communiste en décrépitude coincé entre des vieux héros embourgeoisés et des jeunes inspirés ... On est très très proches de la Youg des années 70, avant l'agonie du maréchal ... Et d'ailleurs ... Bilal était très proche du PCY étant jeune, son père était maître-tailleur et s'occupait personnellement de la garde-robe de Tito ... qui sait si le jeune qui dynamite pas le château à la fin, ce n'est pas lui ?


Il flotte sur l'album en sentiment de gâchis très très personnel.

</spoil>
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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 14:04    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qu'il y a de plus ironique dans les "petites trahisons" de la fin de la république, c'est qu'il furent pratiquement inutiles pour leurs auteurs. certes, ils écourtèrent la guerre, les destructions, les pertes etc... à l'avantage de Franco. Mais que ce dernier ne montra guère de reconnaissance. S'il laissa bien des traîtres quitter l'Espagne, ce fut par pragmatisme... après tout ils avaient démontré être plus utile en divisant les Républicains, et ils continuèrent à rendre ce "service" à Franco après la guerre.

Je ne sais pas ce que Franco pensez des divisions des Républicains après guerre. Mais si je devais parier, je dirais qu'il devait en parler entre la poire et le fromage, le dimanche : " C'est un membre du PCE, un Républicain pro-Cortes et un partisan du Président qui sont réunis dans un chalet..." Inventez la blague que vous voulez, il a probablement du toutes les faire. Il a eu des années pour en inventer de nouvelles...
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Archibald



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 18:25    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, on trouvera bien un moyen d'envoyer Carrero en orbite, si la Dodge ne vole pas en FTL...

Citation:
Alors c'est une blessure aux phalanges qui a perdu Franco?


Hendryk... I SEE WHAT YOU DID HERE.

Bravo, hombre, bravo !!
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
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Archibald



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

Tyler a écrit:
demolitiondan a écrit:


Elle est OTL cette tirade ?

L'Espagne gagne 14 ans ... juste dommage que Carrero Blanco s'en tire aussi bien !


Oui tiré telle quelle du livre " L'exil des républicains espagnols en France: de la Guerre civile à la mort de Franco" de Geneviève Dreyfus-Armand. J'ai trouvé la comparaison tellement parlante que je n'ai rien modifié !

Pour Carrero Blanco, tout est négociable... En FTL, il y aura quand même l'ETA ou le FELN... Il peut très bien faire son grand saut comme OTL. Twisted Evil


On peut aussi faire un trou plus gros avec plus de dynamite et le faire alunir avant Neil Armstrong... l'orbite basse comme l'ISS, c'est d'un ennui...

"Es un pequeño paso para el hombre, pero un gran salto para la humanidad"
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Pendjari



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 19:12    Sujet du message: Répondre en citant

@ Demo Dan, je pense que ton interprétation de cet excellent opus de Bilal est la bonne et, sans avoir ta culture en la matière (et bien d'autres), j'avais depuis longtemps le même sentiment.

Certaines interviews de l'auteur semblent également aller dans ce sens.

D'ailleurs Bilal a aussi réalisé un film sur un état totalitaire en pleine décrépitude, "Bunker Palace Hôtel", que je recommande (Jean Louis Trintignant et Jean Pierre Léaud sont.... Stalinesques !).
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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

Pendjari a écrit:
D'ailleurs Bilal a aussi réalisé un film sur un état totalitaire en pleine décrépitude, "Bunker Palace Hôtel", que je recommande (Jean Louis Trintignant et Jean Pierre Léaud sont.... Stalinesques !).

Sans parler de sa BD "Les Phalanges de l'Ordre noir", dans laquelle des vieux franquistes décrépits se livrent à des actes terroristes imbéciles, et sont arrêtés par des anciens des Brigades internationales tout aussi décrépits.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Nov 15, 2019 20:24    Sujet du message: Répondre en citant

Circonstance aggravante : Bilal a vécu toute sa jeunesse à Paris et est retourné en Yougoslavie vers ses 20 ans ... soit les années 70. Il y a surement aussi de lui dans le 'jeune idiot' ...
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