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Les Brandenburgers - par Demo Dan
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Tyler



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MessagePosté le: Jeu Sep 24, 2020 23:10    Sujet du message: Répondre en citant

L'idée de l'Attentat des Douanes d'Oran était que ce soit une initiative du NEF, enfin de sa fraction la plus extrémiste ( Doriot) qui aurait utilisé les compétences en coups tordus et clandestinité de certains sympathisants ( les services secrets dirigés par Deloncle).
Voilà, donc même si c'est faire trop d'honneur au NEF, et bien... c'est quand même le NEF

Sinon, comme toujours, excellents textes ! Passionnant au possible Applause
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 26, 2020 09:40    Sujet du message: Répondre en citant

III. Bataillon (Groupe d’Armées Centre) : vain sacrifice
De toutes les formations déployées par le Régiment durant Barbarossa, c’est sans conteste celle-ci qui aura le bilan le plus mitigé. Opérant amputée de sa 11. Kompanie (mise à contribution pour les opérations en Afrique et au Moyen-Orient, celle-ci a été saignée en Irak), elle aligne l’effectif le plus faible. Les trois autres compagnies n’en sont que plus sollicitées…
Les 220 hommes des 10. et 12. Kompanien, déployées auprès des 9. et 4. Armeen, ont la lourde tâche de permettre à eux seuls au corps d’armée du général von Bock d’avancer directement vers Moscou, sur le plus mauvais terrain possible. Quant à la 9. Kompanie, censée servir de réserve et prendre le relais pour avancer, elle devra dans les faits être rapidement redéployée contre les Partisans et les nombreux groupes de soldats soviétiques oubliés par l’Armée Rouge durant sa retraite, mais n’ayant nullement l’intention de se rendre. Pour tenter de compenser, les 10. et 12. Kompanien intègreront respectivement dans leurs rangs 5 officiers lituaniens et 50 soldats russes blancs – un bien maigre renfort… On comprend mieux la raison du déploiement des parachutistes de l’opération Bogdanov, si loin au nord ! De fait, les opérations des deux compagnies seront menées par de petits groupes – moins de cinq hommes parfois.
………
La 10. Kompanie (Oberleutnant Aretz) est la première à agir. Rassemblée dans la forêt de Plaska, au nord de la Pologne, elle se divise en huit unités pour autant de ponts à prendre intacts sur tout l’est de la Lituanie.
A 5h00, le Stoßtrupp du Leutnant Kohlmeyer (50 hommes) capture le pont de Kapčiamiestis pour 4 blessés seulement et ouvre la voie au XXIV. PanzerKorps, dont la 10. ID (mot) fonce vers le nord.
A Augustòw, les choses se passent moins bien. Préparée à se défendre, l’Armée Rouge ne se laisse pas déborder et entreprend de faire sauter l’ouvrage. Les 13 Brandebourgeois qui espéraient profiter de la confusion générée par le barrage d’artillerie doivent s’approcher sous le feu ennemi pour tenter de désamorcer les charges. Le Leutnant König, chef de la section, encaisse une balle en pleine poitrine qui le tue sur le coup – malgré tout leur allant, ses hommes ne parviennent qu’à préserver en partie l’ouvrage, qui est trop endommagé pour permettre le passage des chars.
Le petit groupe du Leutnant Herbert Kriegsheim (3 hommes !) doit se saisir du pont sur la Biebrza, juste au sud-ouest de la ville de Lipsk. Avançant sans attendre le début de l’offensive, ses membres sont arrêtés par une patrouille du NKVD à laquelle ils n’ont pas donné le bon mot de passe. D’un geste, les commandos jettent au sol leurs capotes de frontovikis et se débarrassent des gêneurs… mais l’alerte est donné, et la zone saturée de fusées éclairantes. Kriegsheim en déduit qu’il est plus sage d’attendre le barrage d’artillerie… ce qui le fait malheureusement rattraper par l’infanterie allemande, qui tire sur ces individus situés du mauvais côté du front ! Les deux hommes de Kriegsheim sont blessés par ces tirs fratricides. Alors, le Leutnant charge seul le pont, s’en empare et fait face à la contre-offensive d’une section soviétique jusqu’à ce que l’infanterie arrive ! Il sera évacué, éventré par une baïonnette mais vivant – et son objectif est intact…
A Siółko, le groupe de l’Unteroffizier Zöllner – quatre autres Brandebourgeois en uniforme russes – se saisit lui aussi de son objectif, au prix d’un mort et de deux blessés graves.
Moins efficaces, les dix hommes du Feldwebel RennKamp voient leur cible, le pont d’Holynka, détruit devant eux par les gardes-frontière.
Les trois autres ouvrages sont pris sans difficulté par les Brandebourgeois, tous en uniforme soviétique. En revanche, les cinq “V-Männer” lituaniens ne réussissent pas à s’emparer du tunnel ferroviaire menant à Vilnius. La route sera décidément longue jusqu’à Moscou…
Malgré les pertes, la 10. Kompanie poursuivra les semaines suivantes des reconnaissances et des coups de main au profit du Panzergruppe 3 (Hermann Hoth), et plus particulièrement de la 12. Panzer (Josef Harpe).
………
La 12. Kompanie doit se saisir de quatorze ponts sur le Boug, la Moukhavets et la Leśna Prawa. Les Russes Blancs, eux, visent trois ouvrages sur la Narew et la Supraśi, au cœur de la Biélorussie. Face à une forte résistance des gardes-frontière soviétiques, fort heureusement non renforcés par des troupes régulières, la compagnie s’empare de la moitié de ses objectifs, pour 7 morts. Les Russes Blancs font un peu moins bien, avec seulement un ouvrage sur trois, pour 5 morts. L’Oberleutnant Schader et ses hommes faciliteront ensuite beaucoup l’avance du Panzergruppe 2 (Heinz Guderian) vers Minsk.
Mais les Soviétiques n’ont pas vraiment été pris par surprise… Loin de se contenter de donner un coup de pied dans la porte d’une maison pourrie, le III. Bataillon se sacrifie littéralement pour ouvrir la voie. Sur 220 hommes déployés le 17 mai, 77 sont hors de combat six semaines plus tard. L’unité sera elle aussi retirée du front le 3 août 1942.

Grand Nord : des projets avortés
Le Reich avait de grands projets en Finlande, et l’Abwehr considérait avec plaisir ce terrain si étendu et hostile qu’il ne pouvait qu’être favorable aux Brandenburgers. Pour préparer l’offensive sur Leningrad et les ports de la mer Blanche, l’Oberst Paul Haehling von Lanzenauer avait donc vu les choses en grand, avec trois formations déployées sur ce théâtre d’opérations dès le 17 mai 1942.
Au début de Barbarossa, la 15. LeichteKompanie (Oberleutnant Trommsdorf) s’installe donc à Rovaniemi – surnommée la FinnlandKompanie, elle a été composée spécifiquement pour contribuer à la prise de Mourmansk (5). Arrivant sur la frontière de Carélie, un petit groupe de Sudètes et de Germano-Baltes commandé par le Leutnant der Reserve Adrian von Fölkersam (6) doit s’infiltrer en profondeur dans les forêts d’Estonie pour prendre contact avec les “Frères de la Forêt” et mener avec eux des actions de guérilla. Enfin, la 16. LeichteKompanie (Hauptmann Benesch) est déployée en Baltique, en prévision d’un futur débarquement sur Saaremaa (opération Beowulf).
L’armistice russo-finlandais conclu le 24 mai prend tout ce petit monde de court – les deux officiers de liaison dépêchés par le Brandenburg (Oberleutnant Kurt Reinhardt et Sonderführer [officier interprète] Werner Schwarze) sont rapatriés en catastrophe d’Helsinki alors que la tension monte. En définitive, les Brandebourgeois sont évacués sans incident, mais ils ne resteront pas inactifs pour autant ! En effet, la neutralité de la Finlande ne signifie pas la fin des projets de l’Abwehr dans la région – ils sont juste rendus beaucoup plus difficiles par la volte-face d’Helsinki.
………
La 15. LeichteKompanie aurait dû aider à enlever Mourmansk, ce qui est désormais impossible (7). Qu’à cela ne tienne, elle peut encore perturber la circulation autour du grand port, en mettant à profit le climat arctique (glacial en hiver, chaud et humide en été), les lacs, les forêts et les vastes étendues neigeuses. La FinnlandKompanie sera sans nul doute très à l’aise dans ce milieu hostile, pour peu qu’elle contourne (par la mer) le territoire de l’ancien allié !
Cependant, n’en déplaise à l’Oberleutnant Trommsdorf, sa première démonstration ne convainc pas Eduard Dietl, qui trouve les Brandebourgeois encore trop tendres pour les opérations au-dessus du cercle polaire. Il leur fera donc passer de longs moments avec ses meilleurs éléments, à apprendre à construire des huttes chauffables à la bougie, à manger par -40°, à se repérer à la boussole sur 50 km dans une étendue uniforme de neige et… à se mettre à l’huile de foie de morue (un excellent stimulant !). Fin mars 1943, après avoir passé six mois à s’aguerrir, la troupe est prête pour l’opération Lutto – si importante qu’aucune des manœuvres et réorganisations dont nous parlerons plus loin n’a pu l’annuler.
Lutto est d’un plan assez élémentaire : mettant à profit le relâchement des lignes communistes à l’est de Kirkenes (où les SS ont été mis en déroute le mois précédent), les Brandebourgeois – déposés sur la côte par des embarcations légères – doivent aller à travers bois faire sauter les voies ferrées, détruire le dépôt de Ristikent (immense zone où s’accumulent les approvisionnements issus du prêt-bail) puis revenir après un mois de patrouille.
Le 6 avril, la 15. LK s’élance – mais rien ne se passe comme prévu. A peine débarquée, une tempête de neige désoriente son guide (finlandais). Ce dernier les entraîne, non pas vers la trouée espérée, mais vers un point d’appui soviétique qui décime les assaillants ! A ce moment, sachant l’alerte donnée, l’Oberleutnant Trommsdorf choisit prudemment de battre en retraite – mais celle-ci vire au cauchemar. Harcelés par les patrouilles soviétiques, sous un léger redoux qui fait fondre la neige et la transforme en une boue collante (mais glacée !), les commandos sont vite exténués, affamés et transis de froid. Finalement, le 22 avril, Trommsdorf use son avant-dernière fusée éclairante pour se signaler à une patrouille finlandaise qui l’interne par souci humanitaire. La 15. LK sera libérée très discrètement en septembre 1943, ayant perdu 17 hommes dans l’aventure…
………
Plus chanceux, le groupe de von Fölkersam mène avec une réelle efficacité de nombreux coups de main sur la côte balte, fragilisant notablement le 29e Corps de Fusiliers de l’Armée Rouge, composé d’hommes de l’ancienne armée lituanienne et imprudemment mis en ligne par Moscou. Lors d’une de ses incursions, Fölkersam tombe même sur un état-major en cours de transfert et capture de nombreux documents – ces derniers ne seront sans doute pas pour rien dans la décision prise le 28 juin par le maréchal von Leeb de forcer le passage vers Tartu… Renforcés régulièrement par des volontaires finlandais engagés à titre individuel et parachutés, ainsi que par des Estoniens du groupe Erna, ces hommes finiront par avoir un QG permanent dans les marais de Kaulta. Ils se feront alors une spécialité des attaques de bivouac la nuit (actions coordonnées par radio (8) avec la 18. Armee), semant l’inquiétude chez les Rouges, récoltant une foule de renseignements utiles et… déchaînant les représailles sur la population civile. Les Brandebourgeois évacueront alors – mission inattendue – deux mille civils estoniens menacés par un NKVD en furie et recourant à des procédés très comparables à ceux du Reich dans ce domaine. Après de très rudes accrochages à Kaulta, Adrian von Fölkersam arrivera à ses fins – plusieurs de ses hommes récolteront la Croix de Fer de 2e classe et lui-même aura droit à celles de 2e puis de 1ère classe. Mais, faute de percée sur Leningrad, toutes ses actions seront sans lendemain. Elles cesseront dès le mois de novembre 1942 (9).
………
Quant à la 16. LeichteKompanie, elle participera à l’opération Kegelrobbe, le débarquement sur Saaremaa. Le 21 août, elle contribuera notamment à sécuriser la tête de pont, avant d’aider à réduire Kuressaare le 22. Il lui en coûtera 14 tués ou disparus. Le “Phoque Gris” aura coûté cher.

Notes
5- Elle compte 90 spécialistes : GebirgsJägers, sapeurs-artificiers, maîtres-chiens formés à Sperenberg – bien sûr tous skieurs émérites et volontaires pour un déploiement arctique. Ils sont accompagnés d’Akjas (chiens de traineaux finlandais) et disposent d’une antenne médicale mobile avec un médecin et six infirmiers, de deux équipes radio ainsi que d’un canon de montagne de 7,5 cm démontable et transportable à dos de mule !
6- Fölkersam est issu d’une vieille famille de Livonie, apparentée aux chevaliers Porte-Glaive qui furent absorbés par les Teutoniques. Les von Fölkersam ont servi avec brio l’armée tsariste, avant de devoir fuir devant la Révolution d’Octobre. Le lieutenant comptait ainsi parmi ses ascendants un général du Génie concepteur de la forteresse de Sébastopol, un contre-amiral et… un chambellan impérial, conservateur de la galerie des Regalia impériaux au musée de l’Ermitage !
7- Rétrospectivement, cette tâche aurait sans doute hors de portée du GAK d’Eduard Dietl, même avec l’appui des Brandebourgeois et des Finlandais.
8- Notamment à l’aide du poste Kyynel, conçu par le service de renseignement finlandais. Léger (1,5 kg), compact (tient dans un sac à dos), solide (résiste à un parachutage), ayant une portée de 600 km et doté d’une charge d’autodestruction, c’est l’outil idéal du commando en Baltique.
9- Les Erna, eux, finiront pour la plupart assez mal. Citons le cas de Toomas Hellat : capturé le 10 novembre 1943, il sera abominablement torturé à la Lubianka et livrera les noms de 200 “Frères de la Forêt” avant d’être envoyé au Goulag. Il ne sera libéré qu’en 1955.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Sep 27, 2020 10:33    Sujet du message: Répondre en citant

Actions ad-hoc dans le Grand Nord et en Ukraine
Passée la saignée de Barbarossa et de ses suites, à l’automne 1942, le Brandenburg est une fois encore dans l’attente. Souvent déployés en première ligne par des généraux qui apprécient tout à la fois leurs compétences de sapeurs et leur allant, les commandos ont été très sollicités et cela leur a coûté fort cher : sur les 3 bataillons à 4 compagnies déployés, le régiment a perdu, entre morts, blessés graves et disparus, l’équivalent de 2 compagnies et demie ! Même si, bien sûr, certains blessés reviendront, un arrêt des activités s’impose pour rallier les troupes et élaborer – à présent que la situation est « stabilisée (1) » sur le Front Est – de nouveaux projets qui permettront d’utiliser les Brandebourgeois au mieux de leurs compétences.
………
Ainsi, prenant le relais de l’équipe de Trommsdorf – toujours internée en Finlande suite au fiasco de Lutto – le Leutnant Sölder arrive en Norvège le 5 mai 1943 pour quelques mois avec sa 14. LeichteKompanie. Pour lui, pas de raid lointain dans la neige : il s’agit ici d’aider le Gebirgs-Armeekorps de Norvège à se défendre contre les infiltrations de commandos soviétiques régulièrement déposés par des sous-marins de la Flotte du Nord. Les Brandebourgeois, désormais utilisés en défensive et équipés d’un armement d’origine locale (2), multiplient les actions efficaces : pose de champs de mines dans les zones de débarquement identifiées, meilleure coopération avec les hydravions ASM de la Luftwaffe, pistage et destruction des commandos soviétiques, mini-raids en territoire ennemi en passant par la mer… ou par le territoire finlandais – ce qui se traduira par des pertes, que ce soit par internement ou lors d’engagements (qui seront niés par tous les participants, mais impliqueront parfois des soldats d’Helsinki). Sölder lui-même s’illustre en éliminant avec sa section – et au corps-à-corps ! – un groupe de quatre snipers retranchés dans une redoute. Il restera sur la brèche avec son équipe jusqu’au mois de septembre 1943, où la dégradation de la situation sur d’autres théâtres entraînera leur réaffectation, sans leur laisser le temps de mener à bien un nouveau projet de raid contre la voie mourmane (opération Lachsfang). Il est vrai que ce dernier aurait été, de toute façon, bien difficile à concrétiser en l’absence d’appui finlandais. Durant ses quelques mois d’activité, la 14. LK aura tout de même mis hors de combat plusieurs centaines de Rouges et fait des dizaines de prisonniers… Mais les pertes ont été en proportion, malgré le renfort en cours de route de quelques déserteurs caréliens.
………
Bien plus au sud, l’armée allemande a échoué dans son premier assaut contre Kiev. Dans cette région striée de cours d’eau et face à des forces soviétiques qu’il n’est plus question de sous-estimer, le général von Manstein – concepteur principal de la future opération Zitadelle – se propose désormais de recourir une fois encore à ces fantassins d’élite, qui l’ont si bien servi depuis 1940. En avant-garde du régiment complet – dont le redéploiement en Ukraine est prévu pour décembre 1942 – le I. Bataillon arrive donc sur place le 3 Novembre 1942.
Ce bataillon, à la tête duquel le Hauptmann Wilhelm Walther a remplacé le major Friedrich-Wilhelm Heinz, va se positionner à Tchernivtsi. Il est prévu qu’il agisse, bien sûr, en soutien des forces allemandes, mais aussi des troupes roumaines, au bord de la mer Noire. Et il est désormais question pour les Brandebourgeois, au-delà des traditionnelles prises de pont, d’opérer beaucoup plus en avant de la Wehrmacht, pour détruire des dépôts de munitions, éliminer des PC avancés, voire soulever les populations du Don et du Caucase contre le régime soviétique (3).
Walther et ses hommes se préparent avec sérieux… jusqu’à ce que tous ces beaux projets se heurtent à la réalité du front. Face à une série de contre-offensives soviétiques lancées autour du saillant de Kiev, les Brandebourgeois vont courir d’un point chaud à l’autre sans guère de possibilité de souffler !
Le 20 novembre 1942, la I. Kompanie est mise à la disposition de la 2. PanzerArmee pour tenter de contrer l’opération Uranus – heureusement pour elle, son ordre de marche arrivera trop tard pour qu’elle se retrouve encerclée avec la formation qu’elle était censée soutenir. Quant aux 2. et 3. Kompanie, elles assistent au mieux la 1. PanzerArmee contre l’opération Mars – sans pouvoir modifier le résultat final, mais en contribuant certainement à la relative bonne tenue des forces de Guderian, notamment lors des combats sur les rives du Lisogir (23 novembre) ou de l’Uday (26 novembre). Une fois encore, le Brandenburg se consume dans des combats sans rapport avec son statut, et sans impact stratégique…
Au sud, la 6. Kompanie tente de faire de même au côté de l’armée roumaine. Faute de Sturmboots – impossibles à déployer tant la supériorité navale et aérienne soviétique est grande – elle combat en général comme une formation d’infanterie d’élite normale. Le 23 novembre toutefois, elle utilise deux camions américains issus du prêt-bail et capturés pour effectuer une reconnaissance en profondeur au bénéfice de la 73. ID, qui prend au même moment le relais d’une 6e DI roumaine très éprouvée. Comme on l’a vu plus haut, son retrait du front lui permettra de ne pas être coincée à Odessa…

Le coup de poignard dans le dos
Mais le plus redoutable ennemi du Brandenburg s’apprête à entrer en scène – et ce n’est pas une troupe alliée, mais bien une organisation nazie ! Le 18 avril 1942 déjà, le SS-Standartenführer Walther Schellenberg (SD-Ausland) avait créé dans une relative discrétion le Sonderlehrgang z. b. V “Oranienburg”. Il s’agit d’une unité SS de la taille d’une compagnie, commandée par SS-Hauptsturmführer Pieter van Vessem et intégrant quelques Hollando-Flamands. Son mode opératoire comme ses objectifs affichés rappellent beaucoup celle du régiment Brandenburg… Cette formation s’affiche donc ouvertement comme sa rivale, et elle bénéficie auprès du Führer d’un lobbying des plus efficaces, assuré par Himmler en personne. Au contraire, les soldats de l’Abwehr souffrent beaucoup de la progressive perte de crédibilité de l’institution dont ils dépendent.
Cette démarche était attendue – voilà plusieurs années que l’Ordre Noir avait des vues sur les opérations spéciales. En novembre 1941 déjà, il envisageait sereinement la création d’un SS-Karstwehr-Bataillon destiné à être parachuté en URSS en avant des forces allemandes pour encadrer (lui aussi…) une supposée révolte caucasienne puis pour servir d’escorte à un SonderKommando de l’Ahnenerbe. Ce bataillon devait être théoriquement confié au SS-Sturmbannführer Hans Brand – qu’on reverrait bien plus tard dans les Balkans à la tête de la SS-Freiwilligen Gebirgs-Brigade Karstjäger. Un projet très flou, sans doute – il connaîtrait le même sort que les ambitions allemandes dans la région – mais qui constituait la première incursion avérée de la SS sur les plates-bandes de l’Abwehr. Et bien sûr, ce ne serait pas la dernière. Au fil des mois, l’organisation de Canaris allait perdre du terrain.
Le retournement de l’Italie permettra aux SS de porter le coup décisif. Le 25 décembre, alors que plusieurs unités du Brandenburg déployée préventivement dans les Balkans capturent une bonne partie de l’encadrement du Regio Esercito – le baron Adrian von Fölkersam s’attribuant carrément le vice-roi d’Albanie, Francesco Jacomoni, et le chef du Comando Superiore delle Forze Armate Albania, Camillo Mercalli ! – l’Oranienburg libère Mussolini, détenu à l’hôtel Campo Imperatore, au Gran Sasso. Il s’attribue ainsi d’un seul coup, par une action finalement assez peu risquée, un prestige considérable…
Ce coup de tonnerre fournira au ReichsFührer-SS Himmler l’occasion tant attendue pour promouvoir ses propres Übermenschen de pure race contre les discrets Brandebourgeois de Canaris, qui ne font rien de visible – donc rien d’utile. Sans parler du fait que l’Abwehr n’a pas su (ou pas voulu…) prévoir la trahison italienne ! C’est en vain que l’amiral soumettra de nouveaux projets à Hitler – des plus farfelus (infiltration de commandos arméniens en URSS par la Turquie) aux plus réalistes (raids sur les installations portuaires alliées en Italie). Le plus documenté à ce jour reste sans doute le recours massif à des Russes Blancs pour la formation d’un Sonderverband “Graukopf” (basé sur le Parti fasciste russe d’Anastase Vonsyatsky, toléré par les Japonais en Mandchourie). Une proposition guère appréciée à Berlin, on s’en doute.
Le 1er février 1943, une nouvelle directive de l’OKW octroie aux composantes du régiment Brandenburg le statut de Sonderverbänden in überbesetzter Divisionsstärrke (unités spéciales mises à disposition de la division). Ce changement, effectif à compter du 20 du mois, acte le retrait global des Brandebourgeois des opérations spéciales. Le régiment perd ainsi son statut particulier et devient une infanterie d’élite banalement sacrifiable. Pas moins… et surtout pas plus.
Après une nouvelle période transitoire de trois mois, qui est l’occasion de préparer ou d’exécuter d’ultimes feux (voir plus loin), le défunt régiment est profondément transformé.
- L’état-major devient le Sonderverbänd 800,
- le I. Bataillon devient le Sonderverbänd 801,
- le II. Bataillon devient le Sonderverbänd 802,
- le III. Bataillon devient le Sonderverbänd 803,
- et les compagnies indépendantes deviennent le Sonderverbänd 804.
Ce dernier sera par la suite renforcé par un contingent de volontaires issu du regroupement de la foule d’unités ou d’embryons d’unité que l’Abwehr avait tant bien que mal essayé de créer depuis 1940 – un ultime renfort de qualité.
Les Sonderverbänden 801 à 804 constitueront les noyaux des deux futurs régiments de la division Brandenburg – à raison de deux Sonderverbänden par régiment. Chacune de ces deux unités est constituée de sept bataillons : quatre de Jägers, un de Transmissions, un dit “tropical” et un de Küstenjäger, apte aux manœuvres navales (4).
A ces éléments s’ajoutent encore le régiment-école (parfois appelé Sonderverbänd 805) ainsi qu’un groupe de volontaires de l’Est dénommé Alexander – tous deux mobilisables en réserve. Le premier aura pour particularité de rester jusqu’à très tard sous le contrôle direct de l’Abwehr. Il sera baptisé en interne Lehr-Regiment KurFürst – un jeu de mot en forme de flatterie envers les instructeurs, pour qui sait qu’un KurFürst était un électeur du Saint-Empire Romain germanique – un faiseur de roi, en somme. Cependant, le passage dans cette formation ne dispensait pas les recrues de subir ensuite des formations spécifiques. Quant au Legionär-bataillon “Alexander”, il regroupera les Russes Blancs, Ukrainiens et autres Caucasiens jugés dignes d’intégrer le régiment, sous l’aile de son chef, le Hauptmann Alexander Auch (un Volksdeutsche né à Saint-Petersbourg). Comprenant deux compagnies, une “blanche” (de Russie) et une “noire” (du Caucase), son encadrement sera surtout assuré par des Brandebourgeois en convalescence.
Initialement, l’unité en transformation est confiée à l’Oberst Alexander von Pfuhlstein. Ce héros du Front de l’Est – qui avait aussi été un opposant au régime nazi – avait succédé le 12 février 1943 à Paul Haeling von Lanzenauer, décédé d’une hépatite contractée lors d’un passage dans un hôpital du front. Il paraissait donc naturel à tous qu’il présidât aux destinées de la future division. De fait, il avait déjà réussi l’exploit de rassembler à la caserne la majorité des Brandenburgers, dispersés dans toute l’Europe et même au-delà, pour procéder aux reformations ! Cependant, dès le 1er mai 1943, et à la surprise générale, la nouvelle division est offerte au général Joseph Irkens – un officier d’artillerie certes compétent, mais surtout éloigné des forces spéciales. Ne connaissant pas les “codes” de son unité et ne disposant pas du temps pour gagner l’estime de ses subordonnés, il aura pourtant la lourde charge de mener la division Brandenburg jusqu’à la fin, ou presque…
Pareil parachutage ne pouvait que faire grincer des dents. Etonnamment, le choix des commandants de régiment fut moins polémique. Ainsi, le 1. Regiment est confié à l’emblématique major Wilhelm Walther – dont le nom fait l’unanimité dans les rangs – tandis que le second échoit finalement (après un intérim assuré par l’Oberst Wolfgang von Kobelinsky (5) ) au major Franz Pfeiffer – un vétéran de la 1. Gebirgsjäger, ainsi qu’un authentique chasseur-alpin qui saura préserver les traditions des unités spécialisées. Non pas, d’ailleurs, que cette désignation ait eu immédiatement de l’importance – dans les faits, la majorité des bataillons du 2. Regiment partiront au front sans que leur unité de tutelle ait pu être créée.
Ainsi donc, début mai 1943, la division est déclarée prête au combat. Toutes ses composantes sont transférées dans le courant du mois au nord de la Grèce, vers des casernes à Ioannina et Kozani, c’est à dire sur les arrières de la 12. Armee du général Löhr, censé bloquer le 18e Groupe d’Armée alliées dans le Péloponnèse. Vêtus d’un nouvel uniforme distinctif (avec passepoil vert clair, feuilles de chêne des Jägers sur un insigne métallique agrafé au côté gauche de la casquette, et bandeau argenté Brandenburg cousu sur la manche droite à la place de l’insigne des chasseurs), les Brandebourgeois se cantonneront par la suite à la tâche ingrate de lutter contre les Partisans, malgré quelques ultimes fulgurances que nous allons décrire.

Notes
1- Euphémisme très employé à l’époque dans l’armée allemande pour ne pas dire « bloquée ».
2- Pistolets-mitrailleurs PPSh41 (URSS) et Suomi KP-31 (Finlande) – des armes avec des chargeurs de grande contenance et supportant bien le froid, poignards traditionnels Puukko – utiles pour combattre comme pour pêcher ou pour couper du bois, et bottes Kirza (URSS) imperméables à l’humidité et au froid ! Le tout importé de Finlande (les armes et équipements soviétiques ayant bien entendu été pris durant la Guerre d’Hiver).
3- Il s’agit des opérations Schamil (du nom de l’iman Chamil, grande figure de la résistance aux armées tsaristes), censées engager un futur Sonderverband caucasien Bergmann, encadré par le Brandenburg et commandé par l’infatigable Theodor Oberländer. Cette formation devait s’appuyer sur les foyers insurrectionnels tchétchènes des frères Khasan et Hussein Israïlov – mais l’unité comme ses opérations n’existeront évidemment jamais. Néanmoins, la centaine d’hommes du Bergmann mort-né, soigneusement sélectionnés et formés en dépit de tout, seront sans doute les meilleurs Osttruppen allemands : une partie rejoindra même le Brandenburg en septembre 1943.
Par contre, les maquis tchétchènes mèneront longtemps la vie dure aux forces du NKVD, étant tout à la fois enhardis par l’invasion allemande et par la politique complice du commissaire du Peuple aux affaires intérieures en Tchétchénie-Ingouchie, Sultan Albogatchiev. Politiquement, leur action culminera avec la fondation du Parti des Frères Caucasiens (OPKB), destiné à déborder vers les républiques de Kabardino-Balkarie ou du Daghestan. Ce soulèvement sera finalement réprimé dans le sang en décembre 1943. Khasan Israïlov sera abattu traîtreusement en se rendant à un rendez-vous destiné à négocier « une reddition dans l’honneur ». Plus au sud, en Arménie et en Géorgie, plusieurs clans attendront l’arme au pied une aide qui ne viendra jamais – hormis bien sûr la pauvre tentative du bataillon Tamara.
4- Quatre compagnies avec des embarcations d’assaut Sturmboote 42 et des péniches de débarquement Pionierlandungsboote 41. Formée à Lindau, ces compagnies ne reçurent jamais toute leur dotation en matériel.
5- Aujourd’hui encore, le choix de cet officier lié à Walkyrie interroge…
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Sep 27, 2020 18:30    Sujet du message: Répondre en citant

Un complément intéressant sur la Finlande ...

https://www.youtube.com/watch?v=w6KzEot_DbE
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 09:54    Sujet du message: Répondre en citant

Ultimes digressions
Parmi toutes les faiblesses que l’Abwehr attribuait à l’URSS, certaines comportaient tout de même une bonne part de réalité. Etant lui-même l’instrument d’un régime totalitaire, le service de renseignement nazi était sans doute très bien placé pour se douter que certains citoyens soviétiques n’étaient pas trop heureux de leur sort – quand bien même ils contribuaient très activement à l’économie de guerre stalinienne !
C’est ainsi que naquit, fin décembre 1942, l’idée de s’en prendre à la voie ferrée Vorkouta-Kotlas. Cette dernière, construite en 1941 avec le sang de milliers de prisonniers de ce qu’on n’appelait pas encore l’Archipel du Goulag, acheminait des quantités faramineuses de charbon depuis Vorkouta (surnommée “la guillotine de glace”, car les températures pouvaient y descendre jusqu’à -60°) vers les centres industriels. Des mines qui, bien sûr, étaient exploitées par les nombreux détenus envoyés là par le régime. De plus, la voie desservait également Oukta, un centre pétrolier d’importance. On comprend donc son caractère éminemment stratégique !
Le Brandenburg conçoit alors l’opération Dschungel (Jungle), confiée à l’AbwehrKommando 204. Composé de 12 soldats (dont deux opérateurs radio) vêtus de l’uniforme des unités du NKVD en Arctique, ce commando serait parachuté dans la région de Vorkouta par un hydravion décollant des alentours de Kirkenes. Objectif pour ces hommes : le pont de chemin de fer de Kojva, sur le Petchora. Cette première action menée à bien, le groupe resterait ensuite dans la région pour exécuter une multitude d’actes de propagande ou de sabotage, culminant (idéalement) par l’organisation d’une révolte au Vorkoutlag ! Le commando devait fomenter l’insurrection, favoriser l’évasion d’un maximum de détenus puis assister ces derniers pour prendre d’assaut les armureries. Un pareil séisme ne manquerait pas de paralyser toute l’économie de l’Archipel du Goulag ! Et il contraindrait sans nul doute Béria à redéployer une bonne partie de ses unités pour mater la mutinerie.
Dschungel, bénéficiant de la présence en Norvège de la 15. LeichteKompanie, atteint un stade très avancé – on prévoit même de la lancer le 15 mars 1943. Cependant, sa préparation prend du retard, en raison, pour une bonne part, du fait que les Finlandais n’y collaborent pas, puis du fiasco de l’opération Lutto et finalement à cause de sérieux doutes sur la fiabilité de l’auxiliaire V-mann russe censé guider le groupe. Tous ces éléments conduisent l’Abwehr à différer puis à annuler l’opération.
………
Un peu plus sérieux est le projet – soufflé par le prince Junio Valerio Borghese, autre grand commando en semi-disgrâce – de s’en prendre à la cale sèche de Durban, en Afrique du Sud. Une installation stratégique s’il en est… même si le principal bénéficiaire de sa mise hors service serait l’empire nippon. Cette cale sèche est en effet la seule installation alliée sur l’océan Indien à pouvoir accueillir un grand navire (cuirassé ou porte-avion) depuis la chute de Singapour aux mains des Japonais.
S’inspirant des méthodes de la Decima MAS, l’Abwehr prévoit de mobiliser un grand sous-marin de transport : l’U-200, un Type IX-D2. Chargé de ravitailler les U-boots opérant dans l’Atlantique Sud et l’océan Indien, il pourrait tout à fait en profiter pour déposer un petit groupe d’hommes sur la côte sud-africaine. Préparée grâce à l’appui direct de l’amiral Dönitz, l’opération Monsun (Mousson) est déclenchée en dépit du changement de statut du régiment. Ainsi, le 12 juin 1943, le Leutnant Hans Brügmann et cinq Küstenjäger embarquent à Kiel – c’est d’ailleurs aussi pour le sous-marin qui les accueille une première croisière. Ils n’iront pas très loin : le 24 juin, l’U-200 est surpris en surface au sud-ouest de l’Islande par un B-24 du Coastal Command en patrouille, dont les charges de profondeur exécutent le navire au moment où il tente de plonger. Il coule en emportant équipage et passagers…
Théoriquement la première d’une succession d’opérations destinées à ranimer la guérilla de Lettow-Vorbeck en Tanzanie (!) et à détruire les installations portugaises utilisées par les Alliés en Angola, la croisière fatale de l’expédition Brügmann sera la seule. La Kriegsmarine n’est à l’évidence pas capable de fournir un moyen de transport sûr pour les commandos, en Atlantique comme en Méditerranée.
………
Poursuivons cet inventaire par l’opération Mammut : la tentative de parachutage d’un commando devant soutenir les insurgés du Kurdistan irakien. La réputation guerrière des Kurdes, déchirés entre trois nations peu accueillantes, était en effet parvenue jusqu’à Berlin !
Un groupe composé du Leutnant Gottfried-Johannes Müller, du militant kurde Ramzi Nafie et des opérateurs radio Friedrich Hoffmann et Georg Konieczny, devait être parachuté au nord de Kirkouk par un appareil du KG 200 qui aurait fait l’aller-retour de nuit – en violant l’espace aérien turc, certes mais depuis Lune d’Orient, ce n’était plus un tabou. Pour ce faire, les rares sources évoquent l’utilisation d’un B-17 capturé décollant de Roumanie… mais rien n’est certain, eu égard aux ténèbres dans lesquelles cette affaire reste enveloppée. En réalité, l’utilisation d’un Fw 200 paraît plus probable.
Quoiqu’il en soit, avion sous faux insignes ou pas, Mammut est déclenchée le 15 juin 1943… et vire rapidement à l’échec total ! Détecté par les radars britanniques du secteur (déployés après que l’affaire d’Irak ait ouvert les yeux de Londres sur la duplicité d’Ankara), l’appareil est pris en chasse par tout ce que la région compte d’appareils à peu près modernes, notamment par des Gloster Gladiator et – plus redoutables sans doute – des Morane 410 français. Sans être vraiment mis en danger, il doit, à l’aller comme au retour, accélérer et faire des détours qui épuisent son carburant. Il finit par aller se poser en Turquie, où il sera interné. Plus grave encore : il a aussi dû larguer ses passagers à 250 kilomètres de leur point d’insertion prévu, dispersant en outre leurs conteneurs d’armes et de radios ! Privés de leur matériel, les quatre hommes sont incapables de prendre contact avec les personnages qu’ils étaient censés rencontrer : Mahmoud Barzanji (souverain du très bref royaume du Kurdistan) et Hadji Agha Bassa.
Les infortunés seront par la suite impitoyablement traqués, rattrapés dans le désert par des patrouilles de méharistes, arrêtés, torturés puis condamnés à mort – même si leurs peines furent finalement commuées en emprisonnement à perpétuité. Londres ne plaisantait plus guère (si jamais on l’avait fait…) avec le Moyen-Orient. Pourtant, le Leutnant Müller parviendra tout de même à s’évader en juin 1944 et à rejoindre l’Allemagne ! Il ne sera repris qu’en janvier 1945.
Müller restera ensuite en prison jusqu’en 1947. Il tirera de son expérience un livre, Einbruch ins verschlossene Kurdistan (Effraction dans le Kurdistan fermé). Il reste à ce jour… le concepteur du drapeau du Kurdistan indépendant, souvent brandi par les nombreux indépendantistes de la région. Quant à son équipier Ramzi Nafie, soumis à un régime de détention particulièrement dur, il fut relâché en 1947 après avoir sombré dans la folie et mourut moins de deux ans plus tard.

Dernier feu d’artifices à Kiev
Pour conclure cette période de l’histoire du Brandenburg, nous ne saurions bien sûr laisser de côté ce qui fut peut-être son exploit le plus retentissant : le raid sur Kiev. Déclenché en dépit du changement de statut du régiment, sur l’insistance d’un général von Manstein tout contrit à l’idée de perdre l’un de ses outils favoris à l’aube d’une bataille décisive, cette opération fut en quelque sorte le chant du cygne du Brandenburg – même si pour l’amiral Canaris, il semble bien qu’elle fut surtout une ultime tentative pour rétablir la crédibilité, et à terme la survie, de son institution (sinon de sa propre personne…).
Etonnamment – et au-delà du retentissement que cette action eut dans l’URSS de 1943 et de ses terribles conséquences pour ceux qui eurent à subir la colère du NKVD – cette action restait jusqu’à ce jour assez peu documentée. Sans doute fut-elle noyée dans le gigantesque tumulte de Zitadelle… De surcroît, il est plus que probable que l’URSS de Staline, sitôt la guerre achevée, s’est empressée de dissimuler les traces de ce qu’elle considérait comme un revers, évidemment mineur à l’échelle du conflit, mais particulièrement humiliant. Il aura donc fallu attendre l’ouverture inespérée de certaines archives soviétiques pour y voir plus clair, car même les sources allemandes étaient étonnamment pauvres – mais là, nous savions qu’il fallait y voir la main des SS, peu soucieux d’autoriser l’éloge de leurs adversaires. Quoi qu’il en soit, nous pouvons désormais, à la lueur de ces nouvelles informations, décrire le déroulement suivant.
Dans la nuit du 4 au 5 juillet 1943, une section de l’ancienne 8. Gebirgsjäger-Kompanie commandée par le baron Adrian von Fölkersam – revenu spécialement des Balkans pour l’occasion et choisi pour sa maîtrise parfaite de la langue comme des usages russes – s’infiltre dans les lignes soviétiques par les marais du Pripiet. Forte de 62 hommes, dont plusieurs Lituaniens et Russes Blancs, elle se scinde en deux groupes : 12 hommes, commandés par le baron, avancent vers Kiev tandis que 50 hommes, sous les ordres du Leutnant Ernst Prochaska – le remplaçant du malheureux Hans-Wolfram Knaak – doivent se répartir tout au long de la future voie de repli du commando afin de sécuriser sa retraite.
Le 5 au soir, Fölkersam est à Tchernobyl, déguisé avec son groupe en soldats soviétiques. Ils se saisissent de plusieurs véhicules civils et passent par Ivankov puis Dymer pour enfin parvenir aux abords de Kiev le 7 juillet au soir, dans des camions GMC “empruntés” en route. Puis, profitant d’un bombardement nocturne, ils entrent dans la capitale de l’Ukraine au milieu d’un convoi cherchant un abri.
Le 8, Fölkersam parvient à joindre le contact désigné par l’Abwehr dans la cité – un communiste désabusé, dont le neveu est même carrément anti-soviétique. Ayant réussi par ruse à mettre la main sur des uniformes du NKVD, le “major Truchine” Fölkersam peut circuler à peu près librement en ville pour repérer ses cibles. Il s’installe dans une maison dont il a fait vérifier avec soin qu’elle n’avait pas été garnie de micros par le vrai NKVD, et il attend ensuite calmement que le QG du GA Nord-Ukraine lui donne le feu vert par radio.
Le 14, il reçoit enfin l’ordre d’agir ! Divisés en trois groupes, autant par souci d’efficacité que pour limiter les risques de capture, les 13 hommes font sauter les dépôts de carburant de la gare centrale, plusieurs trains de munitions et presque tous ses aiguillages. Un exploit splendide, surpassé seulement par celui du camarade Fedor Andreievich Krylovich à Assipovichy (Biélorussie) seize jours plus tard – et que les spécialistes de ce type d’actions placent en tête, attendu que Krylovich a agi seul ou presque.
Son coup fait, le groupe doit désormais fuir la ville. Rassemblant ses hommes au milieu des incendies, le baron Fölkersam quitte précipitamment la capitale ukrainienne, avec la pénible certitude qu’il va être l’objet d’une véritable traque. Il lui faut une couverture… Mais laquelle ? L’officier germano-letton saura saisir sa chance par son unique cheveu.
Au matin du 15, alors qu’il avance vers Malyn avec sa petite troupe (il a récupéré en route les hommes de Prochaska), il tombe non loin de Nemishajeve sur un bivouac de fusiliers russes, ukrainiens, caucasiens et cosaques, qui rêvent tous dans les bras de Morphée à la lutte finale. Les seuls officiers présents sont de simples lieutenants. Pris d’une soudaine inspiration, Fölkersam fait cerner le campement par ses hommes et réveille tout le monde en tirant en l’air. Juché sur le capot de son GMC, le pistolet Tokarev réglementaire à la main, encadré par deux Brandenburgers à la mine patibulaire, le baron se révèle un commissaire politique des plus convaincants. Le major Truchine, de la 124e Brigade du NKVD – il n’a pas changé de pseudonyme depuis Kiev ! – se met à hurler en accusant tout le bivouac de désertion, de fainéantise et autres crimes capitaux en URSS. L’heure n’est pas à pareille trahison, alors que le camarade Staline attire les fascistes dans un piège sur les rives du Dniepr ! Un cosaque a le malheur de pouffer de rire – rire nerveux sans doute, mais Fölkersam le fait immédiatement mettre à genoux devant lui, pose le canon de son pistolet sur la tempe, puis fait mine de se raviser – « Plus tard ! » gronde-t-il, avant d’ordonner aux Soviétiques de se regrouper par nationalités. Ceux-ci obésissent avec empressement – cette mise en scène et son parfait jeu d’acteur viennent de permettre au Brandenburger de prendre le commandement de 500 frontovikis !
Fölkersam poursuit impunément ses brimades et ses accusations, notamment contre les Cosaques, avant de faire monter la colonne vers Malyn. En chemin, il s’arrête, fait monter les Cosaques dans les camions, les emmène hors de la vue des autres, les aligne dans une tranchée et fait mine de les exécuter en tirant une salve au-dessus de leurs têtes. Puis il leur ordonne de rejoindre les lignes allemandes, seule chance de salut désormais sous peine d’être accusés de désertion par les Soviétiques ! Pour les autres frontovikis, les détonations et le retour à vide des camions ont redoublé la terreur qu’inspire le major Truchine.
Arrivant le 19 juillet devant Malyn, le baron envoie les Russes dans la ville – donc vers le front. Il les rejoindra plus tard, leur dit-il, après s’être « débarrassé des traîtres ukrainiens et caucasiens ». Sur ce, il se hâte d’obliger ces derniers à déserter, comme il l’a fait pour les Cosaques. Puis il entre dans la cité, pourtant en état de siège, en franchissant les barrages du NKVD sous prétexte de faire son rapport sur sa brillante action disciplinaire ! Et, ça tombe bien : grâce au récit des Russes qu’il a relâchés, tout Malyn est déjà au courant. Reçu par le commissaire du Peuple aux Affaires Intérieures, le commando allemand est chaleureusement félicité par ce responsable local, qui lui glisse au passage dans un sourire que pour lui aussi, tous les cosaques sont des traîtres ! Pourquoi ne pas rester ici exercer vos talents, major ? Le baron hérite donc – officiellement cette fois ! – d’une nouvelle planque en ville, où il restera tranquillement jusqu’au 28 juillet, notant les mouvements de troupes et les emplacements de DCA tout en se préparant pour la suite.
Le 29 juillet, alors que la 3. PanzerArmee de Model ferraille devant Malyn contre le 3e Front Ukrainien de Vatoutine, les Brandenburgers s’acharnent à fragiliser la défense soviétique : appels au repli, multiplication de barrages empêchant les renforts de monter mais ignorant les fuites, sabotage de matériel, tout y passe ! Adrian von Fölkersam lui-même parvient à convaincre le chef d’une batterie soviétique de déplacer ses pièces dans une position « moins exposée », faisant perdre aux blindés soviétiques un soutien précieux au pire moment !
Le 30 juillet enfin, il aurait même persuadé l’un des généraux de brigade du corps de cavalerie de Kriuchenkine de la nécessité de ralentir sa progression – entraînant le retard de toute la formation et facilitant la contre-attaque blindée ordonnée par Model. Que ce dernier point soit avéré ou pas, une chose est certaine : le 31 juillet, le major Truchine s’évapore.
En chemin, la chance lui sourit une dernière fois quand l’un des véhicules de son convoi en route vers le front vient à tomber en panne au beau milieu d’un carrefour, pile devant des sentinelles soviétiques. Avec horreur, les commandos voient approcher toute une section de frontovikis. Calmement, l’un des ex-légionnaires russes du groupe demande une manivelle. L’instrument est apporté – mieux, il arrive avec un mécanicien, lequel répare avec une lenteur exaspérante le véhicule, qui peut finalement repartir.
Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, les Brandenburgers de Fölkersam sont de retour dans les lignes allemandes, après des actions absolument imprévues au départ, mais qui ont semé un chaos indescriptible ! Pour seulement 2 morts et 1 disparu (ce dernier dans l’équipe de couverture), le baron vient de signer la dernière action des commandos de l’Abwehr sur le Front de l’Est. Pour ce haut fait, il récoltera la Ritterkreuz. Maigre consolation pour le Brandenburg, car pendant ce temps, l’engagement dans Zitadelle des bataillons Alexander et III./Jäger-Regiment, demandé par Manstein en avant de la 3. PanzerArmee de Model, a été annulé par l’OKH [Rétrospectivement cependant, les objectifs de ces commandos n’ont de toute façon jamais été atteints.].
Dorénavant, les Brandebourgeois ne seront plus mis à contribution que pour la lutte anti-partisans et les combats défensifs sur le front grec puis yougoslave.
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 10:06    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Il ne sera repris qu’en janvier 1945.

Étrange. La dernière fois que nous avions discuté sérieusement de la date probable de la fin de la guerre en Europe FTL, il avait été considéré comme probable qu'elle aurait lieu à la toute fin de 1944.

Y a t'il eu changement de perspective depuis ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 10:16    Sujet du message: Répondre en citant

Il n'y a pas de lien strict entre la date de fin des hostilités et la date de fin de la cavale de l'évadé !
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Il n'y a pas de lien strict entre la date de fin des hostilités et la date de fin de la cavale de l'évadé !

Parce qu'une fois la guerre terminée on continue à faire des prisonniers ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Bien par exemple himmler a été attrapé plusieurs semaines après l armistice ...
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Merlock



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 11:30    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Parce qu'une fois la guerre terminée on continue à faire des prisonniers ?


Je suis pas sûr, mais il me semble que dans le cas de l’Allemagne, si le III Reich cesse d’exister, donc légalement, la ‘démobilisation’ des soldats ne peut se faire que par une administration légalement reconnu : celle des Alliées. Il faut donc ‘rattraper’ les soldats allemands (qui doivent se rendre conformément à la capitulation), les enregistrer et les rendre à la vie civile plus ou moins vite selon les besoins… donc, d’une certaine manière, oui, une fois la guerre terminée on continue à faire des prisonniers...
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DMZ



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
1. Nous, soussignés, agissant au nom du Haut Commandement allemand, déclarons par la présente que nous présentons la reddition sans condition, au commandant en chef de la Force expéditionnaire alliée et simultanément au Haut Commandement suprême de l'Armée rouge, de toutes les forces terrestres, navales et aériennes qui sont à ce jour sous contrôle allemand.

2. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement l'ordre, à toutes les autorités militaires terrestres, navales et aériennes allemandes et à toutes les forces sous contrôle allemand, de cesser leurs actions de combat à 23 h 1 de l’Europe centrale le 8 mai, de rester sur les positions qu'elles occupaient à ce moment et de se désarmer complètement, remettant leurs armes et équipements aux commandants alliés ou aux officiers locaux désignés par les représentants des commandements suprêmes alliés.

Donc tous les soldats allemands doivent se rendre aux forces alliées. Si l'un d'entre eux ne le fait pas, il agit en violation de l'acte de capitulation et peut et doit être poursuivi pour être capturé et puni.
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 12:29    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Bien par exemple himmler a été attrapé plusieurs semaines après l armistice ...

En tant que criminel de guerre, pas de prisonnier de guerre.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

En tant que les deux - il était caché comme paysan dans une ferme. Notre brave Brandebourgeois - condamné à la perpétuité pour espionnage faut-il le rappeler - n'a sans doute pas envie de retrouver la prison de Bagdad ...
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ciders



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 19:39    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Reçu par le commissaire du Peuple aux Affaires Intérieures, le commando allemand est chaleureusement félicité par ce responsable local, qui lui glisse au passage dans un sourire que pour lui aussi, tous les cosaques sont des traîtres ! Pourquoi ne pas rester ici exercer vos talents, major ? Le baron hérite donc – officiellement cette fois ! – d’une nouvelle planque en ville, où il restera tranquillement jusqu’au 28 juillet, notant les mouvements de troupes et les emplacements de DCA tout en se préparant pour la suite.


Peu probable qu'un ministre soit présent sur place. Mais j'apprécie que tu aies densifié l'épisode du commando de l'Abwehr à Kiev. Wink
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Sep 28, 2020 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Un représentant du Commissariat alors ? Mais qu'est-ce qu'il fichait à Maïkop lui aussi ? Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Oui car j'invente très peu ici !
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