Fantasque Time Line

[Hendryk]

[Merlock]

Pas mieux; sauf en ce qui concerne l'industrie militaire russe qui n'a par l'air tant que ça à la ramasse et semble bien plus productive que prévue (et que la nôtre...)
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"Le journalisme moderne... justifie son existence grâce au grand principe darwinien de la survivance du plus vulgaire." (Oscar Wilde).

[demolitiondan]

Parmi les nombreux livres du cru que j'ai dans ma bibliothèque, il est notamment ceux de mon honorable correspondant Boris Ciglic - lequel me fait la courtoisie de me prévenir depuis Belgrade à chaque fois qu'il sort un ouvrage. Nous avons déjà évoqué ici sa somme sur le Dornier 17. Nous parlerons plus tard de ses 2 volumes sur le 109.
Donc le SM 79 d'abord. Qu'en est-il ? Hé bien pas tant de chose que cela hélas. Mais ce n'est guère surprenant quand on voit comment l'histoire est partie.
Revenons entre 39 et 40. Le gouvernement du régent Paul, qui voit bien la guerre approcher, cherche à renforcer à tout prix son aviation, et notamment son aviation de bombardement. Oui, mais auprès de qui ? Les français n'ont rien de sérieux à vendre (on en sait quelque chose ...), les anglais ont déjà livré leurs Blenheim (hors de prix !), les allemands se font supplier pour livrer leurs do 17 ... Reste l'URSS ? Et étonnamment, l'Italie qui, en dépit de tous ses contentieux territoriaux avec Belgrade et par un de ces égarements dont seul le fascisme a le secret, se décide - peut-être dans un accès particulièrement maladroit de Soft Power - à vanter sa production locale. Elle tente de vendre des BR20, des CR42, des quadrimoteurs Piaggo (dont même la RA ne veut pas ...). Un seul appareil intéresse vraiment les Yougoslaves : le Sparviero, pour un gros bombardier tactique.
De pénibles négociations menées sans aucune confiance plus tard, le pacte est scellé. A l'automne 39, alors que le canon tonne déjà ! Les Yougoslaves paieront en minerais 50 Sparvieros, livrés en une seule salve car directement prélevés sur les lignes de productions de la RA. L'appareil est grand, beau, fort - un peu inadapté aussi à la doctrine locale, qui privilégie les petits terrains de dégagement, l'entretien facile et pour une raison obscur les racks à bombes verticaux (il faut en bricoler donc, qui ne marcheront jamais totalement...). Affectés à un des meilleurs régiments des VVJK, le 7e Régiment de Bombardements, les SM79 sont divisés en deux groupes opérant à l'Ouest de la Serbie et au Monténégro. L'appareil se révèle délicat - il a une tendance à tomber en panne au décollage - voire à s'enflammer s'il monte trop vite et trop fort. C'est pénible, quand on a son principal terrain de transit entre Mostar et Sarajevo. Deux avions détruits plus tard, les italiens seront consultés. Ils mettront à la cause - et sans doute avec raison - certaines petites modifications menées en dépit du bon sens. "Ma, vous voyez les conduits d'approvisionnement de carburant. On les a fait en métal ? Si ! Alors pourquoi vous avez mis des flexibles à la place ? En plus, vous avez l'oxygène au milieu, que les bombonnes sont mal arrimées, choquées, et fuient ... Mamamia !" En réalité, le trimoteur, livré en 3 mois et manié par des équipages à peine formés, est sans doute trop complexe pour les yougoslaves.
Restent néanmoins 48 appareils. Ils serviront ... peu. En Serbie, et comme avec les DO17 de Macédoine, le spectre de la Trahison fera que les officiers sèmeront la panique au premier jour de l'invasion, ou presque, interdisant littéralement leurs aviateurs de décoller pour plutôt leur ordonner d'incendier sur place. Voir voyez l'intendant du Gondor ? "Abandonnez vos postes ! Fuyez pour vos vies !" ? ben c'est ca ... Scène tragi-comique quand on voit des aviateurs démarrer en douce leurs engins pour fuir tandis que leur chef leur court derrière 'Revenez ! Je vous interdit de décoller !'. Ca serait drôle si on ignorait le fait que ce type a rejoint plus tard et comme par hasard très vite la ZNDH ...
Bref ! A Cetinje, pas beaucoup mieux. Le chef de l'unité fait ...une dépression, qui le conduit à ne pas assumer son commandement, laissant ses subordonnés s'engueuler, sans recevoir d'ordres pendant plusieurs jours avec le temps qui se dégrade. Et comme les multiples terrains de dispersion ne sont même pas forcément autre chose que des champs non drainés ... On s'embourbe, à tous les sens du terme. Pendant ce temps, en face, la RA fait quelques missions - avec même Ciano dans un bombardier sur Cetinje. Mais elle aussi est contrainte par le temps.
Il faudra attendre 5 jours avant que des missions de bombardements soient menés, par groupes de 3 sur des objectifs divers et à basse altitude entre les orages. Menées sans pertes, mais pas sans risques, leurs résultats seront assurément marginaux. Et en définitive, ca sera eux qui auront le triste privilège d'évacuer Pierre II, l'or des réserves et des groupes d'aviateurs vers la Grèce. Parfois, les avions surchargés s'écraseront au décollage. Quatre survivants rejoindront la Grèce. Les SM79 n'auront en définitive pas fait grand chose. En vérité, ils serviront peut-être plus aux anglais - lesquels les réutiliseront un temps comme avions de liaisons sur une très longue ligne Gabon-Khartoum-Assouan en passant par le Sud du Sahara, et en attendant le DC2. Jolies décos et dioramas ?
L'Axe n'en récupérera pas beaucoup plus. Les allemands en capturent un - il le revendront aux croates, qui n'arriveront à le faire marcher que jusqu'en 42 (il sera abattu par les partisans !). Les italiens en capturent un autre, et en récupèrent un second des hongrois parmi les 5 ayant tenté de fuir vers l'URSS - le hon s'était posé en Transylvanie. Les 4 autres par contre ont servi dans les VVS, sous l''étoile rouge. Oui ! Ils auraient été détruits vers Odessa en 42.
Evidemment, les derniers utilisateurs sera l'aviation profasciste ANR qui fera des raids avec un GB entre 44 et 45 (existe OTL ?) sur l'adriatique pour très peu de résultats (un vraquier endommagé) mais avec de très lourdes pertes (100 morts et disparus).. Un groupe de bombardement d'ailleurs rebaptisé en cours de route ! En effet, il sera révélé en 44 que son parrain, une figure du bombardement portée disparue en 42 :
- 1 n'est pas morte,
- 2 a même rallié l'aviation royale cobélligérante,
- 3 affronte les troupes de l'Axe dans la péninsule,

Evidemment ca fait désordre... Tout ca disparaitra en 45 - les appareils n'étant cependant pas tous détruits.
Et finalement, pour conclure cette assez triste histoire, il est justement particulièrement cocasse de constater que le dernier SM79 à l'inventaire yougoslave sera ... un italien justement, déserteur en 48 dont le pilote sera renvoyé vers Rome mais sans sa monture. (grand moment : le pilote qui passe à la tour de contrôle "Je vais partir avec le 18." "Ben ! Il a décollé y a 20 minutes !"). On perd sa trace quelques mois plus tard.
Au final, la morale de cette histoire, c'est qu'en décalant d'un mois l'invasion, la FTL offre aussi à la VVJK la possibilité de faire plus de chose. Pas d'arrêter l'invasion, bien sûr - ses défaillances restent abyssales. Mais avec un meilleur temps, elle pourra sans doute sauver l'honneur, aider à une évacuation vers le Sud, tout ca, tout ca... Une véritable campagne de 41 FTL reste décidément à écrire.
Et bien sûr, je recommande chaudement cet ouvrage facile à lire, bourré d'anecdotes, de profils et de photos toutes complétement inédites et inédits !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[loic]

[Heorl]

[Anaxagore]

[malagava]

Il me semblait que @Merlock et @Heori répondaient à @Hendryk sur le dernier bouquin d'E.Todd.

[Merlock]

[alexandre_2002]

Pour les hispanophones, voici une revue d'histoire militaire espagnole, du nom de Desperta Ferro, que j'ai découvert il y a peu :

https://www.despertaferro-ediciones.com/revistas-historia-militar/
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Ce que je sais, c'est que je ne sais rien

[demolitiondan]

Dans la lignée des récents jolis dessins publiés.



Une somme, qui concerne uniquement les hydravions de bombardement et de reconnaissance (dits aussi d'exploration, Croisière, surveillance - avec ou sans coque, l'administration française !). Bref, l'objectif est de faire un panorama de l'AN au démarrage de la guerre, de la comparer à la LW, de jauger un peu de ses capacités. Le tout sur la base d'un chapitre par type d'appareils.
Déjà, 3 constatations.
L'AN est pléthorique... Je compte 31 types d'appareils différents, et je rappelle qu'on ne compte pas les chasseurs,
L'AN est ancienne - les appareils les plus nombreux date des années 20 (les CAMS 37 et autres LEO 242/246.
L'AN a de vastes missions, l'amenant partout des colonies jusqu'à l'Atlantique en passant par la Méditérannée. Dans ce grand bololo, elle fera ... peu, la faute à l'armistice, ainsi qu'à une doctrine d'emploi et un armement insuffisant.
Un bref rappel historique du contexte et des pertes plus tard (13 appareils sur 6 mois ...), chaque chapitre couvre un type d'appareil. Commande, essai, nombre de production, numéro de contrat, escadrilles, actions ... on est frappé par l'absence de pilotage. Ca part dans tous les sens ! Des grands hexamoteurs d'explorations jusqu'au petit Potez 452 monomoteurs, on a l'impression non démentie que chacun commande un peu ce qu'il veut, selon le constructeur, pour faire plaisir et sur la base de productions de toute facon insuffisante. Chacun sait que l'AN n'est pas prioritaire ... or, l'ADA est largement en retard.
Et au final, malgré les très belles photos (souvent inédites) et les nombreux profils qui plairont aux maquettistes comme moi, on ressort frustré. Non point de la lecture, mais bien du gâchis sur ces beaux appareils ou prototypes (le fameux effet France 41, supérieur en tout point à la Luft46). Tous ne sont d'ailleurs pas complétement connus de tous ici, sinon mentionnés dans la chrono. Je vais lâcher des noms, pour voir et donner des idées :
- Bréguet 530 Saigon,
- Bréguet 730 Cherbourg,
- Bréguet 790 Nautilus,
- Bréguet 792,
- CAMS 110,
- Leo 470,
- Loire 102,
- Loire 50,
- Minié-Cassin 10,
- Schreck FBA 17,
- Schreck FBA 293/294,
- SNCAC NC 420,
- CAO 30/300,

Bref, pas forcément complétement révolutionnaire, mais un ouvrage de sommes d'une belle série. Ils annoncent d'autres volumes sur les chasseurs hongrois et finlandais. Je recommande, évidemment.
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[Archibald]

[demolitiondan]

1) Pas une réussite,
2) En vrai, c'est un fabriquant autrichien historique,
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[marc le bayon]

[demolitiondan]

Plans à l'échelle dedans, aussi.
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[Merlock]

Je viens de finir de lire L'Amérique en guerre: 1933-1946 (22 février 2024) de Christophe Prime.



Ce gros bouquin de 600 pages nous offre un panorama des États-Unis avant, pendant et après la 2nde Guerre mondiale, de 1933 à 1945. Le tout en 9 chapitres très clairement découpés et une Table des matières, très détaillée, ce qui facilite grandement les recherches.

L’auteur a pris le parti de commencer son récit en 1933, lorsque Franklin Delano Roosevelt prend la présidence des États-Unis. Il dresse un portrait assez clair de la situation américaine à la veille de la 2nde Guerre mondiale, situation qui n'a rien de particulièrement brillant, compte tenu du fait que les États-Unis à cette époque ont encore énormément de mal à se remettre de la Grande dépression. En fait, c'est même un pays totalement démoralisé et tenté par l'isolationnisme que Roosevelt tente de mobiliser pour la guerre, et ceci avec de grandes difficultés. Le courant isolationniste est d'ailleurs particulièrement puissant et soutenu par la personnalité extrêmement populaire à l'époque de Charles Lindberg.
La mobilisation industrielle des États-Unis n'était pas quelque chose qui allait de soi en 1942. C'est tout le mérite de l'administration Roosevelt que d'être parvenu à mobiliser toutes les énergies dans le but de produire encore plus et encore plus de matériel militaire. Un industriel américain avouera d'ailleurs plus tard, "nous ne savions pas que nous serions capables de faire cela...".

La mobilisation humaine n'allait pas non plus de soi. La génération des soldats qui allaient faire la 2e Guerre mondiale est également la génération qui avait connu durant son enfance toutes les affres et toute la misère de la grande dépression. Il suffit simplement de signaler que dans certains postes de recrutement, 30% des appelées étaient inaptes au service militaire en raison de carences alimentaires subie durant leur enfance, et que le soldat américain moyen a 26 ans, mesure 1,76m pour 65 kilos. Le soldats issus des États du Sud sont généralement ceux qui affichent la plus mauvaise forme physique. On est loin du géant américain bodybuildé dont l'image a été véhiculée par la suite au cinéma. En fait, il est très vite apparu pour l'armée américaine qu'il était d'abord nécessaire d'assurer la remise en forme physique de ses appelées avant de commencer l'entraînement militaire proprement dit.

Rétrospectivement, on comprend mieux pourquoi, à l'époque, les États-Unis ne faisaient plus vraiment peur à l'international et pourquoi les Japonais et les Allemands ont finalement décidé de lui déclarer la guerre. C'est tout simplement parce que le pays ne semblait pas en mesure d'en mener une.

Chacun des 9 chapitres est parfaitement centré sur un sujet en particulier: La montée des tensions ; L'embrasement de l'Europe ; L'entrée en guerre ; L'arsenal des démocraties ; Le "Homefront" ; Une armée "New look" ; La guerre américaine ; Le "Citizen Soldier" ; La fin de la guerre, et un chapitre de conclusion.

Le chapitre 5 est particulièrement intéressant puisqu'il est consacré au "Homefront". C'est-à-dire aux États-Unis à proprement parler, durant la guerre. La vie du citoyen américain aux États-Unis pendant la 2nde Guerre mondiale n'a rien de comparable aux horreurs que les Européens et les Asiatiques ont connues à la même. Époque. Il n'en reste pas moins que le citoyen américain a été soumis à de très nombreuses restrictions de ces libertés personnelles, en particulier en matière de liberté d'expression, mais a également a été soumis à de très nombreux rationnements alimentaires et de produits divers, l'intégralité de l'industrie étant mobilisée pour l'effort de guerre. Enfin, les Américains ont été soumis à une propagande guerrière, martelée de façon extrêmement puissante et efficace par un outil de communication moderne et parfaitement maîtrisé, à base de journaux, de radiodiffusions, de films... le tout coordonné au plus haut niveau de l'État fédéral. C'est certainement la partie du livre qui m'a le plus intéressé. Les annexes. comptent une huitaine de pages de tableaux statistiques de toutes sortes qui sont là encore tout à fait utiles.

Au final, ce livre est une excellente synthèse des États-Unis durant la 2nde Guerre mondiale. Les thématiques qui sont abordées de façon claire et précise. Même si les informations sont parfois un peu mélangées d'un chapitre à l'autre. On constate que rien n'était écrit à l'avance, dans des États-Unis qui traversaient alors une crise profonde, à la fois économique et morale.
La victoire américaine, en matière industrielle notamment, a été due à un gigantesque effort qui a dû être coordonné au plus haut niveau de l'État par une administration fédérale extrêmement puissante et centralisée qui s'est développée encore davantage durant la guerre. Les bouleversements internes aux États-Unis ont été considérables en matière démographique et sociale, qu'il s'agisse des droits des femmes ou des minorités. Sans oublier des mouvements de population absolument énormes vers les États de l'Ouest et du Nord industriels, au détriment des États du Sud.

Ce livre n'est certes pas l'ouvrage ultime sur la question des États-Unis durant la 2nde Guerre mondiale, mais les constitue une formidable porte d'entrée. sur cette question, qu'il appartiendra au lecteur d'ouvrir davantage, en se dirigeant ensuite vers des ouvrages plus spécialisés tels que ceux qui sont présentés dans une abondante bibliographie.


Bilan : Lecture hautement recommandée, 5/5
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"Le journalisme moderne... justifie son existence grâce au grand principe darwinien de la survivance du plus vulgaire." (Oscar Wilde).