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l'èconomie allemande et le nazisme 1933-1939
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 11:11    Sujet du message: l'èconomie allemande et le nazisme 1933-1939 Répondre en citant

Dans les études sur le Troisième Reich, l’économie ne tient généralement pas une place très importante, l'on pense avant tout à la nature du régime, à la conduite de la guerre ou à la barbarie de l’Holocauste. L’économie n’était pas consubstantielle au national-socialisme, elle ne fait pas partie des éléments structurels du nazisme mais son évolution étaient une condition né¬cessaire au développement de l'état. .
La situation économique et sociale de l’Allemagne de la période 1929-1933 pouvait-être qualifiée de désastreuse. Le PNB baissa de près de 20%, le nombre de chômeurs atteignit les 8,5 millions soit un quart de la population active (!). Les prix des produits agricoles souffraient de déflation et les petits industriels et commerçants voyaient baisser leur activité. .
Sans la crise économique, 37% des électeurs n'auraient pas voté pour le NSDAP et Hitler n’aurait pas été nommé chancelier. Mais à la surprise générale le rétablissement fut rapide, brillant et assura aux nazis un soutien que ni leur programme politique, ni la répression n’auraient pu leur procurer. De plus, il fut la condition de la puissance économique qui allait permettre à l’Allemagne de mener, du moins pour un temps, une guerre mondiale.
La pensée économique national-socialiste était régie par deux idées forces: la suprématie de la politique sur l’économie et la recherche de l'autarcie. Ainsi la politique définissait les objectifs économiques et le pays devait satisfaire par ses propres forces ses besoins (l'on peut toutefois douter que le pays auquel pensait Hitler était celui des frontières de 1933)
Ceci étant dit, la politique économique nazie sera marquée du sceau du plus grand pragmatisme et il faut reconnaître que cela amena le pays vers la prospérité.
Si l'on se réfère aux grands indicateurs: la croissance de la production, le nombre des chômeurs, le niveau de l'inflation, l’on constate que le PNB s’est accrue d’environ trois quart de 1932 à 1939. ( près de 10 % par an) Parallèlement, le nombre des chômeurs était en baisse rapide et durable. En 1936, il y avait plein emploi, à partir de 1939, pénurie de main d’oeuvre. Rien n’a procuré aux nazis plus de reconnaissance que ce succès. L'inflation était quant à elle apparemment modérée et sous contrôle.
Mais derrière ce tableau idyllique quelles sont les causes réelles de cette réussite?.
Ecartons immédiament la politique de grands travaux, dont les fameuses autoroutes (Autobahnen) auraient été le symbole le plus emblématique. Ce programme, si bien mis en avant par Goebbels et ses services, n’occupa en fait que 38 000 ouvriers et son effet fut avant tout politique. En réalité l’élément principal fut la demande par l’État de biens militaires (armement et installations militaires). D’ailleurs le point est tellement important que dès 1933, le budget de la Défense fut placé en dehors du contrôle du ministère des Finances. Une fois lancé, le processus continuait pour un temps et se répétait dans la mesure ou la demande d’équipements était continue et sans cesse renforcée. En 1934, 5 % environ du PNB était consacré à l’armement, puis 15 % en 1938 et, en 1939, près de 20 %. En moyenne, un peu plus d’un tiers de l’augmentation annuelle de la production nationale se composait de biens militaires.
Mais pour dépenser autant les Nazis durent s’affranchir des règles usuelles de financement du budget de l’État. Pour faire simple, les options normales sont: hausse des impôts, emprunt et émission de nou¬veaux billets par la banque centrale. Afin d’atteindre les objectifs qu’il avait fixé, Hitler fit appel à Hjalmar Schacht, ancien Président de la Reichbank et artisan du redressement allemand de 1924, qui cette fois retrouva son poste de Président de la Reichbank et cumula cette fonction avec celle de ministre de l’économie. Le “banquier du diable”, comme on l’appellera plus tard, prit plusieurs mesures d’importance. En premier lieu il décida d’alourdir très fortement la charge fiscale qui atteignit 25% du revenu national en 1939 et de recourir fortement à l’emprunt (la dette public étant multipliée par quatre sur la période 1933-1939 ). Cependant l’augmentation des rentrées fiscales ne permettait de couvrir que les deux tiers des dépenses publiques, il fallait prendre d’autres décisions.
Il finança une partie du tiers restant par le recours à l’emission monétaire. Cependant le financement du déficit budgétaire par la planche à billets est dangereux car inflationniste et de plus le procédé était interdit à l’Allemagne par les accords internationaux signés par la république de Weimar. Les nazis ne respectèrent pas l’interdiction et cachèrent la situation par un procédé spécial de création de monnaie. H. Schacht “inventa” une monnaie parallèle, les « MEFO », L'idée reposait sur la création d'une société, la Metallurgische Forschungsgesellschaft GmbH ou « MEFO », dotée d’un capital d’un million de Reichsmarks fournis par un consortium d’industriels de l’acier, dont les titres serviraient de monnaie d'échange convertible en reichmarks sur demande. Les MEFO étaient surtout utilisés par l’Etat pour payer ses contractants, en particulier les industries d'armement. Moyennant un escompte, ces entreprises pouvaient encaisser leurs traites auprès de la Reichbank. Par ailleurs, les banques et les municipalités étaient obligées d’acheter des bons MEFO, jusqu’à hauteur de 30 % de leur portefeuille pour les banques et de 90 % pour les municipalités et compagnies d’assurance. Ceci provoqua une importante augmentation de la masse monétaire, qui s’accrut de 30 % entre février 1933 et février 1937 mais la plus grande partie de cet accroissement n’étant pas libellé en devises ne fut comptabilisée dans la dette publique, bien évidemment il s'agit ici d'un artifice purement comptable dont l’objectif était de cacher la réalité et de rendre “invisible” l’inflation.
Comme nous venons de le dire gouvernement nazi paya ses achats au moyen de ces traites, ce qui certes contribua à la croissance écono¬mique, mais provoqua une croissance monétaire supérieure à celle du PNB. Ce déséquilibre contenait des dangers inflationnistes, qui devinrent aigus en 1936. Cette année les prix furent officiellement bloqués. Notons que de 1933 à 1939, les prix augmentèrent de 7% et les salaires de 2%. Dans la mesure ou les prix de vente et donc les marges étaient fixés par l’état, les autorités jouérent sur la variable salariale afin que les entreprises puissent préserver une partie de leurs bénéfices.
Ce blocage des prix, bien entendu, ne modifiait en rien le déséquilibre entre la croissance de la masse monétaire, d’un côté, et, de l’autre, l’accroissement du PNB, il ne faisait que le rendre moins apparent.
Cet interventionnisme de l’état hitlérien apparaît dès 1934, le droit de propriété n’est pas remis en question ( ici pas de nationalisations ) mais l’économie est entièrement contrôlée par l’état et le parti nazi. N’oublions pas les objectifs que se fixent l’état hitlérien: supprimer le chômage, permettre la construction d’un outil industriel, mettre en place un système autarcique.
La première étape est la cartellisation de l’outil industriel. En février 1934 est crée un cartel qui regroupe l’ensemble de l’industrie allemande. Cet organisme est rattaché au ministère de l’économie mais dirigé par G. Krupp. Cette organisation vise à permettre la bonne transmission des ordres, puisque le parti fixe (dans le cadre de plans quadriennaux conçus par les équipes de H. Goering) les approvisionnements, les investissement, les prix et l’utilisation des bénéfices.
Parallèlement, le même type de structure est créée pour l’agriculture. L’enjeu est là aussi majeur, puisque l’Allemagne doit importer un tiers de ses denrées alimentaires. Un contrôle étatique est mis en place, avec la fixation de prix supérieurs aux cours mondiaux afin d’encourager la production et ce au détriment des consommateurs. En parallèle est lancée une politique de grands programmes de mise en valeur de terres incultes et l’accès au crédit est facilité pour les exploitants.
La troisième source de financement pour les dépenses publiques est le marché des capitaux. Le marché international des capitaux lui étant fermé, le Reich se tourne vers le marché intérieur en imposant une épargne forcé. En clair, l'état échange les disponibilités des acteurs financiers contre de la dette publique, les banques, compagnies financières et autres devenant de fait créancières du Reich. Le contrôle des changes ( voir plus loin) interdisant ou pour le moins compliquant fortement les sorties de devises, les opportunités d’investissement à l’étranger n'étaient pas envisageables, donc l’investissement le plus sur et le plus simple et pour dire la vérité quasiment le seul, était la dette publique allemande. Personne n’était obligé de prêter de l’argent au Reich mais il n’existait pas d’autres solutions.
Un autre aspect de la politique économique nazie fut la recherche de nouveaux marchés exterieurs. L’èconomie allemande fut tout au long de la période 33-39 au bord du précipice avec une faiblesse des réserves de change et un besoin désespéré de matières premières rendues nécessaires par la production d’armements.
Or le pays souffrait de la faiblesse de ses exportations. Il y avait à cela deux raisons.
L’une était la faiblesse des échanges internationaux due aux politiques protectionnistes menées par de nombreux pays à la suite de la crise de 1929.
L’autre était, héritage des reformes menées déjà par Schaht durant les années 20, la surévaluation du Reichsmark qui freinait les exportations mais qui diminuait le montant des dettes libellées en devises étrangères. Toutefois, le régime nécessitait exporter pour se procurer des devises, pouvoir importer des matières premières stratégiques et des produits alimentaires. Afin de remédier à cette difficulté, l’état imposa tout d’abord le contrôle des changes, Il était interdit de disposer librement de devises étrangères. Elles devaient toutes être remises à l’État, lequel décidait de leur destination. Bien que les maigres réserves de change (Schaht informa en une occasion que celles-ci ne représentaient plus qu’une semaine d’echanges), fussent utilisées presque exclusivement pour l’achat de denrées alimentaires et de matières premières, l’approvisionnement de l’économie allemande fut de moins en moins assuré et les autorités durent faire preuve d’imagination. Puisque les devises étaient difficile à trouver et que le pays avait un besoin impérieux de commercer, Berlin proposa à différents pays d’Europe centrale ou d’Amerique du sud de conclure des accords d’échange, en fait de troc : biens manufacturés contre produits agricoles. De fait l’Allemagne réoriente son commerce extérieur, entre 1929 et 1938, La part de l’Europe centrale et méridionale passe de 9.8% à 18.7% des importations allemandes et de 11.2% à 20.8€ des exportations ( Bulgarie, Yougoslavie, Grêce, Hongrie ). Le même phénomène se répète avec l`Amérique Latine ( de 12.1% à 16.8% des importations et de 7.8% à 12.1% des exportations ). A titre anectodique l’aide militaire allemande aux franquistes fut payée en matiéres premières, quand les nationalistes renaclèrent devant les exigences sans cesse croissantes de leur allié, Berlin entama un dialogue avec la République!. Le bluff fonctionna et Franco accepta les conditions imposées par les allemands.
Notons qu’au cours des années 30 l’Allemagne réclama avec force un domaine colonial afin de pouvoir accéder a des sources de matières premières et permettre l’émigration d’une “population trop nombreuse”.
Comme toujours au sein de l’Allemagne nazie, la politique se doublait d’une lutte pour le pouvoir, au début entre conservateurs et nazis. Toutefois à partir de 1936, les résultats spectaculaires de l’économie permettent aux seconds de s’affranchir des premiers, Schacht démissionne en 1937 et será nommé ministre sans portefeuille, auparavant il se será heurté à Goering et a son plan de 4 ans, a R. Ley et a son Front du Travail, a W. Darre au sujet de l’agriculture et des aspirations coloniales du Reich.
Après ce tour d’horizon il parait évident que la réussite économique n’était au final qu’un moyen pour les nazis de préparer le pays à la guerre. La question que nous pouvons nous poser est celle d’une sorte de FTL économique, si le blitzkrieg de mai-juin 40 avait échoué et si la situation militaire s'était stabilisée en une redite de 14-18, l'Allemagne aurait-elle eu les moyens d'une guerre longue, au vu de ce qu'étaient ses réserves de matériaux stratégiques lors de l'armistice?. L'on peut en douter, seuls le pillage des pays occupés permit à l'économie allemande de produire les armes necessaires au combat durant 5 ans.
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loic
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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 14:28    Sujet du message: Répondre en citant

Joli résumé. Ceci dit, il faudrait aussi rappeler que la Reichswerke Hermann Göring se fit aux dépens des industriels allemands et rappeler aussi la contribution des capitaux américains (voire peut-être britanniques).
Si le blitz de 1940 avait échoué, l'Allemagne se serait effondrée économiquement en 1941 (les Alliés occidentaux avaient fait ce pari), sauf peut-être si la perfusion des ressources soviétiques avait continué (là aussi, les Alliés souhaitent fermer ce robinet).
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 16:15    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Joli résumé. Ceci dit, il faudrait aussi rappeler que la Reichswerke Hermann Göring se fit aux dépens des industriels allemands et rappeler aussi la contribution des capitaux américains (voire peut-être britanniques).
Si le blitz de 1940 avait échoué, l'Allemagne se serait effondrée économiquement en 1941 (les Alliés occidentaux avaient fait ce pari), sauf peut-être si la perfusion des ressources soviétiques avait continué (là aussi, les Alliés souhaitent fermer ce robinet).


@"Joli résumé" : merci Embarassed
@"Si le blitz de 1940 avait échoué, l'Allemagne se serait effondrée économiquement en 1941" : Les reserves d'or de la France et de la Grande Bretagne etaient pour chacune d'entre elles plus importantes que le cumul de celles de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Autriche et de la Hongrie réunies (j'ai des doutes sur la Roumanie)
@"rappeler aussi la contribution des capitaux américains": Dans le but d'alleger le poids des sanctions du traité de Versailles, la République de Weimar tenta de dresser ses vainqueurs les uns contre les autres : d'abord Grande Bretagne vs France puis Etats-Unis vs Europe. Les USA par le biais de leurs banques ou de leurs grandes entreprises jouèrent un rôle important dans l'activité économique allemande avant et après 1933.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 16:39    Sujet du message: Répondre en citant

C'est un sujet intéressant, souvent laissé de coté dans les études sur le nazisme par rapport à la politique ou aux aspects militaires.

Est ce que quelqu'un aurait un livre de référence en français, et d'un niveau abordable sur ce thème a recommander?
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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delta force



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

le salaire de la destruction
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
C'est un sujet intéressant, souvent laissé de coté dans les études sur le nazisme par rapport à la politique ou aux aspects militaires.

Est ce que quelqu'un aurait un livre de référence en français, et d'un niveau abordable sur ce thème a recommander?


C'est un sujet passionnant et fondamental. Sans une économie capable de soutenir l'effort de guerre Hitler n'aurait été qu'un tigre de papier Je m'incline devant votre grandeur
Conçernant un livre de référence je recommenderais :
Le Salaire de la destruction - Adam Tooze
et sur le cas particulier d'H. Schacht:
Le banquier du diable - Jean-francois Bouchard

Bonne lecture!
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 16:58    Sujet du message: Répondre en citant

delta force a écrit:
le salaire de la destruction
Adam Tooze
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Bravo, vainqueur d'une courte tête...Laughing
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solarien



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 18:16    Sujet du message: Répondre en citant

On peux aussi poser les autres question lié a cela:

- Si la guerre d'Espagne avait durer plus longtemps ??
Cela aurait il impacter la politique diplomatique et économique allemande ??

- Si la France avait fait un peu plus le forcing en 1938 lors de la crise des Sudètes? l'économie allemande aurait elle pu continuer comme cela jusqu'en 1940-1941 ??

A chaque fois que je lis quelque chose sur cette période, j'ai vraiment l'impression que l'Allemagne est toujours à la limite des possibilités et qu'elle a eu beaucoup de chance, pour notre malheur.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 18:35    Sujet du message: Répondre en citant

Je connaissais le sujet, mais j'ignorais complètement le système de monnaie parallèle. de mémoire, les grandes tendances étaient proches de celles mises en avant par Mussolini, lors des réformes après son accession au pouvoir. Mais le'Italie avait encore un "empire colonial" certes de dimension réduite qui pouvait lui procurer des biens agricoles et des ressources industrielles peu ou pas raffinées qui sont la base de l'économie d'un pays.
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 19:02    Sujet du message: l'èconomie allemande et le nazisme 1933-1939 Répondre en citant

@solarien : cela n'aurait sans doute rien changé d'un point de vue économique, l'Allemagne vivait sur sa lancée, toutefois l'idée de réduire peu à peu la part des dépenses militaires au profit des biens de consommation aurait pris plus d'importance. A la rigueur l'Anschluss aura eu plus d'importance économique, le stock d'or de la banque centrale autrichienne immediatement saisi representait le tiers de celui de la Reichbank.
@anaxagore: l'economie "nazie" était bien plus encadrée que l'italienne, sur certains points elle me paraît presque plus proche de la soviétique avec bien sur une énorme différence, la propriété des moyens de production est privée.
Les "MEFO" sont une tricherie géniale qui n'est posible que dans une economie fermée, réglementée et controlée.
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Imberator



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 20:12    Sujet du message: Répondre en citant

Relance de l'économie par augmentation des dépenses publiques au prix acceptée d'un certain niveau d'endettement et d'inflation, cela tient beaucoup d'une politique keynésienne. Surtout qu'ici le multiplicateur devait jouer à fond avec une épargne totalement dirigée en conséquence ou peu s'en faut et une thésaurisation sans doute très modeste.

Les Allemands en avaient-ils conscience ?
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Finen



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 21:11    Sujet du message: Répondre en citant

La seule façon pour l'Allemagne de durer avec ce système de MEFO aurai été de les vendre à l'extérieur, sur la place de Londres ou de New-York par exemple, ce qui implique le maintient de la paix avec les alliées.

Le pire est que cela aurai pu marcher, les alliés se disant que tant que l'on commerce, il n'y a pas de risques et pendant ce temps la les panzer se multiplient...
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 21:23    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Relance de l'économie par augmentation des dépenses publiques au prix acceptée d'un certain niveau d'endettement et d'inflation, cela tient beaucoup d'une politique keynésienne. Surtout qu'ici le multiplicateur devait jouer à fond avec une épargne totalement dirigée en conséquence ou peu s'en faut et une thésaurisation sans doute très modeste.

Les Allemands en avaient-ils conscience ?


Dans un schéma keynesien "classique", les dépenses de l'état sont financées par le déficit budgétaire ou l'endettement. Ici ce n'est pas que cela.
Il faut comprendre que tout est regulé, l'état impose à l'entreprise ses prix de vente, lui alloue la quantité de matières premières qu'il decide, idem pour les devises etrangères et de plus recupere son épargne.
En fait, l'etat est un donneur d'ordres qu'il paye avec les traites d'une entreprise privée dont il n'est pas actionnaire et de plus pour faire bonne mesure il éponge toutes les disponibilites financières par l'impôt et l'épargne forcée.
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requesens



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 21:26    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
La seule façon pour l'Allemagne de durer avec ce système de MEFO aurai été de les vendre à l'extérieur, sur la place de Londres ou de New-York par exemple, ce qui implique le maintient de la paix avec les alliées.

Le pire est que cela aurai pu marcher, les alliés se disant que tant que l'on commerce, il n'y a pas de risques et pendant ce temps la les panzer se multiplient...


Impossible car les traites sont privées, si elles étaient publiques l'état devrait les compatibiliser et ici l'endettement réel serait apparu. Les MEFO furent un tour de passe-passe comptable
En 1939, la valeur des MEFO étaient de 12 milliards de marks, alors que la dette "officielle" s'élevait quant à elle à 19 milliards.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Fév 08, 2019 21:48    Sujet du message: Répondre en citant

J'étais arrivé à la même conclusion, l'Allemagne a BESOIN d'une guerre "victorieuse et brève" pour piller les régions conquises et compenser son endettement.
Il est incroyable de voir le nombre de désastre millitaro-économique engendré par ce genre de raisonnement à très courte portée.

Le développement militaire trop rapide de l'Allemagne ne lui a jamais donné les moyens de gagner réellement la guerre. L'Allemagne commence la guerre sans porte-avion, pas assez de navires, de camions, des armes développées trop vite et conçus pour une guerre courte ou truffés de défauts de jeunesse, même l'aviation se retrouvera rapidement dans une impasse.
Mais l'Allemagne DOIT commencer la guerre vite... avant que l'escroquerie (comment appeler autrement les manipulations financières du régime ?) ne soit découvertes et détruisent le pays.

L'Allemagne nazie était coincée entre une paix impossible et une guerre ingagnable... Rolling Eyes
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