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Opération Tortues Ninja, par Colonel Gaunt
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ChtiJef



Inscrit le: 04 Mai 2014
Messages: 2327
Localisation: Agde-sur-Hérault

MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 11:02    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Le Président du Conseil, Charles de Gaulle, avait été très clair dans le mémo reçu par Sainteny : en résumé, l’autonomie, bien sûr, l’indépendance, inévitablement par la suite, mais la chienlit, non ! Sainteny avait trouvé (par quel miracle ?) un dictionnaire donnant la définition du mot chienlit et l’avait précieusement notée.

Juste pour l'édification des masses, la (les) définition(s) de chienlit donnée par le Trésor Informatique de la Langue Française :
CHIENLIT, subst.
I. Subst. masc. ou fém.
A. Vx, pop. Celui, celle qui défèque au lit.
Rem. Attesté ds DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, ROB., QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.
B. P. ext., vieilli, fam.
1. a) Celui, celle qui laisse passer par derrière un morceau de chemise malpropre.
Rem. Attesté ds DG, Nouv. Lar. ill.-Lar. lang. fr.
b) Personne ridiculement accoutrée, grotesque :
1. ... Coupeau dansait et gueulait. Un vrai chienlit de la Courtille, avec sa blouse en lambeaux et ses membres qui battaient l'air; ...
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 782.
c) Personnage répugnant :
2. Parcouru avec dégoût les journaux du matin, relatant le triomphe de Rochefort, qui vient de rentrer à Paris, aux acclamations d'une sale multitude. Paul Adam lui-même applaudit à la victoire du vieux chienlit.
BLOY, Journal, 1895, p. 169.
3. ... une statue de cette bruyante ganache de Garibaldi s'élevait, évoquant, dans le coin d'un carrefour pacifique, le souvenir d'un chienlit de guerre, ignoble.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 135.
2. Personne masquée de carnaval populaire. Au milieu des clameurs du carnaval et des huées des chienlits (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1888, p. 764) :
4. On était dans un bastringue de barrière, à la Boule-Noire, en plein mardi gras; des chienlits chantaient une ronde, ...
ZOLA, Nana, 1880, p. 1111.
P. méton., rare. Chanson chantée par une personne masquée de carnaval populaire. Psalmodier tous les rhythmes depuis le De Profundis jusqu'à la Chienlit (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 688).
II. Subst. fém.
A. Mascarade désordonnée et gueuse :
5. On en est à la chienlit, monsieur... On en est à la mascarade, au corso carnavalesque. On se déguise en pierrot, en arlequin, colombine ou en grotesque pour échapper à la mort. On se masque...
GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, p. 270.
Au fig. À la chienlit. Cri de dérision (adressé à des personnes masquées courant dans les rues aux jours gras) :
6. Allons, gamins, respect à un grand homme! fit Lemulquinier.
À la chienlit! crièrent les enfants. Vous êtes des sorciers.
BALZAC, La Recherche de l'absolu, 1834, p. 325.
B. P. ext., fam. Action, manifestation désordonnée, tumultueuse et répugnante :
7. Cette tourbe de dégénérés, de poissardes et de putains, arriva vers le soir à Versailles (...) Extraordinaire chienlit, avec des corps travestis et débraillés, de soûlardes juchées sur des canons ou à cheval...
L. DAUDET, Les Lys sanglants, 1938, p. 91.
P. méton.
1. Excès, débauche grossière :
8. [Le repas] c'est le seul moment où l'homme soit heureux de vivre. Dieu ne peut s'en froisser, malgré la chienlit du vin crapula vini et la turpitude de certains mets nationaux ou plats locaux...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 196.
2. Profusion désordonnée. Une chienlit d'énormes panneaux réclames installés en diorama de chaque côté [de l'autostrade] (GIONO, Voyage en Italie, 1953, p. 28 ).
Rem. La réforme, oui; la chienlit, non. Mot du général de Gaulle au moment des troubles de mai 1968 et qui a popularisé le mot (cf. GILB. 1971).
Prononc. et Orth. : []. Cf. chiendent. Ac. 1835-1878 : chie-en-lit. Cf. aussi BESCH. 1845, GUÉRIN 1892 et LITTRÉ qui rappelle l'orth. de Voltaire chiant-lit qu'il juge fautive bien qu'elle reproduise la prononc. correcte. La graph. chie-en-lit est mentionnée à titre hist. ds ROB. et ds Lar. encyclop., ds DUB. et ds Lar. Lang. fr. qui souligne cependant : ,,Certains auteurs restituent l'orthographe étymologique``. DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et QUILLET 1965 admettent parallèlement chie-en-lit et chienlit. Ac. 1932 donne uniquement chienlit. Étymol. et Hist. 1. 1534 chienlict « celui, celle, qui chie au lit » (RABELAIS, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, ch. 25, p. 98 ), qualifié de ,,vx et pop.`` par Lar. Lang. fr.; 1866 pop. (Lar. 19e : Chie-en-lit. Bout de chemise malpropre qui sort par la fente postérieure de la culotte d'un enfant); 2. a) 1740 « masque de carnaval » (Ac., s.v. chier); d'où 1830, 11 nov. à la chianlit (BALZAC, Œuvres diverses, La Reconnaissance du gamin [La Caricature], éd. M. Bouteron et H. Longnon, t. 2, p. 195); b) 1862 « air de carnaval » d'où « le carnaval lui-même » (synon. de désordre et de débauche) (HUGO, loc. cit.). Composé de la forme verbale chie (chier*), de en* et de lit*. Fréq. abs. littér. : 41.

Je me demande quelle définition Sainteny aura soigneusement notée, parmi celles que le dico connaissait à son époque Whistle Whistle Whistle

Sinon, bien sûr, encore une pépite FTL, comme on les aime ! Applause Applause Applause
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Wardog1



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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 11:05    Sujet du message: Répondre en citant

Stanley expliquant l'operation à ses hommes.

https://www.youtube.com/watch?v=H8hPvxjBGJ0
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"You and I are opposite sides of the same coin. When we face each other, we can finally see our true selves. There may be a resemblance, but we never face the same direction."

Larry Foulke
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ChtiJef



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Messages: 2327
Localisation: Agde-sur-Hérault

MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 11:11    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ce qui concerne l'usage des armes bactériologiques par les Japonais, je continue à me demander s'il n'en pas été fait usage contre les Etats-Unis dans le cadre de l'Opération Fugo, le bombardement par ballons-bombes...
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 11:20    Sujet du message: Répondre en citant

OTL, oui... mais sans réel effet.
FTL, on en a déjà discuté et.... vu que les Japonais se retrouvent repoussés plus vite et n'arrivent même pas conquérir certains territoires qu'ils ont contrôlé OTL, une telle opération ne peut avoir lieux en FTL.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 11:56    Sujet du message: Répondre en citant

Et j'imagine que la mise en oeuvre de l'opération sera confiée à un certain Mu Thần...

Un peu plus sérieusement, les caractères qui composent le mot "ninja" (忍者) se prononcent presque de la même façon en vietnamien: nhịn giả.
_________________
With Iron and Fire disponible en livre!
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loic
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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 12:34    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
1) La pensée de Sainteny suivant son cours, le premier mot du champ lexical "tirer" en attirer en quelque sorte un autre. C'est le haut-commissaire qu'il faut critiquer, pas l'auteur.

On pourrait plutôt écrire :
Citation:
Autrement dit, il y a du tirage au sein du Vietminh et il y a eu du retard dans la transmission, se dit Sainteny. J’espère que cela ne prêtera pas à conséquence…

_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Colonel Gaunt



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Messages: 1893
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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 12:40    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Et j'imagine que la mise en oeuvre de l'opération sera confiée à un certain Mu Thần...

Un peu plus sérieusement, les caractères qui composent le mot "ninja" (忍者) se prononcent presque de la même façon en vietnamien: nhịn giả.


Oui sauf que Ninja, c'est le terme occidental, le terme plus communément utilisé c'est celui de shinobi.
_________________
Les guerres de religion consistent à se battre pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire
Citation vue sur le net
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 21:08    Sujet du message: Répondre en citant

Opération Tortue-ninjas. Est-ce qu'on avoir droit à une apparition de Shredder, Kang ou Maitre Splinter? A moins que des noms de peintre italiens soient utilisés pour les différentes phases de l'opération.
_________________
"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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Archibald



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MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 07:17    Sujet du message: Répondre en citant

Colonel Gaunt a écrit:
Hendryk a écrit:
Et j'imagine que la mise en oeuvre de l'opération sera confiée à un certain Mu Thần...

Un peu plus sérieusement, les caractères qui composent le mot "ninja" (忍者) se prononcent presque de la même façon en vietnamien: nhịn giả.


Oui sauf que Ninja, c'est le terme occidental, le terme plus communément utilisé c'est celui de shinobi.


Comme Obi Wan ? ok je sors...

Citation:
à un certain Mu Thần


PTDRRRR tu m'a tué Hendryk...
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Casus Frankie
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Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 09:16    Sujet du message: Répondre en citant

Deuxième épisode, avec un coup de main de Tyler.


2 mars 1944
Des singes et un capitaine
Près de Jaipur (Rajasthan, Inde britannique)
– Pour tout voyageur désireux de connaître les splendeurs de l’Inde, pays féérique et déroutant par excellence, il est une région à visiter absolument, connue sous le nom de Rajasthan – ou Rajaputna selon les sources historiques. Le Rajasthan est le pays des princes, où les maharajas continuent de régner avec faste, car ils ont réussi malgré les vicissitudes de l’Histoire à survivre et même à conserver une certaine autonomie. Pour certains, en s’alliant avec les tuniques rouges, comme le maharaja de Jaipur, qui aida les Britanniques durant la révolte des Cipayes.
Ces territoires ayant peu souffert lors de la lente et difficile conquête du sous-continent par les Britanniques, ils regorgent de joyaux architecturaux et historiques, de palais princiers des Mille et une nuits, de forteresses militaires mogholes mais aussi de bien d’autres curiosités illustrant un passé richissime mais mouvementé.
Tel est le temple de Galta-Ji, situé non loin de Jaipur dans une vallée des montagnes surplombant la ville. Haut lieu de l’hindouisme réservé à l’adoration de Ganesh, le dieu à face d’éléphant, il s’agit d’un complexe qu’on pourrait qualifier de thermal selon des concepts occidentaux. Il comporte de nombreux bassins dits sacrés, alimentés par les eaux de la montagne, où il est bon de se baigner pour se laver de ses péchés.
Est-ce la présence en contrebas d’un petit temple réservé à la déité mineure d’Hanuman (compagnon de Rama, avatar de Vishnou) qui a transformé le temple de Galta-Ji en colonie de singes ? Le fait est que le temple est rempli de ces animaux, principalement des macaques rhésus, déambulant en toute liberté et sans interférence humaine. Cette liberté associée au caractère malicieux inné de ces singes surprend tout visiteur non averti.
C’est ainsi qu’un jeune capitaine français en permission fit la double erreur de porter un uniforme parsemé de boutons et de boucles métalliques brillant sous les rayons du soleil matinal et d’avoir un petit creux, donc de sortir un sandwich de sa besace. Il ne fallut pas plus de cinq minutes pour voir arriver une troupe de singes décidés qui sautèrent sur le bonhomme, lui chipant sa casquette et son repas, le faisant presque tomber et manquant de peu de lui laisser le short sur les chevilles à force de tenter d’arracher sa ceinture à la boucle si brillante.
Notre jeune officier ne put que constater que les pèlerins ne faisaient pas le moindre geste pour lui venir en aide, voire dissimulaient un sourire devant ce pauvre fou d’Européen venu défier sur leur territoire les redoutables singes chapardeurs.
Reprenant ses esprits sur un banc donnant sur la cour intérieure de pierre blanche entourée d’arceaux, tel un cloître de couvent, et tentant bien que mal de remettre un peu d’ordre dans son uniforme malmené, l’officier vit la troupe de ses assaillants, indifférente aux humains qui passaient, se disputer sa casquette près de la fontaine centrale.
Apparemment, les habitués des lieux semblaient se méfier de ces habitants du temple. Ils n’hésitaient pas à faire de larges détours lors de leurs processions afin de passer le plus loin possible des macaques. Il aurait deux mots à dire au standardiste de son hôtel qui lui avait chaudement recommandé la visite de ce temple ! A voir ces singes courir librement parmi les humains, se comportant comme les vrais maîtres des lieux, le jeune officier se mit à imaginer un monde ou les positions sur l’échelle animale étaient inversées, la race simiesque atteignant l’intelligence et dominant la planète, la race humaine ayant failli et se trouvant réduite à l’état de bêtes de somme. La planète d’Hanuman, ce serait un bon titre pour un roman ou les singes sont les maîtres de la Terre, se dit notre homme, romancier dans l’âme.
De retour à son hôtel, il découvrit que deux MP britanniques l’attendaient pour lui remettre un pli sécurisé et l’escorter. Sa permission de deux semaines était annulée : il devait revenir d’urgence à Calcutta. Un avion de liaison était venu le chercher à Delhi, il fallait que ce fût urgent ! Et pour l’y conduire, l’express régional du soir serait même retardé d’une heure en gare de Jaipur, spécialement pour lui, un simple capitaine, et Français de surcroît ! Néanmoins, les MP, anglo-saxons et flegmatiques comme il se doit, ne lui posèrent pas la moindre question.


3 mars 1944
Des tortues et des services secrets
Calcutta, 08h00
– Le capitaine travaillait apparemment dans un obscur service de logistique situé dans une aile un peu oubliée du fort Williams, siège de l’administration militaire à Calcutta, au bureau 136. Ce dernier n’était même pas indiqué sur les plans ! Mais la réalité était quelque peu différente. L’aura de banalité entourant ce service servait à cacher son importance : le bureau 136 n’était autre que le QG des services secrets alliés pour l’Asie du Sud-Est Occupée, chargés entre autres de soutenir les actions subversives et insurrectionnelles dans les territoires sous domination japonaise. Le “136” était connu pour trouver des solutions à partir de rien. Ses membres savaient qu’ils étaient la cinquième roue du carrosse : la majeure partie des ressources était réservée à la guerre en Europe et le reste à la guerre “normale”, celle qui se livre à ciel ouvert.
La section française du bureau 136 était appelée CLI ou Corps Léger d’Intervention, nom assez pompeux et fumeux pour détourner les curieux. Le CLI était chargé de la liaison avec les différents maquis d’Indochine, qui lui avaient réclamé régulièrement des armes, des munitions, des hommes, du matériel… et de l’argent pour motiver les moins patriotes. Bien sûr, la libération de la plus grande partie de l’Indochine avait beaucoup réduit les activités du CLI, d’où la permission du capitaine. Mais même la paix n’interromprait pas les actions des services secrets…
Patientant dans l’antichambre du bureau de son supérieur, notre capitaine se dit que l’affaire doit être d’importance ! En effet, attendaient avec lui trois officiers dont le teint pâle montrait qu’ils arrivaient directement de Métropole. D’ailleurs, leurs uniformes étaient neufs et deux d’entre eux, des lieutenants, portaient un insigne inhabituel : le badge des parachutistes. Le troisième, un capitaine nettement plus âgé, arborait un insigne du Service de Santé des Armées.
La porte du responsable du CLI s’ouvrit peu après et les quatre hommes furent reçus en même temps.
– Bonjour Messieurs. Pour ceux qui nous arrivent de Métropole, je suis le colonel Paul Huard, adjoint du général Germain Mennerat, qui se trouve actuellement en réunion au SEAC à Ceylan avec Lord Mountbatten. Je dois vous charger d’une action commando au Tonkin. C’est une mission peu commune – plus spéciale encore que la plupart de nos missions. Car il s’agit de sauver des animaux, et pour être précis des tortues, d’où la présence parmi nous d’un officier vétérinaire du Service de Santé des Armées.
Les quatre ouvrirent de grands yeux. En effet, pour une mission spéciale, c’était une mission sacrément spéciale !
– Mais je n’entrerai pas dans les détails. Le temps et les Japonais jouent contre nous. Capitaine, j’espère que vous avez pu vous reposer un peu lors de votre permission. Messieurs [il s’adressait aux nouveaux arrivants], j’espère que votre voyage ne vous a pas trop fatigué. Car vous partez immédiatement pour Epervier, où vous recevrez toutes les informations nécessaires de la bouche du responsable de secteur, le lieutenant-colonel de Crèvecœur. Vous aurez le temps de faire connaissance durant le trajet.
Sachez simplement que le capitaine du CLI sera le chef du commando. Il connaît bien Hanoi et sa région, il a eu l’occasion d’y mener plusieurs missions de renseignement en collaboration avec le Vietminh. Capitaine, les lieutenants parachutistes ici présents sont des experts des opérations derrière les lignes ennemies, ils l’ont montré en France. Notre capitaine vétérinaire est plus ancien dans le grade que vous, mais comme il s’agit d’une affectation hors-cadre, il n’exercera aucun contrôle opérationnel.
Messieurs, je ne vous retiens pas plus longtemps, un DC-3 spécialement affrété vous attend. Je pense que ce simple fait vous fera comprendre que, malgré le caractère apparemment futile de cette mission, ses conséquences politiques seront de la plus haute importance pour la place de la France dans cette région. Bonne chance !

Dans l’avion qui emmenait les quatre hommes vers Epervier, le capitaine du CLI prit sur lui de briser la glace.
– Eh bien Messieurs, ces tortues doivent être des animaux très particuliers pour lancer une telle opération ! J’ai quelque expérience de la région, mais je dois dire que cela dépasse ce que j’ai connu !
– Je vais nous présenter, mon capitaine. Je suis le lieutenant Jean Sassi et mon compagnon est le lieutenant Robert Maloubier. Nous étions au repos depuis quelque temps, notre unité avait beaucoup souffert pendant la bataille de Provence. C’est alors que ce cher Bob m’a convaincu de voir du pays et de demander une affectation en Indochine.
Nous pensions n’avoir pas de réponse dans l’immédiat, car les besoins en commandos paras sont encore très importants en France. Mais manifestement, cette opération est de la plus haute importance : deux jours après, nous étions convoqués à l’état-major, où nous avons appris que des commandos paras étaient demandés de toute urgence en Indochine. Bref, notre demande de mutation était tombée à point. D’après les bruits de couloir que nous avons pu recueillir à Marseille, l’opération a été décidée à la demande du Général en personne !
– Quant à moi,
indiqua leur aîné, je suis le capitaine vétérinaire Emile Bercoff. Je me demande bien qui j’ai pu fâcher pour me retrouver dans une telle situation… Et, au cas où vous me poseriez la question, je ne suis pas spécialiste des chéloniens, mais des bovins !
– Eh bien Messieurs, j’ai hâte d’en savoir plus. Je suis en tout cas enchanté de servir avec vous. Mais avant de vous demander des nouvelles de France, à mon tour de me présenter : je suis le capitaine Pierre Boulle.


Des tortues et du politique
Base Epervier (Dien-Bien-Phu), 14h00
– Le Lt-colonel de Crèvecœur était déjà dans la planification de l’opération. Elle avait beau avoir un caractère de grande urgence, il valait mieux perdre un peu de temps qu’une vie. Selon les informations communiquées par le Vietminh, il n’y avait pas beaucoup de solutions d’exfiltration. La voie aérienne était la seule possible.
Crèvecœur avait été agréablement surpris d’apprendre que l’état-major à Marseille avait anticipé ses besoins en lui envoyant des spécialistes. Par ailleurs, il avait rédigé une demande de matériel (vu les délais à prévoir, il fallait s’en préoccuper dès maintenant). Ladite demande avait atterri le matin même sur le bureau du général Mast, lequel avait tiqué sur plusieurs demandes incongrues, notamment l’utilisation de matériel japonais capturé ou de matériel occidental maquillé. Lorsque le général avait appris que la malle aérienne devait amener plusieurs hommes directement rattachés à l’antenne du CLI, en haut gradé digne de ce nom, il avait décidé de faire valoir ses étoiles afin d’en apprendre un peu plus sur les opérations louches que mettait en place le CLI. Il n’avait pas été déçu.
– C’est une blague, Messieurs, enfin j’espère qu’il s’agit d’une plaisanterie. Vous ne pouvez pas être sérieux. Un tel déploiement de force et de matériel pour sauver des tortues relève de… de l’absurde ! déclara abruptement le général. Quand j’ai reçu une missive de l’état-major me demandant de fournir tout moyen matériel ou humain au CLI, je m’attendais à une action en territoire ennemi, disons, classique, si classique il y a dans ce type d’opération. Mais ce que j’apprends aujourd’hui dépasse l’entendement. Des tortues ! Sauver des tortues ! répéta-t-il comme s’il espérait ainsi pouvoir se réveiller d’un mauvais rêve.
– Mon général… articula le Lt-colonel de Crèvecœur.
– Aux vues de nos moyens actuels, c’est purement et simplement du gaspillage. Je ne peux pas donner mon accord pour une telle opération. Il n’y a aucun objectif militaire, rien qui puisse permettre de terminer cette foutue guerre le plus rapidement possible.
– C’est une opération militaire, certes, mais à but politique, général,
coupa Sainteny, qui s’était invité à la réunion (en fait, il avait été prévenu par Crèvecœur, qui se doutait bien de la réaction de Mast, bon militaire relativement classique, devant une opération spéciale aussi… spéciale). Si la guerre est proche de sa conclusion, il faut commencer à réfléchir à l’avenir politique de ce pays, ce qui est mon rôle. Et pour faire une analogie stratégique, comme dans un jeu d’échecs, il faut occuper certaines cases pour contrôler astucieusement le plateau. Avec un minimum d’effort, nous rendrons un grand service à nos amis vietnamiens. Ils deviendront nos débiteurs, position de faiblesse que nous pourrons exploiter.
– Nos amis, nos amis… Vous en avez de bonnes. Je persiste à penser qu’il s’agit pour nous d’un gâchis de ressources pour un gain politique minime. Voyons les choses en face, lors de la bataille d’Hanoi, le Vietminh s’est fait tuer beaucoup de monde. La France a repris les choses en main. Les dernières opérations militaires comme la RC4 et Cao-Bang ont été des victoires françaises, pas des troupes du petit cuistot
[Ho-Chi-Minh avait fait le tour du monde en travaillant en tant qu’aide-cuisinier sur différents bateaux.] .
– Mon général, je comprends vos réticences, mais l’opération a déjà été validée par Al… par la Présidence du Conseil.
– Vraiment ?
– Vraiment !
– S’il en est ainsi… Je verrai ce que je peux faire.

Avec un soupir excédé, Mast quitta la salle d’opération. Sainteny regarda Crèvecœur, qui se contenta de hausser les épaules.


5 mars 1944
Des tortues et des généraux
Inspection générale du Service de Santé des Armées, École du Pharo, Marseille
– La réunion de ce début d’après-midi était la première dans les nouveaux locaux du Service de Santé des Armées, qui avait récemment ré-emménagé en Métropole. Tout était encore sens dessus dessous. La réunion se tenait dans une grande salle de cours aménagée à la hâte et les quatre généraux qui y participaient étaient assis sur quatre chaises dépareillées. Tous avaient été nommés à leurs postes respectifs en début d’année, conséquence du désormais systématique passage en deuxième section des généraux rattrapés par la limite d’âge entrée en vigueur au moment du Waterloo des Étoiles. Ainsi, le général Olléris, qui se trouvait quelques mois plus tôt à la tête du soulèvement du Vercors, officiait-il aujourd’hui en tant qu’aide-major général. Le général divisionnaire Botreau-Roussel présidait la réunion en tant que nouvel Inspecteur général du Service de Santé des Armées. Les généraux brigadiers Velu et Kespi étaient là respectivement en tant que directeur du Service Vétérinaire des Armées et Inspecteur général des Services Pharmaceutiques des Armées.
Si Botreau-Roussel présidait, la réunion avait été organisée à l’instigation de l’aide-major général. Celui-ci expliqua qu’une opération de sauvetage… animalier venait d’être validée par le GQG et le commandement en chef des Troupes Françaises en Indochine et en Chine. Mais le général Mast avait profité de l’occasion pour envoyer une liste de doléances au général Doumenc en personne ! Et la liste était assez longue. Profitant de l’accalmie sur le front de Provence, Mast rappelait que l’on se battait aussi en Asie et que, s’il était bon de se soucier d’animaux, il fallait aussi penser à fournir au commandement local des hommes, du matériel, des médicaments. En fait, le nouveau général de corps d’armée estimait que l’Indochine manquait de tout ! Sa demande avait touché Olléris, mais elle n’avait guère ému au GQG. A côté des combats en Vallée du Rhône et de la préparation d’Overlord, le sort d’un front secondaire, où l’ennemi ne contrôlait plus qu’un assez petit morceau d’une Indochine plus vraiment française et où le statu quo paraissait assuré jusqu’à la fin du conflit, ne préoccupait guère. La réponse de Doumenc et Dentz avait été assez brève : « Pas de renforts significatifs avant la fin de la Seconde Campagne de France ».
Mais le général Olléris était du genre obstiné et la situation de l’Indochine avait rouvert en lui une plaie encore douloureuse. L’échec sanglant de “son” soulèvement du Vercors et l’anéantissement de la FST, dont la révolte constituait le couronnement des longues années passées en infiltration au sein du NEF, l’avait profondément marqué. Il avait dû accepter, bien malgré lui, qu’on n’envoie pas de renforts au Vercors. Aussi avait-il lourdement insisté pour qu’on réponde quand même à la demande venue d’Indochine. Des hommes, on en manquait, il le savait, et on manquait aussi de matériel lourd (blindés et artillerie). Manquait-on de matériel médical ? « Voyez par vous-même auprès du Service de Santé des Armées, général Olléris ! » avait tranché le général Doumenc.
Dont acte. Olléris éplucha les rapports envoyés régulièrement depuis l’époque du général Martin. Inutile de dire que la plupart n’avaient pas été examinés de fort près, surtout depuis que la situation sur ce front s’était améliorée. Olléris découvrit que Mast n’avait pas exagéré : en Indochine, on manquait de tout. Le service vétérinaire et médical en place là-bas avait souffert comme les autres et son personnel semblait être tombé à un tiers de ce qu’il aurait dû être ! Des solutions locales avaient été trouvées, mais la situation était précaire. On s’enorgueillissait à bon droit de ce côté du Globe de la modernisation de l’Armée Française, mais « l’Indochine ne [pouvait] décemment être laissée à l’abandon ! », claironna Olléris d’une voix laissant transparaître qu’il prenait l’affaire très (trop ?) à cœur. « Il y va du prestige de la France ! » ajouta-t-il – argument dont il avait compris qu’il pouvait toucher en très haut lieu.
Ainsi donc, si on ne pouvait envoyer de troupes ou d’artillerie lourde au général Martin, on pouvait envoyer des secours au général Millous, en charge du service médical français en Indochine depuis la capture du général Heckenroth lors de la débâcle de début 1942. Si les ressources de l’AFN étaient entièrement tournées vers l’appui des opérations en Métropole, différentes écoles médicales et vétérinaires s’étaient implantées en Afrique Noire Française depuis le Déménagement et les avancées sociales dans ces colonies avaient permis de former dans ces écoles des ressortissants d’AEF et AOF. Ceux qui en sortaient n’étaient pas (encore) des médecins ou des vétérinaires, mais des officiers de santé humaine ou animale. Il fut décidé de recruter dans les promotions de ces écoles des volontaires pour l’Indochine. Ces hommes accompagneraient un convoi transportant du matériel médical et des médicaments (dus à la générosité d’associations américaines francophiles). Olléris comprit rapidement que ce convoi serait le seul avant de longs mois, il faudrait qu’il marque les esprits. Il ferait de son mieux pour cela. Tout en sachant que le poste d’aide-major général était un placard doré où on l’avait enfermé pour parler le moins possible du Vercors, il pourrait ainsi, quelque temps au moins, trouver plus facilement le sommeil.
De fait, la réponse envoyée par Olléris en personne au général Mast devait apaiser quelque peu ce dernier. Il n’empêche que la découverte des tenants et aboutissants de l’opération Ninja l’avait décidément mis en rogne, au point qu’il l’avait rebaptisée “opération Tortues Ninja”, appellation un peu ridicule mais qui devait lui rester.
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Toubib



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MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 12:08    Sujet du message: Répondre en citant

Tout d'abord magnifique récit !
Mais il y a quelques petits points à vérifier :
il me semble que ce n'est qu'à partir des années 80, que les médecins du SSA ont eu accès à la troisième étoile. Ils sont d'ailleurs limité à 4 étoiles (Directeur central et inspecteur du SSA).
le SSA, en tant que service commun aux armées existe depuis 1971, avant il y avait un service de santé par armée. Certes les futurs médecins étaient formés dans les deux écoles principales Lyon (la bonne) et Bordeaux (l'autre). La première formant des médecins pour l'armée de Terre et l'armée de l'air puis à partir de 1925 pour les colonies, la seconde formant des médecins de marine et aussi pour les colonies. Il y avait d'ailleurs autant d'écoles d'application que d'armée, Marseille formant à la médecine coloniale au Pharo (lieu que je connais bien) et le Val de Grace l'armée de terre et Toulon pour la marine. Tout cela pour dire que l'inspection du SSA n'existait sans doute pas en 1944.
Le Pharo qui se trouve près du Fort St Nicolas non loin du Vieux Port et qui est évoqué ici a été une pépinière de très grands tropicalistes et de pastoriens. Les chants de traditions des écoles, de l'école maintenant en garde la trace...
Merci d'évoquer ainsi mes grands anciens.
Ceci dit quelle sera la destinée des deux écoles en FTL ? Rassemblée en une seule entité à Alger ? Cela promet des empoignades homériques entre Santards et Navalais...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne question - ayant fait mon Service National au ministère des DomTom et non de la Défense, je n'ai aucune information sur ce point, mais je suis sûr que nous aurons bientôt la solution Smile
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MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 12:25    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ainsi donc, si on ne pouvait envoyer de troupes ou d’artillerie lourde au général Martin, on pouvait envoyer des secours au général Millous, en charge du service médical français en Indochine depuis la capture du général Heckenroth lors de la débâcle de début 1942.

Ce point n'a jamais été évoqué dans la chrono. Etant donné que l'évacuation de l'Indochine vers Singapour d'une part et la retraite vers ce qui va devenir Epervier d'autre part se passent en relatif bon ordre, la capture d'un général, qui plus est des services "de l'arrière", me semble assez improbable.
_________________
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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 12:34    Sujet du message: Répondre en citant

Pas forcément - en tant que chef des services de Santé, il peut être resté à Saigon jusqu'au bout.
(dans le cas contraire, la correction à apporter est minime et ne change rien à la suite)

Qu'en pensent nos lecteurs compétents (et notamment Toubib) ?
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Oct 10, 2018 13:11    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai toujours connu le pharo en tant que centre de recherche sur les maladies tropicales et j'ai eu l'occasion de m'y rendre régulièrement lorsque je bossais au service pharmacie de laveyran (c'était la même patronne)
historiquement il y a toujours eu des liens très fort entre le pharo et l'institut pasteur, notamment au niveau de ses différentes antennes en indo/vietnam
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www.strategikon.info
www.frogofwar.org
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