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1940 - La France continue la guerre
 
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Nov 14, 2018 16:53    Sujet du message: Répondre en citant

19 Novembre, Berne, Suisse

Pierre Maillard, conseiller d'ambassade à Berne entre dans le bureau anonyme utilisé par les renseignements suisse en compagnie de Stéphane Hessel. Accueillis par major Waibel, comme hôte de la réunion, il présence les arrivant à ceux déjà présents, c'est-à-dire au Standartenführer Otto Mann au Hauptsturmführer Luigi Schieller, représentant le Gruppenführer Junglaus dans ces négociations.
Comme Stéphane Hessel répond aux salutations d'usage dans un allemand parfait- il n'y a d'ailleurs pas de raison qu'il en soit autrement- le Standartenführer Mann lève un sourcil étonné.
- Vous avez l'accent de la région de Berlin, monsieur Hessel.
- Je parle aussi français comme un Parisien et anglais comme un habitant de Londres, le lieu où on apprend à parler une langue doit beaucoup y faire.
Rien de tout cela n'est à proprement parler faux. Toutefois, Hessel est né à Berlin bien que ses papiers indiquent Paris comme sa ville natale... le nom de son père étant même remplacé pour masquer ses origines juives (1).
- Vous avez beaucoup voyagé, semble-t-il.
Ce constat vient d'être énoncé par le Hauptsturmführer Schieller.
- Avec mes parents et dès mon enfance.
- Ce qui nous fait un point commun, monsieur Hessel. Je suis né à Rome d'une mère italienne. Mon père est un spécialiste de l'art de la renaissance.
On échange ainsi quelques banalités et autres lieux commun sur les destructions occasionnées par la guerre. Pierre Maillard écoute en silence, de même que Max Waibel, transformé en statue de sphinx. Ce n'est pas le cas d'Otto Mann visiblement agacé par ces mondanités.
Profitant d'une pause, l'attaché d'ambassade Maillard prend la parole.
- Puisque nous parlons des dommages occasionnés aux populations, cela n'est pas sans rapport avec la situation qui nous réunit présentement.
Comme par magie, tous les yeux se tournent vers le Standartenführer Mann. Surpris, ce dernier se racle la gorge.
- Tout d'abord, monsieur Hessel, vous nous avez été présenté comme étant envoyé par le Président du Conseil de Gaulle. Dois-je entendre que vous avez toute latitude pour engager votre gouvernement ?
Un instant de silence lourd passe.
- Je suis membre du cabinet du président du Conseil, où j'occupe une position mineure. J'ai toutefois été choisi pour entrer en contact avec vous de par ma connaissance de la langue allemande, de l'Allemagne et de son peuple. Si par engager le gouvernement légitime de la France dans une négociation, vous voulez dire parler avec vous au nom de la France, c'est mon rôle et celui de l'attaché d'Ambassade.
- Je me suis mal exprimé. Pourriez-vous signer des documents engageant le gouvernement français ?
Légèrement amusé, Hessel remarque que Mann avait oublié "légitime" dans sa formulation. Veut-il ménager le gouvernement collabo... ou alors n'existe-t-il même pas à ses yeux ?
- Il vous faudrait d'abord produire un document avec une proposition concrète que je puisse signer.
- Mais si d'aventure j'en mettais un sur la table, vous le pourriez ?
L'insistance du Standartenführer a quelque chose d'étrange et Hessel resta silencieux, essayant de comprendre ce qui la motive. Sans doute sa perplexité se lit-elle sur son visage, car son vis-à-vis soupire.
- Mon supérieur, le Gruppenführer Junglaus, a un désir sincère de procéder au déplacement des civils de votre pays se trouvant dans des zones menacées par les combats, les bombardements et la disette. Toutefois, il ne s'agit pour le moment que d'une initiative personnelle du Gruppenführer. Une évacuation ne peut se faire sans l'accord du Führer. Dans la situation présente, nos supérieurs ne pensent pas l'obtenir d'Adolf Hitler. Le Führer est... disons très sensible à certaines questions d'apparence. Le simple fait que l'Allemagne paraisse être le quémandeur lui suffirait à repousser le plan Sonnenaufgang. Les choses seraient toutefois toutes différentes si nous pouvions lui présenter un accord de principe qui montrerait que vous serriez intéressé.
Un accord de principe ?
L'esprit de Stéphane Hessel s'emballe, cherchant à comprendre ce que le S.S. veut vraiment. Est-ce une sorte de piège ? Une manière de faire signer à la France une sorte de chèque en blanc où les nazis inscriraient ce qu'ils veulent ? Non, l'hypothèse est ridicule.
Il reste ainsi à réfléchir plusieurs minutes. Le silence est de retour, pesant.
Finalement, c'est Max Waibel qui le rompt.
- Standartenführer Mann, je crois que votre proposition place un poids énorme sur les épaules de monsieur Hessel. Peut-être conviendrait-il d'ajourner la réunion et de permettre à ce dernier de contacter ses supérieurs.
Pierre Maillard acquiesce.
- Je suis d'accord, une décision de ce genre ne peut pas être prise par un seul. Monsieur Hessel n'a pas reçu carte blanche pour mener les négociations au nom de la France.
Otto Mann soupire.
- Vous avez raison, bien sûr. Je vous propose d'ajourner la réunion jusqu'à ce que monsieur Hessel reçoive des instructions de ses propres supérieurs.

Marseille, même jour

Un message radio codé est décrypté et envoyé directement dans le casier courrier du président du Conseil.

Berlin, même jour

Les courriers destinés au Président du Conseil de Gaulle ont parfois des lecteurs non désiré. Le code utilisé par les agents opérant en Suisse a été cassé. Le message est lu, transmis le long de la chaîne hiérarchique jusqu'à arriver sur le bureau du chef du SD-Ausland. Walter Schellenberg lit et relit plusieurs fois le papier qu'il repousse finalement dans un coin de sa table de travail.
Contrairement à beaucoup de S.S. de haut-rang, il n'a rien d'un fanatique. Sa position dans l'appareil de renseignement de la S.S., il la doit à une intelligence aiguë. Il sait que le régime nazi ne peut survivre à la guerre qu'en obtenant un armistice favorable. Gagner la guerre est déjà devenu impossible. L'initiative de Junglaus pourrait être un pas dans cette direction... ou empêcher ses propres efforts.
Parce que Schellenberg - de par sa position privilégiée - a été le premier a tenté d'ouvrir des négociations avec les Alliés. Malheureusement, aucun contact n'a jusque là rapporté quoi que ce fût. En 1941, avec l'aide de Coco Chanel - devenue depuis une amie personnelle - il avait essayé de sortir l'Angleterre de la guerre. En vain.
Alors que devait-il faire ?
Schelleberg s'interrogeait.
Ce faisant, il ne songeait pas seulement à l'intérêt de l'Allemagne ou du Nazisme. Il pensait aussi beaucoup à son propre cas.
Et oui, avait-il plus à gagner en dénonçant les contacts "traîtres" du Gruppenführer Junglaus avec l'ennemi ou à l'assurer de son soutien dans son... "Opération humanitaire" et gagner quelques bons points auprès des Alliés ?


(1) Pendant la Seconde Guerre Mondiale, nombre de soldats alliés combattant les Allemands eurent des papiers officiels cachant leur origine juive. Ceci pour éviter qu'un "traitement spécial" leur soit appliqué en cas de capture.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2018 17:56    Sujet du message: Répondre en citant

20 Novembre, Berne, Suisse

Dans le même bureau que la veille, les mêmes personnes se trouvaient une fois encore réunies.
Comme les deux S.S. se rasseyaient, après une séance de serrage de paluches et de sourires diplomatiques, Stéphane Hessel poussa vers eux un papier qu'il venait de sortir de sa serviette. D'abord intéressés, les deux allemands montrèrent rapidement quelque mauvaise humeur.
- Qu'est-ce que cela veut dire, monsieur Hessel ?
En entendant la protestation du Standartenführer Mann, Stéphane Hessel eut un fugitif sourire. Il pensa à la réplique de Cyrano dans la pièce d'Alfred de Musset : " c'est un acteur déplorable, qui gueule, Et qui soulève avec des han ! de porteur d'eau, Le vers qu'il faut laisser s'envoler."
Il avait toujours des réminiscences aux moments les plus incongrus.
Mais en l'espèce, le diplomate S.S. - quel magnifique oxymoron, au passage - ressemblait fort au comédien Monfleury, si mauvais que Cyrano l'avait interdit de monter sur les planches sous la terrible menace : " faudrait-il que je vous fasse, ô Monarque des drôles, Une plantation de bois sur vos épaules". Cela dit, Hessel laissait bien volontiers " l'essorille et le désentripaille" aux soldats sur le front. C'était leur tâche, la sienne étant plutôt de gérer la mauvaise humeur de comédie affectée par l'officier S.S.
- Allons, monsieur Mann, vous ne croyez tout de même pas que je vais sortir de ma manche un papier avec l'en-tête bleu blanc rouge et paraphé par le président du conseil, vous promettant son plein soutien ?
Le Standartenführer Otto Mann grimaça... une réaction plus honnête que la précédente.
- Non, certes pas... pas si vite en tout cas.
Le S.S. posa un doigt sur le papier.
- Je trouve cependant que votre gouvernement a beaucoup d'exigences, nous sommes ici en toute bonne fois pour venir en aide aux populations sinistrées par la guerre.
Ce fut au tour d'Hessel - au fond très amusé - de se livrer à un peu de comédie.
- Dans ce cas, ce que vous appelez nos "exigences" devraient vous enthousiasmer. Nous vous demandons de prouver votre bonne volonté en éloignant des civils de zones menacées par des bombardements.
Otto Mann laissa filtrer différentes émotions qui passèrent sur son visage. Gêne ou colère ? Difficile à dire...
- Je n'ai pas l'autorité pour donner des ordres de ce genre. Je dois en référer à mon supérieur.
Les yeux des personnes présentes se reportèrent sur la carte que Stéphane avait jointe à la note envoyée par Marseille. Cette dernière demandait l'évacuation des civils, en particulier des femmes, enfants et vieillards se trouvant dans plusieurs petites localités à proximité du front.
Le major Max Waibel n'avait jeté qu'un coup d'œil sur les documents. Le Suisse avait reçu le texte de Marseille en même temps que Stéphane Hessel.
- Le Comité International de la Croix Rouge sera certainement heureux d'aider vos supérieurs dans cette tâche, Standartenführer Mann.
- Oui, probablement...
Sauf que Mann ne montrait guère d'enthousiasme.

21 Novembre, Paris, France occupée

Le secrétariat d'état à l'information et à la propagande avait un nom ronflant. Toutefois, dans l'atmosphère hautement corrosive du NEF, sa marge d'action ne pouvait qu'être limitée. Doriotistes, lavalistes et autres pétrificateurs hystériques faisaient pression pour que le ministère diffuse leurs idées et pas celles de leur voisin. Se rendaient-ils compte du ridicule de cette tartuferie ?
René Bonnefoy laissa son regard errer sur les livres devant lui. Le prototype du nouveau livre " Le Nouvel État Français au travail" attendait d'être validé. Quatre-vingt deux pages à la gloire du régime, des photographies "joyeuses et viriles" et même deux portraits couleurs par le procédé Draeger 301... Au prix du papier, les 50 000 exemplaires commandés faisaient figure de vrai gaspillage. S'il y avait une seule chose de vraie dans tout ce fatras de mensonges sur le "relèvement de la France" ce devait être les coquilles des imprimeurs...
Ah, si le maréchal Pétain était là, ça ne se passerait pas comme ça...
On frappa à la porte, et il se racla la gorge avant de répondre. Un de ses subordonnés vient se présenter... étrangement intimidé par... et bien l'homme en uniforme noir qui l'accompagnait.
René Bonnefoy se releva machinalement, presque au garde-à-vous, même si l'homme aux cheveux ras et aux petites lunettes rondes ne ressemblait pas à l'image que l'on se faisait d'un individu capable de vous envoyer, sans cesser de sourire, au premier cercle de l'enfer.
- Monsieur le secrétaire d'état, le... euh... SS. Oberstrum
- Obersturmbanführer Kurt Lischka.
Coupa l'intéressé, visiblement agacé que le Français n'arrive pas à prononcer son titre. Bonnefoy hésita avant de tendre la main, Lischka répondit d'une paume molle et jeta sa casquette et son pardessus sur un fauteuil avant de s'installer sur l'autre. D'un geste péremptoire, il congédia l'employé, sans un regard, les yeux rivés sur le secrétaire d'état.
- Et que puis-je pour la Sipo-SD ?
Lischka eut un bref sourire, celui de l'homme heureux de faire peur. Il laissa le silence durer... oh peut-être trente secondes... c'est rien trente secondes... trente secondes sous le regard d'un requin... c'est rien...
- Nous allons déclencher une opération, ramener des civils menacés du sud de la France avec l'aide de la Croix- Rouge. Vous vous enverrez certains de vos... "Journalistes" faire des photos. Je veux qu'on parle d'eux dans vos journaux. Mais ne mentionnez pas que la S.S. a ramené ces gens à Paris.
René Bonnefoy connu un état de sidération qui dura jusqu'à ce que Lishka lui demande s'il avait bien compris.
- Oui, je crois vous ramenez des gens et vous voulez que l'on en parle dans les journaux du NEF.
- En effet, vous devez montrer qu'ils sont bien traités. Préparez tout ça, je vous tiendrais informé du début de... le nom de code de l'opération est SONNENAUFGANG.
Lishkha se remit debout, récupéra casquette et par-dessus et sortit en faisant le salut hitlérien.
Bonnefoy ne comprenait rien... il avait entendu que les S.S. enlevaient des gens et les massacraient... c'est ce que racontait les Juifs d'Alger... enfin de Marseille... cependant, bizarrement, c'est bien une chose qu'il pouvait croire. Avec leurs crânes sur leurs casquettes, leurs uniformes d'opérettes, ils semblaient plutôt camper près de Satan. Mais pourquoi... cette mention de la Croix-Rouge... en fait, ils semblaient vouloir amener des gens à Paris pour... les confier aux bons soins de la Croix-Rouge et... que cela se sache ? Une opération de propagande... non, ils auraient voulu être sur les photos.
Bonnefoy n'y comprenait vraiment rien.
- À force de ne pas se comprendre, et d'avoir peur les uns des autres, un jour, les hommes feront sauter cette planète...


Note : ne rectifiez pas la ponctuation des citations du Cyrano de Bergerac, ou l'orthographe, se sont celles du texte de Musset.
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Dernière édition par Anaxagore le Mar Nov 20, 2018 12:05; édité 1 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2018 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

Musset, vraiment ? 8)

(J'ai fait pire, jadis, remarquez… Embarassed )
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2018 18:02    Sujet du message: Répondre en citant

Laughing
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2018 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

Alors toi aussi tu as du diplomate SS Anaxagore Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing ? Deux remarques :

Citation:
- Le Comité International de la Croix Rouge sera certainement heureux d'aider vos supérieurs dans cette tâche, Standartenführer Mann.


Si le CICR entre en jeu, il va forcément basculer l'information aux alliés. On pourrait même envisager avec un peu de cynisme que ce soit lui qui fasse la communication sur l'opération - surtout que je ne veux pas connaitre le tirage des journaux du NEF,

Citation:
Nous allons déclencher une opération, ramener des civils menacés du sud de la France avec l'aide de la Croix- Rouge. Vous vous enverrez certains de vos... "Journalistes" faire des photos. Je veux qu'on parle d'eux dans vos journaux. Mais ne mentionnez pas que la S.S. a ramené ces gens à Paris.
Admettons que Lischka ait l'envie et l'autorité de cette action (comprendre que personne ne passe par dessus-lui afin d'annuler cet ordre). De quel moyens de transport dispose-t'il ? Et si on parle de localités près du front, c'est un secteur sous l'autorité de la Heer - celle-ci saura à minima qu'il y a de la déportation dans le coin. Comment cacher ca ? Notre homme vient d'inventer le concept de déportation humanitaire tiens ...

Enfin, et sinon :

Citation:
- À force de ne pas se comprendre, et d'avoir peur les uns des autres, un jour, les hommes feront sauter cette planète...
Elle est belle celle-là venant d'un SS.

Citation:
pétrificateurs hystériques
Joli, très joli même.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2018 23:13    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:


Enfin, et sinon :

Citation:
- À force de ne pas se comprendre, et d'avoir peur les uns des autres, un jour, les hommes feront sauter cette planète...
Elle est belle celle-là venant d'un SS.

Citation:
pétrificateurs hystériques
Joli, très joli même.


Les deux remarques viennent de René Bonnefoy... autrement dit l'écrivain de Science-fiction B.R. Bruss Ce sont deux clin d'oeil à ses livres "Et la planète sauta" premier roman de Science-fiction écris en 1946. Et les "pétrificateurs" c'est une allusion à un livre qu'il a écris sous le pseudo de Roger Blondel : " Les fontaines pétrifiantes".
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 00:34    Sujet du message: Répondre en citant

Ouah…… B.R. Bruss…… Toute mon enfance (enfin, une partie). (Et non, c'était pas en 1946, quand même) Vieux Sage Vieux Sage Ivrogne
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Finen



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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 06:56    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
...

Citation:
Nous allons déclencher une opération, ramener des civils menacés du sud de la France avec l'aide de la Croix- Rouge. Vous vous enverrez certains de vos... "Journalistes" faire des photos. Je veux qu'on parle d'eux dans vos journaux. Mais ne mentionnez pas que la S.S. a ramené ces gens à Paris.
Admettons que Lischka ait l'envie et l'autorité de cette action (comprendre que personne ne passe par dessus-lui afin d'annuler cet ordre). De quel moyens de transport dispose-t'il ? Et si on parle de localités près du front, c'est un secteur sous l'autorité de la Heer - celle-ci saura à minima qu'il y a de la déportation dans le coin. Comment cacher ca ? Notre homme vient d'inventer le concept de déportation humanitaire tiens ...



A ce stade, personne n'osera même rendre compte des fait de peur d'avoir à répondre aux questions "complémentaires" des SS
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

Imaginez ce que vous voulez, mais je ne dirais rien... un bon auteur sait qu'il ne faut pas gâcher le suspens Razz
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Anaxagore a écrit

Citation:
Imaginez ce que vous voulez, mais je ne dirais rien


Il n'est pas difficile d’imaginer la "gross" colère du moustachu dérangé de Berlin si une âme charitable vient lui dévoiler ce que trame les SS dans son dos.

@+
Alain
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 14:48    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai du mal à associer "Schellenberg" et " âme charitable"
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 20:16    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
J'ai du mal à associer "Schellenberg" et " âme charitable"


Ame charitable, oui ...mais simplement si cela pouvait lui être utile. Schellenberg était ambitieux, retors et intelligent, il suffit de voir comment il échappa aux poursuites judiciaires après-guerre en monnayant ses confidences aux SR alliés.
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- Oui, je connais cette théorie, oui."
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Anaxagore a écrit (Berlin - même jour - 19 novembre) :

Citation:
Parce que Schellenberg - de par sa position privilégiée - a été le premier à tenter d'ouvrir des négociations avec les Alliés. Malheureusement, aucun contact n'a jusque là rapporté quoi que ce fût. En 1941, avec l'aide de Coco Chanel - devenue depuis une amie personnelle - il avait essayé de sortir l'Angleterre de la guerre. En vain.


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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Nov 28, 2018 13:06    Sujet du message: Répondre en citant

26 Novembre, Paris, France occupé
René Bonnefoy étale sur son bureau les journaux dont la publication était autorisée par le NEF, dont quelques infâmes feuilles de choux qu'il ne devrait normalement manipuler qu'avec des gants... tant de fange doit salir jusqu'à l'âme. La Une, qui s'affiche - bien sûr- en première page avec photo et bandeau racoleur, montre l'arrivée des personnes déplacées par les S.S. et ramenées à Paris... Toutefois, aucun uniforme à tête de mort n'apparait. Officiellement, l'opération humanitaire a été organisée par le NEF et la Croix Rouge avec l'aide matérielle de l'armée allemande.
Bonnefoy se demande pour nième fois ce qu'ont pensé les habitants des villages en voyant débarquer ensemble des membres de la Croix Rouge et des SS ? D'ailleurs qu'est-ce que ces deux groupes ont pu penser en se retrouvant ainsi associés ? L'obermachinchose Lischka se rend-t-il compte qu'il vient d'inventer la déportation humanitaire ?
Des SS qui se trouvent une vocation dans la Croix Rouge... et pourquoi pas dans la diplomatie ?
Tiens, ça ferait un bon sujet de roman d'anticipation, ça... un virus extraterrestre qui transforme les sadiques et les psychopathes en citoyen modèle... enfin, non... pas vraiment. Trop utopique, les gens n'y croiraient jamais... mais l'inverse ? (1)

Même jour, même ville, mais dans les bureaux du 72, avenue Foch, occupés par la Gestapo et le Sipo-SD.

L'Obersturmbannführer Kurt Lischka repousse les journaux français. Son mépris pour les "journalistes" qui les ont écrits est abyssal. Il n'aime pas les Français. Toutefois, il préfère encore les "Marseillais" aux stipendiés sirupeux et craintifs qu'il rencontre à Paris.
Dans des moments comme celui-là, il se demande s'il a bien fait de rallier le plan du Gruppenführer Juncglaus. Ces manœuvres par en-dessous, ces grandes discussions, ces sourires, ces ronds de jambes... tout cela l'insupporte ! Toutefois, contrairement à Junglaus il reste peu impliqué. Il s'est couvert de tout côté.
S'il a demandé à ce que l'affaire soit claironnée par les journaux français, ce n'est pas seulement pour s'assurer que l'arrivée des civils soit connue des "Marseillais". Ce qu'il veut surtout, c'est que la thèse officielle - la non-implication de la SS- tienne le haut de l'affiche. Et si on lui reproche la présence de ses hommes, il sait déjà quoi répondre. Il a reçu une demande du NEF pour déplacer d'innocent civils menacé par les ennemis de la Nouvelle Europe.

Dans l'univers étrange du National Socialisme, la vérité a bien moins d'importance que la manière dont on la présente...

30 novembre, Bruxelles, 453 avenue Louise

Le bureau du Gruppenführer Juncglaus était installé dans un appartement individuel transformé et meublé de manière assez luxueuse.
Richard Juncglaus arrive comme tous les matins, sa serviette sous le bras. Il fait froid et pluvieux. Une fois débarrassé de son manteau, il se frotte les mains devant le poêle en attendant le premier café du matin. Ce dernier constitue son vrai plaisir, dans ce moment qui précède les premiers dossiers. Il en profite pour parler avec ses subordonnés directs. Un rituel...
Toutefois, ce dernier est interrompu par l'arrivée d'un Standartenführer inconnu, encadré par deux simples soldats, mitraillettes en bandoulière.
Salut nazi, claquement de talons.
- Gruppenführer Juncglaus ?
- C'est moi.
- Voici mes ordres, Gruppenführer.
Comme l'officier déplie un papier frappé de l'aigle nazi et le lui tend, Richard Junglaus ne peux s'empêcher de sentir une sueur glaciale ruisseler sur sa nuque.
Il parcourt des yeux les lignes réduites au stricte minimum et soupire.
Au moins n'est-il pas aux arrêts... Cependant, Junglaus sa convocation par le Reichsfürher Himmler ne peut être refusée. La raison n'est pas donnée... A-t-il une quelconque raison de jouer aux devinettes ? Non il a joué et perdu...
- Je vous suis, Standartenfûhrer.
Richard Junglaus caressa son bureau d'un regard déjà nostalgique, souriant à son secrétaire gelé derrière sa table de travail. Il doutait qu'un commandant sur le front de l'est jouisse d'un tel confort. Il ne se plaindrait plus de l'automne à Bruxelles...

Épilogue

Le Gruppenführer Richard Juncglaus sera personnellement dégradé par Himmler. Il intégrera ensuite la 7e SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division Prinz Eugen et mourut au combat.
L'Obersturmbannführer Kurt Lischka ne fut pas inquiété. Il put continuer à sévir contre les Résistants jusqu'à ce que les Nazis soient repoussés hors de France. Il sera brièvement détenu à la fin de la guerre, mais relaxé. Il faudra attendre 1980 pour que la justice française se souvienne de lui et qu'il soit condamné à 10 ans de prison. Il sera libéré au bout de cinq ans du fait de son âge avancé.
René Bonnefoy sera condamné à mort par contumace. Il continuera cependant à vivre en France sans être inquiété, sous le nom de Roger Blondel qui est un de ses pseudonymes d'écrivain. Il publiera son premier roman de SF : " Et la planète sauta" en 1946... Inspiré directement par les explosions atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki.


(1) Sujet du roman " Les Harnils" que René Bonnefoy écrivit sous le pseudonyme de B.R. Bruss.

Note : je m'aperçois que j'ai mal orthographié le nom de Richard Juncglaus, c'est JunCglaus avec un C.
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Dernière édition par Anaxagore le Mer Nov 28, 2018 13:25; édité 2 fois
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Nov 28, 2018 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

Si je ne parle pas de l'après guerre des autres personnages, c'est que nombre d'entre eux ont joué un rôle dans la capitulation des troupes allemandes en Italie.
Je pense que les autres, les Français, pourraient aussi participer en FTL.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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