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Le Front du Midi en 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

Cette fois c'est Houps qui ajoute son grain de… poivre. Inutile, je pense, de préciser où !

26 février
Opération Charleroi
Ardèche
– Au petit matin, l’enfer se déchaîne sur la rive occidentale du Rhône contre ce que l’état-major de la 4e DI belge a surnommé le bouchon de Rochemaure. Dans ce secteur, la 1ère Brigade de cette division attaque un Kampfgruppe composé du 920. Grenadier Rgt, appuyé par des éléments de pionniers et des Panzerjägers de la 243. ID. Toute la 11e BACA, redescendue pour l’occasion vers le sud sur la rive droite, appuie l’attaque. Pendant ce temps, les 11e et 42e EB bombardent les hauteurs dominant Alba la Romaine, puis l’artillerie de la 4e DI prend le relais. Ce secteur est alors attaqué en pince par la 3e brigade belge à l’est et par la 3e DBC de la 14e DI française à l’ouest, pour tenter de piéger le 921 GR qui défend ces collines à l’est d’Aubenas. Pour parer à toute mauvaise surprise, le 52e RI de la 4e DI mène une attaque de fixation contre le reste de la 243. ID, déployé sur les reliefs autour de cette localité.
Mais le véritable objectif de Charleroi n’est pas là. Lors des discussions d’état-major, il est apparu que cette opération destinée à remonter la ligne de front le long du fleuve pouvait compléter l’opération Waffle, manœuvre américaine visant à avancer dans le Massif Central. Les planificateurs du nouveau corps franco-belge ont alors proposé d’étoffer l’offensive vers le nord par une poussée vers l’ouest, permettant d’encercler, ou à défaut de forcer à décrocher au moins deux divisions ennemies en s’assurant un important gain de territoire conséquent. L’opération fut alors baptisée Charleroi, nom désignant une cité belge et une ville de Pennsylvanie.
Pour pousser vers l’ouest, la seule division qui fût disponible était la 19e DI française, jugée encore un peu tendre et ne disposant comme appuis blindés que d’un seul bataillon, le I/19e Dragons (à deux compagnies de M7-F2 et une compagnie d’obusiers automoteurs M7) [A l’état-major, certains ont critiqué l’appellation du 19e Régiment du nom de tradition de Dragons, usuellement réservé à la cavalerie lourde, alors que le régiment en question n’était doté que de blindés légers. De fait, au départ, le I/19e Dragons aurait dû être doté de chars Taureau. Cependant, en l’absence d’un vrai bataillon de reconnaissance mécanisée, cette fonction a été reprise par le II/19e. Selon les historiens, cette “confusion des genres” est déjà révélatrice de la crise d’effectifs qui commence à frapper l’Armée française.]. Pour mener l’assaut, on a donc décidé d’adjoindre à cette division les deux régiments de Chasseurs Ardennais.
Pendant qu’au nord, le 6e RI de la 14e DI mène une attaque de diversion contre le 215. Rgt de Grenadiers de la 165. ID, le couple formé par le 118e RI et le 7e Ardennais avance dans les collines à l’ouest de Vans contre le 260. Rgt allemand. Pendant ce temps, le 41e RI et le 1er Ardennais fait de même à l’ouest de Lablachère. Composée d’un mélange de jeunes recrues et d’ex-résistants, cette nouvelle division a l’avantage de disposer dans ses rangs de nombreux Nîmois et Ardéchois qui connaissent bien le pays. Avec l’appui du 35e Artillery Group, prêté par l’US Army pour cette opération, la 19e DI et les Ardennais forcent la 165. ID à reculer dans les collines.
En fin de journée, en revanche, la 1ère Brigade belge se bat toujours pour les hauteurs dominant Rochemaure, tandis que le 921. GR allemand, sous la pression de la 3e Brigade belge et des Français de la 3e DBC, est arrivé à se désengager pour se rétablir plus au nord.

Opération Waffle
Causses
– Dans la continuité de l’offensive franco-belge, la 3e DI-US Rock of the Marne mène une attaque de fixation à l’ouest d’Alès contre la 334. ID. Pendant de temps, les Américains déclenchent leur propre volet du plan : l’opération Waffle.
Alors que le 350e RCT (88e DI-US), renforcé du 1er Ranger Btn et de plusieurs bataillons blindés, met la pression en direction de Millau contre la petite 266. ID, récemment arrivée, les 349e et 351e RCT attaquent vers les Causses, contre les positions défendues par les 867. et 868. GR de la 355. ID. Face à cet assaut frontal, le dispositif allemand pourrait tenir si, dans le même temps, les régiments de la 10e Mountain Division ne s’infiltraient à l’aile et sur les arrières.
Comme quelque temps plus tôt, la 355. ID est à nouveau bousculée et doit reculer tant bien que mal pour défendre le ravin de la Jonte, à l’ouest de Meyrueis. Cependant, les hommes du 87e RI-US atteignent cette localité en premier, ce qui leur permet de verrouiller le secteur avant les Allemands. De plus, cette position donne aux Américains un précieux marchepied pour l’étape suivante de leur offensive.


27 février
Opération Charleroi
Ardèche
– Alors que les régiments ardennais et leurs partenaires français (41e et 118e RI) nettoient le terrain tout en maintenant la pression sur les 215. et 260. Rgt de la 165. ID, le 71e RI de la 19e DI, plus au sud, profite de l’attaque de la 3e DI-US pour couper la D51 par un coup de main audacieux, au niveau du hameau de la Bédousse-Haute. De la sorte, les ex-Résistants coupent une des principales voies de ravitaillement du 755. Grenadier Rgt de la 334. ID.
Plus au nord, le décrochage du 921. GR de la 243. ID a ouvert une brèche. Pour la fermer, le 922. GR de la division doit venir se repositionner en urgence, sous la pression du II/5 RCA qui débouche, dans les collines à l’ouest de Saint-Priest, au niveau du croisement des D104 et D122. De plus, le recul du 921. GR permet au 52e RI de s’avancer au-delà d’Aubenas, vers Vals-les-Bains et Lavelade d’Ardèche.
Mais ce dérapage du 921. Grenadier a aussi des répercussions à l’est, le long du Rhône. En effet, bien que déjà en défense dans les collines sous la pression de la 1ère Brigade belge, le 920. GR doit lui aussi reculer pour ne pas prêter le flanc à une attaque de la 3e Brigade. Ce faisant, il ouvre une porte sur la D2 à l’ouest de Meysse. C’est le moment que choisit la brigade blindée Tancrémont pour exploiter et la retraite maîtrisée des grenadiers allemands se transforme en débâcle, tandis que la 1ère Brigade débouche au niveau de Cruas le long des berges du Rhône.

Opération Waffle
Causses
– Pendant que le 351e RCT passe la journée à nettoyer le plateau et n’a pas encore rejoint, le 87e Rgt de la 10e Mountain Division subit une contre-attaque du 867. Grenadier Rgt dans le secteur de Meyrueis. Les montagnards américains repoussent dans la journée plusieurs assauts ou tentatives de débordement avec l’aide des P-51 du 27e FG.
Le major Bill Leverette (27e FG) témoignera dans ses mémoires d’une journée épuisante, la succession des attaques allemandes au sol obligeant tout le Group à maintenir une couverture permanente au-dessus du front. Le major Leverette fait pas moins de quatre sorties dans la journée. A la nuit tombante, lorsqu’il se pose à la fin de sa dernière mission, il est épuisé et il a perdu pas moins de dix livres ! Il témoigne : « La contre-attaque de midi fut la plus terrible. Nous attendions en altitude lorsque nous avons reçu les ordres d’attaque de Lily-3. Comme le mois précédent, nous avons constaté l’efficacité des Parafrag sur ce genre de “billard”. Tout le squadron a donné, mais il en arrivait encore et encore. Il a fallu que les Chiens du 524e FS descendent du pigeonnier et straffent pour que les Krauts reculent enfin… Et la journée n’était pas finie ! »
Plus à l’est, alors que le reste de la division de montagne américaine talonne le 868. GR, un Kampfgruppe constitué des pionniers, des chasseurs de chars et d’éléments d’éclairage de la 355. ID mène un combat d’arrière-garde dans le secteur du Prat Peyrot face au 349e RCT, évitant que le dernier régiment de la 355. ID, le 866. Rgt, soit pris de flanc.


28 février
Opération Charleroi
Ardèche
– Le long du Rhône, la 255. ID a reçu des ordres de redéploiement. Son 465. IR se met en position de recueil pour le 920. Grenadier, qui est en pleine débandade sous les coups de boutoir des blindés de la Tancrémont et de la 1ère Brigade. Plus à l’ouest, la 3e Brigade retrouve le contact avec le 921. GR, qui s’est ressaisi, tandis que la 3e DBC de la 14e DI appuie à l’ouest, dans le sillage du II/5 RCA, et atteint le village de Saint Michel de Boulogne. Un peu au sud, le 205. Grenadier Rgt de la 165. ID est obligé de décrocher en compagnie du 341. Sturm Abteilung pour boucher le trou béant qu’a laissé le départ de la 243. ID et surtout pour tenter de reprendre contact avec le reste de sa division.
Du côté des Chasseurs Ardennais et de la 19e DI, la situation évolue également. Pendant que le 1er Ardennais monte à l’assaut frontalement, le 41e RI mène un mouvement tournant par le nord, forçant le 215. Grenadier à décrocher vers Saint-Laurent les Bains. Plus au sud, une tenaille des plus classiques du 7e Ardennais et du 118e RI oblige les grenadiers du 260. Rgt à reculer sur de nouvelles positions vers Pied de Borne.
Enfin, plus au sud encore, le 755. GR de la 334. ID contre-attaque sur ses arrières afin de tenter de déloger les jeunes soldats du 71e RI. Les Allemands reprennent la Bédousse-Haute, mais ils sont talonnés par les boys de la Rock of the Marne, qui dépassent Bassèges.

Opération Waffle
Causses
– Avec l’arrivée au bord des gorges de la Jonte du 351e RCT et la jonction, à l’est, des 86e et 87e Rgt de Montagne US, le 867. Grenadier Rgt est dans une situation intenable. De même, le Kampfgruppe des panzerjägers et le 866. Rgt de la 355. ID, plus au sud, sont menacés d’une attaque sur leurs arrières, voire d’un encerclement.
A l’état-major allemand, on commence à voir clairement qu’un sort funeste attend les 165., 334. et 355. ID si une retraite n’est pas ordonnée. Ce sera chose faite en début de soirée. Von Rundstedt prend en effet l’initiative d’évacuer le Kessel en formation sans en attendre la réponse de Berlin à ses messages.


29 février
Opération Charleroi
Ardèche
– Au nord, la 4e DI belge et la brigade Tancrémont, qui continuent de poursuivre la 243. ID, viennent buter sur la 255. ID, qui s’est installée en recueil sur une ligne Privas-Le Pouzin. Derrière cette couverture, le 920. GR et les appuis de la 243. ID peuvent se ressaisir et s’installer en défense au nord et à l’ouest de Privas. Pendant ce temps, à la 14e DI, le 52e RI réoriente son effort vers le nord face au 922. Grenadier. Cette manœuvre a pour but d’appuyer la 3e DBC et le II/5 RCA, qui n’ont pas progressé depuis la veille, dans un secteur maintenant solidement tenu par le 921. Rgt. Pour boucher le trou à l’aile de la division française, il est décidé d’engager le 6e RI dans le secteur de Jaujac.
Dans le secteur de la 19e DI, l’effet de surprise est passé et la 165. ID maîtrise maintenant sa retraite. Elle n’est cependant pas lâchée d’une semelle par les Français et les Chasseurs Ardennais qui travaillent en quinconce, alternant infiltrations, attaques frontales ou tenailles en tout genre. Il faut dire que si les Belges de la 4e DI, au nord, bénéficient d’un appui aérien important, les Chasseurs Ardennais et la 19e DI, au sud, ont pour les aider une bonne partie du 35e Artillery Group.
En face, les ordres de retraite de von Rundstedt ont maintenant atteint les divisions allemandes du Massif Central qui ont donc commencé d’évacuer, non sans laisser moult coupures et éléments retardateurs. Ce recul ennemi est évidemment perçu par l’état-major américain, qui ordonne aux 3e et 28e DI-US poursuivre et de maintenir la pression.

Opération Waffle
Causses
– La “tête de pont” conquise sur le plateau par la 10e Mountain Division permet d’insérer le 117e Cav Rgt en soutien du franchissement des gorges par le 350e RCT. Cet appoint permet aux montagnards de mettre la pression à l’aile du 868. Grenadier Rgt de la 355. ID. Si la facilité relative de la progression de la 88e DI-US surprend quelque peu les Américains, c’est que l’ordre de retraite donné par von Rundstedt a aussi touché la 355. ID, qui doit remonter son dispositif sur les gorges du Tarn.
A ce moment de la bataille, l’état-major allemand concentre à toute vitesse tous les éléments mécanisés disponibles pour boucher le trou en formation au nord-est de Millau et demande à la 266. ID de lancer une contre-attaque de fixation contre le 350e RCT, qui couvre maintenant les arrières de la 88e DI. En réaction, pour parer à toute mauvaise surprise, les Américains ordonnent aux 10e et 28e DI-US de réorienter leur effort plein ouest – donc d’abandonner la poursuite. Pourtant, le front craque de toutes parts et les historiens parleront plus tard d’une nouvelle occasion manquée. Lancer un groupement mécanisé en exploitation dans la trouée aurait peut-être permis à ce moment-là d’ouvrir la porte à une percée dans le Massif Central, entraînant un repli massif des forces allemandes en France dès le mois de mars et rendant Overlord inutile.

Médecine légale
Combovin (Drôme)
Ça puait. Ça, c’était une certitude. Il flottait encore dans l’air des relents d’éther, de sang, de merde, de vomi et d’urine. Un mélange détonant. Ce n’était pas les quatre pauvres violettes qui pointaient leur nez à l’angle du bâtiment qui allaient prendre le dessus.
Et cette tente était à… quoi ?… une vingtaine de mètres de “l’hôpital” ?
Comment pouvait-on finir par ne même plus y faire attention ?
Dermeyer fournit un élément de réponse. Ayant jeté un œil aux environs avant de pénétrer sous la toile, il se dirigea vers une armoire métallique fermée à clef. Qu’il ouvrit – il n’en émanait qu’une discrète odeur médicamenteuse.
Il en sortit le flacon, étiqueté “Dichlorohydroxoatodiméthyl de potassium” en grosses lettres manuscrites noires, qui trônait au milieu d’autres flacons et fioles en sus de boîtes métalliques et de divers ustensiles à l’air louche. Ayant par la même saisi deux verres placés dans le fond, il déboucha le flacon et gratifia les deux récipients d’une bonne dose du produit.
– Dichloro… Dichlorohydro… Dichlorohydroato… Dichlorohydroxo… Dichorohydroxo… atodiméthyl de potassium ? finit par énoncer le capitaine Roumilly, qui venait de récupérer le flacon. Il le tournait et le retournait en tordant le nez. « Qu’est-ce que c’est que cette mixture ? J’aurais parié sur de l’alcool à 90… Vous voulez m’empoisonner ? »
– Je ne sais même pas si ça existe, mais comme c’est un mot compliqué de plus de vingt lettres avec au moins deux “y”, ça éloigne les curieux… Le quatre-vingt-dix, en usage externe seulement, capitaine. En usage externe… Faites-moi confiance. Ça…
(Il plaça d’autorité l’un des verres dans la main de son vis-à-vis et leva l’autre.) … c’est un excellent médicament… Cognac… Santé !
– Ah… d’accord… Fameux ! Je devrais vous rendre visite plus souvent !
– Heu… sauf votre respect, malgré les exploits de vos gars et la “visite” de nos voisins avant-hier, je ne suis pas fâché qu’on tourne au ralenti, alors si vous aviez la bonté d’éviter de le faire en tant que… patient… hein…
– Je suis de votre avis. Et tant qu’à parler d’avis… Je vous écoute, major…
– Eh bien… Rien que vous ne sachiez déjà. Un mort, et un transfusé. Qui ne coupera pas à une amputation. On a une idée de ce qui s’est passé ? C’était quoi ? Je nous croyais pourtant à l’abri de leur artillerie ? Une mine ? Mais vu les blessures…
– Une mine ? Une mine ! Un jeu de cons, oui ! Vous en avez terminé ?
– Oh oui, la paperasse est presque finie. Presque, parce que j’ai un doute sur l’identité du mort.
– Comment ça, “un doute” ?
– Ha! C’est que…

Dermeyer reposa son verre.
– D’habitude, ces saloperies, ça ne me donne pas trop de travail de ce côté, vous voyez… Si vous voulez bien me suivre… Il n’est pas encore parti.
Le capitaine tiqua, contempla son récipient, fit cul-sec et emboîta le pas du major.
Sur… une table ? une planche ? des caisses ? un corps, enveloppé d’un linceul de fortune. Dermeyer soupira et appela un infirmier pour l’aider et écarter les pans de la toile de tente souillée. En découvrant le tableau, Roumilly eut un hoquet.
– Oh… merde ! Evidemment… Bon, là, ça se complique…
– Voilà. Et plus de plaque d’identité, hein, ce serait trop beau… On ne l’a toujours pas retrouvée ?

L’infirmier secoua la tête.
– Race blanche… Je ne vous apprends rien… Il doit faire dans les un quarante, en gros, non ? Donc, on va dire, allez… il devait friser les un soixante-dix, un soixante-quinze… Vous voyez, pas de galon de vot’ côté. On allait procéder par élimination, mais puisque vous êtes là, si vous le reconnaissiez, ça aiderait… Et… Un jeu de cons ? Vous pouvez préciser ?
– Vous savez, il y en a toujours pour se croire plus fortiche que les autres. Dans ma compagnie, il y a le première classe Clochu… Il a commencé par démonter des grenades, “pour voir comment c’est fait”. Aux dernières nouvelles, l’avait récupéré une mine, justement.

Le major siffla et enchaîna :
– Eh bien voilà ! On l’a, not’ gars !
– Faudrait en être sûr. C… comme il est, il pourrait s’être fait remplacer ! Ce gus pourrait être n’importe quel troufion !
– Pas un Sénégalais.
– Bon, pas un Sénégalais. D’accord. Avouez que ça laisse quand même pas mal de candidats ! Et comme on a du monde un peu partout…
– D’accord. Remarquez, déjà, et de un, c’est pas un civil, et de deux, il est de sexe masculin. Ça, c’est sûr. Mais, dites-moi, votre candidat au concours Lépine, là, il n’aurait pas un signe distinctif ? Ça aiderait.
– Un signe distinctif ?
– Du genre les deux yeux pas de la même couleur, une cicatrice…
– Pour les yeux, ça va être coton… mais pour la cicatrice… le première classe Clochu se vantait d’être… non, de s’être tatoué…
– Tatoué ? Il se croyait à la Légion ? Eh bien, voilà, on progresse !
– Tatoué… tatoué… C’est Clochu : faut pas vous attendre à la Joconde, ni à la cueillette des olives en Basse-Provence…
– D’accord. Je vois. Pas de prise de la smala d’Abd-el-Kader par le duc d’Aumale non plus ! Mais une petite rose ? Non ? Un cœur ? Non plus ? Une femme à poil ?

A chaque nouvelle proposition, la moue du capitaine s’allongeait.
– Tatouage… L’était droitier… tatouage… droitier… tatouage…
Tout en soliloquant, le major dénudait ce qui restait d’un bras gauche. « Là ! J’me disais bien aussi que j’avais remarqué… Tenez, le v’là, votre tatouage ! »
– Quoi, ça ?
– Nettoyez-moi ça un peu mieux, sergent, voulez-vous ?… Voilà… Merci… Vu la description que vous faites de vot’ zozo, mon capitaine, “ça”, c’est un tatouage de sa force ! Vous v’nez bien d’me dire qu’on ne devait pas s’attendre à un Vernet, non ? L’a dû se faire ça un soir de beuverie. Ça pourrait expliquer le côté artistique de la chose. Mmmh… et aussi qu’il ait échappé à la septicémie…
– Oh, et puis zut ! C’est bon, vot’ macchab’ est identifié ! Va pour le première classe Clochu !
– Je ne veux pas vous forcer la main, capitaine.
– Non, non ! Complétez, signez, transmettez…

Il se mit à faire les cent pas en agitant les bras.
– Les emmerdes sont pour ma pomme. Parce que à cause de ce c…, qui va se faire remonter les bretelles, hein ? On l’sait bien que la bleusaille inactive s’emmerde, et qu’une bleusaille qui s’emmerde, ça fait des conneries. Et vu qu’il n’y a plus un bistrot debout dans l’secteur, que nos voisins d’en face nous la jouent pépère…
Voyant le major lever les sourcils, il tempéra : « Bon, presque pépère… et que les horizontales sont pas censées monter en première ligne, voilà à quoi on en arrive ! Z’auraient mieux fait de les garder à continuer à défiler en caserne et à astiquer leurs godillots, tiens, plutôt que de les envoyer nous faire ch… ici ! »
Il interrompit sa diatribe pour continuer sur un ton plus calme : « Il ne vous resterait pas un peu de votre médicament, là ? A titre préventif, parce que maintenant, je dois y aller, et Ser… le commandant… le commandant ne va pas apprécier… »


Dernière édition par Casus Frankie le Sam Sep 15, 2018 19:15; édité 1 fois
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 17:20    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
smala d’Abd-el-Kader par le duc d’Aumale


Ca me rappelle un hindou de Chateauroux cette phrase ...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 18:28    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que c'est l'idée. Moi aussi ça me disait quelque chose dans ce goût là, mais j'avais juste classé " vieux sketch comique très marrant... "
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 18:36    Sujet du message: Répondre en citant

Avec la cueillette des olives en Basse-Provence, c'était pourtant clair !
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Casus Frankie

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 18:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
Pour parer à toute mauvaise surprise, le 52e RI de la 14e DI mène une attaque de fixation contre le reste de la 243. ID, déployé sur les reliefs autour de cette localité.


@+
Alain
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patzekiller



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 18:51    Sujet du message: Répondre en citant

coquille à la 1ere zone bleue du 26 c'est I et II/19 dragons et non pas I et II/9 dragons


frank, normalement, tu dois avoir des coloriages belges qui vont avec Charleroi, non?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 19:18    Sujet du message: Répondre en citant

Donc, c'est :

A l’état-major, certains ont critiqué l’appellation du 19e Régiment du nom de tradition de Dragons, usuellement réservé à la cavalerie lourde, alors que le régiment en question n’était doté que de blindés légers. De fait, au départ, le I/19e Dragons aurait dû être doté de chars Taureau. Cependant, en l’absence d’un vrai bataillon de reconnaissance mécanisée, cette fonction a été reprise par le II/19e. (…)

??

Pour les Belges, il y avait plein de bouts de textes sur Février… Wink
Je le poste demain.
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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Ben justement. L'article indique qu'il y avait bien à Montpellier à l'époque d'autres terrains que Fréjorgues.

Oui, mais civils, donc pas forcément adaptés à l'utilisation militaire.
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En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Dim Sep 16, 2018 08:42    Sujet du message: Répondre en citant

Comme promis !

22 février
Front de Provence
Charleroi à Pont Saint-Esprit
PC du 2e CA belge, Pont Saint-Esprit
– Le déménagement et la réarticulation des troupes belges sont presque terminés ; il reste juste à récupérer les SAV-43 du 2e Lanciers. Le lieutenant-général Bastin et son état-major achèvent les préparatifs de l’opération Charleroi.
– Mon général, si je puis me permettre, commence Vandenheede, je n’ai aucune crainte pour la 14e DI, mais je crains que la 19e soit encore un peu tendre, même si ses hommes ne manqueront pas de courage.
– Mon cher, tout d’abord et pour la énième fois,
répond Bastin en souriant, je t’ai déjà dit de m’appeler Jules ! Nous sommes maintenant généraux tous les deux ! Et si on se sort du mon général à tout bout de champ, on n’a pas fini…
– A vos… euh, bien Jules.
– Ensuite, tu as parfaitement raison pour la 19e, et elle est aussi légère en matériel, donc je propose qu’on lui adjoigne les 1er et 7e Ardennais pour cette opération. Fais passer les ordres à Arthur Lambert et à Florent Merckx.
– Très bien. D’ailleurs, au vu de la topographie du secteur, des collines boisées, c’est le terrain idéal pour nos Chasseurs.
– En effet. Mais après cette opération, les Chasseurs Ardennais repasseront en réserve. Ils sont de toutes les actions depuis leur débarquement en septembre. Un peu de repos ne leurs fera pas de tort ! Au niveau du ravitaillement ?
– Les unités ont reçu toutes les dotations prévues, mon général, répond l’officier logistique.
– Très bien. Convoquez les commandants de divisions, Lambert, Merckx, De Troyer et son CEM demain pour le briefing.



23 février
Front de Provence
Charleroi à Pont Saint-Esprit
PC du 2e CA belge, Pont Saint-Esprit
– Les chefs d’unité sont réunis dans la salle des fêtes (ou ce qu’il en reste), transformée en salle d’opérations, avec cartes et opérateurs radio. Lambert discute avec Libbrecht et son CEM, le colonel Charlier.
– Alors Charlier, nous ne nous étions plus vus depuis Saint-Maximin ! Comment avez-vous atterri à votre nouveau poste ?
– Hem… J’ai été porté volontaire par le général Keyaerts.
– Je reconnais bien là Maurice Keyaerts. Je parie qu’il vous a dit ça avec un grand sourire !
– En effet, mon général.
– Au fait, mon cher Roger, félicitations pour ta promotion au grade de général-major et ta nomination à la tête de la 4e DI.
– Merci Arthur,
répond Libbrecht. J’ai été le premier surpris….
– Allons, ne soit pas modeste. Ton attitude en 40, ton évasion de Belgique et tes faits d’armes en Sicile et en Italie sont là pour justifier ton avancement.
– Ah, voici De Troyer et Laebens.
– Général.
– Rodolphe, comment va la Tancrémont ?
– Fort bien mon général. Nos SAV-43 ont nettement plus de punch que les SAV-42. J’espère que ce sera suffisant si nous devons de nouveau affronter les monstres !
– Les monstres ? interroge Charlier
– Les chars Tigre ! De face, c’est inutile, sauf peut-être avec un 155 en tir direct, et encore,
répond Laebens.
– Alors, que faire ? interroge Libbrecht.
– Les prendre de flanc ou sur l’arrière ! Autrement dit, manœuvrer. Par bonheur, ces grosses bêtes ne sont pas très rapides.
– Bien, Charlier, il faut faire passer le message au 1er Lanciers et à nos antichars !
– Oui, qu’ils refusent le combat s’ils arrivent de face. Les Tigres ont un 88 qui perce à peu près tout ce que nous avons ! Les Américains en ont fait l’expérience en décembre du côté de La Rouveyrolle. Ils ont perdu tout un bataillon de tanks. L’autre solution, c’est de demander un appui aérien !
– Je vois, nous allons avoir de quoi nous distraire, d’ici Bruxelles !
commente Charlier.
Sur ces entrefaites arrivent les généraux Kœnig et Monsabert, commandant respectivement la 19e et la 14e DI. Ils précèdent de peu le général Bastin.
– Bonjour Messieurs, veuillez prendre place. Général Kœnig, général de Monsabert, je vous souhaite la bienvenue. Comme vous le savez, dans trois jours, nous lançons l’opération Charleroi. C’est une ville en Belgique ainsi qu’aux Etats-Unis, mais c’est aussi un lieu de bataille entre les Français du général Lanrezac et les Allemands en août 1914. Donc ce nom convient à tout le monde. Bien, général Kœnig !
– Mon général ?
– Vos hommes, même s’ils ne vont pas manquer d’allant et de combativité, sont encore novices dans le combat moderne ! De plus, vous ne disposez pas encore de votre dotation complète en M7-F2 et en obusiers.
– Certes, mais ils ne manquent pas tous d’expérience du feu, beaucoup de cadres ont combattu en 1940, puis dans le maquis.
– J’en conviens général, mais, sont-ils totalement formés au combat mécanisé et à l’utilisation de tous nos appuis ? Ce n’est pas un reproche, rassurez-vous, mais je ne tiens pas à faire tuer des hommes pour que les autres acquièrent de l’expérience ! C’est pourquoi les 1er et 7e Régiments de Chasseurs Ardennais épauleront votre division. Ils connaissent l’Ardèche, certains depuis 1940 ! continue Bastin en regardant Lambert, qui ne dit mot. Votre mission sera de pousser dans les collines à l’ouest des Vans et de Lablachère. Vous aurez pour cela l’appui du 35th Artillery Group, qui nous est prêté par les Américains, même s’il faudra le partager avec la 14e DI. Vous aurez bien sûr des officiers de liaison.
– A vos ordres ! Puis-je savoir qui sont les colonels à la tête des régiments de Chasseurs ?
– Le 1er Ardennais est commandé par le colonel Florent Merckx, ici présent, répond Vandenheede. Et le 7e est sous les ordres du général-major Lambert, assis à votre droite !

En voyant Kœnig froncer la moustache, De Troyer et Charlier ne peuvent s’empêcher de sourire…
– Le 7e est… disons l’enfant chéri du général Lambert, qui sera sous vos ordres durant l’opération, précise Bastin.
– Rassurez-vous, mon cher ami, ajoute Lambert pour Kœnig, tout se passera bien.
– Général Libbrecht, général de Monsabert, vos divisions devront faire sauter le bouchon de Rochemaure et prendre les hauteurs qui se trouvent dans le secteur d’Alba la Romaine. La 4e DI aura pour cette mission l’appui de la 11e BACA, tirant de l’autre rive du Rhône, un peu loin pour aider la 14e DI, désolé !
– A vos ordres.
– Colonel De Troyer !
– Mon général !
– Vous êtes en réserve d’exploitation derrière la 4e et la 14e DI. Si une occasion se présente, saisissez-la sans hésiter !
– Bien mon général. Sait-on s’il y a des Tigre dans le secteur ?
– A priori non,
répond Vandenheede. Mais nos avions d’observations tâcheront d’en avoir la certitude.
– Merci mon général.
– Messieurs, vous avez vos ordres. Je rappelle la consigne permanente : pas d’assauts inutiles, toujours trop coûteux ! Nous ne sommes plus à Verdun ou sur la Somme !
conclut Bastin. Arthur, reste un peu, s’il te plaît !
Décidément, ces Belges ont idée des convenances et de la hiérarchie qui ne me déplaît pas, pense Kœnig (orfèvre en la matière) avec un petit sourire.
………
– Que puis-je pour toi, Jules ? demande Lambert.
– Ne sois pas trop dur avec les troupes de la 19e DI.
– Tu veux dire avec son chef ? Ne t’inquiète pas, je reste son subordonné et mes hommes donneront le meilleur d’eux-mêmes.
– Je n’en doute pas. Bonne chance.



24 février


25 février

Front de Provence
Charleroi : veillée d’armes
PC du I/2 Grenadiers, Le Teil
– Les Grenadiers ont pu profiter d’un peu de repos après leur arrivée dans le sud de la France. Ils ont retrouvé pour quelques jours un semblant de vie normale. Sans commettre d’excès toutefois ! Les avertissements du général Bastin et du colonel Herbiet ont été entendus : les exploits de la Force Publique en Asie sont en passe de devenir légendaires, mais entre rester calmes et partir la renforcer alors que la Belgique semble à portée de main, le choix a été vite fait !
– Bernard, nos hommes sont prêts ?
– Oui, les ordres ont bien été reçus par les compagnies, les liaisons avec la 11e BACA et l’Aéronautique sont établies et nous avons un escadron du 2Cy sur nos arrières au cas où la Tancrémont devrait se lancer dans l’exploitation !
– Fort bien. Tu as vu le message concernant les chars Tigre ?
– Oui, j’ai prévenu nos antichars. Ne rien tenter de face.
– Le II/2Gr de Speckaert se tient prêt à nous rejoindre tandis que le 3e protège notre flanc. Pour le moment, les hommes du 4e Chasseurs n’ont rien repéré.
– J’ai vu les M7F qu’ils ont reçus. Ça les change des M3.
– En effet, Gilles est enchanté.
– Le génie a effectué des reconnaissances et a enlevé quelques pièges. J’ai demandé un tir à 200 m devant nos positions par notre batterie de Brigade pour faire sauter les mines avant le démarrage de l’assaut. Les hommes du 10A connaissent la musique maintenant.

………
PC de la 19e DI, La Croisée de Jalès – Lambert et Merckx écoutent attentivement Kœnig donner ses ordres. Un bon général à la tête d’une division inexpérimentée. Je comprends pourquoi Jules nous a rattachés à la 19e DI, pense Lambert.
– Donc, le 118e RI et le 7e Ardennais attaqueront à l’ouest de Vans tandis que le 41e RI et le 1er Ardennais attaqueront à l’ouest de Lablachère. Attention, ce sont des secteurs boisés et les Allemands nous attendront de pied ferme. N’hésitez pas à demander le soutien du 35e Groupe d’Artillerie américain.
– Mon général,
demande le commandant du 118e RI.
– Oui ?
– Je manque de personnel parlant l’anglais dans mon Régiment, mon général. Je crains que nous ayons des problèmes de liaison.
– Général,
intervient Lambert, si vous permettez.
– Faites général, je vous en prie.
– Chez les 7e Ardennais, nous avons des OA qui ont l’habitude d’œuvrer avec nos alliés. Si vous êtes d’accord, nous pouvons en détacher quelques-uns au 41e et au 118e RI.
– Je vous remercie de cette proposition, que j’accepte avec plaisir. Général, colonel Merckx, vous coordonnez cette collaboration avec les 41e et 118e. Messieurs, vous avez vos ordres. D’autres conseils nés de votre expérience, général ?
– Volontiers, général,
reprend Lambert. Vos hommes connaissent la région, mais les Allemands ont appris à la connaître aussi. Et ils sont passés maîtres dans l’art de tendre des embuscades et de laisser traîner toutes sortes de pièges. De votre côté, n’hésitez pas à demander un appui aérien : comme vous avez pu le constater, les choses ont bien changé de ce côté depuis 1940. Ensuite, je sais que vos hommes sont pleins d’ardeur, mais dites-leur ce que je dis aux miens depuis quatre ans : pas de risque inutile. Mourir pour le pays, même si c’est honorable, c’est idiot si ça ne sert à rien. Et, dernier point… Si, avant l’arrivée d’un appui aérien, vous voyez mes hommes ou ceux du colonel Merckx reculer, faites de même : cela signifie que c’est l’US Army Air Force qui intervient, et ses aviateurs ont parfois du mal à nous distinguer des Boches, les fantassins américains sont les premiers à s’en plaindre ! ajoute en souriant Lambert.
Peu après le départ des chefs de corps, il ne reste que Lambert et Kœnig.
– Je vous remercie pour vos interventions, général, mais lorsque nous sommes entre nous, nous pouvons éviter de nous donner du Général à tout bout de champ, qu’en dites-vous ?
– Que ce sera plus simple, en effet, Pierre. Nous partageons le même objectif !
– Renvoyer les Allemands chez eux…
– Et bien plus… Nous ne ferons pas deux fois la même erreur ! Cette fois, on les vire à coup de pied au derrière et on va jusqu’à Berlin ! Excusez mon langage fleuri, mais cela fait huit ans que je me bats contre eux, cela commence à être lassant !
– Huit ans ? Ah, oui, bien sûr. Quatre ans durant l’Autre Guerre et quatre ans durant celle-ci. Comme vous vous en doutez, mon total est un peu plus élevé et je partage votre impatience. D’autant plus que, comme vous le savez sans doute, je suis d’origine alsacienne… Enfin, bonne chance pour demain… Arthur !
– Merci, Pierre… On les aura !



26 février
Front de Provence
Charleroi
Front de l’Ardèche
– Dès l’aube, les tubes de l’artillerie alliée commencent à pilonner les positions allemandes. Les hommes du 118e RI sont surpris de la hauteur des gerbes.
– Hé, les Américains ont des obusiers de 8 pouces, et ils savent s’en servir ! explique avec calme l’OA détaché des Chasseurs Ardennais.
– 8 pouces ?
– 203 mm si tu préfères.
– Mazette !

Après l’arrêt des tirs, les fantassins avancent vers l’ouest. Plusieurs fois, les jeunes recrues veulent foncer, mais les anciens maquisards et ceux de 40 ont retenu les dures leçons de l’expérience, et les points de résistance sont traité à l’artillerie. Pour les Ardennais, qui ont eux aussi appris à se méfier, le terrain ressemble à celui de la province de Luxembourg. L’avance n’est certes pas rapide, mais elle est méthodique. En fin de journée, ils arrivent dans les Cévennes, ayant réussi à repousser les Landsers de la 165. ID.
………
Au nord, dès le matin, les 105 du 10A ont ouvert le feu devant le I/2G. Puis les M7F du 4e Chasseurs ont avancé vers Rochemaure. La 11e BACA traitant le terrain devant eux, les chars progressent. Soudain, le Mouflon de tête explose, touché par un Panzerjäger qui a échappé à l’artillerie. Mais ce dernier n’a pas le temps de se reposer sur ses lauriers – repéré, il est lui-même mis hors de combat par un 75.
– Je vois que nos antichars sont toujours aussi efficaces, commente le commandant de la 1ère Compagnie. En avant, on se déploie et on avance sous la protection des Chasseurs à Cheval !
– Prudence,
conseille Balleger, ça va être une sacré noix… Que nos mortiers tendent un écran de fumée !
………
Dans le secteur d’Alba la Romaine, les B-25 de la 42e EB ayant assommé les Allemands, les hommes du 1er Carabiniers attaquent, suivi de près par les SAV-42 du 1er Lanciers, qui passent par la D107. Ils contournent Alba par l’est, avec l’aide des tubes du 20A, qui réagissent immédiatement à toutes les demandes d’appui. La mécanique est bien huilée. En fin de journée, Alba est prise, mais les Allemands ont réussi à se dégager.
………
Le long du Rhône…
– Les Boches tiennent toujours les hauteurs, peste Herbiet en parlant à Libbrecht à la radio.
– Je sais, Joseph. La 11e BACA va marteler les positions, que tes hommes se préparent à attaquer demain matin.
………
Sur les arrières de la 4e DI, De Troyer et Laebens observent les cartes. Jean Dumont et son 2e Cyclistes sont prêts à lancer l’exploitation, suivis des Taureaux du 2e Lanciers. Mais pour le moment, aucune opportunité n’est apparue.


27 février
Front de Provence
Charleroi
Front de l’Ardèche
– Les régiments d’Ardennais et leurs partenaires de la 19e DI continuent le nettoyage des collines, tout en maintenant le pression sur la 265. ID. Lambert a rejoint Kœnig à son PC.
– Pierre, vos hommes ont fait du bon boulot. Certains doivent juste contenir leur fougue, une charge à découvert et sans appuis, c’est héroïque mais ça ne sert à rien.
– Je le sais parfaitement, Arthur ! Hélas, C’est le genre de chose qu’il est difficile d’enseigner en théorie !
– De plus, et c’est plus délicat, mes hommes ont dû intervenir deux fois pour éviter… des incidents fâcheux avec des prisonniers.
– Je suis au courant, bien sûr. Vous savez que beaucoup de mes hommes sont d’anciens maquisards, et ils ont en tête des souvenirs d’horreurs commises par nos ennemis contre des civils…
– Je comprends, mais il nous faut respecter les lois de la guerre. La rancœur et la vengeance nous mettent au même niveau que les Boches. Montrons-nous civilisés ! Si vous le permettez, voici l’ordre qui a été passé à toutes les troupes belges suite à des incidents en Italie et à Orange.
– Je vous remercie. J’ai entendu parler de ce document, j’envisage d’en faire une adaptation pour mes hommes.
– De notre côté, il va falloir faire passer le message aux forces belges basées en Angleterre… et le Ciel sait ce qui nous attend chez nous.

………
Au nord du front, un mouvement du 52e RI de la 14e DI entraine un décrochage du 921. Grenadiers, mis sous pression par le harcèlement des Sangliers de la 53e EACCS (B). Parmi eux, le capitaine Charles Goffin est le digne héritier du baron de Selys-Longchamps : ses passes de mitraillage se font en rase-mottes et donnent des sueurs froides à ses équipiers – mais c’est pire pour ses cibles. Très vite, le décrochage allemand se transforme en débâcle.
– Major, les Chasseurs à Cheval nous signalent que l’ennemi recule. On fait embarquer les hommes dans les half-tracks et on avance !
– Foncez ! Bernard, tu accompagnes ! Radio, demandez à l’artillerie d’allonger le tir au-delà de Meysse !

Les hommes du I/2Gr embarquent et avancent, couverts par le 4e Chasseurs et l’escadron des Brasseurs. Ils entrent dans Meysse et passent le croisement de la D2 et de la D86. Un Piper survole le secteur et signale à la radio que la D2 est libre d’Allemands. L’information redescend vers l’EM de la Tancrémont.
– Enfin ! Radio, ordonnez au 2 Cy de s’engager, ainsi qu’au groupe d’escadron Callewaert !
– Diable 1, de Tancrémont 1 !
– Ici Diable 1, j’écoute.
– La D2 est libre, je répète la D2 est libre, engagez-vous dessus en passant par Meysse. La 1ère Brigade a sécurisé la ville. Vous serez épaulés par Fonck 1
[Indicatif radio du 2e Lanciers. Le cavalier Fonck, membre de cette unité, a été le premier soldat belge tué en août 1914.].
– Diable 1, reçu !
………
Au 2 Cy, Dumont donne ses ordres.
– Diable Noir 1, ici Diable 1 ! Jockin ! Foncez sur la D2 avec votre escadron ! Les Taureaux de Fonck 1 vont vous suivre, et les voltigeurs de Diable Rouge seront en appui !
– Ici Diable Noir 1, reçu.

Les M7F et les SAV-43, suivis des half-tracks et de leurs voltigeurs, s’engagent sur la D2.
– Que le II/13 Li s’engage également sur la D2, nos gars auront surement besoin d’un appui d’infanterie.
– Je propose que l’artillerie se déploie ici, dans les champs près de Meysse.
– Bonne idée, mon cher Laebens ! Que le Groupe d’Escadrons Javaux et le I/13 Li restent en réserve pour le moment.

Aussitôt, les Dodge tractant les 105 du 19ACh se mettent en mouvement vers les champs de Meysse. Arrivés au point prévu, le décrochage et la mise en batterie sont exécutés de main de maître.
– Pièce 4 prête pour le tir de réglage !
– Reçu, en attente de mission de tir !

………
Pendant ce temps, le I/2Gr continue d’avance et arrive à hauteur de Cruas. Plusieurs tirs se font entendre et un Mouflon est manqué de peu par un tir de Pak.
– Grenadiers, débarquez, on reprend le travail d’infanterie, on va nettoyer Cruas !
De con côté, Naessens prend contact avec le colonel Herbiet :
– Mon colonel, nous sommes à Cruas, mais il serait opportun que les hommes d’Adrien Speckaert nettoient les bois à l’ouest de notre position !
– Oui, je vois ce que tu veux dire ! On va faire passer les ordres : Dirk, après Cruas, ton bataillon repasse en réserve, le IIIe prend la tête.
– Reçu !
– Jorg, fais passer les ordres au IIe, qu’il nettoie les bois entre la D2 et le Rhône. Et signale à la
Tancrémont qu’il y a des hommes à nous à l’est de la D2.
– Je fais passer les messages !



28 février
Front de Provence
Charleroi
Front de l’Ardèche
– A l’ouest de Lablachère, les hommes du 1er Ardennais progressent. Ils mènent un assaut frontal pendant que le 41e RI exécute un mouvement tournant.
– C’est vraiment un terrain pour nous, mon colonel, commente le chef du 2e Bataillon.
– En effet major, le terrain nous fait penser à nos chères Ardennes, mais continuez à vous méfiez des Allemands, ils ne lâchent jamais rien ! Et dites-vous bien que ce sera encore pire lorsqu’ils seront dos à leurs frontières !
– J’en prends bonne note, mon colonel.
– Et l’appui du 35e Groupe d’Artillerie ?
– Très bon. Ils tirent même au 203 ! Nos chasseurs sont impressionnés par la taille des gerbes.
– J’espère bien que ceux d’en face sont encore plus impressionnés !

Au sud, les hommes de Lambert exécutent un mouvement en tenaille avec le 118e RI. Ce faisant, ils capturent quelques soldats allemands qui n’ont pas pu reculer…
– Ils ont l’air de bien prendre le fait d’être prisonniers, commente un Chasseur.
– Pour eux, la guerre est finie, et ils savent qu’ils vont survivre ! Ils doivent se rendre compte que c’est mal embarqué pour l’Allemagne, alors autant éviter de se faire tuer.
– Chef, il y a un qui fait remarquer que c’est la deuxième fois qu’il se bat contre nous !
– Pardon ?
– C’est un vétéran qui s’est battu à Chabrehez contre le 3e Ardennais ! Il dit qu’il a été blessé sur le front de l’Est et qu’on l’a envoyé en France se reposer.
– Je vois… Eh bien, il a commencé contre nous et il a terminé contre nous, la boucle est bouclée ! Mais dites-lui qu’il va pouvoir se reposer, parce qu’il n’y aura pas de troisième fois.

Du côté de la Tancrémont, le 2 Cy signale qu’une section de scout-cars est en vue de Privas, elle a réussi à passer par des chemins forestiers.
– Restez en observation, ordonne Dumont.
Les SAV-43 avancent prudemment, car « on ne sait jamais les mauvaises surprises que réservent les Boches », dixit Callewaert. Ils sont en vue de La Neuve.
Au CA, on étudie les cartes.
– Si on envoie des hommes rejoindre la D86 via la D2, on ferme la porte au nord de Cruas ! observe Vandenheede.
– Que la Tancrémont s’en occupe.
De Troyer exploite l’ordre : « Fonck 2, vous prenez la D22 et vous foncez vers le Rhône, le I/13Li vous accompagne. »
A hauteur de Chomerac, des chasseurs de chars ont tendu une embuscade aux hommes de la Tancrémont, mais les conseils de Callewaert portent leurs fruits. Les blindés ennemis sont repérés à temps et l’artillerie intervient. Après des obus explosifs, elle balance des fumigènes et sous ce couvert artificiel, les lanciers contournent Chomérac et arrivent à prendre les Allemands à revers. Plusieurs chasseurs de char sont envoyés à la ferraille tandis que les Lignards nettoient les rues du Bourg.
Les Grenadiers du 1er Bataillon tiennent Cruas et couvrent le 3e Bataillon, qui doit poursuivre l’avance.
– Tu as lu le message de la brigade ?
– Oui, la
Tancrémont va tenter de débouler sur les arrières des allemands via la D22.
– Ça fermera la porte et les Allemands seront coincés entre le Rhône, la
Tancrémont, le 2e Bataillon à l’ouest et le 3e Bataillon.
– On devrait faire quelques prisonniers,
commente Balleger. Ces gars, en face, ils ne ressemblent pas à des fanatiques jusqu’au-boutistes !


29 février
Front de Provence
Charleroi
Front de l’Ardèche
– La Tancrémont et les 1ère et 3e Brigades de la 4e DI sont au contact des Allemands sur une ligne Privas - Le Pouzin.
Les Lanciers envoyés sur la D22 ont réussi à bloquer plus d’une centaine de soldats allemands qui défendaient le débouché nord de Cruas. Ils ont été relevé par la 1ère Brigade et ont rejoint la Tancrémont à hauteur d’Alissas. Privas se révèle pour le moment une noix bien dure à casser, si bien que les ordres d’arrêt sont donnés.
Pendant ce temps, les voltigeurs du 2 Cy, accompagnés du I/13 Li, progressent en direction de la D104 à travers bois. Ils se rendent vite compte de la solidité des défenses allemandes et préfèrent ne pas insister pour le moment.
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delta force



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MessagePosté le: Lun Sep 17, 2018 09:21    Sujet du message: Répondre en citant

bravo....

Mais....

j'ai du mal à voir l'objectif stratégique de ces opérations ....

On est clairement pas dans une visée de rupture des lignes allemandes avec exploitation "grand style" vers la profondeur des lignes alllemandes : pour cela il faudrait une concentration plus forte de moyens notamment artillerie/ bombardement aérien ; et le positionnement d'un grand de force blindée pour l'exploitation.


S'agit il ici
* de continuer à user le dispositif allemand (notamment l'infanterie car c'est le pion essentiel de dispositif défensif) ?
* de s'assurer de bonnes positions de départ pour la future offensive de printemps (en conjonction avec Overlord) ?

sinon petites idées en cas d'opération "grand style"
- percée à l'ouest du Rhône vers St Étienne et contournement de Lyon par l'ouest (objectif Villefranche sur Saône puis Mâcon)
- manœuvre de diversion avec quelques DBLE et DI vers Paris (faire croire à l'OKW en la primauté de l'objectif politique )
- alors que l'objectif réel (avec l'essentiel du corps de bataille français et de rabattre vers l'est direction Belfort Mulhouse et le Rhin ce qui risque de provoquer une panique générale de l'OKW)
- inconnue forte : position et emploi de la réserve blindée allemande à l'ouest : est elle en réserve tactique (comme en Normandie OTL où elle fut bcp employée en bouche trous faute d'infanterie) ou en réserve stratégique (plus à l'abri mais elle risque de laisser l'infanterie se faire détruire)

v


Dernière édition par delta force le Lun Sep 17, 2018 12:27; édité 1 fois
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Sep 17, 2018 10:02    Sujet du message: Répondre en citant

delta force a écrit:


S'agit il ici
* de continuer à user le dispositif allemand (notamment l'infanterie car c'est le pion essentiel de dispositif défensif) ?
* de s'assurer de bonnes positions de départ pour la future offensive de printemps (en conjonction avec Overlord) ?



D'abord, une règle de base de toute campagne militaire : " Après avoir fait mal à l'adversaire... continuez à attaquer". C'est du simple bon sens, si votre ennemi a moins de réserve que vous et qu'il a perdu du monde et du matériel, il faut maintenir la pression pour a) à des fins d'attrition de son potentiel B) en multipliant les petites attaques, on l'oblige à disperser ses forces dans la protection de divers objectifs C) comme une diversion... si on habitue l'ennemi à de petites offensives... il ne comprendra pas tout de suite quel objectif on cherche vraiment à atteindre.

Pour ma part, je suis contre une offensive vers Lyon depuis le début. La plaine rhodanienne est "étroite" et il y a une grande ville très difficile à contrôler, au beau milieu. Stalingrad sur le Rhône cela me tente moyen.

Je vois qu'il vaudrait mieux attaquer vers Bordeaux. Une fois sorti des régions encaissées séparant le Massif Central des Pyrénées, c'est la plaine de Toulouse. Dans un milieu favorisant la manœuvre, la supériorité numérique et matérielle des Alliés jouerait à plein.

Mais bon... ce n'est pas la première fois que je le dis... et on m'a répondu "Berlin est plus proche en passant par Lyon"... proche ? En distance, peut-être... mais on peut tuer plus d'Allemand en perdant moins de monde de notre côté... passer par Bordeaux raccourcirait la guerre.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.


Dernière édition par Anaxagore le Lun Sep 17, 2018 11:06; édité 1 fois
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MessagePosté le: Lun Sep 17, 2018 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

De toutes façon, Overlord Nord est sur les rails et c'est le plus court chemin pour le coeur de l'"Allemagne utile" : la Ruhr.
Je pense que l'activité sur le front du Midi est plus pour garder l'OKW en tension que pour avoir une décision. Pour remonter vers le nord il y a aussi, en utilisant les montagnards, passer par les pré Alpes pour viser la vallée du Doubs et la trouée de Belfort. Peut être un chas ou un trou de souris mais cela va dans la même direction...
Et les Allemands n'ont pas tant de troupes spécialisées sur ce terrain alors qu'avec les GOUM et le recrutement local, l'Armée Française est mieux outillée.
Nous avons là un coloriage de réunion d'état major sinon du Conseil de Défense non ?
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MessagePosté le: Lun Sep 17, 2018 10:39    Sujet du message: Répondre en citant

En principe : les opérations hivernales, de faible ampleur, sont destinées à s'assurer de bonnes positions avant le printemps.
Là on va souffler.
Au printemps, il va s'agir de dégager un boulevard pour Overlord…
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MessagePosté le: Lun Sep 17, 2018 10:51    Sujet du message: Répondre en citant

parmi toute les idées fournies il y a des trucs (je vous dis pas lesquels) qui vont être mis en pratique...
quant à la logique de tout ceci, vous verrez que tout finira par s'expliquer
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Finen



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MessagePosté le: Lun Sep 17, 2018 12:02    Sujet du message: Répondre en citant

Dans la chrono, il y a eu un passage citant une possible occasion manqué à propos d'une percé du sud du massif central vers l'atlantique.

La non exploitation est mise sur le compte de la pondération dans la manœuvre des unités US si ma mémoire est bonne.

C'est une critique qui aura certainement lieu plus tard FTL, une telle percée apparaît comme une évidence pour un wargamer.
Néanmoins cela marque la différence entre la guerre avec des pions et la conduite des opérations.
Pour un wargamer, envoyer une colonne d'unité pour couper les lignes de ravitaillement est facile. Dans la réalité, il faut non seulement avoir les unités d’exploitation, mais aussi les unités assurant la sécurité du saillant, les moyens logistiques pour approvisionner la tête de colonne et les unités en réserve pour assurer la résorption de la poche. Tout cela n'est pas encore présent au sud de la France et les unités qui pourraient le faire sont réservés au futur débarquement.

Donc ceci est appelé à devenir un what-if classique pour les wargamers FTL.
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