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MENDES-FRANCE FTL par Menon-Marec
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 09:07    Sujet du message: Alexis Perse Répondre en citant

L'idée est à creuser, mais je ne crois pas, même dans le contexte FTL, que la démarche européenne puisse démarrer précocement. En OTL, elle n'a, en réalité, démarré que fin 49 (mon père était directeur administratif de la CEJ, branche jeunesse du Mouvement européen, et j'ai vécu tout ça de très près - quoique en culottes courtes). Il y a fallu des gens passés par la Résistance et/ou la déportation, la guerre froide et la division de l'Allemagne, outre des valises de billets apportées par une filiale ad hoc de la CIA. Au demeurant, rien n'interdirait à quelques précurseurs d'y songer.
Je proposerais volontiers pour Léger, après ses deux tournées des postes diplomatiques, une participation à la création de l'ONU - mais sous la tutelle de Cassin qu'il apprécie modérément - et une mission exploratoire auprès des gouvernements néerlandais, belge et luxembourgeois en exil. Ce sera, comme on dit, une double peine.
La réconciliation franco-allemande et, plus encore, la réconciliation franco-italienne, ce sera pour plus tard.
Amts, ainsi que l'on écrit à l'AFP.
M-M.
PS spécial pour loïc: vu le nombre de gens à caser, je vous propose d'ouvrir une rubrique "que faire de?". Nous ne manquerions pas de matière! Amts.
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loic
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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 09:48    Sujet du message: Re: Alexis Perse Répondre en citant

Menon-Marec a écrit:
PS spécial pour loïc: vu le nombre de gens à caser, je vous propose d'ouvrir une rubrique "que faire de?". Nous ne manquerions pas de matière! Amts.

Il ne faut pas hésiter à ouvrir un nouveau sujet pour cela dans la section annexes.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Cornelis



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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 10:32    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour.

Citation:
En OTL, elle n'a, en réalité, démarré que fin 49


Sans faire offense, la démarche européenne démarre quand même plus tôt : Benelux 44, Pacte de Dunkerque & Discours de Zurich 46, Pacte de Bruxelles & Plan Marshall 47, Congrès de l'Europe à la Haye 48. Le Conseil de l'Europe lui-même est fondé le 5 mai 49. Pendant la guerre même les projets sont nombreux, mais un autre fil est dédié à ce sujet : http://www.1940lafrancecontinue.org/forum/viewtopic.php?t=260.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 14:40    Sujet du message: Les aventures de PMF Répondre en citant

Savourez ce nouveau bijou de Menon-Marec. Mon intervention s'est limitée aux notules. - Casus

21 avril 1941
Malte – RAF Hal Far
Le Groupe de Reconnaissance I/33 est tout entier déployé à Malte, où il partage la base d’Hal Far avec les Hurricane du Sqn 33 (qui n’a délaissé ses Gladiator que deux mois plus tôt) et du Sqn 261. Ses Amiot 351 et 354 décollent chaque jour pour des missions à haute altitude et grande distance au-dessus de la Méditerranée et de l’Adriatique. Et chaque vol est une affaire délicate car, pour parvenir aux 10 000 mètres qui leur donnent presque l’impunité face à la chasse italienne et les mettent en général à l’abri des Bf.109 déployés en Sicile en appui de la Regia Aeronautica, ils doivent d’abord filer vers le sud et grimper en spirale en vue de la Tunisie avant de prendre leur cap. Ils sont alors vulnérables aux incursions de chasseurs de l’Axe venus de Sicile – du moins, quand les tubes cathodiques du radar Würzburg I que la Luftwaffe vient d’installer sur les collines, à trente kilomètres de Syracuse, consentent à chauffer. C’est aussi du carburant brûlé aux dépens du rayon d’action.
Le GR I/33 est commandé par le lieutenant-colonel Alias (ce grade, non pas fictif, mais provisoire, le met sur le même rang qu’un wing commander, ce qui ne nuit pas à la coopération entre alliés). Son état-major a été renforcé par trois officiers de liaison, dont deux Britanniques qui parlent la langue de Voltaire sans faute, ni d’autre accent que parisien ou méridional. The honourable Peter Deen DFC, six victoires durant la bataille d’Angleterre, l’a apprise à Sainte-Croix de Neuilly [En ce qui le concerne, nous parlerons donc de langue de Pascal plutôt que de Voltaire.]. En effet, le père de ce flight lieutenant de la RAF, Lord Deen DSO CSI MC, brigadier à l’état-major de la Guard Division, élevait avant la guerre des chevaux à Chantilly et tentait de survivre à ses paris auprès des bookmakers d’Epsom, d’Ascot et d’Aintree. L’autre Britannique représente la Fleet Air Arm. Ancien élève du lycée Thiers de Marseille, le lieutenant-commander Sir Duncan Griffith-Jones Bt DSM a survécu au torpillage du HMS Courageous puis servi sur le HMS Kelly avec lord Louis Mountbatten. Sa dextérité à la pétanque stupéfie les Français. C’est le fils aîné de Sir Martin Griffith-Jones Bt KBE DSC RNR, représentant des Lloyds dans la cité phocéenne, tué à la barre de son yacht par un Stuka durant les dernières heures du Grand Déménagement.
Le troisième officier de liaison est André Jubelin, lieutenant de vaisseau dans l’Aéronavale. Revenu d’Indochine où il se morfondait sur le Lamotte-Picquet, Jubelin veille à la coordination avec la Marine Nationale et initie sur le tas les équipages du I/33 aux spécificités de la patrouille maritime. Il prend le manche quand Alias, passant outre aux consignes impératives réitérées par l’amiral Lemonnier lui-même, l’y autorise [Voir ses fort sympathiques mémoires : Marin de métier, pilote de fortune (Paris, 1961)]. On apprécie ses talents de moniteur de boxe et ses dons de cuisinier. Le lieutenant-colonel Alias, homme dépourvu de préjugés, l’a nommé officieusement navigateur en chef de son groupe – « Un marin, ça navigue, non ? » – au mépris des querelles de bouton.
Depuis le début de la crise yougoslave, une mission sur deux est consacrée à la surveillance de l’Adriatique. Avec des torpilles réformées – l’arsenal de Malte aligne une quantité impressionnante de vieilleries pieusement collectionnées depuis que les Anglais ont enlevé l’île aux troupes de Napoléon – les mécanos du I/33, aidés de leurs collègues du 137 et du 606, sont parvenus à bricoler des réservoirs supplémentaires. Une paire de ces engins, installée sous le ventre d’un Amiot, lui donne de l’allonge, près de 1 800 kilomètres de distance franchissable au lieu de 1 200. S’ils prennent l’air bien à l’aube, à la lumière des goose necks qui balisent les pistes et en s’aidant de l’air frais du petit matin pour décoller en surcharge de carburant, les équipages ont paraît-il une chance, « une chance déraisonnable » ricane le capitaine Bernard Citroën (promu quatre jours auparavant), d’aller jusqu’à Trieste… et d’en revenir.
04h15 – Le 2nd officer Elizabeth Hallam, WAAF, officier météo d’Hal Far, elle aussi francophone, et le lieutenant de vaisseau Jubelin communiquent au lieutenant Mendès-France la synthèse des dernières indications. Authentique deb, Miss Hallam appartient à une famille de juristes. Son père, Tristram Hallam MC QC, gloire du barreau de Londres, a été mobilisé comme conseiller juridique de la vice-royauté des Indes. Ses deux frères servent par tradition dans les Coldstream Guards, où l’un est officier d’active, l’autre de réserve (ce qui, ces temps-ci, ne fait plus grande différence). Elle-même s’est engagée dans les WAAF for the duration en septembre 1939, alors qu’elle s’apprêtait à entamer sa deuxième année de géophysique au Newnham College de Cambridge.
– Nous prévoyons, dit la jeune femme avec juste assez d’accent pour donner à sa voix plus de charme, un ciel dégagé jusqu’à une ligne Corfou-Bari-Naples. Ensuite, une dépression centrée sur le nord de la Vénétie s’organise au sud des Alpes. Ce sera de plus en plus couvert. Votre plafond ne dépassera guère 3 000 pieds à Dubrovnik et moins de 2 000 pieds à Trieste.
– Épaisseur de la couche ? demande PMF.
– 9 à 10/10. Si je vous promettais des trouées en abondance, je mentirais. Il va vous falloir descendre très bas pour vos photos, lieutenant.
– Charmant !
– Vous aurez encore vent de travers à l’aller. Attention à ne pas dériver vers l’est…
– D’autant plus que les lolos de Lola augmentent votre fardage, coupe Jubelin.
Blonde, avec une carnation de préraphaélite, Miss Hallam rougit en pivoine. C’est le sergent-chef armurier Poivey qui a donné cette appellation aux réservoirs supplémentaires de fortune, d’évidence en raison de leur forme. Il aime sous-entendre qu’il a obtenu les faveurs d’une belle Italo-Espagnole de Tunis prénommée Lola, lorsque le GR I/33 stationnait à El Aouina. Tout le monde, à commencer par Alias, s’est rallié à ce nom de baptême. Mais Miss Hallam ne s’y fait pas. Ces Français !
– La dépression, reprend-elle, devrait glisser assez vite vers Ljubljana. Vous pouvez espérer que ça soufflera de trois-quarts arrière pour le retour.
– Au grand largue ? Je dirais à mon pilote de hisser la voile, plaisante Mendès. Ça économisera l’essence.
André Jubelin a préparé une carte générale de l’itinéraire qu’il va commenter avec sa faconde habituelle : « L’affaire est simple, mon vieux. À cette heure-ci, on dort chez les messieurs d’en face et leur Lavazza n’est même pas chaud. Dès le départ, vous filez plein nord en prenant, sans trop vous presser, votre altitude. Calculez d’être à 10 000 mètres au niveau du Vésuve. Plein nord toujours jusqu’à Pescara. Vous apercevrez aussi les Bouches de Kotor à droite. »
– Si je les vois !
– Vous les verrez ! Venez alors au 335 selon un axe médian par rapport aux deux côtes. Prévoyez une heure de vol en plus. Vous déboucherez sur Trieste à main droite et Venise à main gauche. On ne bouge plus, clic-clac, le petit oiseau est sorti, vous rebroussez chemin, pleins pots des deux bords, route au 140, tout droit jusqu’à distinguer le mont Pantocrator de Corfou, c’est plus calme, vous virez au 225 et vous êtes rendus.
– Si les 109 et les 110 de Vlöre nous laissent tranquilles. Sans compter qu’aller se baguenauder au large de Tarente…
Jubelin sourit : « Ils n’ont pas de radar. Et vous savez bien que leur système de repérage par le son sera aussi efficace qu’un chalut démaillé. Ils vous entendront à peine, sans pouvoir vous trianguler. Vous n’avez rien à craindre de quatre malheureux CR-42 en piquet d’incendie, quand même ! »
– Espérons-le, capitaine.
– Bon. Pour la gonio, n’espérez rien de Radio Venise, vu la météo. À tout hasard, je vous rappelle qu’elle émet sur 222 mètres, 1 350 kilocycles. Non, le mieux, pour vous caler, ce sera encore l’émetteur en italien de Radio Tirana, presque 5 000 watts de puissance sur 187 mètres, 1 603 kilocycles. Au retour, vous vous branchez bien entendu sur une des trois fréquences de BBC Malta. Personnellement, j’ai un faible pour 118 mètres, 2 540 kilocycles.
– Et Beromünster ?
– Au petit bonheur la chance. Normalement, vous ne devriez pas les capter. Mais avec un émetteur de 10 000 watts officiellement et 12 000 réels, plus les caprices de propagation des ondes, on peut s’attendre à tout. Ils sont, vous le savez, sur 147 mètres, 2 039 kilocycles.
04h30 – Le capitaine Citroën tire à fond sur les manettes des gaz. et lâche les freins. La queue de l’Amiot 354 Eau de Javel se lève après quinze secondes, mais il faut plus d’une minute et demie de roulage à l’avion pour quitter enfin le sol. Le sergent Élie Benayoun, dans le civil garagiste à Oujda, qui a remplacé Albert Ramirez mort de ses blessures, actionne le levier du train : « Roues rentrées ! » annonce-t-il quand les voyants s’éteignent.
– Pilote à tous. On grimpe. Mettez les masques.
– Cap au 360, indique PMF. Je corrigerai la dérive et je recalculerai notre route quand nous passerons l’Etna.
Bernard Citroën feint l’indignation pour obéir à un rite élaboré au fil des missions avec son navigateur : « Je ne dérive jamais de plus d’un degré, môssieur ! »
– C’est, môssieur, parce que je vous guide comme le muletier sa bourrique !
– Vous êtes un mal embouché, môssieur. Vous serez puni de quinze ans de guillotine !
– Mitrailleur paré, canon chargé et à la sécurité, réchauffage de la culasse enclenché, intervient le caporal-chef Hendoncq. Puis, d’un ton cérémonieux qui détone avec son accent ch’ti : « La compagnie a le plaisir d’informer ces Messieurs qu’ils trouveront tous les trois un thermos de thé et des biscuits sous leur siège. »
– Merci d’y avoir pensé, mitrailleur.
– De rien, pilote. C’est Miss Hallam qui s’en est occupée.
Si le groin du masque à oxygène ne dissimulait pas ses traits, peut-être verrait-on le capitaine Citroën piquer un fard : il n’est pas insensible au charme du 2nd officer des WAAF.
André Jubelin ne s’est pas trompé. La DCA italienne ne se réveille qu’au moment où l’Amiot survole les pentes du Vésuve. Mais ses obus explosent trop bas, loin derrière l’avion.
– Môssieur, vous avez dévié de 40 degrés et six dixièmes, annonce PMF en riant sous cape.
– Quarante degrés et six dixièmes ? Quelle fièvre, môssieur ! Vous voyez bien que vous me rendez malade ! Je m’en vais me faire porter pâle, môssieur.
– En attendant, pilote, essayez de monter au 350. Le vent nous déporte.
05h35 – Eau de Javel laisse sur sa gauche Pescara, que l’on distingue à peine sous des bancs de stratus et de strato-cumulus. On n’aperçoit pas les Bouches de Kotor.
La voix de Hendoncq vibre dans les écouteurs : « De mitrailleur. Une paire de Fiat G-50 à 5 heures, trois mille mètres en dessous à peu près. Ils ne nous rattrapent pas. »
– Merci, mitrailleur. Ouvrez l’œil. Nos amis sont enfin réveillés.
– Pilote, virez à gauche dans trente secondes, cap 330.
– Au 330. Bien compris, navigateur.
06h00 – Le sergent Benayoun compare les indications de ses jauges à la marche des trotteuses de son chronomètre. Il attend encore trois minutes, puis : « Mécanicien à pilote. Dans trente secondes, y’aura plus de benzine dans les lolos de Lola. Je passe sur les réservoirs d’aile. Larguez les bébés quand vous voulez. » [Importation directe de l’anglais Drop your babies.]
Soudain allégé, l’avion semble faire un bond. Le sifflement de l’air sur les Plexi du cockpit et du nez monte à l’octave.
– Et réduisez d’un poil, pilote, s’il vous plaît, complète le mécanicien. Je suis pas trop content des températures du moulin de droite.
– Pilote à mécanicien. Ne vous faites pas de bile. C’est toujours la même chose après un changement des segments.
06h15 – Le lieutenant Mendès-France pose son crayon : « Navigateur à tous. On est en approche de l’objectif. Trieste dans dix minutes. J’arme les caméras. Venir au 70, pilote. »
– Au 70, bien compris. Pilote à tous. Dispositions de combat.
Dans cet équipage aguerri, les ordres sont inutiles. Chacun connaît sa partition.
– De mitrailleur. Sécurité du canon levée. Collimateur allumé.
– De mécanicien à pilote. Je passe sur réservoir central pour alimentation par gravité. Mitrailleuse armée, viseur éclairé. Extincteurs carlingue parés.
– De navigateur à pilote. Check-list. [Le terme britannique a fait tout naturellement son entrée dans le vocabulaire du I/33, sans la moindre tentative de traduction.]
– Prêt pour la check-list, navigateur.
– Capots moteurs ?
– Ouverts en grand.
– Hélices ?
– Au petit pas.
– Mélange ?
– Riche.
– Température têtes de cylindre ?
– Dans le haut de la fourchette à droite, bon à gauche.
– Température paliers de vilebrequin ?
– Un peu chaud à droite… Je donne un coup de pouce au débit d’huile… Bon à gauche.
– Volets ?
– 10 degrés de volets sortis.
– Limitateurs de puissance ?
– Toujours embrayés. Bloqués par fil de plomb.
– Extincteurs moteurs ?
– Paré à droite, paré à gauche.
– Compas gyro ?
– En route.
– Horizon artificiel ?
– Satisfaisant.
– Check-list terminée, pilote.
– Merci, navigateur. Pilote à tous. On plonge jusqu’à 500 mètres. Resserrez les harnais. Prêts à tirer si on nous attend à la sortie de la crasse.
Le capitaine Citroën pousse sur ses commandes. L’aiguille du badin marque très vite 600, 650, 700, 720, 750 km/h. Celle du variomètre tourne à toute vitesse. L’altimètre est pris de vertige. Dans les nuages, des rafales de vent secouent l’Amiot qui vibre de tous ses rivets.
06h25 – Tout à coup, c’est la mer, grise comme à Ostende, couronnée d’écume, hachée par un clapot court. Là, à droite, presque à toucher, voici Trieste. À gauche, on distingue au loin le campanile de Venise.
– C’est magique, murmure le capitaine Citroën pour lui-même, avant d’ajouter, tout haut : « Pilote à navigateur. Regardez en dessous et dépliez votre Kodak. »
Sortant de Trieste, un convoi mixte, route au sud-est, s’organise sur deux files : trois pétroliers, cinq cargos, un bananier et un petit paquebot dont les ponts sont surchargés d’hommes – les photos montreront clairement des soldats aux capotes boudinées par les ceintures de sauvetage. Ces bateaux sont escortés sur leur avant par un croiseur léger et par une paire de destroyers sur leur arrière. Les trois bâtiments de guerre font feu de toute leur DCA, au total 20 pièces de 37 mm et 12 mitrailleuses de 13,2. Hors de portée mais pleins d’entrain, les canonniers des batteries des jetées entrent eux aussi dans la danse. Des fusées d’alerte de toutes les couleurs éclatent sans discontinuer. L’affaire pourrait devenir scabreuse si les MC. 200 Saetta de la Regia Aeronautica, basés sur le terrain de Ronchi dei Legionari, venaient à s’en mêler.
– Navigateur, reprend le chef de bord, grouillez-vous de leur tirer le portrait. L’endroit est malsain.
PMF attend trente secondes avant de répondre, d’un ton aussi placide que s’il avait dû photographier une réunion de famille : « Pilote, de navigateur. Terminé pour moi. Je crois avoir de bons clichés obliques. Pour les verticaux, je suis moins certain. On verra bien. »
06h28 – Le capitaine Citroën brise les plombs des limitateurs de puissance, d’un seul mouvement du poignet. Manettes des gaz en butée, il rentre dans l’édredon des stratus et lance l’Amiot dans une large spirale ascendante.
– Pilote à tous. On rentre à la maison. Tea-time dès qu’on sera de nouveau en palier. Mécanicien, je rentre les volets. Ne vous inquiétez pas, je rembrayerai les limitateurs à 4 000.
– Purée, ça sera pas trop tôt, grogne Benayoun, soucieux de la santé de ses deux protégés.
06h35 – Revenu à dix mille mètres, Citroën rend la main, repasse les hélices au grand pas et referme les capots des moteurs.
– Pilote à tous. Ouvrez vos thermos et bon appétit.
– Navigateur à pilote. Bon appétit à vous aussi. Venez au 145.
– Mécanicien à pilote. Il va falloir rentrer à pied si on continue comme ça. Mes jauges, sur ma vie, elles sont en deuil.
– Pilote à mécanicien. Vous avez certainement des réserves cachées dans un coin.
– C’est pas une raison.
Il n’y a plus à garder le silence radio. Bernard Citroën avale à la file deux gobelets de thé et mange un biscuit avant de murmurer dans son micro : « Pyramid, Pyramid, Cycle-car two calling. Do you hear me? »
Le capitaine Citroën a été élevé par une nanny écossaise. À son accent, on pourrait le croire originaire de Kensington ou de Chelsea.
– Loud and clear, Cycle-car two, répond la voix flegmatique du contrôleur.
– Pyramid, a convoy southward leaving Trieste. Ten merchant ships including two tankers –repeat ten merchant ships including two tankers. Escort one light cruiser, probably a class Di Giussano – repeat one light cruiser – and two destroyers, probably Soldati class – repeat two destroyers. Roger.
– Thank you, Cycle-car two. Ten merchant ships, a light cruiser, two destroyers. Have a nice fly home. Roger.
– We’ll rush like hell, Pyramid. Keep our tea and breakfast sausages warm. Over.
L’Amiot vole ne pourtant qu’en croisière économique, poussé il est vrai par la brise de nord-est, comme le prévoyait le 2nd officer Hallam, ce qui lui permet d’atteindre 350 km/h au badin.
07h45 – Le ciel s’éclaircit. Au sud, bien dessinés par le soleil qui se dégage des cimes de l’Albanie, apparaissent les rivages grecs, Corfou dominée par la masse du Pantocrator, le canal d’Otrante, les côtes des Pouilles et la pointe du talon de la Botte.
– Navigateur à pilote. Venez au 220 dans deux minutes.
– Pilote à tous. Attention, on va entrer dans le périmètre de Tarente.
07h55 – Le caporal chef Hendoncq a sans doute pris des leçons de sang froid auprès de son chef de bord : « Mitrailleur à tous. Un chasseur rital à nos six heures, loin. On dirait un 109 mais c’est pas un 109. Pas encore de danger, je crois. »
– Précisez, mitrailleur.
– Pilote, c’est comme un 109 en plus petit et bien plus fin. Il est pas Chleuh, sûr. Je vois les faisceaux sur les ailes.
– Pilote à navigateur. Montez dans le dôme et observez.
Le lieutenant Mendès-France quitte son siège. Debout, la tête dans la coupole de Plexi qui surmonte le fuselage, la courroie d’un Leica au cou, il s’empare de ses jumelles:
– De navigateur à tous. C’est un Macchi Folgore. Je reconnais la silhouette du proto publiée dans le bulletin du ministère de l’Air. Théoriquement capable de 600 km/h en palier. Pilote, je vais prendre deux ou trois photos.
Mais le Macchi, peut-être victime de troubles de jeunesse, surchauffe. Le blanc des vapeurs de glycol s’échappe du capot. Gaz réduits, il oblique à droite et descend presque en plané vers Reggio de Calabre.
– Mitrailleur à tous. Il avait chaud aux miches et froid aux pieds. Il nous abandonne.
– Poh, poh, poh, dis, c’est pas un ami fidèle, çui-là ! commente le mécanicien.
– Heureusement, réplique Bernard Citroën. À voir ce qui reste dans les réservoirs, on devra bientôt refaire les pleins avec le thé… s’il y en a encore.
08h15 – Malte appelle : « Cycle-car two from Pyramid. You’re nearly home, Cycle-car two. Follow vector 228 – repeat 228. And be cautious at landing. A couple of eyety italian bombers have decided at dawn to fix Hal Far airfield. It’s a jolly mess! Roger. »
– We’ll wear belt and braces, Pyramid! I’ve understood vector 228. We’ll change route for vector 228 in 30 seconds. Over.
– Pilote, 20 minutes pour Malte, calcule PMF.
08h35 – Hal Far est en vue. La tour de contrôle envoie une fusée verte.
08h40 – L’Amiot 354 Eau de Javel se pose enfin. Quand ils referont les pleins, tout à l’heure, les mécanos constateront qu’il n’y a plus que quatre gallons et trois pintes d’essence, en tout et pour tout, dans les réservoirs.
08h50 – Le group captain Morris, commandant la base d’Hal Far, le wing commander Mac Cornell, CO du Wing 333, qui regroupe le GR I/33 et les squadrons 137 et 606, et le lieutenant-colonel Alias finissent d’interroger Bernard Citroën et Pierre Mendès-France.
– Beau travail, dit Alias.
– Nice show, ajoute Mac Cornell.
– The Royal Navy expresses its gratitude, conclut Morris. Their Lordships did seem as happy as ducks under the rain. They’ve sent at once two subs. Tally ho!
– Jubelin et Griffith-Jones frétillent, ajoute Alias. Prenez donc votre second breakfast et reposez-vous un peu. Lunch à 12h30, briefing à 13h15. Pour vous détendre, une mission tranquille de patrouille maritime vers le Péloponnèse à 14h00.
C’était une matinée de tous les jours dans la vie du lieutenant Mendès-France et de ses compagnons de combat.


Dernière édition par Casus Frankie le Mer Juin 25, 2008 16:51; édité 2 fois
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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 15:41    Sujet du message: Répondre en citant

Superbe ! Ceci dit j'ai quelques observations :

- on trouve dans l'annexe 41-1-1 :
Forces de la RAF en Méditerranée
6 squadrons de chasse : Sqn 73, 261, 274, sur Hurricane, Sqn 33, 80, 112 sur Gladiator (tous trois devant passer sur Hurricane dans les premiers mois de l’année).

=> donc les Gladiator ne servent sans doute plus à Malte fin avril 41 pour la chasse ; on en trouvera encore en Grèce et en Irak pour la coopération et l'attaque au sol.
=> il vaut mieux piocher parmi ces 6 numéros pour les 2 Sqn qui seront exclusivement sur Hurricane.

Petit apparté : le Sqn 137 est mentionné le 2 janvier 42 : "[...] préparer l’envoi en Extrême-Orient des deux squadrons de chasseurs bimoteurs monoplaces Westland Whirlwind (Sqn 137 et 263) [...]". Ces 2 Sqn viennent d'Angleterre.

Si le point de vue de l'histoire est celui de l'équipage de l'Amiot, alors les deux points suivants posent problème :

- "les ponts sont surchargés de soldats aux capotes boudinées par la ceinture de sauvetage" => je suggère de supprimer

- la description du convoi est sans doute trop précise, l'identification exacte sera faite au tirage des photos
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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 16:08    Sujet du message: Répondre en citant

Merci des correctifs sur les n° de Squadrons.
Pour les observations trop précises, je m'étais fait la même réflexion mais je voulais vous laisser profiter de la description. 8)
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Casus Frankie

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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 16:23    Sujet du message: Explications de l'impétrant Répondre en citant

1) D'accord pour les numéros de squadrons. C'était rien qu'une faute d'erreur.
2) Pour la propagande, la RAF conserve à Malte, et conservera jusqu'à la fin de la guerre, les trois Gladiator Faith, Hope et Charity.
3) L'équipage d'Eau de Javel est sur le tas depuis longtemps et a eu bien des occasions de survoler les bâtiments italiens, d'où l'identification du type à défaut du nom. Quand aux soldats qui encombrent les ponts, j'avoue m'être inspiré d'une photo vue à l'Imperial War Museum: "RAF Coastal Command attacking an Italian convoy off Tobruk". C'est une source en acier chromé, ainsi que l'on dit à l'AFP.
Amts.
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MessagePosté le: Mer Juin 25, 2008 16:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je crains que, justement, les capotes boudinées soient visibles sur les photos, mais ne sautent pas aux yeux des braves aviateurs préoccupés de filer dès que possible. Je vais éditer le texte d'une façon qui me semble conciclier tout cela.
Tout de suite... la suite. Enjoy !


4 juin 1941
Malte – RAF Hal Far
Escorté par deux Hurricane du 261, l’Amiot 354 Eau de Javel du capitaine Citroën rentre d’une reconnaissance à basse altitude sur le canal d’Otrante et le golfe de Tarente.
Il semble que les Italiens ont imité les “Flak-ships” allemands en hérissant de DCA des bateaux de pêche réquisitionnés dont ils ont bourré les cales de tonneaux vides pour améliorer la flottabilité. À moins que la Kriegsmarine ne soit parvenue à transférer quelques unités de ce genre en Méditerranée par les canaux français et le Rhône. En tout état de cause, l’appareil a été soumis a des feux antiaériens dont la violence et la densité ont surpris. Eau de Javel, touché plusieurs fois, a subi des dégâts qui exigeront une immobilisation d’une semaine. Et son équipage ne vaut guère mieux. Bernard Citroën a le visage piqueté d’éclats de Perspex, une balle de 7,7 a traversé en séton la cuisse gauche du lieutenant Mendès-France et provoqué une hémorragie impressionnante quoique peu grave, Élie Benayoun, atteint au cuir chevelu, est à moitié aveuglé par le sang qui dégouline sur son front, et Alcide Hendoncq, qui s’encourage, derrière son canon qu’il n’arrive pas à désenrayer, en grognant entre ses dents « Vive Staline, nom de Dieu ! », se sait blessé aux deux mollets. Les canalisations d’arrivée d’essence ont souffert, elles aussi, sans doute, et peut-être les carburateurs ou les magnétos. Les deux moteurs tournent sans régularité, avec des ratés et des sauts brusques de 350 ou 400 tours en plus ou en moins.
Pierre Mendès-France a calé le cadre du gonio sur BBC Malta qui diffuse, comme chaque jour, Your records are ours, version britannique du Disque des auditeurs. La voix rauque de Lale Andersen, la vedette du Reich, qui chante Lili Marleen (mieux vaut ne pas imaginer par quels itinéraires la galette de cire a été acheminée sur l’île) et une chorale de boy-scouts de York qui psalmodie Roll, roll the barrel, ont guidé l’Amiot sur le chemin du retour.
Comble de malchance, au large de Catanzaro, un Reggiane Re-2000 en maraude a tenté une passe de trois-quarts arrière en tirant à épuiser les bandes de ses deux mitrailleuses Breda. Il a réussi à couper en deux le gouvernail de direction, dont la moitié supérieure, arrachée, a plongé dans la mer. Les deux appareils du 261, en patrouille de routine, sont survenus à point nommé pour sortir Eau de Javel de ce mauvais pas.
– Navigateur à pilote, Hal Far à quinze nautiques, annonce PMF d’un ton aussi égal qu’à l’ordinaire. Et ne déviez pas d’un degré de notre cap, môssieur !
– Compris, môssieur, répond le capitaine Citroën. Mais d’abord, môssieur, je ne dévie jamais !
– C’est pas trop tôt, maugrée le sergent Benayoun. Sur ma vie, c’est pas trop tôt !
– Vive Staline, nom de Dieu ! répète le caporal-chef Hendoncq.
Quand l’Amiot s’arrête devant son alvéole de sacs de sable, entre deux Bofors de 40 mm, les mécanos se précipitent, suivis de près par une ambulance Hillmann, par la Humber où ont pris place le group captain Morris, le wing commander Mac Cornell et le lieutenant-colonel Alias, et par les deux bicyclettes que chevauchent Peter Deen et Duncan Griffith-Jones. Pendant que le médecin et ses infirmiers entament leur tâche, Morris interroge, sans gaspiller sa salive : « So? »
– It’s been rather tricky, sir, répond Bernard Citroën. Their ships did shoot us like…
Le capitaine cherche ses mots, ne les trouve pas et continue, sans se démonter : « Like des perdreaux, you know. »
Peter Deen, secourable, traduit : « Like young partridges, captain. »
Morris esquisse une ébauche de sourire : « Hmm, big birds, you mean? »
– Au moins, putain, vous m’avez pris des bonnes photos ? demande Griffith-Jones avec un soupçon d’accent de la Belle-de-Mai.
Hélas, on ne va pas tarder à découvrir que la caméra oblique a été détruite par un projectile.
– Je crois que nous retournerons bientôt à Corfou, môssieur, glisse PMF à son chef de bord.
– Vous avez certainement raison, môssieur, réplique Bernard Citroën en s’efforçant à une mine enjouée.

* * *

21 juin 1941
Malte – RAF Hal Far
Le Bulletin officiel du ministère de la Défense Nationale est arrivé tout à l’heure avec le courrier d’Alger. Il ne faudra pas quinze minutes pour qu’au GR I/33 puis dans la base d’Hal Far toute entière, on se répète le contenu de quelques lignes publiées dans la section “Air” : « Le lieutenant Mendès-France (Pierre), navigateur breveté, en service au GR I/33, est promu au grade de capitaine pour prendre rang à dater du 1er juillet 1941. Sur sa demande, le capitaine Mendès France est muté au groupe de bombardement GB II/60 à dater du 15 juillet 1941, avec la qualification de chef de bord.
Signé : Général de Gaulle (p/o Georges Boris) – Laurent-Eynac. »
Le futur capitaine Mendès-France va se ruiner ce soir en tournées générales dont il ne profitera même pas, restant fidèle à son verre de lait…
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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 10:16    Sujet du message: Répondre en citant

C'est excellent, sauf sur un point.
dans un avion non pressurisé on ne prend pas le thé avec des biscuits à 10 000m....

Les bombardiers britanniques volaient vers 2500-3000m avant de monter à 5000m pour bombarder, dans les raids de nuit sur l'Allemagne. Aux altitudes de croisière les équipages n'avaient pas besoin du masque à oxygène.

Là, tout l'équipage est sous Ox et deux fois plutôt qu'une....


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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 10:18    Sujet du message: Répondre en citant

Rhaaa, mais sans le thé et les biscuits, l'histoire perd tout son charme Razz
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 10:40    Sujet du message: Tea time Répondre en citant

L'auteur, honteux et confus, propose de modifier ainsi sa prose:
06 h 28. Le capitaine Citroën brise les plombs des limitateurs de puissance, d'un seul mouvement du poignet. Manettes des gaz en butée, il rentre dans l'édredon des stratus et lance l'Amiot dans une large spirale ascendante.
- Pilote à tous. On retourne à la maison. Enlevez les masques. Tea-time tout de suite avant qu'on ne les remette à 3 000. Bon appétit à tous. Mécanicien, je rentre les volets. Ne vous inquiétez pas, je rembrayerai les limitateurs à 4 000.
- Purée, ça sera pas trop tôt, grogne Benayoun!
06 h 35. Revenu à dix mille mètres, Bernard Citroën rend la main, repasse les hélices au grand pas et referme les capots des moteurs.
- Navigateur à pilote. Venez au 145.
- Mécanicien à pilote. Il va falloir rentrer à pied si on continue comme ça. Mes jauges, etc.
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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 11:09    Sujet du message: Répondre en citant

Embarassed
A la décharge de l'auteur (et du relecteur), vous aurez noté que l'équipage met bel et bien les masques avant de grimper, après le départ.

Pour la suite, Loïc a tout à fait raison en parlant de charme, l'auteur, le relecteur et le pilote étaient envoûtés par celui de Miss Elizabeth 8)
("Newnham college", au fait, il n'y a pas une coquille ?).
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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 11:19    Sujet du message: Répondre en citant

Et pour en finir (vous avez déjà proposé du thé à un Benayoun de bonne souche, vous ? Hélas, l'anisette est interdite à bord des avions du GR I/33, du moins en opérations)...

06h28 – Le capitaine Citroën brise les plombs des limiteurs de puissance, d’un seul mouvement du poignet. Manettes des gaz en butée, il rentre dans l’édredon des stratus et lance l’Amiot dans une large spirale ascendante.
– Pilote à tous. On rentre à la maison. Enlevez les masques. Tea-time tout de suite avant qu’on ne les remette à 3 000. Bon appétit à tous. Mécanicien, je rentre les volets. Ne vous inquiétez pas, je rembrayerai les limiteurs à 4 000.
– Purée, ça sera pas trop tôt, grogne Benayoun, soucieux de la santé de ses deux protégés, avant de manger un biscuit et d’avaler deux gobelets de thé (en grimaçant, mais il a soif).
06h35 – Revenu à dix mille mètres, Citroën rend la main, repasse les hélices au grand pas et referme les capots des moteurs.
– Navigateur à pilote. Venez au 145.
– Mécanicien à pilote. Il va falloir rentrer à pied si on continue comme ça. Mes jauges, sur ma vie, elles sont en deuil.
– Pilote à mécanicien. Vous avez certainement des réserves cachées dans un coin.
– C’est pas une raison.
Il n’y a plus à garder le silence radio. Bernard Citroën murmure dans son micro : « Pyramid, Pyramid, Cycle-car two calling. Do you hear me? »
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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Ca colle maintenant.

L'anisette sera au debrefinge, purée....


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MessagePosté le: Jeu Juin 26, 2008 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

Par ailleurs, à cette date, il est fort plausible qu'Adrian Warburton du 63 sqn ait fait décoller son Maryland (sans doute une variante française convertie en chasseur LR) pour escorter "Eau de Javel"

Avec sa coupe de cheveux pas franchement réglementaire et son mordant aux commandes du Maryland, Adrian est une des vedettes locales à Hal Far (et dans le coeur des WAAF), n'est-il pas?


Par ailleurs on ne shoot pas les partridges mais "you got fired like sitting ducks".....

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