Fantasque Time Line

[Imberator]

Et puis les Allemands, maitres du ciel et nettement à l'avantage également au sol, l'avaient belle en mai-juin 40. Pas comme en Russie plus tard ou dans le nord de la France à l'automne 44.
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Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !

[Clappique]

Episode 10 : Pastille rouge …

… Charles de Gaulle saisit une pastille … rouge, l’avale rapidement. « Mon Général, nous repartons ». Charles de Gaulle remonte dans son Lorraine 28 PC ; dans deux heures, ce sera l’aube.

22 mai, Paris : Charles De Gaulle se redresse un peu plus, si cela est possible, en sortant du bureau de Paul Reynaud. Que de chemin parcouru depuis cette aube du 14 mai :

D’abord le combat aux abords de Sedan, les chars B1 qui avancent et broient les premiers Panzers, dépassent les hauteurs de la Marfée, redescendent vers les têtes de pont avant d’être stoppés, foudroyés par les 88 Flak établis sur l’autre rive.

Presqu’au même moment, l’attaque des Breguet 693 - les survivants du 12 mai - et d’un groupe de Léo 451. Les Breguets qui plongent sur le pont flottant de Loing dans un cauchemar de Flak. Le Breguet n°49, piloté par le Lt Delattre, pionnier de l’aviation d’assaut, déjà un moteur en feu, et qui vire pour une seconde passe au canon ; l’avion désemparé qui s’écrase à 500 km/h sur un groupe d’automitrailleuses engagées sur le pont, désormais bloqué.

Puis l’artillerie, dieu des batailles, qui a repris position et toute la journée tiendra les franchissements sous le feu, pendant que les hommes de la 3ème DIM passent à l’attaque, en rassemblant souvent les survivants effarés des 55 et 71ème DI.

Certes la Luftwaffe est accourue, mais partagée entre Monthermé, Dinant et Sedan, elle n’a pu que matraquer, pas anéantir, les forces françaises. Et certes ce diable de Guderian, avec un incroyable culot, a remonté toute l’opération le 15, avec les deux Fliegerkorps à nouveau rassemblés. Ce fut très dur, mais la surprise était passée. Le 16, les Allemands abandonnaient les poches de la rive française, se retranchaient sur l’autre rive, et les divisions Panzer se retiraient vers le nord dans un gigantesque embouteillage

Et au nord aussi, en centre Belgique, la poussée allemande qui s’arrête. Le Corps blindé de Hoepner s’était heurté à partir du 12 mai à la fine fleur de la cavalerie mécanisée française, les 2ème et 3ème DLMs, à Hannut. Premier succès défensif pour les cavaliers, qui ont été éprouvés et reculent se regrouper derrière la ligne d’arrêt Dyle-Namur, tenue solidement. A Gembloux, Hoepner bute sur les Marocains de la 1ère DM, et sur la 15ème DIM du général Juin.

La première phase de la bataille de France se clôt ; pour la première fois en 3 guerres, la bataille des Frontières est gagnée.

Mais si l’opinion publique galvanisée acclame les « vainqueurs de la Meuse », les cercles politiques et militaires ont senti passer le vent du boulet, le souffle de la catastrophe.
Le 20 mai Paul Reynaud retire au général Gamelin sa charge de chef d’état-major des armées ; Gamelin sera longtemps poursuivi par son « Mais la Meuse, ça ne m’intéresse pas ». Plutôt que Maxime Weygand, âgé, notoirement opposé à la guerre, tout aussi notoirement méprisant la République, c’est le vainqueur des Flandres, Charles Delestraint, qui lui succède.

Le 22 mai, Paul Reynaud, fort du prestige de la victoire, remanie son gouvernement et constitue un gouvernement d’union nationale, en recueillant nombre de voix de la Gauche. Et Charles De Gaulle, l’apôtre des chars, le prophète de la guerre blindée, y fait son entrée, comme secrétaire d’Etat à la Guerre – il en sera bientôt ministre à part entière.

Dans son bureau, Paul Reynaud soupire. Il a maintenant derrière lui un gouvernement résolu à ne jamais céder à l’Allemagne nazie. Il lui reste à faire le plus dur : annoncer à sa très chère Hélène de Portes que la guerre va durer, qu’elle sera totale. La nomination de De Gaulle, qu’elle déteste, va particulièrement l’irriter et Paul Reynaud prévoit une scène pénible. La présence aux cotés de la comtesse du Lt-colonel Villelume, opposé aux hostilités, ne va rien arranger … au moins Villelume pourra-t-il la raccompagner en voiture !



Episode 10 bis : Pastille bleue …

… Charles de Gaulle saisit une pastille … bleue, l’avale rapidement. « Mon Général, nous repartons ». Charles de Gaulle remonte dans son Lorraine 28 PC ; dans deux heures, ce sera l’aube.

18 Juin, Londres : le Général s’est réveillé d’un rêve étrange, glorieux et immensément frustrant. L’autre Charles, son mentor et ami, qui présidait aux destinées de l’armée … les terribles erreurs de mai évitées … et lui-même victorieux « dans les plis d’un étendard » sur les bords de la Meuse.

Mais le jour qui s’est levé n’a rien d’un rêve. Nous sommes au lendemain de la plus grande catastrophe de l’histoire moderne du pays, un désastre militaire et politique sans précédent, ébauché dans les Ardennes, conclu sur la Loire.

Dans quelques heures, Charles De Gaulle devra trouver les mots pour appeler au combat un pays battu, bientôt occupé et divisé.
Dans quelques heures, il lui faudra savoir dire que la France n’est pas morte, et que la France n’est pas seule …


A Charles Delestraint, 1879 - Dachau 1945
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Si on ne croit à rien, surtout si on ne croit à rien, on est obligé de croire aux qualités du coeur quand on les rencontre, ça va de soi.

[GUY2LUZ]

Je prends juste connaissance de ce post dont l'intitulé n'avait guère attiré mon attention. Mais que nenni en lisant de la fin au début cette uchronie.

Il est passionnant de ce dire qu'il était possible d'éviter un désastre immédiat avec les moyens disponibles. A contrario, l'armée allemande de 1940 a aussi montré qu'elle pouvait s'adapter à une situation tactique modifiée. Par exemple en contournant/manoeuvrant les obstacles trop durs pour ces unités blindés (Flavion ou Cambrais) ou se ressaisissant in extrémis devant une poussée alliée sur ses flancs (Abbeville, Moncornet).

Mais dans ce POD, je retrouve,plusieurs effets qui alimentent mes propres réflexions. A savoir, le 1er GC (2° et 3° DCR) engagé en bloc au sud (Sedan) et un regroupement de la 1°DCR, d'une DLM et de la 4°DINA au Nord (également influencé par l'ouvrage "Il ne fallait pas quitté la Belgique").

Ces réflexions partent d'un POD issu de la lecture des HS GBM sur la cavalerie en 40. Il y est fait mention, d'une part, d'une note de début février 1940 prévoyant la constitution de la 4éme DLM en avril puis le complément des 2°,4 ° et 5° GRDI "sans engins" (alors que ce fut l'inverse qui fut réalisé OTL); Et d'autre part, la prolongation de l'emploi de matériel anciens ou délaissés dans les unités de cavalerie (AM 50, AMC 35) jusqu'à l'urgence de mi mai...

Encore merci pour ce beau texte
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Pour Loyauté Maintenir

[Archibald]

C'est fini ? Si c'est une conclusion, elle est formidable
( ah je vois, le coup des pastilles, les univers parallèles...)

[Clappique]

Et oui c'est fini !
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Si on ne croit à rien, surtout si on ne croit à rien, on est obligé de croire aux qualités du coeur quand on les rencontre, ça va de soi.

[Benoit XVII]

[Capitaine caverne]

Beau texte! C'est dommage que ce soit déjà terminé. Je crois toutefois que l'auteur s'est trompé de couleur de pilule, car dans Matrix c'est la rouge qui vois envoie dans le monde réel et la bleue qui vous maintient dans l'illusion.
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.

[Clappique]

[Archibald]

[Alias]

[loic]

[Clappique]

Allez un ch'ti bonus, à la manière de Crixos d'ailleurs. Il y a aussi un hommage caché (pas trop bien) à un classique, à vous de trouver


Bonus Pastille rouge, ou ce qu'il advint des soldats de l’Empire ...

Dans la terrible nuit du 14 au 15, les combats sur la presqu’île de Monthermé se déroulèrent dans une grande confusion, opposant infanterie d’assaut allemande aux troupes coloniales, tirailleurs marocains, mitrailleurs malgaches et indochinois. Des groupes de combattants s’entre-tuèrent à l’arme individuelle, voire à l’arme blanche, dans des mêlées féroces autour des derniers blocs Barbeyrac encore opérationnels.

Vers 3 h du matin, un groupe d’hommes épuisés et blessés tient un de ces blocs ; autour d’un FM, il y a là deux indochinois, dont le soldat Li-Thuong, un Tho originaire de Cao-Bang, quelques tirailleurs marocains et leur caporal, Mohamed Bouab. Des frôlements, une rafale et l’explosion d’une grenade, le combat reprend. Les Allemands arrivent au contact, des hommes tombent, le soldat Li-Thuong est plaqué au sol par un Landsheer qui l’étrangle, le caporal Bouab le dégage d’un brutal coup de pelle de tranchée … puis une autre grenade éclate.

Quand Li-Thuong reprend conscience, il est couvert de sang, coincé sous le corps du grand caporal marocain. Celui-ci respire encore. Li-Thuong lui rend 15 cm et près de 20 kg, mais il n’hésite pas ; il charge l’homme sur son dos et part rejoindre les lignes françaises. Au passage, il récupère le FM, parce qu’ « un FM bien servi, ça peut valoir du monde » comme dit son adjudant, un alsacien qui parle français avec un accent tellement fort qu’on se demande ce qu'il fait de ce coté du Rhin.

Li-Thuong réussira à traverser toute la presqu’île jusqu’à la ligne d’arrêt, sauvant la vie à Mohamed Bouab. Les deux hommes se lieront d’amitié, et réussiront – alors que ni l’un ni l’autre ne sait lire ni écrire – à se retrouver après la guerre et la démobilisation.

En 1948, après le référendum d’autodétermination indochinois et l’entrée du Viêt-Nam, du Laos et du Cambodge dans l’Alliance Française, Mohamed Bouab rend visite à son ami à Cao-Bang ; il n’en repartira pas.

Aujourd’hui, les deux hommes gèrent une florissante affaire de transport routier sur l’ancienne RC4, affaire qui emploie leurs enfants, leurs nombreux petits-enfants, et d'innombrables cousins par alliance.
Et lorsqu’on parle à Mohamed Bouab du surprenant cours de sa vie, il éclate de rire : « C’est Monthermé, tu vois, c’est la guerre. Sans elle, je ne serais jamais arrivé ici. Non mais, tu imagines un peu. Moi, un tirailleur marocain, qu’est-ce que je serais venu faire sur la RC4 ? »
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Si on ne croit à rien, surtout si on ne croit à rien, on est obligé de croire aux qualités du coeur quand on les rencontre, ça va de soi.

[Anaxagore]

C'est vrai ça...
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.

[JPBWEB]

[Archibald]

Quand on voit ce qu'on fait les chasseurs Ardennais sur la Meuse, puis qu'on compare avec l'Armée Française au meme endroit... la honte totale pour les Français, mais aussi des regrets que les chasseurs ne se soient pas mieux coordonnés avec la cavalerie Française pour ralentir encore un peu plus la masse de panzer embouteillée dans le massif ardennais...
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."