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POD 30 Août 1914
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Clappique



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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 16:51    Sujet du message: POD 30 Août 1914 Répondre en citant

J'ai quelques scrupules à poster ce POD, car je me rends bien compte que le temps que j'y passe serait plus utilement consacré à l'oeuvre commune ...
Mais le sujet me démangeait, et pis, on n'aura qu'à dire que c'est la faute à Etienne, il m'a tellement chauffé avec ses revivals de D 551 et Bloch 157 que j'ai du trouver moyen ... de mettre en échec le plan Jaune, histoire que ces avions décollent pour de bon.

Donc voilà un POD sorti de ma petite tête. Les erreurs et hypothèses fragiles me sont attribuables, et il faut bien sûr rendre crédit à la FTL, à l'ouvrage "Il fallait rester en Belgique" et aux vieux ronchons d'ATF40 pour l'ensemble des données, faits, simulations sérieuses sur lesquels s'appuie mon récit

Episode 1 : Du 30 Août 1914 à l'entre-deux Guerres

Au 30 Août 1914, la bataille des frontières a pris un tour franchement défavorable pour les forces françaises. Dans l’Aisne, le 58° bataillon de chasseurs à pied fait partie des ces unités laissées en « arrière-gardes, à toutes les coupures favorables du terrain, pour arrêter, par des contre-attaques courtes et violentes, la marche de l'ennemi.. » selon la directive du GQG du 26 Août.

En exécution de ces ordres, le bataillon contre-attaque l’ennemi dans le village de Chesnois-Auboncourt. L’ennemi est en force, de très durs combats d’infanterie vont s’engager devant et dans la localité. La 9° compagnie, commandée par le capitaine Charles Delestraint qui s’est illustré quelques jours plus tôt à Haybes, a préparé des réduits dans le village et s’y accroche. Au soir les survivants du bataillon se replie à travers le denier passage libre, des oseraies marécageuses. Porté à dos d’homme, le capitaine Delestraint, blessé pendant la journée, fait parti des rescapés. Il échappe ainsi à 4 années de captivité.

Durant sa convalescence, Charles Delestraint va terminer l’Ecole de Guerre qu’il avait intégré avant le conflit puis, remis de ses blessures, s’illustrer tout au long des hostilités, que ce soit au feu ou dans des fonctions d’Etat-major. Lieutenant-colonel en 1916, colonel en 1917, il participe à la mission militaire française lors de la guerre russo-polonaise. Il y fait la connaissance d’un certain Charles De Gaulle ; les deux hommes se lieront d’amitié, et dans les années Trente le soutien – et les conseils – de Delestraint favoriseront la carrière militaire de De Gaulle.

Promu général de Brigade dans l’armée polonaise, il est promu au même grade dans l’armée française en 1920. En 1925-1926, il fait campagne au Maroc lors de la guerre du Rif. Sale guerre s’il en est, où il apprend toutefois à opposer à un ennemi mobile des forces multi-armes (colonnes motorisées, artillerie de montagne, infanterie légère). Malgré leurs nombreuses différences de vue sur le futur des armées, Pétain et Georges apprécient ce subordonné efficace et énergique. Charles Delestraint est nommé général de division en 1926.

En 1928, rentré en France, il succède au Général Frère, dont il est proche, à la tête de l’école des Chars, arme pour laquelle il se passionne depuis plusieurs années, et la dirigera pendant 4 ans. Durant cette période, ses convictions sur l’emploi de grandes formations de chars de combat accompagnées par de l’infanterie et de l’artillerie motorisée se développent et se renforcent. Il entretient toujours des liens étroits avec Charles De Gaulle et le général Frère, et est proche du général Héring dont il partage bien des vues sur la guerre de mouvement.

Il devient général d’armée en 1933, et intègre le Conseil supérieur de la guerre cette même année. Il ne parviendra pas à faire prévaloir ses vues sur un usage plus rationnel des blindés, mais durant ces années se constitue peu à peu une « coterie » au sein de l’Etat-major , Doumenc-Delestraint-Héring-Frère, bien déterminée à tout mettre en œuvre, ne serait que sur le terrain et à l’échelon tactique, pour doter l’armée française de bien d’avantage de mobilité.
Sur un point particulier, celui de la modernisation des moyens de communication, Charles Delestraint trouve aussi un allié en la personne du général Georges.

Il occupe ainsi une position bien particulière, celle de charnière dans cette nouvelle querelle entre les anciens et les modernes. Certes ses vues sont les mêmes que celles de l’horripilant Charles De Gaulle, mais son tact, sa proximité générationnelle … et son absence totale d’ambition politique le rendent acceptable pour Gamelin et sa coterie

En 1939, il atteint la limite d’âge mais est gardé en activité. En Septembre 1939, il prend le commandement du GA1 ; Gamelin lui aurait volontiers préféré un officier plus conforme à ses propres conceptions, mais le plan Dyle-Breda qui se dessine pour le GA1 implique manœuvre et rapidité, et Delestraint, candidat logique, est chaudement soutenu par nombre de membres du Conseil, Georges en tête."
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 19:32    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
aux vieux ronchons d'ATF40


C'est vrai qu'ils sont pas spécialement aimables, sauf Stéphane Ferrard peut etre. Laughing

C'est le début d'une uchronie ? je vais suivre ça avec intérêt.
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Clappique



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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

Episode 2 : La Drôle de Guerre ? Pas pour tout le monde

Durant la drôle de guerre, Delestraint déploie une activité inlassable, et les unités sous son commandement vont s’entraîner activement. Fin 1939, il rédige un rapport sur la campagne de Pologne, et s’applique à en mettre en pratique les conclusions.

- En premier lieu, Il travaille sur les DLCs, qu’il juge impropres à leur mission de couverture et de retardement. S’il n’est pas question de remettre ouvertement en cause la définition de leur mission et de leurs moyens, il va – avec l’aide de Doumenc – les renforcer considérablement. Sa priorité est de mettre en pratique fin à leur caractère « picotin-pétrole » . Leurs régiments de cavalerie seront embarqués en camion grâce à des moyens ad-hoc alloués par Doumenc, leurs pièces de 25 mm anti-char deviennent elles-aussi tractées.

Puis il s’attaque au renforcement de leur capacité de feu anti-char et anti-aérien, et obtient de haute lutte, le doublement de la dotation en pièces de 47 AC et de 25 CA. Reste à obtenir les pièces, car même la dotation d’origine n’est pas assurée ! Pour cela Delestraint mènera un combat exaspérant ; certaines pièces de 25 CA devront prélevée chez la DAT, d’autres seront fournies par des lots refusés par les services d’homologation pour de ridicules « insuffisances » de performance techniques mais peu à peu, avec l’aide de Doumenc et Georges, avec celle de Daladier, une certaine attitude « tout pour l’avant » commence à s’imposer – du moins au bénéfice de son Groupe d’Armées.

Un nouveau pas est franchi à la fin de l’hiver 40, avec la création et la validation de pièces antichar automotrices sous l’impulsion du général Keller, Inspecteur des chars – en fait, des 47 AC montées à l’arrière de camions Laffly, ou des 25 mm sur les chenillettes Renault UE, disponibles en relativement grand nombre. Delestraint va faire effectuer, presque sous le manteau, ces modifications par les ateliers régimentaires.

- Dans les DLMs de son GA, il s’attache également au renforcement des capacités anti-char et anti-aériennes, par les mêmes moyens. S’il est raisonnablement satisfait des chars Somua, il a les plus grands doutes sur la valeur des H35 face à d’autres chars et s’efforce de les remplacer par des H39 munis du canon long de 37 mm. Il aimerait fort disposer d’artillerie automotrice, plutôt que tractée, mais sur ce point, les solutions techniques sont prometteuses – Somua SAU 40- mais pas encore au stade de production industrielle, et le bricolage ne pourra pas suffire

- Enfin il rattache aux DCRs du GA1 des groupements les dotant de facto d’un groupe de découverte, d’un deuxième bataillon d’infanterie portée, d’une deuxième batterie AC automotrice, d’une batterie de 25 mm CA – les moyens anti-aériens étant initialement tout simplement absents. Il réintroduit l’usage des remorques de carburant, ce qui évitera la panne sèche en plein combat à de nombreux chars B1.
Là encore, ces rattachements sont présentés comme purement tactiques, et de circonstance ; il n’est pas question de toucher encore au dogme du char de combat comme arme subordonnée à l’infanterie. Mais dans la pratique ils préfigurent la fusion de la cavalerie et des DCRs, et la création d’une arme blindée

- Avec l’appui enthousiaste du Général Georges, de très nets progrès vont être faits durant l’hiver et le printemps 40 dans l’équipement radio des chars et des véhicules de commandement

- Enfin en mars et début avril 40, il organise une série de manœuvres impliquant les éléments les plus mobiles du GA1 : DLCs, DLMs, DIMs, 1ère et 2ème DCRs ainsi qu’un certain nombre de groupements d’artillerie mobiles. Ces manœuvres vont s’avérer éprouvantes, notamment celles de mars effectuées par une météo très rigoureuses, mais terriblement instructives … elles valident le bien-fondé des changements opérés et mettent en lumière une masse de dysfonctionnements, carences ou prévisions erronées, dans tous les domaines, de la consommation réelle de carburant des chars au combat jusqu’aux protocoles de communication dans la chaîne de commandement. Rien ne semble insurmontable, mais il va falloir aller très vite ; le printemps est là, et il est évident que l’ennemi va prendre l’initiative.

L’impact sur le moral est toutefois excellent, hommes et officiers se comportent plutôt bien ; sans bruit excessif, Delestraint va rapidement corriger quelques défaillances avérées, ou d’évidentes erreurs de casting. Dans le cas de la 1ère DCR, dont la performance a souffert de graves erreurs dans la chaîne de ravitaillement et d’un manque certain de réactivité, Delestraint et Keller obtiennent le remplacement de son chef, le général Bruneau, par le général Welvert.

D’ailleurs pour les DCRs, dont « la manoeuvre dans son exécution n'a pas donné l'impression de force et de vitesse, caractères essentiels … d'une DCR » selon les termes du général Keller, une seconde série de manœuvres « de rattrapage » a lieu à partir du 20 avril, au niveau divisionnaire. La 3ème DCR, dont la constitution a débutée le 20 mars, s’y joint sous la direction de Charles de Gaulle.
En effet, depuis fin mars, le trublion Charles De Gaulle dispose d’un soutien politique de poids en la personne de Paul Reynaud, nouveau président du Conseil et lecteur passionné de son mémorandum « l’avènement de la force mécanique », adressé en janvier 1940 aux personnalités politiques et militaires ; la proposition de Delestraint de lui confier la constitution de la 3ème DCR a donc été chaudement appuyée, ainsi que sa nomination au rang de Général de Brigade. De Gaulle sait qu’il joue en prenant ce commandement plus qu’une carrière militaire : la reconnaissance de ses thèses, et l’ouverture d’une carrière politique ; il va s’y atteler avec ardeur, en mettant en œuvre ses qualités : capacité de travail, pragmatisme, esprit de décision … et férocité disciplinaire !

- Les unités non impliquées par ces manœuvres sont touchées par une série d’inspections, menées tambour battant. Le tableau général est correct, mais Delestraint revient atterré de sa journée d’inspection sur le secteur de Sedan, confié à la 1ère armée ; certes le secteur est bien couvert par de nombreux ouvrages défensifs, mais la valeur des unités de série B est alarmante : encadrement déficient, entrainement et moral catastrophiques, dotations en moyens AC et CA insuffisantes, champs de mine presque inexistants. Delestraint y est d’autant plus sensible qu’il partage les inquiétudes de George sur l’ampleur du plan Dyle-Breda … et a entendu les avertissements argumentés de son subordonné, le général Corap, sur le caractère « infranchissable » des Ardennes pour une force blindée ennemie …

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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 21:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
dépose d’un soutien politique
Petite faute de frappe.

Delestrain qui fait l'EM: OK sur le principe mais sous quel "protecteur" ? Il y a en gros 2 écuries à l'époque :
- Millerand/Petain,
-Foch/weygand,

Et Buat qui navigue entre les 2 jusqu'à sa mort en 1924.

Selon les responsabilités de chacun, ca impacte les nominations ... et la doctrine en vigueur !
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 21:40    Sujet du message: Répondre en citant

Super vraiment, Weygand c'est l'école du défaitisme et Pétain, celle de Vichy. Pas très encourageant !
a la limite ce serait mieux Weygand, Delestraint pourrait lui donner un coup de pied au cul après le 20 Mai, il va y en avoir besoin... encore que Sedan semble diverger d'OTL...
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Clappique



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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 14:31    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour votre interêt

- Je note la correction de "dépose"

- La question du "protecteur" pour l'entrée à l'EM est importante.

Le principe de ce POD consiste en effet à envisager un échec du plan Jaune avec du côté français les mêmes ressources en matériel et en hommes - et repose sur un changement de carrière pour Delestraint, et donc sa nomination à la tête du GA1 à la place de Billotte.
Outre que l'action et les vues de Delestraint auraient certainement mieux préparées le GA1 au choc, il me semble que G Billotte a eu pendant l'exécution de Breda et après la percée de Sedan, avec la délégation accordée par George, la haute main sur les mouvements stratégiques du GA1 ,et dans une grande mesure sur ceux du BEF et des forces belges. La résolution et le goût de Delestraint pour la manoeuvre auraient forcément créé une divergence énorme lors de la percée et de son exploitation

Quid donc du "protecteur" de Delestraint, lui permettant de rejoindre l'EM puis d'atteindre le rang de Général d'Armée ?

Le scénario repose là sur le fait que son caractère et son parcours le rendent "compatible" pour les deux camps.
- Weygand, homme de cavalerie et selon son propre aveu "amoureux du matériel" ne peut que l'apprécier, et partager en partie (pas en totalité certes) ses vues. Il ne va donc pas entraver son parcours jusqu'à son propre départ pour le Levant
- Pétain va l'apprécier pour ses qualités intrinsèques lors de la guerre du Rif ... et son absence d'ambition politique. Là je me suis inspiré directement du cas de Doumenc

Ajoutons que l'expérience du Rif va probablement ajuster les vues doctrinales de Delestraint : il croira toujours en la mobilité avant tout, mais attachera d'avantage d'importance au feu et à l'infanterie d'assaut. De quoi rendre ses thèses moins insupportables à l'école Pétain que celles de De Gaulle, dont l'application stricte des vues auraient donnée une arme blindée très "tank heavy", peut-être pas si couronnée de succès que ça.

Cette "compatibilité" est donc une hypothèse, en effet.Il est difficile 80 ans après de l'affirmer ou de la réfuter totalement.
Je me suis permis de la formuler car, si mon expérience des état-majors et réseaux de pouvoirs concerne l'industrie plutôt que le militaire, j'y ai toutefois appris qu'un cadre particulièrement compétent, mesuré dans ses prises de position, pouvait aller très loin, tant qu'il ne revendique pas la première place ... puisque ceux qui la veulent ont besoin d'un bon cheval, qui galope vite sous eux et ne cherche pas à les jeter à terre
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solarien



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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 18:55    Sujet du message: Répondre en citant

Justement, le fait qu'il soit apprécié par les 2 "coteries" pourrait être la réponse pour lui permettre de monter et d'avoir une certaine liberté.

Si les 2 groupes désire le promouvoir pour des raisons différentes mais toute les deux valables, il n'y a aucune raison qu'il ne puisse pas être promus, au contraire, on aura la un officier stable quelque que soit le gouvernement ou le chef de l'armée.
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Archibald



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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 19:05    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Justement, le fait qu'il soit apprécié par les 2 "coteries" pourrait être la réponse pour lui permettre de monter et d'avoir une certaine liberté.


Je plussoie. Principe dit du caméléon !

Ca ne peut pas etre pire que Billotte, qui en plus n'a rien trouvé de mieux a faire que de disparaitre dans un accident de voiture au plus mauvais moment, celui entre l'éviction de Gamelin et la nomination de Weygand, plus l'arrivée des Allemands a Abbeville. Avec Weygand qui a trainé trois longs jours pour rattrapper son sommeil, bonjour chaos supplémentaire !
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Clappique



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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 20:00    Sujet du message: Répondre en citant

Alors zop, la suite :

Episode 3 : la préparation de Dyle-Breda

Lorsque le plan Dyle est présenté à l’automne 39 au général Delestraint, il en perçoit certes les intérêts stratégiques et politiques, mais surtout les risques : l’armée française a depuis l’été 1914 en horreur la « bataille de rencontre », et elle va se jeter justement à la rencontre d’un ennemi plus mobile du moins pour sa composante Panzer, et qui est censé avoir une nette supériorité aérienne. Sans parler de la crainte que l’ennemi n’agisse ailleurs, en passant par le sud-est Belgique et les Ardennes.

Delestraint comprend vite que, même avec l’appui de son supérieur Georges, il n’obtiendra pas la remise en question globale de la manœuvre. Il leur reste à rendre ces risques acceptables …

Delestraint va adopter deux dispositions fondamentales :

1- couvrir la montée des « gros » du GA1 et du BEF se portant sur la Dyle et la Meuse belge par les DLCs et des bataillons de mitrailleurs motorisés. C’est pour cela que le renforcement de leurs capacités antichar va prendre une telle importance pour lui car leur mission de retardement sera primordiale,

2- garder comme masse de manœuvre 3 DLMs, dans le Corps de Cavalerie du Général Prioux et dans une position centrale, aux abords de Gembloux, capable de contrer une poussée blindée en Centre Belgique – c’est dans l’orthodoxie du plan Breda. Capable aussi de réagir vers le sud-est, mais cela ne sera sagement pas souligné

Puis, au fil des semaines, les réflexions avec George, les remontées de Corap et un exercice sur cartes avec l’état-major de la 9ème armée, les rapports du 2ème bureau, tout cela le pousse à se prémunir d’une attaque à travers les Ardennes.
Il sait qu’il n’a pas assez d’unités mobiles pour faire face à des efforts puissants et simultanés, en Centre Belgique et à travers ce massif. Par contre, si les allemands ont l’audace de s’engouffrer dans les étroites vallées ardennaises, ils lui offrent aussi l’occasion de les frapper de façon décisive lors du passage de la coupure de la Meuse, avec une supériorité numérique locale, dans des zones restreintes limitant l’avantage de plus grande maturité doctrinale et tactique des Panzer.

Reste à être prêt à frapper, au bon moment et en masse – il n’y aura qu’une seule chance.
Pour cela, la 3ème disposition adoptée par Delestraint consiste à :

3- constituer deux poings blindés, capables d’écraser très tôt des franchissements en force de la Meuse.

L’un sera naturellement constitué autour des 2ème et 3ème DCRs, rassemblés dans la région des grands camps, et qui devront être organisées pour être capables de frapper ensemble une percée sur la Meuse française. Leurs groupes d’artillerie organiques de 105 seront accompagnés de groupes d’artillerie tractée – denrée rare …

L’autre devra se constituer dans le dos de la 9ème armée de Corap pour contrer une percée sur le Meuse Belge ; il se composera de la 1ère DCR, d’une des DLMs du corps de cavalerie, qui devra glisser par la route de sa position centrale de Gembloux vers le sud-est, d’une DIM du GA1 et de groupes d’artillerie tractée

Tout cela rencontre l’approbation chaleureuse de Georges ; Gamelin lui ne veut toujours pas entendre parler d’un scénario ardennais … mais laisse faire. Son détachement, presque surréaliste, vis-à-vis des détails opératifs sera pour une fois bénéfique

En décembre 39, l'extension Breda qui consiste à tendre la main à l’armée hollandaise, vient menacer le fragile édifice. Avec la 7ème armée de Giraud envoyée vers la Hollande, sans espoir sérieux d’y parvenir à temps d’ailleurs, Delestraint perd une DLM pour sa masse de manœuvre centrale, et bonne part de son infanterie motorisée. Il perd ainsi et la capacité de contrer une offensive massive allemande en Centre-Belgique, et celle de réagir vers les Ardennes.

George, Delestraint, Giraud s’opposent violemment à cette extension ; ils n’auront pas gain de cause face à Gamelin et au gouvernement, et se résignent … ou font mine de l’être.

(Ce qui se passera 5 mois plus tard gardera toujours une part de mystère : comment Delestraint, soldat novateur mais toujours dans la stricte obéissance aux ordres, décidera-t-il de passer outre à ceux-ci ? Lorsque la 7ème armée de Giraud montera vers la Hollande, en faisant avancer ostensiblement son GRCA et ses gros mais en laissant traîner et dériver toujours plus au centre la 1ère DLM et la 9ème DIM, Delestraint et Giraud agissent-ils avec l’assentiment tacite de George ? Toujours est-il qu’au 13 mai, 1ère DLM et 9ème DIM seront bien loin de l’Escaut, et tout prés de Gembloux, à 60 kms de Dinant)

Les exercices de l’hiver, puis les manœuvres de mars et avril 40 vont donc consister à tester la mise en œuvre Dyle-Breda et des 3 dispositions adoptées. Delestraint met donc l’accent sur le déploiement des DLCs et la manœuvre conjointe des forces de réaction : DLMs du corps de cavalerie, poings blindés des DCRs.

Comme on l’a vu, les leçons dégagées sont multiples. Et notamment, les difficultés rencontrées pour faire bouger par rail, en même temps, les éléments lourds des 2ème et 3ème DCRs, en bonne synchronisation avec leurs éléments roulant, permettront sans doute d’éviter une catastrophe quelques semaines plus tard.
Les manœuvres permettent aussi de précieux progrès dans l’utilisation des tous récents moyens radios embarqués, et de dégager une doctrine d’utilisation des moyens anti-char tractés et automoteurs. Les DLCs ne tarderont plus longtemps à la mettre en pratique …
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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 20:36    Sujet du message: Répondre en citant

A suivre donc Laughing Excellent travail d'écriture 8)
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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

Weygnad n'était pas contre les manoeuvres motorisées, qu'il avait même contribué à initier. Ca devrait mieux passer que face à Pétain (le fameux "Défense supérieure à l'attaque"). Par contre, jouer Weygand, c'est se positionner sans ambiguité coté Daladier ... ce qui réduit l'influence dans les années 36-38. Ca a l'air odieux dit comme ca, pourtant c'est assez proche de la réalité ... Confused

Quelques propositions humblement soumises :

Citation:
et qui aura la supériorité aérienne
Puis suggérer une modulation du propos ? Jusqu'en janvier 1940, la LW n'a pas de supériorité qualitative sur la ADA, il n'est pas impossible que la prise en compte du sujet soit ... problématique.

Citation:
L’un sera naturellement constitué autour des 2ème et 3ème DCRs, rassemblés dans la région des grands camps, et qui devront être organisées pour être capables de frapper ensemble une percée sur la Meuse française. Leurs groupes d’artillerie organiques de 105 seront accompagnés de groupes d’artillerie tractée – denrée rare …
Le transport posera forcément problème et je passe sur la doctrine de l'époque qui faisait passer les chars par trains (pour économiser les trains de roulement) et l'essence par convoi routier. Il y en à même un qui a disparu ! Un truc à étudier ? Surtout qu'il y est fait mention plus bas ...

Pareil pour les 105 mm qui vont requérir du personnel formé et des convois auto.

Citation:
en faisant avancer ostensiblement son GRCA et ses gros mais
Manquerait il un mot ?

Citation:
en laissant traîner et dériver toujours plus au centre la 1ère DLM et la 9ème DIM
Dito plus haut, cela pourrait être amusant que les problèmes de logistiques servent au moins à justifier ca Very Happy
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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 21:45    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour les encouragements et les suggestions

Je vais reformuler pour la supériorité aérienne.
Pour le transport par rail, j'ai adressé le point tout à fait à la fin de l'épisode

Pour les gros, il n'y a pas de manque mais je vais mettre le terme entre guillemets, cela semble une expression usuelle pour désigner les grosses unités d'infanterie
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MessagePosté le: Lun Jan 08, 2018 01:52    Sujet du message: Répondre en citant

Surtout en plus que si l'armée de terre se met a avoir une politique d'emploi de masse des unités blindés et motorisées, on peut supposer qu'ils ne seront pas trop contre le regroupement en masse des unités aériennes, pour assurer une supériorité ou du moins une neutralité aérienne sur le front.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 08, 2018 09:35    Sujet du message: Répondre en citant

Attention, ne pas oublier l'absence de commandement unifié ADA/ADT Shocked
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Lun Jan 08, 2018 10:43    Sujet du message: Répondre en citant

Les english seront-ils au courant des dispositions ?
Aux lumières des derniers débats, notamment ma recherche sur la "trahison" d'Edward de Windsor, il y a quelques éléments troublants sur une possible transmission des plans de défense alliés directement sur le bureau d'Hitler.
Mais tant qu'on a pas de preuves directes et irréfutables, il ne s'agit que de suppositions.
_________________
Les guerres de religion consistent à se battre pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire
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