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Indépendances du Liban et de la Syrie en FTL
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 19, 2020 10:08    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ca fait plaisir de voir qu'il se trouve toujours la FTL pour fourrager des noms à sortir de l'âbime. 8)


Attends, Tyler en a découvert bien d'autres !
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Tyler



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MessagePosté le: Lun Oct 19, 2020 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ca fait plaisir de voir qu'il se trouve toujours la FTL pour fourrager des noms à sortir de l'âbime. 8)


Et il y en a un qui devrait -indirectement- te parler à coup sur ! Very Happy
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FREGATON



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MessagePosté le: Lun Oct 19, 2020 15:55    Sujet du message: Répondre en citant

Tyler a écrit:
Et il y en a un qui devrait -indirectement- te parler à coup sur ! Very Happy

Al-Raakun ?? Arrow Arrow
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La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Oct 19, 2020 16:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je garde l'oeil vif et le museau affuté ... Wink
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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loic
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 08:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
un gouvernement de technocrates dirigé par Al-Khatib

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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 09:05    Sujet du message: Répondre en citant

Ce genre de noms s'écrit dans un alphabet non latin, c'est donc délicat, mais si j'ai bien compris, le "al-" est une particule qui ne prend pas la capitale (sauf en début de phrase), un peu comme le "de" français ou le "von" allemand.
[A la différence du "Van" flamand/hollandais, et du "De" de De Gaulle, qui n'est pas une particule de noblesse, mais l'équivalent d'un Van.]
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Casus Frankie

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DMZ



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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 09:15    Sujet du message: Répondre en citant

Non, ça n'est pas une particule, c'est un article. C'est habituellement en majuscule comme pour De Gaulle ou Le Carpentier. Mais je viens de voir que Wikipédia l'écrit parfois el-Khatib, ce qui me surprend.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Khatib
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 09:32    Sujet du message: Répondre en citant

En cherchant, j'ai trouvé des douzaines d'exemples de noms avec al- (ou parfois el-) - et, parfois juste à côté, de noms avec Al-.
J'ai fini par unifier en al-.
J'ai suivi l'exemple de Menon-Marec.
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 09:35    Sujet du message: Répondre en citant

10 mai 1941
L’Orient compliqué
Piégé…
Hôpital de Deir Es Zor (Syrie)
– Fawzi al-Quawukji a moins mal aujourd’hui. Cela lui permet de réfléchir à sa situation. Le médecin lui a annoncé qu’on a retiré de sa chair pas moins de 19 projectiles, éclats et autres bouts de métal. Par crainte d’aggraver son état, on en a même laissé un dans sa tête ! Dire qu’il aurait pu s’épargner tout ça…
Fawzi al-Quawukji est un homme de convictions. De 1912 à 1941, il avait voulu les défendre en combattant successivement au sein de différentes forces. Celles de l’empire ottoman et du royaume arabe de Syrie d’abord, puis de l’Armée Française, dont il avait déserté au milieu des années 20 avec le grade de capitaine pour passer à la rébellion syrienne. Il avait ensuite rejoint les rebelles du sultan el-Attrache puis les forces du royaume du Hedjaz, avant de rallier la grande révolte arabe en Palestine et de finir dans l’Irak du Carré d’Or.
En avril, il avait guerroyé contre les Anglais entre Ramadi et Rutbah avec une troupe d’irréguliers. Quand tout s’était écroulé, il avait été contacté par un émissaire du nouveau pouvoir pro-allié, qui lui avait proposé une amnistie. Mais al-Quawukji avait refusé, par fidélité pour ses hommes : beaucoup d’entre eux étaient Palestiniens ou Syriens ; ils auraient forcément été remis aux Anglais ou aux Français et très probablement fusillés. Le “Nouveau Saladin” avait donc préféré tenter de rejoindre la Palestine pour y prendre le maquis.
Mais le 3 mai, alors qu’il tentait de passer en Syrie, sa troupe s’était fait mitrailler par deux avions – anglais ou français, allez savoir… Presque tous ses hommes étaient au tapis ou en fuite. Son chauffeur Raji était mort, ainsi que son fidèle bras droit, Hamad Sa’ab, un Druze ancien officier ottoman qui commandait son “bataillon” libanais (à peine une centaine d’hommes) durant la grande révolte palestinienne de 1936-1939. Al-Quawukji lui-même était en piteux état – seul son serviteur Hamid Kerrada était plus légèrement blessé. Heureusement, tous deux avaient pu être soignés par des gens de confiance, selon al-Rayyis.
Et si al-Quawukji a confiance en quelqu’un, c’est bien en Munir al-Rayyis, fidèle parmi les fidèles depuis la rébellion druze de 1925-1926 et plume des ses principaux discours depuis qu’il est passé dans la clandestinité. Il était à l’avant du convoi, dans un des rares véhicules rescapés de l’attaque aérienne, et il a fait demi-tour pour chercher al-Quawukji. C’est lui qui a pris la décision de l’emmener en Syrie à Deir-es-Zor, plus proche ville d’une certaine taille. L’hôpital était évidemment tenu par les Français, mais al-Rayyis a caché al-Quawukji sous une fausse identité et l’a fait opérer par un médecin arabe, le Docteur al-Qanawati. Le blessé n’a eu que très peu de contacts avec des médecins et des infirmières français.
Il faut croire que les contacts de Munir al-Rayyis (qui travaillait encore récemment au département des Affaires politiques de la police de Damas !) sont de première qualité. La veille, il a expliqué à al-Quawukji que, d’ici quelques jours, ils pourraient se rendre à Alep puis passer la frontière turque. Là-bas, il devrait rencontrer un diplomate allemand du nom de Rudolf Rahn, attaché à l’ambassade nazie d’Ankara. Contre la promesse de collaborer avec l’Allemagne, al-Quawukji, sa famille et son escorte pourraient, à terme, être transférés en Allemagne, où on leur donnerait tous les moyens pour continuer la lutte contre l’impérialisme franco-britannique, au côté, notamment, du Grand Mufti de Jérusalem.
A la réflexion, cette proposition gêne al-Quawukji. Il aurait largement préféré rejoindre le maquis palestinien ou le Hedjaz, plutôt que de devoir dépendre de l’Allemagne. En effet, si les nazis devaient finir par remporter la guerre, qu’est-ce qui lui dit que le Proche-Orient ne serait pas offert en pâture aux Italiens, voire même aux Turcs, ses précédents propriétaires ? Troquer un maître pour un autre, très peu pour lui. Un Allemand ou un Italien ne vaut pas mieux qu’un Français ou un Ottoman s’il occupe sa chère Syrie, une et indivisible (c’est à dire comprenant le Liban et le pays druze).
L’infirmière venue changer ses pansements a à peine sorti al-Quawukji de ses réflexions. Est-ce la morphine qui l’apaise autant ? Quand l’infirmière le quitte en lui disant que deux messieurs veulent lui parler, il ne sort pas de la contemplation de la cour de l’hôpital qu’il aperçoit par la fenêtre. Il s’attend sans doute à ce que ce soit al-Rayyis, en compagnie de l’homme qui doit les faire passer en Turquie, ou peut-être de Kerrada, remis de ses blessures et désireux de le saluer…
– Capitaine Fawzi al-Quawukji ? Gendarmerie prévôtale. Nous avons à vous parler.
Apparemment, les contacts d’al-Rayyis ne sont pas si infaillibles que ça, songe al-Quawukji, résigné : ses blessures ne lui permettent guère de tenter un dernier baroud…


20 septembre 1941
L’Orient compliqué
Catroux au pied du mur
Beyrouth
– C’est le genre de moment dans une vie qui rend humble, très humble. Le général Georges Catroux vient de passer un mois à recevoir – officiellement ou discrètement, parfois même secrètement – tout ce qui compte d’influent dans les Mandats en fait de notables, religieux (chiites, sunnites, alaouites, maronites, orthodoxes…), militaires, gros propriétaires et nationalistes de tout poil (syriens, libanais, druzes, kurdes…). En fait, sa mission d’inspection – qui ne dit pas son nom – l’a plongé dans les conséquences d’une politique à laquelle il a contribué.
Tout d’abord, en tant que collaborateur du général Gouraud dans les premières années du Mandat, de 1920 à 1922 : délégué du Haut-Commissaire à Damas, il n’avait pu s’opposer à la politique du secrétaire général Robert de Caix, partisan d’un morcellement du Mandat en plusieurs Etats autonomes. Morcellement qui avait fourni le terreau de la révolte de 1925-1926, laquelle avait coûté sa place de Haut-Commissaire à Maurice Sarrail… Revenu à ce moment, Catroux avait œuvré pour apaiser les tensions en contribuant à rédiger la constitution du Liban et il avait dirigé la refonte du Deuxième Bureau au Levant. En repartant en 1927, après le bref mandat d’Henry de Jouvenel, il était persuadé que la politique mandataire serait un échec et que l’indépendance du Levant était une nécessité. Pourtant, en tant que militaire, il s’était opposé à la politique libérale voulue par Jouvenel. Certes, l’Orient est compliqué, mais le Levant l’est encore plus !
Pour celui qui a servi deux fois Lyautey, les entretiens menés n’ont été que la confirmation de ce qu’il pressentait. Les divers groupes ethniques, religieux et politiques ont tous leurs intérêts propres, parfois convergents mais la plupart du temps très divergents !
D’abord, les Français, tout de même : 42 % du pétrole importé par la France Combattante passe par le pipeline allant d’Irak à Tripoli, le perdre serait inadmissible ! Les “coloniaux” – assez peu nombreux mais influents – veulent rentabiliser les investissements, qu’ils estiment colossaux, faits pour la modernisation de la région. Ils exigent un remboursement intégral des dettes libanaises et syriennes avant d’envisager toute indépendance. Leur principal meneur, Henry-Haye, est resté en France, outré du sort de Pétain, mais il a encore quelques partisans à l’Assemblée. Pour les militaires, il est hors de question de céder un centimètre de terrain, sinon ce serait ouvrir la porte aux Turcs. Le Deuxième Bureau ne se prive d’ailleurs pas d’alimenter les services du Haut-Commissariat de rapports recensant des actions d’agitateurs, des largesses faites à telle ou telle minorité, des promesses d’autonomie ou des patrouilles militaires tout près de la frontière, que ce soit aux alentours d’Alep ou en Haute Djézirée. Quant aux menées de la Perfide Albion favorables aux partisans des Hachémites, n’en parlons pas ! De fait, alliance oblige, on n’en dit rien ouvertement, mais on n’en pense pas moins.
Et puis, il y a les nationalistes. La plupart des Syriens sont partisans d’une Grande Syrie qui engloberait aussi bien le Liban que le sandjak d’Alexandrette, si injustement bradé par la France à la Turquie – et sans résultat : Ankara est toujours aussi neutre dans le conflit mondial. Mais si certains rêvent d’une Syrie indépendante, d’autres l’incluent dans un grand état arabe. Certains voient cet état gouverné par les Hachémites, d’autres par les Saoud. Enfin, parmi les nationalistes, les uns prônent la laïcité, d’autres le Coran.
Car il y a de nombreux groupes religieux au Levant. Les chrétiens maronites veulent garder la mainmise sur le Liban en ne tenant pas compte de la minorité musulmane qui vit au nord et dans la Bekaa. Au Liban comme en Syrie, les musulmans sont divisés en chiites et sunnites, à quoi viennent s’ajouter des branches plus ou moins bien acceptées de ces deux souches principales : alaouites, ismaéliens, druzes. Les chrétiens ne sont pas en reste : maronites au Liban, orthodoxes, d’assyriens et nestoriens en Syrie (où les jésuites ont une influence certaine). Il y a même un nombre relativement important de juifs.
De plus, la création de frontières selon les accords Sykes-Picot entre la Palestine, la Jordanie et l’Irak d’une part, la Syrie-Liban d’autre part, n’a pas été sans poser de nombreux problèmes aux populations bédouines, pour lesquelles le concept de frontière lui-même semble étranger. Et en 1939, la cession du sandjak d’Alexandrette à la Turquie a provoqué la fuite vers la Syrie de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés arméniens, assyriens ou arabes, qu’il a bien fallu loger.
Conscient qu’à son niveau, il a contribué à créer ce qui ressemble dorénavant à une véritable poudrière, le général Catroux est résolu à faire en sorte que la situation, autant que possible, se règle sans trop de drames. Il n’est plus possible de temporiser ni de prendre ses aises : les évènements en Irak et en Iran, sans parler de la révolte en Palestine deux ans plus tôt, sont là pour le rappeler : le Proche-Orient a besoin d’indépendance, ou du moins d’autonomie. Or, il y a encore à Alger beaucoup de gens, militaires ou politiques, qui considèrent le Levant comme une sorte de protectorat sinon de colonie, incapable de gérer ses affaires lui-même. C’est pourquoi Georges Catroux remet un exemplaire de son rapport à son aide de camp, le capitaine Fourcade, en le chargeant de remettre ce document à qui de droit à Alger, et de n’en repartir qu’une fois qu’il aura pu présenter de vive voix, devant le Conseil de Défense Nationale, les préconisations qu’il envisage pour maintenir une influence française durable au Levant. Le ramadan commençant, Catroux préfère rester sur place pour poursuivre son opération de relations publiques – une centaine de manifestants ont été tués lors d’une manifestation le mois dernier, il ne faudrait pas qu’en cette période où les nerfs sont à fleur de peau, ce genre de chose se reproduise !


18 octobre 1941
L’Orient compliqué
La guerre, c’est (aussi) du cinéma !
Ministère turc des Affaires Étrangères (Ankara)
– Il va falloir jouer serré, se dit René Massigli, ambassadeur de France, alors qu’il s’apprête à entrer dans le bureau du ministre Şükrü Saracoğlu, accompagné du Haut-Commissaire pour le Levant Gabriel Puaux. En effet, il est parfois délicat d’affirmer sa position avec fermeté sans risquer un regrettable incident diplomatique.
C’est Puaux, il y a quelques semaines, qui a demandé cette réunion avec le chef de la diplomatie turque pour discuter des menées allemandes tolérées par les Turcs à la frontière turco-syrienne. En effet, cela fait de longs mois que les agissements du consul allemand Werner-Otto von Hentig préoccupent le Haut-Commissaire français. Von Hentig est connu pour avoir tenté avec von Niedermayer, le “Lawrence allemand”, de provoquer des révoltes en Inde et en Afghanistan durant la Première Guerre Mondiale. Qu’il soit à présent consul en Turquie, la ficelle semble un peu grosse !
Officiellement dans le cadre de ses activités diplomatiques, von Hentig organise à Iskenderun (l’ancienne Alexandrette, cédée aux Turcs pour avoir leur soutien contre l’Allemagne !), à Gaziantep ou à Mardin des projections du film de Svend Noldan Guerre à l’Ouest (Sieg in Westen), surtout destinées aux Syriens installés en Turquie… ou venus spécialement voir le film. Les Troupes Spéciales du Levant ont même saisi plusieurs copies de ce film, distribuées à des agents allemands passant la frontière avec la complicité des gardes-frontière turcs.
Guerre à l’Ouest, composé d’archives documentaires et de reconstitutions, dépeint la campagne de 1940 dans le Benelux et la France métropolitaine en mettant en vedette les glorieux vainqueurs allemands (Rommel ne s’est pas fait prier pour participer activement au tournage), opposés aux pleutres soldats français abandonnant leur population pour continuer à servir outremer les financiers de la City. Une nouvelle version du film semble même avoir été développée pour le Proche-Orient afin de souligner les supposées faiblesses morales et guerrières des Français. Dans le cadre de la propagande d’un pays ennemi, cela peut sembler de bonne guerre, concèdent les diplomates français, mais que cette propagande soit diffusée avec la complicité d’un pays neutre, prétendument ami, cela a du mal à passer !
Massigli doit intervenir à plusieurs reprises de façon feutrée pour contrebalancer l’irritation de Puaux. Irritation encore accrue par le fait que Saracoğlu joue l’ingénu. La Turquie prend bonne note de ces précieuses informations, dit-il, il va de soi qu’elles ne seront pas sans conséquences ! Et le ministre turc va même jusqu’à affirmer que « tout le nécessaire sera mis en œuvre pour préserver la stabilité de la région ainsi que la neutralité de la Turquie ». Puaux commençant à ironiser sur la « bienveillante neutralité turque », Massigli l’interrompt avant qu’il demande ouvertement de quel côté penche cette bienveillance…
Sur le chemin du retour, l’ambassadeur français estime que le message est bien passé : que la Turquie joue sur les deux tableaux, tout le monde le sait depuis longtemps. Mais elle devrait à présent avoir compris qu’elle va devoir le faire un peu plus discrètement et discipliner les ardeurs de certains nostalgiques de l’empire ottoman et de l’alliance allemande. Massigli s’amuse même quelque peu de la nervosité de Gabriel Puaux. Les rumeurs des services diplomatiques semblent donc vraies : le Haut-Commissaire pour le Levant semble agacé et fragilisé par la présence du général Catroux, qui inspecte maintenant depuis deux mois son territoire. Ces réflexions seront transmises à Alger…
Cependant, la propagande cinématographique allemande à la frontière du Levant va très vite inspirer les services de propagande français. Quelques mois plus tard, le jeune réalisateur René Clément (habitué à l’époque à tourner des documentaires) achèvera la réalisation du film Guerres en Orient, principalement à partir de montages de bandes d’actualités et de séquences tournées par les militaires anglais et français. Ce film, présentant les échecs patentés subis par le Reich (ou plutôt par ses alliés) dans les affaires irakienne et iranienne, sera diffusé au Levant puis dans tout le Proche-Orient allié. Dans la forme comme dans le fond, beaucoup de spécialistes verront une parenté entre Guerres en Orient et la célèbre série Why we fight, tournée notamment par Frank Capra, qui devait voir le jour après l’entrée en guerre des États-Unis.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 09:59    Sujet du message: Répondre en citant

On en sait enfin plus sur la mission de Catroux au Proche-Orient, ça fait plaisir. Elle avait été mentionnée en passant dans la chrono mais on n'en avait pas les détails.

Casus Frankie a écrit:
C’est pourquoi Georges Catroux remet un exemplaire de son rapport à son aide de camp, le capitaine Fourcade, en le chargeant de remettre ce document à qui de droit à Alger, et de n’en repartir qu’une fois qu’il aura pu présenter de vive voix, devant le Conseil de Défense Nationale, les préconisations qu’il envisage pour maintenir une influence française durable au Levant.

Le capitaine en question, c'est bien Louis Fourcade? OTL il était en Indochine, et je suppose que c'est là-bas que Catroux l'a pris à son service. Mais du coup, va-t-il rester l'aide de camp de ce dernier pour le reste de la guerre? Auquel cas on va le voir lui aussi en Chine.

Casus Frankie a écrit:
Cependant, la propagande cinématographique allemande à la frontière du Levant va très vite inspirer les services de propagande français. Quelques mois plus tard, le jeune réalisateur René Clément (habitué à l’époque à tourner des documentaires) achèvera la réalisation du film Guerres en Orient, principalement à partir de montages de bandes d’actualités et de séquences tournées par les militaires anglais et français. Ce film, présentant les échecs patentés subis par le Reich (ou plutôt par ses alliés) dans les affaires irakienne et iranienne, sera diffusé au Levant puis dans tout le Proche-Orient allié. Dans la forme comme dans le fond, beaucoup de spécialistes verront une parenté entre Guerres en Orient et la célèbre série Why we fight, tournée notamment par Frank Capra, qui devait voir le jour après l’entrée en guerre des États-Unis.

Excellente idée, un pendant français aux films de Capra, et René Clément est en effet le plus indiqué pour ce projet. Guerres en Orient aura-t-il une ou des suites? Guerres dans le Pacifique, Guerres en Asie, et finalement La Bataille de France?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 10:15    Sujet du message: Répondre en citant

Louis Fourcade : c'est lui. Tyler n'a pas été sans préciser son avenir et même son passé)… Un peu de patience.

René Clément : pourquoi pas…
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le "Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie Nationale", les règles concernant les noms propres traduits de l'arabe sont les suivantes :

- Tous les éléments des noms composés sont reliés par des traits d'union pour les noms de lieu mais le trait d'union ne se rencontre qu'après les diverses formes de l'article pour les noms de personne.
- Les mots bel, ben, beni, bou, ma, mta, ou, oum, ainsi que l'article el (ou al) et ses variantes ech, ed, en, er, es, et, ez... (redoublement de la consonne initiale du mot : lettres solaires) s'écrivent :
* à l'intérieur des noms en bas de casse :
Sidi-bel-Abbes
Bab-el-Mandeb
Iflissen-oum-el-Lil
Abd el-Kader
Haroun ar-Rachid
* en début d'appellation avec une initiale capitale :
El-Oued
Oum-el-Boaghi
Ben Bella
Ibn Saoud
El-Ghazali

Donc :
Fawzi al-Quawukji a moins mal aujourd’hui.

Mais :
La veille, il a expliqué à Al-Quawukji
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 10:53    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces précisions de l'Imprimerie Nationale.
C'est très clair.
Cela dit (et sur ce point somme toute mineur…) je n'ai pas très envie (sentimentalisme, sans doute !) de corriger les textes de Menon-Marec, qui en connaissait professionnellement un rayon sur la typographie et les noms étrangers.
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loic
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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 13:08    Sujet du message: Répondre en citant

Cette histoire de propagande cinématographique au Moyen-Orient a un équivalent OTL ?
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En principe (moi) ...
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Tyler



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MessagePosté le: Mar Oct 20, 2020 13:15    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Cette histoire de propagande cinématographique au Moyen-Orient a un équivalent OTL ?


Oui. OTL, en 1941, Von Hentig a présenté le film directement dans des salles au Levant. Il finit par être expulsé par le général Dentz, mais Vichy oblige, cela prit plusieurs mois !


@Hendryk : Oui c'est bien lui. Catroux l'a en effet choisi OTL dès son arrivée.
Le successeur de Fourcade ( Oups!Spoiler!) a un profil qui pourrait te plaire pour la suite des aventures en Chine de Catroux Smile
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