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Janvier-Février 44, Bataille des Marshall
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 16:58    Sujet du message: Répondre en citant

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vous voulez tout savoir des batailles navales pour l'année qui arrive?
viendez aux semaines de l'hexagone! en plus vous y verrez le casus en chair et en os
Very Happy
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 18:32    Sujet du message: Répondre en citant

La question sera surtout de savoir si les japonais vont pouvoir s'approcher suffisamment des américains pour pouvoir combattre au corps à corps.
Si cela devient une bataille de cuirassé, victoire japonaise ou victoire à la Pyrrhus des américains, si cela reste à une bataille au delà de l'horizon, victoire américains, partiel ou totale, la est la question ????
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 18:34    Sujet du message: Répondre en citant

Un épisode par jour Wink
(mais pas toujours à la même heure, désolé).
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 19:10    Sujet du message: Répondre en citant

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loic
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 20:01    Sujet du message: Répondre en citant

A propos des épisodes manquants et qui concernent principalement l'année 1943, il faut reconnaître qu'un navire comme l'Akagi n'apparaît pas du tout dans la chrono de cette année. Il est vrai qu'en OTL cette même année, les Shokaku et Zuikaku, seuls éléments de comparaison possibles, n'ont pas fichu grand chose.
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loic
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 20:09    Sujet du message: Répondre en citant

Concernant le Yahagi, sa présence à Truk le 30 janvier me semble prématurée.
OTL, il est remis à l'IJN le 29 décembre 1943, mais il s'entraîne jusqu'au 27 janvier, puis repasse en chantier à Kure jusqu'au 3 février pour renforcement de l'armement AA. Départ pour Singapour le 4 février.
Je pense (Jon-Jon ?) que son calendrier est strictement le même qu'OTL. A voir ...
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 20:33    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
A propos des épisodes manquants et qui concernent principalement l'année 1943, il faut reconnaître qu'un navire comme l'Akagi n'apparaît pas du tout dans la chrono de cette année. Il est vrai qu'en OTL cette même année, les Shokaku et Zuikaku, seuls éléments de comparaison possibles, n'ont pas fichu grand chose.


fleet in being, position centrale : taiwan, avec entrainement et reconstitution des GAN
ou on leur fait arriver un malheureux accident?

d'ailleurs, au passage, si ces trois là sont toujours vivants, comment ça se fait qu'on ne les retrouve dans les OB ni face aux ricain vers les marshall ou autre, ni contre les anglais...

j'dis ça, j'dis rien....
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas sûr que les 3 vont tous survivre à la bataille
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 21:31    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
d'ailleurs, au passage, si ces trois là sont toujours vivants, comment ça se fait qu'on ne les retrouve dans les OB ni face aux ricain vers les marshall ou autre, ni contre les anglais...


Pour le Zuikaku, parce qu'il est coulé en 42 !

Pour les autres, les Akagi et Soryu, gravement endommagés dans les Salomon, n'ont été opérationnels qu’en mars.
Le Shokaku s'est consacré à la formation des nouveaux pilotes, pendant que les autres porte-avions (l'Hiryu et les légers, Zuiho, Ryujo, Junyo, Ryuho) faisaient le boulot (et pas trop mal) dans l'Océan Indien et les Aléoutiennes.

Au 2e semestre, sans doute, les gros CV japonais auraient pu intervenir, mais où ?
Et sauf en fin d'année pour les Gilbert et Timor, la flotte aéronavale alliée ne s'est pas montrée non plus !
Dans les deux cas, les PA japonais sont surpris. A Timor : on attend que les Américains se manifestent, on ne veut pas se disperser vers les Européens. Et aux Gilbert : on est surpris parce que les Américains zappent toute résistance basée à terre en un temps record, du coup une intervention aéronavale tomberait dans le vide (tout ça a été expliqué à l'époque).

Par ailleurs, je vous rappelle qu'OTL, les actions impliquant des porte-avions en 1943 sont rares et de peu d'importance.
Comme Loïc l'a remarqué, les Shokaku et Zuikaku OTL n'ont pas fait grand chose en 1943… pour des raisons assez similaires (pilotes en formation et attente de renforts et attente d'une bonne occasion stratégique)

Au total, les actions japonaises dans le cadre de 43 ont été plutôt plus notables FTL qu'OTL.

D'autres observations ??

PS - Pour le Yahagi - j'ai considéré que Yamamoto pouvait vouloir en disposer quelque jours plus tôt… Mais si sa présence dans cette affaire vous paraît trop précoce, je peux l'enlever tout simplement - son rôle est à peu près nul (spoiler !!!).
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loic
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MessagePosté le: Sam Aoû 19, 2017 07:46    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part, je pense que les Japonais peuvent tenter quelque chose à l'été/automne 1943, avec 2 des 4 gros CV.
Rien contre la flotte US évidemment ni contre les zones où celle-ci peut se trouver (Nouméa, Hawaii, ...), ce qui laisse deux autres cibles majeures possibles : l'Australie et l'Inde.
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patzekiller



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MessagePosté le: Sam Aoû 19, 2017 08:51    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

D'autres observations ??



non, c'était juste une interrogation en fonction des bagarres qui se préparent dans mon coin. 3 CV de plus d'un coup, ça perturbait un peu ma digestion

ps : octobre sera bientôt livré, mais s'arrêtera u peu plus tôt.
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Jon-Jon



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MessagePosté le: Sam Aoû 19, 2017 09:41    Sujet du message: Répondre en citant

@ Loic: Le planning de construction du Yahagi est bien identique OTL et FTL.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Aoû 19, 2017 15:16    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Pour ma part, je pense que les Japonais peuvent tenter quelque chose à l'été/automne 1943, avec 2 des 4 gros CV.
Rien contre la flotte US évidemment ni contre les zones où celle-ci peut se trouver (Nouméa, Hawaii, ...), ce qui laisse deux autres cibles majeures possibles : l'Australie et l'Inde.


Dans les deux cas, c'est s'aventurer dans les eaux ennemies alors qu'on n'est plus début 42, que ces eaux sont bien défendues, surtout côté Inde, où il faut franchir la barrière des Andaman (ça c'est faisable, mais on se fait repérer), ensuite Ceylan ce n'est pas un atoll du Pacifique ! Et l'Eastern Fleet de septembre 43 FTL, ce n'est pas celle de début 1942 OTL !
Côté Australie, ce n'est guère mieux, à l'est les Salomon sont contrôlées par les Alliés, au centre la N-Guinée est en passe de l'être, à l'ouest… c'est bien loin, et surtout bien risqué pour un gain potentiel mineur.

En fait, il y a des raisons qui ont fait que OTL, il s'est passé très peu de choses du point de vue aéronaval en 1943, et pas seulement en 1943 mais aussi pendant la première moitié de 1944, le tout alors que la situation géographique était souvent meilleure pour le Japon (Andaman contrôlée, côte birmane contrôlée par exemple).

On en arrive aux Marshall à la situation voulue par Yamamoto, sa flotte est concentrée à bonne portée de la cible des Alliés, il a économisé ses forces sans les disperser dans d'inutiles démonstrations périphériques, bref il va pouvoir livrer la bataille décisive dans les meilleures conditions.
Il ignore (mais peut-être s'en doute-t-il) que ce sont seulement les moins mauvaises !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Aoû 19, 2017 16:01    Sujet du message: Répondre en citant

Campagne du Pacifique
Bataille aéronavale des Marshall
Task-Force 50 (au large de Kwajalein), 05h30
– Le jour se lève à peine quand le klaxon d’alerte retentit sur les porte-avions américains, mais la majorité du personnel est déjà debout, les raids des jours précédents sur les aérodromes japonais de Kwajalein et Roi-Namur laissant prévoir une réaction des Nippons.
Sur le pont d’envol de l’USS Essex (CV-9), l’animation est déjà grande. Un SBD-5 de reconnaissance vient de décoller, mais comme sur les porte-avions voisins, l’activité s’accroît. Les pilotes des Hellcat arrivent en courant et s’installent dans leurs avions, aidés par les mécaniciens de pont. La mise en route des puissants moteurs en étoile assourdit tout le navire d’un grondement grandissant.
Patron de la VF-15, le Lt-Commander Charles W. Brewer est le dernier à sortir, parce qu’il est passé par la salle Ops voir de quoi il retourne. Les radars des destroyers de l’écran extérieur ont repéré ce qui semble être un raid important venant de l’ouest, le travail des chasseurs est de les empêcher d’arriver jusqu’à la Task-Force 50. Démarré par ses mécanos, le moteur de son F6F-3 tourne déjà quand il s’installe à bord et son mécanicien, le maître principal Kirk, l’aide à attacher son harnais. Un signe du bras, les ailes sont dépliées et suivi de son ailier le Lt Twelves, Brewer s’élance, moteur à pleine puissance. Le ballet se répète, au fur et à mesure que les autres chasseurs sont montés sur le pont d’envol. TBF Avenger et SBD Dauntless restent pour le moment au hangar.
Tandis que les groupes de chasseurs commencent à s’éloigner des porte-avions, la patrouille de couverture (CAP) du TG 58.1, le plus à l’ouest, constituée de six Hellcat de la VF-31 menés par le Lt Cornelius N. Nooy, parvient à abattre un hydravion de reconnaissance Aichi E19A (Fritz). Cet appareil, venu du croiseur Chikuma, a pu émettre un message radio – l’attaque japonaise ne tardera pas.
Dirigés avec précision par leurs directeurs de chasse, les Hellcat grimpent rapidement, cap au 230. Outre la VF-15, il y a là les VF-2 (CV-8 Hornet), VF-10 (CV-6 Enterprise), VF-5 (CV-10 Yorktown II), VF-16 (CV-16 Lexington II), VF-8 (CV-17 Bunker Hill), VF-24 (CVL-24 Belleau Wood), VF-25 (CVL-25 Cowpens), soit 212 Hellcat des types F6F-3 et F6F-5, ceux-ci tout récemment arrivés. Les VF-31 (CVL-28 Cabot), VF-32 (CVL-27 Langley II), VF-28 (CVL-26 Monterey) et VF-27 (CVL-23 Princeton) restent en couverture rapprochée au-dessus de la flotte.

Task-Force 52 (devant Kwajalein) – La TF-52 se compose de trois vieux cuirassés, les Pennsylvania (vice-amiral Turner), Colorado et Maryland, des porte-avions d’escorte Chenango, Sangamon et Suwanee, des croiseurs Helena et Nashville et de seize destroyers : Abner Read, Anderson, Bache, Burns, Dale, Gansevoort, Gridley, Hudson, Hughes, Meade, Morris, Mustin, Russel, Sigsbee, Wainwright, Worden. Cette TF escorte six transports emportant un régiment renforcé (Regimental Combat Team) de la 40e DI-US, trois LST emportant des engins de débarquement LVT-2 et un LST emportant des chars.
L’escadre de Turner est chargée de la première partie de l’opération Flintlock : la prise de Kwajalein et de Roi-Namur.
Peu avant le lancement de Flintlock, l’état-major de Nimitz s’est inquiété du manque de croiseurs lourds dans le Pacifique. Parmi les navires de ce type en service au début de la guerre, seuls six flottent encore : les Chester, Louisville, Minneapolis et San Francisco escortent des convois entre Pearl Harbor et la Côte Ouest, tandis que les Augusta et Tuscaloosa sont en Méditerranée. Parmi les nouveaux (classe Baltimore), seuls deux sont opérationnels dans l’US Navy (un troisième a été offert aux Australiens). Du coup, Nimitz a demandé et obtenu (sans trop en parler à l’amiral King) que l’on rallonge le séjour dans le Pacifique des “cuirassés rapides” Dunkerque et Strasbourg (contre-amiral Barois) et du Desron 70-1 qui les escorte : DD USS Buchanan, Dewey, Ellett et Ralph Talbot. Ces navires étaient déjà à San Diego, où ils ont bénéficié des derniers perfectionnements de la technique américaine et d’une réception enthousiaste de la population. Pour tout mettre en place, il a fallu décaler Flintlock de 48 heures, mais à présent, les deux Français accompagnent l’escadre de Turner. Si les Japonais tentaient une opération du même genre que lors de la première bataille de Savo, avec des croiseurs lourds (qui pourraient cette fois profiter de leur vitesse pour brûler la politesse aux vieux cuirassés de Turner), ils trouveraient à qui parler.
A l’aube, les navires de Turner sont à pied d’œuvre. En l’absence de toute force japonaise, les hommes de la 40e DI s’emparent sans combat de la petite île de Majuro, au sud-est de Kwajalein, et de quatre îlots proches de l’atoll, auxquels on a attribué des noms de code : Carlos, Carter, Cecil et Carlson. Dans la matinée, on débarque sur ces îlots des batteries de 155 mm, capables d’atteindre Kwajalein.
Puis toute la TF-52 remet le cap au nord-est, à la vitesse très raisonnable de 12 nœuds. Il paraît que ça chauffe du côté de la TF-50 et l’état-major n’a nulle envie que les transports soient pris dans la bagarre. Tout d’un coup, les éléments débarqués sur Majuro et les îlots se sentent un peu seuls…

Task-Force 50 (au large de Kwajalein), 06h30 – A 100 nautiques de la TF-50, le premier contact visuel est pour les pilotes de la VF-2, dirigés par le Commander William “Bill” Dean Jr, qui peut détailler la première vague d’assaut japonaise, lancée par le Soryu, le Zuiho et le Chitose. Proches des flots, 42 torpilleurs Nakajima B6N2 Tenzan (Jill). Vers 3 000 mètres, 44 bombardiers en piqué Yokosuka D4Y1 Suisei (Judy), couverts par 30 chasseurs Mitsubishi A6M5 Reisen (Zeke) à 5 000 mètres (la mauvaise qualité des radios japonaises empêche l’escorte de s’éloigner davantage…). Informé de l’approche d’une centaine d’appareils, le vice-amiral Spruance trouve le nombre plutôt faible et ordonne aux destroyers en piquet radar de s’éloigner dans la direction d’où vient l’ennemi, afin de détecter de nouveaux attaquants.
Les Hellcat des VF-2, VF-5 (Lt-Cdr Owen) et VF-24 (Lt-Cdr Link Jr) basculent en piqué et, plongeant de 8 000 m, traversent les différents étages des formations ennemies sans engager le moindre combat tournoyant, mais non sans faire des victimes ! Une, pour la plupart, souvent deux, et quelques pilotes font même un triplé en une seule passe. L’altitude des Hellcat surprend les pilotes japonais, ainsi que le soleil levant – un comble ! Désorganisés par l’attaque initiale, les aviateurs nippons le sont encore davantage par l’arrivée successive de hordes de Hellcat qui ne les laissent pas respirer – les chasseurs d’escorte sont même dans l’impossibilité de couvrir leurs protégés. En revanche, les pilotes américains, guidés avec précision par la direction de la chasse, s’en donnent à cœur joie (voir appendice 1).
Dans son rapport de combat, le Cdr David McCampbell raconte : « Ma première cible fut un Judy qui se trouvait sur le flanc gauche à peu près au milieu de la formation ennemie. Mon intention état de faire une première passe sur cet avion, puis de passer sous la formation pour attaquer par en dessous un second avion, sur le flanc droit. Mon plan fut interrompu lorsque le premier sur lequel j’ai tiré s’est littéralement volatilisé devant moi, m’obligeant à l’éviter en passant au-dessus de la formation. (...) J’ai mené ma seconde attaque sur un Judy qui volait à droite de la formation. Il a pris feu et piqué hors de contrôle. Tout en m’efforçant de conserver autant de vitesse que possible, je me suis mis en position pour attaquer le leader. Ce faisant, j’ai exécuté une troisième passe sur un Judy qui fut touché et quitta la formation en crachant de la fumée. J’ai dégagé par un virage ascendant, ce qui, pendant un court instant, m’a mis en position pour tirer sur le leader en formation serrée avec son ailier de gauche, celui de droite étant quelque peu à la traîne. (…) Après une première passe sur le leader, sans dommages apparents, j’ai dégagé à droite. Décidant qu’il serait plus facile de m’en prendre à l’ailier qu’au leader, j’ai exécuté ma passe suivante en venant par l’arrière à 7 heures. L’ailier a explosé dans une boule de feu. En dégageant par le bas et à gauche, je me suis trouvé en position pour viser le leader. Je lui ai tiré dessus jusqu’à ce qu’il s’enflamme et parte en vrille. Un bref examen de la situation me révéla que la formation ennemie avait été décimée et son attaque brisée net. Un nouveau Judy (...) s’est offert comme cible, à 4 heures, en dessous. J’ai fait une passe rapide. Seules mes armes de droite fonctionnèrent, ce qui m’a mis en dérapage. J’ai dégagé prématurément. J’ai réarmé à deux reprises tandis que le Judy prenait de la vitesse. Quelques courtes rafales de mes armes de droite, avant qu’elles ne s’enrayent à leur tour, ont suffi à le mettre en feu. Il est parti en chandelle avant de plonger dans l’océan. Aucun des deux membres d’équipage n’a sauté en parachute avant que l’avion se désintègre en touchant l’eau. » McCampbell regagne son porte-avions à 08h26, cinq victoires lui seront homologuées pour cette mission. Il en remportera sept dans la journée pour un score de 34 à la fin de la guerre. Ce sera le premier des six “As en un jour” de cette journée mémorable. (D’après Le Fana de l’Aviation, Hors série n°49, 1996)
Seuls quelques appareils de cette vague atteignent l’écran extérieur, mais ne causent guère de dommages, gênés par la DCA et par les attaques incessantes des Hellcat. Heureusement pour les survivants, les Américains sont rappelés par les directeurs de chasse : une deuxième vague est signalée, il faut ravitailler en urgence. Mais sur les 116 appareils de la première vague, seuls 28 vont retrouver leurs porte-avions…

(à suivre…)
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Aoû 19, 2017 16:07    Sujet du message: Répondre en citant

(Un petit supplément d'Eugène…)

Appendice 1
Bataille aéronavale des Marshall
L’enseigne Dulluph fait son apprentissage


Sorti de l’école navale mi-1943, puis intégré à la VF-15 en reformation pour son arrivée sur l’Essex en remplacement de la VF-9, l’enseigne John C. Dulluph est encore un bleu en apprentissage le 1er février 1944. Il raconte…

« La tension qui s’était emparée de moi depuis le briefing de la veille au soir augmente brutalement alors que je me dirige en courant vers mon F6F, mais elle s’évanouit dès que je me retrouve assis aux commandes : enfin, on va y aller ! Oh, ce n’est pas ma première mission de guerre, il y a eu les multiples patrouilles de couverture depuis notre départ de Pearl, mais peut-on appeler ça la guerre ? Et puis ce raid avant-hier sur Roi, mais où il ne s’est pas passé grand-chose, du moins pour moi, donc était-ce ma vraie première ? Cette fois, c’est pour de bon, des Japs sont signalés au radar. Je me harnache fermement tandis que les mécanos font leur dernière check-list, et j’entame la mienne avant la mise en route. Personne devant ? Contact, démarreur. Les dix-huit cylindres du Double Wasp de 2000 ch s’ébrouent dans un grand nuage de fumée bleue. Il ne me reste plus qu’à attendre que les appareils devant moi décollent en vérifiant mes instruments, moteur au ralenti, volets de capot ouverts à fond. Cette tension qui m’a empêché de dormir a fait place à une concentration extrême : ne pas se louper, ni maintenant sur ce pont où tous les regards se tournent vers chaque avion sur le départ, ni tout à l’heure, quand je serai seul ou presque face à l’ennemi, après tous les conseils qu’on nous a rabâché pendant notre formation. Que Pensacola me paraît loin, à présent !
Ça y est, c’est mon tour, avec à mes côtés mon leader, Lt(Jg) Brown C. Delamare. Dernière check-list, volets sortis, trims et flettners en position décollage, hélice au grand pas, réchauffage carbu, régime à 2 800, tête calée, pouce levé pour l’officier de pont qui abaisse son drapeau à damier, c’est parti ! Le moteur qui rugit, le pont qui défile, je suis en l’air. Rentrer le train, les volets tout en baissant le moteur à 2 500 rpm, on coupe le réchauffeur, et on monte dans le sillage du leader pour rejoindre le groupe qui est formé là-haut. Nous sommes les derniers, et le skipper nous attend à peine pour grimper et prendre le cap au 230, vers l’ennemi. La clarté s’accroît au fur et à mesure de notre montée, le soleil poindra bientôt dans notre dos, entre les nuages qui se sont formés pendant la nuit. Vers 12 000 ft, je serre mon masque à oxygène et j’ouvre le robinet, le boss a décidé de nous faire tous grimper au perchoir suivant le conseil du directeur de chasse muni du radar. Dix minutes après notre départ, nous sommes à 32 000 ft et nous commençons à apercevoir les fumées des combats au loin, plus bas, entre les nuages effilochés. Le directeur de chasse nous fait virer à droite 30° vers un groupe de spots (pour lui) qui semble passer sur le côté, et bientôt la voix de George Carr retentit dans les écouteurs : « Bandits, ten o’clock low, Judy, and Jill lower ».
Quatre par quatre, nous piquons sur les formations japonaises qui continuent d’abord leur route imperturbablement, puis éclatent en désordre, quoique souvent deux par deux. Je suis l’avion de Brown des yeux, nous sommes plutôt en finger four, ce qui me permet de coller plus aisément. Mais tandis que la paire de Singer redresse pour rester au contact des Judy, Brown préfère continuer son piqué vers les Jill plus bas.
J’arrive à en encadrer un qui grossit dans mon collimateur, mais j’attends que Brown ouvre le feu pour l’imiter, je n’ai pas encore le compas dans l’œil pour ce genre de choses. Mon équipier fait mouche, mais ma rafale passe devant ma cible toujours tranquille, et nous devons redresser en chandelle devant eux pour éviter le tir des mitrailleurs. Deuxième passe par le flanc de la formation, nous sommes quasiment au ras des flots comme les B6N2, qui m’apparaissent comme un mur formé d’avions tellement ils volent serrés et droit devant eux. Cette fois, difficile de les louper ; Brown et moi en envoyons deux piquer une tête dans la mer. C’est si simple que ça une victoire ? Ils ne se défendent même pas, aucune manœuvre ! Nous remettons en chandelle, laissant la place à un autre groupe de Hellcat que nous croisons. Heureusement, la silhouette du F6F est facilement identifiable. Plus haut, c’est un peu confus, il y a des avions dans tous les sens, et à la vitesse où tout se passe, il devient difficile de distinguer un ami d’un ennemi. J’essaye de bien fixer mon attention sur un avion, mais ma mémoire me rappelle de toujours vérifier derrière soi avant d’attaquer – je me retourne, puis je regarde de nouveau vers l’avant, mais ma cible a disparu !
D’ailleurs Brown aussi ! Où est-il passé ? Je fouille le ciel, mais c’est plein de Hellcat dans tous les sens, poursuivant des Japs de toutes sortes… Tant pis, je vais essayer de me débrouiller seul. Là-bas, on dirait un groupe de Jill près de l’eau, je vire et mets plein gaz pour les rattraper, on aperçoit les premiers bateaux de l’écran. Je m’approche facilement de trois-quarts arrière gauche, et j’aperçois les éclairs de la mitrailleuse arrière du Jap. Je m’approche néanmoins en donnant des coups de palonnier pour dérégler sa visée et je m’apprête à déclencher mes Browning, quand ma cible se fait encadrer par des traçantes puis explose ! Deux Hellcat surgissent d’en haut et redressent de justesse, ils m’ont grillé la politesse, les salopards !
Mais je vais me venger : un autre Jill sort de la formation par la droite en fumant blanc, je coupe son virage. J’entends des impacts sur mon avion, mais je réussis à tirer alors qu’il redresse en zigzagant. Mes balles font des éclats sur son aile, mais il continue, l’animal, et je suis obligé de réduire les gaz pour faire feu à nouveau. Peine perdue, il continue encore, même si son mitrailleur a cessé de tirer. Je suis obligé de faire un 360 pour revenir dessus, mais un autre Hellcat intervient et me l’achève sous mon nez ! Je suis écœuré, j’ai l’impression que nous sommes plus nombreux que nos cibles !
Un appel radio interrompt ma quête : nous devons rentrer pour ravitailler. Cap retour sur l’Essex en passant au large des canons de notre DCA, les gunners ont la détente facile… Rassemblement en cercle au dessus de l’Essex afin d’intégrer le circuit d’appontage, dans l’ordre des arrivées. Je suis dans les premiers puisque je n’étais pas trop loin, j’entre bientôt dans le circuit à 300 ft, crosse baissée, dans le sens du navire à ma gauche. Break bâbord devant la proue, 120 kts, deuxième virage pour vent arrière, on baisse trains et volets, verrière ouverte, siège levé, hélice au grand pas, réchauffage carbu enclenché, trim ajusté. Dernier virage à 180° et 100 ft pour une finale aux ordres du LSO, attention à la vitesse. La mer est calme, pas trop d’oscillations. Je suis les gestes du LSO, attention, top on coupe ! Contact des roues avec le pont, pourvu que la crosse accroche un brin… Oui, le premier, j’ai du bol ! La tête part en avant, heureusement que j’ai pensé à resserrer les harnais. Les équipes de pont s’occupent de me dégager et me guider vers l’avant. Tiens ? Ils ne replient pas les ailes, ça veut dire qu’on repart immédiatement. Et m…, j’ai un besoin pressant, va falloir demander une bouteille. Moteur coupé, armuriers et ravitailleurs se mettent au travail. Mon mécanicien m’apporte un sandwich et une bouteille d’eau tandis qu’un autre fait le plein d’huile. Je commence par vider la bouteille d’eau pour aussitôt la remplir différemment sous l’œil amusé du mécano.
Un Hellcat aux ailes repliées est amené à mes côtés. C’est celui de David McCampbell, le CAG qui a décidé de prendre l’air avec nous, vu l’urgence de la situation. M’est avis que le Pacha va lui en vouloir, il l’a normalement interdit de vol ! Le Commander s’approche de moi et me signifie que je serai son ailier pour la bagarre qui va suivre. Ce n’est pas vraiment un honneur qu’il me fait, c’est pour simplifier les départs et la mise en formation, mais j’ai intérêt à me montrer à la hauteur. Curieusement, l’angoisse a été dissipée par l’adrénaline, et je n’ai qu’une envie : retourner casser du Jap !
Dès que les armuriers ont fini, les ravitailleurs stoppent leur remplissage. Que les réservoirs ne soient pas pleins n’a pas d’importance, l’ennemi est tout proche. La première paire s’envole, c’est notre tour. Nous grimpons directement face à l’ouest, pas de regroupement, ça doit chauffer sec devant pour les gars qui restaient en couverture. Nous grimpons rapidement, jusqu’à ce qu’apparaissent deux groupes de Judy sur notre gauche. Le Commander manœuvre pour les prendre par le flanc, je le suis. Je pense qu’il va tirer un Jap puis continuer en piqué pour attaquer la deuxième formation, mais sa cible explose devant lui et il est obligé de redresser pour éviter les débris. Ma cible à moi est plus coriace (ou je suis moins bon tireur), ce qui fait que je suis surpris par l’écart de mon leader et je poursuis mon piqué. Redresser m’aurait fait emplafonner un Jap ! Je fonce donc sur le deuxième groupe en faisant feu de toutes mes armes. Les Judy éclatent leur formation tandis que je passe au travers sans avoir eu vraiment l’impression d’en avoir touché un ! Je remonte en chandelle, surtout pour faire le point sur la situation. Comme tout à l’heure, c’est la confusion totale ! Je bascule sur une paire de Judy qui file vers l’escadre et je les rattrape par-dessous, au moins, les mitrailleurs ne peuvent me tirer dessus. Je m’applique dans mon approche, je vais les tirer comme des dindons… Quand des traçantes m’encadrent et que j’entends des impacts sur mon zinc. Zut ! Pas fait attention à mes six heures, derrière moi, un moteur en étoile grossit vite. Je bascule sur le dos et je pars en piqué, pas question d’essayer un tournoyant avec un Zeke ! Quand je redresse au niveau de l’eau, le Jap est loin et je peux revenir dans la course, le tout est de retrouver une cible. Donc je reprends de l’altitude, la rage au cœur. Non, ça n’est pas si facile que ça d’obtenir une victoire !
Je prends la direction de l’escadre, si des sagouins sont passés ils doivent être par là. En effet, j’aperçois bientôt une paire d’avions volant au ras des flots, le long de l’écran extérieur des destroyers, mais ils sont loin. Sauf que je les vois brutalement obliquer vers l’intérieur. Ils ont dû repérer une cible intéressante pour eux, mais du fait de leur changement de direction, je peux à présent couper leur route en piquant. Pleins gaz, je plonge. Je reconnais bientôt des Jill, ils ont l’air de foncer vers un porte-avions. La déflexion va être de presque 90°, je m’efforce donc de régler mon collimateur au mieux, mais ce n’est pas le meilleur angle d’approche. Soudain, des éclats de DCA. Ces imbéciles sont en train de me tirer dessus plutôt que de s’occuper des torpilleurs japs ! Je bascule mon avion sur la tranche pour leur montrer mes étoiles, et du coup je continue en un tonneau complet avant d’ouvrir le feu sur les Jill. Mon tir n’est toujours pas exceptionnel, mais mes balles passent devant le nez du premier avion et un peu au dessus, il tente d’esquiver et percute la mer ! Son ailier redresse pour ne pas le percuter et se fait tirer par les artilleurs qui ont enfin compris et se déchaînent contre lui. Moi, j’ai redressé et je cercle au-dessus, je suis aux premières loges pour voir le Jap se faire désintégrer par un obus… Je survole nos navires, les marins me font de grands signes, cette fois. J’entendrai plus tard parler du fou qui faisait des tonneaux avant d’abattre un Jap sous le feu de la DCA !
En faisant le point sur mes instruments, je m’aperçois que mes réservoirs sont presque vides, comment se fait-il ? Ah, c’est vrai, le Zeke qui m’a tiré… Il a dû les percer. Heureusement, ils sont auto-obturants, mais l’étanchéité laisse à désirer. Rétrospectivement je frissonne : en tirant, j’aurai très bien pu enflammer les traînées d’essence !
Je décide de rentrer sur l’Essex. Peu d’avions dans le circuit, je dois me faire reconnaître pour ne pas me faire tirer dessus. Puis, appontage un peu plus désordonné que le premier, la fatigue pèse…
Cette fois, on replie mes ailes. En descendant, j’explique au crew-chief que mes réservoirs sont troués, il fait immédiatement descendre mon appareil par l’ascenseur avant. Pour moi, la journée est finie, et avec mes deux premières victoires ! »
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