Fantasque Time Line

[Etienne]

Bon, va falloir que j'accélère la cadence, moi!

[Casus Frankie]

[Casus Frankie]

[loic]

Anaxagore, la France n'a peut-être plus d'argent, mais elle a des bras et quelques moyens logistiques. Et puis on est en Indochine française, alors pourquoi la puissance coloniale ne pourrait-elle pas se préoccuper de remettre en état les routes et les ponts, déminer, nettoyer les ports, etc ...
A-t-elle besoin de l'accord de potentats locaux pour faire ça ?

Si la totalité des hommes valides 1) partent en Chine ou 2) repartent en Métropole, ce serait la meilleure illustration que la France n'en à rien à faire de sa colonie et du bien-être de ses habitants. De quoi précipiter la population dans les bras des indépendantistes.

Donc, envoyer une participation symbolique en Chine, oui, mais commencer le travail de reconstruction, oui++++ (si besoin en faisant venir de la main d’œuvre et des ressources de la Réunion, de Madagascar, de Nouvelle-Calédonie ou de Polynésie).
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...

[Alias]

À ce stade de l'histoire, quid de Singapour et de l'Indonésie? Parce que faire venir des moyens logistiques d'ailleurs, ça risque d'être problématique s'il y a toujours des Japonais dans le secteur.
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Stéphane "Alias" Gallay -- https://alias.erdorin.org
Multi-classé rôliste / historien / graphiste / fan de rock-prog / utilisateur de Mac

[Casus Frankie]

[Etienne]

[Anaxagore]

[Finen]

L’Indochine va connaitre à nouveau les sections support de la coloniale dont la 317ème.

[loic]

[Anaxagore]

[loic]

Je ne pense pas qu'il faille voir les choses comme ça : les bombardiers lourds vont être redirigés sur des bases en Chine qui disposent déjà de leur propre logistique (merci Oncle Sam) et donc les moyens de DBP vont pouvoir être utilisés en Indochine : camions, tracteurs, bulldozers, ...
On ne conservera sur place que le nécessaire pour faire tourner une base qui servira de terrain de secours et de transit en attendant que des aérodromes plus pratiques soient rouverts dans le reste de la péninsule.

Pour moi, la participation des forces terrestres françaises en Chine sera avant tout symbolique et dédiée à la reprise de Fort-Bayard, voir éviter ce qui se passa historiquement (cf. Wikipedia) :

[Casus Frankie]

Deux régiments (plus les Belges) envoyés en Chine, c'est ce qu'il faut : assez nombreux pour ne pas être ridicules, mais il s'agit pas de participer en pointe dans de vastes opérations.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[Anaxagore]

11 juillet, quelque part au large de la Baie d'Along.

La jonque était partie d'un port de Chine du sud aux mains des Japonais. C'était un de ces navires de transport dont les plans demeuraient inchangés depuis l'époque Ming. Un voilier aux voiles de bambous semblables à un éventail. Son aspect si fragile cachait une grande solidité. Après tout, ces navires avaient été les premiers dotés de compartiments étanches et à naviguer à la boussole, à une époque où - en Europe- on ne savait même pas remonter le vent.
La nuit était noire. Aucune lumière ne venait du ciel envahi de nuages. À peine discernait-on les eaux vaguement fluorescentes et les étranges formations rocheuses de la côte, plus sombres encore que le ciel nocturne. Le silence était presque total. Le vent, les clapotis de l'eau... personne ne parlait à bord de la jonque. En fait, à part une poignée de marins chinois concentrés sur leur tâche le navire était plongé dans le sommeil. Quelques formes roulées entre les cordages respiraient tandis que des ronflements montaient d'un panneau ouvert au milieu du pont. La canicule de la journée avait épuisé l'équipage.
Un homme arpentait le pont... ce n'était pas un Chinois.
Malgré l'obscurité, sa silhouette avait quelque chose de différent. Il marchait comme s'il le pont d'un navire ne lui était pas familier. Lorsqu'il s'approcha d'une lanterne son uniforme couleur moutarde, sa casquette à couvre-nuque ornée d'une étoile dorée, et surtout le fusil Arisaka à la brettelle le fit reconnaître pour ce qu'il était.
Sur la dunette, un autre Japonais alluma une cigarette avant de se pencher sur le plat-bord. Le chargement du Yín yú, petite jonque de 200 tonneaux, était serré dans ses flancs sous la forme de caisses cadenassées portant des idéogrammes en japonais : munitions, armes individuelles et collectives, même des vivres et des fournitures médicales. Un trésor !
Et qui dit trésor dit pirate !
Le Japonais accoudé au bastingage fronça les sourcils oubliant tout à coup de tirer sur sa clope. Il resta un moment là, à fixer une ombre plus dense qui se rapprochait. Puis, avec un retard, le soldat identifia enfin ce qu'il regardait... un bateau entièrement obscur qui filait droit vers le Yín yú.
- Alerte, on nous attaque.
Le cri vint trop tard. La jonque ennemie était déjà trop près. N'ayant plus de raison de maintenir le silence, les pirates ouvrirent le feu. Deux fleurs de feu naquirent dans l'obscurité, des grenades tirées par des "knee-mortar" maniées par des mains expertes. Le Yín yú frémit de toute sa membrure, tandis que les pirates tiraient au fusil, au pistolet à la mitraillette Thompson en direction des formes qui couraient en tout sens sur le pont de la jonque de commerce. Peu leur importait qu'il s'agisse de soldats japonais ou de marins chinois.
Les pirates riaient, les dents exposés dans un rictus et les yeux agrandis. Ils envoyaient des giclées de balles vers le pont où ne bougeait pourtant plus grand monde, complètement intoxiqués par leur propre puissance de feu.
- À l'abordage !
Des grappins furent lancés pour saisir le navire à présent désemparé et solidariser avec la jonque des pirates. Aussitôt des hommes bondirent sur le pont trempé de sang où seuls quelques gémissements les accueillirent. C'était au tour des lames de jouer. Miséricordieusement elles mirent fins aux souffrances de quelques blessés. Toutefois, dans les entreponts où se cachaient quelques survivants, on en fit cruellement usage et les cris durèrent quelques minutes avant que les pirates hilares remontent respirer l'air de la nuit encore parfumé par la poudre.
La partie amusante du job était malheureusement terminée. Les flibustiers placèrent un équipage de prise à bord du Yín yú et les deux navires firent voile de conserve vers le sud.
La Binh Xuyen venait de frapper.

14 juillet, dans une des rues les plus sordides de Cholon.

L'homme en uniforme français était athlétique avec un visage buriné comme on était en droit de l'attendre d'un de ces soldats qui avaient passé des années dans la jungle pour combattre les Japonais. Son regard était dur et ses traits rigides, pourtant il parcourait des yeux la rue.
La foule bigarrée s'écartait à son passage, à la fois languide et affairée. On était dans une partie de la vieille ville chinoise plutôt lépreuse. La plupart des habitants n'étaient plus qu'os et peaux, coolies vêtus de hardes, femmes portant sur leurs épaules des enfants endormis, lasses de plusieurs siècles de souffrance. Pourtant, il y avait aussi parmi les habitants des individus vêtus à l'Européenne et des congais en robe ao dai taillées dans la soie, portant de lourds bijoux.
L'officier obliqua pour franchir la porte d'un estaminet précédé par une banderole ornée d'idéogrammes colorés. L'endroit était encombré de tables, de fumée - pas seulement de tabac car l'homme discerna l'odeur douçâtre de l'opium- et surtout d'hommes qui parlaient tous en même temps. Les visages étaient anxieux, remplis d'appréhension et d'espoir.
Une maison de jeu.
À chaque table un croupier renversait un bol rempli de jetons de nacre, puis tirait une partie des jetons à lui avant de les isoler quatre par quatre à l'aide d'une baguette d'ivoire. Ils opéraient avec dextérité.
Au centre, une grille formée d'un quatuor de cases avec les mises des joueurs. Selon qu'il resta un, deux, trois ou quatre jetons, la case correspondante gagnait. Il s'agissait du jeu de fantan.
Le lieutenant Delayen marcha jusqu'à une porte et échangea quelques mots avec les deux tas de muscles qui la défendaient.
Un métis de plusieurs ethnies vêtus d'un complet fripé était assis derrière un bureau de guingois. La pièce et le petit homme partageaient la même apparence minable. Sans un mot de politesse, le lieutenant posa une grande enveloppe de papier kraft devant lui.
- Voilà toutes les informations que nous avons réunies pour votre prochaine cible.
Delayen fit demi-tour et quitta le tripot. la Binh Xuyen pouvait repartir en chasse.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.

[Imberator]