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Corsaires allemands
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loic
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MessagePosté le: Jeu Jan 17, 2008 20:03    Sujet du message: Corsaires allemands Répondre en citant

J'ouvre ce sujet pour proposer de reprendre un peu ce théâtre d'opérations négligé jusqu'à présent, mis à part les aventures du Kormoran.

Les corsaires allemands ont pas mal profité de la présence des territoires de Vichy en OTL pour causer des dégâts dans l'Océan Indien, allant jusqu'à mouiller des mines sur les côtes australiennes.

Voir : http://www.ozatwar.com/ozatwar/german.htm (en anglais)

5 navires alliés sont coulés en 40-41.

Les Allemands se sont servi des îles Kerguelen pour ravitailler, ce qui ne devrait pas être possible en FTL. Par ailleurs, les possessions françaises permettent une meilleure surveillance de la région, même si évidemment en 40-41 des intrus devraient pouvoir circuler sans être repérés.

http://www.kerguelen-voyages.com/consulter/PagePerso.asp?LangueID=1&IsMenuHaut=1&PagePersoID=476

Citation:
1940-1941 : Corsaires allemands, l’Australia

L’Atlantis – Le corsaire allemand Atlantis, capitaine Rogge, arrive aux Kerguelen le 14 décembre 1940. Le navire doit être révisé à l’abri des regards indiscrets, refaire son camouflage et faire le plein d’eau douce. Après qu’un commando ait vérifié l’absence de soldats étrangers, le capitaine décide de mouiller près de Port Couvreux, dans le Bassin de la Gazelle. L’Atlantis subit le même sort que le Lozère douze ans auparavant et s’empale sur des hauts fonds. Trois jours d’efforts seront nécessaires pour dégager l’Atlantis de son piège. Les travaux peuvent commencer. La veille de Noël, le matelot Herrman fait une chute et ne survit pas à ses blessures. Il est enterré sur place le 31 décembre. Pendant le séjour, l’hydravion de l’Atlantis effectue plusieurs reconnaissances aériennes. Le navire repart des Kerguelen le 10 janvier 1941, sous le nouveau nom de Tamesis.

Le Komet, le Pinguin, l’Alstertor, l’Adjutant – Le corsaire allemand Komet, capitaine Eyssen, arrive aux Kerguelen le 06 mars 1941. Le Pinguin, capitaine Krüder, le bateau ravitailleur Alstertot et un baleinier capturé en Géorgie du Sud, l’Adjutant, se rendent également sur ordre aux Kerguelen. Les quatre navires se retrouvent le 12 mars sur leur lieu de rendez-vous, à 10 milles à l’est des îles. Le lendemain, en raison du mauvais temps, les navires se réfugient dans le Bras de la Fonderie pour continuer les opérations. Le 14 mars, le Komet quitte les Kerguelen, suivi le 18 mars par l’Alstertor et le 25 mars par le Pinguin et l’Adjutant.

L’Australia – Soupçonnant la présence de navires ennemis aux Kerguelen,
la Royal Navy australienne envoie l’Australia inspecter les Iles Kerguelen. Le croiseur lourd reste dans les îles du 01 au 04 novembre 1941. Il trouve des traces du passage des allemands et pose des mines dans quatre endroits stratégiques : le Détroit de Tucker, le Bassin de la Gazelle, à Port des Iles et dans le chenal à l’est de l’Ile Longue.


Avis de Fantasque
Citation:
On peut pensere qu'effectivement l'activité des corsaires allemands en Océan Indien sera limitée de 30% à 50% par rapport à OTL.
Mais, j'aimerais que l'on garde la bagarre où le Sydney périt en OTL et où ici c'est un AMC français qui coule mais l'aviso colonial Bougainville coule le corsaire (au prix de lourdes pertes)...


Cet épisode serait bien sûr conservé, mais le reste est à débattre. Lles Allemands peuvent-ils seulement envisager d'aller mouiller des mines au large de l'Australie sans l'aide passive de Vichy ?

Note : les sous-marins allemands ont aussi poussé jusqu'à l'Océan Indien, à partir d'avril 42 en OTL. La transposition en FTL reste à faire, mais ceci est un autre sujet. Voir http://uboat.net/ops/monsun.htm
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Dernière édition par loic le Jeu Nov 27, 2008 10:11; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mar Mai 06, 2008 14:30    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai posté une proposition de calendrier pour les raiders allemands sur le forum FFO (en anglais, désolé) => http://francefightson.yuku.com/topic/553.
Ceci concerne essentiellement le Pacifique et l'Océan Indien et ça complète ce qu'on a déjà noté concernant le Scheer.
En gros je suis parti des infos OTL et du principe que, sans la possibilité de mouiller plus d'une fois dans les Kerguelen (pas de Vichy), les corsaires vont devoir réduire leur activité dans l'Océan Indien et le Pacifique à partir de début 41. Du moins tant que les Japonais n'ont pas conquis Java en 42.

N'hésitez pas à commenter. Il reste ensuite à voir ce qu'on fait à partir de 42 et aussi pour les sous-marins (http://uboat.net/ops/monsun.htm).
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MessagePosté le: Mar Juin 03, 2008 21:51    Sujet du message: Et avant tout cela, en Antarctique ... Répondre en citant

(Je pense placer ce texte lors de la première mention des activités des raiders allemands dans l'extrême sud ; sources : Command Magazine n° 14, complétée par Wikipedia)

Dans les années 1930, de nombreux pays s'intéressent à l'Antarctique, principalement pour des raisons scientifiques, tandis que les flottes de pêche écument déjà les eaux aux alentours. Des revendications territoriales sont émises, mais sans confrontation notable. Tout change lorsque l'Allemagne lance une expédition en janvier 1939.

Sponsorisée par Hermann Goering en personne et sous la direction d'Alfred Ritscher, la mission a pour objectif d'évaluer le potentiel (y compris militaire) de la zone antarctique. Ce devait être la première d'une série d'expéditions dans la région au sud du Cap de Bonne Espérance.
Les plans prévoyaient la mise en place d'une station permanente pour la chasse à la baleine (suite à une première tentative réussie en 1937), voire à l'établissement d'une base de sous-marins. En effet, l'Allemagne estimait probable la fermeture de la Méditerranée aux convois britanniques en cas de conflit. Des sous-marins chassant sur les routes maritimes menant vers l'Afrique du Sud, l'Inde et l'Australie seraient alors idéalement placés. L'huile de baleine était quant à elle un composant essentiel pour la fabrication de margarine et de savon, rendant l'Allemagne fortement dépendante des importations en provenance de Norvège.

À court terme, il s'agissait de revendiquer des droits d'exploration et de développer de nouvelles techniques de reconnaissance aérienne. À ce titre, il était prévu de larguer par avions des pieux lestés (et marqués de swastikas ...) pour délimiter la zone revendiquée.

Fin 1938, deux hydravions Dornier Do J "Wal" (modèle d'appareil déjà employé par Amundsen pour tenter de rejoindre le Pôle Nord) de la Lufthansa, modifiés pour l'occasion, sont embarqués sur le navire de 8 000 t Schwabenland, utilisé depuis 1934 pour l'expédition du courrier trans-Atlantique. Celui-ci prend la mer en direction de la Terre de la Reine Maude, formellement revendiquée par la Norvège depuis moins d'un an. Malgré la réaffirmation de cette prétention norvégienne quelques jours auparavant, le marquage de la zone commence le 19 janvier 1940. Il dure 17 jours, pendant lesquels plus de 1,5 millions de km2 sont délimités, grâce aux milliers de pieux largués par les hydravions (un tous les 30 km en moyenne). Des milliers de photos sont également prises (la plupart sont toutefois inexploitables), ouvrant une nouvelle ère pour l'exploration, la reconnaissance et la cartographie aérienne. L'expédition présente également un intérêt scientifique réel, au point que Ritscher en prévoit déjà une seconde, purement civile.

Le 29 janvier, un des hydravions amerrit dans une petite baie, au bord de laquelle un drapeau à croix gammée est planté. Les Allemands en viennent même à saluer d'un "Heil Hitler" ... un pingouin qui passait par là ! La région est rebaptisée Neu Schwabenland (Nouvelle-Souabe). En tout, 3 drapeaux sont plantés et 13 autres largués à l'intérieur des terres.

Le navire est de retour en Allemagne au mois d'avril. Deux autres expéditions sont prévues, pour les deux années suivantes, mais elles seront annulées par le déclenchement des hostilités. Toutefois, l'expérience accumulée sera mise à profit lors des raids des corsaires allemands dans la région, peu de temps après.



Complément pour les activités des raiders :

Les raiders ont peut-être utilisé Deception Island, située au sud de l'Argentine et revendiquée depuis longtemps par la Couronne Britannique.
Ils vont perturber la chasse à la baleine. Exemple : le 13 janvier 41, en 24h, le Pinguin arraisonne 3 navires-usines norvégiens et 11 baleiniers.

Par la suite, il y aura toujours une certaine crainte des alliés de voir le passage de Drake fermé, du fait des activités allemandes avant et pendant la guerre (l'établissement d'une base allemande dans la région a été longtemps soupçonné), mais également à cause de l'attitude pro-nazie de l'Argentine. Le risque pour le trafic allié serait devenu réel en cas de neutralisation de Panama. Une intervention britannique aura lieu en janvier 1943 sur Deception Island, découvrant que les Argentins sont passés par là et émis leur propre revendication. Une succession de querelles territoriales s'en suivra, avec des répercussions post-conflit sur les relations entre les 2 pays (jusqu'à la guerre des Malouines).
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MessagePosté le: Jeu Juil 24, 2008 15:36    Sujet du message: opérations des raiders allemands en 1940 Répondre en citant

Mise à jour le 27/11/2008.

Je tente de sortir de la torpeur estivale Very Happy

Je pense faire une annexe sur le sujet, dans laquelle je reporterai ce qui est déjà dans la chrono, en ne laissant dans celle-ci que les passages majeurs.

Introduction

L'Allemagne envoya 9 raiders écumer toutes les mers du globe, dont 7 en 1940. Leur succès ne tint pas tellement au nombre de torpillages et de captures (en moyenne une quinzaine et 90.000 t pour chaque corsaire), mais aux perturbations qu'ils causèrent au système de transport allié. Alors que les marines alliées étaient à court de navires (en 1940 et 1941), des convois durent être organisés et des patrouilles mises en place dans de nombreuses zones. L'activité des corsaires allemands était gérée par le Seekriegsleitung (SKL), qui assignait des zones de chasse (en concertation avec le commandement des sous-marins) et organisait le ravitaillement.

Quelques mots sur les armes employées par les raiders :
- brouillage radio
- tentative d'arrachement, par l'hydravion embarqué, des antennes des navires visés (à l'aide d'un crochet)
- utilisation d'une vedette rapide
- canons masqués dans des sabords
- torpillage (les lance-torpilles sont masqués dans la coque)

À noter que les raiders ont utilisé quelques hydravions japonais en remplacement des pertes.

FTL : la présence de la marine française dans l'Atlantique Sud et dans l'Océan Indien (en particulier dans un triangle Djibouti - Madagascar - Australie) contribuera à limiter les pertes, soit par effet direct, soit en libérant des unités britanniques qui gardaient un oeil sur Vichy et ont du affronter les Italiens (en AOI notamment) plus longuement en OTL. Estimation d'une réduction de 30-50% dans l'Océan Indien, ceci reste à affiner.

Voici le calendrier des opérations. Les événements FTL sont en rouge. En 1940, le calendrier est essentiellement OTL, car même la présence française ne peut pas tellement changer la donne dans un premier temps. Bien sûr, ceci peut être discuté. En 1941, les choses vont changer.

Je n'ai pas listé tous les navires coulés ou capturés par les raiders, car la liste aurait été fastidieuse (voir http://www.bismarck-class.dk/hilfskreuzer/hilfskreuzer_menu.html - en anglais), mais les événements les plus marquants.

N'hésitez pas à critiquer, commenter, proposer, ...

1938-39
Le navire de ligne allemand Schleswig-Holstein effectue une mission d’observation le long des côtes des Iles Kerguelen, Ile Saint-Paul, Ile Amsterdam, Iles Crozet, Prince Edward Islands et Gough Island. Il passe ensuite par Le Cap (Afrique du Sud).
Note de Loïc : pas clair - à confirmer.

31 mars 1940
Converti à partir d'un navire marchand et lourdement armé, le croiseur auxiliaire Atlantis (capitaine Rogge) est le premier raider à quitter l'Allemagne. Le SKL lui a assigné comme terrain de chasse l'Océan Indien, via le Cap de Bonne Espérance. Il est prévu de le camoufler en prenant l'identité de plusieurs navires alliés ou neutres.

6 avril 1940
Le raider Orion (capt. Weyher) quitte l'Allemagne pour le Pacifique et l'Océan Indien, via le Cap Horn. Son maquillage en navire néerlandais va se révéler utile pour échapper aux patrouilles de la Royal Navy alors que la campagne de Norvège bat son plein. Tout au long de son voyage, le navire changera plusieurs fois d'aspect, au gré des circonstances.

10 mai 1940
Dans la nuit, sur son trajet vers l'Océan Indien, l'Atlantis mouille une centaine de mines au large du Cap Agulhas, en Afrique du Sud. Heureusement pour les Alliés, un de ces engins explosera prématurément quelques jours plus tard et la Royal Navy éliminera rapidement le champ de mines, avant qu'il n'ait causé trop de dégâts. Toutefois, la propagande allemande s'empresse d'exploiter - en les exagérant - les actions de Rogge et ce dernier doit se résoudre à modifier une fois de plus le camouflage de son navire, d'autant qu'il a déjà été signalé comme suspect.

6 mai 1940
Le corsaire allemand Widder (capt. von Ruckteschell, ancien capitaine de sous-marin lors de la 1ère GM) entame ses opérations dans l'Atlantique, maquillé en cargo suédois. Il doit écumer les routes commerciales dans un triangle situé entre les Antilles, les Açores et les côtes nord-est de l'Amérique du Sud.

6 juin 1940
Après une préparation minutieuse, le croiseur auxiliaire Thor (capitaine Kähler) quitte l'Allemagne pour écumer les routes commerciales dans l'Atlantique sud.

13-14 juin 1940
Le raider allemand Orion pose des mines de nuit à l'entrée du Golfe d'Hauraki, qui permet l'accès à Auckland (Nouvelle-Zélande). Ces mines couleront 4 navires dans les semaines suivantes, dont un transport de passagers. L'Orion a la chance d'échapper au croiseur léger néo-zélandais Achilles et au croiseur auxiliaire britannique Hector, arrivés au même moment à Auckland. Il est bientôt baptisé The Black Raider par la presse australienne et néo-zélandaise. La Nouvelle-Zélande ordonnera le black-out des ports pendant la nuit, avec pour conséquence quelques collisions entre navires.

15 juin 1940
Le croiseur auxiliaire Pinguin (capitaine Krüder) quitte l'Allemagne pour l'Atlantique sud, l'Océan Indien et l'Antarctique. En-dehors de ses activités de corsaire, il doit également ravitailler des sous-marins et emporte par conséquent un lot de mines et de torpilles. Il a pour l'occasion été maquillé en navire soviétique.

26 juin 1940
Le Widder capture le Krosffon, un tanker norvégien naviguant à vide de Casablanca vers Fort-de-France. Un équipage de prise va conduire le navire à Brest, dont le SKL signale la capture imminente. Avant son départ, Ruckteschell ordonne de remplir les soutes avec de l'eau de mer, car un pétrolier naviguant à vide vers l'Europe ne peut qu'attirer l'attention [x].

[x] Renommé Spichern, ce pétrolier servira de ravitailleur pour le Bismarck et le Prinz Eugen lors de l'opération Rheinübung en mai 1941.


3 juillet 1940
Le croiseur auxiliaire allemand Komet (capitaine Eyssen) appareille pour le Pacifique (qu'il atteindra 3 semaines plus tard) et l'Océan Indien, via le Passage du Nord Est. Son parcours au large de la Sibérie sera facilité par des brises-glace soviétiques, malgré la volonté du Moscou de rester neutre (ce qui ne l'empêchera pas d'accepter un dédommagement équivalent à 130000 dollars). Ce trajet a été décidé non seulement de pouvoir éviter les navires alliés, mais également de trouver une voie de retour pour la trentaine de cargos allemands bloqués dans le Pacifique depuis le déclenchement du conflit. Le pétrolier Esso doit accompagner le Komet, mais il doit renoncer après s'être échoué au large de Bergen (Norvège).

13 juillet 1940
Le Widder intercepte un cargo britannique, le King John. Ce dernier ayant commencé à lancer des appels de détresse, il est immédiatement canonné puis capturé. Ne voulant pas s'embarrasser de davantage de prisonniers, Ruckteschell ordonne d'abandonner l'équipage du cargo - entre temps expédié par le fond - sur des canots de sauvetage, avec des provisions qui doivent leur permettre de rejoindre les Antilles à plus de 200 miles de là. Les infortunés marins rejoindront l'île d'Anguilla 4 jours plus tard et s'empresseront de fournir aux autorités une description précise du raider allemand, la première du genre reçue par les Alliés.
Les conséquences ne se font pas attendre : tous les navires opérant pour le compte allié reçoivent l'ordre de naviguer en convoi (une mesure qui prendra néanmoins du temps à être appliquée de façon systématique), les routes existantes sont modifiées et une importante force navale est lancée à la recherche du raider.


20 juillet 1940
Le Pinguin ravitaille le sous-marin U-A au large des îles du Cap Vert. Malgré les eaux relativement calmes, ce premier ravitaillement en mer d'un sous-marin s'avère très problématique, en particulier le transfert des torpilles, au point que l'opération va durer 5 jours.
Note de Loïc : les îles du Cap Vert sont assez près des bases françaises, mais en même temps, à la fin juillet, le Grand Déménagement bat son plein. Ce n'est donc pas déraisonnable de maintenir cet événement.

28 juillet 1940
Le croiseur auxiliaire britannique Alcantara est gravement endommagé lors un échange de tirs avec le Thor à l'est du Brésil. Le raider allemand s'échappe, tandis que l'Alcantara se réfugie tant bien que mal à Rio de Janeiro.
Le Widder se ravitaille en carburant auprès du pétrolier Rekum.

27 août 1940
Au sude de Madagascar, le Pinguin localise et arraisonne un pétrolier transportant de l'essence d'aviation à haut degré d'octane, grâce à son hydravion arborant les marques de la RAF. Un second tanker se dirigeant à vide vers le Golfe Persique, ainsi qu'un cargo, sont envoyés par le fond. Mais les messages de détresse ont été captés par les stations et navires dans les environs et Krüder doit se résoudre à saborder sa prise (cette décision lui sera reprochée par le SKL) et quitter le secteur de toute urgence. Bien lui en prend, car la Royal Navy a dépêché sur les lieux deux croiseurs légers, les HMS Neptune et Colombo, ainsi que deux croiseurs auxiliaires, les HMS Arawa et Kanimbla.


16 septembre 1940
Rendez-vous entre le Widder et le pétrolier Eurofeld dans l'Atlantique. Le Widder se ravitaille et transfère une partie de ses prisonniers à un second pétrolier-ravitailleur, le Rekum, qu'ils ont rejoint un peu plus tard.


20 septembre 1940
Rendez-vous entre le Widder et les pétroliers Eurofeld et Rekum dans l'Atlantique. Le Widder se ravitaille et transfère une partie de ses prisonniers.

25 septembre 1940
Le croiseur auxiliaire canadien Prince Robert intercepte et capture le cargo allemand Weser au large du Mexique, côté Pacifique. Ce navire de soutien devait ravitailler les corsaires Komet et Orion dans un atoll des îles Marshall. Cet événement oblige les Allemands à changer leurs plans.

6 octobre 1940
Avec des machines subissant des pannes à répétition, le capitaine du Widder se rend compte que son navire n'est plus apte à mener la guerre de course et décide de rejoindre la France.


7 octobre 1940
Le Pinguin opère à présent dans l'Océan Indien, il a déjà 6 navires alliés à son tableau de chasse. Il capture cette fois-ci le Storstad, un tanker norvégien. Décision est prise de convertir ce dernier en mouilleur de mines sous le nom de Passat pour piéger, avec le Pinguin, les entrées - non protégées - des ports australiens et les voies de navigation au sud du continent (en particulier dans le détroit de Bass, qui sépare l'Australie de la Tasmanie). Les deux corsaires ne seront pas inquiétés (l'équipage du Passat pourra même accoster sur la côte de l'état de Victoria pour se ravitailler en eau). Dans les semaines suivantes, 4 navires de commerce seront victimes de ces mines, dont l’américain MS City of Rayville – il s’agit sans doute du premier vaisseau américain coulé de la guerre. Les mines allemandes dériveront longtemps et seront régulièrement signalées jusqu'au milieu de l'année 1941 (un chalutier sera également coulé fin mars).

14 octobre 1940
Arrivée des corsaires allemands Orion et Komet, du navire de soutien Regensburg et du pétrolier Kulmerland dans l'atoll de Lamotrek (Micronésie, Pacifique), sous mandat japonais depuis 1914. Les navires allemands, maquillés en cargos japonais, sont d'ailleurs inspectés par les autorités du port. Les offficiers allemands produisent des documents fournis au Regensburg et au Kulmerland lorsque ceux-ci ont quitté le Japon. Ils font également référence au Pacte Tripartite, signé moins d'un mois auparavant. Les Japonais ne découvrent pas que l'Orion et le Komet sont armés et se déclarent satisfaits de leur inspection.
Après quelques jours de repos, l'informel "Escadron d'Extrême Orient" (1) tente ensuite d'écumer les routes de navigation entre la Nouvelle-Zélande et Panama, sans succès. Le Regensburg quant à lui repart au Japon pour refaire le plein de denrées. Les Japonais tiennent à ce que opérations se fassent sur des atolls isolé, car le Japon n'est pas en guerre et ne veut pas être pris en flagrant délit de violation des lois de neutralité.

(1) Lors de la la Première Guerre Mondiale, l'Escadron d'Extrême Orient de la marine impériale allemande menait déjà une guerre de course dans le Pacifique. Commandé par l'Amiral Graf von Spee, il était basé à Tsingtao, comptoir allemand situé en Chine. Le Japon ayant rallié les Alliés, von Spee prit la décision de se replier vers les côtes occidentales sud-américaines, où il battit une escadre anglaise lors de la bataille de Coronel. Tsingtao fut néanmoins perdue, capturée comme toutes les possessions allemandes d'Extrême Orient ... par les Japonais.

22 octobre 1940
L'Atlantis capture le cargo yougoslave Durmitor. Bien que la Yougoslavie soit neutre, l'équipage a utilisé sa radio malgré les ordres du corsaire et il semble qu'il ait reçu l'ordre de se diriger vers un port ennemi. Rogge considère donc que sa capture est légitime. Le navire sera envoyé en Somalie italienne avec les marins capturés par l'Atlantis. Leur voyage sera très éprouvant, car le navire est infesté de rats et de cafards.
Note de Loïc : en fonction du calendrier de l'AOI qui reste à finaliser.

31 octobre 1940
Grâce à un temps exécrable qui lui permet d'échapper aux patrouilles alliées, le Widder rejoint Brest après 178 jours de mer. Il a coulé ou capturé 10 navires, totalisant 58645 t. Il s'est révélé peu adapté à la guerre de course : trop lent, une machinerie fragile et consommant trop de carburant. Les moteurs de ses deux hydravions n'ont jamais fonctionné. Les prisonniers comme l'équipage ont de surcroît vu leurs rations limitées. Il sera désormais employé comme navire-atelier et son armement sera transféré au Michel, ainsi que son captaine, contesté pour ses méthodes brutales, qui lui vaudront d'ailleurs plusieurs procès et la prison après la guerre.


9 novembre 1940
Le Thor transfère la quasi-totalité de ses prisonniers au forceur de blocus Rio Grande, qui avait été retenu pendant un temps à Rio de Janeiro par les autorités brésiliennes. Pour le corsaire allemand, les semaines suivantes constitueront une période calme, rythmée par les communications avec le SKL, qui signale toutefois une vigilance et une activité accrues des alliés dans l'Atlantique Sud.

11 novembre 1940
Dans le détroit de Malacca, l'Atlantis capture puis coule le cargo britannique Automedon, venant d'Australie. Celui ci transporte une cargaison ultra secrète, contenant entre autre le plan des défenses de la forteresse de Singapour, des détails sur le déploiement de la Royal Navy et la Royal Air Force, les forces au Moyen-Orient, les dispositions de défense portuaires, les tables de décodage de la marine marchande, des pages de chiffrage, des ordres de la Royal Navy et d'autres documents top-secrets du Cabinet de Guerre britannique.
Suite à cette prise, le pétrolier Ole Jakob, capturé la veille, est envoyé au Japon avec son précieux chargement d'essence d'aviation à haut degré d'octane, ainsi que les documents saisis. Les Japonais penseront d'ailleurs dans un premier temps que ces documents sont des faux. Le Japon accordera toutefois secrètement la possibilité d'utiliser l'atoll de Maug, dans les Mariannes, comme une zone de repos, de ravitaillement et de réparation, pour les navires corsaires allemands, ainsi que 11000 tonnes de diesel pour ravitailler les corsaires allemands. De façon plus anecdotique, après la chute de Singapour, Rogge recevra de l'Empereur Hiro-Hito un sabre de samouraï, devant ainsi le troisième Allemand à recevoir un tel présent, les deux autres étant Goering et Rommel.
Note de Loïc : sans doute pas pour Rommel en FTL ??
L'Atlantis quant à lui prend la route des îles Kerguelen pour effectuer des réparations et reposer l'équipage.
Note de Loïc : cette capture de l'Automedon est un événement méconnu mais important de la 2e GM. Dans le contexte FTL, on pourrait imaginer que les choses se passent autrement (davantage d'escorteurs britanniques dispo), mais on risque de perturber l'édifice.

15 novembre 1940
Le Pinguin et le Passat se rejoignent à l'ouest de l'Australie, leur campagne de minage achevée. Les autorités australiennes ont mis du temps à réaliser que les mines n'avaient pas été mouillées par des sous-marins, mais par des corsaires allemands et ont tardivement dépêché plusieurs navires à leur recherche, dont le vieux croiseur léger HMAS Adelaide, sans succès. Le Passat n'étant plus utile en mouilleur de mines, il servira à partir de maintenant d'éclaireur pour le Pinguin, en reprenant son nom de Storstad.

20 novembre 1940
Le Pinguin arraisonne le cargo anglais Maimoa qui transporte des centaines de tonnes de viande, de beurre et d'oeufs. Après avoir récupéré une bonne partie de la cargaison, la victime est coulée sans autre forme de procès et le raider décampe rapidement, car sa victime a largement eu le temps de lancer des appels de détresse accompagnés d'une description précise de son agresseur. Le croiseur australien Canberra est lancé à sa poursuite. En juillet, il avait déjà pourchassé sans succès l'Atlantis, qui écumait alors les routes de navigation entre l'Afrique, l'Inde et la Malaisie.

25 novembre 1940
Le Komet et l'Orion écument de concert les parages de la Nouvelle-Zélande. 7 navires civils vont ainsi faire les frais des cette association..

1 décembre 1940
Le croiseur auxiliaire britannique Carnavon Castle est gravement endommagé lors un échange de tirs avec le Thor au sud-est de Rio de Janeiro (Brésil). Il parviendra à se traîner jusqu'au port de Montevideo qu'il rejoindre le 7 décembre, avec une gîte de 10°. Ironiquement, sa coque sera réparée avec des plaques récupérées sur l'épave du cuirassé de poche Admiral Graf Spee, sabordé un an auparavant après la bataille de Rio de la Plata. Le croiseur lourd anglais Cumberland est envoyé à la recherche du raider allemand, sans succès.

3 décembre 1940
Le Kormoran (capt. Detmers) est le premier navire de la deuxième vague de raiders allemands à partir en opérations. Le navire a terminé ses essais en compagnie du Bismarck. C'est le premier raider équipé d'un radar, mais il ne s'agit que d'un prototype qui ne donnera jamais satisfaction et devra être abandonné. Comme le Pinguin, il a été camouflé en navire soviétique et il emporte un lot de mines et de torpilles pour ravitailler des sous-marins. Son terrain de chasse sera initialement l'Atlantique central et plus tard l'Océan Indien.

6-8 décembre 1940
Plusieurs navires qui attendaient leur chargement de phosphate sont envoyés par le fond par l'Orion et le Komet autour de Nauru, minuscule île du Pacifique dans l'archipel de Micronésie. Très riche en phosphate (l'île en exporte entre 700000 et 800000 tonnes par an), cette ancienne possession allemande est administrée conjointement par le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande depuis la Première Guerre Mondiale.

8 décembre 1940
Le Pinguin et l'Atlantis ont rendez-vous dans le sud de l'Océan Indien, où le pétrolier capturé Storstad doit les rejoindre le lendemain. Le SKL a en effet prévu de prolonger la mission des corsaires grâce au carburant capturé. Des scènes de joies ont lieu en pleine mer, d'autant plus que Rogge apprend par radio qu'il de se voir décerner la Ritterkreuz (Krüder sera décoré à son tour quelques jours plus tard). Une fois le ravitaillement achevé et les prisonniers transférés sur le Storstad (qui doit maintenant passer dans l'Atlantique sud pour ravitailler le Scheer et le Thor avant de regagner la France), les deux corsaires se séparent : l'Atlantis poursuit sa route vers les Kerguelen, tandis que le Pinguin se prépare à donner la chasse aux baleiniers de l'Antarctique.

La suite dans quelques jours avec un épisode sur les Kerguelen issu de mon imagination. Un peu de patience Shhh


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MessagePosté le: Jeu Juil 24, 2008 18:24    Sujet du message: Iles du Cap-Vert Répondre en citant

L'utilisation des îles du Cap-Vert pour l'épisode du 20 juillet dépend effectivement des moyens que les Alliés peuvent ou non affecter à la surveillance de ces îles en principe "neutres".
Sinon les Açores peuvent peut-être constituer le cadre de l'épisode ??

Amicalement
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MessagePosté le: Jeu Juil 24, 2008 21:18    Sujet du message: Répondre en citant

Les Açores ou même un coin perdu au nord-est du Brésil. Je posais plus la question par principe. Quoique ... Fin 1939 / début 1940, quelques cargos allemands avaient trouvé refuge dans ce coin et étaient pistés par les Alliés.

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MessagePosté le: Lun Juil 28, 2008 09:27    Sujet du message: Répondre en citant

Bravo pour ce travail sur les corsaires...
En marge, l'épisode de l'Automedon me fait de plus en plus minorer l'importance de l'affaire du PoW... Wink
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MessagePosté le: Mar Juil 29, 2008 06:44    Sujet du message: Répondre en citant

oui mais ici en ftl singapour n'est pas encore tombé... de plus en otl, le delai etait peu etre un peu juste pour arriver à court circuiter midway à partir de l'exploitation de singapour.
si l'on ne tiens pas compte de cet argument, c'est qu'effectivement en ftl les jap sont un peu trop reactifs (en otl, le corsaire et singapour n'ont pas suffit à entrainer une reaction, alors qu'en ftl le corsaire et le pow suffisent à entrainer des changements radicaux)
conclusion : mark se fait plaisir avec ses jap dopés Laughing mais il faudra alors envisager d'autres justifications que ces deux navires pour expliquer la neutralisation de magic et un tel revirement de doctrine navale en 9 mois seulement...
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MessagePosté le: Mar Juil 29, 2008 06:49    Sujet du message: Répondre en citant

A propos de Singapour - avant d'être victime d'une naissance ( Wink ) et d'une inondation, entre autres, Geoff avait fixé la chute de Singapour à fin Septembre - début octobre 42.
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MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2008 10:10    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais enrichir ce sujet que j'ai d'ailleurs renommé de façon plus générale. Voici des déjà des sources :


Je vais faire des corrections/ajouts dans mon message du 24 juillet en les mettant en vert.
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MessagePosté le: Mar Nov 03, 2009 14:13    Sujet du message: Répondre en citant

Presque un an plus tard ... Rolling Eyes, je réactive ce sujet en le complétant avec les derniers éléments pour l'année 1940, dont l'épisode des Kerguelen (14 décembre), qui est en partie OTL, le reste étant issu de mon imagination.
Soit dit en passant, j'ai nettoyé le sujet de quelques échanges traitant de la stratégie japonaise.
L'événement du 26 juin (voir ci-dessus) est supprimé, car improbable dans le contexte FTL, le passage du 20 septembre étant quant à lui fusionné avec celui du 16.
La trame pour 1941 est en bonne voie, mais sa publication attendra la reprise des travaux pour 1941.

Voici les ajouts :

2 septembre 1940
Océan Pacifique
L'Orion mouille quatre mines factices à l'entrée du port d'Albany, sur la côte sud de l'Australie. Le lendemain, il quitte la zone après avoir été repéré par un avion australien.

8 décembre 1940
Micronésie, Pacifique
En trois jours, les corsaires allemands Orion et Komet ont envoyé par le fond plusieurs navires qui attendaient leur chargement de phosphate autour de l’atoll de Nauru. Ce confetti (une ancienne possession allemande administrée par le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande depuis la Première Guerre) exporte 700 000 à 800 000 tonnes de phosphate par an. Le seul regret des deux capitaines allemands est de ne pas avoir pu débarquer d’équipe de sabotage sur l’île, la mer n’étant pas favorable. Les deux corsaires se séparent alors pour chercher d’autres cibles.

14 décembre 1940
Note de Loïc : l'échouage de l'Atlantis est historique, mais en OTL les Kerguelen sont désertes et personne ne dérangera les Allemands.
Iles Kerguelen
Le corsaire allemand Atlantis arrive aux Kerguelen, qui font partie des possessions françaises de l’Océan Indien (l’archipel dépend du Gouvernement général de Madagascar), mais qui, pour autant que le sache le capitaine Rogge, sont désertes. Après 252 jours de mer, le navire doit être révisé à l’abri des regards indiscrets, modifier son camouflage et faire le plein d’eau douce. Rogge a décidé de mouiller dans la baie de la Gazelle. Cette baie est connue de l’amirauté allemande depuis 1874, lorsque la corvette du même nom était venue mouiller dans ces parages, suivie par un navire hydrographique une vingtaine d’années plus tard. Dans cet environnement difficile, c’est l’endroit le plus sûr où accoster, il a d’ailleurs été baptisé Port-Couvreux. S’ouvrant sur le nord-est et donc protégée à la fois des vents d’ouest dominants et des bourrasques de neige venues du sud, la baie favorise aussi les opérations de déchargement. Cependant, son entrée est dominée par une bergerie qui est tout ce qui reste d’un élevage de moutons fermé en 1932. Les ruines du bâtiment pourraient abriter un poste de surveillance français et Rogge se méfie.
………
Il a raison ! Depuis le Grand Déménagement, le gouvernement français a décidé de montrer les couleurs sur le moindre bout de terre français, histoire d’affirmer à ses alliés, à ses ennemis et surtout aux Etats-Unis, que la Vraie France est présente aux quatre coins du globe. L’archipel n’a qu’un intérêt stratégique mineur, car il est situé très au sud des voies de navigation entre l’Afrique du Sud et l’Australie. De plus, il est difficile d’y baser de façon permanente des avions ou hydravions, car le vent y souffle quasi continuellement : sa vitesse moyenne est de 35 km/h, mais elle monte fréquemment à 150 voire 200 km/h. Néanmoins, l’intérêt d’une station météo couvrant le sud de l’Océan Indien est évident (une expédition comprenant plusieurs scientifiques avait déjà été envoyée sur place en 1939 à bord de l’aviso Bougainville) et c’est la principale fonction du poste français.
Malgré l’environnement hostile et un intérêt économique plus que discutable, il a été décidé de relancer un élevage de moutons, afin d’assurer un certain ravitaillement à la garnison, voire d’expédier le surplus de viande à Madagascar ou la Réunion. Un projet similaire concernant la pêche a été écarté – si les eaux sont poissonneuses, elles sont trop dangereuses pour de petits chalutiers et les gros navires n’auraient pas besoin d’accoster aux Kerguelen.
La garnison, de la taille d’une compagnie, joue aussi le rôle d’unité disciplinaire pour quelques fortes têtes. La nouvelle “compagnie disciplinaire des Kerguelen” a donc été envoyée sur place au début de l’automne, avec dans ses bagages du bois de construction (l’archipel est dépourvu de tout arbre), deux générateurs diesels, des fûts de gasoil et deux émetteurs HF avec leurs mâts [Ces émetteurs, similaires à ceux d’un navire, permettent de communiquer en graphie (morse) sur de longues distances (les ondes HF se réfléchissent sur les basses couches de l’atmosphère et ont ainsi une portée largement supérieure aux émissions VHF ou UHF).]. Sa mission consiste initialement à remettre en état l’ancienne bergerie, construire quelques baraques supplémentaires, installer les antennes radio et un poste de surveillance météo et préparer l’arrivée des courageux bergers.
Le ravitaillement provenant de La Réunion doit être apporté deux à trois fois par… an par le chalutier armé Aspirant Brun (matricule P45, 65 m de long, 11 nœuds, 3 x 100 mm, 2 x 13,2 mm, 24 grenades), affecté – en attendant mieux – à la liaison avec les Terres Australes Françaises (l’archipel de Crozet, l’archipel des Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam).
En cette matinée du 14 décembre, une partie de la garnison française chasse le lapin (introduit par les Anglais au siècle dernier) pour améliorer l’ordinaire, tandis que l’aménagement de la petite installation se poursuit.
………
Pour Rogge, la situation ne laisse guère de choix : les abords de l’archipel sont particulièrement traîtres, interdisant toute approche nocturne. De plus, le commandant du corsaire n’a pu utiliser son hydravion He-114A-2 pour reconnaître les lieux – le vent soutenu aurait rendu le décollage et l’amerrissage très hasardeux et l’appareil aurait à coup sûr été repéré. Ne voulant prendre aucun risque, il a donc fait modifier depuis la veille l’aspect de son navire en le maquillant en un cargo délabré battant pavillon norvégien, en raison de la présence dans l’Antarctique des flottes norvégiennes de pêche à la baleine.
À l’entrée du Bras de la Fonderie, Rogge envoie à terre des hommes en reconnaissance, pour vérifier si les Français n’ont pas établi une station radio. Sa prudence est récompensée, car le détachement revient rapidement annoncer la présence de soldats vraisemblablement français, ainsi que celle de deux grands mâts d’antennes et de nouveaux bâtiments en bois jouxtant la vieille bergerie en pierre. Le capitaine allemand ordonne aussitôt d’activer le matériel de brouillage radio, dont il fait un usage régulier. Rogge est prêt à une confrontation. Il doit en effet absolument ravitailler en eau douce et remettre son navire en état. L’Atlantis pénètre donc dans la baie de la Gazelle.
Chez les disciplinaires, l’approche du navire est aussitôt remarquée. Le passage de leur ravitailleur n’est prévu que dans deux mois, mais la présence du pavillon norvégien fait taire les inquiétudes, d’autant plus qu’ils ne comptent parmi eux aucun marin susceptible de remarquer que leur visiteur ne ressemble pas vraiment à un navire-usine.
La chance semble sourire à Rogge quand tout à coup, malgré les chaloupes qui le précèdent et sondent la profondeur de l’étroit chenal, l’Atlantis subit le même sort que le cargo français Lozère douze ans auparavant [Le 12 février 1928, au terme de sa troisième campagne de chasse à la baleine, comme il quitte l’archipel avec un chargement de 1 200 t d’huile produite l’été précédent et estimé à 500 000 francs-or, le Lozère (Compagnie Générale Transatlantique) s’échoue par très mauvais temps dans le détroit de la Gazelle. L’équipage est recueilli par des chasseurs lors d’une accalmie mais le navire sombre un mois plus tard, perdant sa précieuse cargaison. Les naufragés s’abritent dans la bergerie de Port-Couvreux jusqu’à ce que le vapeur Kildalkey les récupère, le mois suivant.]. Il s’empale sur des hauts-fonds, le choc ouvrant une déchirure de 6 mètres de long sur 2 mètres de haut dans la coque externe. La trentaine de soldats français présents aux abords de la bergerie se rassemblent sur le rivage pour observer le spectacle et éventuellement porter assistance, inconscients du danger, car les canons du corsaire allemand sont masqués derrière des sabords. Cependant, l’officier de quart ordonne de signaler la nouvelle par radio à Madagascar, mais le brouillage radio de l’Atlantis est déjà à l’œuvre. Rogge envoie une de ses chaloupes à terre pour faire mine de réclamer de l’aide, mais ses hommes sont lourdement armés. Un bref combat éclate, plusieurs Français sont tués et les autres capturés, tandis que l’Atlantis pulvérise les bâtiments de quelques salves de 150 mm.
Les Allemands restent maîtres du terrain. Les rescapés de la garnison, en infériorité numérique et équipés uniquement d’armes légères, se sont repliés sur le Mont de la Vigie, rejoints par leurs camarades partis chasser et qui ont été alertés par les détonations. Sans abri et pratiquement sans ravitaillement, ils ne sont pas en mesure de tenter une action contre les assaillants et doivent se contenter d’espérer que l’absence du rapport quotidien transmis par radio finira par alerter Madagascar.
Trois jours d’efforts épuisants seront nécessaires aux Allemands pour dégager l’Atlantis du piège des hauts-fonds, avec l’aide d’une tempête qui soulève le navire. Une fois celui-ci ancré à Port-Couvreux, entre la réparation de la coque, l’entretien de la machinerie et le plein de 1 000 tonnes d’eau douce, l’équipage ne profitera guère de son premier séjour à terre depuis neuf mois. Il lui faut aussi se ravitailler en nourriture fraîche (lapins, choux de Kerguelen, moules), tout en surveillant les alentours pour empêcher toute interférence des rescapés de la garnison. De son côté, l’hydravion du navire prend des photographies aériennes de l’archipel et effectue des reconnaissances en mer pour prévenir de l’arrivée éventuelle de navires (le journal de l’unité a révélé le contact radio régulier avec Madagascar).

18 décembre 1940
Atlantique – 250 nautiques à l’ouest de l’île d’Ascension
L’Admiral Scheer capture le cargo frigorifique Duquesa (8 651 t), venant d’Argentine, avec à son bord 14,5 millions d’œufs et 3 000 tonnes de viande. Un équipage de prise se rend à bord. Kranke projette d’utiliser le Duquesa, bientôt surnommé « Les Delikatessen flottantes » ou encore « L’épicerie fine de Wilhelmshaven Sud », pour ravitailler les navires allemands opérant dans les Mers du Sud.

21 décembre 1940
Pacifique Sud-Ouest
Les corsaires allemands Komet et Orion se séparent après avoir ravitaillé à Emirau, près de Kavieng (Nouvelle-Irlande, Iles Bismarck), où ils ont débarqué plus de 500 prisonniers. Recueillis quelques jours plus tard par un navire britannique, ces derniers seront en mesure de fournir des informations sur les activités opérationnelles des corsaires, leurs camouflages et leur utilisation de points de ravitaillement secrets et d’installations japonaises.

25 décembre 1940
Atlantique Sud – Point Andalusien, 15°S. 18°W. (au nord de l’île Tristan da Cunha)
Le croiseur auxiliaire allemand Thor et le pétrolier Eurofeld (qui l’a ravitaillé trois jours plus tôt) sont rejoints par le cuirassé de poche Admiral Scheer et le pétrolier Nordmark. Le SKL propose aux commandants des deux corsaires d’opérer ensemble, mais la proposition est rejetée, car les deux navires ont des vitesses trop différentes et Kähler, qui commande le Thor, craint que son navire ne soit réduit au rôle de ravitailleur et navire-prison pour le cuirassé de poche.
Cependant, le Duquesa, ses œufs et sa viande manquent à l’appel. Le Nordmark a de ses (mauvaises) nouvelles. Il a capté un message du cargo capturé signalant qu’il était sur le point d’être arraisonné par un patrouilleur allié et qu’il se sabordait. L’équipage de prise a été pris… Le responsable est le croiseur auxiliaire français (MN-AMC) El-Mansour, qui a eu un joli coup de chance. Cloué quelques jours à Oran par un problème de machines alors qu’il devait faire partie de l’escorte d’un convoi pour l’Amérique du Sud, le CF Pesqui, son commandant, en a profité pour faire boulonner sur le pont un affût double de 25 mm AA (un modèle de l’armée de provenance peu avouable) et a décidé filer vers l’Argentine sans passer par le Brésil, prenant une route très inhabituelle qui lui a valu de tomber sur le Duquesa. Pour Kranke, l’épisode semble confirmer que le réseau de surveillance allié se resserre.

27 décembre 1940
Micronésie, Pacifique
Après avoir renoncé à mouiller des mines au large de Rabaul, le Komet va bombarder l’usine de production de phosphate de l’île de Nauru, dont l’Australie a négligé d’assurer la sécurité. Les installations sont entièrement détruites ; la production ne reprendra que dix semaines plus tard et ne retrouvera son niveau d’origine qu’après la guerre. Le corsaire allemand prend ensuite la direction de l’Océan Indien, via un large détour par les eaux de Polynésie Française.

31 décembre 1940
Micronésie, Pacifique
Le corsaire allemand Orion est à nouveau ravitaillé dans l’atoll de Lamotrek par le Regensburg et le pétrolier Ole Jacob. Sa machinerie a grand besoin d’entretien.
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MessagePosté le: Mar Nov 03, 2009 21:35    Sujet du message: Répondre en citant

Loïc,

J'enfonce peut-être une porte ouverte. Mais as-tu inclus dans la Chrono d'août 40, au 16, la destruction, entre l'Australie et la Nouvelle-Calédonie, du minéralier Notou (2489 GRT, 8 noeuds), de la Société Le Nickel, par le corsaire Orion ?
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MessagePosté le: Mar Nov 03, 2009 23:26    Sujet du message: Répondre en citant

Non, car je ne vais pas citer tous les navires coulés par les corsaires (sachant que Frank allège au max la chrono en ce moment). Mais oui, on peut considérer que le Notou est coulé comme en OTL. Ceci dit, si tu es as besoin pour autre chose, pas de souci pour le remplacer.
Si on voulait vraiment tenir compte de l'impact du tonnage marchand coulé par les différents belligérants, il faudrait alors tenir des comptes d'apothicaires. Mais nous faisons "au pif".
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MessagePosté le: Mer Nov 04, 2009 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

En fait je voyais surtout l'incident du Notou comme une possibilité d'accroche d'un renvoi à une annexe sur la Nouvelle-Calédonie et les autres îles du Pacifique dans la guerre, annexe dont le Roi Louis nous a, sauf erreur, fourni une partie de la matière.
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MessagePosté le: Mer Nov 04, 2009 22:16    Sujet du message: Répondre en citant

No problemo, on peut décider de conserver son sort OTL ou de le modifier.
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