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front d'Ukraine du Sud et de la mer Noire
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Finen



Inscrit le: 17 Oct 2006
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MessagePosté le: Dim Oct 16, 2016 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

La seule chose qui puisse passer pour un SU 45 est un programme expérimental à base de chassis T-26 ayant été armé avec des 45mm, je n'ai par contre aucune trace d'arrivée de cet engin au combat. Le programme est de 1936-37 et est basé à Leningrad à l'usine n°185, département de conception mécanique expérimentale de Leningrad.
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le poireau



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2016 00:00    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Les troupes sur le Boug peuvent servir à fixer la 11ème armée pendant que l'offensive viendra plus au nord (car à un endroit il y aura un trou entre le Boug et le Dniepr).


L'offensive principale de Saturne viendra en effet des unités les plus au nord : 9e armée et 2e de choc.
Par contre il vrai que l'opération sera déclenchée de façon prématurée (la stratégie de Staline reste celle du "large front" : attaquer à peu près simultanément sur tous les secteurs ; et il ne va pas attendre que le front d'Ukraine du sud soit parfaitement près).
Au final ce ne sera qu'un succès modeste (l'objectif réel était de repousser les forces de l'axe jusqu'à la frontière roumaine et même au-delà) et elle va donc se transformer en opération de libération d'Odessa (dans laquelle les forces les plus au sud, 18e et 51e armées, vont être jetées).

Il ne faut pas oublier que la guerre n'a commencé que depuis six mois à peine : même si Staline écoute de plus en plus les conseils de professionnels comme Joukov, Chapochnikov ou Vassielievski, sa gestion du conflit laisse encore à désirer en terme de rationalité.
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“Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon)
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2016 16:25    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir

Anaxagore a écrit :
Citation:
La gare de Nikolaïev-Vantazhnyi se trouvait non loin de l'hôpital. Les trains qui venaient de l'est débarquaient un flot continu de civières et de blessés, entourés d'infirmières épuisées. Ils venaient du front de l'ouest.


Non ceux sont les trains qui venaient de l'ouest.

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Alain
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Oct 23, 2016 15:37    Sujet du message: Répondre en citant

18 novembre, Odessa

Le quartier général roumain à Odessa est détruit par une attaque "terroriste". Le général Ion Glogojanu - commandant militaire de la place- ainsi que seize officiers et quarante six sous-officiers et soldats roumains trouvent la mort dans l'explosion. Les auteurs de l'attentat ne sont pas capturés. Il s'agit de partisans qui se cachent dans les catacombes. Le maréchal Antonescu déclare cependant que les Juifs sont coupables car "tous les Juifs sont communistes".
Le nouveau gouverneur militaire, le général Trestioreanu va donner l'ordre "de pendre les Juifs et les communistes". Dans la nuit, les lampadaires des principales avenues d'Odessa seront transformés en gibet. Quelques cinq mille Juifs sont ainsi exécutés.

19 novembre, Allemagne

L'Amerika, le train privé du Führer, en déplacement entre Berlin et sa résidence privée du Berghof accueille un hôte de marque, le maréchal Ion Victor Antonescu. Ce dernier est venu discuter avec Hitler de la situation après la chute d'Odessa. La réunion commence par une courte cérémonie où le dictateur roumain reçoit la "plaque de bras d'Odessa" en or, cette plaque (qui n'est pas vraiment une décoration) sera remise dans les jours qui vienne à tous les soldats roumains et allemands ayant participé à la campagne d'Odessa.
C'est seulement ensuite que les choses sérieuses commence, la réunion privée réunis les deux despotes dans l'un des luxueux salons du train. Il s'agit d'une rencontre particulièrement bien documentée puisque le traducteur d'Adolf Hitler - Paul-Otto Schmidt- la racontera après guerre et qu'un des SS présents en enregistrera secrètement une vingtaine de minutes sur bande. Le document, saisi après coup, sera conservé par la Gestapo dans un dossier à charge contre son instigateur et plus tard versé dans la documentation constituée après guerre par le service historique de l'US Army.
Après un interminable monologue sur la conquête à l'est du Lebensraum (espace vital), et la destruction nécessaire du judéo-bolchévisme, Hitler entra dans le vif du sujet. Au grand étonnement de nombre des participants le Führer reconnut ses torts lors de l'invasion soviétique.
- Lorsque j'ai préparé l'opération Barbarossa, je n'ai pas voulu écouter les rapports alarmistes qui m'étaient envoyés. Je n'ai pas voulu croire que les Bolchéviques produisaient trois mille chars par an, je ne croyais pas à l'existence du T-34, je ne croyais pas que les Rouges avaient deux fois plus de divisions que celles que l'on avait mises sur la carte. Lorsqu'un membre de l'état-major attirait mon attention sur ces chiffres, je lui répondais qu'il n'y avait aucune place à l'OKH pour les faibles d'esprits qui croient la propagande bolchevique et qu'il serait mieux dans un asile. Auriez vu cru de tels chiffres, monsieur le maréchal ?
- Naturellement pas !
- Évidemment, mais nous avons eu tort vous comme moi. Nous avons déjà écrasé deux fois tout ce que les Bolchéviques étaient sensés posséder, et Staline nous envoie encore plus d'hommes. J'ai eu tort de déclencher cette guerre. Cependant ce qui est fait est fait. Il va maintenant falloir la gagner. Que me conseillerez-vous, monsieur le maréchal ?
Jamais encore, Schmidt n'avait entendu Hitler lui demander de traduire une phrase pareille.
Ion Antonescu répondit non sans une certaine arrogance :
- Pour pouvoir vous répondre à votre question, il me faut d'abord savoir si vous avez renoncé à l'Ukraine.
- Quoi qu'il en soit, je prendrais l'Ukraine l'année prochaine, il y a là des matières premières dont je ne peux absolument pas me passer.
- Alors il faut absolument dégager Kiev et les proches voies d'accès. Les troupes qui se trouvent à Odessa continueront à avancer jusque sur le Boug, obligeant l'ennemi à tenir le fleuve contre nous. De la sorte, nous contraindrons l'ennemi à immobiliser des troupes au sud et nous servirons de diversion. Vous lancerez ensuite l'attaque pour prendre le centre du pays.
Il se produisit alors un événement sans précédent. Hitler acquiesça.
- Je vous propose que nous préparions un plan de défense de Kiev et un autre d'offensive pour la désenclaver.
- Bien, je suis d'accord, répondit Antonescu.
En dépit de la morgue militaire affichée par le dictateur roumain, Hitler accepta tout. Durant tout le reste de la conservation, le Führer se montra même d'une grande amabilité. Il est vrai que les deux chefs d'états partageaient la lubie des longues litanies sur la grandeur de leur pays et de son histoire glorieuse. Hitler pardonnait même aisément à Antonescu sa haine de la Hongrie, lui-même méprisant profondément les Magyars.

20 novembre, Kobleve (côte de la mer Noire, est d'Odessa)

Les camions ZiS-6 s'alignaient dans la plaine, distants d'une dizaine de mètres chacun. Sur leur dos, ils portaient une suite de rails que les Allemands appelaient "Orgue de Staline" et que les Soviétiques surnommaient affectueusement "petite Catherine" (Katioucha).
D'un seul coup, des langues de flammes apparurent à la base des mortiers multiples BM-13, jetant vers le ciel des roquettes RS-132 dans une suite de sifflement stridents.
À huit kilomètres de là, la 7ème division d'Infanterie roumaine venait d'entrer en enfer. Les charges explosives brisantes de 22 kg des projectiles autopropulsés projetées des débris dans un rayon de 20 m, hachant les troupes qui s'y aventuraient.
Des combats violents avaient débuté.

21 novembre, Ptrivka (Nord-est d'Odessa)

La LIV. ArmeeKorps, Roumanie (Hansen) vient de terminer son regroupement, elle va maintenant pouvoir partir en direction de son premier objectif, le village de Sakharove, au Nord-Est, de manière à flanquer l'action de la XI. ArmeeKorps, Roumanie (von Kortzfleisch) .


Note 1 : la "plaque de bras d'Odessa" remplace la "plaque de bras de Crimée" qui n'existe pas en FTL.
Note 2 : avant de me dire que le comportement d'Hitler n'est pas crédible, ce texte est basé sur deux conversations entre Antonescu et Hitler OTL, je l'ai FTLisée
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
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ciders



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MessagePosté le: Dim Oct 23, 2016 16:17    Sujet du message: Répondre en citant

Bien noté. Nous sommes donc sur la rivière Tylihul à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Odessa. Elle est assez large (jusqu'à quatre kilomètres de large) entre les deux villages que tu cites, ce qui va faciliter la défense.

Je confirme au passage pour la discussion mais je ne parviens pas à retrouver le passage OTL. Antonescu était certainement le dirigeant étranger qui était le mieux traité par Hitler. On peut se dire que l'apport roumain pour l'économie de guerre nazie (céréales et surtout pétrole) jouait largement mais il n'y avait peut-être pas que ça.

---

Citation:
Après un interminable monologue sur la conquête à l'est du Lebensraum (espace vital), et la destruction nécessaire du judéo-bolchévisme, Hitler entra dans le vif du sujet. Au grand étonnement de nombre des participants le Führer reconnut ses torts lors de l'invasion soviétique.


Citation:
Des combats violents avaient débuté


Citation:
La LIV. ArmeeKorps, Roumanie (Hansen) vient de terminer son regroupement, elle va maintenant pouvoir partir en direction de son premier objectif, le village de Sakharove, au Nord-Est, de manière à flanquer l'action de la XI. ArmeeKorps, Roumanie (von Kortzfleisch) .


Là par contre, j'ai un doute. Le ou la Armeekorps ?
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Oct 23, 2016 16:45    Sujet du message: Répondre en citant

ciders a écrit:

Citation:
La LIV. ArmeeKorps, Roumanie (Hansen) vient de terminer son regroupement, elle va maintenant pouvoir partir en direction de son premier objectif, le village de Sakharove, au Nord-Est, de manière à flanquer l'action de la XI. ArmeeKorps, Roumanie (von Kortzfleisch) .


Là par contre, j'ai un doute. Le ou la Armeekorps ?

Je me contente de mettre ce qui est dans l'ordre de bataille.
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Dronne



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MessagePosté le: Dim Oct 23, 2016 21:12    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:

Les camions ZiS-6 s'alignaient dans la plaine, distants d'une dizaine de mètres chacun. Sur leur dos, ils portaient une suite de tubes que les Allemands appelaient "Orgue de Staline" et que les Soviétiques surnommaient affectueusement "petite Catherine" (Katioucha).
D'un seul coup, des langues de flammes apparurent à la base des mortiers multiples BM-13, jetant vers le ciel des roquettes RS-132 dans une suite de sifflement stridents.


Bonsoir,
En fait ce ne sont pas des tubes, mais des rails, chaque rail porte deux fusées, une dessus, et un autre dessous.
Ce sont les évolutions des modèles d'après guerre qui ont des tubes (BM21,BM27).
Cordialement.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Oct 24, 2016 17:32    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir

Pour les aventures du lieutenant Aksonov, on a comme référence d'ouvrages,
tantôt : (D’après Les Héros d’Odessa, Ilya Ehrenbourg, Editeurs Français réunis, 1950)
tantôt : (D’après La Guerre dans les Steppes, Jean Mabire,
Presses de la Cité, 1955)

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Alain
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 25, 2016 08:21    Sujet du message: Répondre en citant

Je pensais avoir déjà unifié - j'y retourne.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Oct 27, 2016 23:15    Sujet du message: Répondre en citant

Quelqu'un peut me donner les dates des premières chutes de neige à Odessa en 1942.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Oct 30, 2016 19:33    Sujet du message: Répondre en citant

22 novembre Kobleve (côte de la mer Noire, est d'Odessa) bataille de Kobleve (ou bataille de la rivière Tylihul), premier jour.

La 8e Brigade roumaine du général Damascu et la 1ère brigade de montagne du général Lascar, se joignent à la 7ème division d'infanterie du général Stavrat. Ils attaquèrent Kobleve, mais firent face à une résistance acharnée des Soviétiques. Le village et ses environs avaient été transformés en place forte. Des tranchées ainsi que des bunkers de troncs d'arbres et de sacs de sable renforçaient des maisons transformées en fortins. Au delà de la rivière Tylihul - par endroit large de quatre kilomètres- d'autres positons ont été préparées pour résister à toute tentative de franchissement. Les 3èmes et 24 ème divisions motorisées assuraient la défense de toutes ses positions. De plus, elles étaient soutenues par d'autres unités de la 51ème Armée (P.I. Batov).
Les combats furent tout de suite très durs, la Luftwaffe intervient aux côtés des Roumains avec des moyens massifs, s'assurant - difficilement- de la maîtrise du ciel. Tandis que les chasseurs frappés de la croix de fer pourchassaient leurs équivalents soviétiques, les bombardiers allemands lancèrent près de cinq raids sur les positions défensives des deux côtés de la rivière. Toutefois, les résultats ne furent pas à la hauteur des efforts investis. Non seulement l'Armée Rouge s'était bien enterrée, mais en plus les moyens anti-aériens ne lui manquaient pas.

Même jour, Zbrozhkivka (Nord-est d'Odessa)

Après avoir marché vers le nord-est en suivant la voie de chemin de fer, la XI. ArmeeKorps, Roumanie (von Kortzfleisch) avait atteint deux jours plus tôt l'aiguillage de Raukhivka.
Trois choses avaient alors changé. D'abord la voie ferrée avait été rejointe par un autre chemin de fer venu de l'ouest, et s'était mise à zigzaguer entre des bois touffus. Ce terrain propice à la guérilla avait évidemment été mis à profit par l'Armée Rouge, et les combats se durcissaient rapidement. Pour finir, la température - automnale jusque là- venait soudain de plonger. La neige avait commencé à tomber de plus en plus drue, étendant un manteau blanc sur toute la région. Les soldats allemands et roumains à présent dans leurs tenues d'hiver avaient peints leurs casques en blanc et se drapaient dans des draps de cette couleur pour se camoufler dans ce paysage de Nive où claquaient les coups de feu.

23 novembre Kobleve (côte de la mer Noire, est d'Odessa) bataille de Kobleve (ou bataille de la rivière Tylihul), deuxième jour.
Cette fois-ci pas moins de quatre raids de la Luftwaffe se succédèrent sur les positions de l'Armée Rouge des deux côtés du Tylihul. Les échecs de la veille avaient été pris en compte. De ce fait, les pertes en avion furent moindres. De plus, les cibles ont mieux été identifiées. Des batteries de Katiouchka et de l'artillerie font les frais des bombardements.
Là où les anti-aériens se montraient les plus agressifs, les Roumains du 8ème régiment d'artillerie et du 3ème régiment d'artillerie à cheval firent tonner leurs pièces, écrasant les positions signalées sous un déluge d'obus. Cette coordination parfaite - grâce à la présence de plusieurs officiers de liaisons allemands dans la 11ème Armée roumaine - permit de réduire plusieurs points clefs de la défense de la rivière.
Par contre, les attaques au sol échouèrent tout le long de la journée, repoussées par la résistance acharnée des Soviétiques.

Même jour, dans les bois entre Berezivka et Viktorivka (Nord-est d'Odessa)

La 6ème division d'infanterie du général Ionovici recula après avoir subi des pertes notables. Ils venaient d'affronter des troupes soviétiques bien installé dans cette région boisées. Bien armés, ils s'étaient également confortablement retranchés, cherchant en particulier à défendre Berezivka et sa petite gare.
Les Roumains furent remplacés par la 73.Infanterie-Division du général Rudolf von Büneau... mais la tâche s’avérait difficile. Il n'y avait pratiquement que des chemins à peine assez large pour traverser la forêt, deux Hanomag Sd.Kfz 250 ne pouvaient s'y croiser. Les PZ-IV et StuG-III étaient encore plus pénalisés.
Cela allait être un combat d'infanterie.
Par chance, le mauvais temps et les affrontements au-dessus de Kobleve éloignaient les Vvs, ce qui permit aux Fi-156 Storch de reconnaissance de relever des traces de chenilles le long de la boucle formé par la Voie ferrée entre Berezivka et Viktorivka. Les tanks soviétiques semblaient être entrés dans la forêt.


24 novembre, dans les bois entre Berezivka et Viktorivka (Nord-est d'Odessa)

La nuit régnait encore quand l'artillerie soviétique réveilla les Allemands. Bien vite, leurs propres pièces se joignirent au concert, retournant la terre en plusieurs points autour des deux villages.
La nuit n'était pas vraiment sombre, une fluorescence grisâtre émanait de la neige, silhouettant les arbres de la forêt. Venu des bois sur la gauche, des ombres de forme humaine émergèrent armées de fusils. Elles couraient en tirant vers les maisons du village de Berezivka.
Caché dans le clocher d'une église condamnée, Erwin Müller s'abrita comme des coups de feu ricochaient sur le mur. Il se redressa et riposta avec sa Degatyarev DP 28... il souriait de l'ironie de voir une arme soviétique tuer l'ennemi. Parmi les arbres, une silhouette sembla trébucher et s'effondra.
Vengeance ! Oui, car un de ses camarades gisait à plat ventre sur la petite place devant l'église.
Le StuG-III qui se trouvait à côté s'ébranla pour contourner les isbas par la droite, du côté opposé à l'attaque.
Müller écrasa la détente du FM soviétique au moment où les premiers Rouges déferlaient dans la rue en face de sa position. Leur objectif était un camion qui déchargeait des munitions lorsque les premiers tirs d'artillerie s'étaient fait entendre. Autour, des soldats allemands piégés se défendaient désespérément.
Il tira une première rafale... une seconde... une autre... Deux fois ses balles rattrapèrent un soviétique dans sa course en avant.
Müller fut soudait brutalement renvoyé en arrière et s'affala sur le sol du clocher... Son front s'ornait d'un trou rouge et le sang formait comme une auréole autour de sa tête.

25 novembre, dans les bois entre Berezivka et Viktorivka (Nord-est d'Odessa)

Le half-track avançait péniblement dans la neige. La route de terre gelée et de neige boueuse était entourée sur les deux côtés par des futaies ou des souches coupées... Les Soviétiques avaient eu besoin de beaucoup de bois ces derniers jours. Pas besoin de demander pourquoi.
La mitrailleuse située au-dessus du conducteur crachait en direction d'une barricade garnie de Rouges. Le Hanomag était en pointe de l'attaque. Des deux côtés du chemin, les soldats - portant le long manteau hivernal et des casques d'acier peint en blanc- déferlaient en tirailleur fusil ou mitraillette au poing.
Cependant, l'assaut n'arrivait pas à emporter la position défendue par des communistes littéralement enragés.
Le caporal Schmidt dépassa un panzer IV et un StuG III tout deux occupés à tirer en direction d'une autre position soviétique, placée sur leur flanc.
Soudain, il vit l'éclair d'un départ de coup. Puis un volcan miniature s'ouvrit à dix mètres devant lui, pulvérisant un arbre au bord du chemin, et projetant en tout sens des éclats de bois. Le caporal découvrit alors un bunker bas, en bois, soigneusement recouvert de terre et de branche morte. Par l'embrasure saillait le tube d'un canon antichar.
Alors que la mitrailleuse balayait désespérément la casemate de rondin, les servants de l'arme s'activaient.
Le Sd.Kfz 250 touché de plein fouet explosa comme une bombe. Certains des hommes qu'ils transportaient furent éjectés, réduits en charpie, une bouillie rouge désarticulée...
Une colonne de fumée supplémentaire monta dans le jour gris...

Le soldat Steiner s'abrita près d'un gros rocher. dans le jour gris et froid, il avait l'impression d'être un de ces personnages de film privé de couleur. Frileusement, il braqua son fusil vers l'avant. Aucune présence ennemi si on excluait l'épave d'un T-50 qu'un Pz-III repoussait hors du chemin.
Cependant, les Rouges ne devaient pas être loin à en juger par l'infernale pétarade qui mêlait le claquement des fusils et les rafales de tous calibres à des explosions.
Steiner serra les dents et se redressa, faisant appel à tout son courage. Il rejoignit un groupe de fantassins qui montait à l'assaut d'une position perdue au milieu d'écharpes de brume glaciale.
Il courut et s'abrita derrière l'épave encore brûlante d'un Sd.Kfz 250 qui voisinait avec un StuG déchenillé et de guingois, marqué sur le côté par l'impact d'un coup de canon. Les sabords ouverts montraient qu'il avait été abandonné par son équipage. Autour, le sol était jonché de mourants et de cadavres.
Steiner détourna les yeux et reprit sa course, escaladant un remblai. Au-delà d'une boucle du chemin, il découvrit un bouchon de véhicules blindés : un Marder II, un panzer IV, deux Hanomags. Leurs mitrailleuses et leurs canons étaient tournés du côté opposé et tiraient pendant qu'ils s'efforçaient de franchir un rétrécissement du passage.
Des grenades détonnaient au milieu de l'étroit chemin et des balles ricochaient sur les blindages des monstres mécaniques.
Steiner s'écarta de ce piège mortel. Il gravit péniblement une courte pente, entouré d'autres soldats partageant cet objectif. Arrivé en haut, le servant d'une MG-34 se laissa tomber dans la neige pour mettre son arme en batterie. Les autres Allemands, bénéficiant de la couverture offerte par les rafales de la mitrailleuse, s'élancèrent parmi les arbres, s'immobilisant parfois pour tirer. Par intermittence, des balles sifflaient en retour mais... Steiner ne voyait rien d'autre que des tourbillons de brume froide qui s'enroulaient autour de troncs glacés et des branches chargées de neige.
Devant lui, la forêt s'éclaircissait, on voyait plus loin. Un petit chemin creusé d'ornières venait de la droite avant de tourner juste à ses pieds pour partir dans la direction vers laquelle se dirigeait les Allemands.
Comme les autres il fonça, zigzaguant entre les arbres, s'abritant derrière l'un d'eux le temps de reprendre son souffle et d'inspecter la forêt dans la direction des tirs ennemis. Une fois, il aperçu bien une silhouette là bas et tira par réflexe. L'ombre disparut. L'avait-il touché, ou le Rouge s'était-il abrité à temps ? Il ne le sut jamais.
Des soldats le dépassèrent des deux côtés, ainsi qu'un half-track empruntant le chemin. Dans la direction de l'ennemi, deux fleurs de feu s'épanouirent, rouges-orangées-noires, les premières touches de couleur dans ce monde monochrome.
Une paire d'isbas émergea de la brume alors que Steiner avançait. Une colonne de fumée noire montait de derrière l'une d'elle. Des traçantes striaient par l'instant l'air.
L'half-track atteignit les masures et... fit un saut de carpe, bombardant les alentours de plaques de blindages et de débris enflammés. Un deuxième pilier fuligineux s'élevait maintenant près du premier. En réponse, un canon tonna derrière Steiner. Le sol se souleva à proximité des fermettes, crachant des éclats tranchants, du feu, de la fumée.
Cet endroit, compris soudain Steiner, c'était l'enfer promis par le pasteur. Il était un damné courant, pourchassé par les diables.
Il s'était avancé jusqu'aux positions ennemies, mais la peur lui mordait le ventre et changeait ses os en gelée. Il braquait son fusil mais n'osait faire un pas de plus. Les Rouges étaient là, à dix mètres... vingt, tout au plus. Toutefois, il ne voyait rien.
Par un étrange caprice du destin, Steiner était arrivé jusque là sans jamais se faire tirer dessus. Seulement, l'intuition écrasante de sa mort prochaine broyait son esprit. S'il avançait, il ouvrirait sa tombe...
Une balle étincela contre le rocher qui l'abritait. Steiner courut en avant... par réflexe... comme on le lui avait appris. Un Panzer IV le doubla alors qu'il passait à la hauteur d'un cadavre portant le même uniforme que le sien.
Les balles le suivaient, elles le traquaient, s'enfonçant dans le sol avec des "plocs" humides ou se fichaient sèchement dans les troncs autour de lui.
Pourtant, Steiner continuait à courir vers les isbas... les yeux fixés sur la silhouette rassurante du Pz-IV devant lui.
Soudain, alors qu'il dépassait un repli du terrain, deux soldats soviétiques apparurent, juste devant les fermettes. Steiner épaula et tira. L'homme qu'il avait visé tomba au sol. Non seulement il avait touché, mais il l'avait éliminé... Son voisin s'agenouilla et riposta. Steiner entendit le claquement et... une douleur cuisante lui déchira l'épaule. Ses muscles répondirent pourtant, son bras portait toujours le fusil... il tira une seconde fois. Là bas, la seconde silhouette roula au sol.
Surpris d'avoir survécu et même tué deux Soviétiques, Steiner regarda autour de lui. Ses frères d'armes le dépassaient à droite et à gauche... il les avait complètement oubliés... mais ils étaient là, déferlant sur la fermette. Le tank qu'il avait suivi s'était immobilisé à proximité. En tournant la tête de l'autre côté, il vit les champs couvert de neige, envahis par d'autres soldats allemands. Des panzers les accompagnaient.
En dépit du sang qui imprégnait sa manche, grisé par l'adrénaline et par sa survie, Steiner suivit les hommes vêtus de son uniforme qui continuaient à déferler autour de lui.
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Dernière édition par Anaxagore le Lun Oct 31, 2016 10:19; édité 4 fois
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MessagePosté le: Dim Oct 30, 2016 19:58    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Anaxagore,

Citation:
renforçaient des maisons transformées en fortins


Citation:
d'autres positions ont été préparées pour résister à toutes tentatives de franchissement


Citation:
Les combats furent tout de suite très durs, la Luftwaffe intervient au côté des Roumains

Citation:

le 8ème Régiment d'Artillerie et le 3ème Régiment d'Artillerie à Cheval firent tonner leurs pièces


Citation:
le mauvais temps et les affrontements au-dessus de Kobleve éloignaient les Vvs


Citation:
le servant d'une MG-33

Je connais la MG 34 mais pas la MG 33 : erreur de frappe ou véritable arme inconnue de moi ?

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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Oct 30, 2016 20:18    Sujet du message: Répondre en citant

faute de frappe... mais il y une MG-30 par contre.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Finen



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MessagePosté le: Lun Oct 31, 2016 00:31    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
... En dépit du sang qui imprégnait sa manche, grisé par l'adrénaline et par sa survie, Steiner suivit les hommes vêtus de son uniforme qui continuaient à déferler autour de lui.


Peut-être glisser le mot "pervitine" dans la liste de ce qui grisait ce soldat, c'était tellement courant.
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Dronne



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MessagePosté le: Lun Oct 31, 2016 07:26    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:

La 6ème division d'infanterie du général Ionovici recula après avoir reçu des pertes notables.

Subi des pertes notables semble plus approprié.
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Cinq fruits et légumes par jour, ils me font marrer! Moi, à la troisième pastèque, je cale..
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