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1940 - La France continue la guerre
 
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Le Discours de Fréjus
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loic
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Inscrit le: 16 Oct 2006
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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 23:16    Sujet du message: Répondre en citant

Il est fort probable que les D&S aient besoin de repasser à Mers-el-Kébir d'ici 1944 pour un grand entretien qui ne sera pas faisable dans un chantier US ou anglais (ce qu'a fait le Richelieu historiquement).
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 05:45    Sujet du message: Répondre en citant

Colonel Gaunt a écrit:
Vous conservez les termes outragé et martyrisé pour le discours de l’hôtel de ville de Paris ?


Il me semble que cela s'impose. Ces mots, sans doute les plus forts pour qualifier une ville longtemps occupée, se devraient d'être mis en réserve pour la capitale.
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Dernière édition par Imberator le Dim Mai 31, 2015 05:57; édité 1 fois
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 05:57    Sujet du message: Répondre en citant

Pour le choix du navire de ligne hébergeant de Gaulle, vos arguments sur les Strasbourg, Provence et Richelieu sont pertinents. Je pense qu'à partir de là, il serait logique de confier la décision finale à ceux dans la communauté qui, le moment venu, concevront dans le détail Dragon, car ils disposeront des informations exactes sur les ODB et disponibilités de chaque unité.

Et puis il y a des marins ici dont il serait sage de suivre les conseils. Donc on verra.


Sinon autre chose : Je me demandais si, justement sur le navire qui l'héberge, on ne pourrait pas rajouter une anecdote sur une rencontre désagréable entre un bien grand Général, déterminé et mécontent, et un plafond de coursive ou un passage d'écoutille à la fois trop bas et encore plus têtu que lui...


Votre avis ?
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 09:07    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Il est fort probable que les D&S aient besoin de repasser à Mers-el-Kébir d'ici 1944 pour un grand entretien qui ne sera pas faisable dans un chantier US ou anglais (ce qu'a fait le Richelieu historiquement).


Certes, c'est la guerre, et nécessite fait loi, mais quels travaux ne pourraient-ils pas être entreprise dans un chantier allie qui devraient être effectues a Mers-el-Kébir. Existe-t-il a l'époque a Mers-el-Kébir des installations susceptibles d'entretenir de grands navires de combat ? Mers-el-Kébir est une rade protégée, excellente pour abriter une escadre opérationnelle et idéalement positionnée pour lui permettre d'opérer en Méditerranée occidentale. Des navires-atelier peuvent y travailler a l'aise et en sécurité mais comme base arrière, ne manque-t-elle pas de cale sèche, d'ateliers, de grues, de connexions ferroviaires etc. ?
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Konrad Adenauer
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lebobouba



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 09:46    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que Nimitz voudra garder encore un peu les jumeaux dans le Pacifique, le temps que les BB Iowa et CB Alaska soient disponibles en nombre suffisant (la Marine Impériale reste encore dangereuse).
En échange, l'US Navy pourrait proposer de leur faire passer une révision complète (avec améliorations niveau radar+DCA) à Pearl Harbour voire dans les chantiers de la Cote Ouest.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 09:54    Sujet du message: Répondre en citant

lebobouba a écrit:
Je pense que Nimitz voudra garder encore un peu les jumeaux dans le Pacifique, le temps que les BB Iowa et CB Alaska soient disponibles en nombre suffisant (la Marine Impériale reste encore dangereuse).
En échange, l'US Navy pourrait proposer de leur faire passer une révision complète (avec améliorations niveau radar+DCA) à Pearl Harbour voire dans les chantiers de la Cote Ouest.


Le sujet des D&S sera évoqué en avril.
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ViKing



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Messages: 218

MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 12:06    Sujet du message: Répondre en citant

Un doute me saisit :
"Ne fusse que pour un passage éclair."
"Ne fût-ce" ne serait il pas mieux ?
Il me semble me souvenir de l'avoir toujours vu écrit ainsi.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 12:22    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

En 1939, OTL Mers El Kebir, bien que cette base venait d'être classée stratégique, n'était rien de plus qu'un très bon mouillage bien protégé tant sur le plan nautique que sur le plan défense. De très importants travaux avaient été planifiés mais la déclaration de guerre allaient sérieusement les ralentir puisque seules les capacités de ravitaillement avaient reçu un commencement d'exécution. Les capacités de réparations et d'entretiens des navires ne seront réalisés qu’après la guerre dans le contexte de la guerre froide. La notion de "base stratégique" sera rendu caduque avec la menace de bombardement nucléaire. Du coup, l'abandon de la présence française à la fin de la guerre d'Algérie ne chagrinera pas trop les militaires.
Donc en FTL, M el K ne peut que jouer le même rôle qu'OTL, c'est à dire celui d'un bon mouillage où les navires qui y mouillent peuvent faire de l'entretien normal par les moyens du bord ou un peu plus poussé avec l'aide d'un navire atelier.
Pour les moyens de radoub, les port d'Oran et de Casablanca disposent seuls de docks flottants de trois tailles différentes. Les bassins de radoub d'AFN sont à Bizerte, arsenal de Sidi Abdallah.

OTL, le passage du Richelieu en carénage s'est fait un peu en AFN et un peu à Gibraltar (passage en cale sèche) car il s'agissait d'une période d'entretien sans modifications majeures et aussi, côté psychologique, d'opérer une relève de personnel.
Pour un simple carénage, l'AFN fait parfaitement l'affaire FTL comme OTL. Pour une refonte, Bizerte peut parfaitement convenir puisqu'on y dispose d'un vrai arsenal avec de ateliers et moyens de levage conséquents. C'est parfait pour les navires opérant en Méditerranée.
Pour une refonte éventuelle des S et D, Pearl ou la côte Ouest sont plus indiqués. Le problème de la relève des équipages ne se pose pas car les marins bloqués en Métropole ou les nouveaux engagés ne sont pas encore disponibles.

@+
Alain
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 15:50    Sujet du message: Répondre en citant

ViKing a écrit:
"Ne fût-ce" ne serait il pas mieux ?


Ici effectivement oui. Merci !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 21:17    Sujet du message: Répondre en citant

A la demande d'Imberator, je poste la version du Grand Retour un brin (un assez gros brin) retouchée, avec vos conseils (et notamment ceux de Tyler).

Septembre 1943
3 – La lutte politique
Le Grand Retour

XX septembre
Le Général en Provence
Au large de la plage de Xxxxx
– C’est le jour J ! De la passerelle du Richelieu, le Président du Conseil assiste, palpitant d’enthousiasme, au déferlement de puissance sans précédent qui entoure le débarquement. Selon le récit des témoins – tels que son aide de camp, Geoffroy de Courcel – il n’en fulmine pas moins de ne pouvoir aller sur place voir comment les choses se déroulent (et sans doute, intérieurement, de ne pas commander lui-même les opérations sur le terrain…). Hélas, il n’est plus temps pour l’homme devenu politique de s’exposer sans réfléchir au danger. La progression alliée à terre, si elle est à peu près conforme aux prévisions, ne permet pas que l’on autorise un chef de gouvernement allié à accoster, aussi combatif et décidé soit-il, tant que le terrain conquis ne peut être tenu pour suffisamment sécurisé.
C’est donc un Général frémissant mais frustré qui, ayant regagné fort tard sa cabine, tentera assez vainement de compenser un peu le manque de sommeil accumulé durant ces derniers jours de préparation fébrile et d’impatience mal contenue. Pendant ce temps, Radio Alger diffuse un texte enregistré la veille : « Français ! La bataille suprême est engagée. Et bien sûr, c’est la bataille de France, la bataille de la France, des armées de la France, avec le concours des Alliés de la France… ».


XX + 1 septembre
Le Général en Provence
Au large de la plage de Xxxxx
– Le Président du Conseil tente de forcer la main du général Zzzz, commandant en chef de Dragon, pour que ce dernier l’autorise à se rendre sur la côte. Mais rien à faire : si les troupes engagées avancent toujours, c’est encore avec la lenteur que prévoyaient les planificateurs de l’opération. Du coup, si les têtes de pont sont assurées de se maintenir, il n’est pas encore temps de laisser le chef de la France Combattante risquer sa vie pour poser le pied sur la terre de France (métropolitaine).
Tard dans la soirée, c’est un Général exaspéré qui regagne ses quartiers pour s’y reposer quelques heures (encore que les marins empruntant les coursives adjacentes affirmeront l’avoir entendu maugréer et jurer toute la nuit).


XX + 2 septembre
Le Général en Provence
Plage de Xxxxx
– Ça y est ! Il est midi juste quand De Gaulle peut enfin fouler le sol de France, pour un passage éclair.
Il était temps, le Général ne parvenait plus à se contenir ! Si maître de lui d’habitude, il s’en est fallu de peu qu’entraîné par son impatience, il n’exige du général Zzzz (qui aligne deux fois plus d’étoiles que lui sur son képi…) qu’il obéisse au pouvoir civil et le laisse accoster à sa guise. En fin de compte, le commandant en chef de Dragon lui accorde un séjour de moins d’une heure. De Gaulle est à terre quelques minutes plus tard et prononce devant les journalistes ravis de l’aubaine quelques mots… moyennement mémorables.
Le journaliste Donald Lincoln se souvient : « Il s’est tourné vers nous, les pieds sur le sable mouillé, puis il s’est incliné avec lenteur, il a ramassé un peu de sable qu’il a serré dans sa main, il s’est redressé et nous a dit : “Messieurs… Vive la France !”. Et il a repris sa marche. L’un de mes copains m’a dit que ça n’était pas terrible, comme discours, mais un autre nous a fait remarquer que sa voix s’était presque étranglée sur ces quatre mots. C’était vrai. Je pense qu’il en avait bien plus à dire, mais qu’il a eu peur d’éclater en sanglots, ce qui n’aurait pas correspondu à son personnage, pas vrai ! ».
De Gaulle va rester à terre trois fois plus de temps qu’autorisé, pour rencontrer et féliciter le plus possible des conquérants de ces précieuses plages provençales et quelques indigènes sidérés. Finalement emmené bon gré mal gré, le Général est rembarqué sur le Fantasque, qui file à toute vitesse pour le déposer à Alger à l’aube du lendemain. Mais avant de partir, il a pris soin d’affirmer et de répéter haut et fort à qui voulait l’entendre qu’il serait de retour très rapidement et que la prochaine fois, on ne le contenterait pas en ne l’autorisant à inspecter que « le sable du charmant littoral provençal », car il doit honorer « un rendez-vous impérieux avec la France ».


XX + 2 + Y septembre
Le Général en Provence
Fréjus
– À peine Y jours après son passage bref mais évidemment très remarqué sur les plages du Débarquement, le Président du Conseil peut enfin constater de ses yeux la réalité de la Libération en visitant notamment Fréjus, première commune métropolitaine de quelque importance libérée et sécurisée par les forces alliées.
Si modeste que soit la population locale, c’est une véritable foule qui reçoit avec un enthousiasme non feint l’un des principaux artisans de sa délivrance. Cette visite inattendue mais tant espérée a soulevé les passions, au point que la plupart des habitants de la ville et des alentours, à peine informés de l’arrivée du grand homme, ont bravé le risque (impossible à écarter totalement) d’une attaque aérienne allemande, afin de se rassembler pour accueillir dignement l’incarnation de la France Libre et Combattante. C’est une confirmation éclatante de la popularité réelle du gouvernement en exil et à coup sûr de son chef.
Arrivé sur la place de l’Hôtel de Ville en fin d’après-midi sous les vivats, le Général y prononce, de sa voix fameuse pour sa puissance expressive, un discours dont la portée dépasse largement Fréjus.
………
« Nous sommes tous émus en nous retrouvant ensemble, dans l’une des premières villes libérées de la France métropolitaine, mais ce n’est pas le moment de parler d’émotion, aussi vive soit-elle. Ce que le pays attend de vous, à l’arrière du front, c’est de poursuivre la lutte jusqu'au bout, cette lutte à laquelle vous n’avez jamais renoncé depuis le début de cette guerre et même aux heures sombres de 1940. Notre cri maintenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussi le chemin de la liberté et le chemin de l’honneur. C’est la voix de la mère patrie, l’expression assourdissante de sa dignité inviolée et de son inflexible résolution.
Alors, que nul ne puisse en douter : nous continuerons à faire la guerre avec toute la puissance déchaînée de nos forces de terre, de mer et de l’air partout où cela s’avèrera nécessaire, comme nous l’avons déjà fait, en Afrique, en Italie, en Grèce et en Indochine, sur tous ces fronts où nos soldats se sont couverts et se couvrent encore de gloire. Mais désormais, nous ferons aussi la guerre sur la terre de France elle-même, sur ce sol plus que jamais sacré tant il a souffert.
Dans l’accomplissement continu de cette vaste et glorieuse entreprise, il est un élément fondamental qu’il convient aujourd’hui de souligner. Il s’agit du comportement irréprochable dont ont toujours fait et dont font toujours preuve les citoyens de notre Empire. Notre Empire, si loyalement et si entièrement rassemblé autour de nous, a fourni depuis la première heure et fournira aussi longtemps qu’il le faudra à la Mère Patrie un concours immense, tant sous la forme de combattants valeureux que sous la forme de précieuses ressources matérielles. Cette aide apportée à la cause commune a été, osons fièrement le proclamer ici, aussi déterminante qu’indispensable. Cette aide, ce fut aussi l’abri accordé à la noble phalange des rescapés des désastres du printemps et de l’été 40. Un abri chaleureux, un abri fraternel, un abri salvateur qui a permis le redressement matériel et moral de nos armes, assurant leur modernisation et leur réorganisation avant d’engager dans les meilleures conditions les batailles ultérieures. Cet appui sans faille de notre Empire a fait beaucoup pour créer les conditions de nos succès des mois et des années passées, et indubitablement pour bâtir la victoire finale qui nous est justement promise.
Mais vous qui avez été sous la botte de l’ennemi, vous savez bien ce qu’est cette guerre. C’est une guerre plus dure encore que les autres, car elle est double. D’une part, la guerre menée par les soldats de notre Armée régulière, provisoirement contraints à l’exil, qui ont résisté depuis sur tous les fronts à l’ennemi, d’abord avec, pour ainsi dire, la seule énergie du désespoir, ensuite avec les moyens effectifs de la victoire. Et d’autre part la guerre clandestine, la lutte sans armes, ou si mal armée, des Résistants de l’intérieur, auxquels l’ennemi ne reconnaît pas de statut ni n’accorde de merci. À tous ces héros guerriers, au peuple français et aux peuples de l’Empire, je promets que nous continuerons la guerre jusqu’à ce que notre souveraineté soit rétablie sur chaque pouce de territoire français, en Métropole et ailleurs. Et qu’il soit bien entendu que, forts de notre indiscutable bon droit autant que de la légitimité que nous valent nos faits d’armes, personne ne nous empêchera de la rétablir.
Nous combattrons donc pour la France avec passion, mais aussi avec raison.
Car nous devrons aussi affronter sans relâche l’ennemi de l’intérieur, ce groupuscule perfide et servile qui s’est prestement placé au service de l’envahisseur dès les premiers revers rencontrés par nos armées, révélant par là même au monde et à la nation scandalisés l’ignominie d’ambitions criminelles jusqu’alors inavouées.
La clique honteuse constituant le simulacre de gouvernement inféodé à l’Ennemi qui a prétendu régner par la peur sur notre Métropole ne pourra draper sa trahison du fard d’une quelconque légalité. Mais si ce médiocre quarteron de félons a échoué dans son entreprise néfaste, c'est d'abord parce qu'il était privé de l’assentiment de l’immense masse française. Celle-ci, en effet, dans sa volonté instinctive de survivre et de triompher, n’avait jamais vu dans le désastre de 1940 qu’une péripétie de la guerre mondiale où la France servait d’avant-garde. Si beaucoup se plièrent, par force, aux circonstances, le nombre de ceux qui les acceptèrent dans leur esprit et dans leur cœur fut littéralement infime. Jamais la France ne crut que l’Ennemi ne fût point l’Ennemi et que le salut fût ailleurs que du côté des armes de la Liberté. À mesure que se déchiraient les voiles, le sentiment profond du pays se faisait jour dans sa réalité. Partout où s’exposait la bassesse des vassaux de Berlin, là s’écroulait l’échafaudage d’une autorité qui n’était que fictive et dénuée de toute assise constitutionnelle. Au demeurant, les pouvoirs publics ne valent, en fait comme en droit, que s’ils s’accordent avec l’intérêt supérieur du pays, s’ils reposent sur l’adhésion confiante des citoyens. En matière d’institutions, bâtir sur autre chose, ce serait bâtir sur du sable. Ce serait risquer de voir l’édifice crouler une fois de plus à l’occasion d’une de ces crises auxquelles, par la nature des choses, notre pays s’est trouvé si souvent exposé.
C’est pour justifier la confiance de tous les Français que la République, afin de remédier aux faiblesses castratrices de sa structure d’antan, a su trouver en elle-même l’énergie de se réformer tout en poursuivant inlassablement la lutte. Et c’est ainsi qu’un considérable travail de restauration des institutions publiques a pu être accompli dans le douloureux exil qui nous fut imposé durant trois ans.
Oui, la France veut faire en sorte que demain, la souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement, sans les déformations de l’intrigue et sans les pressions corruptrices d’aucune coalition d’intérêts particuliers. Elle veut que les hommes qu’elle chargera de la gouverner aient les moyens de le faire avec assez de force et de continuité pour imposer à tous au dedans la puissance suprême de l’État et poursuivre au dehors des desseins dignes d’elle.
C’est pourquoi il nous incombe d’œuvrer dès aujourd’hui sans répit ni hésitation à pousser plus avant notre travail de rénovation afin de reconstruire l’édifice national sur les fondations inébranlables qui lui seront nécessaires pour affronter les défis de demain. Ce n’est qu’ainsi que la Nation pourra, dans l’avenir, échapper aux affres d’une catastrophe pareille à celle qui a manqué de peu de nous faire rouler dans l’abîme.
Dans le même temps, nous combattrons encore et toujours aux côtés des Alliés, avec les Alliés, tel l’Allié fidèle et indéfectible que nous n’avons jamais cessé d’être. Et la victoire que nous remporterons sera la victoire de la Liberté, la victoire de l’Alliance, mais aussi et pleinement la victoire de la France.
Je vais vous demander de chanter avec moi notre hymne national, la Marseillaise. »

………
La Marseillaise est prolongée par un torrent d’acclamations où, dans la liesse populaire, on répète inlassablement, entre autres : Vive de Gaulle, Vive la France, Vive l’Empire, Vive Reynaud, Vivent les Alliés, Vive la Libération, Vive la République…
En début de soirée, le Général s’apprête à regagner sa résidence provisoire (un cantonnement très discrètement aménagé en pleine campagne par l’Armée française, qui en assume seule la sécurité). Au moment de monter dans sa jeep, il s’adresse une ultime fois à la foule encore nombreuse qui l’acclame au sortir de la mairie, et lâche ces quelques mots qui vont enivrer son auditoire : « Mes amis ! La liberté retrouvée de Fréjus est une promesse de délivrance prochaine pour toutes les autres communes de France métropolitaine. Souvenez-vous tous de ce jour, car il vous faudra en témoigner pour la postérité : même si cela n’a duré que quelques heures, Fréjus a été aujourd’hui, de cœur sinon en droit, une éphémère mais si chaleureuse capitale de la France ! Vive la France Combattante ! Vive la France Libre ! Vive Fréjus Libre ! »
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 22:04    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
A la demande d'Imberator, je poste la version du Grand Retour un brin (un assez gros brin) retouchée, avec vos conseils (et notamment ceux de Tyler).


C'est en fait la démonstration de l'abime qui sépare la bonne volonté brouillonne de l'amateur passionné du savoir faire rédactionnel sans égal des experts de la FTL.
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Dim Mai 31, 2015 22:42    Sujet du message: Répondre en citant

Rien a dire, enfin si, plein de frissons dans le dos.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 06:41    Sujet du message: Répondre en citant

Admirable ! Un nouveau passage très fort de la FTL (mon préféré restant la memorable eviction de Pétain a Cangé).
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Konrad Adenauer
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 10:10    Sujet du message: Répondre en citant

En lisant un texte pareil je me dis " Pourquoi je ne suis pas né en FTL ? !" Crying or Very sad
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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jbp



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MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 10:37    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
En lisant un texte pareil je me dis " Pourquoi je ne suis pas né en FTL ? !" Crying or Very sad


Je me poses la même question depuis que j'ai lu l'arrestation du maréchal Pétain.

Tres bon discours, bravo!
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