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1940 - La France continue la guerre
 
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Le Discours de Fréjus
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Mai 28, 2015 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

Nouvelle mouture que je vous demanderais d'examiner, bien que cela soit fastidieux, pour que vous puissiez m'apporter vos critiques et suggestions.


« Nous sommes tous émus en nous retrouvant ensemble, dans l'une des premières villes libérées de la France métropolitaine, mais ce n'est pas le moment de parler d'émotion aussi vive fut elle. Ce que le pays attend de vous, à l'arrière du front, c'est que vous continuiez le combat aujourd'hui, comme vous ne l'avez jamais cessé depuis le début de cette guerre et depuis les heures sombres de 1940. Notre cri maintenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussi le chemin de la liberté et le chemin de l'honneur.

C'est la voix de la mère patrie, l'expression assourdissante de sa dignité inviolée et de son inflexible résolution.

Alors que nul ne puisse en douter, nous continuerons à faire la guerre avec toute la puissance déchainée de nos forces de terre, de mer et de l'air. Cela partout où cela s'avèrera nécessaire, comme en Afrique, en Italie, en Grèce et en Indochine, sur tous ces fronts où nos soldats se sont couverts et se couvrent encore de gloire. Et nous continuerons à faire la guerre comme nous le faisons désormais en France métropolitaine même, sur ce sol plus que jamais sacré et estimé tant il a souffert.

Et dans l'accomplissement continue de cette immense et glorieuse entreprise, il est un élément fondamental dont il convient de souligner le crédit. Il s'agit du comportement irréprochable dont fit et fait toujours montre l'Empire depuis avant même le premier coup de fusil tiré par l'ennemi. Notre Empire, si loyalement et
entièrement rassemblé autour de nous, depuis la première heure a fourni et fournira aussi longtemps qu'il le faudra, une aide énorme tant en combattants valeureux qu'en ressources matérielles précieuses, à la cause commune, une aide, osons fièrement le proclamer ici-même, aussi déterminante qu'indispensable. Une aide mais également un abri, chaleureux et fraternel, pour la noble pléthore des braves évacués à la suite des désastres du printemps et de l’été 40. Un abri salvateur qui a permis le redressement matériel et moral essentiel et vital de nos courageuses armées, rendant de ce fait possible leur nécessaire modernisation et réorganisation en vue de leur engagement dans les meilleures dispositions lors des batailles ultérieures. Cette implication sans faille a dans une large mesure contribué à générer les conditions de nos succès des mois et années passées, et indubitablement de la victoire finale qui nous est justement promise.


Nous combattrons pour la France avec passion, mais aussi avec raison.


Vous qui avez été sous la botte de l'ennemi et avez fait partie des groupes de Résistance, vous savez ce qu'est cette guerre. C'est une guerre particulièrement dure, une guerre double. Celle d'une part menée par les soldats de notre Armée régulière, provisoirement contraints à l'exil, qui ont résisté depuis sur tous les fronts à l'ennemi , d'abord avec pour ainsi dire la seule énergie du désespoir, ensuite avec les moyens effectifs de la victoire. Et d'autre part celle clandestine, celle sans armes des résistants de l'intérieur, auquel l'ennemi ni ne reconnaît de statut ni n'accorde de merci. À tous ces héros guerriers, au peuple français et aux peuples de l'empire je promets que nous continuerons la guerre jusqu'à ce que la souveraineté de chaque pouce de territoire français soit rétablie en métropole et ailleurs. Et qu'il soit bien entendu que forts de notre indiscutable bon droit autant que de la légitimité que nous valent nos faits d'arme, personne ne nous empêchera de la faire.


Et ce faisant nous combattrons sans relâche l'ennemi de l'intérieur, cette assemblée perfide et servile qui s'est prestement placée au service de l'envahisseur aux premiers revers rencontrés par nos armées, révélant par là même au monde et à la nation choqués l'ignominie de ses ambitions criminelles jusque là inavouées.

Car la clique honteuse des fantoches du simulacre de gouvernement inféodé à l'occupant qui ont prétendue régner par la peur sur la France métropolitaine ne pourra draper sa trahison du fard d'une quelconque légalité institutionnelle.

Ce quarteron de félons a, cependant, échoué dans son entreprise néfaste car privé
de l'assentiment de l'immense masse française. Celle-ci, en effet, dans sa volonté instinctive de survivre et de triompher, n'avait jamais vu dans le désastre de 1940 qu'une péripétie de la guerre mondiale où la France servait d'avant-garde. Si beaucoup se plièrent, par force, aux circonstances, le nombre de ceux qui les acceptèrent dans leur esprit et dans leur coeur fut littéralement infime. Jamais la France ne crut que l'ennemi ne fût point l'ennemi et que le salut fût ailleurs que du côté des armes de la liberté. À mesure que se déchiraient les voiles, le sentiment profond du pays se faisait jour dans sa réalité. Partout où s'exposait la bassesse des vassaux de Berlin, là s'écroulait l'échafaudage d'une autorité qui n'était que fictive et dénuée de toute consistance constitutionnellement fondée. Tant il est vrai que les pouvoirs publics ne valent, en fait et en droit, que s'ils s'accordent avec l'intérêt supérieur du pays, s'ils reposent sur l'adhésion confiante des citoyens. En matière d'institutions, bâtir sur autre chose, ce serait bâtir sur du sable. Ce serait risquer de voir l'édifice crouler une fois de plus à l'occasion d'une de ces crises auxquelles, par la nature des choses, notre pays se trouvait si souvent exposé.

C'est pour remédier à cette faiblesse structurelle castratrice que la République, tout en poursuivant inlassablement la lutte, à su trouver en elle-même l'énergie de se réformer et qu'un considérable travail de restauration de l'autorité et des instituions publiques a pu être accompli depuis le pénible exil qui nous fut imposé voilà trois ans.

Car désormais,
la France veut faire en sorte que demain, la souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement, sans les déformations de l’intrigue et sans les pressions corruptrices d’aucune coalition d’intérêts particuliers. Elle veut que les hommes qu’elle chargera de la gouverner aient les moyens de le faire avec assez de force et de continuité pour imposer à tous au dedans la puissance suprême de l’État et poursuivre au dehors des desseins dignes d’elle.

C'est pourquoi il nous incombe d’œuvrer sans répit ni hésitation à pousser plus avant le travail déjà réalisé afin de le mener à terme et de reconstruire l'édifice national sur les fondations inébranlables qui lui seront indispensable pour affronter les défis de demain. Ce n'ai qu'ainsi que la nation pourra s'épargner à l'avenir les affres de l'ampleur de celle de 40 dont il se fallu de peu qu'elle ne l'emporta dans l'abîme.


En attendant nous combattrons encore et toujours aux côtés des Alliés, avec les Alliés, tel l'allié fidèle et indéfectible que nous n'avons jamais cessé d'être. Et la victoire que nous remporterons sera la victoire de la liberté, la victoire de l'Alliance, mais aussi et pleinement la victoire de la France.

Je vais vous demander de chanter avec moi notre hymne national, la Marseillaise. »


Charles de Gaulle, discours de Fréjus, ## septembre 1943.

(Sont présentées en rouge les propositions de modifications à apporter au textes originaux de juin 44 et 46. En bleu le paragraphe proposé pour insertion par Casus Frankie, qu'il m'a fallu introduire en intégrant et reformulant des passages du discours de 46. En vert les améliorations stylistiques susceptibles d'unifier les emprunts aux deux discours. Sont soulignées les corrections suggérées par Casus.)


Il demeure une phrase, au départ non-dénuée d'ambiguité, qui semblait déjà parachutée et hors structure dans le texte de 1944 et dont, sans bien sur songer à la supprimer, je ne sais que faire ici :

"Nous combattrons pour la France avec passion, mais aussi avec raison."


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dado



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MessagePosté le: Jeu Mai 28, 2015 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

Petite coquille dans l'antépénultième paragraphe (oui j'aime bien placer des termes en voie de disparition, sauvons les mots oubliés! Laughing ):
"Ce n'ai qu'ainsi que la nation pourra s'épargner à l'avenir les affres de l'ampleur de celle de 40 dont il se fallu de peu qu'elle ne l'emporta dans l'abîme. "
-> Ce n'est.

Le texte est très bien je trouve Smile

Pour la phrase "nous combattrons avec passion mais aussi avec raison", tu as raison, elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe... cela dit, même en admettant que De Gaulle a fait des progrès stylistiques plus rapides qu'OTL, rien n'empêche que submergé par l'émotion, il laisse échapper une phrase sans lien avec le reste du discours, échappée d'une vieille mouture de son discours qu'il aura maintes fois remanié. Donc autant la laisser tel quel je dirais, c'est du De Gaulle dans le texte!
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Imberator



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 04:52    Sujet du message: Répondre en citant

Voici ce qui devrait être la version finale, sauf proposition d'amélioration complémentaire de dernière minute.


Je précise que le texte a été aimablement revu et corrigé par Tyler et Casus Frankie, et je les en remercie. Ils ont su par leur travail, avec subtilité et efficacité éliminer les imperfections du mien. Ils sont parvenus même a redonner une place à cette phrase qui me turlupinait ("...guerroyer avec passion mais raison..."), en la liant au paragraphe suivant.

De plus, ils ont réussi a atténuer de-ci delà les différences stylistiques entre le discours de 1944, celui de 46 et mes propres ajouts "FTL" (ces derniers parfois un peu trop pompeux même pour le de Gaule politiquement expérimenté de 43 FTL).


Sans être un spécialiste du discours politique en général et de celui du Général en particulier, je trouve néanmoins le résultat, qui, j'insiste, doit beaucoup à Casus et Tyler, assez convainquant. Mais je vous laisse en juger par vous-même :



« Nous sommes tous émus en nous retrouvant ensemble, dans l’une des premières villes libérées de la France métropolitaine, mais ce n’est pas le moment de parler d’émotion, aussi vive soit-elle. Ce que le pays attend de vous, à l’arrière du front, c’est que vous continuiez le combat aujourd’hui, comme vous ne l’avez jamais cessé depuis le début de cette guerre et depuis les heures sombres de 1940. Notre cri maintenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussi le chemin de la liberté et le chemin de l’honneur.

C’est la voix de la mère patrie, l’expression assourdissante de sa dignité inviolée et de son inflexible résolution.

Alors, que nul ne puisse en douter : nous continuerons à faire la guerre avec toute la puissance déchaînée de nos forces de terre, de mer et de l’air partout où cela s’avèrera nécessaire, comme nous l’avons déjà fait, en Afrique, en Italie, en Grèce et en Indochine, sur tous ces fronts où nos soldats se sont couverts et se couvrent encore de gloire. Mais désormais, nous ferons aussi la guerre sur la terre de France elle-même, sur ce sol plus que jamais sacré tant il a souffert.

Et dans l’accomplissement continu de cette immense et glorieuse entreprise, il est un élément fondamental qu’il convient aujourd’hui de souligner. Il s’agit du comportement irréprochable dont ont toujours fait et dont font toujours preuve les citoyens de notre Empire. Notre Empire, si loyalement et si entièrement rassemblé autour de nous, a fourni depuis la première heure et fournira aussi longtemps qu’il le faudra à la Mère Patrie un concours immense, tant sous la forme de combattants valeureux que sous la forme de précieuses ressources matérielles. Cette aide apportée à la cause commune a été, osons fièrement le proclamer ici-même, aussi déterminante qu’indispensable. Cette aide, ce fut aussi l’abri accordé à la noble phalange des rescapés des désastres du printemps et de l’été 40. Un abri chaleureux, un abri fraternel, un abri salvateur qui a permis le redressement matériel et moral de nos armes, assurant leur modernisation et leur réorganisation avant d’engager dans les meilleures conditions les batailles ultérieures. Cet appui sans faille de notre Empire a fait beaucoup pour créer les conditions de nos succès des mois et des années passées, et indubitablement pour bâtir la victoire finale qui nous est justement promise.

Mais vous qui avez été sous la botte de l’ennemi, vous savez bien ce qu’est cette guerre. C’est une guerre plus dure encore que les autres, car elle est double. D’une part, la guerre menée par les soldats de notre Armée régulière, provisoirement contraints à l’exil, qui ont résisté depuis sur tous les fronts à l’ennemi, d’abord avec, pour ainsi dire, la seule énergie du désespoir, ensuite avec les moyens effectifs de la victoire. Et d’autre part la guerre clandestine, la lutte sans armes, ou si mal armée, des Résistants de l’intérieur, auxquels l’ennemi ne reconnaît pas de statut ni n’accorde de merci. À tous ces héros guerriers, au peuple français et aux peuples de l’Empire, je promets que nous continuerons la guerre jusqu’à ce que notre souveraineté soit rétablie sur chaque pouce de territoire français, en Métropole et ailleurs. Et qu’il soit bien entendu que, forts de notre indiscutable bon droit autant que de la légitimité que nous valent nos faits d’armes, personne ne nous empêchera de la rétablir.

Nous combattrons donc pour la France avec passion, mais aussi avec raison.

Car nous devrons aussi combattre sans relâche l’ennemi de l’intérieur, ce groupuscule perfide et servile qui s’est prestement placé au service de l’envahisseur dès les premiers revers rencontrés par nos armées, révélant par là même au monde et à la nation scandalisés l’ignominie d’ambitions criminelles jusqu’alors inavouées. Mais la clique honteuse constituant le simulacre de gouvernement inféodé à l’Ennemi qui a prétendu régner par la peur sur notre Métropole ne pourra draper sa trahison du fard d’une quelconque légalité institutionnelle.

Ce médiocre quarteron de félons a cependant échoué dans son entreprise néfaste, car il était privé de l’assentiment de l’immense masse française. Celle-ci, en effet, dans sa volonté instinctive de survivre et de triompher, n’avait jamais vu dans le désastre de 1940 qu’une péripétie de la guerre mondiale où la France servait d’avant-garde. Si beaucoup se plièrent, par force, aux circonstances, le nombre de ceux qui les acceptèrent dans leur esprit et dans leur cœur fut littéralement infime. Jamais la France ne crut que l’Ennemi ne fût point l’Ennemi et que le salut fût ailleurs que du côté des armes de la Liberté. À mesure que se déchiraient les voiles, le sentiment profond du pays se faisait jour dans sa réalité. Partout où s’exposait la bassesse des vassaux de Berlin, là s’écroulait l’échafaudage d’une autorité qui n’était que fictive et dénuée de toute assise constitutionnelle. Tant il est vrai que les pouvoirs publics ne valent, en fait comme en droit, que s’ils s’accordent avec l’intérêt supérieur du pays, s’ils reposent sur l’adhésion confiante des citoyens. En matière d’institutions, bâtir sur autre chose, ce serait bâtir sur du sable. Ce serait risquer de voir l’édifice crouler une fois de plus à l’occasion d’une de ces crises auxquelles, par la nature des choses, notre pays s’est trouvé si souvent exposé.

C’est pour justifier la confiance de tous les Français que la République, afin de remédier aux faiblesses castratrices de sa structure d’antan, a su trouver en elle-même l’énergie de se réformer tout en poursuivant inlassablement la lutte. Et c’est ainsi qu’un considérable travail de restauration des institutions publiques a pu être accompli dans le pénible exil qui nous fut imposé durant trois ans.

Oui, la France veut faire en sorte que demain, la souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement, sans les déformations de l’intrigue et sans les pressions corruptrices d’aucune coalition d’intérêts particuliers. Elle veut que les hommes qu’elle chargera de la gouverner aient les moyens de le faire avec assez de force et de continuité pour imposer à tous au dedans la puissance suprême de l’État et poursuivre au dehors des desseins dignes d’elle.

C’est pourquoi il nous incombe d’œuvrer dès aujourd’hui sans répit ni hésitation à pousser plus avant notre travail de rénovation afin de reconstruire l’édifice national sur les fondations inébranlables qui lui seront indispensables pour affronter les défis de demain. Ce n’est qu’ainsi que la Nation pourra, dans l’avenir, échapper aux affres d’une catastrophe pareille à celle qui a manqué de peu de nous faire rouler dans l’abîme.

Dans le même temps, nous combattrons encore et toujours aux côtés des Alliés, avec les Alliés, tel l’Allié fidèle et indéfectible que nous n’avons jamais cessé d’être. Et la victoire que nous remporterons sera la victoire de la Liberté, la victoire de l’Alliance, mais aussi et pleinement la victoire de la France.

Je vais vous demander de chanter avec moi notre hymne national, la Marseillaise. »


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Imberator



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 05:29    Sujet du message: Répondre en citant

Maintenant je me propose d'introduire le résultat, sous réserve des corrections qui s'imposeront bien sûr, plus ou moins sous cette apparence "formatée FTL" :


Septembre 1943
1 - Résilience Nationale
Le Grand Retour


XX septembre
Le Général en Provence
Au large de la plage de XXXXXXXX – C'est je jour J ! Le président du conseil assiste, médusé mais réjoui, depuis le cuirassé MN YYYYYYYY (1) au déferlement de puissance sans précédent qui entoure le débarquement. Et visiblement selon les dires officieux des témoins, il n'en fulmine pas moins de ne pouvoir aller voir sur place comment les choses se déroulent (et sans doute intérieurement de ne pas commander lui-même les opérations sur le terrain...). Mais il n'est plus temps pour l'homme devenu politique de s'exposer inconsidérément au danger. Mais si seulement...
À terre la progression alliée, si elle est à peu près conforme aux prévisions, ne permet pas cependant que l'on autorise un chef de gouvernement allié, aussi combatif et décidé soit-il, à accoster si tôt tant le terrain conquis ne peut encore être tenu pour suffisamment sécurisé.
C'est un général frustré mais néanmoins enthousiaste qui, une fois regagné sa cabine aux dernières heures de la nuit, essaiera assez vainement de récupérer un peu de son déficit de sommeil accumulé depuis ces derniers jours de préparation fébrile et d'impatience à peine contenue.


XX+1 septembre
Le Général en Provence
Au large de la plage de XXXXXXXX – En ce jour, le président du conseil tente de forcer la main du général ZZZZZZZZ, commandant en chef de Dragon, pour que ce dernier l'autorise à se rendre sur la côte. En effet, si les troupes engagées avancent toujours, c'est encore avec la lenteur que prévoyaient les planificateurs de l'opération. Du coup, si la pénétration est effective et les têtes de ponts assurées de se maintenir, il n'est pas temps en ce jour de laisser le chef incontesté de la France combattante rejoindre prématurément le continent au péril de sa vie. Cette fois, tard dans la soirée, c'est un Général exaspéré qui regagnera ses quartiers pour s'y reposer quelques heures (Encore que les marins transitant dans les coursives adjacentes affirment l'avoir entendu maugréer et jurer tout le temps qu'il y demeura...).


XX+X1 septembre
Le Général en Provence
Plage de XXXXXXXX – Ça y est ! Il était précisément midi quand de Gaulle a enfin pu fouler le sol de France. Ne fusse que pour un passage éclair.
Il était temps tant il ne parvenait plus à ce contenir. Ce même si, pour l'homme si maitre de lui-même ordinairement, il s'en eut fallu de peu que, presque débordé par son impatience, il ne passe outre ses prérogatives et ne tenta de "jouer du galon" pour obtenir du général ZZZZZZZZ (qui étale pourtant deux fois plus d'étoiles sur son képi...) qu'on le laissa accoster à sa guise. En fin de compte le commandant en chef de Dragon se déroba partiellement en n'autorisant qu'un séjour de moins d'une heure. De Gaulle prit la mer aussitôt et fut a terre quelques minutes plus tard. Il y restera néanmoins souverainement trois fois le temps imparti, juste assez pour rencontrer et féliciter le plus possible des conquérants de ces préciseuses dunes provençales et prononcer devant les services de presse des armées alliées ces quelques mots mémorables :

"" (2)

Finalement rembarqué bon gré mal gré, puis convoyé un peu au large, il est transféré sur un Catalina (3) et, bien qu'imparfaitement satisfait, regagnera Alger en fin de soirée (C'est finalement un large sourire aux lèvres qu'on le photographiera à sa sortie d'avion...). Cependant avant de partir il a pris soin d'affirmer et de répéter haut et fort à qui pouvait l'entendre qu'il serait de retour très rapidement et que la prochaine fois : "On ne le contenterait pas en ne lui permettant d'inspecter que le charmant sable du littoral provençal, car la France et celui qui en a la charge ont un rendez-vous impérieux à honorer..."


XX+X2 septembre
Le Général en Provence
Fréjus – À peine X3 jours après son passage bref mais évidemment remarqué sur les plages du débarquement, le président du conseil a cette fois pu constater de ses yeux la réalité de la Libération en visitant notamment Fréjus, première commune métropolitaine d'importance libérée et sécurisée par les forces alliées. Aussi modeste que soit la population locale, c'est une foule nombreuse et compacte qui reçoit avec un enthousiasme non-feint le principal artisan de sa délivrance. C'est bien là la preuve que cette visite inattendue mais espérée a suscité un vif intérêt au point que le gros des résidents comme des habitants des alentours, tout juste informé de l'arrivée imminente du grand homme dans le courant de la matinée, a bravé le risque pour eux familier et impossible à écarter totalement, d'une attaque aérienne allemande, afin de se rassembler et d'accueillir dignement l'incarnation de de la France Libre et Combattante. C'est en soit une confirmation de la popularité réelle à minima du gouvernement en exil et à coup sur de son chef.
Par conséquent c'est sous les vivats que le Général est arrivé sur la place de l'hôtel ville en fin d'après-midi pour y prononcer de sa voix fameuse pour sa puissante expressive, en présence des magistrats de la cité, un discours à la portée décisive :


"DISCOURS" (4)


Et la fin de cette Marseillaise a été ponctuée par la liesse populaire et prolongée par un torrent d'acclamations ou se répétaient inlassablement entre autres : "Vive de Gaulle"; "Vive la France"; "Vive l'Empire"; "Vivent les alliés"; "Vivent les libérateurs"; "Vive la République";...

En début de soirée, le Général s'apprête à quitter la ville pour regagner sa résidence provisoire (mise très discrètement à sa disposition à WWWWWWWW par l’Armée Française qui en assume seule la sécurité) quand, au moment de monter dans la Jeep officielle, il s'adresse une ultime fois à la foule encore consistante et joyeuse qui l'acclame au sortir de la mairie, et lâche ces quelques mots historiques qui vont enivrer son auditoire :

"Mes amis souvenez-vous consciencieusement de ce jour car, il vous faudra en témoigner pour la postérité, même si ce ne fut que l'espace d'un instant, de par sa liberté retrouvée, promesse en elle-même de la délivrance prochaine de toutes les autres communes métropolitaines, aujourd’hui Fréjus a été, de cœur sinon en droit, l'éphémère mais non moins chaleureuse capitale de la France !".


1 – Avec un tel nom, le Richelieu ferait bien l'affaire au niveau du symbole politique, mais je ne sais pas s'il sera dispo ou seulement s'il aura survécu à toutes ses campagnes à ce stade.

2 – Là, si quelqu'un a une idée, je suis preneur...

3 – Ou un autre hydravion, si possible de conception française (Mais ne rêvons pas, à cette date il ne doit plus rester grand-chose du parc disponible en juin 40.), susceptible de convenir.

4 – La version exposée dans mon post précédent.


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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 08:38    Sujet du message: Répondre en citant

superbe ! Mais un point me chiffonne : De Gaule en jeep . Le connaissant il aurait envoyé du monde partout à la recherche d'une voiture française , sur la cote,on trouvera bien un cabriolet à réquisitionner pour Le Général
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 09:15    Sujet du message: Répondre en citant

Je me souviens que lors des jeux olympiques d'hiver, il avait interdit en ville toutes les voitures de plus de dix ans... pour ne pas donner une mauvaise image de la France. Le Général se souciait de ce genre de détails !

Pour le point 2, je propose : " Nous avions promis de revenir. Français, nous sommes là !"
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 09:28    Sujet du message: Répondre en citant

Il doit bien rester un Breguet Bizerte quelque part en état de voler...non??
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pcfd



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 09:36    Sujet du message: Répondre en citant

Si le Richelieu n'est pas disponible,il pourrait être à bord du cuirassé Provence,sinon le croiseur lourd Algérie .
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ChtiJef



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 09:54    Sujet du message: Répondre en citant

Pour le symbole, le Strasbourg ne serait pas mal non plus : "ce drapeau tricolore qui flotte sur le Strasbourg bientôt flottera sur la cathédrale de Strasbourg délivrée ! "

Pour le mot historique, pourquoi ne pas reprendre le discours du 6 juin 44 "La bataille suprême est engagée. C'est la bataille de France, et c'est la bataille de la France, des armées de la France, avec le concours des Alliés de la France..."

Pour la Jeep, il me semble que lors de sa première visite en Normandie, le Général s'est déplacé en Jeep. Nécessité de guerre fait loi, avec un front si proche...

Sinon très bon discours Applause Applause
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent discours! J'aurai juste ajouté un avertissement bien menaçant en direction des collabos, concernant aussi bien la bande à Laval que le milicien de base!
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borghese



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 12:51    Sujet du message: discours de fréjus Répondre en citant

Pour le (2), un truc qui réponds à son discours de 1940?

"Courage et persévérance, voici de quoi est faite la supériorité qui submerge l'ennemi aujourd'hui".


Oui alors on pêche une autre de ses déclarations historiques. Je vois bien un "être inerte, c'est être battu: la République se bat".

Ou alors, carrément autre chose: "C'est un petit pas pour moi, mais un grand pas pour la Nation/République/Libération".
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

ChtiJef a écrit:
Pour le symbole, le Strasbourg ne serait pas mal non plus : "ce drapeau tricolore qui flotte sur le Strasbourg bientôt flottera sur la cathédrale de Strasbourg délivrée ! "

Pour le mot historique, pourquoi ne pas reprendre le discours du 6 juin 44 "La bataille suprême est engagée. C'est la bataille de France, et c'est la bataille de la France, des armées de la France, avec le concours des Alliés de la France..."

Pour la Jeep, il me semble que lors de sa première visite en Normandie, le Général s'est déplacé en Jeep. Nécessité de guerre fait loi, avec un front si proche...

Sinon très bon discours Applause Applause


Si j'ai bonne mémoire, les jumeaux D & S sont dans le Pacifique...pour un symbole, pourquoi pas le Lorraine...ou si il est là, le Richelieu
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Dernière édition par Wil the Coyote le Sam Mai 30, 2015 13:11; édité 1 fois
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

Vous conservez les termes outragé et martyrisé pour le discours de l’hôtel de ville de Paris ?
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Les guerres de religion consistent à se battre pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 13:19    Sujet du message: Répondre en citant

Le Richelieu sera sans doute le meilleur choix (j'ai pensé au Suffren, qui sera le navire de commandement de l'opération, mais le Président du Conseil n'a pas à y être).
La première phrase : l'idée de Chtijef me semble excellente, juste un peu remaniée...
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Casus Frankie

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Imberator



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MessagePosté le: Sam Mai 30, 2015 15:30    Sujet du message: Répondre en citant

Chtijef a écrit:
Pour le mot historique, pourquoi ne pas reprendre le discours du 6 juin 44 "La bataille suprême est engagée. C'est la bataille de France, et c'est la bataille de la France, des armées de la France, avec le concours des Alliés de la France..."


Ça aurait tout son sens mais dans ce cas il faudra renoncer à l'allocution radio diffusée et filmée de Londres OTL (logiquement à transposer à Alger FTL) qui a marqué notre histoire.
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Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
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