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L'Armée Belge après le Grand Déménagement
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Urbain Mukanga



Inscrit le: 06 Jan 2015
Messages: 537
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MessagePosté le: Mer Oct 21, 2015 12:33    Sujet du message: Répondre en citant

Pour la Force Publique du Congo Belge,ayant un oncle par alliance originaire de Léopoldville et dont le père a servi dans la Force Publique,il m'a raconté ses campagnes militaires et d'après ce que j'ai retenu la Force Publique servait sous encadrement anglais ou moins avec des normes militaires anglaises sous le nom de 1st Belgian Congo Brigade Group.

Bon après ce n'est qu'un témoignage et ça vaut ce que ça vaut mais c'est toujours mieux que rien.
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D'Artagnan



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MessagePosté le: Mer Oct 21, 2015 13:05    Sujet du message: Répondre en citant

Urbain Mukanga a écrit:
Pour la Force Publique du Congo Belge,ayant un oncle par alliance originaire de Léopoldville et dont le père a servi dans la Force Publique,il m'a raconté ses campagnes militaires et d'après ce que j'ai retenu la Force Publique servait sous encadrement anglais ou moins avec des normes militaires anglaises sous le nom de 1st Belgian Congo Brigade Group.

Bon après ce n'est qu'un témoignage et ça vaut ce que ça vaut mais c'est toujours mieux que rien.


Ce n'est pas Kinshasa plutôt au lieu de Léopoldville?
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Mer Oct 21, 2015 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

A l'époque c'etait Léopoldville...
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Urbain Mukanga



Inscrit le: 06 Jan 2015
Messages: 537
Localisation: Aix-en-Provence

MessagePosté le: Mer Oct 21, 2015 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

Léopoldville se dit encore chez nous même s'il est vrai que Kinshasa est de plus en plus utilisé mais moi j'ai appris Léopoldville à l'école donc ça m'est resté.
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Benoit XVII



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MessagePosté le: Mer Oct 21, 2015 21:52    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques précisions:

Tout ce qui concerne l'OTAD est jusqu'à présent conforme à OTL.

La question du 'in ihres Gersammtheit' s'est posée dans certain esprits historiquement. A un moment donné notamment, certains ont songé à Laeken à utiliser cet argument pour empêcher la Force Publique de participer au conflit (même si c'était contre les Italiens qui n'étaient pas - et pour cause - partie prenante à l'acte de capitulation). Le sujet a cependant été rapidement oublié, probablement dû au très faible nombre de soldats belges, de toutes façons incorporés dans l'armée britannique. En FTL, la situation est beaucoup plus délicate, ce qui m'a permis de broder autour du sujet, et d'introduire un nouveau personnage comme De Visscher. L'attitude relativement protectrice de l'Italie vis-à-vis de la Belgique aux débuts de l'Occupation est historique également, su fait des liens familiaux entre les Savoie et les Saxe-Cobourg-Gotha, même si la scène avec Ciano est ici parfaitement inventée. C'est à mettre en rapport avec le rôle d'interecesseur que la Belgique prend vis-à-vis de l'Italie en FTL en 1943.

La figure relativement sympathique de Kiewitz est conforme au rôle qu'il a joué historiquement. Nonobstant le régime qu'il servait, il éprouvait une réelle sympathie envers les Belges, résidu d'un amour antérieur couplé à un syndrome de Stockolm inversé ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Nov 08, 2015 22:14    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques petits ajouts pour août (la version complète va être mise en ligne par Loïc).

6 août
Les bases de la Légion Belge
Belgique occupée
– Le capitaine-commandant Charles [Charley] Claser est membre de la 66e promotion de l’Ecole Royale Militaire… comme le roi Léopold. Blessé lors d’une contre-attaque au cours de la Bataille de la Lys, il a été recueilli, soigné et caché par une famille flamande, échappant ainsi à l’emprisonnement. A peu près guéri, il a décidé de reprendre contact avec ses anciens collègues de la 1ère DI de l’Etat-Major de laquelle il relevait. Durant les mois qui vont suivre, il va sillonner la Belgique sous le pseudonyme de Van Nieuwenhove, jetant les bases de ce qui deviendra la Légion Belge.


22 août
Une clause léonine
Laeken
– Van Overstraeten s’est précipité chez le Roi pour l’informer de la menace qui pèse sur les futurs combattants de l’armée belge en exil. Il y retrouve le général de Callataÿ, à qui le général Denis avait confié le rapatriement vers la Belgique des services qui n’avaient pu être évacués de France lors du Grand Déménagement. De Callataÿ confirme au souverain et à son aide de camp que de nombreux soldats et recrues belges ont été évacués de France : « probablement plus de cent mille… ». (…)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Nov 08, 2015 22:45    Sujet du message: Répondre en citant

Et la fin de Septembre 40, avec quelques jours révisés (toujours par Benoit XVII et Wil Coyote).

15 septembre
Refonder les Armées belges
QG des forces armées belges, Londres
– Les participants à la réunion du 26 août sont à nouveau réunis pour revoir les propositions de reconstitution de l’armée belge en exil. Ils ont été rejoints par les généraux Wahis, Briquet, Lecrique et Lambert, ces derniers affichant un teint hâlé qui contraste avec la pâleur de leurs collègues : le soleil brille plus fort en Afrique qu’en Angleterre, surtout dans les abris anti-aériens ! Et les bombardements de la Luftwaffe, qui se concentrent sur Londres depuis quelques jours, perturbent le sommeil.
Le ministre, le général Denis, prend la parole : « Messieurs, je vous avais confié fin août la mission de formuler des propositions quant au futur de notre Armée, concernant tant ses personnels que son ordre de bataille. Je vous écoute. »
Van Strijdonck de Burkel commence.
Monsieur le Ministre, nous avons étudié diverses possibilités, en étroite concertation avec nos collègues stationnés en Afrique. Voici d’abord nos propositions pour les troupes stationnées au Royaume-Uni.
1) Nous avons assez de monde pour reconstituer à terme au moins 3 Divisions d’Infanterie, selon un TO identique à celui des DI britanniques, soit 18 500 hommes chacune.
2) Nous envisageons également la constitution d’une Division Blindée, selon TO britannique également, soit 15 000 hommes.
3) Nous rechercherons des volontaires – des volontaires supplémentaires, car nous en avons déjà – pour former des Unités Parachutistes et Commandos. Les commandos pourront être envoyés en Belgique pour du renseignement ainsi que pour semer la confusion sur les arrières de l’ennemi lorsque la libération du territoire national approchera. Les parachutistes, eux, pourraient participer à des assauts aéroportés, comme celui que nous avons subi sur Eben-Emael.
Comme vous pouvez le constater, c’est un puissant Corps d’Armée que nous pourrons constituer à partir des forces évacuées vers la Grande-Bretagne. Je dois cependant ajouter que ce Corps ne pourra être opérationnel à effectif complet qu’à la fin de 1942, ou même au début de 1943.

Le général Wibier prend ensuite la parole.
Mon général, chers collègues, voici nos idées pour les troupes actuellement cantonnées en Afrique du Nord.
1) Créer deux Divisions d’Infanterie sous TO français, soit 17 000 hommes chacune. Pour le personnel, nous soumettons l’idée de transférer en Tunisie une partie des Wallons sortant de l’instruction ou déjà enrégimentés mais ayant perdu leur unité. Les meilleurs éléments pourront suivre un cours pour cadres et formeront une partie du corps des Sous-Officiers.
2) Reconstituer deux Régiments de Chasseurs Ardennais. Pour cela, nous adopterons un format inspiré de la Demi-Brigade de la Légion Etrangère, soit 3 700 hommes pour chaque régiment. C’est en effet un format souple et qui correspond à l’utilisation des Chasseurs dans leur rôle de réserve mobile. Le 7e Régiment peut commencer son adaptation dès que toutes les autorisations auront été obtenues. Avec nos renforts et réserves, nous pourrions reconstituer le 1er Régiment pour le début de 1942.
3) Créer une Brigade Blindée, sous TO Français également. Vu les spécialités requises, nous n’aurons en effet probablement pas assez de personnel pour une Division complète. L’effectif de cette brigade s’élèverait à 4 800 hommes.
En attendant la constitution de ces unités, nos troupes participeront à la construction des camps et des zones d’exercices dans les deux secteurs que les Français nous ont assignés, du côté de Sfax et dans la région d’Hammamet. Pour l’instant, les hommes s’occupent utilement à des travaux publics – construction de routes, de voies ferrées, de bâtiments – mais il nous tarde de reprendre l’entraînement.

Denis approuve : « Merci, Messieurs, vos propositions sont très claires. Pourriez-vous préciser dans le rapport à l’adresse du Gouvernement les dates auxquelles ces nouvelles unités seraient opérationnelles, en tenant compte des délais d’instruction mais aussi des commandes de matériel nécessaires ?
A propos de matériel – Général Legros, pour les uniformes des Aviateurs, le Gouvernement a marqué son accord. Il faudra toutefois attendre le retour au pays pour que votre “Force Aérienne” devienne officiellement indépendante. D’ici là, comme vous serez de toutes façons intégrés à la RAF ou à l’AdA pour la conduite des opérations, cela ne changera pas grand-chose en pratique. »
– Je comprends, Monsieur le Ministre,
répond Legros, un peu déçu.
Pour ce qui est du déploiement de notre forces aériennes, où en sommes-nous ?
Legros se reprend pour annoncer d’assez bonnes nouvelles : « En Grande-Bretagne, nous avons d’ores et déjà rassemblé notre personnel au sein de deux Escadrilles de chasse, enfin des Squadrons, comme disent les Britanniques. Ils nous ont attribué les n° 349 et 350, volant sur Hurricane. Un troisième Squadron devrait être opérationnel dans les prochaines semaines, sur Spitfire celui-là. Cela nous permettra de constituer un Régiment – enfin, un Wing de chasse complet. Pour le moment, étant donné l’urgence actuelle, nous donnons la priorité à la création de formations de chasse, mais trois Squadrons, donc un Wing de bombardement devraient être constitués d’ici la fin de l’année.
L’adaptation aux méthodes et à l’organisation britanniques a été très aisée, puisque l’entraînement de nos pilotes avant-guerre s’était largement inspiré de celui de la RAF. Les fortes pertes subies ces dernières semaines en défendant le ciel anglais contre les assauts de la Luftwaffe ont poussé les Britanniques à surmonter leurs réticences initiales pour ce qui est d’utiliser rapidement nos pilotes, et nos amis de la RAF sont très heureux de leur participation. »
– Et en Afrique de Nord ?
demande le ministre.
C’est au tour de Tapproge : « Suite aux exploits du lieutenant Philippart et aussi de l’excellente tenue de nos Battle lors de l’attaque de Pantelleria le 31 août, nous pourrons armer bientôt en Afrique du Nord une escadre de chasse et une de bombardement. Je vous rappelle que les Français parlent d’Escadres et de Groupes au lieu de Wings et de Squadrons, mais ce sont bien des Régiments et des Escadrilles ! Le personnel poursuit actuellement son instruction sur du matériel américain moderne, afin que ces formations soient opérationnelles le plus vite possible.
Il faut mettre à part la Composante Aérienne de la Force Publique, que le colonel Leboutte a remarquablement organisée en un minimum de temps et avec un minimum de moyens. Elle comptera trois régiments, équipés il est vrai de matériel plus… rustique, dirons-nous, dont nous devons une bonne partie à la courtoisie de nos amis français. C’est contre les Italiens qu’elle se battra, et en Afrique de l’Est, où des avions solides, même un peu démodés, seront bien plus utiles que des avions très modernes mais délicats. »

Les Français paraissent plus généreux que les Britanniques, remarque Bastin.
La cession de nos Brewster B-339 nous a ouvert beaucoup de portes, confirme Legros.
Denis reprend la direction des débats : « Avant que je présente vos projets au Gouvernement, quels sont les problèmes que nous risquons de rencontrer pour la mise en œuvre de ces projets ? ».
Selliers de Morenville soupire : « Le manque d’encadrement, surtout au niveau des officiers supérieurs. Nous avons beaucoup de recrues, mais trop peu d’officiers capables de les commander. Nous avions heureusement évacué le CRI des Sous-Lieutenants vers la France, ce qui permet, dans un premier temps, de résoudre le problème à ce niveau. Pour les sous-officiers, nous pouvons encore espérer identifier suffisamment d’éléments prometteurs dans la troupe et la réserve de recrutement. Mais pour les officiers supérieurs… »
Denis hoche la tête : « En effet, nous avions déjà évoqué le problème le mois dernier. Je vais recommander au Gouvernement de déployer tous les moyens nécessaires pour permettre la… récupération d’un maximum d’officiers restés au pays, ou même l’évasion de ceux qui ont été faits prisonniers et envoyés en Allemagne. »
Si je puis me permettre, Monsieur le Ministre, intervient Selliers. Notre Réserve de Recrutement comporte un certain nombre d’étudiants de nos universités et écoles supérieures qui bénéficiaient d’un sursis pour leur incorporation. Beaucoup d’entre eux doivent posséder les qualités morales et intellectuelles pour poursuivre un écolage d’officiers, je pense notamment aux élèves ingénieurs et autres disciplines des sciences exactes. Je suis en train de faire procéder à leur recensement – avec votre permission, je compte les orienter vers l’Ecole Royale Militaire avec un cursus approprié.
– C’est une excellente initiative, Général, allez-y ! Au fait, quel est l’état de la Réserve de Recrutement, justement ?
– Nous disposons maintenant de chiffres plus précis, Monsieur le Ministre : on compte 55 000 recrues évacuées vers l’Afrique du Nord et 28 000 vers la Grande-Bretagne. Les généraux-majors médecins Defalle et Schmidt ont terminé leur tournée d’inspection des divers camps d’accueil. Le général Schmidt estime les conditions très correctes en Grande-Bretagne, surtout depuis le déménagement vers Great Malvern. Par contre, selon le rapport du général Defalle, la situation reste préoccupante en Afrique du Nord. Vous trouverez une synthèse de ses principales observations en annexe du rapport destiné au Gouvernement.
En résumé, l’hébergement est très rudimentaire, quand il existe, mais ce n’est pas le souci principal, car les températures sont encore clémentes. Il faudra tout de même faire attention à partir d’octobre, car elles vont baisser rapidement, surtout la nuit. Même si nous n’avons plus eu de carences alimentaires graves, telles que nous en avons connues au mois de juin au camp d’Agde, les rations restent limitées à environ 1 750 calories par jour et par personne. C’est vraiment médiocre pour des jeunes gens, surtout lorsqu’ils doivent se livrer à des activités physiques. Les autorités françaises font cependant tout pour améliorer la situation, notamment en important des céréales et de la viande d’Amérique du Sud ; elles ont également mis en place des contrôles sévères pour éviter les détournements et autres prévarications que nous avions pu observer par le passé. Le plus gros souci reste en fait l’approvisionnement en eau potable. Nous avons eu à déplorer de nombreux cas de dysenterie et même, dans un des camps, un début d’épidémie de choléra, heureusement rapidement jugulée. Nous déplorons cependant quelques dizaines de décès. J’ajouterai que le déracinement couplé au désœuvrement pèse lourdement sur le moral de nos recrues. Nous devons les remettre le plus vite possible, qui au travail, qui aux études, qui à l’instruction.

Denis hoche la tête : « Je vous remercie de ces précisions, Général. C’est un dossier que nous continuerons à suivre de très près avec les autorités civiles et militaires françaises. Mais le transfert d’une partie de la Réserve de Recrutement vers la Grande-Bretagne devrait contribuer à améliorer la situation, n’est-ce pas ? »
– C’est certain, Monsieur le Ministre. Ce transfert se fera progressivement, de manière à éviter de peser sur la logistique alliée. Heureusement, les convois sont surtout chargés dans le sens Grande-Bretagne – Méditerranée, alors que nos mouvements se feront principalement en sens opposé.
– Je vois… Et où en sont les questions à débattre avec les Finances ?

C’est à Bastin d’évoquer ce sujet toujours délicat : « Le ministre des Finances dispose maintenant de tous les éléments nécessaires. Nous comprenons que des négociations sont en cours avec nos Alliés. Mais le Ministre a déjà approuvé les accords passés avec la RAF au sujet de l’équipement du personnel volant et au sol, il a même félicité notre collègue de l’Aéronautique Militaire à ce sujet. Pour notre part, nous pensons que nous devrions nous joindre à la Commission d’Achats Franco-Britannique aux Etats-Unis, de façon à pouvoir nous rééquiper d’emblée avec le matériel le plus moderne. Nous risquons sinon de toujours devoir nous contenter de l’équipement de seconde main que nos grands alliés voudront bien nous céder. »
– Vous avez raison, général Bastin. J’insisterai sur ce point auprès de Monsieur Gutt. Général Van Strijdonck, général Wahis, général Wibier et général de Selliers, vous m’accompagnerez la semaine prochaine au Conseil des Ministres. Profitez des jours qui viennent pour mettre au point le rapport avec mon cabinet. Soyez aussi précis que possible dans vos plans et demandes, et surtout, soyez convaincants !
Pour finir, Messieurs, vous avez reçu la proposition de structure d’EM, provisoire bien sûr, des généraux de Selliers de Morenville et Van Strijdonck de Burkel. Avez-vous des remarques ?
– Oui Monsieur le Ministre,
commence Vinçotte. Ne suis-je point trop vieux pour la place que l’on me propose ? Je vais sur mes 64 ans…
– Général, je sais que vous pensez “Place aux jeunes”, mais les jeunes doivent aller dans les Unités combattantes, pendant que les plus anciens doivent travailler dans les états-majors. Vous représenterez aussi une autorité morale inestimable pour nos hommes.
– Bien, j’accepte… mais parce que c’est la guerre.

Alors que tous se saluent au moment de se quitter, le général Wahis s’approche de Denis et lui demande à voix basse : « Monsieur le Ministre, il reste un point délicat dont je souhaiterais vous entretenir en privé. Cela concerne la question des officiers supérieurs. Puis-je prendre quelques minutes de votre temps ? »
Le général Denis suit Wahis dans son bureau. Après avoir soigneusement refermé la porte et vérifié que personne ne peut les écouter, Wahis se lance prudemment : « C’est une question vraiment sensible, Monsieur le Ministre… »
– Je vous écoute, général. Dites-moi donc ce qui vous préoccupe
, encourage Denis, qui se demande quel grand secret Wahis va lui confier.
C’est à propos de l’avancement de nos officiers, tente Wahis, qui espère que le ministre va comprendre de lui-même.
Oui, nous sommes d’accord sur le principe d’une certaine automaticité – moyennant un minimum de prudence, bien entendu, reprend Denis, qui tente de mettre son interlocuteur à l’aise.
– De la prudence, oui, bien sûr,
cafouille Wahis. Et pour les capitaines-commandants, aussi ?
– Vous voulez dire pour leur promotion au grade de major ?
demande Denis, qui ne voit toujours pas où Wahis veut en venir.
Oui, c’est cela, répond Wahis soulagé, croyant que le ministre a enfin saisi la portée de sa demande, pour leur promotion au premier grade d’officier supérieur ! Depuis la loi du 30 juillet 1938, la connaissance des deux langues nationales est requise pour y accéder.
– Oui, je sais bien, et alors ?
répond Denis, toujours dérouté.
Alors ! Mais cela nous pose un problème pour des dizaines de capitaines-commandants tout à fait méritants !
– Ah, c’est là que vous vouliez en venir,
répond Denis, enfin éclairé… et effaré. Mais vous vous rendez compte combien c’est un point sensible pour nos collègues flamands !
– Je sais, cependant, ne pourrait-on déroger à cette règle, le temps du conflit ? Après tout, les officiers supérieurs en place n’ont pas dû se soumettre à un examen linguistique après le passage de la loi.
– Général, ce que vous me demandez là me semble particulièrement périlleux ! Il faudrait en délibérer en Conseil des Ministres.
– Monsieur le Ministre, mettre sur pied l’armée la plus efficace possible est dans l’intérêt des Flamands eux-mêmes. Les priorités décidées avant-guerre n’ont pas toujours été des plus heureuses. Et puis, les unités seront de toutes façons scindées linguistiquement entre l’Afrique du Nord et la Grande-Bretagne.
– Par solidarité gouvernementale, je ne puis m’exprimer plus avant sur ce sujet, Général. Mais je vous promets d’y réfléchir.

Denis se retire, préoccupé : Wahis a soulevé un vrai problème, mais comment le résoudre ? Après réflexion, la meilleure démarche lui paraît d’aborder le sujet discrètement avec De Vleeschauwer et Balthazar. Ce sont les porte-drapeaux flamingants des partis catholique et socialiste. S’ils peuvent être convaincus de faire preuve de flexibilité et de pragmatisme, une solution est envisageable.

Des apôtres pour le Roi
Belgique Occupée
– Le lieutenant-général Aloïse Biebuyck, ancien officier d’ordonnance du Roi Albert, publie un appel à la fondation d’un « Rassemblement National et Social des Anciens Combattants autour du Roi ». On y lit que « pour inspirer les masses […], on ne peut s’y prendre autrement qu’en concrétisant cet idéal dans une mystique plus accessible, à savoir : l’exaltation de la personne du Roi et de notre devoir d’obéissance envers Lui. Lui qui pensera pour nous, qui voudra pour nous, et qui nous conduira vers des temps meilleurs. Pour réaliser cet idéal, pour le transformer dans une mystique agissante, il faut que la Nation puisse disposer de quelques convaincus qui remplissent le rôle d’éclaireurs, de propagandistes, d’apôtres. » Vénérable octogénaire, Biebuyck n’est en fait que le porte-plume du secrétaire de mouvement, le commandant Marcel De Roover, lui-même conseiller du baron de Launoit. Le puissant magnat finance en effet le mouvement, ainsi d’ailleurs que divers groupements militaires plus ou moins clandestins.


16 au 18 septembre


19 septembre

Le bilinguisme et la guerre
Londres, Eaton Square (siège du gouvernement belge)
– Avant le prochain Conseil des Ministres, le général Denis a demandé à rencontrer ses homologues du Travail et de la Prévoyance Sociale, Auguste Balthazar, et des Colonies, Albert De Vleeschauwer. Ce dernier est rentré trois jours plus tôt de sa tournée au Congo, gonflé à bloc par l’élan patriotique qu’il y a perçu et contribué à renforcer.
Après quelques politesses, Denis en vient au fait : « Chers collègues, la raison pour laquelle je souhaitais vous rencontrer est à la fois très simple et très compliquée : il s’agit de l’application des lois linguistiques au sein de l’armée belge en exil. »
– Vous ne voulez tout de même pas profiter de la situation dramatique où nous nous trouvons pour refranciser l’armée ?
demande Balthazar, choqué.
Je vous rassure, ce n’est absolument pas le cas, répond Denis. Il se fait cependant que l’application stricte de la loi de 1938 peut poser des difficultés dans un nombre de cas très limités, mais néanmoins critiques.
– Général, il ne saurait en tout cas être question que des soldats flamands soient commandés en français,
intervient De Vleeschauwer. Cela détruirait immédiatement la cohésion nationale que nous nous efforçons de renforcer sans relâche depuis l’invasion allemande et le Grand Déménagement.
– Ce n’est absolument pas mon intention. Et la… ségrégation linguistique des unités entre l’Afrique du Nord et la Grande-Bretagne devrait d’ailleurs éviter tout risque de ce genre.
– Quel est donc le problème, alors ?
demande De Vleeschauwer.
Il concerne les candidats officiers supérieurs. Vous savez qu’ils doivent prouver leur bilinguisme pour accéder à ces grades.
– Cela me semble bien normal,
dit Balthazar.
Souhaitable, certainement, poursuit Denis. Mais cependant peu aisé à mettre en œuvre dans les circonstances présentes. Comme vous le savez, nous manquons cruellement d’officiers supérieurs expérimentés, qui sont pour la plupart prisonniers en Allemagne. Il serait regrettable que nous devions nous priver d’éléments de valeur à un tel moment. Dois-je vous rappeler que nous avons su faire preuve de pragmatisme par le passé pour les officiers supérieurs déjà en place ?
– Je vois où vous voulez en venir,
répond De Vleeschauwer. Vous recherchez un expédient. Ce qui me gêne terriblement cependant, c’est de revenir sur un principe clef qu’il nous a fallu, à nous Flamands, des décennies à faire reconnaître et accepter !
– Je vous comprends, cher collègue. C’est pourquoi je proposerai que de telles nominations n’aient lieu que tant que persistera l’état de guerre. Et nous n’affecterions ces officiers unilingues que là où leur… handicap linguistique ne poserait pas de problème.
– Général, votre requête m’est particulièrement pénible, même si je peux la comprendre. Je ne voudrais cependant pas que ces dérogations prennent un caractère permanent. Il conviendrait qu’il ne soit procédé à de telles nominations qu’à titre strictement temporaire, pendant la durée du conflit. La régularisation du grade en question ne serait possible par la suite que si l’officier en question répondait alors à l’ensemble des conditions prévues par la loi.

Denis s’apprête à argumenter, pour faire valoir qu’on pourrait difficilement rétrograder à la fin de la guerre des officiers qui auraient à tous égards rempli leur héroïque devoir. Mais il se ravise : De Vleeschauwer l’a probablement compris également, et il ne sert à rien de compliquer la discussion pour résoudre un problème qui ne se poserait en tout état de cause que dans plusieurs années. Les compromis “à la belge” comportent toujours leur dose de non-dits…
Balthazar profite du court silence pour revenir à la charge :
Et il conviendrait que ce régime dérogatoire vaille également dans l’autre sens, pour les officiers flamands unilingues !
– Oui, cela va de soi,
s’empresse de confirmer Denis.
La guerre exige des sacrifices et peut forcer à revoir certaines priorités, soupire De Vleeschauwer. Même s’il m’en coûte sur le plan des principes, je comprends le sens de votre requête. Je ne m’y opposerai pas lorsque vous la présenterez au Conseil des Ministres.
– Moi non plus,
conclut Balthazar.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Nov 08, 2015 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

21-22 septembre


23 septembre

Cent soixante-cinq mille hommes
Siège du gouvernement belge (Eaton Square, Londres)
– Suite aux réunions d’état-major du 26 août et du 25 septembre, les généraux Denis (ministre de la Défense), Vinçotte, Van Strijdonck de Burkel, Lambert et Selliers de Morenville présentent au Gouvernement les propositions émises pour approbation. Le Premier ministre a déjà lu le mémorandum qui sera connu sous le nom de rapport Denis et l’a transmis aux autres membres du Gouvernement.
Je vous en prie, Général, le gouvernement écoute vos propositions, dit Hubert Pierlot au général Denis.
Merci Monsieur le Premier Ministre. Messieurs, nous connaissons – enfin ! – le nombre de soldats et de recrues qui ont été évacués de France, suite à la décision prise à Poitiers le 13 juin, dois-je vous le rappeler. Ces soldats et recrues se trouvent soit ici au Royaume-Uni, soit en Afrique de Nord.
– Enfin ! Combien ?
s’exclame le ministre Jaspar.
A peu près 165 000 hommes, répond Denis. Il s’interrompt un instant, tandis que les réactions de ses collègues trahissent leur étonnement admiratif, puis reprend : Ils sont pour partie déjà instruits et certains ont participé à la Campagne des Dix-Huit jours et à la Bataille – enfin, comme disent les Français, à la première Bataille de France. D’autres servent au sein de la RAF et de l’Armée de l’Air, mais dans des formations aux couleurs nationales. Les marins sont en cours d’intégration dans une Section Belge de la Royal Navy. Pour le reste, il s’agit de la Réserve de Recrutement.
Janson, incrédule, revient sur le chiffre qui a été indiqué : « Nous avons vraiment su évacuer tant de monde ? »
– Oui, Monsieur le Ministre. Notre marine marchande a effectué un travail absolument magnifique, dans des circonstances que je ne dois pas vous décrire, je pense.
– C’est incroyable ! Mais alors, nous disposons de quoi recomposer les bases de nos futures Forces Armées,
se réjouit Spaak.
En effet, et c’est à cela que le GQG s’attelle depuis fin août. Nous avons, comme vous le savez, déjà pris certaines dispositions concernant nos aviateurs. Ils se battent aujourd’hui en Grande-Bretagne et en Afrique du Nord, mais aussi bientôt au Soudan et en Abyssinie !
– Oui, et pour l’avenir de notre… Force Aérienne indépendante, nous attendrons le retour au pays, mais vous pouvez déjà lancer des projets de réforme pour la rendre indépendante des autres Armes, reprend Pierlot. Mais, au niveau de nos… comment dire, ah oui, de nos Forces Terrestres, qu’en est-il ?
– Je vais laisser la parole au général Van Strijdonck de Burkel.
– Merci mon Général. Messieurs les ministres, au vu de nos expériences du mois de mai, nous avons fait notre examen de conscience, sans concessions. Nous nous sommes renseignés auprès de nos alliés, nous avons tenu compte de la disponibilité de notre personnel, et nous avons également appris de nos ennemis – hélas, si je puis dire. Sur la base de tous ces éléments, voici ce que nous proposons. D’abord, nous mettrons sur pied, ici en Grande-Bretagne, trois divisions d’infanterie ainsi qu’une division blindée. Nous allons également chercher des volontaires pour une unité parachutiste et pour des commandos, pour lesquels nous recevons d’ailleurs beaucoup de candidatures.
– Mais puisque c’est l’Arme qui a fait, et qui fera sûrement la différence, pourquoi ne créez-vous pas plus de divisions blindées ?
demande Jaspar.
Une division blindée demande énormément de spécialistes. Dans ces conditions, nous préférons n’en avoir qu’une, pour être sûr qu’elle soit efficace. Je dois préciser que, même si ces quatre Unités seront sous commandement belge, elles suivront l’ordre de bataille britannique. Par pragmatisme, nous devons nous adapter à la façon dont nos hôtes sont organisés.
– Je comprends mieux,
admet Jaspar.
Mais cela ne sera pas notre seule Unité blindée. Je laisse ici la parole au général Lambert.
– Merci cher collègue. Messieurs, en Afrique du Nord, nous avons l’intention de constituer deux divisions d’infanterie ainsi qu’une brigade blindée – une seulement, toujours à cause des besoins en spécialistes. Ces trois grandes unités seront au format français. De plus, nous aurons deux régiments de Chasseurs Ardennais qui adopteront, eux, le format des demi-brigades de la Légion Etrangère, ce qui correspond à leurs souplesse d’emploi. Ces Unités dépendront du commandement français.
– Si je fais les comptes,
commente Spaak, cela nous fait cinq DI, une DB, une brigade blindée ainsi que l’équivalent de deux demi-brigades.
– En effet, ainsi que, du moins nous l’espérons, un bataillon de parachutistes et un de commandos.
– Et pour leurs équipements ?
– Pour les moyens lourds, blindés, artillerie, véhicules divers, nous nous équiperons comme nos alliés, en fonction des théâtres d’opération. Nous aurons des équipements communs, entre autres pour les munitions. Même chose pour l’armement léger, mais celui-ci pourra être fabriqué par les spécialistes de la Fabrique Nationale qui ont été évacués en Afrique. Nous gardons bien entendu le GP35, qui a été présenté à l’Armée française, et qui semblait l’intéresser fortement.
– En effet,
ajoute De Schryver (Economie), nous avons négocié avec les Français la mise à disposition de terrains et de bâtiments qui permettront l’installation de la FN et de la Fonderie Royale de Canons.
– Et pour les tenues ?
questionne Jaspar.
Nous allons nous adapter en prenant et chez les Français et chez les Anglais. La tenue des Chasseurs Alpins français, simple, rustique et efficace sera une bonne base de départ. Pour les couvre-chef, nous nous inspirerons des Britanniques et de leurs bérets, de couleurs différentes suivant l’arme. Nous pouvons, par contre, garder notre casque national.
– Et pour les formations et l’instruction ?
– Nous allons suivre le schéma de formation de nos alliés, et nos hommes intègreront les Centres d’Instruction français et britannique pour les formations spécialisées. D’ailleurs, l’Ecole Royale Militaire a déjà rejoint son homologue française en AFN. Pour la troupe, l’instruction se fera au sein des Régiments.
– Mais comment allez-vous choisir parmi les hommes évacués qui ira en Afrique et qui restera ici ?
– Pour faciliter la communication avec nos alliés, les soldats francophones iront en Afrique, les Flamands resteront ici.
– Mais,
s’insurge Janson, en séparant les Wallons des Flamands, vous risquez de compromettre l’unité nationale !
– Nos raisons sont détaillées dans le mémorandum que j’ai transmis au Premier Ministre,
répond Denis.
Oui, en effet, et ces arguments sont plus que recevables, Monsieur Janson. Je ne vois pas d’inconvénient à cette répartition, tranche Pierlot.
J’ai lu ce mémorandum, intervient De Vleeschauwer, et cela me semble effectivement la solution la plus pratique.
De Vleeschauwer ayant la réputation d’être le ministre flamand le plus attentif aux questions linguistiques, le débat se clôt aussitôt.
Tout cela me semble d’excellente facture, approuve Gutt. Vous m’avez convaincu ! Quant au matériel qui sera nécessaire, il sera coûteux, à n’en pas douter. Mais vous connaissez mon antinazisme et, comme vous le savez, mes fils se sont portés volontaires pour servir dans l’Aéronautique ; je ne tiens pas à ce qu’ils se battent, comme le reste de nos hommes d’ailleurs, avec du matériel dépassé ou de seconde main. J’ai lancé des négociations avec nos alliés, et je pense pouvoir trouver les arguments qui les convaincront. Notre stock d’or attise bien des convoitises…
– Alors donc, si les Finances suivent, le Gouvernement ne peut que donner son accord pour cette nouvelle Armée belge qui prendra part à la libération de notre Pays,
conclut Pierlot.
Mais, ajoute Denis… Il y a un mais. Un problème, je veux dire. Nous avons assez de troupes, mais pas assez d’officiers capables de commander cet ensemble. Oh, nous sommes en train de promouvoir les plus méritants et les plus capables. Mais il nous en manque quand-même, un bon nombre. Surtout des officiers supérieurs.
– Quelle pourrait être la solution ?
demande Pierlot.
Nous devons aller les chercher là où ils sont : il faut tout faire pour favoriser les évasions du pays, voire même des camps en Allemagne. Je propose que notre Deuxième Bureau y réfléchisse, et le plus tôt sera le mieux.
– En effet, donnez donc des directives en ce sens. Chers collègues, quelqu’un est-il contre les propositions du ministre de la Défense ? Non ? Eh bien vous avez l’accord du Gouvernement. Avant de conclure, je tenais également à vous préciser que nous avons reçu une note de la Croix-Rouge suisse aux fins de nous assurer que l’Allemagne et l’Italie respecteront la Convention de Genève à l’égard des soldats de notre armée reconstituée. Cela me semblait aller de soi et je me demande bien ce qui a pu motiver une telle démarche. Quoi qu’il en soit, au nom de tout le Gouvernement, je vous remercie pour votre travail et vous souhaite bonne chance pour la suite. La Patrie compte sur vous !
déclare Pierlot en se tournant vers les quatre officiers généraux.
Il y a… encore quelque chose, reprend Denis avant que Pierlot suspende la séance. Il s’agit du cas des promotions au grade d’officier supérieur. De nombreux éléments de valeur sont bloqués dans leur avancement en raison des exigences linguistiques prévues à la loi du 30 juillet 38. C’est pourquoi je voudrais vous proposer l’arrêté dont voici le texte.
Un ange passe au-dessus de la table du Conseil. Personne n’ose intervenir, tant la question pourrait rapidement dégénérer. Pendant ce temps, Denis fait circuler le texte du projet d’arrêté qu’il a mis au point afin de suspendre temporairement l’application de certaines dispositions de la loi de 1938 pendant la poursuite du conflit.
De Vleeschauwer, après avoir pris le temps de relire attentivement le texte qu’il connaît déjà, intervient enfin : « Le général Denis nous a informés, Monsieur Balthazar et moi-même, de cette difficulté. Je ne vous cacherai pas que les dispositions prévues dans ce projet d’arrêté nous… indisposent profondément. Mais nous comprenons les nécessités de l’heure, et nous ne nous opposerons pas à son adoption. »
C’est ainsi qu’en Conseil des Ministres, grâce à l’abstention des ministres flamands, le général Denis pourra faire passer un arrêté « précisant les modalités d’application de la loi du 30 juillet 1938 pendant la durée du conflit ».


24 septembre
On recherche des officiers d’active
2e Bureau de l’Armée belge (Londres)
– Suite aux ordres reçus du ministre de la Défense, le lieutenant-colonel Tanghe, qui a troqué le IV/2C pour la section Renseignement du Deuxième Bureau, a convoqué ses adjoints pour mettre en œuvre les demandes de l’état-major. Plusieurs informations sont déjà arrivées par l’intermédiaire de pays neutres ; il faut les traiter et surtout distinguer le vrai du faux. Le major Lemercier, de la section Action, participe également à la réunion.
Messieurs, nous avons reçu pour consigne de faire en sorte que le plus possible de nos collègues qui se trouvent en Belgique – ou n’importe où ailleurs en Europe, ajoute-t-il avec quelque grandiloquence, puissent nous rejoindre. En effet, nous manquons d’officiers supérieurs d’active, la majorité de ceux qui ont été évacués vers le Royaume-Uni ou l’AFN étant des officiers de réserve. Quelles sont vos informations ?
– Mon colonel,
déclare un commandant, la Croix-Rouge nous a confirmé que les Allemands procèdent à la libération de la plupart des prisonniers originaires des provinces flamandes. Mais, en ce qui concerne les officiers, cette mesure n’a théoriquement touché que les réservistes.
– Toutefois,
précise un major, un certain nombre d’officiers d’active se sont retrouvés, par mégarde ou sciemment, sur les listes d’officiers libérables établies par nos collègues... Ainsi d’ailleurs que certains Wallons, qui se sont soudain découvert des compétences linguistiques insoupçonnées !
– Très intéressant, mais comment les retrouver ?
– Peut-être par l’intermédiaire de l’Office des Travaux pour l’Armée Démobilisée, l’OTAD, créé par le comité des Secrétaires Généraux pour assurer le paiement des soldes et divers services administratifs au profit des familles des militaires. Ledit Office est actuellement dirigé par le lieutenant-général Keyaerts.
– Le général s’est-il, comment dire, fourvoyé ?
– En aucun cas. Ses états de services à la tête du Corps des Ardennes ne laissent aucun doute quant à sa valeur morale. Selon les renseignements récoltés par nos amis britanniques
[via le réseau Clarence], il semble que cette nomination ait été favorisée par le Palais. Et il connaît bien l’allemand, ce qui lui sera plus qu’utile dans cette fonction.
– Je vois… Reste à savoir comment approcher cette structure.
– Certains d’entre nous connaissent des hommes qui font partie de l’OTAD, ce sont souvent des camarades de promotion.
– Tout cela me semble prometteur. Il nous faudrait un volontaire pour une mission en Belgique parmi les gens qui connaissent des membres de cet Office.
– J’ai peut-être la solution, mon Colonel,
intervient Lemercier. Parmi les officiers qui ont rejoint mon service, se trouve le commandant Baeyens, qui pourrait sûrement nous aider. C’était le chef d’état-major de la 1ère Division de Cavalerie. Or, cette division dépendait du Groupement Keyaerts.
– Enfin du concret !
s’exclame Tanghe. Il a dû rencontrer plusieurs fois le général. Est-ce que vos services pourraient l’envoyer en mission de renseignement en Belgique ? Je pense qu’il sait bien qu’au Deuxième Bureau, il faut parfois… travailler en civil.
– Bien sûr. Reste à trouver un moyen d’infiltration, et assez vite, car je suppose que la mission ne doit pas tarder.
– En effet. Les Anglais pourront nous aider, je pense qu’il sera parachuté. Capitaine,
ajoute Tanghe en se tournant vers le chef du service Faussaire, il nous faudra des papiers d’identité et une carte de ravitaillement au nom du commandant Baeyens.
Pas de document de démobilisation ?
– Non, il devra tenter de s’infiltrer au sein de l’OTAD.



25 au 27 septembre


28 septembre

Les Belges parlent aux Belges
Londres
– La première émission de Radio-Belgique, présentée en français par Victor de Laveleye et en flamand par Fernand Geersens, est diffusée des studios de la BBC. Victor de Laveleye est une personnalité libérale bien connue, ancien président du parti, qui fut ministre de la Justice en 1937. Fernand Geersens, qui travaillait à l’Institut National de Radiodiffusion, prend le pseudonyme de “Jan Moedwill” (traduction approximative : Jean le Malicieux). Après la première, les deux compères se mettent d’accord pour alterner leurs émissions, en français les jours pairs et en flamand les jours impairs. Les Belges prendront rapidement l’habitude de suivre ces émissions que Laveleye termine invariablement par un vibrant « On les aura, les Boches ! », ce que Geersens traduit très librement par la rime : « Wij doen ons best, zonder erop te boffen / Toch krijgen we ze wel, de Moffen! » (On fait de notre mieux, sans se vanter / Mais on les aura, les Boches !).


29-30 septembre
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dado



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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2015 21:13    Sujet du message: Répondre en citant

Petite coquille:
Citation:
23 septembre
Cent soixante-cinq mille hommes
Siège du gouvernement belge (Eaton Square, Londres) – Suite aux réunions d’état-major du 26 août et du 25 septembre

15 septembre plutôt
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2015 23:44    Sujet du message: Répondre en citant

Argh, oui.
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Casus Frankie

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DMZ



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MessagePosté le: Dim Nov 29, 2015 14:27    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
– Et pour les tenues ? questionne Jaspar.
– Nous allons nous adapter en prenant et chez les Français et chez les Anglais. La tenue des Chasseurs Alpins français, simple, rustique et efficace sera une bonne base de départ. Pour les couvre-chef, nous nous inspirerons des Britanniques et de leurs bérets, de couleurs différentes suivant l’arme. Nous pouvons, par contre, garder notre casque national.

A ce propos, pourquoi l'armée française et, à sa suite, l'armée belge n'adopteraient-elles pas le casque Adrian modèle 39 conçu pour la marine (sans le support du filtre du masque à gaz) ? Avantage : pas de cimier donc fabrication beaucoup plus simple en une seule passe.
http://www.world-war-helmets.com/fiche.php?q=Casque-Francais-Mle-39
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Finen



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MessagePosté le: Dim Nov 29, 2015 14:46    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que ce casque est compliqué à produire avec ses pièces rivetés et la manutention importante pour monter la garniture.

Le casque US est beaucoup plus simple à fabriquer avec son sous-casque qui peut être employé seul si besoin. Il doit être aussi moins cher et ce n'est pas négligeable.
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DMZ



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MessagePosté le: Dim Nov 29, 2015 15:10    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Je pense que ce casque est compliqué à produire avec ses pièces rivetés et la manutention importante pour monter la garniture.

Le casque US est beaucoup plus simple à fabriquer avec son sous-casque qui peut être employé seul si besoin. Il doit être aussi moins cher et ce n'est pas négligeable.

Non, le modèle 39 n'a justement pas de pièce rivetée, il est complètement monobloc. Les seuls rivets sont pour la fixation de la coiffe et de la jugulaire, comme sur l'Adrian modèle 26.

Le casque US model 41 ne sortira... qu'en juin 41. Une modification de l'Adrian modèle 39 avec le sous casque US pourrait aboutir à l'Adrian modèle 41.

Edit : j'en profite pour prendre l'Adrian Mle 39 comme avatar. Na !


Dernière édition par DMZ le Lun Nov 30, 2015 22:34; édité 1 fois
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Finen



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MessagePosté le: Dim Nov 29, 2015 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Je pensais aux différents supports de coiffe rivetés.

Quand à l'AFM 34, le type qui l'a inventé devrait être fusillé tout les matin avec des balles rouillées! On a pas idée d'une méthode de mis en place pareille avec en plus l'arrivée d'air au dessus du casque pour s'accrocher partout dans un bateau!!
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Nov 29, 2015 23:02    Sujet du message: Répondre en citant

La France en Exil a probablement les moyens industriels pour fabriquer un casque plus simple que l'Adrian et plus "moderne". Donc aucun besoin d'importer le casque américain, même si celui-ci peut servir de modèle.
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