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Les Polonais en 1940 (OTL... et FTL), par LADC

 
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 06, 2014 11:37    Sujet du message: Les Polonais en 1940 (OTL... et FTL), par LADC Répondre en citant

Petit retour arrière avec ce texte de LADC.

L’Armée polonaise en exil dans la Deuxième Guerre Mondiale
Le refus de la défaite
Septembre 1939 – Décembre 1940

Le gouvernement polonais en exil et les Alliés
Septembre – Novembre 1939

Après l’attaque allemande contre la Pologne puis l’invasion de l’est du pays par les troupes soviétiques, la lutte étant sans espoir, le gouvernement polonais choisit l’exil et demande à la Roumanie l’autorisation de traverser le pays pour embarquer vers la France. Les Roumains acceptent, mais internent le gouvernement polonais une fois celui-ci sur leur territoire ! De ce fait, d’après les termes de la constitution polonaise, le président Ignacy Moscicki doit démissionner.
La France exerce alors d’intenses pressions diplomatiques sur la Roumanie pour qu’elle laisse partir les hommes politiques polonais ainsi retenus, ce qu’elle finit par accepter. Cependant, les Français en profitent pour choisir les personnalités polonaises qui composeront le nouveau gouvernement, afin d’éliminer l’ancienne équipe gouvernementale, considérée comme responsable de la défaite, et de ne retenir que les personnalités les plus démocrates et les plus francophiles.
Wladyslaw Raczkiewicz, ancien président du Sénat, est ainsi désigné, le 30 septembre 1939, nouveau président de la République polonaise. Il nomme le jour même Premier Ministre le général Wladyslaw Sikorski, qui s’installe dans un premier temps à l’hôtel Régina à Paris et forme aussitôt son gouvernement. En novembre, les autorités polonaises s’installent à Angers.

La première reconstruction de l’Armée polonaise
Octobre 1939 – Avril 1940

Par décret présidentiel du 7 novembre, Sikorski est nommé commandant en chef des armées polonaises. Quelques jours plus tôt, le 30 octobre, le général Zajac a été nommé commandant de l’aviation polonaise.
Le 4 janvier 1940, en conclusion du travail d’une mission franco-polonaise dirigée par le général d’armée Denain auprès du haut commandement polonais, un accord signé par Edouard Daladier et Wladyslaw Sikorski autorise la reconstruction d’une armée polonaise en exil en France pour permettre le retour de la Pologne dans la guerre. Certains points de cet accord méritent d’être rappelés ici.
– L’armée polonaise sera considérée comme une armée alliée et placée sous les ordres du général commandant en chef de l’armée française.
– Le recrutement sera effectué par les autorités polonaises parmi les ressortissants polonais venant de Pologne ainsi que ceux se trouvant déjà sur le territoire français.
– Le principe d’égalité des droits et de traitement entre citoyens polonais et français sera appliqué.
– L’encadrement de cette armée sera polonais, et l’organisation des unités suivra le modèle français.
– Le gouvernement polonais remboursera au gouvernement français les dépenses avancées pour la mise sur pied et l’entretien de cette armée.
– Les autorités militaires françaises mettront en place les camps nécessaires à l’instruction et à la constitution de l’armée polonaise, notamment à Coëtquidan (Ille-et-Vilaine) et Saint-Loup sur Thouet (Deux-Sèvres), ainsi qu’à Lyon-Bron pour l’aviation et à Beyrouth pour la Brigade polonaise du Levant.

1 – Le recrutement
La reconstitution de l’armée polonaise en exil s’appuie principalement sur deux sources de recrutement : d’une part les soldats de l’armée polonaise qui ont réussi à fuir la Pologne en septembre et ont internés dans les pays voisins, d’autre part les émigrés polonais vivant en France, volontaires ou mobilisés.
– Les combattants exilés de Pologne
A l’issue de la bataille de Pologne, de nombreuses unités polonaises et des soldats isolés ont échappé à la reddition en gagnant les pays neutres frontaliers. Dès leur passage de la frontière, les combattants ont été désarmés et internés par les autorités des pays concernés : 36 000 hommes en Hongrie, 23 000 en Roumanie, 21 000 en Lituanie et Lettonie, soit une force potentielle de 80 000 hommes. L’état-major français, très intéressé par ce potentiel de combattants aguerris et motivés, a tenté de les récupérer.
Le 6 octobre 1939, le général Kleeberg, récemment évadé de Hongrie et mandaté par Paris pour organiser cette récupération, part pour Belgrade. Les évadés des camps d’internement reçoivent des vêtements civils, de l’argent et des passeports en règle, puis transitent soit par la Yougoslavie et l’Italie, soit par la Roumanie et la Grèce, par le train ou de préférence par bateau. Les transports par mer sont assurés par la France à partir des ports de Constanza-Balcik sur la Mer Noire, du Pirée sur la Méditerranée et de Split sur l’Adriatique. Cette opération est favorisée par la collaboration discrète des pays concernés, au moins dans un premier temps : suite aux pressions exercées par l’Allemagne, l’Italie cesse de délivrer des visas fin novembre et la Hongrie fait de même en décembre. Au total, près de 32 000 hommes sont ainsi évacués et regroupés dans les camps des forces polonaises en France.
Les tentatives d’évacuation des Polonais internés dans les pays baltes rencontrent beaucoup moins de succès.
– La mobilisation des Polonais en France
Lors de la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne, des milliers d’émigrés polonais travaillant en France ou réfugiés demandent à s’engager dans l’armée française pour aider la Pologne dans sa lutte. Dès le 9 septembre, un accord franco-polonais prévoit la formation d’une division polonaise en France à partir des Polonais vivant en France, volontaires ou mobilisés. Le 15 septembre, l’ambassade de Pologne à Paris déclenche le recensement et la mobilisation des citoyens polonais vivant en France : 123 000 hommes de 17 à 45 ans sont recensés, parmi lesquels 50 000 sont retenus pour le service armé (en plus des volontaires).

2 – La reconstruction de l’Armée de Terre polonaise
L’état-major polonais prévoit à ce moment la constitution de quatre divisions d’infanterie et de quatre brigades spécialisées (dont une d’aviation). Il espère l’apport ultérieur de deux divisions supplémentaires en cours de constitution outre-Atlantique, avec les engagés volontaires polonais du Canada et des Etats-Unis.
La mobilisation des 50 000 recrues débute le 17 novembre 1939. Elle se déroule en plusieurs temps, avec l’incorporation à Coëtquidan de 7 000 hommes venant s’ajouter aux 13 000 volontaires déjà sur place, pour constituer la 1ère Brigade des Chasseurs du Nord et la 1ère Division d’Infanterie polonaise.
Le 1er janvier 1940, les recrues prévues pour la 2e Division polonaise sont incorporées à Veluché (Deux-Sèvres). Enfin, à partir du mois de mai 1940, après l’envoi au front de ces unités, les recrues pour la constitution de la 3e Division sont incorporées au camp de Coëtquidan et celles pour la 4e Division au camp de Veluché.
En pratique, les principales unités de l’Armée de Terre polonaise recréées en 1940 sont :
– la 1ère Brigade du Nord
– la 1ère Division de Grenadiers – ou 1ère Division d’Infanterie polonaise (DIP)
– la 2e Division de Chasseurs – ou 2e DIP
– la 10e Brigade blindée
– la Brigade polonaise d’infanterie de montagne des Carpates
– la 3e DIP
– la 4e DIP
– 10 compagnies antichars intégrées à des divisions françaises.

3 – La reconstruction de l’Aviation polonaise
Le général Zajac s’est immédiatement attelé à la reconstruction de son arme. A partir des effectifs évacués, l’état-major polonais souhaite rapidement former des unités combattantes opérationnelles pour reprendre la lutte aux côtés des Alliés. Il préfèrerait que toutes ces unités soient formées et engagées soit en Grande-Bretagne, soit en France. Mais, surpris par le nombre inattendu de pilotes polonais, aucun des deux Alliés ne peut (ou ne veut ?) s’engager à former et équiper la totalité de la force aérienne polonaise. Les accords de janvier et février 1940 prévoient donc la formation de deux groupes de bombardement polonais (avec deux autres en réserve) en Grande-Bretagne, et de deux groupes de chasse et d’un groupe de coopération en France.
Au 14 mai 1940, l’aviation polonaise en exil compte près de 10 500 hommes, dont 8 300 en France (y compris 940 hommes pour la DCA et 370 pour les transmissions) et 2 250 en Grande-Bretagne.

4 – La reconstruction de la Marine polonaise
A la veille du début des hostilités avec l’Allemagne, la position de la petite marine polonaise étant sans espoir, les destroyers Blyskawica, Burza et Grom ont été envoyés en Grande-Bretagne. Après les premiers combats, les sous-marins Orzel et Wilk ont réussi à les rejoindre, alors que les Rys, Zbik et Sep ont été internés en Suède.
Le 18 novembre 1939, le comte Raczynski, ambassadeur de Pologne en Grande-Bretagne, signe un accord pour reconstituer les forces navales polonaises en Grande-Bretagne. Les navires polonais seront sous commandement opérationnel de la Royal Navy, mais les aspects administratifs et le haut commandement resteront polonais. Cet accord prévoit aussi les conditions des futures cessions de navires par les Anglais à la marine polonaise.

L’Armée polonaise en Norvège et dans la bataille de France
Avril – Juillet 1940
1 – La campagne de Norvège

La 1ère Brigade polonaise du Nord (Podhale) est formée en avril 1940, sous le commandement du général Boghusz-Szyszko. Elle est intégrée dans la 1ère Division Légère de Chasseurs du général Béthouart, destinée au corps expéditionnaire en Norvège (envahie par les Allemands le 9 avril 1940). Elle débarque en Norvège le 9 mai et participe aux combats de Narvik. A la suite de la percée allemande sur le front français, les Alliés évacuent la Norvège en juin et la 1ère Brigade du Nord, toujours au sein de la 1ère DLCH, est repliée en Grande-Bretagne. On pense un temps la débarquer en Bretagne pour participer à la défense du réduit breton, mais les événements (et l’avance allemande !) étant plus rapides, elle est transférée au Maroc où elle est regroupée fin juin.
La marine polonaise apporte sa contribution à cette campagne avec les contre-torpilleurs Blyskawika et Grom et les sous-marins Orzel et Wilk. Le 8 avril, l’Orzel torpille et coule dans les eaux norvégiennes le transport de troupes allemand Rio de Janeiro, en route pour participer à l’invasion. L’Orzel sera lui-même coulé le 8 juin non loin des côtes norvégiennes avec ses 55 marins. Le 4 mai 1940, près de Narvik, des bombardiers allemands coulent le Grom avec ses 59 marins.

2 – Le martyre des armées de l’Est
Les 1ère et 2e DIP participent aux combats dans l’est de la France au sein du Groupe d’Armées 2 du général Prételat.
La 1ère Division de Grenadiers, ou 1ère DIP, formée à Coëtquidan, est déclarée opérationnelle en avril 1940 sous le commandement du général Duch ; elle est placée en réserve dans la région de Nancy. Le 8 juin, elle est affectée au 20e Corps d’Armée français. Après la percée allemande en Champagne, devant la menace d’encerclement du GA 2, elle reçoit le 11 juin l’ordre de se déployer sur la Saône, à Gray, pour la défendre face au nord. Ses mouvements par voie ferrée commencent le 11 au soir et elle est en position le 13.
La 2e Division de Chasseurs, ou 2e DIP, formée au camp de Véluché, est prête le 20 mai 1940 sous les ordres du général Ketling ; elle est acheminée dans la région de Nancy et affectée en réserve de la 3e Armée française. Le 8 juin, elle est mise à la disposition du 45e Corps de la 8e Armée pour défendre la trouée de Belfort. Le 11 juin, comme la 1ère DIP, elle reçoit l’ordre de gagner la Saône, mais à Port-sur-Saône. Son mouvement s’effectuant pour partie à pied et pour partie en camions, elle est en place le 15 juin.
Les deux DIP s’organisent sur des positions nouvelles et étendues. Elles n’ont que peu de temps pour se préparer, puisque les avant-gardes motorisées allemandes atteignent le fleuve le 18 juin, mais partout, les ponts sautent au bon moment. Pendant plusieurs jours, sur la Saône, chacun se prépare : chez les Français, le général Bourret et l’état-major de la 5e Armée viennent prendre la tête du Groupement de la Saône ; chez les Allemands, les fantassins de la 12e Armée viennent relayer les blindés de Guderian.
Les Allemands passent à l’attaque le 24 juin, entre Gray et Port-sur-Saône, justement dans la zone des deux DIP. Malgré une défense héroïque, grâce à leur forte supériorité numérique et à des techniques d’infiltrations éprouvées, les assaillants parviennent à s’emparer d’une tête de pont suffisante pour faire traverser les panzers qui peuvent exploiter et s’emparer de Besançon dès le lendemain soir. Avec près de 1 000 tués, pour la plupart à la 1ère DIP, les Polonais ont payé le prix du sang.
Menacées d’encerclement, leurs munitions sur le point d’être épuisées, les deux DIP sont dans une situation désespérée dès le 25 juin au soir. Refusant la reddition et la captivité, leurs chefs, après s’être concertés, ordonnent aux bataillons qui le peuvent de fuir vers la Suisse. Quant aux autres, ils doivent se dissoudre et, après avoir brûlé les drapeaux et détruit leur armement lourd, inciter leurs hommes à tenter de gagner la Suisse ou le sud de la France par petits groupes. Seul le II/2e RIP (engagé à l’aile gauche de la 1ère DIP) et les escadrons motorisés du 1er GRDI polonais arrivent à gagner la Suisse de façon organisée.
Finalement, près de 15 000 Polonais parviennent à gagner la Suisse, où ils sont internés. Plus de 4 000 hommes réussissent, par petits groupes, à regagner le sud de la France où ils seront regroupés ; un bataillon de marche polonais combattra dans les Corbières avant d’être évacué vers l’Afrique. Malgré tous leurs efforts pour éviter la captivité, près de 12 000 Polonais (dont la moitié blessés) sont capturés.

3 – Le réduit breton
Face à la menace d’invasion du territoire national par l’ennemi, Paul Reynaud ordonne à son nouveau sous-secrétaire d’Etat à la Défense d’organiser en Bretagne un réduit national sous la direction du général Béthouart. Celui-ci mobilise tous les moyens régionaux disponibles et forme des unités de marche issues des dépôts et camps de la région.
L’armée polonaise apporte sa contribution en formant un régiment de marche, à trois bataillons et deux compagnies anti-char, à partir des recrues de la 3e DIP en cours de formation à Coëtquidan. Ce régiment est constitué le 13 juin et organise la défense de la trouée de St-Aubin de Cormier. Le 19 juin, il est attaqué de front par la 5. PzD qui tente de foncer sur Brest. De nombreux Polonais se sacrifient pour bloquer les panzers toute la journée ; les survivants ne se replient qu’à la nuit, pour gagner la Loire et embarquer à St-Brévin vers l’Angleterre.

4 – L’odyssée de la Brigade Blindée polonaise
La 10e Brigade Blindée (ou Brigade Blindée polonaise) est l’héritière de la brigade du même nom qui a combattu en Pologne en septembre 1939 et a réussi à s’enfuir en Roumanie. La brigade a été reformée en catastrophe, début juin, dans la région parisienne, sous le commandement du général Maczek ; elle est composée d’environ 5 000 hommes.
En raison de la rapidité de l’avance allemande, elle est engagée précipitamment le 11 juin, sur la Marne, alors qu’elle n’est encore composée que d’un seul bataillon de chars (le 2e BCC polonais) et un bataillon porté. Rattachée à la 240e DLI, la brigade affronte et retarde le XVI. PzK le 12 juin dans la région de Montmirail, puis se replie sur la Seine et tient les ponts à l’ouest de Nogent. Elle recule à nouveau pour organiser des bouchons dans la région d’Auxerre et de Tonnerre. A court d’essence et sous la poussée de l’ennemi, son chef procède à sa dissolution, encourageant ses hommes à gagner par petits groupes le sud et les ports d’embarquement vers l’Afrique.
Le 16 juin, le 1er BCC polonais, enfin équipé, accompagné de quelques compagnies antichars de Satory, sous le commandement du colonel Dworak, franchit la Loire à Orléans. Avec tous les autres survivants des unités de chars, le bataillon se regroupe à Vierzon et est intégré au sein du groupement Delestraint, avec lequel il couvre la retraite des VIe et VIIe Armées vers la Vienne. Lors de l’accalmie de juillet, il remet son matériel aux tankistes français et évacue son personnel par Bordeaux vers l’Angleterre, en vue d’y être rééquipé et reformé.

5 – L’aviation polonaise : un atout inutilisé
Le général Zajac et son adjoint en France, le général Stanislaw Ujejski, se sont efforcés de faire appliquer les accords franco-polonais de janvier et février 1940 en faisant renaître des escadrilles et groupes aériens polonais.
Les personnels de l’aviation polonaise sont rassemblés au sein du Dépôt d’Instruction de l’Aviation Polonaise à Lyon-Bron, mais les appareils d’entraînement manquent pour occuper ces jeunes gens pleins d’énergie et d’espoir de revanche. En janvier, un groupe de 19 pilotes de chasse polonais est envoyé se former sur MS 406 à Montpellier (ce sera le fameux “Montpellier Squadron”) : les Français pensent qu’il faudra quatre mois pour certifier les pilotes polonais, ceux-ci pensent qu’il en faudra deux… Au bout de cinq semaines, les instructeurs français doivent reconnaître que les pilotes polonais sont opérationnels !
Mais cette expérience pourtant concluante ne permet pas d’accélérer la montée en ligne des pilotes polonais. Volonté de contrôler ces combattants, crainte de disperser de trop maigres ressources en appareils, incapacité à sortir du moule habituel de la formation des pilotes, le commandement de l’Armée de l’Air ne semble pas avoir hâte d’utiliser ce réservoir de compétences. A la fin de l’année, l’idée d’un corps expéditionnaire dans la guerre finno-soviétique permet à la cause polonaise d’avancer : l’état-major français voit d’un bon œil l’envoi en Finlande d’une groupe polonais. Ce sera le futur GC I/145, formé de pilotes polonais… qui ne sera (heureusement) jamais expédié en Finlande.
En mars 1940, contrairement aux accords précédents qui prévoyaient la mise sur pied de Groupes de Chasse polonais, l’Armée de l’Air demande l’incorporation des pilotes dans les GC français : en désespoir de cause, l’état-major polonais accepte cette proposition, à condition qu’elle soit temporaire ! A la même époque, toujours en désespoir de cause, l’état-major polonais accepte la formation d’un Groupe de Bombardement polonais (alors qu’il souhaitait initialement concentrer ses forces de bombardement dans la RAF). Enfin, en mars et avril 1940, les choses commencent à bouger avec l’envoi de nombreux pilotes polonais sur différents aérodromes français pour entraînement ou remise à niveau ; cet élan déborde du cadre de la Métropole puisque près de 600 Polonais, dont 71 pilotes confirmés et 200 pilotes en cours de formation sont envoyés en Afrique du Nord (essentiellement dans des écoles de bombardement ou de personnel navigant). Las, il s’agit souvent plus d’occuper ces hommes que de les rendre opérationnels, et ces entraînements sont menés avec lenteur…
A nouveau en mai (puis une dernière fois début juin), les Polonais, rappelant les accords signés début 1940, présentent des plans pour la création d’unités aériennes polonaises : en vain…
Le 10 mai 1940, quand se déclenche l’offensive allemande, l’aviation polonaise compte en France près de 7 000 hommes dont 1 600 pilotes confirmés ou en cours de formation. Sur ce potentiel, seuls une quarantaine de pilotes sont utilisés au front au sein des différents GC français, et une seule unité polonaise a vu le jour : le GC I/145, avec 38 pilotes et (à ce moment) 20 MS.406, mais elle n’a pas été déclarée opérationnelle ! Un GAO (futur GAO 523 sur Potez 63.11) et trois autres GC polonais sont prévus, mais les pilotes sont encore à l’entraînement…
A partir du 22 mai, le GC I/145 reçoit ses Caudron CR.714 et participe à la défense de Paris à partir de Villacoublay. Les Caudron, considérés par le ministère comme dangereux et inaptes au combat (avis aujourd’hui très contesté), sont interdits de vol, mais les Polonais refusent de rester passifs et continuent à combattre, l’état-major français acceptant cet état de fait : ils totaliseront une dizaine de victoires confirmées, pour trois pilotes perdus ! Pour protéger Lyon-Bron et le DIAP après le départ du GC I/145, un Groupe de Chasse et de Marche Polonaise (GCMP) est créé et opère avec des MS.406.
A partir de la fin du mois de mai, les attaques aériennes allemandes dans l’intérieur du territoire entraînent la mise sur pied de patrouilles de chasse de Défense Aérienne du Territoire (DAT) pour protéger les points sensibles, à partir des personnels et matériels des centres d’instruction à la chasse ou des usines… L’état-major de l’Armée de l’Air fait cette fois largement appel aux pilotes polonais, dont la formation n’est bizarrement plus jugée insuffisante. Une soixantaine de pilotes de chasse polonais rejoignent les unités de DAT. Au même moment, les effectifs polonais de deux escadrilles de bombardement (sur Martin 167F) et de deux escadrilles de coopération (sur Potez 63.11) achèvent leur mise à niveau sur leurs nouveaux appareils.
A partir de la mi-juin, à la suite du Sursaut, la plupart des personnels de l’aviation polonaise sont progressivement évacués vers le Maroc. Mais certains pilotes polonais continuent de se battre au sein du GC I/55 (formé le 17 juin à Bordeaux avec les patrouilles de DAT de Tours, Bordeaux, Etampes et Avord) et du GC II/55 (formé le 19 juin à Périgueux avec les restes des patrouilles de DAT de Cognac, Châteauroux, Châteaudun, Angers et La Rochelle). En juillet, ils accompagnent le repli du GA 3 sur Toulouse puis Perpignan pour protéger jusqu’au bout les évacuations, avant d’embarquer, parmi les derniers, vers l’Afrique.
En définitive, seuls 180 pilotes polonais (sur 1 600 !) auront été engagés dans la bataille de France. Au prix de 13 pilotes morts ou disparus, ils auront obtenu plus de 60 victoires sûres ou probables.
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MessagePosté le: Lun Jan 06, 2014 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

Les forces polonaises dans le Grand Déménagement
Juillet – Août 1940

La majorité des soldats des unités organisées de l’Armée de terre polonaise engagées en France sont tués ou faits prisonniers dans les combats de juin 1940. Quatre mille hommes environ des 1ère et 2e DIP arrivent à rejoindre les lignes françaises. La 1ère Brigade Blindée, par contre, réussit à faire évacuer l’essentiel de ses effectifs (5 000 hommes). Les deux brigades engagées sur des théâtres extérieurs, la Brigade du Nord en Norvège (4 600 hommes) et la Brigade des Carpathes au Levant (3 300 hommes) sont à peu près intactes.
Cependant, d’autres soldats polonais non intégrés dans des unités organisées peuvent être évacués. En effet, au moment de la percée allemande, de nombreux hommes sont encore en formation.
Au camp de Coëtquidan, le général de division Faury, directeur de l’instruction des troupes polonaises, organise l’évacuation des troupes à l’instruction en Bretagne, en tout environ 14 000 hommes :
– 8 320 soldats et nouvelles recrues de la 3e DIP en cours d’instruction,
– 3 500 soldats des écoles, des services de Coëtquidan et du groupe motorisé d’artillerie polonais en cours de constitution,
– 1 000 officiers en centre d’instruction et en attente d’affectation,
– 1 000 soldats dans les centres d’instruction de DCA à Saint Nazaire.
Le 15 juin, les officiers sont dirigés vers Brest, d’où ils embarquent vers l’Angleterre ; les hommes déjà présents à Saint-Nazaire prennent la mer sans attendre. Tandis que trois bataillons de marche sont formés pour bloquer les Allemands, le général Faury conduit les autres soldats et recrues, à marche forcée (120 km en trois jours) jusqu’à Nantes, St-Nazaire et aux ports de pêche de La Turballe et du Croisic, dans l’espoir de les faire embarquer vers l’Angleterre ou de leur faire franchir la Loire. Ils atteignent leur destination le 19 juin : une partie d’entre eux embarque le jour même dans des navires anglais tandis que les autres gagnent sur des bateaux de pêche les Sables d’Olonne et l’île d’Yeu, d’où ils seront évacués les jours suivants vers l’Angleterre.
Au camp de Véluché, la 4e DIP est en cours d’instruction depuis le 20 mai 1940. Mi-juin, l’unité compte déjà 11 000 hommes ; cependant, la constitution de ses régiments est encore inachevée, de nombreux appelés n’ayant pu rejoindre le camp en raison des difficultés de transport entre les centres de triage et de rassemblement et le camp. Le 16 juin, devant l’avance allemande, le commandant de la 4e DIP, le général R. Dreszer, reçoit l’ordre du général Sikorski de gagner Bordeaux et d’embarquer pour l’Angleterre ou l’Afrique du Nord. Les 18, 19 et 20 juin, tous ces hommes embarquent pour l’Angleterre.
Au la fin du mois de juillet, outre ses deux brigades opérationnelles (l’une au Maroc, l’autre au Levant, pour un total de près de 9 000 hommes), l’Armée de terre polonaise a donc réussi à évacuer, en général vers l’Angleterre et le Maroc, 40 000 hommes environ, y compris les soldats de la 10e Brigade Blindée et des compagnies antichars servant dans les divisions françaises, les auxiliaires de santé et les petits groupes d’isolés refusant la défaite, dont certains ont parfois traversé à pied la moitié de la France.

Les forces polonaises dans la Bataille d’Angleterre
Août – Novembre 1940

Les premiers personnels de l’aviation polonaise commencent à arriver en Grande-Bretagne en décembre 1939, sous le commandement du général Wladyslaw Kalkus, adjoint du général Zajac pour la Grande-Bretagne.

1 – Les squadrons de bombardement polonais de la RAF
Dans les premiers échanges entre états-majors anglais et polonais (octobre 1939), les Britanniques annoncent ne pouvoir (ou ne vouloir) accueillir en Grande-Bretagne qu’environ 2 000 hommes et 300 pilotes et hommes d’équipage, afin de créer deux squadrons de bombardiers moyens et deux autres en réserve. En réalité, l’état-major anglais ne fait pas confiance aux pilotes de chasse polonais : au-delà de la barrière de la langue et de la difficulté d’apprendre les strictes doctrines tactiques du Fighter Command, les Anglais pensent que des pilotes de chasse qui ont connu la défaite sont psychologiquement brisés et n’ont plus le mental nécessaire… C’est pour cette raison que l’état-major de l’aviation polonaise décide de recréer ses unités de chasse et de coopération en France, tandis que celles de bombardement seront recréées en Angleterre. Les premiers aviateurs polonais qui gagnent l’Angleterre à la fin de 1939 sont donc (ou ont vocation à devenir) des pilotes et navigants de bombardiers.
Le 14 mars, une première formation polonaise est créée : c’est la Polish Training Unit, au sein du 6th Bomber Group, avec 38 pilotes. Cette unité reçoit bientôt ses premiers Fairey Battle. L’entraînement progresse rapidement, si bien que fin juin 1940, deux squadrons, le 300th “Mazovian” Bomber Squadron et le 301st “Pomeranian” Bomber Squadron sont créés et entrent en phase d’entraînement final. Le 300th Bomber Squadron est déclaré opérationnel le 1er juillet 1940, sous le commandement du Lt-Col. Waclaw Makowski avec 18 Battle. Le 301st est déclaré opérationnel le 26 juillet, sous le commandement du Lt-Col. Roman Rudkowski, avec 16 Battle et 24 équipages.
Ces deux squadrons sont engagés à partir de la fin du mois d’août dans des attaques contre la flotte d’invasion (ou le simulacre de flotte d’invasion) que l’Allemagne concentre dans les ports de la Manche. Les Battle étant dépassés, les deux squadrons sont retirés du service fin octobre et commencent à s’entraîner sur Vickers Wellington, leurs effectifs (navigants et au sol) étant progressivement augmentés en conséquence. Ils reviennent en service actif sur ces nouveaux appareils fin décembre 1940.
Dans l’intervalle, un troisième groupe de bombardement polonais a vu le jour le 29 août : le 305th “Ziemia Wielpolska” Bomber Squadron, lui aussi sur Fairey Battle. Il est déclaré opérationnel en septembre et passe lui aussi sur Wellington en novembre. Le 304th “Silesia” Bomber Squadron est créé le 22 août, mais il n’entrera pas en activité avant 1941.

2 – Les squadrons de chasse polonais de la RAF
En avril 1940, devant la faiblesse du réservoir de pilotes de chasse dont il dispose, le Fighter Command de la RAF révise sa politique et annonce à l’état-major polonais qu’il est prêt à accueillir et à former des pilotes de chasse pour opérer au sein de la RAF. Cette annonce, couplée aux faibles progrès de la mise en place de GC polonais en France, entraîne l’envoi en Angleterre d’une cinquantaine de pilotes de chasse qui moisissaient au DIAP, tandis que cinquante autres pilotes sont sélectionnés parmi ceux de l’aviation polonaise se trouvant déjà en Angleterre. En juillet, une campagne de la Luftwaffe contre l’Angleterre étant prévisible, un troisième groupe d’une cinquantaine de pilotes expérimentés, vétérans de la campagne de France, et autant d’élèves pilotes, sont envoyés du Maroc en Grande-Bretagne.
Ces pilotes sont formés aux techniques de la RAF, puis groupés en unités combattantes : le 302nd “Poznan” Fighter Squadron est créé le 15 août et le 303rd “Warsaw Kosciuszko” Fighter Squadron le 28. Deux autres squadrons sont créés en fin d’année : début novembre, le 306th “Torun” Fighter Squadron et en décembre, le 308th “Krakow” Fighter Squadron. Chaque squadron, placé sous le commandement opérationnel d’un officier britannique avec un adjoint polonais, compte une quinzaine de Hurricane I et 25 à 28 pilotes polonais.
Le 302nd et le 303rd Squadrons s’illustrent dans la Bataille d’Angleterre (le 306th ne participe qu’à ses derniers jours). Avec 126 victoires revendiquées (dont une soixantaine seront confirmées rétrospectivement) le 303rd est l’un des meilleurs squadrons de la RAF pendant cette période. Au total, plus de 80 pilotes de chasse polonais participent à la bataille ; une douzaine y trouvent la mort.
A la fin de l’année, un cinquième squadron de chasse polonais est créé : le 307th “Lwow” Night-Fighter Squadron, sur Defiant (chasse de nuit).

3 – Les pilotes polonais dans les autres squadrons de chasse de la RAF
Tous les pilotes polonais d’Angleterre n’ont pas combattu au sein de ces quelques squadrons purement polonais. A l’été 1940, les besoins en pilotes expérimentés sont si grands après les pertes de la bataille de France et devant l’imminence de l’attaque allemande que l’état-major de la RAF décide d’intégrer individuellement et progressivement des pilotes polonais pour remplacer des pilotes anglais tués au combat dans deux squadrons, les Sqn 145 et 501. L’état-major de l’aviation polonaise, y voyant une occasion de démontrer la valeur des pilotes polonais, accepte cette procédure.
Sans ralentir la mise en place des squadrons de chasse polonais, cette mesure s’amplifie tout au long de l’année. Au total, près de 70 pilotes polonais sont ainsi intégrés dans des squadrons britanniques en 1940 ; une demi-douzaine d’entre eux seront tués.

La seconde reconstruction de l’Armée polonaise
Août – Décembre 1940
1 – Une force dispersée après le Grand Déménagement

– Les Polonais dans l’Armée de l’Air en Afrique du Nord
Les aviateurs polonais, sous-utilisés dans la Campagne de France, n’ont eu que des pertes négligeables. En dehors des hommes envoyés en Angleterre, tout le potentiel de l’aviation polonaise a été évacué en Afrique du Nord et regroupé au Maroc. Sans tenir compte des personnels des batteries anti-aériennes (environ 1 000 hommes) et des transmissions (environ 400 hommes), tous deux rattachés administrativement à la force aérienne, on compte en août 1940 en AFN 6 700 aviateurs (dont 1 500 pilotes et navigants), formés ou en formation . Parmi ces hommes, près de 170 pilotes (tous de chasse) ont été engagés dans la bataille de France.
L’aviation polonaise, plus encore que l’Armée de l’Air, est rudement secouée par le Grand Déménagement : les installations en AFN sont surpeuplées et affectées en priorité aux Français, le matériel manque, les effectifs sont éparpillés et désorganisés.

– L’Armée polonaise entre Méditerranée et Grande-Bretagne
A l’issue du Grand Déménagement, l’armée de terre polonaise, jusque-là concentrée en France, se trouve désormais divisée en deux.
(i) L’Armée polonaise en Méditerranée
De nombreux éléments sont sous contrôle opérationnel français.
Au Levant se trouve la Brigade des Carpates (3 300 hommes environ). Opérationnelle au sein de la force L, elle est prête à être engagée.
En AFN, la 3e DLIP (9 000 hommes environ) est depuis mi-juillet en cours de réorganisation au Maroc, à partir de la Brigade du Nord rapatriée de Norvège (4 500 hommes) et d’une partie de la 3e DIP évacuée de France (4 500 hommes), toutes deux via l’Angleterre. Elle pourra être à nouveau opérationnelle rapidement.
Se trouvent aussi en AFN près de dix mille hommes évacués par le sud de la France, entraînés mais désorganisés et sans armes ni équipement :
– 3 000 hommes de la 10e Brigade Blindée de Mazcek ;
– 5 000 hommes issus des 1ère et 2e DIP ;
– plus de 1 000 hommes de la 3e DIP.
(ii) L’Armée polonaise en Grande-Bretagne
Plus de 22 000 hommes, évacués par la façade atlantique, tous désorganisés et sans armes ni équipement, ont trouvé refuge en Grande-Bretagne :
– 2 000 hommes environ de la 10e Brigade Blindée ;
– plus de 9 000 hommes de la 3e DIP (ceux qui n’ont pas été envoyés au Maroc pour former la 3e DLIP) ;
– 11 000 hommes de la 4e DIP, en cours de formation.
(iii) Un enjeu très disputé
La répartition des Polonais entre Angleterre et AFN fait très vite l’objet de débats passionnés entre Anglais (qui souhaitent conserver chez eux le maximum d’hommes pour pouvoir repousser un éventuel débarquement allemand), Français (qui, ayant constaté sur le terrain la valeur des troupes polonaises, veulent les récupérer en AFN), et Polonais (qui souhaitent regrouper leurs hommes, d’un côté ou de l’autre !). Si le renvoi en AFN des hommes qui vont former la 3e DLIP s’est conclu dans l’urgence, pour préparer Marignan, les Anglais réussissent à bloquer le départ des autres Polonais et les regroupent en Ecosse.

2 – Une force combattante
Les Polonais participent activement aux combats de l’automne 1940 en Méditerranée.
– La 3e DLIP s’illustre en Sardaigne au cours de l’opération Marignan. Elle est ensuite repliée fin 1940 au Maroc, où elle se réorganise et panse ses plaies.
– La brigade des Carpates s’illustre dans le Dodécanèse au cours de l’opération Cordite. Fin 1940, elle est en garnison dans les îles de Mer Egée, où elle peut se reposer et se reconstituer.
Ces deux campagnes coûtent des pertes notables, compensées grâce à des vétérans des 1ère et 2e DIP (pour la Brigade des Carpates) et aux hommes de la 3e DIP (pour la 3e DLIP) gardés en réserve en AFN.

3 – Le programme de reconstruction de fin 1940
– Les aviateurs polonais enfin reconnus par l’Armée de l’Air
Dès juillet 1940, le gouvernement et l’état-major de l’aviation polonaise reviennent à la charge pour demander, enfin, la création officielle d’unités polonaises opérant au sein de l’Armée de l’Air. Outre les accords de début 1940, ils s’appuient sur la démonstration concluante des talents des pilotes polonais lors de la bataille de France et notamment sur la bonne conduite du GC I/145. Les autorités politiques françaises, en particulier le nouveau ministre de la Guerre (connu pour sa sympathie envers la Pologne), appuient cette demande en espérant démontrer ainsi aux pays neutres que la France n’est pas seule, mais au contraire à la tête des états envahis qui refusent la défaite.
L’élément déclencheur est la réponse favorable apporté par la Grande-Bretagne à la même demande polonaise avec les accords anglo-polonais des 11 juin et 6 août 1940, puis l’entrée en service opérationnel du premier squadron polonais de la RAF et l’annonce des suivants. Face au chantage implicite des Polonais (si nous ne pouvons pas organiser d’unités polonaises au sein de l’Armée de l’Air, nos pilotes iront se battre au sein de la RAF), à la pression du gouvernement et à l’intérêt évident de la solution proposée, l’état-major de l’Armée de l’Air finit par créer puis par engager progressivement en 1941 des groupes de chasse, des groupes de bombardement et un groupe de reconnaissance polonais.

– La reconstruction de l’Armée polonaise en Méditerranée
Dès la fin de 1940, fort de l’excellente conduite de ses troupes dans les combats de France, de Sardaigne et du Dodécanèse, le gouvernement polonais renégocie avec le gouvernement français le plan d’évolution de son armée.
(i) La 3e DLIP et la Brigade des Carpates sont confirmées sur leur format actuel, de type montagne.
(ii) La 10e Brigade Blindée doit être reconstituée à partir de ses 3 000 hommes déjà présents en AFN, des anciens de cette brigade évacués en Angleterre qu’on pourra récupérer, voire d’une partie des réserves.
(iii) Un centre d’instruction de l’Armée polonaise est créé au Maroc. Il regroupe les 5 000 hommes encore non affectés, après compensation des pertes de Marignan et de Cordite. Ce centre verra au fil du temps arriver des Polonais évadés d’Europe occupée et des Polonais volontaires du reste du monde, soit plusieurs centaines d’hommes par an.
(iv) En fonction du nombre d’évadés, de volontaires et d’hommes “récupérés” en Angleterre, l’objectif (dans l’idéal) est de créer un corps d’armée polonais regroupant la 3e DLIP (transformée si possible en 3e DIP), la 10e Brigade Blindée (transformée si possible en division blindée), la Brigade des Carpates et des unités organique de CA.

– Un choix par défaut : l’Armée polonaise en Grande-Bretagne
Le sort des hommes de l’Armée de terre polonaise en Angleterre donne lieu à l’automne 1940 à de vives discussions entre les gouvernements anglais et polonais. Le premier, soucieux de disposer du maximum de forces disponibles pour contrer un débarquement allemand (même si, pour l’instant, il ne s’agit que d’une éventualité peu probable), souhaite conserver les Polonais en Angleterre sous forme d’unités de défense côtière en attendant la possibilité de revenir sur le continent. Le second souhaite d’abord regrouper ses hommes en un ensemble cohérent et visible, donc concentrer tout son monde en Afrique du Nord ; à défaut, il souhaiterait organiser ses unités en Angleterre sous une forme moins défensive et plus visible : pour cela, il voudrait former un corps d’armée composé d’une DI et une DB, mais il faudrait dans ce but réunir rapidement 20 à 30 000 hommes de plus.
Finalement, un accord est trouvé prévoyant la formation d’un corps d’armée polonais sous le commandement du général Marian Kukiel, composé de deux DI équipées à l’anglaise et opérant sous commandement opérationnel britannique. L’accord prévoit que ces unités seront dans un premier temps dévolues à la défense de la Grande-Bretagne contre une invasion, puis destinées à un engagement offensif sur le continent européen.

(A suivre... avec 1941 et 1942)
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Jan 06, 2014 21:48    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Frank,

Citation:
La reconstitution de l’armée polonaise en exil s’appuie principalement sur deux sources de recrutement : d’une part les soldats de l’armée polonaise qui ont réussi à fuir la Pologne en septembre et ont été internés dans les pays voisins, d’autre part les émigrés polonais vivant en France, volontaires ou mobilisés.


@+
Alain
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 06, 2014 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

Neuneu
Grmph.
Merci !
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