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Elections de mars 1943 en Afrique française
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patrikev



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MessagePosté le: Mer Oct 31, 2012 23:45    Sujet du message: Elections de mars 1943 en Afrique française Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Réédition spécialement pour Patrikev !


28 mars
Démocratie planétaire
Empire français
– Dimanche d’élection dans les différents territoires sous le contrôle de la République française ! Du Congo (français) à la Côte (française) des Somalis, de Saint Pierre et Miquelon à Madagascar, de Guyane en Nouvelle-Calédonie et de Bastia à Tamanrasset, les mairies ont installé des bureaux de vote avec des isoloirs parfois bricolés avec les moyens du bord.
Dans les colonies – pardon, en France d’Outre-Mer – le collège électoral est constitué des colons (le mot n’est pas encore péjoratif) et, grande nouveauté, des proches des soldats indigènes engagés volontaires. Autre grande nouveauté, les femmes participent au vote ! Dans certaines colonies, on a bien envisagé de restreindre le vote indigène aux hommes, mais Paul Reynaud, de sa retraite, a jeté dans la balance tout le poids de son autorité morale pour que « la moitié de l’Humanité ne soit plus mise au ban de la Démocratie ».
Pour ces territoires, une petite vingtaine de sièges sont à pourvoir pour atteindre le nombre maximum d’Elus de la République fixé par la loi : 600.
Certaines des régions de “France Combattante” – la Corse, l’Algérie – avaient déjà des députés (en Algérie, on a en hâte redécoupé les circonscriptions pour faire de la place à deux nouveaux élus symboliques). Mais tous les députés concernés ont demandé comme un honneur de remettre leur siège en jeu – ils seront réélus d’autant plus triomphalement qu’aucun candidat ne s’est présenté contre eux.
Citons, parmi les autres élus, Ferhat Abbas en Algérie (ce conseiller municipal de Sétif est rédacteur en chef de L’entente Franco-Musulmane), Modibo Keita au Mali, Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire et Philibert Tsiranana à Madagascar. Cette élection sera pour ces Indigènes un premier grand pas dans une longue carrière politique.
Malgré le faible nombre de sièges en jeu, ces élections auront un retentissement médiatique énorme – y compris en Métropole occupée, où les autorités de Collaboration se feront un plaisir de montrer Noirs et Arabes faisant la queue devant les isoloirs, avec des commentaires fielleux. Aux Etats-Unis, on préférera montrer la ferveur qui saisit la Corse récemment libérée, où le taux de participation aurait (selon les chroniques locales, peut-être teintées d’exagération méditerranéenne) "dépassé 100 %".


Pour ne pas laisser sans suite cette superbe page d'histoire, j'ai commencé à rédiger le récit de cette élection en Afrique noire française (AOF, AEF et Madagascar). L'Algérie attendra un peu, elle en a vu d'autres.

Rappel de l'état des lieux à l'époque de la XVIe Législature (élue en 1936 et qui aurait dû terminer son mandat en mai 1942).

La France compte 20 députés d'Outre-Mer (plus 4 en Corse), ainsi répartis:

Algérie 10
Sénégal 1
Guadeloupe 2
Guyane 1
Martinique 2
Réunion 2
Établissements français de l'Inde 1
Cochinchine 1

Pour atteindre la vingtaine de députés supplémentaires, outre 2 nouveaux sièges pour l'Algérie et 1 pour le Sénégal, il y aurait un peu moins de 20 nouveaux sièges à répartir entre les territoires africains. J'ai à peu près suivi le découpage des assemblées constituantes OTL de 1945-1946, mais en ajoutant 2 sièges au Soudan-Niger et 1 à la Côte-d'Ivoire et en retirant 2 à Madagascar pour approcher de plus près leur importance comme bassins de recrutement militaire, puisque c'est un des facteurs essentiels de l'extension de citoyenneté. Cela donne:

Afrique Occidentale Française:
Sénégal-Mauritanie 2 sièges (dont 1 déjà existant)
Soudan-Niger 4
Guinée 2
Côte d'Ivoire 3
Dahomey-Togo 1

Afrique Equatoriale Française:
Tchad-Oubangui 2
Cameroun 2
Gabon-Moyen Congo 1

Madagascar 3

Le territoire de Haute-Volta (futur Burkina Faso) a été dissous en 1932 et partagé entre le Soudan français (futur Mali), la Côte d'Ivoire et le Niger. Il ne sera rétabli qu'en 1946.

M. Jean de Beaumont, député de Cochinchine sous occupation japonaise, est maintenu dans ses fonctions sans se soumettre aux suffrages, tout comme ses collègues de la métropole sous occupation allemande.

edit - Corrigé pour les établissements de l'Inde.
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le roi louis



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 03:51    Sujet du message: Répondre en citant

Petit question
Dans quel collège électorale places tu les électeurs des colonies du Pacifique (Tahiti, Nlle Calédonie, Walis et Futuna et Nlle Hébrides) ?
Tu les mets dans la circonscription de Cochinchine ?
Note que l'on doit arrivé, en comptant les femmes, à environ 40 00 électeurs, hors élargissement de la citoyenneté aux engagés et leurs familles.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Patrikev ! Bonne idée.

Je pense qu'en effet, le Pacifique est inclus dans l'Indochine,non ?
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Casus Frankie

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patrikev



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne remarque. Si on compte les territoires du Pacifique et peut-être les comptoirs de l'Inde, il est possible que Beaumont passe quand même par un vote. Je vais me renseigner.
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patrikev



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 15:46    Sujet du message: Répondre en citant

Les élections de mars 1943 en Afrique française

La campagne électorale de mars 1943 laissera quelques nostalgies. Même si les intrigues, les querelles, voire les discrètes pressions administratives n’y ont pas manqué, elle a été remarquablement indemne d’oppositions raciales, religieuses ou ethniques. Ce fut, dira un des élus, l’abbé Aupiais, "l’élection des hommes de bonne volonté".

La plupart des sièges d’Algérie, des Antilles et de la Réunion sont déjà pourvus, et, par accord entre les partis, les titulaires se représentent sans rencontrer de concurrence. Dans ceux rendus vacants par décès ou incapacité, le groupe parlementaire du sortant présente un candidat, là encore sans opposition. Mais dans la vingtaine de nouveaux sièges créés par la loi Reynaud, la compétition est ouverte et offre aux citoyens, anciens ou nouveaux, le plaisir trop longtemps réprimé de la lutte politique. Plusieurs candidats potentiels sont absents, retenus par leurs obligations militaires. Mais pour les présents, c’est un véritable parcours du combattant, au sens propre : il faut aller jusqu’au fond de la brousse pour chercher les familles des soldats, qui forment maintenant une notable partie du corps électoral.

L’établissement des listes a été laborieux, la loi Reynaud laissant cette formalité dans un flou calculé. La République ne poussant pas le féminisme jusqu’à accepter la polygamie, certains fonctionnaires ne voulaient reconnaître qu’une femme par soldat, et il y eut bien des colères et des pleurs autour des bureaux de votes. Parfois, des scribes trouvaient une astuce comme d’inscrire comme successives des épouses qui, de fait, étaient simultanées. Il était encore plus difficile d’établir si les intéressées étaient majeures, le mariage précoce étant la règle et l’acte de naissance un article peu répandu dans les savanes : souvent, la formule retenue était de réserver la carte d’électrice aux mères de deux ou quatre enfants. Mais, l’un dans l’autre, en multipliant les "certificats de notoriété" plus ou moins complaisants, on arriva à inscrire la plupart de ceux et celles qui le demandaient (*).

L’AOF, la partie la plus peuplée des territoires africains, se taille la part du lion avec 12 députés.

La circonscription du Sénégal (incluant la Mauritanie) était la seule à avoir eu une vraie vie démocratique avant la guerre. Elle passait d’un siège à deux : le sortant, Galandou Diouf, maire de Rufisque, étant mort en 1941, les deux fauteuils étaient en jeu. Les élus du Sénégal, dans une députation globalement très jeune, feront presque figure de grands anciens. Le magistrat Amadou Lamine-Gueye accepte à contrecœur de reprendre l’étiquette de la Gauche indépendante (plutôt à droite, comme son nom ne l’indique pas) pour perpétuer l’appartenance de feu Diouf. Son cadet, Léopold Sedar Senghor, champion des lettres africaines, se présente sans hésitation comme socialiste. Prisonnier de guerre en 1940, Senghor s’était évadé de son camp des Landes quelques mois plus tôt.

La circonscription Soudan-Niger, qui fournit beaucoup de bons soldats, n’envoie pas moins de 4 élus de la République. La plupart viennent de l’école normale d’instituteurs William-Ponty, à Gorée, qui constituera une pépinière de dirigeants. Nazi Boni, directeur d’école, ne passe pas inaperçu avec son prénom insolite et ses impressionnantes marques faciales ; il sera un député exigeant à la commission de la Défense, tout comme ses collègues Fily Dabo Sissoko à l’Outre-Mer et Boubou Hama à l’Education. Jean Silvandre, fonctionnaire antillais et socialiste, s’est aussi fait élire au Soudan français bien qu’il réside au Sénégal : il a été prié de se déplacer pour ne pas concurrencer les « grands anciens ». Le jeune et longiligne Modibo Keita n’a pas appartenu à cette première assemblée, contrairement à ce que prétendra sa biographie « officielle » plus tard, mais à celle de l’AOF, tout comme son contemporain (à un an près) le Nigérien Diori Hamadi Diori.

La représentation de la Guinée est plus discrète : un colon (Corse et de gauche), Jean Ferracci, et un instituteur venu de William Ponty, Yacine Diallo.

La Côte d’Ivoire élit Félix Houphouët-Boigny, médecin et planteur, dans le sud, et Ouezzin Coulibaly, professeur… à William-Ponty, dans le nord (ancienne et future Haute-Volta), auxquels s’ajoute un vieil administrateur, l’ancien gouverneur François Reste de Roca.

C’est dans la circonscription unique Dahomey-Togo que l’élection est la plus riche en rebondissements. Le candidat le mieux placé au départ semblait être le Togolais Sylvius Olympio : fils prodigue de la bourgeoisie afro-brésilienne, ayant étudié dans plusieurs capitales européennes et occupé des postes importants dans diverses entreprises anglaises et américaines, il est un des rares Africains vraiment au fait de l’économie moderne. Mais, à la veille du scrutin, on s’avise qu’il n’est pas né à Lomé comme il le prétend, mais au Togo britannique, et que ses titres à la naturalisation sont de ce fait insuffisants. Évincé, il va s’employer à barrer la route à son compatriote et rival sur la scène togolaise, le docteur Martin Aku. Un orateur proche d’Olympio ira jusqu’à traiter Aku de "boche financé par un collabo" : il est vrai qu’Aku, qui est aussi noir qu’on peut l’être, a fait ses études de médecine en Allemagne (avant le nazisme) et qu’il est soutenu par Jacques Lemaigre-Dubreuil, le patron des huiles Lesieur, dont le rôle passé en France occupée comporte quelques zones d’ombre. Lemaigre-Dubreuil est en partie à l’origine des ennuis d’Olympio, non pour des raisons politiques, mais parce qu’Olympio représente en Afrique française les intérêts du trust américain Unilever, le grand concurrent de Lesieur… Les voies du Seigneur étant impénétrables, cet imbroglio va faire le succès d’un saint homme, le père Francis-Marie Aupiais, provincial des Missions. Le père, très aimé au Dahomey où il exerce et enseigne depuis quarante ans, est paradoxalement soutenu par la gauche : Joseph Apithy, chef de file des socialistes dahoméens, a veillé à ce qu’aucun des siens ne se présente contre l’abbé. Ce soutien n’est peut-être pas totalement désintéressé : Apithy est à l’armée comme lieutenant d’artillerie et ne peut donc pas être candidat pour son propre compte, de sorte qu’il trouve avantage à laisser le siège à un vieillard vénérable qui ne risque pas de s’y éterniser. De fait, le père Aupiais mourra avant la fin de son mandat, et c’est Apithy, fraîchement démobilisé, qui lui succédera en 1945 comme député du Dahomey.

Dans la circonscription Tchad-Oubangui, 2 élus : l’abbé Barthélémy Boganda, encore un ecclésiastique, représente le Sud chrétien, alors que le vétérinaire René Malbrant, chef du service de l’élevage d’AEF, est surtout apprécié par le Nord musulman riche en troupeaux. Malbrant interviendra à maintes reprises sur les questions agricoles et sera à l’origine d’une mini-crise du gouvernement de Gaulle en provoquant la chute du ministre Eugène Jardon, cultivateur de l’Allier mais peu au fait des réalités africaines. Dans ce dossier, Jardon sera mal soutenu par le Parti communiste qui ne lui pardonne pas d’avoir désavoué Thorez en 1940.

L’égalité des races n’entraîne pas nécessairement celle des sexes : la seule femme candidate de cette élection, la journaliste Jeanne Viale, n’obtiendra au Tchad que 57 voix sur 5 793 (**).

Le Cameroun a choisi deux « cléricaux », Louis-Paul Aujoulat, médecin-chef, Européen d’Algérie et figure marquante de l’Action catholique, et Alexandre Douala Menga Bell, planteur, qui s’honore d’appartenir à une famille de résistants : son père, chef d’une tribu douala, a été pendu par les Allemands en 1914, à l’époque où le Cameroun était encore une colonie du Kaiser.

La circonscription du Gabon-Moyen Congo, peu peuplée, n’envoie qu’un député : Aristide Issembé, comptable de l’administration. Sa carrière parlementaire sera brève et ne survivra pas au retour de Jean Félix-Tchicaya, son rival local, passé entretemps lieutenant aux tirailleurs sénégalais d’AEF (***). Issembé clôt la liste des 5 élus d’AEF.

Madagascar envoie 3 députés, ce qui, de l’avis des Malgaches, est peu. Deux sont pratiquement élus d’avance. Jacques Rabemananjara, fonctionnaire du ministère des Colonies (ou plutôt de l’Outre-Mer), s’est mis en congé pour se présenter dans son île natale. Il était jusque-là chargé du dossier épineux des Africains prisonniers de guerre en Europe occupée. Politiquement, il fait le grand écart entre les couleurs de ses ministres successifs, Georges Mandel (centre-droit) et Marius Moutet (socialiste) tout en flattant les penchants nationalistes de son électorat. Un métropolitain, le vieux médecin Tony Bousserot, tient le flambeau du radical-socialisme. Reste le troisième siège, très disputé entre les divers groupuscules et sociétés secrètes nationalistes qui animent la scène malgache. Jean Ralaimongo, chef historique des nationalistes, a renoncé à se présenter pour raisons de santé (il mourra avant la fin de l’année). Sa succession est disputée entre le pasteur Ravelojaona, le docteur Joseph Ravoahangy et un autre docteur, Joseph Raseta : autant l’AOF est une colonie d’instituteurs, autant la grande île, marquée par les missionnaires protestants, est une pépinière de médecins et d’infirmiers. Ravoahangy est réputé modéré (ou désabusé), tandis que Raseta est présenté par ses adversaires, sans grand souci de cohérence, comme anti-français, communiste et pro-japonais. Ravoahangy l’emporte par une large majorité.

La députation de l’Afrique française (hors AFN) compte donc 5 Français de métropole, 2 Français d’outre-mer et 13 autochtones. Au point de vue social, 6 enseignants, 1 magistrat, 5 médecins ou vétérinaires, 4 fonctionnaires d’autres services, 2 ecclésiastiques et 3 planteurs. Leurs sympathies se partagent entre le socialisme, le catholicisme social (qui, ici, peut être protestant ou même musulman) et le vieux radical-socialisme des fonctionnaires.

(*) Les conditions deviendront plus strictes quand il s’agira d’attribuer les pensions et autres avantages sociaux aux familles des combattants, provoquant quelques manifestations houleuses après la guerre… Mais n’anticipons pas.

(**) Jeanne Viale, métisse née au Congo, se rattrapera en devenant sénatrice de l’AEF à la veille des indépendances.

(***) Rappelons que les « tirailleurs sénégalais » sont recrutés dans toute l’Afrique noire française, que ce soit sur les rives du Sénégal, du Niger, de la Volta, du Chari ou de l’Ogooué.

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folc



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 17:08    Sujet du message: Répondre en citant

patrikev a écrit:
un colon (Corse et de gauche), Jean Ferracci


Jean (ou Jean-Baptiste) Ferracci, né à Sartène le 2 mai 1884, installé en Guinée depuis 1903 environ, socialiste.
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patrikev



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 17:48    Sujet du message: Répondre en citant

Exact. Je n'avais pas mis "socialiste" pour ne pas multiplier les répétions, mais il est clair que la SFIO a mieux manœuvré que d'autres.

Déjà, une erreur à corriger: les comptoirs de l'Inde avaient leur député, Pierre Dupuy. Mais il est possible qu'il soit resté à Paris en tant que directeur du Petit Parisien, ce qui devrait entraîner l'indignité nationale et une élection partielle. Affaire à suivre.

http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=2743
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Folc a écrit :

Citation:
lieutenant au 1er Régiment de Tirailleurs sénégalais d’AEF


Citation:
Rappelons que les « tirailleurs sénégalais » sont recrutés dans toute l’Afrique noire française, que ce soit sur les rives du Sénégal, du Niger, de la Volta, du Chari ou de l’Ogooué.


En principe, s'il s'agit d'un régiment, la notion géographique n'est pas traditionnellement accolée au numéro du régiment. Seuls les bataillons isolés peuvent avoir une appellation géographique mais elle concerne le stationnement de l'unité et non son recrutement.

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Alain
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folc



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 18:28    Sujet du message: Répondre en citant

Capu Rossu a écrit:
Bonsoir,

Folc a écrit :

Citation:
lieutenant au 1er Régiment de Tirailleurs sénégalais d’AEF


Citation:
Rappelons que les « tirailleurs sénégalais » sont recrutés dans toute l’Afrique noire française, que ce soit sur les rives du Sénégal, du Niger, de la Volta, du Chari ou de l’Ogooué.


En principe, s'il s'agit d'un régiment, la notion géographique n'est pas traditionnellement accolée au numéro du régiment. Seuls les bataillons isolés peuvent avoir une appellation géographique mais elle concerne le stationnement de l'unité et non son recrutement.

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Ben non, c'est pas moi que j'ai écrit tout çà Wink ou alors je souffre d'un dédoublement de personnalité Evil or Very Mad
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patrikev



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 18:33    Sujet du message: Répondre en citant

Ma source (un inventaire général des forces françaises en juin 1940) donne pour l'Afrique Équatoriale Française:

http://www.atf40.fr/ATF40/

- Congo et Gabon:
. Bataillon de tirailleurs sénégalais de l'Afrique Équatoriale Française

- Tchad:
. Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad
. Bataillon de tirailleurs sénégalais de l'Oubangui-Chari
. Compagnie portée de Largeau
. Section d'artillerie portée de Largeau

- Cameroun:
. Régiment de tirailleurs sénégalais du Cameroun

Par contre, les unités de l'AOF, plus nombreuses, sont bien désignées par leur numéro. La désignation géographique n'était pas la règle, mais elle devait être employée à l'occasion, même de façon non officielle. Une fois, dans une église du Jura, j'ai vu la plaque funéraire d'un FFI engagé "dans le régiment de Franche-Comté".

Entre 1939 et 1943, je pense qu'il n'y a pas d'inconvénient à faire passer l'effectif d'un bataillon à un régiment, quitte à lui attribuer un numéro pour la forme.

Pour le Cameroun, j'ai une question un peu plus délicate. J'ai lu que le Cameroun, territoire sous mandat et non colonie, n'était pas sujet au recrutement militaire jusqu'en 1940. Bien sûr, rien n'interdit d'y caserner des tirailleurs venus d'autres territoires. Comme les frontières sont poreuses et ne correspondent pas de toute façon aux limites ethniques, il est très possible que des Camerounais se soient déjà engagés avant cette date. En tout cas, la France Libre OTL a pu y lever des troupes sans trop de difficulté. FTL, il faudra un petit bout de décret pour étendre le recrutement au Cameroun (et au Togo, qui est dans le même cas).
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Tyler



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 18:58    Sujet du message: Répondre en citant

Très bon texte, précis et documenté. Applause
Pour Madagascar, il faudra penser à enlever le passage citant Tsiranana comme élu, étant donné que Rabemananjara,Bousserot et Ravoahangy sont désignés comme députés malgaches.
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patrikev



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 19:14    Sujet du message: Répondre en citant

Merci. J'ai trouvé que Tsiranana était trop jeune (encore étudiant en 1943) et que les mouvements politiques malgaches comptaient plusieurs dirigeants de plus de poids. Pour Modibo Keita, l'écart est moins grand, mais réel tout de même.

J'ai tenu compte de la remarque de Capu Rossu en retirant le numéro d'unité (j'avais commencé par écrire "1er Régiment de Tirailleurs gabonais", puis je me suis rappelé que ce terme n'existait plus en 1940).

Pour la numérotation des Sénégalais (et des unités françaises en général), je rappelle le site, avec les insignes régimentaires:

www.atf40.fr/ATF40/mai40/Regiments français.html#RTS
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

En OTL, les Camerounais rejoignent le général de Gaule dès le 27 Août 1940 et acceptent volontairement de combattre pour la France, dans l'espérance de l'indépendance au lendemain de la guerre.

La Conférence de Brazzaville réunie par le général de Gaule s'ouvre le 30 janvier 1944. Si elle ne promet pas l’indépendance, la conférence aboutit tout de même à certain niveau d'auto-gestion des colonies africaines.

La charte de l'ONU accorde à la France et à l'Angleterre, la mission de préparer le Cameroun vers " la capacité à s'administrer elle-même ou à l'indépendance". La porte reste ouverte entre le passage à l'autonomie ou à une réelle indépendance.

Le 27 octobre 1946, le Cameroun se dote d'une constitution qui lui confère le statut de "Territoire associé" intégré à l'Union Française. Le Cameroun est représenté à l'Assemblée Nationale par quatre députés élus"

En fait deux problèmes OTL influent sur la suite. La France donne progressivement des droits nouveaux à la population camerounaise. Cependant, la centralisation et la volonté assimilatrice du gouvernement de Paris ne se dément pas.

De l'autre, l'Union des Populations du Cameroun de Ruben Um Nyobé boycotte les élections et provoque une suite d'attentats. Dès lors, l'ONU est force d'intervenir.

Bien que depuis 1957, le Cameroun soit doté d'un drapeau, d'un hymne et une devise, le pays est en proie à la guerre civile et l'armée française est toujours là. Finalement, en 1959 L'ONU vote l'indépendance et la réunification du Cameroun.

En effet, le Cameroun a été colonisé par les Allemands. En 1916 Français et Anglais attaquent les troupes du kaiser et réussissent à les battre en dépit d'une vie résistance. L'article 119 du traité de Versailles force l'Allemagne à renoncer à ses colonies. La SDN place le Cameroun sous mandat franco-anglais... en pratique, il entérine le partage du territoire opéré en 1916.

Une bande de 88 260 km² le long du Nigéria, de Buéa au lac Tchad est intégré à l'Empire Britannique sous le statut de l' "Indirect Rule". Les chefs locaux sont responsables de l'administration locale.

Par comparaison, l'administration de la partie française est plus dure. Il faut attendre 1927 pour que deux camerounais siègent au conseil du Commissaire de la République. Les récalcitrants (tel le roi Njoya) sont exilés.

Bref, en FTL, les Camerounais (Le Cameroun, je le rappelle est un mandat de la SDN et non une colonie) pourraient réclamer plus de place dans le gouvernement locale et la restitution du territoire annexé par les Anglais. Un joli petit problème pour l'Alliance franco-britanique Mr. Green
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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patrikev



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 19:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne idée. Ce serait un sujet d'intervention possible pour Alexandre Douala Menga Bell (l'homme a eu une trajectoire OTL vraiment curieuse et il serait étonnant qu'il n'en aille pas de même FTL).
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Tyler



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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2012 21:09    Sujet du message: Répondre en citant

le roi louis a écrit:
Petit question
Dans quel collège électorale places tu les électeurs des colonies du Pacifique (Tahiti, Nlle Calédonie, Walis et Futuna et Nlle Hébrides) ?
Tu les mets dans la circonscription de Cochinchine ?
Note que l'on doit arrivé, en comptant les femmes, à environ 40 00 électeurs, hors élargissement de la citoyenneté aux engagés et leurs familles.


Ne peut-on pas imaginer la création d'un siège "d'élu du Pacifique"?
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