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Transformations sociales de l'AFN
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Juin 30, 2012 14:53    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
je plussoie au fait que la majorité des pieds noirs étaient des petites gens avec en plus le sens que peu avoir ce terme à l'époque... des vitriers, des charbonniers,des remouleurs etc etc

J'en conviens, mais ça n'empêche pas le racisme quand il existe, ça peut même l'exacerber. Dans les états du sud des USA à la même époque, la majorité des "petits blancs" étaient viscéralement opposés à l'égalité des droits des Noirs, justement parce que, étant sur l'avant-dernière marche de l'échelle sociale, ils basaient leur identité de classe sur le fait qu'il y avait encore plus bas qu'eux. Comme dit le personnage joué par Gene Hackman dans "Mississippi Burning", "If you ain't no better than a nigger... who are you better than?"

Je ne suis absolument pas un spécialiste de l'histoire algérienne--d'où ma curiosité pour la tournure qu'elle prendra FTL--mais je suppose que parmi les Pieds-Noirs pauvres, il devait s'en trouver une proportion non négligeable pour voir d'un mauvais oeil la promotion sociale des Arabes. L'avantage FTL c'est qu'il devront faire avec jusqu'à ce qu'ils se soient habitués à l'idée; bloquer le processus n'est pas une option.
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patrikev



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MessagePosté le: Sam Juin 30, 2012 15:42    Sujet du message: Re: Ce qui est déja prévu dans les livres Répondre en citant

Collectionneur a écrit:
OK, sur le tome 2, en annexe, on annonce que le taux de scolarisation en AFN en 40 était ridicule en 40 et l'on prévoit qu'en 44 que les 2/3 au 3/4 d'un classe d'age soit à l'école.

Vous pouvez mettre les pages ou annexes disponible sur le site en rappel sur ce fil Question


Menon-Marec a écrit:
Bonjour à tous.
Ne rêvons pas, et prenons en compte les facteur durée et habitudes mentales.
1) Compte tenu des moyens tant humains (enseignants) que financiers disponibles, je ne crois pas que l'on puisse envisager d'avoir en 1945 FTL plus de 15 à 18% des enfants indigènes scolarisés. Et encore! 12% me paraîtrait plus réaliste, et ce serait déjà un vrai progrès.
Tout juste le changement de mentalité des Français de France passés en AFN lors du Grand Déménagement peut-il permettre d'espérer que la scolarisation complète des enfants indigènes sera proclamée comme objectif par le gouvernement Reynaud.


Tout à fait d'accord avec Menon-Marec. Le plan de scolarisation que j'avais attribué à Marius Dubois (basé, en fait, sur les propositions de Ferhat Abbas en 1940 et sur le "plan de vingt ans" envisagé par l’Éducation nationale en 1945) envisageait la création de classes pour 900 000 élèves en 12 ans, ce qui était déjà très optimiste et ne couvrait que très partiellement la croissance de la population. En fait, pour des raisons assez mystérieuses, les administrateurs d'avant-guerre avaient sous-estimé le nombre des enfants musulmans et donc l'ampleur de la poussée démographique à venir. Mais, en effet, on peut espérer FTL un changement en profondeur des mentalités: pour les familles musulmanes, le fait d'avoir au moins un fils convenablement scolarisé et ayant accès aux secteurs modernes de l'économie (secteurs beaucoup plus développés FTL pour cause d'industrialisation précoce) va changer radicalement les rapports avec les Européens.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 30, 2012 16:19    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois que Fantasque pensait à la scolarisation des enfants entrant cette année là en CP, pas de tous les enfants scolarisables.
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Casus Frankie

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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Juin 30, 2012 17:17    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:

J'en conviens, mais ça n'empêche pas le racisme quand il existe, ça peut même l'exacerber. Dans les états du sud des USA à la même époque, la majorité des "petits blancs" étaient viscéralement opposés à l'égalité des droits des Noirs, justement parce que, étant sur l'avant-dernière marche de l'échelle sociale, ils basaient leur identité de classe sur le fait qu'il y avait encore plus bas qu'eux. Comme dit le personnage joué par Gene Hackman dans "Mississippi Burning", "If you ain't no better than a nigger... who are you better than?"

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Je ne conteste pas qu'il puisse il y avoir un racisme viscéral. Mais à cette époque la France était beaucoup moins raciste que les USA (tendance qui s'est depuis -hélas- inversée). Et puis la France n’a jamais eu d'équivalent du KKK. Pas à craindre un Mississippi Burning à Alger, les mentalités sont très différentes.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Juil 01, 2012 03:23    Sujet du message: Répondre en citant

Le parallèle avec le Congo Belge est intéressant, en ce que la plupart des éléments qui ont mené au désastre de la décolonisation me semblent absents de l'AFN FTL (et même OTL dans une certaine mesure).

Au Congo, l'administration coloniale règne sans partage. Le ministères des colonies administre depuis Bruxelles (et depuis Londres entre 40 et 44) le Congo (et le Rwanda-Urundi) comme s'il s'agissant d'un immense domaine privé. Il contrôle étroitement qui a le droit de s'établir au Congo et exige cautions et permis de séjour des candidats colons et des salariés des sociétés. Certes, les grandes sociétés, dont les filiales de l'inévitable et tentaculaire Société Générale, et l'Eglise Catholique ont leur mot à dire en ce qu'elles influent sur le gouvernement avec lequel elles sont très liées, mais au Congo il n'y a pas d'assemblée, pas même de municipalité, et personne ne vote. Ni les Noirs bien sûr ni les Métis ni les Blancs. Il n'existe aucune élite indigène, si ce n'est les chefs coutumiers que visitent les chefs de district et qui ont intérêt à filer droit. Cette situation ne changera qu'avec la rapide mise en valeur et forte croissance que connaitra le Congo dans les années 50. Les prémisses d'une élite indigène se font jour, mais il faut attendre 1957 pour que soient organisées les premières élections municipales.

Il existe un clivage majeur, peu perceptible au sortir de la guerre mais qui va croissant, entre l'administration coloniale, qui souhaite développer la colonie et réaliser de grands travaux de mise en valeur, et les différents groupes d'intérêt qui ne veulent plus d'une tutelle qu'ils jugent pesante et dont ils aimeraient s'affranchir. Les grandes sociétés n'ont que faire d'une administration coloniale qui veut établir une sécurité sociale pour les Congolais selon le modèle belge et qui veut percevoir d'énormes redevances sur la rente minière pour financer les barrages et les voies ferrées qu'elle a dans ses cartons. L'Eglise Catholique quant à elle se défie de plus en plus d'une administration coloniale 'neutre', c'est à dire strictement non-confessionnelle selon la norme belge, qui veut lui contester l'exclusivité de l'enseignement des Congolais et même établir des dispensaires et des hôpitaux en dehors des missions que gèrent les Bons Pères. En Belgique même, l'opinion publique flamande, quoique encore très catholique, ne ressent que peu d'attachement pour une oeuvre coloniale menée en français par l'élite oligarchique belgicaine, et en Wallonie, l'opinion publique, de plus en plus socialiste, n'éprouve guère plus de sympathie pour le Congo. Pour ce qui est de la troisième force politique belge, le Parti Libéral, il est par principe opposé à la colonisation et est proche des milieux d'affaires. Dans ce contexte, on comprend aisément que dès qu'il y eut au Congo quelques émeutes violentes, ce soit le 'lâcher-tout' qui se soit imposé dans les milieux gouvernementaux belges, chacun escomptant bien tirer les ficelles de leurs pantins respectifs, les grandes sociétés pensant que les politiciens congolais seraient facilement corruptibles (ils ne furent pas déçus) et aisément contrôlables (moins de succès de ce côté là) et la Sainte Eglise Romaine et Apostolique étant sûre de contrôler ses petits Noirs bien sages et catéchisés comme il fallait (grosse déception des Bons Pères sur toute la ligne).Quant au gouvernement de Bruxelles, il n'avait pas l'intention de renoncer à sa tutelle de fait sur le Congo et s'est comporté de la manière la plus basse lors des évènements de l'indépendance.

Sur le plan personnel, comme ailleurs en Afrique il y a une ségrégation de fait entre les 'Européens' et les 'Indigènes', mais celle-ci est nettement plus poussée que dans les colonies françaises. Les enfants ne vont pas aux mêmes écoles et les contacts entre les deux groupes sont très fortement découragés en dehors des fonctions et tâches de chacun. Même dans une mission catholique, la seule occasion pour un Noir d'entrer dans le bungalow des Bons Pères est pour y faire le ménage, et éventuellement pour se faire confesser, mais certainement pas pour jouer aux échecs ou discuter le coup. J'ai le souvenir du témoignage d'un chef scout tout juste arrivé de Belgique à qui on présentait ses futurs CP à qui il a naturellement serré la main en se présentant. Son supérieur l'a immédiatement pris à part et lui a dit qu'il serait affecté à une autre troupe car dans celle ci il avait par sa poignée de main incongrue perdu toute autorité.

Il me semble que dans le domaine colonial français, ces rigidités quasi-institutionnelles n'existaient pas et que chacun était laissé aux limites qu'il se fixait. Il n'y avait pas énormément de contacts entre colonisateurs et colonisés (il n'y en a toujours pas tant que ça 50 ans plus tard) mais les institutions de la République et les valeurs qu'elles véhiculent doivent avoir fortement limité ou en tout cas découragé les comportements ouvertement sectaires. Senghotr et Houphouët-Boigny ont été ministres de la République. Ce n'est pas le gouvernement belge qui aurait fait des ministres de certains de ses Congolais, tout 'évolués' qu'ils fussent.
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Juil 01, 2012 08:10    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
Senghotr et Houphouët-Boigny ont été ministres de la République.

Ce qui me fait penser à Félix Eboué: j'espère que FTL il pourra se ménager un peu et survivre à la guerre.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Dim Juil 01, 2012 09:15    Sujet du message: Répondre en citant

Ca me rapelle les souvenirs de jeunesse de ma mêre (née en 1947), qui a passé la moitié de son adolescence dans le Cameroun en plein voie vers l'indépendance entre 1958 et 1963. Mon grand-pêre était gendarme mobile à une époque ou cela voulait dire courir après les rebelles et les indépendantistes au lieu des manifestants (et autres protestataires) comme aujourd'hui. Les familles de gendarmes avaient toutes au moins un boy (comme on disait à l'époque), c'est à dire un domestique. Le leur s'appelait Samuel et était nominalement 100% protestant(et aussi animiste semble-t-il). Il participait à toutes les activités de la famille au quotidien, ce qui était plus qu'utile, car mon grand-pêre pouvait se trouver en mission dans la brousse pendant des semaines et ne touchait pas aux taches domestiques lorsqu'il était là. Il était de tous les évèments familiaux et mangeait à leur table. De même, mon grand-pêre (qui était sous-officer) invitait fréquement à diner son second, ou bien l'un des ses subordonnés qui s'était distingué, tous étants camerounais et logeant dans la gendarmerie. Ma mêre et mon oncle allait à l'école du coin (tenue par des religieuses) ou avec les autres enfants blancs, ils étaient mélangés avec les gosses de la région sans qu'une classe spéciale leur soit reservé. Ce qui lui leur a valu d'ailleurs de passer plusieurs mois avec un séminariste en guise de remplacant, les soeurs ayant été décapités et leurs têtes plantés sur des piques devant l'école la semaine précedant leur arrivée. Il a fallut un peu de temp pour trouver des remplacantes. Mon oncle jouait dans le club de foot local, et ma mêre jouait les supportrices. Au point de taper dans l'oeil du fils ainé d'un chef tribal et de se voir demander en mariage. Ce qui lui a valut de passer quelques semaines cloitrée dans sa chambre le temps que le chef et mon grand-pêre convainquent le gamin (pas plus vieux que ma mêre) de renoncer à son idée. Et hormis les périodes de pic d'activité rebelles, ils pouvaient entrer et sortir librement de la caserne et se melerà la population. Sauf pour se rendre à l'école, ou l'autobus était encadré par deux automitrailleuses qui déposaient également quelques gardes pour couvrir la mission pendant les heures de classe.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Juil 01, 2012 10:28    Sujet du message: Répondre en citant

Cela me rappelle les souvenirs de mon grand-père, il a passé son enfance en Algérie (à parti de 8 ans). Mais il est né... euh... officiellement à Mindouli..; au Congo français.... dans les faits il est né du côté belge de la frontière au cours d'une opération de contrebande Very Happy

Mon grand-père tenait un ranch d'état (il était vétérinaire) qui croisait des zébus avec des vaches européennes pour nourrir la population locale.
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MessagePosté le: Dim Juil 01, 2012 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai un ami né au Sénégal dans les années 40 qui raconte les mêmes souvenirs d'enfance. Son père était un ponte de l'administration coloniale et a été détaché après l'indépendance pour être le vrai ministre de l'agriculture du pays pendant plusieurs années. Il n'y avait, semble-t-il, guère de racisme en tant que tel, mais plutôt une sorte de clivage social entre une élite coloniale qui était surtout blanche mais parfois et de plus en plus noire et l'ensemble de la population qui restait prolétaire ou paysanne. Depuis lors, les Blancs sont partis, peut-être remplacés par des Chinois, mais le topo n'est pas très différent aujourd'hui.
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MessagePosté le: Dim Juil 01, 2012 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, je crois que ce sujet va être découpé aussi, je vais peut-être devoir ouvrir une rubrique Souvenirs Think
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En principe (moi) ...
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