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Avril 1944 - Les Belges
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 11:28    Sujet du message: Avril 1944 - Les Belges Répondre en citant

Merci à Wil Coyote, qui a revu ce chapitre en fonction des remaniements apportés par Loïc à la description générale des opérations.


Les Belges dans Cobra

19 avril

Front de Provence
Plein nord !
Ardèche (secteur belge du front)
– Depuis plus d’un mois, les hommes ont pu profiter d’un calme relatif, entrecoupé d’activités de patrouilles et de sporadiques échanges d’artillerie. Ils ne s’en sont pas plaints, et les stocks ont pu être reconstitués.
Les Ardennais ont profité de quelques jours de permission et de repos du côté d’Orange. Les premiers jours, certains ont dormi 24 heures d’affilée, et dans un vrai lit ! Mais maintenant, il faut se remettre à l’ouvrage.
Les troupes sont réorganisées. La 13e BACA, rattachée au 2e Corps (B) est arrivée d’Italie juste après la 4e DI, avec laquelle elle a déjà travaillé. Elle comprend les automoteurs de 155 du 14e d’Artillerie et se trouve à l’arrière, au centre du dispositif. Le 1er Ardennais est de nouveau mis à la disposition de la 19e DI, tandis que le 7e est en soutien de la Tancrémont.
– Arthur, annonce Bastin, la Tancrémont va progresser le long du Rhône. S’il faut nettoyer un secteur, ce sera au 7e de le faire.
– Je comprends, Jules, je comprends,
répond Lambert. Je suis d’accord, tant que la direction générale de progression est plus ou moins orientée au nord… plein nord, même, d’ici !


20 avril
Opération Cobra
A l’attaque
EM de la 4e DI belge
– Libbrecht et Charlier étudient la carte.
– Les chars de Rodolphe avancent le long du Rhône, nous allons les flanquer en progressant vers la rivière Eyrieux. Les hommes du 2e Chasseurs ont reconnu les pistes forestières en direction de Saint-Cierge la Serre. Que les Grenadiers les utilisent !
– Je fais passer les ordres.

………
Le long du Rhône – Sur la D86, les Mouflons de l’Escadron Jockin précèdent de peu les Taureau du Groupe d’Escadrons Javaux. Le dispositif avance de manière prudente et méthodique, les OA des Cyclistes et des Lanciers se tenant prêt à réagir et à demander l’appui du 19e ACh, voir du 20e d’Artillerie.
Plus en arrière, les SAV-AU 155 du 14e d’Artillerie vont effectuer leurs premiers tirs en appui du 1er Ardennais. Le capitaine Rits, un vétéran de 40, observe les automoteurs se mettre en place en plantant leurs bêches d’ancrage. Quel changement par rapport aux canons de 120 tractés par des Kegresse P14 ! Il est tiré de sa rêverie par le premier tir de réglage. Quelques minutes plus tard, les tubes modifient leur élévation et c’est un tir d’efficacité qui commence ! « Dernier recours du Roi », telle est la devise de l’artillerie.


21 avril
Opération Cobra
Foncez !
Ardèche, secteur belge
– Le I/2Gr nettoie les collines à l’est de Saint-Cierge la Serre. Ils sont chaleureusement accueillis par les habitants, toujours surpris d’être libérés par des Belges.
– Bernard, que donne le ratissage ?
– Nîn grand-chose, mon major, hormis quelques Landsers perdus qui se rendent. Les SS ne sont plus dans le secteur, on dirait. Mais les hommes restent sur leurs gardes, ils connaissent la musique maintenant.
– Tant mieux, avec ces fanatiques il faudra se méfier jusqu’au bout.

Le 12e de Ligne, lui, a bien progressé sur la D365 et finit par déboucher des hauteurs à l’ouest de La Voulte sur Rhône, tandis que Callewaert et ses Taureaux arrivent du sud. Le 13e de Ligne entre dans la ville pour sécuriser les rues : « C’est devenu une de nos spécialités ! » ironise un commandant de compagnie.
………
L’après-midi, Bastin et Vandenheede se présentent au PC de la Tancrémont, installé à La Voulte sur Rhône.
– Mes respects, mon général.
– Repos Rodolphe. Voilà la situation dans ton secteur et devant la 4e DI. Allez-y, mon cher Vandenheede.

Le CEM se penche sur la carte.
– Voici, Rodolphe. Comme c’était prévisible, les Allemands ont fait sauter tous les ponts sur la rivière Eyrieux, donc notre progression vers le nord est contrariée. Pour le moment, on va laisser l’infanterie de Roger finir de nettoyer la rive sud et surtout l’artillerie s’installer comme il faut. Inutile de tenter de forcer le passage sans une bonne organisation. Pendant ce temps, tu pourras reposer hommes et matériel.
………
En soutien de la 19e DI, le 1er Ardennais nettoie un secteur de collines. Les Allemands s’accrochent bien au relief et utilisent les couverts boisés pour se camoufler.
– Ils s’y connaissent maintenant, les bougres, commente Lambert. Et on ne peut pas décemment demander à l’artillerie ou à l’Aéronautique de raser les forêts !


22 avril
Opération Cobra
Pont saisi !
Secteur belge, au PC du CA
– L’état-major fait le point en fin de journée.
– Bon, tout a l’air en place pour un assaut demain au petit jour.
– Ça ne sera pas une mince affaire, les Allemands ont eu le temps de s’installer sur les hauteurs qui dominent la rivière.
– Mon général,
intervient l’officier logistique.
– Oui colonel ?
– Bonne nouvelle pour notre ravitaillement. Le carburant arrivera de Montélimar et non plus d’Avignon.
– Bonne nouvelle en effet, nous gagnerons du temps,
commente le CEM.
– Mon général, annonce un officier de liaison, les généraux Monsabert et Kœnig font savoir que leurs adversaires décrochent. Il semble que ce soit un repli en bon ordre.
– À coup sûr, l’avance de Libbrecht a menacé les positions ennemies.


23 avril
Opération Cobra
Canonnier d’élite
Secteur belge
– Bernard Balleger se trouve avec la 1ère Compagnie et les antichars du 1er Bataillon sur les hauteurs de Saint-Laurent du Pape. La 2e Compagnie va descendre dans le bourg. A côté de Balleger, le Marieke et son chef, « le tireur d’élite au 75 » comme le surnomme le régiment, sont aux aguets.
– Mon commandant ! lance un jeune sergent tout juste arrivé dans la compagnie. Des chars sur la route ! Il faut le signaler à la 2e Compagnie !
– Manneke, manneke…
le reprend Devos. Il faudrait que tu revoies un peu ton manuel d’identification !
– Du calme, Jos. Sergent Verbrugghe… si vous observez bien… ce sont des Mouflon.
– Désolé, mon commandant.
– Des Mouflon du 2e Cycliste,
complète Devos.
– Sergent, faites remonter l’information : la Tancrémont nous a rejoints.
– A vos ordres mon commandant.
– Bon élément, mais chien fou,
commente Devos.
– Il n’a pas ton expérience.
– L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que le chemin parcouru…

Balleger baisse ses jumelles et observe Devos : « Alleï Jos, tu deviens philosophe ! »
– Non, je suis réaliste… Mais le brol planqué là-bas ne me dit rien qui vaille !
– Où ça ?
s’inquiète Balleger.
– Près de la grange à moitié détruite. De l’autre côté de la rivière. J’ai vu un reflet. Et derrière ce reflet… Jan !
– Chef !
– Obus perforant,
lance Devos en grimpant sur son char, c’est un StuG !
Après quelques réglages, alors que les Cyclistes continuent à rouler sans se douter de rien : « Prêt ! »
– Feu !

Dans la grange en ruines, le blindé allemand est touché et se met à fumer.
– Ton titre de tireur d’élite au canon n’est pas usurpé. Un de plus !
– On a eu de la chance. S’il n’y aurait pas eu un reflet, le véhicule de tête en bas y passait !
– De la chance… Si on veut ! Tu vas la chercher, ta chance ! Radio, signale que les blindés ne s’avancent pas à découvert pour le moment, les Boches tiennent toujours l’autre rive. C’est à l’infanterie d’ouvrir le passage.

Sur la D120, les blindés se déploient prudemment et se mettent à couvert en remerciant les Grenadiers par radio.
………
Au PC de la 1ère Brigade, les reconnaissances ont signalé qu’il y avait des possibilités de franchissement de la rivière par de l’infanterie, mais sans les véhicules. « Que Joseph Herbiet fasse passer des hommes de l’autre côté sous couvert de l’artillerie, ordonne le général Gérard. Qu’il demande l’appui du 20e d’Artillerie. »
Les hommes du II/2Gr tentent à plusieurs endroits de traverser la rivière. Mais si quelques têtes de pont ont pu être créées, ce n’est pas une victoire, car les Allemands s’accrochent et seuls les tirs de saturations des 10e et 20e d’Artillerie empêchent un retour à la case départ.
Dans son PC, Libbrecht fulmine : « Ils sont bien retranchés ! Nous n’arrivons pas à traverser la rivière. »
– En effet,
commente Charlier, CEM de la division, nous n’avons que de l’infanterie de l’autre côté, et encore, en situation précaire.
– On va faire remonter l’information au Corps. J’espère que le général Bastin aura une solution. Si au moins on savait faire passer des blindés sur l’autre rive ! Evidemment, les Boches ont fait sauter les ponts !

………
Au PC du CA, les informations de Libbrecht ne sont pas appréciées !
– M…, s’exclame Bastin, ils s’accrochent derrière la rivière ! Et je me refuse à envoyer nos hommes à l’assaut comme en 14 pour tenter de passer !
– Attends un peu, Jules,
intervient Vandenheede, il me semble avoir vu un rapport sur des engins de débarquement qui ont aidé au franchissement de l’Isère. S’ils sont disponibles, nous pourrions les demander en renfort et faire traverser des chars à hauteur de Beauchastel ! Les Boches seraient pris à revers.
– Fais la demande à l’EM d’Armée,
répond Bastin en se penchant sur la carte. Que nos pontonniers se tiennent prêts à jeter un pont à Saint-Laurent du Pape ! Et que l’artillerie continue ses tirs de harcèlement !


24 avril
Opération Cobra
Percée
Secteur belge
– Les engins de débarquement sont arrivés en renfort par la route depuis l’Isère. Un escadron du Groupe d’Escadrons Javaux y embarque, avec la 2e Compagnie du II/13 Li. Une seconde rotation est prévue pour la 3e Compagnie du II/13Li.
– Cette guerre est surprenante, voilà que je vais utiliser des moyens de débarquement sur un fleuve ! commente un chef de char.
– Au moins on n’aura pas le mal de mer ! lance son canonnier.
– Où allons-nous débarquer, mon lieutenant ?
– A hauteur de La Grange, pour surprendre les Boches. Si le débarquement se passe bien, nous devons remonter la D379 vers Toulaud et mettre le bordel sur leurs arrières. Des chars et de l’infanterie débouchant dans leurs dos, ça devrait les faire réagir et les forcer à reculer.

Sur les positions de batterie du 20A et du 10A, les tirs de harcèlement continuent. Intégré à la 13e BACA, le 14A reçoit ses ordres de tir : une batterie tirera exclusivement des fumigènes tandis que les autres feront des tirs de saturation sur Charmes sur Rhône.
Pendant ce temps, les LCM et LCVP remontent le fleuve. Pour les hommes de la Tancrémont, c’est une nouvelle corde à leurs arcs, une de plus diront les vétérans !
– Franchement chef, ironise un ancien de 40, j’aurai tout fait durant cette guerre ! Là, remonter un fleuve pour faire un débarquement d’assaut sur les arrières de l’ennemi, je ne l’aurais jamais cru ! Je me vois encore passant la Meuse et observant les ponts sauter en mai 40…
– Je n’y étais pas… J’étais quelque part en France, dans un CRI. Mais j’avoue que je ne croyais pas m’être engagé dans la Marine !

A hauteur de La Grange, les Belges débarquent et atteignent la N86.
– Que l’infanterie suive à pied les chars, on entre dans Charmes sur Rhône. On ne prend pas le temps de libérer le bourg. Le but est de bousculer les Boches, ordonne le commandant d’escadron.
Les Taureau avancent, suivis par les fantassins. Ils tombent sur plusieurs camions allemands, qui sont promptement détruits. Les Landsers, qui ne s’attendaient pas à voir arriver des chars, s’enfuient vers le nord.
– Mon capitaine !
– Oui, radio.
– Les half-tracks ont débarqué, ils attendent leurs ordres !
– Qu’ils nous retrouvent au carrefour N86/D379 !
– A vos ordres !

Chars et half-tracks remontent maintenant la D379 sur les arrières ennemis. Les Allemands ne demandent pas leur reste et reculent. Sur l’Eyrieux, les pontonniers peuvent jeter des ponts pour franchir la coupure humide. Les têtes de pont du 2e Grenadiers sont soulagées, les blindés vont pouvoir arriver en renfort. L’escadron des Brasseurs trépignait d’impatience !
Au PC de la 4e DI, Charlier est penché sur la carte : « Ça y est mon général, nous commençons à franchir l’Eyrieux. La 1ère Brigade avance sur la D21. »
– Bien, mais attention, c’est un terrain favorable à la défense. Qu’ils avancent avec prudence ! Que la 2e Brigade suivent un axe parallèle à la 1ère en suivant la N103 et que la 3e reste en réserve pour le moment. L’objectif est d’arriver à Lamastre et sur la N533.

Au PC du CA, Bastin reçoit la confirmation que la 3e DB française passe sous son commandement. Elle a l’ordre de suivre la Tancrémont sur la rive ouest du Rhône.


25 avril
Opération Cobra
Percée
Secteur belge
– Les blindés belges avancent sur la D279 de manière prudente, la géographie du secteur étant favorable aux défenseurs. Les ordres sont clairs : au moindre doute, on s’arrête, on observe, et s’il le faut, on appelle l’artillerie. Les hommes du 19 ACh se souviendront de cette progression dans la vallée du Rhône. Dételer les pièces, les mettre en batterie, tirer, les sortir de batterie, les atteler et faire mouvement ! Et dire que les artilleurs à cheval sont surnommés par certains les artilleurs volants… Ah les c… !
………
Le 2e Cycliste arrive à hauteur de Soyons, il longe la voie de chemin de fer. Dans son véhicule de commandement Dumont, devant la carte, gronde rageusement : « Cette route est un vrai piège à blindés ! Mais nous n’avons pas le choix… Dites à Jockin d’être prudent. »
– Mon colonel ! L’escadron de voltigeurs est à Toulaud, le II/13 Li est dans ses pas.
– Bien, très bien – entre Soyons et Guilherand, ça s’élargit un peu. Ce n’est pas encore l’idéal, mais on fera avec…

………
Sur les positions du 19 ACh, le maréchal des Logis Hembise aide ses hommes à mettre en batterie le 105 : « Allez les gars, on y va, les gars en première ligne ont besoin de nous. »
– Ça va, Logis ?
interroge son chef de peloton.
– On n’a pas le choix mon lieutenant, ça fait quatre ans que nous nous battons, on ne va pas laisser tomber à présent que c’est les Boches qui reculent ! Et croyez-moi, on va leur ôter l’envie de recommencer.
– En effet, cette fois on ne va pas s’arrêter à la frontière… Nous les poursuivrons jusqu’à Berlin, s’il le faut !
– J’espère juste qu’en traversant le pays, on aura le temps d’embrasser nos femmes…
– Nous verrons bien, Logis,
sourit le lieutenant.
………
Au PC du 1er Ardennais, intégré à la 19e DI, Florent Merckx tente de rester en liaison avec les Américains qui se trouvent à sa gauche, mais ce n’est pas simple dans ce secteur boisé et vallonné. Un terrain idéal pour les Chasseurs, mais pas pour les hommes du 7e RCT.
– Mon colonel, le 1er Bataillon doit encore attendre, les Américains ont du mal à rester alignés.
– Que voulez-vous, ils n’ont pas l’habitude d’un terrain comme celui-ci. Alors que nos hommes sont nés là-dedans !

………
Au PC du CA, Bastin et Vandenheede observent l’évolution de la situation. Ils attendent le commandant de la 3e DB, le général Rabanit, qui doit venir prendre ses ordres
– La 3e DB est en train de traverser le Rhône, indique le CEM. Demain elle sera pleinement opérationnelle.
– Ça tombe bien, elle va devoir relever la Tancrémont. A hauteur de Tournon-sur-Rhône, notre brigade blindée va remonter vers Annonay par la N532. La 3e DB continuera en longeant le fleuve. La progression est relativement lente du côté de la 4e DI.
– Oui, Roger fait de son mieux, mais c’est un secteur cloisonné et boisé, propice à la défense. Les seuls qui sont à l’aise sur ce terrain sont nos Chasseurs Ardennais, le 1er doit même attendre les Américains, qui n’arrivent pas à suivre à leur gauche.
– Bien, nous avons une idée générale du recul allemand. Leur 165e Division recule vers le Puy en Velais et la 255e vers Saint-Etienne.
– Il y en a une troisième, la 243e, intercalée entre les deux.
– Les ordres ne changent pas, Vandenheede : on avance, mais avec prudence. L’aviation et l’artillerie sont là si ça bloque.

Ce disant, Bastin ne peut s’empêcher de penser : « Utiliserai-je aussi facilement l’artillerie et l’aviation quand nous serons en Belgique ?… »
– Mon général ! Le général Rabanit est arrivé.
– Très bien, faites-le entrer.

Rabanit entre et salue : « Je vous présente mes respects, mon général. »
– Bonjour, général,
répond Bastin en lui tendant la main. Bienvenue au 2e Corps.
– Merci, mon général,
répond Rabanit, un peu surpris de cette relative familiarité.
– Je vous présente le général-major Vandenheede, mon CEM. Votre 3e DB traverse à Loriol, nous pouvons estimer que demain elle sera prête à monter en ligne.
– Tout à fait, mon général.
– Bien, le général Vandenheede va vous donner les directives.
– Voici : demain, vous monterez en ligne juste derrière notre 1ère Brigade Blindée, qui se trouve actuellement à Soyons et à Toulaud.
– Ce n’est pas un terrain idéal pour mes blindés,
observe Rabanit.
– En effet, mais nous n’avons pas le choix, nous devons longer le Rhône et remonter vers Lyon. Si la situation le permet, la Brigade obliquera vers Annonay pour serrer la 4e DI qui se dirige vers St-Etienne.
– Je vois. Devrai-je suivre ?
– Non, vous passerez alors en première ligne et vous continuerez à suivre le Rhône en direction de Lyon. Si nous arrivons à saisir Saint-Etienne, ils seront obligés de reculer.
– Voilà, général,
conclut Bastin. Vous avez l’idée de manœuvre pour votre division. Autre chose : les assauts inutiles et coûteux en vies humaines ne servent à rien. Si vous bloquez, appelez l’aviation ou un appui du CA. Et – dernier point, le plus critique je dirai.
– Je vous écoute, mon général.
– Quand vos troupes libèreront des villes, méfiez-vous des Résistants de la 25e heure. Que vos hommes préservent l’ordre. Mes hommes ont dû intervenir plusieurs fois pour empêcher des lynchages. Il faudra laisser la Justice faire son travail !



26 avril
Opération Cobra
Annonay
Secteur belge
– Le I/2 Gr continue d’avancer, bien que le secteur ne se prête pas aux grandes cavalcades. Les Mouflon et les scout-cars du 2e Chasseurs cherchent des itinéraires à peu près sûrs et praticables. Il faut emprunter de nombreuses pistes forestières, au grand dam des grenadiers dans les half-tracks.
– Verdomme, ce n’est pas confortable, ces brols !
– Leur but n’est pas d’être confortable, mais efficaces.
– Ouais, ben j’invite celui qui les a inventés à venir faire un trajet avec nous…

Soudain, à l’avant, une explosion !
– Section, débarquez !
Les grenadiers sautent et se mettent à couvert tandis que le bruit typique des .50 se fait entendre. Quelques minutes plus tard, des obus de 155 mm passent au-dessus des soldats et tombent quelque part devant eux…
La routine, pour les hommes du 2e Grenadiers.
………
Balleger discute avec Naessens : « Cette affaire n’est pas facile, Bernard ! »
– Oui, ils reculent en créant des embuscades que nous ne savons pas contourner. Le terrain ne se prête guère aux larges déploiements !
– De plus, d’après les reconnaissances aériennes, les Allemands évacuent Saint-Etienne. Ce qui va causer d’autres problèmes !
– La Résistance s’en mêle ?
– Oui, on risque des représailles sur la population, puis des vengeances sur les Collaborateurs ou supposés tels.
– J’ai l’impression que nous devrons encore jouer aux gendarmes…

………
Herbiet rejoint son état-major de brigade au PC : « Notre objectif est Saint-Etienne, notre brigade est en tête du dispositif. A notre droite, la Tancrémont va nous coller en passant par Annonay, sur notre gauche il y a la 3e Brigade et ses Carabiniers, et en réserve la 2e Brigade et ses Lignards. Mais prudence, même si il semble que les Boches soient en infériorité, le terrain leur est favorable. »
………
Un peu plus à l’ouest, les hommes du 7e Ardennais de Lambert sont dans leur élément. Un terrain pour lequel les Chasseurs Ardennais ont été créés… A eux, et aux hommes du 1er, d’exploiter cet avantage. Ce qu’Arthur Lambert ne se prive pas de faire : « Continuons de harceler les Boches, la 4e DI est à notre droite et Saint-Etienne est à notre portée. »
– Nos gars n’ont pas l’habitude d’un tel dénivelé… C’est “légèrement” plus élevé qu’au Pays !
remarque son officier Opérations.
– Je sais, mais je n’ai pas encore le don d’aplatir des montagnes…
– La foi les soulève bien, dirait notre aumônier !
– Mouais… Continuons d’avancer, on s’habituera à la géographie !
conclut Lambert.
………
A l’avant de la Tancrémont, le 2 Cy progresse le long de la route qui longe la Cance en direction d’Annonay. Les blindés avancent de manière prudente. Les hommes savent que, venant du sud, la 4e DI assure le flanc. Annonay est l’objectif du jour ! Dans l’après-midi, le Mouflon de tête stoppe et signale par radio qu’il aperçoit les premières maisons.
– Que le I/13 Li entre dans la ville et la sécurise. Que le 2 Cy et les chars de Javaux passent par ce chemin forestier pour contourner la ville par l’est, ordonne De Troyer.
– Le 19 ACh s’est déployé à Vernosc, les pièces sont en position ! signale l’officier Opérations.
– Ils vont finir par battre des records de mise en batterie !
Les Lignards progressent calmement dans les rues d’Annonay. Au loin, on entend le bruit sourd de l’artillerie. Les rues sont calmes : d’après les reconnaissances, les Allemands ont fui. Soudain, on entend des cris et quelques coups de feu. Les hommes se déploient et renseignent les chefs de peloton.
– On poursuit vers la place de la Mairie, ordonne le chef du peloton de pointe. Qu’un half-track avance à hauteur de la section de tête. La .50 fera réfléchir !
A l’arrivée du véhicule, la progression reprend par la route Levert, qui serpente à flanc de colline. Des habitants commencent à sortir des maisons, mais les hommes leur font signes de rester à l’abri… On entend de nouveaux coups de feu… La tension monte, pourtant, aucun Allemand n’est en vue !
Finalement, les hommes débouchent sur une place et découvrent un spectacle inquiétant : une douzaine de civils en armes, arborant des brassards tricolores rutilants, tiennent en joue d’autre civils, désarmés, dont certains sont blessés. Tout ça ressemble fort à la préparation d’un peloton d’exécution.
– Lieutenant ! Lieutenant ! C’est un lynchage !
– Nom de Dieu ! Faites des sommations à la .50 ! Désarmez-moi ces cons là ! Et appelez-moi les gendarmes français qui nous accompagnent !

Sur la place, le half-track fait rugir son moteur et le servant balance une rafale de mitrailleuse. Les soi-disant Résistants sont surpris de voir une trentaine de Belges les encadrer et les mettre en joue ! Ce qui les fait réfléchir, et plus encore quand ils constatent que le servant de la mitrailleuse lourde braquée sur eux n’a pas du tout l’air de plaisanter.
– Lieutenant Gossens, 13e Régiment de Ligne, Armée Belge. Pouvez me dire ce qui se passe Messieurs ?
– Ce sont des traîtres, mon lieutenant,
commence celui qui semble être le chef.
– Je vois. Connaissez-vous les mots justice, procès et légalité ?
– Un procès, pour quoi faire ? Une balle ou une corde suffira pour rendre la justice avec ceux-là, lieutenant. De toute façon, ce n’est pas aux Belges à s’occuper de la justice en France,
tonne un des hommes à brassard.
– Soldats, désarmez ces hommes ! ordonne le lieutenant.
– Mais…
Un mouvement d’armement de la .50 fait comprendre aux prétendus Résistants qu’ils n’auront pas le dernier mot. L’un après l’autre, ils mettent bas leur arsenal quand arrive une Citroën 11 Légère.
– Ah, chef Cruchot ! Ces gens-là sont pour vous. Lynchage en bande pour les uns, ça c’est sûr, et pour les autres, trahison, mais à vérifier ! Nous avons désarmé tout ce beau monde et nous les remettons avec plaisir entre les mains de la Justice française !
– Merci, mon lieutenant !

Les Lignards observent sans mot dire… Une ville libérée de plus sur la route de la Belgique. Mais quelle situation découvrirons-nous au Pays, s’interrogent certains…


27 avril
Opération Cobra
Percée
Secteur belge
– La Tancrémont, ayant terminé de sécuriser Annonay, reprend sa progression.
– Suivant les ordres du CA, nous devons prendre la direction de Saint-Chamond, dit De Troyer. La 4e DI à notre gauche se dirige vers Saint-Etienne.
– Je vois,
répond Laebens, son CEM. Les routes que nous devons prendre vont encore ravir Jean et son 2e Cy !
– Je sais, mais nous n’avons pas le choix. Une fois en vue de Saint-Chamond, qu’ils restent en observation. D’après les rapports du renseignement, il y a eu du grabuge dans le coin entre les Boches et la Résistance. Mais que l’on évite d’utiliser l’artillerie sur la ville… Je n’ai déjà vu que trop de destructions !

………
En tête de la 1ère Brigade/4e DI, les Mouflon de l’escadron A du 1er GE/4e Chasseurs progressent en direction de Bourg-Argental depuis Burdignes. Derrière eux, le I/2Gr avance également. Le commandant Du Bois d’Haisches observe le secteur accidenté et la route qui serpente le long des montagnes : « Des endroits propices aux embuscades… Radio, que l’on soit prudent. Au pire, si on tombe sur un os, l’infanterie est derrière nous. »
Les troupes arrivent à Bourg-Argental. Ordre est donné d’entamer l’ascension du col de Grand Bois (ou col de la République), par la RN82. Balleger observe aux jumelles quand la jeep du major arrive.
– Tu as l’air soucieux, Bernard.
– Voyez la route que nous devons prendre : d’un côté un aplomb, de l’autre une paroi ! Si le blindé de tête se fait avoir, on sera bloqués.
– Je sais, ce n’est pas le terrain idéal pour des mécanisés… Mais l’objectif est Saint-Etienne, et la brigade nous signale que ça barde par là-bas.
– Comme d’habitude dans chaque ville que nous libérons.
– J’ai demandé un renfort de l’unité médicale à notre arrivée.
– Major ! Les blindés ont entamé l’ascension, le commandant d’escadron demande que nous ne soyons pas trop loin derrière.
– Que la 1ère Compagnie leur emboite le pas. Bernard, prends les antichars avec toi et suis les Chasseurs.
– Bien reçu. Au fait, vu que c’est mon rôle de second Major, les pleins de carburant et le re-complètement en munitions ont été faits !
– Parfait, Bernard, comme toujours !

En début d’après-midi, les premiers blindés franchissent le col de Grand Bois. Demain, Saint-Etienne sera en vue.


28 avril
Opération Cobra
Libération
Secteur belge
« Joseph, que tes hommes progressent et occupent Saint-Etienne. Les Brasseurs restent en réserve, à toi de nettoyer la ville. N’utilise l’artillerie qu’en tout dernier recours ! » ordonne le général Gérard.
– A vos ordres mon général. On va prendre Saint-Etienne.
– La 2e Brigade est sur ton flanc gauche, elle arrive par la Ricamarie, mais vu l’étroitesse des routes, il faudra du temps pour tout déployer.

………
En tête de colonne, le I/2 Gr avance, précédé par les Mouflon. A la radio : « Bernard, nous passons en tête, Adrien et son 2e Bataillon nous suivent, les blindés doivent éviter de rentrer en ville. Le 12e de Ligne arrivera du sud-ouest. Notre objectif à nous, c’est la mairie de Saint-Etienne et la place de l’Hôtel de ville. »
– Bien compris.

Les grenadiers remontent la rue Robespierre ; à la radio, les lignards signalent qu’ils sont au lieu-dit La Béraudière. L’avance est lente, prudente, le silence est pesant, seul le bruit du White 6 Cylindres des M3 se fait entendre. Soudain, un groupe de civils arrive en poussant de cris de joie : « Vive les Américains ! »
– Vous trouvez que nos insignes ressemblent à des drapeaux américains ?
– Vous êtes Belges ! Ça alors… Enfin, merci, mais dépêchez-vous, les Allemands sont partis mais ils ont fait des dégâts, les FFI les ont accrochés et il y a pas mal de morts et de blessés.
– Les FFI ? Ah, la Résistance ! Où sont-ils ?
demande le lieutenant qui est venu en tête de peloton.
– Sur la place de l’Hôtel de ville, ils empêchent les Collabos de la ville de s’enfuir.
– Nom de Dieu ! Embarquez dans les blindés et que les .50 se tiennent prêtes ! Je commence à en avoir marre de devoir jouer aux gendarmes, comme si on n’en avait pas assez avec les Boches ! Vous, grimpez là-dedans et guidez-nous vers la place. Radio, signale à la compagnie qu’on fonce, les Chleuhs ont décampé !

Le rugissement des moteurs et le claquement des chenilles se répercutent sur les bâtiments. Arrivés sur la place, le lieutenant saute de sa jeep. En effet, un groupe d’hommes porteurs de brassards tricolores entourent plusieurs personnes qui ont les mains sur la tête. Certaines ont l’air d’avoir subi un passage à tabac.
– Lieutenant Van de Velde, 2e Régiment de Grenadiers de l’Armée belge. Bas les armes, Messieurs. Je prends en charge les prisonniers !
– Heu… Lieutenant Gentgen, adjoint au commandant Marey, mon lieutenant. Bienvenue, mais… vous êtes Belges ? Vraiment ?
– Ou, vraiment, et oui c’est étonnant. Mais je vous demande de ne pas bouger tant que mon commandant de bataillon n’est pas arrivé.
– Dites lieutenant, pourquoi vos mitrailleuses sont-elles tournées vers mes hommes ?

Par bonheur, le major arrive dans la foulée.
– Bonjour, je suis le major Naessens, commandant le I/2 Gr. Je vais mettre tout de suite les chose au point, Monsieur. Saint-Etienne n’est pas la première ville que nous libérons. Et nous ne voulons plus voir ce que nous avons vu ailleurs. D’où les précautions que nous prenons !
– Et qu’avez-vous vu ailleurs ?
– Nous avons vu rendre la justice par des exécutions sommaires et autres lynchages. Si vous êtes le responsable de la Résistance, faites passer l’ordre, oui vous avez bien compris, l’ordre, de ne pas exercer de violences sur les supposés collaborateurs. Dans le cas contraire, vous serez désarmés par mes hommes. Et rassurez-vous, étant Belges, nous sommes totalement neutres concernant votre situation intérieure ! Me suis-je bien fait comprendre ?
– Oui major, mais je proteste contre votre façon d’agir !
– Désolé, vous n’y êtes peut-être pour rien, mais l’expérience d’autres libérations de villes françaises nous a appris à nous méfier des Résistants de la 25e heure. La gendarmerie française nous suit, et je suppose que votre gouvernement va désigner quelqu’un pour remplacer votre bourgmestre…
– Votre maire,
toussote Balleger, qui vient d’arriver.
– Oui, votre maire, merci Bernard.
– Bien… Mais que doivent faire mes hommes ?
– Vous saurez nous guider vers les sorties nord de la ville ?
– Mais… Nous sommes d’ici…
– Vous pourrez nous guider ?
intervient Balleger.
– Ah ! Oui, bien sûr !
– Major !
– Oui radio.
– Le colonel demande que nous tenions nos positions et que nous trouvions un PC pour l’EM du Régiment.
– Dites-lui que l’hôtel de ville est disponible.
– A vos ordres.
– Bernard, avec les Brasseurs, sécurise le nord de la ville.
– Ils arrivent justement, je prends contact avec eux et on y va.
– Laisse-moi deux sections ici, j’attends le colonel.

Les grenadiers restant avec Naessens sécurisent la place et l’hôtel de ville. Quand le colonel Herbiet arrive, il affiche un large sourire : « Ah, Dirk ! Il paraît que cette fois, les Français étaient de vrais Résistants ! Leur chef est un capitaine d’infanterie nommé Jean Marey, il fait partie des officiers qui ont préféré rester sur place en 40 pour organiser la lutte. Mais enfin, vos hommes ont eu raison d’être prudents, on ne sait jamais sur qui on va tomber. »
Pendant ce temps, la nouvelle de la libération de la ville s’est répandue comme une traînée de poudre et les habitants commencent à sortir. Les grenadiers sont pris au milieu d’une foule enthousiaste.
– Non monsieur, vous ne pouvez pas grimper sur mon char ! Et madame, lâchez mon chauffeur, j’en ai encore besoin… Et c’est bien gentil mais je ne peux pas prendre un coup avec vous… Non, boire un coup non plus…
– Orval de Mort Subite, en avant !
– Mort Subite de Orval, je voudrais bien, mais la foule ne veut pas bouger et je vais quand même pas leur rouler dessus !
– Bon, nous voilà bloqués, non par les Boches mais par les Français… Heureusement que les grenadiers ont déjà sécurisé une partie de la ville !

A l’EM de la 4e DI, les ordres sont donnés pour s’assurer du reste de la ville. Le génie a déjà neutralisé plusieurs pièges et l’antenne médicale apporte son soutien à la population. Celle-ci a beaucoup souffert.
– Qu’on fasse remonter du ravitaillement pour les habitants, ordonne Libbrecht. Mon cher Charlier, préviens le Corps que nous sommes bloqués au débouché nord de la ville par la population…
………
Au nord-est, Saint-Chamond est libéré sans coup férir par la Tancrémont. Lignards et lanciers ont pénétré dans la ville, celle-ci est vide d’Allemands, par contre, il y a beaucoup de civils tués et les dégâts aux installations sont importants. Les Taureau sont en défensive pendant que le reste de la Brigade s’assure qu’il n’y a plus aucun Allemand sur place.
………
Au PC du Corps d’Armée, Bastin comprend l’attitude de ses subordonnés : « Vandenheede, on fait une courte pause. On s’assure de Saint-Etienne et de Saint-Chamond. Que les unités gardent leurs positions jusqu’à demain matin. »
– Très bien Jules. L’Armée nous a donnés l’ordre de nous diriger vers Roanne. Je propose que la Tancrémont progresse sur un axe parallèle à la 4e DI.
– D’accord, fait passer l’ordre. Et nos Ardennais ?
– Ils sont ici, le 7e à Boisset Saint-Priest et le 1er à Brioude. Ils ont rejoint la vallée de l’Allier.
– Hum, Clermont-Ferrand va bientôt être à notre portée… Bien, vu que la 4e est bloquée, que les hommes de Lambert avancent sur un axe Montbrison – Trelins. S’ils ne trouvent rien, qu’ils continuent en direction de Roanne.

………
Au PC du 7e Ardennais : « Les hommes de Libbrecht sont coincés dans Saint-Etienne. C’est à nous d’avancer. Direction Montbrison, et s’il n’y a rien, on continue ! »


29 avril
Opération Cobra
Percée
Secteur belge
– Lambert reçoit des informations de ses avant-gardes : les Allemands ne reculent plus. « On dirait que nous arrivons sur une nouvelle position de défense. Signalez-le au général Kœnig et au CA. »
Le bataillon Bodange continue sa progression sur la route de Roanne au Puy. Soudain, des tirs se font entendre. Le premier véhicule s’arrête, les chasseurs débarquent et se déploient. « Fini la tranquillité, commente un sous-officier, ils ont décidé de recommencer à nous embêter ! »
La 4e DI a su s’extraire de Saint-Etienne et entame sa progression sur la route de Montrond les Bains. Plus à l’est, la Tancrémont assure la flanc-garde.
– Evidemment, ironise Dumont, la division a droit à de belles routes et nous à des chemins tortueux !
– On est victimes de notre succès, mon colonel…
– Humpf, expliquez un peu ?
– Eh bien, ils savent qu’on va toujours trouver un chemin pour passer, donc, on nous refile le sale boulot !
– C’est tout à fait ça…



30 avril
Opération Cobra
Pause
Secteur belge
– Les M7F du 2e GE du 4e Chasseurs à Cheval ouvrent la voie de la division vers Roanne. Ils observent le terrain devant eux, le 57 mm prêt à tirer.
– Ça ne me plaît pas du tout, c’est trop calme.
– Les Boches reculent, c’est normal.
– Oui, mais je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas… Georges, avance avec prudence.
– Reçu.

Soudain, le char de tête reçoit un obus en pleine face et explose !
– A couvert, et repérez-moi la cible, nom de Dieu ! ordonne le chef de peloton. Et appelez l’artillerie.
A l’arrière, les 155 du 20 se mettent en batterie et attendent les ordres de tir. Ceux-ci ne tardent pas, et la mécanique, bien huilées par quatre années de lutte, se met en marche. Pointage, tir de réglage puis tir d’efficacité.
A l’avant, les Carabiniers se sont déployés et avancent… Les chars progressent avec eux, à couvert.
– Cible à 11 heures ! Un blindé.
– Dès que prêt, feu !
– C’est parti !

Une explosion, suivie d’un nuage de fumée… La progression reprend. Approchant du blindé en train de brûler, les hommes sont étonnés : ce n’est pas un véhicule connu… sauf pour le chef du char qui s’arrête à côté.
– C’est quoi ça, Logis ? Drôle d’engin…
– On dirais un châssis de char français de 40… Un H-35 capturé, je pense. Ils ont enlevé la tourelle et collé un canon anti-char de 75 dessus…

Au PC du Corps d’Armée, on reçoit l’ordre de stopper la progression : ne pas avancer au-delà de la ligne Saint-Julien de Coppel – Saint-Julien la Vêtre - Neulisse.
– On s’arrête et on garde les positions. Que l’artillerie se mette en position et qu’elle harcèle les positions ennemies, ordonne Bastin. Cette pause est la bienvenue, les hommes et le matériel ont besoin de souffler.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 11:45    Sujet du message: Répondre en citant

Que voilà encore des Marder !! Laughing
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 12:09    Sujet du message: Répondre en citant

Ils ont osé faire intervenir le gendarme Cruchot! J'attend les autres membres d'une future brigade en poste sur la cote d'azur.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 12:40    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
Ils ont osé faire intervenir le gendarme Cruchot! J'attend les autres membres d'une future brigade en poste sur la cote d'azur.


Oh mais ce n'est pas la première fois qu'il intervient dans la chrono….. On parle déjà de lui dans le secteur d'Orange Wink
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Archibald



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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 17:48    Sujet du message: Répondre en citant

Et la 7ème compagnie alors ?
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Wardog1



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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 18:13    Sujet du message: Répondre en citant

La motivation des belges laisse entrevoir qu'ils arriveront a Berlin avant les soviétiques!
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 19:36    Sujet du message: Répondre en citant

Si leurs épouses ne les interceptent pas au passage ! 😉
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Déc 05, 2019 19:39    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Si leurs épouses ne les interceptent pas au passage ! 😉

Les Belges sont motivés. Après une (forcément trop) courte perm dans le plat pays, ils repartiront finir le travail sans qu'on ait à les y forcer.
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Lun Déc 09, 2019 16:53    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Et la 7ème compagnie alors ?


La seule 7ème compagnie qui passe à la postérité est celle du 113ème dans son fameux baroud.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Lun Déc 09, 2019 21:39    Sujet du message: Répondre en citant

J avais besoin de l intervention de gendarme dans mes coloriages....donc pourquoi pas ce brave Ludovic..... j ai encore l intention de le faire intervenir une fois...mais dans quelques temps....
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Déc 09, 2019 23:39    Sujet du message: Répondre en citant

Y a pas la 7ème compagnie mais y a la 7ème division belge.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Mar Déc 10, 2019 08:21    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Y a pas la 7ème compagnie mais y a la 7ème division belge.


La 7e DI a été dissoute en 1940. En 44, vous retrouverez les 1e, 2e, 3e et 4e DI. La 1e DB et la Brigade Blindée (Tancrémont). Ainsi que les 1e et 7e Ardennais. Sans oublié les Paras et Commandos.
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MessagePosté le: Mar Déc 10, 2019 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

Ben Will, il me semble qu'il y a un feuilleton dessus en 40 - je ne préjuge pas du futur de l'unité par contre ?
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MessagePosté le: Mar Déc 10, 2019 10:03    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ben Will, il me semble qu'il y a un feuilleton dessus en 40 - je ne préjuge pas du futur de l'unité par contre ?


Will le dit bien : la 7e Division est dissoute en 40 - mais après son évacuation et le feuilleton en question !
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MessagePosté le: Jeu Juil 23, 2020 11:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Une petite interrogation au 21 avril 1944 :

Citation:
Le 12e de Ligne, lui, a bien progressé sur la D365 et finit par déboucher des hauteurs à l’ouest de La Voulte sur Rhône, tandis que Callewaert et ses Taureaux arrivent du sud. Le 13e de Ligne entre dans la ville pour sécuriser les rues : « C’est devenu une de nos spécialités ! » ironise un commandant de compagnie.


Y-a-t-il deux Régiments de Ligne ou une coquille ?

@+
Alain
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