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Février 44 - Balkans et Hongrie
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requesens



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 15:41    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
s. Lui et Dennis ... Bah rappelez-vous le cercle rouge !


Le cercle rouge? Le dernier film de Bourvil pour une fois dans un role dramatique. Avec Delon et Montant. Un vrai bon polar à la française.

A moins Daniel que tu n'evoques un autre cercle?.. Laughing
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- Oui, je connais cette théorie, oui."
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marc le bayon



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 16:06    Sujet du message: Répondre en citant

Pratiquant le Tarot depuis quelques dizaines d'années (40 ans, une bricole...) et en faisant toujours commerce, je dirais que la XIII devrait être à l'envers, et non à l'endroit comme semble suggérer le texte...

Pour qu'il y ait transformation/Transmutation et non fin des choses, celle ci doit être à l'envers.

La XIII à l'endroit, indique avec les cartes autour pour amplifier ou non, la fin de toutes choses.

Quand à la XVI, la Maison-dieu (La tour), à l'envers elle aussi, indique plutôt un retournement de situation en la faveur du "consultant" malgré lui.
Surtout face à la XV...

Cordialement
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Marc Le Bayon

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Nous sommes tout à fait d'accord pour la Maison-Dieu.

Pour la XIII, c'est discuté, me semble-t-il. Mais ta pratique du tarot est sans doute plus à jour que la mienne. Donc, XIII inversée.

Je corrige le texte pour préciser ces éléments.
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Casus Frankie

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marc le bayon



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

Vu la personnalité de la demoiselle, ça aurait été encore plus sadique en tirant les Runes....Parce que Percay aurait encore moins compris les significations.

Ou détailler la lecture des lignes de la main. Wink Wink
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Marc Le Bayon

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marc le bayon



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

C'est dans ma famille du coté maternel depuis au moins 1715, où au fin fond de la Crimée, on n'a laissé le choix a mon aïeul qu'entre la fuite ou le bûcher...
Ils s'enflammaient vite pour un rien, à cette époque.
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Marc Le Bayon

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JFF



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 16:46    Sujet du message: Répondre en citant

marc le bayon a écrit:
C'est dans ma famille du coté maternel depuis au moins 1715, où au fin fond de la Crimée, on n'a laissé le choix a mon aïeul qu'entre la fuite ou le bûcher...
Ils s'enflammaient vite pour un rien, à cette époque.


Oui, ton aieul a bien fait de ne pas craner. Se faire cramer en Crimée, ça craint !

Arrow
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marc le bayon



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

JFF a écrit:
marc le bayon a écrit:
C'est dans ma famille du coté maternel depuis au moins 1715, où au fin fond de la Crimée, on n'a laissé le choix a mon aïeul qu'entre la fuite ou le bûcher...
Ils s'enflammaient vite pour un rien, à cette époque.


Oui, ton aieul a bien fait de ne pas craner. Se faire cramer en Crimée, ça craint !

Arrow

les 2 Frères ont échangé leur identité, l'un Moine a pris le prénom de l'autre, sorcier.
Et quand ils sont venu chercher le sorcier, ils sont tombés sur le moinillon...
Et mon illustre ancêtre du nom de Belz, a fini en Bretagne, à Belz...
Il a très probablement croisé cette charmante personne aux dents en or, ainsi que quelques autres, en traversant les Carpates.
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Marc Le Bayon

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Archibald



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 18:05    Sujet du message: Répondre en citant

Belz belz, belz comme le jour... ce serait donc une chanson bretonne ? Arrow
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 20:45    Sujet du message: Répondre en citant

Cher Casus, je serai intéressé à avoir la version modifiée. Elle me servira plus tard !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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marc le bayon



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 21:36    Sujet du message: Répondre en citant

Et si vous le souhaitez je peux aussi vous donner quelques conseils concernant certaines runes, si d'aventure un Aryen bon teint venait a voir une bohémienne de passage, ou un voyant nordique Pagan.
Et il me reste encore quelques notions de Y-King pour faire son pendant asiatique...
Cordialement
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Marc Le Bayon

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 21:40    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques mots modifiés suffisent je pense, sans rien changer au fond.

Elle tira une carte, qu’elle me présenta : « La Tour ! Que d’autres appellent la Maison-Dieu. C’est toi, Pierre. Tu abats les masques et défais les montages fallacieux. Mais cette tâche peut être douloureuse. Elle pourrait même te détruire ! Tu as une personnalité affirmée, peut-être trop… mais cela peut être une bonne chose si elle est bien utilisée. C’est le cas ici, vois – la carte est à l’envers. Oui… oui, oui. Je vais donc t’aider. A toi de tirer une carte ! »

(………)

Elle saisit les deux cartes que j’avais désignées et retourna la première : « Car toi, tu as choisi… la Mort, évidemment. Tu veux aller trop vite et tu te fais du mal. Tu dois être plus prudent, Pierre. Sauf bien sûr si tu écoutes ton intuition : dans ce cas, tu te transformeras – car la Mort, c’est aussi le changement ! Surtout si la carte est inversée, comme c'est le cas ici… Oui… oui, oui. »
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Casus Frankie

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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Mai 22, 2019 21:56    Sujet du message: Répondre en citant

Dennis a déjà sa propre conseillère au tempérament félin ... mais c'est noté. Merci à toi.
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JFF



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MessagePosté le: Jeu Mai 23, 2019 00:22    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Belz belz, belz comme le jour... ce serait donc une chanson bretonne ? Arrow


Oui, tout à fait, inventée par un célèbre barde d'une petite tribu du nord bretagne, .....

moi aussi Arrow
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mai 23, 2019 14:55    Sujet du message: Répondre en citant

7 février
La campagne des Balkans
Serbie-Grèce : des retombées multiples
Athènes
– L’incident de Pristina – comme on appelle désormais pudiquement le heurt violent entre un général grec et un chef de corps-francs yougoslave – n’a pas dégénéré en affrontement armé, mais n’en a pas été loin. Du coup, dans un souci d’apaisement, le commandement allié obtient que les corps-francs en question aillent passer leur mauvaise humeur ailleurs qu’au Kosovo. Cela n’a pas été sans mal : pour un si modeste résultat, il a fallu que Montgomery mette personnellement la main à la pâte pour convaincre par téléphone le général Petar Živković, à Belgrade, que les royalistes serbes ne gagneraient pas la guerre sans les Alliés ! En raccrochant le combiné, le Britannique lance au général Béthouart : « Vous avez plutôt bien réorganisé leur armée, mon cher ami… mais vous auriez peut-être dû aussi réorganiser leur système politique. Je ne suis pas sûr que tous les peuples méritent une monarchie ! » Un propos significatif, venant d’un loyal sujet de Sa Majesté George VI.
………
Est de la Bosnie – En conséquence de ces menus tiraillements entre Athènes et Belgrade, les corps-francs de Dobroslav Jevđević quittent le Kosovo en direction de la frontière entre Serbie et Bosnie – région où il n’y a ni Grecs, ni Ballistes. En revanche, il y a là-bas de très nombreux partisans communistes… Le redéploiement des corps-francs ne risque donc pas d’apaiser les tensions, bien au contraire. Cependant, ce n’est plus le problème de Montgomery – que les Yougoslaves se débrouillent entre eux ! Et Béthouart songe qu’il lui est difficile de ne pas comprendre son supérieur.
Seraient-ils de cet avis s’ils savaient que, parmi les chefs des corps-francs, on compte désormais les chefs tchetniks Vojislav Lukačević et Zaharije Ostojić, qui sont tous deux bien trop familiers de la région ? En effet, sous l’occupation allemande, Lukačević s’est rendu coupable d’une véritable politique d’extermination de la minorité musulmane de cette zone, en prévision de son annexion par la future Grande Serbie (politique responsable de la mort de plus de 1 200 combattants et 8 000 civils). Quant à Ostojić, il a été responsable (avec la complicité d’un Đurišić, toujours lié à l’Axe !) de la “disparition” de 1 300 personnes et de l’anéantissement de 21 villages – il aurait sans aucun doute encore accru ces chiffres sans le changement de camp des Italiens, qui a provoqué fin 1942 l’arrêt momentané des opérations de “nettoyage anti-Partisans”.
………
Belgrade« L’ingérence inadmissible » des Alliés dans ce que le gouvernement royaliste appelle « la politique intérieure du royaume » fournit à Momčilo Ninčić des arguments supplémentaires pour se plaindre auprès de ses amis américains, comme il prévoit de le faire bientôt. En vérité, c’est tout juste s’il n’accuse pas les Anglo-Français de vouloir coloniser la Yougoslavie comme il l’ont fait jadis de l’Inde et de l’Algérie…
………
Athènes – Le général Georgios Tsolakoglou est « déchargé » du commandement du 2e CA et doit rentrer immédiatement à Athènes – officiellement pour être nommé gouverneur de Salonique, officieusement en raison de sa maladresse dans la gestion de la crise kosovare. Cependant, alors qu’il lui téléphone pour lui annoncer personnellement la nouvelle (ce qui est déjà une faveur), le général Liosis s’empresse de lui signifier « toute la gratitude de la Nation, du Régent et du gouvernement, pour les services rendus depuis le début de la guerre contre l’Axe. » Du reste, le communiqué du Palais royal ne présente nullement la mutation de Tsolakoglou comme une punition. Après tout, le général n’a-t-il pas battu les Italiens et libéré presque toute l’Albanie opprimée en 1941 ? N’a-t-il pas participé au premier rang à la reconstruction de l’armée grecque ? N’a-t-il pas (au côté des Alliés tout de même…), libéré la Mère Patrie du Péloponnèse à la Thrace ? Et le communiqué conclut que « le général Tsolakoglou figurera à jamais au panthéon des plus grands chef militaires hellènes ! »
Ce déluge de compliments permet au général d’accepter sans maugréer cette décision, puis d’aller attendre patiemment la retraite (il a déjà 58 ans) en reconstruisant sa région natale ravagée par la guerre. Dans son malheur, pense-t-il avec fierté, aura rendu à son pays un ultime service : jouer le rôle de victime expiatoire face aux humeurs du jeune Pierre II et à l’extrémisme de ses troupes.
Il l’ignore encore, mais il se murmure déjà qu’en réalité, les Serbes n’ont fait que fournir opportunément à Athènes une bonne raison d’évincer Tsolakoglou. En effet, le général est connu pour ses opinions politiques… assez peu démocratiques. Il avait en son temps fermement soutenu Metaxas, puis Georges II. Or, depuis l’abdication de ce dernier, et malgré les efforts du régent Paul, la monarchie grecque reste encore très fragile, malgré son ralliement aux principes démocratiques. Elle multiplie donc les signes de bonne volonté en direction des “républicains modérés” de Papandréou. Plus qu’une encore qu’une concession à Pierre II, la mutation du général Tsolakoglou apparaît donc comme un sacrifice fait par le régent Paul sur l’autel de la réconciliation nationale. D’ailleurs, comme pour offrir une preuve supplémentaire de la bonne volonté du Palais, Tsolakoglou est remplacé par le lieutenant-général Dimitrios Papadopoulos. Lui aussi est officier de carrière et vétéran de l’Albanie, mais il avait auparavant été impliqué dans la tentative de coup d’état du 22 octobre 1923 contre le gouvernement révolutionnaire (et autoritaire) de Plastiras.

Serbie-Monty : des divergences de fond
Palais Blanc (Belgrade)
– Comme pour répondre à la conclusion de l’affaire de Pristina – mais nénamoins dans un esprit affiché de « collaboration cordiale et égalitaire », l’état-major de l’Armée royale yougoslave transmet officiellement au haut commandement du 18e GAA ses « propositions pour la future campagne de libération du Royaume ». Ces dernières ont été rédigées par le lieutenant-colonel Miodrag Lozić – un homme compétent, quoique réputé pour son nationalisme forcené et guère apprécié des Britanniques [OTL, Lozić s’est distingué lors du trop fameux “scandale du Caire”, en exigeant, dès le premier jour de sa prise de poste, la livraison des officiers pro-britanniques de Borivoje Mirković pour haute trahison ! Il fut immédiatement chassé de son poste sur ordre de Londres et le Lieutenant-General Stone assuma sa charge jusqu’à la fin du conflit.]. De surcroit, il a travaillé sous le regard de son ministre, le général Živković.
Comme on pouvait s’en douter, les projets de Lozić ne coïncident donc pas franchement avec ceux de Montgomery. L’opération envisagée, baptisée “Kragna” (collet) prévoit une puissante offensive vers Slavonski Brod en suivant la Save, se prolongeant ensuite en deux pointes visant Zagreb et Zenica. Cette attaque serait appuyée par « une action énergique » de la 2e Armée française en direction de Mostar puis Sarajevo. L’idée d’ensemble est d’encercler puis de détruire toute la 20. Armee de Rendulic… et accessoirement de libérer toute la Bosnie (où les partisans sont nombreux) avec l’appui des milices tchetniks, assurément précieuses en terrain montagneux, puis de provoquer l’effondrement du NDH.
………
Athènes – Les réactions du GQG du 18e GAA sont polies mais mesurées. On remercie évidemment Belgrade pour ces amicales suggestions, on assure que les projets de l’offensive de printemps sont encore à l’étude, et on promet d’associer les Yougoslaves à l’élaboration du plan définitif. Puis on se hâte de ranger ce dossier dans un tiroir profond et de l’y oublier, avant de se remettre à travailler à Plunder/Veritable/Grenade, dont le gouvernement royal n’a toujours pas connaissance !
………
Belgrade – Pierre II et Živković ne sont pas naïfs – ils se doutent bien que leur plan ne sera pas retenu par les Anglo-Grecs (c’est ainsi qu’on surnomme les Alliés depuis l’incident de Pristina… en évitant cependant de dire trop de mal des Grecs devant le jeune et amoureux souverain). Mais peu importe : pour eux, en vérité, Kragna présente bien moins un intérêt militaire qu’un intérêt politique. Il viendra nourrir, à Washington, les récriminations de l’ambassadeur Constantin Fotitch, qui peaufine son argumentaire relatif aux vexations infligées par Londres : les Anglais méprisent visiblement leurs courageux alliés, ignorent leurs propositions expertes et refusent à leurs soldats un matériel indispensable – comme les bombardiers lourds Lancaster que le général Živković convoite depuis deux mois, dans l’idée mal dissimulée de s’en servir pour transformer Zagreb en un champ de ruines.
………
Washington – D’ailleurs, à l’heure où, à Athènes, on s’efforce d’oublier où l’on vient de ranger le projet Kragna, Fotitch est déjà en train de sangloter (ou presque) devant Cordell Hull, en s’exclamant, pathétique : « Il est inadmissible, incompréhensible et même profondément blessant pour Sa Majesté qu’on l’accuse de collusion avec de prétendus collaborateurs, alors que dans le même temps, le général Olléris est reçu en héros dans la capitale provisoire française ! Et il est tout aussi désolant de constater qu’on nous refuse le moyen de porter le fer contre nos ennemis pour de fumeuses considérations humanitaires, alors que le maréchal Harris poursuit chaque nuit avec une juste constance la destruction des cités allemandes. J’ose parfois me demander, Monsieur le Secrétaire d’Etat, si on préfère à Athènes avoir une Nation yougoslave combattante et hardie à la tâche, où une nouvelle pantalonnade comme celle que nous infligea jadis le général Simović ? »
Celui qui fut chef d’état-major yougoslave lors de l’invasion allemande en 1941 a certes bien des excuses pour expliquer ses piteux résultats – dont la défection d’une grande partie des unités croates de son armée, justement… Mais, bien qu’il ait ensuite assumé pendant deux ans le rôle de Premier ministre du gouvernement en exil, il n’a ni la gloire apportée par le Sursaut ni le souvenir du Grand Déménagement pour le protéger des critiques. Et on murmure que Pierre II ne lui aurait jamais pardonné d’avoir été surpris par l’invasion allemande alors qu’il était à l’église, en train de marier sa fille ! Après Pavelic, il fait donc un second bouc émissaire commode (et extérieur au gouvernement) pour expliquer aux Américains que le Royaume ait tant de mal à maintenir son unité.

Les Balkans compliqués
Mouvements d’humeur soviétiques
Yougoslavie
– De retour dans ses grottes aux environs de Sjenica, Tito reçoit une seconde communication officielle en provenance de Moscou, et plus précisément de Dimitrov, le responsable du Komintern. Cette dernière paraît beaucoup plus encourageante que les précédentes : en deux mots, le Kremlin prend acte de la proclamation de l’AVNOJ, dont elle regrette la méthode – mais non le fond – et annonce le soutien « imminent et fraternel de l’URSS » dans la campagne qui doit parachever la libération de la Yougoslavie.
Nul doute que l’absence de réactions trop négatives de la part des capitales occidentales a joué un grand rôle dans cette modération. Le chef des Partisans a bel et bien réussi à placer Staline devant le fait accompli ! Mais cela ne veut pas dire pour autant que tout est réglé entre le NKOJ et l’URSS… L’Union Soviétique indique en effet très clairement qu’elle s’arroge désormais un « droit de conseil » dans les futures décisions de Tito – et notamment en ce qui concerne les délicates considérations d’équilibre avec Belgrade… La crainte (sincère ou non) d’une identification trop forte entre l’Armée de Libération et la Nation Croate, évidemment opposée à une armée royale essentiellement serbe, semble forte à Moscou – Pierre II Karađorđević a su appuyer là où ça fait mal.
Dimitrov ajoute d’ailleurs : « Il vous faut considérer que les spéculations à ce sujet vont bon train dans divers cercles anglo-français. » Ce qui rend bien sûr l’arbitrage du grand frère soviétique d’autant plus nécessaire… Et comme pour bien marquer cette mauvaise humeur qu’il convient d’apaiser, la radio communiste Slobodna Jugoslavija (qui émet de Roumanie) maintiendra durant dix jours encore un embargo sur la proclamation. Tito s’est voulu le meilleur élève de son professeur – il a maintenant toute sa sourcilleuse attention…

De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)
Retour au quotidien
Belgrade
– « Je quittais Aranđelovac, patrie du soulèvement serbe de 1804, avec bien davantage que des regrets. Car c’était désormais de l’inquiétude que j’éprouvais pour Madame Horvat, pauvre veuve esseulée parmi une population d’humeur changeante et volontiers haineuse. Je m’étais donc attaché à lui laisser des indications pour qu’elle puisse éventuellement me joindre en cas de nécessité. Au fond de moi, je n’avais guère d’illusions sur l’utilité de ma démarche – mais elle soulageait ma conscience, à défaut de bien d’autres choses. Je n’oublierai jamais son regard triste mais digne alors que, sur son perron, elle me regardait monter dans ma Jeep pour m’en retourner vers le front.
Je retrouvais donc Belgrade : bruyante, sale et humide comme lorsque je l’avais quitté. Parvenant finalement au camp de base, sans avoir prévenu mes “lépreux” (et pourquoi faire d’ailleurs ?), je découvris Achraf sous sa tente, peu bavard mais de toute évidence en plein trafic d’alcools et de munitions ! Sur ces entrefaites, alors que je tentais d’y voir plus clair, je surpris à son tour Dennoyeur, qui arrivait une liasse de dinars à la main comme le renard retournant vers le poulailler. Le caporal fut plus prolixe : il nia avec véhémence sa complicité pourtant patente, en se comparant carrément au Lesurques de la fameuse affaire du Courrier de Lyon !
Mon premier mouvement fut bien sûr de sévir et de renvoyer cette engeance dans les geôles de la République, au fin fond du Sahara. Pourtant – était-ce l’influence de la prophétie de la veille ? – je m’abstins de toute décision hâtive, car ces crapules étaient mon seul appui au sein d’une armée yougoslave toujours plus hostile.
Je préférai donc attendre le retour du sergent Augagneur pour statuer. Ce dernier, avec un sourire hâlé toujours aussi irréel, ne cacha ni sa connaissance des “affaires” de Dennoyeur, ni son opposition à tout renvoi de ses deux subordonnés ! Avec son accent de titi parisien, il argumenta : « Nous sommes dans une sale guerre, mon capitaine. Et dans un pays tout aussi sale. Bien plus que la plus dégueulasse des ruelles de Courbevoie. Nous ne nous en sortirons pas en jouant les vierges effarouchées – et pas davantage sans un minimum d’argent ou de matériel. Alger ne nous aide pas – alors, système D, mon capitaine ! »
Je ne pouvais nier que ce raisonnement avait une certaine logique. Certes, cela écornait singulièrement la notion que je me faisais de l’honneur de l’Armée française. Quelle dilemme (que je n’osais pas appeler cornélien) : renvoyer toute mon “unité” ou fermer les yeux. Je me pinçai le nez dans une grimace : « Je préférerais encore devoir aller réciter des poèmes aux nazis pour les attendrir… Je suis sûr que ce serait plus facile ! »
Mais Augagneur ne se laissa pas démonter pour autant : « On vous demande des tours de magie, mon capitaine. Alors laissez faire les artistes ! » Dennoyeur, avec son esprit cultivé, quitta prudemment son garde-à-vous pour exprimer la même pensée – mais avec davantage de finesse : « Un tour de magie comprend trois étapes : la promesse – qui attire le public, le prodige – amusant, mais qui seul ne peut contenter ce dernier, et enfin le prestige – l’apothéose inattendue, qui conquiert les cœurs et déchaîne les acclamations. La promesse, c’est que nous nous sortirons de ce bourbier – et tous ensemble, car nous n’avons pas vraiment le choix. Le prodige, c’est que nous contribuerons, d’une façon ou d’une autre, à la fin de cette maudite guerre. Et le prestige, c’est que nous deviendrons des héros pour ça ! »
– Vous allez un peu vite en besogne, caporal ! J’ai eu mon compte de tours de magie, alors trouvez mieux que ces âneries pour vendre de l’héroïsme.
De retour au garde-à-vous, l’intéressé répliqua sans hésiter : « Si je puis me permettre, mon capitaine, lors de la Première Croisade, Tancrède de Hauteville trouva les poutres nécessaires à la fabrication des engins de siège indispensables à la prise de Jérusalem en allant déféquer dans une cave. La dysenterie, vous comprenez… Alors… De angusta ad augusta[i], mon capitaine. »[/i]
Cet ahuri à lunettes avait décidément du bagou et de la culture – d’où venait-il, en vérité ? Je me posais la question à chaque fois, sans jamais prendre le temps d’y répondre. Profitant de mon hésitation, Augagneur porta le coup de grâce : « Notre faute, mon capitaine, c’est de ne pas vous avoir informé – faites excuse, je ferai les corrections nécessaires. Et comptez sur moi pour les appliquer de vive force si nécessaire. D’ailleurs, Achraf, Dennoyeur – corvées de bois et de latrine, HOP ! »
Je sortis à mon tour de la tente, suivi par le sergent. Cette punition ridicule n’avait évidemment d’autre but que de maintenir un semblant de règlement dans ma “léproserie”. Mon subordonné conclut : « L’argent récolté par notre petit trafic ne va pas dans nos poches, mon capitaine – il alimente une caisse noire utile à plein de choses. Ces miliciens sont des enfants de salaud, c’est vrai. Mais comme leurs mères, ils sont achetables. Alors, préparons le prochain coup ensemble, mon capitaine. Parce que mon petit doigt me dit que ce qui s’annonce, ce n’est pas une baston de poivrots de comptoir. C’est les mauvais jours qui reviennent nous pilonner la gueule ! »
Je ne pouvais mieux dire – en langage moins fleuri évidemment. Mais pour ce qui me concernait, mon seul souhait était désormais de trouver un comptoir pour y engloutir une bière – et même plusieurs. Plus rien d’autre aujourd’hui. »
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Mai 23, 2019 15:55    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Plus qu’une encore qu’une concession à Pierre II, la mutation du général Tsolakoglou apparaît donc comme un sacrifice...

Le premier "qu'une" à supprimer.


Citation:
Quelle dilemme (que je n’osais pas appeler cornélien)

Féminin ?
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