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Les Balkans (et la Hongrie), Janvier 1944
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 03:05    Sujet du message: Répondre en citant

houps a écrit:
Un peu de douceur dans un monde de brutes ? Surprised


A quand un peu de brutalite dans toute cette douceur? Very Happy C'est la FTL, quand meme, une guerre mondiale, et dans les Balkans qui plus est.
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"L'histoire est le total des choses qui auraient pu être évitées"
Konrad Adenauer
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 08:42    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
A quand un peu de brutalite dans toute cette douceur? Very Happy


Ça vient, ça vient…


3 janvier
La campagne des Balkans
Météo
Hiver
– Une violente dépression frappe tout le théâtre des Balkans depuis la mer Adriatique jusqu’à la Hongrie. Bloqués sur les reliefs, les nuages déversent un flot de neige blanche sur les blindés et les soldats qui se font face. La situation s’en trouve plus que figée – elle est gelée.

La disparition
Serbie libérée
– Comme c’est hélas quotidien depuis plus d’un mois, les lignes alliées voient arriver des foules de réfugiés. Parmi cette multitude désarmée et affamée, on trouve bien quelques éléments nationalistes tchetniks épars… mais ceux-ci fuient les troupes oustachies bien plus qu’ils n’aident les civils. Ils viennent d’abord prêter allégeance au pouvoir royal – et ce, évidemment, avec d’autant plus d’empressement qu’ils escomptent bien qu’on ne les interrogera pas trop sur leurs actions des dernières années. Mais aujourd’hui, constatent les soldats alliés, le flot semble diminuer – va-t-il bientôt se tarir tout à fait ?
Vu de Belgrade, la situation humanitaire semble donc s’améliorer : les populations vulnérables paraissent désormais à l’abri. Néanmoins, la minorité orthodoxe de Bosnie et de Croatie paraît anéantie – elle a été la cible principale du régime oustachi de Pavelic dès 1941. Le gouvernement royal estime que le territoire contrôlé par les Croates, que ce soit en zone dite annexée ou en zone simplement occupée pour le compte de l’Axe, accueillait avant la guerre environ deux millions d’orthodoxes. Trois cent mille ont été expulsés vers la Serbie par les forces ennemies avant les offensives de l’année dernière. Et depuis le début des opérations (et de la famine organisée par les Croates), on estime que presque huit cent mille Serbes de plus ont quitté la Bosnie, dont les deux tiers à peine ont réussi à atteindre le front. Les autres ont vraisemblablement trouvé refuge dans des maquis d’obédiences diverses, ou doivent désormais se terrer dans les forêts en guettant d’éventuels parachutages humanitaires alliés.
Il reste donc neuf cent mille personnes, qui semblent avoir disparu. Le gouvernement yougoslave ne peut que se demander – avec une certaine inquiétude quand même – où elles sont passées…

Migrations contraintes
Bosnie-Herzégovine
– Le 1er CA oustachi (Ivan Brozovic) tient désormais solidement le nord-ouest de la Bosnie, de Zavidovići à Bugojno en passant par Zenica. Quant au 2e CA de Franjo Pacak, il s’attelle à pacifier le secteur nord-est : sa 1ère DI Savska (Mirko Zgaga) est déployée à Vlasenica et sa 2e DI Vrbaska (colonel Mirko Greguric) à Goražde. Le sud reste de la responsabilité du XV. GAK… et du tout nouveau 3. SS-GAK de Phelps.
Prenant acte du fait que la région de Sarajevo est désormais aussi quadrillée que les allées d’un cimetière, le général Rudolf Lüters, chef du XV.GAK, peut enfin s’efforcer de boucher le trou ouvert dans les lignes allemandes à la jonction du LXVIII. Armee-Korps de Fellmy et du XXI. Gebirgs-Armee-Korps de Felber. En effet, cette zone n’est à l’heure actuelle couverte que par la 277. ID de Huffmann, à Prijepolje – c’est peu, sur le plan militaire comme sur celui du maintien de l’ordre.
Lüters envoie donc deux de ses divisions en renfort pour combler ce vide que les Alliés n’ont pas pu exploiter. La 114. Jäger-Division (Eglseer) quitte le secteur de Konjic pour rejoindre Užice et faire jonction avec le KG Braun. La 117. Jäger (von Le Suire) s’avance de Gornji Vakuf vers Goražde, où elle se tiendra en réserve et pourra servir d’appui. Ces mouvements, bien que réalisés par des unités relativement fraiches – sinon vraiment reposées – s’effectueront toutefois dans des conditions de climat et de relief difficiles. Il faudra donc respectivement dix et six jours aux Jägers pour atteindre leurs destinations.
Pendant ce trajet, Lüters ne peut qu’espérer que les Partisans sauront se tenir tranquilles – avec un peu de chance, Kugelblitz leur aura servi de leçon ! Et puis, ils doivent avoir au moins aussi froid que les soldats du Reich.
Le XV.GAK monte donc au front. C’était la dernière grande formation de l’Axe qui, sur ce théâtre, n’était pas directement aux prises avec les armées alliées et se consacrait uniquement aux tâches de maintien de l’ordre qui font le charme de la région. Le Heeresgruppe E n’a plus de corps de réserve – si tant est qu’on puisse considérer que cette formation soumise à de si fortes contraintes sécuritaires ait bénéficié d’un vrai repos !
Le XV. GAK compte une autre division, tenue éloignée du front : la 264. ID d’Albin Nake. Cette dernière, bien qu’isolée, restera en garnison à Split, ce qui peut surprendre pour qui ne connaît pas le pays. Le fait est que ce grand port est en réalité l’un des moins sûrs de toute l’Europe occupée. Certains membres de l’Abwehr ne vont-ils pas jusqu’à affirmer qu’un tiers de la population de la ville appartient à un réseau “terroriste” ? Et surtout, le général Rendulic, de la 20. Armee, ne fait pas confiance à l’Oberbefehlshaber du littoral adriatique nord-est pour tenir seul toute la façade maritime, avec en tout et pour tout sa pauvre (et unique !) 713. ID. Qui sait : demain, les Alliés pourraient avoir envie de débarquer dans le coin… Tant pis pour le front donc – l’OKW n’a qu’à envoyer des renforts.

Mendicité
Wolfsschanze, Rastenburg
– Maximilien von Weichs est bien de cet avis, mais il rencontre toutefois un problème de taille : il ne trouve aucun décisionnaire auprès duquel l’exprimer ! A peine arrivé à l’OKW, le chef du Heeresgruppe E est mis à l’écart, alors que les formations du Front de l’Est et de Provence accaparent l’attention du maréchal Jodl et de ses adjoints. C’est la saison des cadeaux – et c’est donc aussi la période des courtisans, qui viennent tous faire valoir leurs besoins propres. Après tout, les priorités sont toujours plus nombreuses, et les ressources du Reich pas vraiment extensibles – en vérité, elles auraient même tendance à s’amoindrir ces derniers temps.
Evidemment, Weichs ne peut qu’être agacé par cette ambiance de cour byzantine – mais son prestige, entaché par les médiocres résultats de son pauvre GA E, ne lui permet vraiment pas de bomber le torse. Faute de mieux, il réussit finalement à être reçu par l’Oberst von Freyend, l’un des aides de camp de Keitel. Ce dernier promet de lui arranger une entrevue avec son supérieur pour demain… au plus tôt.

Les vacances du général Montgomery
Aérodrome de Biggin Hill
– Sur le tarmac de la grande base de la banlieue londonienne, un B-17E baptisé Theresa Leta se présente, venant de Gibraltar. Signe de son importance, il bénéficie d’un flight de chasseurs d’escorte pour lui tout seul – mais les Spitfire ne peuvent rien face aux intempéries et la pluie martèle le fuselage du bombardier réaménagé. Passant à travers le brouillard et la bruine, le lourd appareil vert olive paraît se plaquer au sol au risque d’atterrir un peu trop brutalement, rebondit plusieurs fois et stoppe finalement à quelques dizaines de mètres à peine d’un hangar.
Sitôt l’avion immobilisé, on amène une échelle de coupée et une silhouette à béret noir descend, sous un parapluie qui le protège mal du crachin. Celui-ci ne paraît pourtant guère gêner le personnage – en vérité, le climat anglais lui a presque manqué ! Le passager s’arrête, peste un moment « Maudite mécanique Yankee ! », puis disparaît dans l’Austin qui l’attend, sans un regard pour le malheureux équipage qui a tenté jusqu’au dernier moment de négocier un déroutement vers Cambridge ou Southampton.
Le général Montgomery est bien arrivé à destination. Il prévoit de se rendre à Londres, pour prendre un peu de repos… mais aussi pour quelques rencontres et quelques dîners de représentation.


4 janvier
La campagne des Balkans
Migrations
Yougoslavie occupée
– Depuis le début de cette année, le Corps des Volontaires Serbes de Konstantin “Kosta” Mušicki et de Mihailo Olćan est installé à Osečina, sur les arrières du KG Braun. Cette milice bénéficie de la confiance des Allemands – ce qui n’est pas rien par les temps qui courent. En effet, elle a largement démontré sa fiabilité politique, sinon militaire, durant les événements de la vallée de Kragujevac, qui ont conduit à la mort du général Mihailovic. En conséquence, elle assure des fonctions de maintien de l’ordre au bénéfice du XXI. Gebirgs-Armee-Korps sans encadrement allemand spécifique.
Les nervis du régime de feu le général Milan Nedić (ou plutôt du ZBOR de Dimitrije Ljotić) sont donc encore maîtres de leur unité et se trouvent chez eux, en Serbie. Ils devraient garder un très haut moral. Pourtant, vu du terrain, le tableau apparaît plus… contrasté. En effet, les hommes de cette formation ont fui à la remorque des unités du Reich, en emmenant avec eux leurs familles et ce qu’ils ont pu de leurs biens. Et ils assistent désormais, des confins de la Serbie, à la limite de la Bosnie, au retour du roi d’un pays qu’ils ont prétendu défendre. Un pays dont l’Axe ne contrôle d’ailleurs plus, désormais, qu’une bande fort étroite, et ce pour une durée indéterminée… mais sans doute pas très longue.
On comprendra que cette situation en interroge certains. N’aurait-on pas, finalement, choisi le mauvais camp ? Et comment croire la propagande du Reich, qui promet la mort aux traîtres, quand on constate soi-même l’intégration dans les forces royales yougoslaves de factions nationalistes ? Des groupuscules que l’on a côtoyés, et au côté desquels on a même parfois combattu les communistes de Tito ?
L’unité d’auxiliaires connait donc une érosion continue de ses effectifs, laquelle se poursuivra tout au long de l’hiver sans que rien ni personne ne puisse y remédier. Un certain nombre de combattants semblent bien s’évaporer, pour tout simplement rentrer chez eux avec leurs familles. Les Allemands n’y peuvent rien – peut-être faute de moyens, mais aussi parce que, de leur point de vue, ceux qui partent ne valent pas la peine qu’on les retienne… Ils imposeront toutefois un nouveau chef à la tête de l’unité : le commandant Radoslav "Rade" Radic.
Ce dernier présente (comme souvent dans la région) un profil pour le moins atypique : c’est un ancien commissaire politique communiste ! Lassé des défaites de ce mouvement face aux Oustachis (défaites qui lui ont coûté deux de ses trois fils) et amer d’être considéré comme quantité négligeable par sa hiérarchie [Précisons que, malgré un courage personnel indéniable (du moins au feu), Radic n’impressionna jamais par ses capacités militaires, et ce quel que soit l’observateur. Le Dr Milan Dukić, envoyé de Draža Mihailović, le décrivait comme « un marchand rural, de basse culture ».], il a tout simplement trahi les siens et attaqué par surprise le siège du 4e Détachement de Partisans de la Krajina avec son groupe, Borja. Puis, après avoir massacré tout l’état-major de cette formation collectiviste (soit vingt personnes, dont le commandant Mladen Stojanovic) et commis de très nombreux autres assassinats, il s’est finalement rallié aux Tchetniks de Mihailovic, prenant au passage le titre de Duc et collaborant largement avec les Allemands comme avec les Croates. Cette défection lui par ailleurs permis de mettre la main sur le territoire de Jošavka, près de Banja Luka, où il avait même lancé une exploitation industrielle forestière au bénéfice du Reich ! Mais cette région a depuis été mise en coupe réglée par le 4e CA oustachi, lequel a achevé un pillage déjà bien entamé par ces auxiliaires – Radoslav Radic est donc libre d’affectation.
Cet homme de droiture et de conviction va donc épauler Mušicki et assumer le commandement d’une partie du Corps de Volontaires, en l’espèce des individus « les moins fiables » (comprendre « les plus dangereux »). L’autre partie de l’unité est constituée des soldats politiques de Mihailo Olćan – qui sont absolument imperméables à tout argument allant à l’encontre de leurs convictions. De la rencontre des plus viles crapules et des plus dangereux fanatiques naîtra une des unités les plus féroces de la Guerre Mondiale, comme on n’en avait pas vu depuis la “Damned Band” de Friedrich-Wilhelm Müller.

Intentions claires
Belgrade
– Sous un ciel qui reste menaçant, Pierre II Karađorđević continue de son côté à tenter de reprendre le contrôle de ce royaume qui est sien par la volonté de ses hommes et de Dieu. Frustré de ne pouvoir dicter directement ses instructions aux Partisans du NOVJ, il tente ce qu’il considère comme une approche conciliante, en émettant une directive ordonnant « le désarmement des milices non ralliées à l’Armée royale, la dispersion des groupes séditieux et l’amnistie des combattants non politiques ». Le sort des combattants dit “politiques” – selon une définition à préciser – reste quant à lui dans l’ombre.
Bien évidemment, l’AVNOJ ne daignera pas réagir officiellement à cette directive, qui a tout du couteau sous la gorge (sinon entre les dents). Mais dans le fond, le roi des Serbes s’en moque : pour lui, il a fait le pas qui convenait, et ses adversaires n’ont tout simplement pas saisi leur chance. Ce qui leur arrivera relèvera donc désormais du simple rétablissement de l’état de droit – et il n’aura rien à justifier à ce sujet.


5 janvier
La campagne des Balkans
Mendicité
Wolfsschanze, Rastenburg
– Le général Maximilien von Weichs quitte la “Tanière du Loup” avec la désagréable impression d’avoir été le sacrifié de la meute. En plus de supporter toute une journée d’attente avant d’être enfin reçu par Keitel, il lui aura aussi fallu patienter une seconde journée pour qu’on daigne lui apporter des réponses à ses demandes légitimes – à savoir le recomplément de ses troupes, ainsi que leurs renforcements par au moins un corps d’armée supplémentaire, doté d’une division blindée. Faute de quoi, le Heeresgruppe E ne pourra pas disposer d’une réserve de manœuvre et sera à la merci de la moindre défaillance sur ses arrières – une éventualité hélas plus que probable dans la région.
Face à ces requêtes rationnelles et parfaitement valides, Keitel semble avoir oscillé entre le désintérêt et l’inquiétude quant la montée en puissance de l’armée oustachie ou l’influence grandissante de la SS. Il est clair que le Generalfeldmarschall considère qu’il s’est dangereusement exposé en soutenant l’initiative malheureuse de von Ribbentrop relative au désarmement des milices tchetniks. Pour cet homme aussi, les Balkans sont un terrain piégé et secondaire – il n’a aucune raison de risquer son crédit dans l’affaire. C’est tout juste si, en mettant fin à l’entretien, il a précisé qu’il allait « voir ce qu’il convenait de faire avec les personnes concernées. » Comme si le chef d’état-major de la Heer n’était pas partie prenante de la guerre en Yougoslavie !
Bref. Les réponses aux demandes de von Weichs sont là. Et sans surprise, elles sont presque toutes négatives. Car, comme l’Oberst von Freyend le lui a précisé avec une légère gêne camouflée par sa morgue usuelle, « l’OKW se doit de parer au plus pressé et de traiter les théâtres d’opérations du plus décisif au moins risqué. Et nous ne disposons vraiment pas de la marge de manœuvre permettant d’accéder à vos requêtes. Toutefois, sitôt la situation stabilisée en Hongrie et en Provence, nous aurons évidemment la possibilité de reconsidérer les arbitrages décidés aujourd’hui – qui sont aussi ceux du Führer, soyez-en certain. »
Le Groupe d’Armées E n’obtient qu’une unique division de renfort : la 7. Gebirgs-Division du général August Krakau – un ancien la 5. GD qui a participé à “Theseus”. « La 7. GD est certes de formation récente, mais elle est aguerrie aux conditions climatiques les plus hostiles et nous lui faisons quitter la Norvège pour vous, général ! Songez au risque pris ! » Ben voyons… Dans ces conditions, les autres souhaits de Weichs ne pouvaient que passer à la trappe. « Appuyez-vous sur les Oustachis, général, nous vous l’avons déjà dit ! Et veuillez considérer que nous devons les équiper eux aussi, car pour le moment, leur armement est insuffisant – de l’avis même de vos services, il me semble. Il vous revient de profiter de leur montée en puissance et de les utiliser au mieux de leurs capacités. »
Pourtant, von Weichs n’est absolument pas certain que les Croates reçoivent plus de matériel que lui – et tant mieux d’ailleurs, si c’était le cas, ce serait un comble ! Et inutile d’aller voir la SS pour obtenir un coup de main : les hommes en noir veulent désormais faire cavaliers seuls, c’est évident. Il faudra donc se contenter d’une unique division et d’un recomplément fort imparfait : une quarantaine de StuG, vingt panzers, une petite douzaine d’Hornisse et de quoi revenir, en gros, à… 80 % des effectifs théoriques ? En vérité, c’est tout juste si on lui a promis des pneus pour les camions des Brandenburgers ! Un bon point toutefois : la 187. ID de von Haydringen devient la 42. Jäger et recevra le matériel correspondant. Ses faits d’armes dans la région de Prilep et de Leskovac auront joué en sa faveur.
Le général du Bade-Wurtemberg remonte donc dans sa voiture en ravalant ces humiliations. Heureusement que le temps est de la partie – on signale de nouvelles chutes de neige entre Sarajevo et Budapest. Il serait bon qu’elles se poursuivent, au moins jusqu’en mars. Le temps pour les remplacements promis de rejoindre les unités et pour la 7. Gebirgs d’arriver sur le théâtre. A qui attribuer celle-ci, d’ailleurs ? Après réflexion, von Weichs décide finalement que ce sera au bénéfice du XXI. Gebirgs-Armee-Korps de Felber – cela consolidera une 12. Armee bien affaiblie. Et il convient de renforcer autant que possible la charnière de Bosnie avec la 20. Armee – pour cela, des troupes de montagne seront bien adaptées. La voiture du général démarre, son Junkers 52 l’attend.

Conseils avisés
10 Downing Street (Londres)
– Confortablement installé dans son fauteuil de cuir “Cuba”, Winston Churchill prend connaissance d’un rapport ultra-secret sur les Balkans produit par le SOE. Il a été rédigé par un expert de la région, bien connu pour ses prouesses en Albanie et au Kosovo : le Lt-colonel Neil Loudon Desmond McLean.
Toutefois, le valeureux colonel n’écrit pas à Londres pour parler d’Enver Hoxha, des milices ballistes ou du reste de la ménagerie albanaise. Non, l’officier a pris la plume pour évoquer la situation compliquée que connaît actuellement la Yougoslavie, et notamment la rivalité de plus en plus tendue entre forces royalistes de Pierre II et Partisans de Tito. Et ce qu’il écrit, bien que passé au vernis du flegme britannique, parait bien explosif.
« Les forces communistes du PCY et du NVOJ ont longtemps occupé et même repoussé plus de divisions ennemies que toutes nos armées déployées en Grèce et en Italie. Maintenant que nos troupes sont entrées en Yougoslavie, il est vraisemblable que ces dernières disposeront sous peu de la possibilité de s’emparer de larges pans du territoire avant que nous arrivions sur place.
Il n’appartient pas, bien sûr, au SOE de juger des considérations politiques ou de définir la stratégie du 18e GAA. Toutefois, une évidence s’impose : l’AVNOJ bénéficie et continuera à bénéficier sur le long terme du soutien d’une portion significative de la population, qui s’est estimée abandonnée par le gouvernement royal puis maltraitée par les milices de feu le général Mihailovic. En conséquence, l’autorité politique de Mr Tito, sinon sa légitimité, sera incontestable – peut-être même supérieure à celle du gouvernement royal, si celui-ci devait commettre des erreurs de jugements.
Nous ne pouvons donc que suggérer aux autorités de Sa Majesté de négocier dès à présent les termes d’une véritable entente avec les forces du général Tito : ce dernier paraît en effet devoir gouverner au moins en partie le pays, quoi que nous tentions de faire. »

Churchill considère longuement le document, paraît le soupeser, puis le repose finalement devant lui pour tirer une longue bouffée de havane. La situation est donc… mauvaise – les communistes se sont bien implantés en Yougoslavie. « La faute à ces fichus miliciens tchetniks, qui ont décrédibilisé la royauté, et surtout à la remontée trop lente des forces de Monty » se dit le vieux bouledogue, sans l’ombre d’un remords personnel. Les Balkans sont bel et bien en train de nous échapper – une éventualité inadmissible, en vérité, avec toute une armée sur place !
Que faire ? Les Français nous ont bien aidés à stabiliser la situation à Athènes, ne peuvent-ils faire plus ? Après tout, d’un côté, ils ont parrainé la renaissance de l’armée royale yougoslave, et de l’autre, ils ont dans leur gouvernement des hommes qui peuvent parler avec ce Tito – entre Rouges, on se comprend… Un gouvernement d’union nationale permettrait de marginaliser les Partisans et de les faire rentrer dans le rang, au moins provisoirement.
Churchill note d’en parler avec Eden dans les meilleurs délais – en espérant que cette tête de lard de Pierre II comprenne où se situe son intérêt, évidemment. Mais, en tant qu’Anglais, Sir Winston a l’expérience des relations avec les têtes couronnées.
………
De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)
Une curieuse impression
Belgrade
« Depuis ma résolution du Jour de l’An, j’arpentais de long en large les rues de la cité et les allées des camps militaires yougoslaves, sans oublier de paraître à intervalles réguliers au QG du général Brasic. J’étais donc présent partout : amical, insistant… agaçant très certainement. Mais quelle importance ? Ma mission n’était pas celle d’un espion, mais celle d’un ami, n’en déplaise au commandant Dumaire. Je devais empêcher nos alliés de commettre par désir de vengeance une bévue peut-être catastrophique. Je le devais aux mânes de Gashi.
Je ne fus donc pas surpris quand, en regagnant ma tente, je trouvai mon acolyte le major Vranješević en grande conversation avec l’un de ces miliciens de fortune qui infestaient le pays. C’était une vision malheureusement banale ces derniers temps à Belgrade. Dieu nous préserve de tels tableaux sur la terre de France ! Pourtant, cet homme était plus qu’un simple visiteur opportuniste – à l’évidence, les deux personnages se connaissaient. Vranješević fit les présentations, sur mon insistance. Il s’agissait du “capitaine” (vraiment ?) Živojin Lazović, ancien commandant du corps de Smederevo pour le compte du défunt Nikola Kalabić. Un homme absolument sûr, en vérité… mais puisque nous étions désormais alliés, je devais bien accepter de lui serrer la main. Pour la France, et avec une retenue que j’eus du mal à cacher. J’espérais ne pas avoir à croiser de nouveau ce personnage – même si je me doutais bien, au fond de moi, que nous serions, hélas, appelés à nous revoir. »
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requesens



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 08:46    Sujet du message: Répondre en citant

requesens a écrit:
Anaxagore a écrit:
j'aime beaucoup ce poème, mais j'avais oublié le nom de l'auteur.


Repris par Leo Ferré...

Voici le texte original
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés


@Demolition Dan
Tu vois que je sais raconter autre chose que des horreurs et que sous cette rude carapace bat un coeur sensible....


PS : Je n'ai pas trouvé l'emoticone "sortez vos mouchoirs" mais l'intention y était...
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"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 08:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Cet homme de droiture et de conviction

Comment ça ? Je sens de l'ironie... mais dans cette région du monde changer une seule fois de camp c'est proche de la sainteté ! Songez que l'oustachi moyen a au moins changé trois fois de camp depuis sa naissance (oui, je compte les conflits internes, avant la guerre).
Comme disait un homme politique de la Troisième République connu pour ses nombreux retournement de vestes : " ce n'est pas la faute de la girouette, si le vent change de sens".
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 09:14    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Le XV. GAK compte une autre division, tenue éloignée du front : la 264. ID d’Albin Nake. Cette dernière, bien qu’isolée, restera en garnison à Split, ce qui peut surprendre pour qui ne connaît pas le pays. Le fait est que ce grand port est en réalité l’un des moins sûrs de toute l’Europe occupée. Certains membres de l’Abwehr ne vont-ils pas jusqu’à affirmer qu’un tiers de la population de la ville appartient à un réseau “terroriste” ?

Split, ville de divisions...

Quand viendra le moment de la libérer, je suggère de baptiser l'opération Banana.
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With Iron and Fire disponible en livre!
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 09:34    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que Biggin Hill n'a pas encore de tarmac à cette époque: Il n'y a que des chasseurs! Pas de lourds, donc pas besoin de béton ou macadam.

D'ailleurs, il n'y a pas trop de raison d'arriver là. Il vaudrait mieux Croydon, plus adapté aux liaisons internationales. Wink
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Tyler



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 09:44    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours aussi intéressant !
Applause

Un détail cependant. Au 02/01 dans Plans britanniques :
(...)Durant cette période, Spiliotopoulos et Audet (enfin, surtout Audet …) assureront l’intérim – un détail, rien ne devrait survenir cet hiver, et moins encore en janvier. Toutefois, avant de partir, Montgomery repasse une dernière fois en revue les rapports se trouvant sur son bureau. Le travail, il n’y a que ça de vrai ! Et il lui faut de la matière pour réfléchir à sa prochaine campagne durant son long trajet. (...)

Hors, au 05/01 dans la catégorie "Préparer l'avenir", il avait été convenu que :
"Le général Dentz est “exfiltré” de Grèce et se voit confier le poste de major-général (patron du GQG) à la place d’Altmayer. Le général Audet, jusque-là GCA et adjoint de Montgomery, prend la tête de la 2e Armée, fameuse pour sa composition polono-yougo-française. Il est remplacé au côté de Monty par le général Antoine Béthouart, nommé GCA. "
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 10:08    Sujet du message: Répondre en citant

Les deux sont bons.

Les décisions prises le 5 n'ont pas d'effet instantané - en pratique, elles entreront en vigueur lors du retour de Montgomery de Londres (d'ailleurs, Audet n'est pas encore au courant).
Et les Athéniens étonnés verront un général français (Audet) effectuer une danse de joie place Syntagma…

Demo Dan va sûrement nous décrire le passage de relais Audet/Béthouart. Pas vrai, Dan ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 10:09    Sujet du message: Répondre en citant

OK Pour Croydon.

J'ignorai pour Audet - mais cela rend le calendrier d'autant plus ... savoureux. Vous verrez. Quelle date d'exfiltration ?
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Tyler



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 10:18    Sujet du message: Répondre en citant

C'est Dentz qui quitte la Grèce.
Audet prend sa place. Mais est du coup plus sur le terrain.
Et Bethouart prend la place d'Audet.
Quand ça t'arrange en janvier pour les passages de flambeaux. Smile
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 10:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Cette défection lui a par ailleurs permis de mettre la main sur le territoire de Jošavka,


Citation:
Le Groupe d’Armées E n’obtient qu’une unique division de renfort : la 7. Gebirgs-Division du général August Krakau – un ancien de la 5. GD qui a participé à “Theseus”.

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delta force



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

tiens j'avais zappé que Jodl avait été fait feldmarschall....

OTL il ne le fut pas (alors qu'il était sans aucun doute plus doué que Keitel ou Busch) notamment parce qu’il s'était opposé à Hitler lors de "Fall Blau" (l'opération dans le caucase en 1942) notamment en septembre 1942 (Hitler ne lui adressa plus la parole pendant des mois)
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Dronne



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 10:56    Sujet du message: Répondre en citant

Je rappelle aux rédacteurs que le mot "sécuritaire" est anachronique, puis qu’attesté seulement à partir des années 1980.
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
OK Pour Croydon.

J'ignorai pour Audet - mais cela rend le calendrier d'autant plus ... savoureux. Vous verrez. Quelle date d'exfiltration ?


pour autant que je me souvienne, ça doit faire partie des promotions et départs en retraite du 1er janvier
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Avr 15, 2019 14:14    Sujet du message: Répondre en citant

Et vu que Monty est en vacances, il l'apprendra à Londres ... Laughing
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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