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Opération Tortues Ninja, par Colonel Gaunt
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Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9994

MessagePosté le: Lun Oct 29, 2018 15:24    Sujet du message: Répondre en citant

Super, j'ai réussis à faire dégrader Giap et à placer Devèze un rang plus haut. Laughing Je sais maintenant ce que ça fait d'être généralissime.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Merlock



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Messages: 2776
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MessagePosté le: Lun Oct 29, 2018 15:35    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
Je sais maintenant ce que ça fait d'être généralissime.


Tu veux dire que tu as compris comment fonctionne une coalition ?
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"Le journalisme moderne... justifie son existence grâce au grand principe darwinien de la survivance du plus vulgaire." (Oscar Wilde).
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Colonel Gaunt



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Messages: 1893
Localisation: Val de Marne

MessagePosté le: Lun Oct 29, 2018 17:43    Sujet du message: Répondre en citant

ChtiJef a écrit:

Bien sûr, ce n'est qu'une suggestion..

Par ailleurs, je lis dans Wikipédia : Alexandre Yersin, né le 22 septembre 1863 à Aubonne (canton de Vaud) et mort le 28 février 1943 à Nha Trang.

On est en mars 1944. On dirait que la FTL, ça conserve…


Il est mort d'un infarctus du myocarde OTL, je me suis dit que la faucheuse pouvait patienter un peu, il n'y a pas de date limite de consommation comme avec un cancer
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Les guerres de religion consistent à se battre pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire
Citation vue sur le net
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loic
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MessagePosté le: Lun Oct 29, 2018 19:39    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
eux qui avaient tendance à abandonner les blessés incapables de se déplacer

La suite, la suite !
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



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Messages: 9250
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MessagePosté le: Lun Nov 05, 2018 22:00    Sujet du message: Répondre en citant

Laissez-moi deviner ... ils vont en sauver 4 qu'un soldat cultivé appellera du nom de peintres de la Renaissance italienne ? Et dans la caisse, il se trouvera un rag de compagnie dénommé splinter ?
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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delta force



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MessagePosté le: Mar Nov 06, 2018 17:08    Sujet du message: Répondre en citant

et je dirai même plus l'opération se conclura en avril par l'intervention d'une vétérinaire du nom O'Neil... Arrow
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Colonel Gaunt



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Messages: 1893
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MessagePosté le: Mar Nov 06, 2018 17:35    Sujet du message: Répondre en citant

Avril ? Merci ça me laisse du temps pour finir.
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Imberator



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MessagePosté le: Mar Nov 06, 2018 18:23    Sujet du message: Répondre en citant

Oui tous les fronts semblent rattraper avril 44 et permettre une mise en situation claire d'Overlord.

Enfin tous sauf le principal, le front russe. Mais on sait bien que c'est celui qui demande le plus de boulot. Donc on patientera de bon cœur de ce côté là.
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ChtiJef



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MessagePosté le: Jeu Nov 08, 2018 09:28    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
eux qui avaient tendance à abandonner les blessés incapables de se déplacer avec l’ordre de ne pas se faire prendre vivantS et d’emmener avec eux le plus possible d’ennemis.

Ce S est-il bien indispensable ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Nov 09, 2018 15:27    Sujet du message: Répondre en citant

A la réflexion, non.
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Casus Frankie

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Jan 29, 2019 23:45    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Au 21 février (page 1) Giap déclare :

Citation:
La première information nous concerne tous, Français et Indochinois, qui défendons Dien-Bien-Phu, continua Giap. Il semble que les Japonais aient décidé de recourir à des mesures… extrêmes pour se débarrasser de nous et reprendre le contrôle de l’Indochine. Le général Tyo et le consul-général Ogawa ont envoyé à Tokyo un message prioritaire demandant que leur soient fournies des armes “spéciales” afin de détruire, selon leurs termes, l’ultime bastion colonialiste en Indochine.


Or suivant la chrono, Tyo a été remplacé le 26 août 1943 par Rikichi et est parti sur le champ pour le Japon.
Avec toutes les oreilles et yeux du Vietminh qui traine à Hanoï et en particulier à l’hôtel Métropole, Giap, Sainteny, Hochimin et Mast pour ne citer qu'eux sont affaitement au courant.

@+
Alain
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 30, 2019 00:05    Sujet du message: Répondre en citant

Exact, exact, c'est Rikichi.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Jan 30, 2019 08:21    Sujet du message: Répondre en citant

Comme le savent Frank, Merlock et Tyler, j'étais au Vietnam le mois dernier. J'en ai profité pour voir ce fameux lac de l'Epée restituée dans le vieux centre de Hanoï.


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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2020 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

Colonel Gaunt, avec un peu d'aide de Tyler, a vaincu la malédiction des tortues et a réussi à achever son récit.
Que celui qui n'est jamais tombé en panne d'écriture lui jette la première pierre, et que certains dont j'attends quelques lignes en prennent de la graine
Wink



9 mars 1944
Des avions et des tortues
Base Epervier, Dien-Bien-Phu
– La cuvette était en pleine ébullition. Les artificiers venaient d’atteler les dernières bombes. Agglutinés autour des 50 moteurs en étoile Curtis-Wright, les mécanos faisaient faire un tour aux hélices pour brasser les huiles avant de s’écarter pendant que les équipages des bombardiers entament leur check-liste avant décollage. Un petit clac avant le grincement strident des rouages et des pistons, puis une pétarade accompagnée d’un panache de fumée bleue. La cuvette se remplissait petit à petit d’une odeur d’huile brûlée et le bruit devenait assourdissant. Aujourd’hui, la totalité des B-25 d’Epervier disponible prenait l’air. La couverture de chasse partirait un peu plus tard, les P-51 rejoindraient les bombardiers en cours de route.
Mais sur les talons des Mitchell, ce fut un monomoteur arborant les insignes rouge vif du Japon qui prit l’air. Un Mitsubishi Ki-30 [Ann], récupéré lors des affrontements franco-thaïlandais de 1941, remis en état et repeint aux couleurs nippones. A son bord, le commandant Nguyen Van Minh accompagné du capitaine Boulle, qui allait faire office d’observateur-opérateur photo. Il était en effet essentiel de disposer de photos fraîches du lac aux Tortues et de ses alentours.
La cible des bombardiers était l’aéroport de Gia Lam, près d’Hanoi et les voies ferrées toutes proches. Pendant ce temps, le Ki-30 allait opérer aussi discrètement que possible, comptant sur le raid pour monopoliser l’attention des Japonais.


10 mars 1944
Des parachutistes et des tortues
Base Epervier, Dien-Bien-Phu
– Le bombardement de la veille, effectué à la mi-journée, avait aggravé une fois de plus l’état déplorable des voies ferrées tonkinoises et celui des pistes de Gia Lam, tout en permettant une reconnaissance soignée du lieu d’action du commando. Alors les bombardiers s’élancèrent à nouveau de la cuvette pour un deuxième bombardement, visant cette fois le secteur d’Hanoi diamétralement opposé au lac, et en fin de journée.
Mais cette fois, un C-47 décolla après les B-25. Bien après eux : en fait, ils se croisèrent alors que les bombardiers se hâtaient de rentrer, au coucher du soleil. Et c’est à la nuit faite que le transport – sans être repéré, vu la confusion régnant au sol – atteignit la région d’Hanoi pour parachuter ses passagers : le capitaine Pierre Boulle, les lieutenants Robert Maloubier et Jean Sassi, le capitaine vétérinaire Emile Bercoff et le lieutenant vietminh Van Tien Dung.
Tous les cinq se posèrent au milieu d’une rizière déserte. En une poignée de minutes, les cinq parachutes furent repliés. Il ne restait plus qu’à attendre un signe des Viets. A la grande satisfaction de Tran Van Dong, ceux-ci furent exacts au rendez-vous : une dizaine d’hommes en noir maigres et mal armés, mais très polis.
Un peu plus tard, les cinq hommes, cachés dans deux charrettes de fruits et légumes tirées par des bœufs faméliques, se dirigeaient vers la capitale du Tonkin.


11 mars 1944
Des commandos et des tortues
Une ruelle d’Hanoi
– La journée avait été longue. Cent fois, Sassi, Maloubier, Bercoff et Boulle s’étaient crus trahis et avaient craint de tomber dans un piège tendu par un traître quelconque au service de la Kempetai. D’autant plus qu’ils avaient dû patienter au fond de leurs inconfortables charrettes, tandis que Van Tien Dung les avait quittés en compagnie d’un des paysans qui les avaient escortés jusque dans la ville, après leur avoir lancé : « Ne vous inquiétez pas. Avec ce chargement, les Japonais vous laisseront tranquilles. »
De fait, la cargaison de fruits et légumes était aux trois-quarts dans un état de pourrissement avancé, à la fois pour embrouiller le flair des sentinelles canines postées à l’entrée des principales artères de la ville et pour décourager les Japonais de réquisitionner les carrioles et leur chargement. Le pauvre Bercoff, peu entraîné à ce genre de mésaventure, avait depuis longtemps régurgité son derniers repas pris à Epervier. Au moins l’odeur se mariait-elle fort bien avec celle de la cargaison.
Les deux chariots étaient restés stationnés dans une ruelle très animée. Puis avec le coucher du soleil et le couvre-feu, les bruits de la ville s’était estompés. Des enfants commençaient maintenant à jouer autour d’eux, quand soudain…
« Kempetai ! Fichez le camp ! » déclara une voix autoritaire en vietnamien.
Boulle jura à voix basse en armant son pistolet, prêt à emporter avec lui le maximum d’agents de la Kempetai plutôt que de tomber entre leurs sinistres mains. Les minces planches de bois du faux plancher de la charrette qui fermait sa cachette furent enlevées, révélant un homme en tenue de lieutenant auxiliaire de la Kempetai… et Van Tien Dung ! Ce dernier se pencha vers le capitaine pour l’aider à se relever et se permit un léger sourire.
« Venez, capitaine. La nuit est tombée, maintenant c’est sans danger. »

Un immeuble anonyme du quartier sud d’Hanoi – Les membres du commando furent conduits, les yeux bandés, jusqu’au saint des saints des opérations vietminh en ville. Les Vietnamiens avaient creusé à la barbe de l’Occupant un ensemble complexe de caves reliées les unes aux autres par d’étroits conduits souterrains où l’on ne pouvait cheminer que courbé en deux, voire à quatre pattes. Le secret le mieux gardé d’Hanoi, qui n’en manquait pas !
On informa les Français qu’il s’agirait de leur lieu de séjour pour la durée de l’opération. Une grande cave avait été réquisitionnée pour planifier la suite des événements avec les autres participants. Sassi et Maloubier, qui, durant leurs opérations d’infiltration en France occupée, avaient dû “traiter” le cas de collaborateurs plus ou moins repentis, regardaient avec méfiance l’homme de la Kempetai, qui leur avait été présenté comme le lieutenant Tay. Mais les autres participants à la réunion ne semblaient pas s’en inquiéter.
Au bout de quelques minutes, un homme émergea de l’ombre. « Bonjour Messieurs, soyez les bienvenus à Hanoi. » S’exprimant dans un très bon français, il se présenta comme Le Trong To, chef de la Résistance dans Hanoi. « Notre mission est de la plus grande importance. Si nous échouons, nos vies n’auraient plus de raison d’être, car si nous n’étions pas en mesure de sauvegarder le patrimoine de notre pays et ce qui en fait le ciment, nous ne mériterions pas la confiance de nos compatriotes ! »
Puis le Vietminh entreprit d’exposer la situation à Hanoi. Alors que Saigon était assiégée et que l’offensive du Têt battait son plein, la capitale du Tonkin était un havre de paix pour les hommes du contingent japonais en Indochine. La soldatesque était particulièrement friande de la femme de réconfort indochinoise, douce à souhait. Alors l’état-major faisait de son mieux pour satisfaire la troupe. Des unités spéciales battaient la campagne tonkinoise pour trouver des jeunes filles, de préférence tout juste nubiles – et surtout vierges ! En effet, étant donné les difficultés d’approvisionnement, les Japonais ne disposaient plus de préservatifs nippons, de la marque Attaque ! – seule fiable pour les combattants du Tennô : il n’était pas question de recourir aux stocks des Colonialistes capturés en 1942. Or, il était encore moins question de laisser des maladies vénériennes (certainement d’origine occidentale) amoindrir la force des unités combattantes.
Grâce au recrutement forcé de très jeunes Vietnamiennes, les “maisons de réconfort” ne désemplissaient pas. C’était sans doute pour les soldats japonais le dernier endroit d’Indochine où il faisait bon vivre et oublier quelques instants la guerre… C’est pourquoi la Résistance avait fait de son mieux pour enseigner quelques mots de japonais aux esclaves sexuelles, durant leurs rares heures de repos. Car, sur les matelas propres ou gorgés de fluides variés (selon leur grade) où les soldats nippons s’abandonnaient, les langues se déliaient et des renseignements précieux étaient obtenus…
« Et ces renseignements sont collectés, notamment, grâce à Monsieur Kay, de la Kempetai. C’est un des principaux officiers des supplétifs de l’Occupant. Son grade lui permet de circuler librement dans ces maisons. Il a fait son… son chemin de Damas, comme l’apôtre Paul, auraient dit vos missionnaires ! Et à présent, il sert la cause du Viet… de la Résistance nationale vietnamienne. »
Le lieutenant Kay, la mine penaude, réajustait fébrilement ses petites lunettes rondes en regardant ses pieds.
Le Trong To poursuivit : « Ces renseignements nous ont permis de savoir qu’un détachement de l’Unité 731 est arrivé en ville il y a quelques jours. Ils se sont installés dans une annexe de l’Hôpital Militaire. Quant à nos tortues, elles se trouvent toujours dans le lac de l’Épée Restituée, le lac Hoan Kiem. Deux Japonais, un scientifique de l’Unité 731 et un homme de troupe, se relaient toutes les six heures sur l’île de la Tortue (un îlot de 350 m2) et observent en permanence les tortues, violant le caractère sacré du lac ! »
Comble du scandale, certaines sources permettaient de penser que les Japonais envisageaient d’empoisonner l’eau du lac pour en tuer toute la faune, dont, bien sûr, les tortues sacrées. A la destruction de l’emblème vietnamien s’ajouterait ainsi la transformation d’un lieu symbolique en une sorte de désert dépourvu de toute vie.
Il fallait donc agir.
Un bon point : le lac de l’Épée se situait tout près des rives du Fleuve Rouge – une centaine de mètres. Les membres de l’équipe pourraient donc s’approcher du lac par le fleuve, en jonque. Les tortues récupérées et embarquées, la jonque poursuivrait son chemin. Une fois hors de la ville, les commandos et leur précieuse cargaison seraient acheminés en carriole jusqu’à un terrain improvisé où un avion viendrait les récupérer.
– Combien de temps entre le moment où nous enlèverons les… le chargement et le moment où l’avion viendra nous chercher ? demanda un Sassi circonspect.
– Deux ou trois heures. Le tout se fera la même nuit, évidemment, répondit Le Trong To.
– Mais quand ? Il faut un temps de préparation, même minime, risqua Boulle
– L’opération aura lieu dans une semaine – dans la nuit du samedi au dimanche, assura Van Tien Dung, comme si les deux Vietnamiens avaient déjà tout planifié à eux deux.
– Ce n’est un peu trop tôt ? objecta Maloubier.
– D’abord, les Japonais comme les Européens font relâche en fin de semaine. Les civils, au moins – et ceux de l’Unité 731 ne sont pas des militaires professionnels ! Et puis nous ne voulons pas tenter le diable. Même si Kay fait traîner ses oreilles un peu partout, il n’est pas dans le secret des dieux, il ne sait pas ce qui se trame au niveau de l’Unité 731, donc mieux vaut ne pas attendre.
– Avons-nous l’accord du général Mast ? Il est commandant en chef du théâtre d’opérations indochinois,
tenta de rappeler Bercoff. Mais les trois autres Français le regardèrent d'un même mouvement, comme si cette remarque n’avait pas lieu d’être, ce soir, dans cette cave d’un immeuble anonyme d’Hanoi.
Boulle, Sassi et Maloubier discutèrent des détails de l’opération pendant une bonne dizaine de minutes avec Van Tien Dung et Le Trong To avant d’en venir à un point annexe… mais délicat.
– Une diversion est prévue… mais comment va-t-on la créer ? demanda Boulle.
– Dynamite ! Ma bonne mère disait qu’aucun problème ne peut résister à un bon pain de dynamite bien placé, énonça une voix forte à l’autre bout de la pièce. Un chapeau de paysan informe laissait dans l’ombre le visage de l’intervenant malgré la lueur fugace venue d’un cigare local, mais ne pouvait rien pour masquer un accent québécois prononcé. « J’suis en commerce avec vos confrères du 113e. Un incident m’a… tenu écarté de mes collègues, mais on m’a demandé de vous assister au mieux de mes compétences. Appelez-moi Teddy – j’suis de Montréal, ça s’entend, pas vrai ? »
Des singes, des tortues, des paras, des Vietnamiens de tous bords, des Japonais, un vétérinaire… Pourquoi pas un Québécois, se dit Boulle, fataliste. « Bienvenue, Teddy… Et que pensez-vous dynamiter ? » demanda-t-il.
– L’immeuble Shell, répondit l’artificier.
L’assemblée fit un instant silence… avant de se lancer dans un débat animé ! L’immeuble Shell, siège de la société d’exploitation du pétrole indochinois, était devenu quelques mois plus tôt le siège de la Kempetai, apprit le commando français. Normalement, une forteresse imprenable, mais en ce printemps 44…
– Je peux vous garantir qu’une bonne dose d’explosif là-bas mettra assez de bazar pour vous permettre de faire vos affaires, insista “l’associé” du 113e RI. J’ai juste besoin de quelques jours pour monter la chose.

(Suite et fin demain)
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houps



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2020 11:02    Sujet du message: Répondre en citant

Les artificiers venaient d’atteler les dernières bombes. Agglutinés autour des 50 moteurs en étoile Curtis-Wright, les mécanos faisaient faire un tour aux hélices pour brasser les huiles avant de s’écarter pendant que les équipages des bombardiers entament leur check-liste avant décollage.
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