Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Coloriage pour Uranus / Grand Uranus
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4 ... 9, 10, 11  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1943 - Discussions
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
solarien



Inscrit le: 13 Mai 2014
Messages: 2675
Localisation: Picardie

MessagePosté le: Dim Jan 28, 2018 17:57    Sujet du message: Répondre en citant

ça arrive.
Après, juste une question comme cela, tout les récits du capitaine Aksonov vont il être réuni dans un fil spécifique, ou on pourra lire l'ensemble de ses exploits ou il faudra a chaque fois rechercher dans les récits des combats de la campagne soviétique ???

Juste pour savoir ?


Perso: ces histoire sont le genre de détail qui rendent le récit encore plus vivant et réel.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9990

MessagePosté le: Dim Jan 28, 2018 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

90 % de mes coloriages pour Uranus sont basées sur des faits réels.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Etienne



Inscrit le: 18 Juil 2016
Messages: 2824
Localisation: Faches Thumesnil (59)

MessagePosté le: Dim Jan 28, 2018 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:

Dimitri Aksonov jeta un regard à celle qui l'interpellait, .

_________________
"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Jan 28, 2018 19:49    Sujet du message: Répondre en citant

Les aventures du capitaine Aksonov (et Cie) sont peu à peu insérées dans la Chrono, en texte bleu foncé.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9990

MessagePosté le: Sam Fév 03, 2018 15:20    Sujet du message: Répondre en citant

10 février

Après un mois de calme relatif, l'arrivée soudaine d'hommes de troupes du NKVD sur des camions américains fit l'effet d'un coup de tonnerre en plein jour de soleil. Les hommes accompagnaient le politrouk Bolotchinov, commissaire politique de la 283ème DI. Étrangement, un vieux civil craintif descendit avec les hommes du NKVD.
Dès l'arrivée des redoutables visiteurs, le capitaine Dimitri Aksonov avait quitté l'abri souterrain qui lui servait de Q.G. pour se mettre au garde-à-vous devant l'entrée du réseau de tranchée.
- Camarade Bolotchinov, cela faisait longtemps.
Le politrouk prit son temps pour répondre au salut du jeune officier et regarda attentivement les retranchements occupés par la compagnie A. Ses yeux allaient des positions camouflées, aux postes enterrées avant de fixer la première ligne, enchevêtrement de fossés antichars entrecoupés de rouleaux de barbelés. Il acquiesça machinalement et ses épaules se décontractèrent. Il semblait presque malheureux de ne pouvoir faire aucun reproche au capitaine Aksonov. Ce dernier avait passé les six derniers mois à édifier des lignes de défense, repousser les Allemands qui les prenaient d'assaut, assaillir des positions ennemies ou enseigner à de jeunes recrues comment faire l'un ou l'autre. S'il était encore en vie, c'est qu'il maîtrisait à présent cet art difficile. Il faut dire que les examinateurs sanctionnaient le moindre manquement par l'échec... et bien souvent la mort. Même les commissaires politiques peinaient à être plus exigeant.
- Quelle est la situation, camarade capitaine ?
- Les fascistes lancent parfois de brèves attaques aux limites de notre périmètre, pour tester notre vigilance, mais rien de sérieux. Les bombardements d'artillerie sont par contre fréquents. Cependant, il ne s'agit que de quelques obus à chaque fois. Ils peuvent frapper à n'importe quel moment, et je pense que le but n'est pas d'occasionner des dégâts matériels mais plutôt de nous user en nous maintenant dans un état de stress permanent. Plus dangereux, certains tireurs isolés approchent de nos lignes... souvent la nuit et tirent sur les sentinelles ou les soldats de patrouilles.
- Et comment réagissez-vous à cela ?
- L'artillerie n'est pas sous mon contrôle, mais nos propres pièces bombardent Kobleve et ses environs au moins aussi souvent qu'ils nous frappent. Pour les tireurs isolés ennemis, c'est beaucoup plus compliqué, camarade commissaire. D'abord, j'ai ordonné que les postes occupés par les sentinelles soient dissimulés. Nous avons reçu du matériel comme des filets de camouflage, mais nous avons surtout conçu des travestis avec des matériaux présents sur place : neige, terre, branche d'arbres. Chaque homme a été averti de devoir chercher les éclats de lumière que le soleil pourrait faire naître sur une lunette de visée. Notre première mesure contre les tireurs ennemis reste cependant la formation d'une section spéciale, elle même munie de fusils de précision pour attaquer l'ennemi de manière similaire.
Le camarade Bolotchinov acquiesça avec la même lenteur exaspérante que précédemment.
- Pensez-vous que l'ennemi puisse contre-attaquer, camarade capitaine ?
- Ce serait plutôt à moi de vous poser cette question, si vous me le permettez, camarade Bolotchinov. Je ne suis qu'un simple capitaine, je n'ai que mes jumelles et les rapports des patrouilles pour me figurer les actions de l'ennemi. Tout ce que je peux dire, c'est que l'ennemi semble plutôt vouloir s'enterrer davantage dans Kobleve qu'en sortir. Toutefois, s'ils veulent passer par ici, ils feraient face à une forte opposition. Attaquer de front une zone aussi défendue c'est s'exposer à de lourdes pertes. Si j'étais le commandant ennemi, j'essayerai plus au nord, contre la tête de pont de la Tiylihul et la 127ème DI.
Le commissaire politique acquiesça une nouvelle fois.
- Très bien, c'est ce que j'avais compris. Je suis donc au bon endroit.
Bolotchinov produisit un papier officiel à l'en-tête frappé d'une étoile rouge et dûment tamponné.
Passé le blabla habituel sur ce genre de document, il n'était pas difficile de comprendre qu'il s'agissait d'un formulaire de réquisition de cinquante hommes pour une corvée de deux jours. Il ne lui était pas précisément adressé, et expliquait les questions précédentes. Le commissaire politique avait eu assez de jugeote pour chercher là où les soldats pouvaient être retirés sans risque.
Il n'y avait cependant aucune indication de la nature de la mission. Vu que l'on parlait de corvée, cela ne devait pas être dangereux.
- Bien camarade commissaire, mais puis-je vous demander si ce travail nécessite des compétences particulières ?
- Il s'agit juste de déterrer des cadavres... des civils exécutés par les fascistes et enterrés dans une fosse commune. Il faudra aussi fouiller les dépouilles pour trouver ce qui permettrait d'identifier les morts. Vu la nature de la tâche... je vous suggère d'y affecter des hommes au cœur bien accroché.
Aksonov frissonna. Il aurait aimé croire que c'était de froid, mais il était chaudement vêtu. Cette guerre serait probablement un jour connue des historiens pour le nombre d'atrocité qui y furent perpétrées.
- Je comprends camarade Bolotchinov. Je m'en occupe.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9990

MessagePosté le: Dim Fév 11, 2018 13:32    Sujet du message: Répondre en citant

12 février

Les camions du NKVD étaient de retour, ramenant des hommes épuisés... non, ce n'était pas de l'épuisement, en tout cas pas seulement ça. Les soldats soviétiques semblaient ailleurs et silencieux.
Dimitri Aksonov hésita un instant.
- Sergent Romanenko, envoyez les hommes de corvée se reposer.
- Oui, camarade capitaine.
- Une fois ceci fait, vous viendrez me faire votre rapport.
Le sous-officier - un très jeune homme- frémit avant d'acquiescer lentement.
- À vos ordres, camarade capitaine.
Dimitri regagna son "bureau", un mot bien pompeux pour un trou carré creusée dans la terre et étayée de planches de bois. Une table confectionnée avec les moyens du bord supportait une machine à écrire. Le caporal Tatiana Stepanovna partageait le réduit avec son officier. Écouteur sur les oreilles, elle ne quittait pas le poste de radio américain et les téléphones de campagne, veillant scrupuleusement sur les conversations. Cette petite fille sans charme et myope était surnommée la chouette à cause de ses épaisses lunettes.
Ôtant sa veste matelassé et ses gants, Dimitri se mit un peu à l'aise dans la relative tiédeur. Tandis qu'il se servait du thé au samovar, le sergent Romanenko souleva la vieille couverture qui empêchait le froid extérieur d'entrer dans l'abri. Assis sur deux chaises dépareillées récupérées dans les ruines, tenant chacun un quart bosselés, le capitaine et le sergent se faisaient face.
- Cela a été dur, camarade sergent ?
Romanenko acquiesça avec lourdeur.
- C'était des civils, camarade... le vieux il avait assisté à ....
- Camarade Romanenko, je ne comprends rien à ce que vous dites ! Commencez du début. Je veux un rapport sur la corvée qui vous a été confié par le camarade commissaire Bolotchinov.
La remontrance secoua un peu Romanenko qui rougit en réalisant que ce qu'il venait de dire n'avait aucun sens.
- Oui camarade capitaine, excusez-moi, camarade capitaine.
Il prit une profonde inspiration avant de reprendre la parole d'une manière un peu moins heurtée.
- Le NKVD a reçu il y a quelques jours un témoignage du camarade Deresz..; le vieil homme qui accompagnait le camarade Bolotchinov avant-hier. En novembre dernier, Deresz a vu un groupe de soldats Roumains entrer dans un bois avec des civils habillés comme des citadins. Il y a eu des coups de feu... puis les Roumains sont repartis sans les civils.
Dimitri Aksonov se raidit... oui, il s'attendait à cette histoire et savait déjà ce qu'il allait entendre. C'était... il y avait des rumeurs après tout. Seulement, il aurait préféré ne pas l'apprendre directement... que cela reste des rumeurs.
- Continuez camarade sergent.
- Oui, camarade capitaine. Nous avons donc été désigné comme corvée pour trouver et déterrer les cadavres, les fouiller pour trouver de quoi les identifier.
- Et y êtes-vous parvenus ?
- Il s'agissait d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards des deux sexes. Ils étaient nus. Les hommes devaient majoritairement être Juifs... car circoncis.
- Je vois...

Le sergent Romanenko fut entendu en 1944 par la commission soviétique chargée de recenser les crimes de guerre nazis sur le sol de l'URSS. Il témoigna également au procès de Nuremberg en 1947. Le massacre des Juifs en Ukraine est connu sous le nom de "Shoah par balle". En dépit de nombreuses enquêtes judiciaire, cet épisode de l'holocauste reste peu connu en Occident et peu documenté. Heureusement, les Nazis et leurs alliés ne contrôlèrent jamais la totalité de l'Ukraine ni Kiev, sa capitale. Aussi, la majorité des 2 500 000 juifs résidant dans ce pays ne furent pas inquiétés. Les waffen S.S. Einsatzgruppen et l'Ordnungspolizei (police chargée du maintient de l'ordre) reçurent cependant l'ordre de s'en prendre aux "fonctionnaires communistes" et aux membres de "l'Intelligentsia juive" dès le début de Barbarrossa.
La proximité du front et l'occupation relativement brève de l'Ukraine par l'Allemagne hitlérienne empêcha un massacre de grande ampleur comme ce fut le cas en Europe de l'Ouest.
Le seul exemple de systématisation de l'extermination des Juifs eut lieu à Odessa... sous contrôle roumain.
Peu avant la reprise d'Odessa l'Einsatzkommando 4a du commandant Paul Blobel reçut l'ordre 1005 demandant de retrouver les fosses communes et de détruire les restes humains pour dissimuler l'ampleur des crimes perpétrés par les Roumains. Toutefois, les massacres avaient été organisés administrativement et trop de formulaires distribués. Il y avait trop de sites et l'avance de l'Armée Rouge fut trop rapide.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9990

MessagePosté le: Dim Fév 18, 2018 14:18    Sujet du message: Répondre en citant

23 février
Le capitaine Dimitri Ivanovitch Aksonov posa ses jumelles et se frotta la nuque dans un vain effort pour essayer de chasser la fatigue des derniers jours. Quelque chose se préparait. Même pour un officier subalterne comme lui, c'était évident. Alors que le service du ravitaillement fonctionnait notoirement mal, on leur avait soudain envoyé tout ce qu'il réclamait en vain depuis des mois, nourriture, équipement, munitions. Le colonel Poulounine avait ensuite appelé pour demander confirmation des stocks et des effectifs !
Il en était là de ses réflexions quand une voix coupa brutalement ses pensées.
- Capitaine, capitaine...
Surpris, il se retourna vers le caporal Stepanovna. La "chouette", comme on la surnommait fréquemment, ne quittait que rarement le PC. Il se redressa et courut vers elle pour l'empoigner, et la forcer à se baisser.
Pas un instant trop tard.
Le claquement d'un fusil de gros calibre résonna dans l'air, puis le choc mou d'un projectile contre un sac de sable.
- Camarade Ieletcheva ?
La question s'adressait au sergent Darya Ieletcheva, l'œil collé à la lunette de son Mosin-Nagant M91/30 PU (1)
- Négatif, camarade capitaine. Je n'ai pas vu d'où le coup est parti.
- Quelqu'un l'a vu ?
La question s'adressait aux autres soldats armés de fusils à lunettes et servants des FM Degtyarev qui guettaient l'ennemis embusqué dans les ruines de Kobleve. Néanmoins, Dimitri ne recueillit que des réponses négatives. C'est à ce moment seulement que le jeune homme réalisa qu'il plaquait toujours le caporal Stepanovna contre la paroi de la tranchée. Confus, il la relâcha.
La chouette était affolée, mais cela n'avait visiblement rien à voir avec le fait que sans l'intervention de son officier elle aurait fait un beau carton pour un tireur isolé allemand.
- Ils veulent me prendre ma radio... camarade capitaine... ils veulent me prendre ma radio.
- Quoi ? Qui veut vous prendre votre radio ?
- Des hommes
Dimitri ne contint que difficilement son exaspération. Évidemment, ce ne devait pas être un coup des chèvres....
- Camarade Stepanovna. Vous avez un peu plus de quatre ans, Je pense que vous êtes capable d'expliquer comme une adulte qui veut prendre votre radio. Essayez encore !
- Des hommes... de l'équipement... je crois... ils veulent la remplacer par un modèle russe.
- Et ?
- On a une radio américaine (comme le capitaine la regardait d'un œil vide, elle précisa), ce poste fonctionne en VHF/UHF....
- Je n'y connais rien camarade, expliquez.
- La radio russe est moins performante.
- D'accord, je rentre avec vous au Q.G. pour parler avec "ces hommes de l'équipement".
En fait, ce fut eux qui le rencontrèrent, deux soldats appartenant au service logistique. Ils venaient d'achever le changement du poste de radio et avaient (bien entendu) un formulaire à lui faire signer. Ce remplacement résultait bien d'un ordre du plus haut niveau... du camarade Staline lui même (2).
Alors qu'Aksonov regagnait la première ligne de tranchée pour reprendre sa chasse au tireur isolé, un bruit de moteur lui fit lever la tête. Il gagna le poste d'observation le plus proche et en chercha l'origine avec un rien de crainte. De temps en temps, quelques bombardiers ennemis venaient lâcher leurs œufs de mort sur leurs lignes. Enfin, le plus souvent, lorsque l'on entendait des avions il s'agissait de chasseurs amis. Une paire de MiG-3 longeait fréquemment le front à la recherche de cibles d'opportunité. Sans compter que depuis quelques jours des engins d'observations venaient renifler les positions ennemies (3).
- Rama (4) !
Un appareil d'observation, certes ! Cet avion bipoutre à deux nacelles pour moteur était facile à identifier, c'était un modèle fasciste !
Aksonov fit demi-tour pour regagner son Q.G. Il était en train de chercher à joindre son supérieur grâce à sa nouvelle radio tant aimée de son opérateur qu'un fracas d'enfer s'abattit sur les positions soviétiques. Exactement ce que craignait le capitaine. Le mouchard guidait sur eux l'artillerie ennemie... et pas les petits 75 mm des Roumains. Les explosions devaient être du 155 mm ou peut-être des roquettes de 210 mm.
Le fracas dura un bon quart d'heure, comblant des tranchées sous la terre soulevée, blessant et tuant les infortunés là où s'abattaient les gerbes de shrapnels. Un bombardement d'artillerie scientifiquement dosé, mélange optimum d'obus percutant pour éventrer les installations défensives et fusant pour blesser et mutiler les soldats...
Une journée ordinaire dans la guerre des tranchées....




(1) version tireur d'élite du fusil standard de l'Armée Rouge.
(2) Ordre du 17 février 1943 concernant l'interopérabilité de l'infanterie, des chars et de l'artillerie. Il a été décidé de permettre aux commandements des unités sur le terrain de demander directement le soutien de l'artillerie sans passer par les chefs de front. Pour cela des radios américaines à Ultra Hautes Fréquences doivent être distribuées à l'artillerie... mais les stocks de ces radios sont assez rares.
(3) Déployés dans le cadre de la préparation de l'offensive Grand Uranus.
(4) Nom attribué à l'avion d'observation Fw 189 Fliegende Auge ("oeil volant") par les Soviétiques. Rama veut dire "cadre")
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.


Dernière édition par Anaxagore le Dim Fév 18, 2018 17:17; édité 2 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8935
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Fév 18, 2018 14:57    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
des roquettes de 200 mm

Je dirais plutôt 210 mm, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Nebelwerfer.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9990

MessagePosté le: Dim Fév 18, 2018 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, je corrige.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9990

MessagePosté le: Sam Mar 03, 2018 16:44    Sujet du message: Répondre en citant

1 Mars

Le capitaine Aksonov était heureux de ne pas se trouver à Kobleve. Dans ses jumelles, la localité subissait une punition qui mobilisait tous les tubes des 18e et 51e armées. Enfin, pas seulement la petite ville, les tirs s'abattaient tout au long de la rivière Tylihul, retournant le sol, et le jetant vers le ciel en d'impressionnantes gerbes. L'artillerie terrestre était soutenue depuis la mer Noire par des navires de guerre (1) dont on pouvait deviner les silhouettes, suivant la côte à une distance de sécurité.
Simples spectateurs de l'affrontement, les soldats soviétiques se pressaient dans les tranchées pour essayer d'apercevoir quelque chose du débarquement de la flotte de la mer Noire. Ils étaient inquiets, effrayés, car ils savaient que leur tour allait venir. Alors que la plupart se contentait de regarder le déchaînement de l'orage de poudre et de feu sur ceux d'en face, d'autres vérifiaient méticuleusement leurs armes ou leur paquetage. Ils attendaient...
L'artillerie roumaine - bien inférieure en nombre, en portée et en calibre - avait courageusement tenté de contrebattre les tambours de Staline mais s'était impitoyablement fait museler.
Une fumée blanche commençait à se répandre le long de la Tylihul, plus dense que celle de l'incendie, empuantie par les composés fumigènes à l'origine de sa naissance.
Aksonov acquiesça machinalement.... les ennemis devaient attendre leur attaque, elle tombait sous le sens, mais au moins, ils ne la verraient pas.
Il releva sa manche pour regarder sa montre, puis arma le bras, braquant son pistolet lance-fusée vers le ciel.
- Да здравствует товарищ Сталин! (Vive le camarade Staline)
Les silhouettes courbées des soldats soviétiques, boudinés dans leurs vestes matelassées, casque d'acier sur la tête, sortaient des tranchées. Ils escaladaient rapidement les échelles pour se ruer dans le paysage dévasté par la guerre et rendu fantomatique par les tourbillons de fumée blanche. Certains tiraient derrière eux des mitrailleuses Maxim 1910 sur roues.
Depuis Kobleve, des coups de feu commençaient à se faire entendre. D'abord sporadiques, ils se transformèrent en une violente fusillade.
- Camarade capitaine, souhaitez-moi bonne chance !
Le sergent Darya Arseniovna Ieletcheva était à quelques mètres de l'échelle la plus proche, souriant avec un mélange de peur et de courage.
Dimitri lui tapa sur l'épaule.
- Vous êtes sûre que je ne devrais pas souhaiter bon courage aux fascistes d'en face ? Vous n'allez qu'en faire une bouchée. Si je ne vous retiens pas, vous allez les renvoyer de l'autre côté du Prut à vous toute seule
Elle rit nerveusement et s'élança vers la bataille.

Le sergent Ieletcheva remontait lentement la rue, la gorge sèche. En fait il s'agissait d'un simple passage au milieu des ruines. Les isbas des deux côtés avaient beaucoup soufferts de plusieurs semaines de bombardements et ne ressemblaient plus qu'à un enchevêtrement de troncs éclatés et carbonisés d'où émergeaient quelques meubles mutilés. Seul un quatuor de maisons était étrangement presque intacts autour d'un embranchement en Y.
Autour de la jeune femme, les soldats soviétiques fusil Mosin-Nagant et mitraillette PPSh-41 au poing se déplaçaient dans les ruines. Une rafale de mitraillette éclata brutalement et un homme s'effondra sur la gauche de Darya, celle-ci ouvrit le feu, éjectant une douille, et rechargeant. Deux Roumains en tenue d'hiver roulèrent au sol percés de coups.
D'autres Roumains étaient retranchés dans les maisons. Tandis que les mitraillettes tiraient vers les fenêtres, des combattants s'avancèrent pour jeter des grenades RDG-42 par les ouvertures. Certains payèrent leur courage de leur vie, mais plusieurs explosions dévastèrent la forteresse des fascistes.
Le camarade Ieletcheva ordonna l'assaut. Des tireurs continuaient à faire feu des étages mais, par petits groupes, les Soviétiques se faufilèrent dans les maisons. Darya les suivit. Alors qu'elle grimpait l'escalier, deux Roumains se ruèrent sur elle... se gênant mutuellement, bien heureusement. Le premier frappa avec un couteau de tranchée, elle dévia le coup du canon de son fusil puis frappa de la crosse. L'homme heurta le mur en faisant entendre un bruit de craquement qui en disait long sur la force de la contre-attaque. Le deuxième Roumain recula mais reçu une balle en pleine poitrine.
La première isba était conquise, mais à l'extérieur une mitrailleuse avait été mise en batterie, elle faucha quelques Soviétiques. Les autres se dispersèrent. Dans les tourbillons de fumée qui continuaient à stagner sur le champ de bataille, l'adversaire était invisible... à se demander même comment il les voyait lui. En tout cas, son angle de tir n'était pas excellent. Au cours de deux autres attaques... des échecs malheureusement ... le sergent Ieletcheva découvrit que l'arme collective devait se trouver derrière une des maisons et que cette dernière limitait son arc de feu.
Les Soviétiques s'abritèrent comme ils purent tandis que les claquements des fusils se firent plus sporadiques.
Une nouvelle vague de fantassins quitta les tranchées à ce moment. Ils étaient soutenus par des automitrailleuses BA-10. Seulement les défenseurs s'étaient repris, un des blindés sembla heurter quelque chose et trembla, explosant sans préavis... Par une étrange illusion résultant de la vitesse du son, Darya n'entendit le départ de coup du canon antichar qu'au moment où les flammes et la fumée enveloppèrent l'épave.
L'infanterie autour se dispersa, mais des mortiers intervenaient à présent !
Une balle se fichant dans le mur à côté d'elle fit bondir le cœur de Darya dans sa poitrine. Par réflexe, elle s'était jetée à terre. Se redressant lentement, son regard croisa celui d'un autre soldat, à l'abri d'un muret de pierre sèche. Comme elle, il se recroquevillait derrière cet écran. Il se releva lentement, aux aguets et... retomba en arrière.
Le corps du jeune homme animé de spasmes se convulsait sur le sol couvert de neige sale... un liquide rubis s'écoulait autour de sa tête, formant comme une auréole.
Darya épaula et regarda vers la fenêtre d'où devait être venu le coup. Le tireur s'était abrité.
Cela allait être une longue journée pour jouer à cache-cache... une longue journée mortelle.


L'engagement durait depuis près de quatre heures et l'après-midi venait de commencer. Soudain, vers treize heures, des avions surgirent dans le ciel.
Il ne s'agissait pas cette fois de chasseurs des VVS (MiG 3 et Yak 1) mais d'engins plus gros, venus de Roumanie... des bombardiers fascistes. Alors que les avions soviétiques se regroupaient pour engager l'ennemi. Les tirs venus de la mer cessèrent tout à fait.
Braquant ses jumelles au loin Aksonov vit les navires de guerre s'éloigner.
L'engagement de la flotte de couverture se passa trop loin de la ligne de front pour que de simples jumelles puissent s'en faire une idée. Quant au point de débarquement, il était caché par toute sorte d'obstacle à commencer par Kobleve toujours bombardé par l'artillerie.
Par contre, le ballet des avions au-dessus des plages était bien visible. Les bombardiers fascistes s'abattirent sur les navires de débarquement, une violente explosion retentit peu après... assez forte pour couvrir la canonnade à plusieurs kilomètres de l'affrontement.
Revenu aux côtés de son supérieur, Sergent Romanenko avait suivi les péripéties des combats des chasseurs.
- J'ai vu quatre parachutes s'ouvrir, camarade capitaine. Le vent les repousse vers le large.
- Ne nous en préoccupons pas, il y a assez de navires pour les repêcher.
Parmi les soldats qui occupaient les tranchées - blessés et troupes de renfort attendant leur montée en première ligne- le silence revint progressivement. Les avions fascistes avaient été abattus ou chassés du ciel. Cependant, tous avaient noté la puissante déflagration. Les hommes spéculaient sur les dégâts. Des bombes avaient-elles coulé un navire?
Leur discussion fut coupée par un soudain redoublement de la violence de l'artillerie. Indubitablement des pièces de très fort calibre, vu la puissance des détonations et leur lenteur. Pourtant la flotte s'était éloignée, il ne s'agissait donc pas de tir de destroyers ! D'ailleurs, les pièces semblaient s'attaquer à la zone de débarquement. Le sergent Romanenko et le capitaine Aksonov comptent vingt tirs.
Puis un silence relatif revint sur le front.
Alors que le soleil plonge lentement vers la nuit, un groupe de navire se silhouette sur l'horizon en s'éloignant vers le Sud-Est.


(1) Les tirs proviennent de la Force d’Appui de l’opération Morskii desant, il s'agit de quatre destroyers anciens (Dzerjinski, Jeleznyakov, Nezamojnik, Shaumjan) ainsi que deux garde-côtes (Tigr et Leopard). Les croiseurs concentrent leur feu contre l'artillerie roumaine et allemande qui s'efforce à gêner le débarquement.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.


Dernière édition par Anaxagore le Sam Mar 10, 2018 11:55; édité 4 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
le poireau



Inscrit le: 15 Déc 2015
Messages: 1296
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Mar 03, 2018 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
1 Mars

Il releva sa manche pour regarder sa montre, puis arma le bras, braquant son pistolet lance-fusée vers le ciel.
- Да здравствует маршал Сталин ! (vive le maréchal Staline)
- Да здравствует товарищ Сталин! (Vive le camarade Staline)


C'est très bon.

Mais juste une petite nuance : au 1er mars 1943 FTL Staline ne s'est pas encore autoproclamé Maréchal.
_________________
“Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Imberator



Inscrit le: 20 Mai 2014
Messages: 5424
Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.

MessagePosté le: Sam Mar 03, 2018 18:02    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Une balle se fichant dans le mur à côté d'elle fit bondir le cœur de Darya dans sa poitrine.


Citation:
Il se releva lentement, aux aguets et... retomba en arrière.


Citation:
Darya épaula et regarda vers la fenêtre d'où devenait être venu le coup.

_________________
Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
DMZ



Inscrit le: 03 Nov 2015
Messages: 2723
Localisation: France

MessagePosté le: Sam Mar 03, 2018 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La première isba était conquise, mais à l'extérieur une mitrailleuse avait été mise en batterie, elle faucha quelques Soviétiques. Les autres se dispersèrent. Dans les tourbillons de fumée qui continuaient à stagner sur le champ de bataille, l'adversaire était invisible... à se demander même comment il les voyait lui. En tout cas, son angle de tir n'était pas excellent. Au cours de deux autres attaques... des échecs malheureusement ... le sergent Ieletcheva découvrit que l'arme collective devait se trouver derrière une des maisons et que cette derrière limitée son arc de feu.

comment lui voyait les assaillants
limitait
_________________
« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Dronne



Inscrit le: 30 Jan 2014
Messages: 620
Localisation: France

MessagePosté le: Sam Mar 03, 2018 19:57    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:

(2) Normalement, la Maxim est refroidie par air, le radiateur rajouté sur certains modèles peut être rempli de neige pour refroidir plus rapidement le tube.


En gros toutes les mitrailleuse du système Maxim sont refroidies par eau, à l'exception des modèles d'aviation et de la MG08/18
_________________
Cinq fruits et légumes par jour, ils me font marrer! Moi, à la troisième pastèque, je cale..
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Capu Rossu



Inscrit le: 22 Oct 2011
Messages: 2530
Localisation: Mittlemeerküstenfront

MessagePosté le: Sam Mar 03, 2018 20:13    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
Revenu aux côtés de son supérieur, le sergent Romanenko avait suivi les péripéties des combats des chasseurs.


Citation:
l'arme collective devait se trouver derrière une des maisons et que cette dernière limitait son arc de feu
.

@+
Alain


Dernière édition par Capu Rossu le Sam Mar 03, 2018 23:30; édité 2 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1943 - Discussions Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4 ... 9, 10, 11  Suivante
Page 3 sur 11

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com