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Sous-marins français (par Folc)

 
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Mar 03, 2009 00:47    Sujet du message: Sous-marins français (par Folc) Répondre en citant

Pour se remettre en jambes avant de revenir à Cordite, Chapeaux et Marignan, sans parler d'accolade Wink Folc nous offre ces petites notes sur les aventures de sous-marins français en 1940.


23 septembre
Méditerranée occidentale
Le sous-marin MN Calypso (L.V. J.-M. Petit), de la 13e DSM, remporte ce qui va rester quelques jours le plus gros succès des sous-marins français. Il torpille et coule, au sud-est de l’île d’Ischia, le vapeur Maria Eugenia (4 702 GRT) qui allait, en convoi, de Naples à Palerme. Les Italiens, inquiets pour la Sicile, ont en effet décidé de prendre le risque de la voie maritime pour la renforcer.


7 octobre
Méditerranée occidentale
Le Thétis (L.V. Lefeuvre), lui aussi de la 13e DSM, dépasse le Calypso dans la course au plus gros transport torpillé en envoyant par le fond le vapeur Provvidenza (8 549 GRT), allant de Naples en Sicile.


9 octobre
Adriatique
Après deux premières patrouilles infructueuses, le Narval (dont le commandant, François Drogou, a été nommé capitaine de corvette fin août) ne peut faire mieux, lors de sa troisième qu’endommager au canon, non loin de Rimini, un patrouilleur auxiliaire (une goélette à moteur). L’arrivée du Lanciere, l’un des contre-torpilleurs de la 12e Escadrille CT, repliée de Tarente à Ancône, le force à rompre le combat.


28 octobre
Méditerranée occidentale
En patrouille entre Gaète et Naples, le sous-marin MN Calypso pénètre en plongée dans un champ de mines défensif et fait détoner l’un des engins. Au bout de longues heures d’effort, le commandant (L.V. J.-M. Petit) et l’équipage peuvent ramener à la surface leur bateau gravement endommagé. Ils doivent cependant le saborder presque aussitôt à l’approche de navires ennemis, le L.V. Petit quittant le bord le dernier après avoir ouvert les purges. Tous sont recueillis par les torpilleurs Generale Marcello Prestinari et Generale Antonio Cantore et vont connaître l’hospitalité (relative) des camps de prisonniers italiens.


9 novembre
Adriatique
Parti de Malte le 1er novembre pour sa quatrième patrouille, cette fois sur les côtes albanaises, le sous-marin MN Narval parvient à intercepter, non loin de sa destination, un petit convoi allant de Bari à Valona. Celui-ci est formé du paquebot mixte Firenze (3 952 GRT) escorté par le croiseur auxiliaire Brioni, récemment rejoint par le petit dragueur Vigilante (70 tonnes), sorti de Valona à la rencontre du convoi. Le succès paraît enfin au rendez-vous, mais le sillage des quatre torpilles, lancées à une distance de 4 800 mètres, est repéré par un hydravion Cant Z.501 venu couvrir l’approche finale du convoi. Prévenus à temps, les deux gros bâtiments peuvent manœuvrer pour esquiver les “anguilles”. Du coup, faible consolation pour Drogou, le Vigilante reçoit une torpille qui ne lui était certes pas destinée et coule en moins d’une minute.


15 décembre
Adriatique
Le C.C. Drogou a quitté Malte le 8 décembre et conduit pour la cinquième fois son Narval dans les eaux de l’Adriatique. Déçu par les maigres résultats de ses précédentes patrouilles, il est parti bien décidé à « faire quelque chose », comme en témoignera après guerre le C.V. Lepotier (« Le Narval de Drogou », revue Marine nationale, n° 13, novembre 1945). La suite sera connue de source italienne.
Le dimanche 15 décembre, naviguant près des côtes d’Istrie, le Narval repère au petit jour, serrant la côte un peu au nord des îles Brioni, un convoi formé de deux cargos, les Chisone (6 168 GRT) et Albano (2 364 GRT) et d’un pétrolier, le Giuseppina Ghirardi (3 319 GRT). Ce dernier, chargé de pétrole roumain destiné aux raffineries de Porto Marghera (Venise), est un “évadé” de la Mer Noire. Il a réussi à tromper la surveillance exercée par les Alliés à la sortie des Dardanelles en se camouflant en bateau espagnol et en jouant des eaux territoriales turques et grecques. L’Albano va lui aussi à Venise, tandis que le Chisone est en route pour Trieste.
Les trois navires de charge sont protégés par quatre torpilleurs : les Giuseppe Missori et Giuseppe Sirtori de la 6e Escadrille, le Solferino de la 15e Escadrille et le petit Ernesto Giovannini, tout juste sorti de Pola pour renforcer l’escorte. Placé dans de bonnes conditions d’interception, Drogou prend cette fois le risque de s’approcher à moins de 2 000 mètres avant de lancer. Risque payant : de sa gerbe de quatre torpilles, deux frappent et coulent le pétrolier, une autre endommage le Chisone. Mais risque mortel : l’escorte réagit avec vivacité et réussit à repérer aux hydrophones le sous-marin français. Il s’ensuit une longue chasse, à laquelle viennent successivement se mêler l’un des contre-torpilleurs de la 9e Escadrille CT repliée de Tarente à Pola, l’Alfieri, puis un autre bâtiment de la 15e Escadrille de torpilleurs, accouru de Venise, le San Martino.
Au bout de dix heures environ, le Narval, sans doute sérieusement endommagé, fait brièvement surface non loin des torpilleurs Missori et San Martino. Les deux bâtiments italiens ouvrent le feu et mettent sans doute quelques coups au but avant que le Narval ne s’enfonce à nouveau sous les flots. Parvenus à l’endroit où leur proie a disparu, les deux torpilleurs parachèvent sa destruction en lançant plusieurs grenades sous-marines. Quand la mer a cessé de bouillonner, une large tache huileuse et quelques débris témoignent de la perte du Narval.
(Extrait de Soldats des profondeurs – Les sous-marins de la Marine Nationale dans la guerre, par le Commandant Henri Vuilliez – 2e éd. complétée par Claude Huan, Paris, 1992)


30 décembre
Mer du Nord
Parti de Dundee le lendemain de Noël pour sa troisième mission dans les eaux de Norvège, le sous-marin MN Archimède expérimente ce jour-là les avantages et les dangers d’un lancer à très courte distance. En patrouille dans le sud-est de l’entrée du Sognefjord, il repère aux dernières lueurs du jour un petit convoi lent (un cargo, un escorteur, vitesse 8 à 9 nœuds) arrivant du nord et se dirigeant vers le fjord. Pour l’intercepter, le L.V. Attané décide de mettre à profit l’obscurité croissante et de s’approcher en surface en navigant à proximité (relative : un bon mille nautique) de la côte. Mais, alors que le contact est proche et qu’Attané vient d’ordonner de progresser désormais en semi-plongée, l’une des vigies tribord aperçoit soudain, à moins de mille mètres, la silhouette d’un troisième bâtiment, demeuré jusque là confondu avec le relief rocheux. Les archives allemandes révèleront qu’il s’agissait du torpilleur Zack (ex-norvégien Snøgg, de 220 tonnes, capturé en mai) qui, ayant fait le guet en attendant le convoi, se préparait à le rejoindre en suivant une route parallèle à celle de l’Archimède. A peu près au même moment, quelqu’un à bord du Zack a dû découvrir aussi le submersible car le petit bâtiment infléchit sa route et interroge le sous-marin par signal lumineux. Souci sans doute d’éviter toute méprise si un U-Boot était dans les parages, mais précaution fatale : alors que la distance diminue rapidement, le L.V. Attané fait lancer sur son adversaire les trois torpilles de l’affût orientable. Deux d’entre elles touchent la cible quand elle n’est plus qu’à 550 mètres environ. Cette dernière se désintègre littéralement mais l’Archimède est suffisamment secoué par l’onde de choc de l’explosion pour que son commandant doive renoncer à attaquer le convoi, désormais alerté, et, ayant échappé au chalutier armé d’escorte, se résigner à un retour prématuré vers Dundee.
Ayant dépassé son célèbre prédécesseur de la Grande Guerre, l’Archimède, avec quatre bâtiments coulés et un endommagé, n’en finit pas moins l’année 1940 en tête du palmarès des sous-marins « classiques » pour ce qui est du nombre de victoires (le mouilleur de mines Rubis est déjà devant, mais cela ne sera vérifié qu’après la fin du conflit). Pour ce qui est du tonnage coulé, c’est autre chose. Sans même parler des sous-marins de Méditerranée, dont les succès sont allés croissant, avant l’envoi par le fond du Zack, son tonnage de navires marchands détruits (1988 GRT) a été dépassé par le Persée (C.C. Lapierre) en une seule victoire, obtenue le 12 novembre contre le vapeur norvégien Kong Ring (1994 GRT). Et la palme dans les eaux nordiques aurait pu revenir au Poncelet (C.C. de Saussine du Pont de Gault) s’il n’avait été, lors de l’attaque d’un convoi au large de Mehavn, le 29 novembre, victime du même problème que le Fresnel avec l’une des portes des tubes lance-torpilles avant. La seule torpille correctement lancée a touché et endommagé le cargo allemand Asien (3894 GRT).
« Ce deuxième incident avec les portes de tubes conduisit l’Amirauté française à faire progressivement contrôler tous les « 1500 tonnes ». En attendant que leur bâtiment ait subi cet examen, les commandants eurent comme instruction d’utiliser de préférence l’affût mobile et les tubes de poupe ».
(D’après Soldats des Profondeurs – Les sous-marins de la Marine Nationale dans la guerre, par le Commandant Henri Vuillez – 2e éd., complétée par Claude Huan, Paris, 1992)
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MessagePosté le: Mar Mar 03, 2009 07:46    Sujet du message: Répondre en citant

Très bien !
J'en profite pour passer à un appel à ceux qui relisent la chrono : n'hésitez pas à vérifier si les listes de pertes navales sont en accord avec le texte et sinon de me le signaler.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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