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Le Front de Birmanie
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Juin 15, 2008 00:43    Sujet du message: Le Front de Birmanie Répondre en citant

L'essentiel du texte ci-dessous est dû à Mark Bailey. Les événements décrits sont cependant proches d'OTL (mais parfois assez peu connus - vous aviez entendu parler des Boulton-Paul Overstrand et des Handley-Page Heyford, vous ?).

9 décembre 1941
Birmanie
La Birmanie est grande comme la moitié de l’Europe. Au nord de Rangoon et Mandalay s’étendent des crêtes montagneuses couvertes d’une forêt vierge presque impénétrable hantée de tigres et d’où descendent de grands fleuves. D’est en ouest, ce sont la Salween, le Sittang et l’Irrawaddy, avec son affluent le Chindwin ; tous se jettent dans l’Océan Indien, entre le Golfe du Bengale et la Mer des Andaman, formant de vastes marécages peuplés de crocodiles de mer. A la saison sèche, ces fleuves forment des voies de pénétration vers l’intérieur, mais quand vient la mousson, gonflés par les pluies diluviennes, ils se transforment en barrières infranchissables. De mi-mai à mi-octobre, une grande partie du pays est ainsi inondée. En 1941, la grande Salween, qui coule du nord au sud non loin de la frontière thaïlandaise, n’est pas traversée par le moindre pont et il n’existe qu’un pont de chemin de fer sur le (relativement) petit Sittang. Pas de route, bien sûr, mais des pistes, comme celle qui traverse la célèbre Passe des trois Pagodes, à la frontière de la Thaïlande.
Au sud-est, le territoire birman se prolonge par une étroite langue de terre qui s’allonge sur un millier de kilomètres, de Moulmein à Victoria Point, dans l’isthme de Kra.
Avec une géographie aussi peu propice aux mouvements de troupes, il n’est pas étonnant que la guerre ait d’abord atteint le pays par la voie des airs.
Le 9 décembre, des bombardiers de l’Armée japonaise attaquent Victoria Point, mais en raison du mauvais temps, seuls cinq Ki-27 du 11e Sentai trouvent l’objectif et ne lui causent d’ailleurs aucun dommage. Mais les Japonais n’en resteront pas là.
Ils ont basé en Thaïlande le 3e Hikoshidan, qui compte 473 avions : 173 chasseurs (dont 59 Ki-43 et 87 Ki-27), 124 bombardiers moyens bimoteurs Ki-21, 40 bombardiers légers bimoteurs Ki-48, 39 Ki-30 bombardiers légers monomoteurs, 50 Ki-51 d’appui au sol, 12 Ki-36 d’observation et 35 avions de reconnaissance (dont 11 Ki-46, 24 Ki-15) . Il faut y ajouter les 74 appareils de la Force aérienne Royale Thaï (27 Ki-27, 12 Ki-21, 21 Ki-30 et 14 Ki-36). Toutes ces forces vont devoir se répartir entre les trois fronts : la Birmanie, mais aussi l’Indochine (contre laquelle elles ont le soutien de forces basées en Chine) et la Malaisie (contre laquelle elles ont le soutien des forces basées aux îles Paracels). L’aviation thaï sera d’ailleurs essentiellement engagée contre les forces françaises.
En face, les unités aériennes alliées forment un curieux mélange.
La RAF est représentée par le 221e Group : Sqn 67 (16 Hurricane Mk II, pour la plupart pilotés par des Néo-Zélandais), Sqn 17 (16 Hurricane Mk II), Sqn 211 (16 Blenheim IV). Ces unités viennent de recevoir quelques renforts : le Sqn 60 à Mingaladon (Rangoon), avec 12 Blenheim IV, et le Sqn 67, venu de Singapour et qui s’est équipé sur place avec 16 chasseurs Buffalo destinés au départ aux forces hollandaises d’Indonésie.
Le Burma Volunteer Air Service est en plein rééquipement. Il compte en tout 62 avions (plus 28 appareils de réserve)… Et quels avions… Le Sqn 1 du BVAS a 4 bombardiers Boulton-Paul Overstrand (plus 2 en réserve), 6 bombardiers Handley-Page Heyford (plus 5 en réserve) et 22 appareils civils répartis en cinq flights “de soutien”. Le Sqn 2 BVAS a 6 chasseurs Hawker Fury (plus 8 en réserve) et 6 chasseurs Hawker Audax (plus 13 en réserve) et 18 Westland Wapiti répartis en six flights “de coopération”.
Mais il y a aussi les Chinois ! Pour couvrir la Route de Birmanie, la ROCAF a envoyé le 9e Régiment Aérien, que les Britanniques appellent l’OCU (Operational Conversion Unit) chinoise. Cette unité est basée à “John Haig”, un terrain annexe de Mingaladon. C’est en effet une unité de conversion, où quelques vétérans de la ROCAF convertissent sur P-40 des pilotes novices tout juste sortis des écoles installées en Inde. Le régiment vient aussi de recevoir des P-400 (version du P-39 destinée à être utilisée au dessous de 10 000 pieds et ne possédant pas d’équipement d’alimentation en oxygène).
Enfin, l’Indian Air Force a promis d’envoyer dès que possible un squadron de… Lysander et a fourni un certain nombre d’équipages pour grossir les rangs du BVAS.

11 décembre 1941
Birmanie
Un Yale Z-31, deux Heyford et un Overstrand du BVAS évacuent le personnel de la RAF de Victoria Point.

12 décembre 1941
Birmanie
Un P-40 de la ROCAF équipé d’appareils Fairchild de 20 pouces et escorté par deux Hurricane photographie le terrain de Don Muang à Bangkok. Une cinquantaine de Ki-27 et de Ki-30 de l’Armée sont identifiés. Dans la nuit, deux Heyford du BVAS attaquent l’aéroport – première mission de guerre pour cet avion aux portes de la retraite. Ils repèrent le terrain, mais ratent les avions.

13 décembre 1941
Birmanie
Le terrain de Tavoy est attaqué par 27 Ki-27 du 77e Sentai, qui détruisent… un Yale Z-31 du BVAS. L’un des pilotes japonais, blessé par des tirs de DCA, ramène son avion mais décède à l’hôpital. Les jours suivants, Mergui et Moulmein seront aussi attaqués.

17 décembre 1941
Birmanie
Après les terrains de Chumphon et Raheng la veille, un P-40 chinois (toujours escorté par deux Hurricane) photographie celui de Prachaub Girikhan. Au retour, les Hurricane s’amusent à passer à basse altitude au dessus d’un train rempli de troupes japonaises, mais ne tirent pas, car ils ont l’ordre de pas attaquer des « objectifs non autorisés » en Thaïlande !

20 décembre 1941
Birmanie
Trois Hurricane du Sqn 67 de Mergui attaquent le terrain de Prachaub Girikhan , photographié trois jours plus tôt. Ils incendient un dépôt de carburant et revendiquent cinq avions détruits au sol.
La nuit suivante, quatre Heyford du BVAS attaquent Don Muang, laissant derrière eux quelques incendies qui réchauffent le moral du Service.

22 décembre 1941
Thaïlande (front de Birmanie)
Le QG de la 55e Division japonaise (lieutenant-général Takeuchi) s’installe à Rahaeng. Malgré les efforts accomplis par l’Armée japonaise depuis six mois, les cartes de la région sont encore très médiocres. Il est cependant évident que l’attaque de Moulmein doit passer par la route Rahaeng-Menado. Celle-ci a été reconnue depuis plusieurs années par le lieutenant Takahashi Hachiro, installé à Rahaeng comme acheteur de teck (sur le conseil du colonel Suzuki, il a même pris une épouse locale pour parfaire sa couverture).

23 décembre 1941
Birmanie
Les Japonais lancent un grand raid contre Rangoon et ses terrains d’aviation. Les quais du pot sont attaqués par 45 Ki-21 pendant que 15 Ki-21 et 27 Ki-30 bombardent les terrains et que 30 Ki-27 assurent la couverture. Les défenseurs ont été prévenus par leur réseau d’alerte et douze P-40, quinze Hurricane et… quatre Fury se jettent sur les formations japonaises, provoquant de furieuses batailles aériennes au-dessus de Rangoon. Malgré des revendications enthousiastes quatre ou cinq fois supérieures, seuls sept Ki-21 et un Ki-27 sont abattus. Le Ki-27 est descendu par le FO Mohan Singh, du BVAS, sur un Hawker Fury, au-dessus du terrain de Mingaladon. Le Ki-27 est plus rapide, mais le pilote japonais n’imagine pas qu’un avion puisse être plus manœuvrable que le sien, accepte le combat tournoyant et se fait tuer au bout de huit minutes d’acrobaties (!) par une rafale de l’élégant biplan britannique. Le Ki-27 s’écrase devant le mess des officiers, heureusement sans exploser.
Les Alliés ont perdu trois P-40 et le FO Lambert a dû poser son Hurricane en vol plané, son moteur ayant serré après que le radiateur ait été détruit. Un Gipsy Moth et un Tiger Moth sont détruits au sol, mais le plus grave est la destruction de la salle d’opérations de Mingaladon, où 17 hommes sont tués, dont l’instructeur en chef du BVAS, Mr H. Ealey.
Les quais de Rangoon sont durement touchés et 35 000 tonnes de marchandises incendiées, mais la population civile, avertie à temps, a pu s’abriter dans les tranchées creusées à la hâte depuis trois semaines et il y a peu de morts. Dans le port, le cargo américain City of Tulsa est coulé par un coup direct.
La nuit suivante, trois Overstrand et deux Heyford bombardent le terrain de Don Muang, sans grands résultats autres que d’agacer les Japonais, qui décident un nouveau raid sur Rangoon.

25 décembre 1941
Birmanie
Nouveau raid massif des Japonais sur Rangoon : d’une part 63 Ki-21 escortés par 25 Ki-43, d’autre part 8 Ki-21 et 27 Ki-30 escortés par 32 Ki-27. La perte de la salle d’opérations de Mingaladon handicape l’organisation de la défense, mais quatre P-40 de la ROCAF en patrouille signalent le raid à 15 km du point de divergence des deux groupes. Ils se lancent à l’attaque tandis que d’autres chasseurs s’envolent de tous les terrains et se joignent au fur et à mesure à la bataille. Les résultats de la mêlée confuse qui suit sont très surévalués. La ROCAF revendique 24 victoires, mais les Japonais ne perdent en réalité que trois Ki-21, deux Ki-43 et deux Ki-27. L’un des Ki-21 est éperonné par le FO Chin Yee ; deux autres P-40 et quatre Hurricane sont abattus, mais leurs pilotes sont saufs, en dehors de l’un des Britanniques. L’un des Ki-27 abattus a été victime du FO Mohan Singh et de son Fury, illustrant la manœuvrabilité extraordinaire du chef-d’œuvre de Sydney Camm – peut-être le meilleur chasseur biplan jamais construit : « Je suis resté à ras du sol, derrière une rangée d’arbres, pendant que des chasseurs Type 96 [Ki-27] mitraillaient le terrain. En s’éloignant après sa passe, il a cabré sèchement pour passer au-dessus des arbres. J’ai grimpé sous son aile droite et je l’ai touché d’une rafale avec une forte correction ; il a basculé et a plongé dans une rizière. Je ne crois pas que le pilote [Lt Someya] m’ait vu. »
Mingaladon est très endommagé. Trois Hurricane sont détruits au sol ainsi que cinq autres en cours d’assemblage. Les pistes sont semées de cratères et de nombreuses pièces de DCA de l’Armée Indienne ont été détruites ou ont vu leurs servants tués par les mitraillages. Le maréchal Wavell lui-même était sur place au moment de l’attaque, revenant de Chungking avec le général George Brett (USAAF). Les deux hauts gradés ont trouvé un abri inélégant mais sûr dans une tranchée.
A Rangoon, le bombardement a semé le chaos. Environ 2 500 civils ont été tués par les bombes, les incendies qu’elles ont allumés ou la panique qui a suivi. L’ordre n’est rétabli que grâce à l’intervention des troupes chinoises.
Cependant, ce sera le dernier bombardement diurne de la campagne. Les Alliés pensent avoir infligé des pertes sérieuses à l’aviation japonaise – en fait, ce n’est pas le cas, mais la situation en Malaisie et sur le front cambodgien est telle que le 3e Hikoshidan est obligé de redéployer ses forces loin de la Birmanie. Pour tenir ce front, les Japonais vont créer la 5e Division Aérienne Mixte, dotée d’environ un tiers des avions japonais basés en Thaïlande.

26 décembre 1941
Birmanie
Le 62e Sentai envoie 17 Ki-21 bombarder Mingaladon, les quais de Rangoon et la ville elle-même. Dans l’autre sens, un Overstrand et deux Heyford bombardent Don Muang. Ce genre d’échange (15 à 20 Ki-21 d’un côté, 3 à 5 bombardiers du BVAS de l’autre) deviennent les nuits suivantes des épisodes routiniers.

30 décembre 1941
Birmanie
L’aviation alliée reçoit quelques renforts, sous la forme de 17 P-40 chinois qui se posent à John Haig. Le “Généralissime” a en effet décidé que la défense de Rangoon était aussi importante que celle de Chungking. Le 9e Régiment aérien devient donc une unité opérationnelle et pas seulement une formation d’entraînement. Cette originale double fonction lui gagnera sans la ROCAF le surnom de “Fabrique des As”.
De plus, la 8e Batterie de DCA lourde indienne et la 3e Batterie de DCA légère indienne arrivent en Birmanie et sont déployées autour de Rangoon pour soutenir le moral de la population.

31 décembre 1941
Bangkok (Thaïlande)
Le colonel Suzuki Keiji annonce la formation de l’Armée pour l’Indépendance Birmane.
La Birmanie est en effet l’une des plus rétives possessions de la couronne britannique. En 1866, l’armée du roi Thibaw ne s’est pas rendue, elle s’est dispersée et a donné naissance à des bandes de brigands, les Dacoits. Il a fallu cinq ans et 30 000 hommes à l’Empire pour les vaincre. En 1932, les Britanniques ont octroyé au pays le droit à une certaine auto-administration (police, justice défense et finances exclues) selon le Government of India Act de 1919. Mais cela n’a pas suffi aux étudiants de l’université de Rangoon, furieux de voir les terres birmanes passer peu à peu aux mains de chettyars indiens. En 1936, ils se sont mis en grève, mais sans résultat. Beaucoup d’hommes politiques birmans se sont alors tournés vers le Japon.
En 1940, U Saw est devenu Premier Ministre de Birmanie. Affable, charmant, corrompu et plein de duplicité, il a discrètement levé une véritable armée privée grâce à des fonds japonais. En novembre 1941, il s’est rendu à Londres pour exiger que Churchill promette l’indépendance à son pays. Devant le refus anglais, il a tenté de rentrer en Birmanie par le Pacifique, mais l’attaque de Pearl Harbor l’en a empêché. Il a retraversé l’Atlantique et fait escale au Portugal, où il a rencontré l’ambassadeur japonais, qui lui a promis l’aide du Japon pour obtenir l’indépendance de la Birmanie (et à rester à la tête du pays) en échange du déclenchement d’une révolte pour faciliter la victoire des forces nippones. Mais les Britanniques, ayant déchiffré les messages envoyés par l’ambassadeur à Tokyo, ont arrêté U Saw à Haïfa et l’ont interné pour le reste de la guerre…
A ce moment, le principal pion des Japonais en Birmanie est le Dr Ba Maw, qui est entré en contact avec le colonel Tamura, représentant des services secrets japonais à l’ambassade du Japon à Bangkok. En réalité, le chef du réseau d’espionnage japonais en Birmanie est le colonel Suzuki Keiji, qui soutient directement les mouvements indépendantistes birmans. Mais les hommes des hautes terres, qui méprisent les Birmans des vallées, restent en marge de ces mouvements.
Cela n’empêche pas le colonel Suzuki de faire grand cas de l’Armée qu’il vient de créer. Cette “Armée” se compose de 300 hommes, qui sont immédiatement envoyés sur le front pour y servir d’éclaireurs aux forces japonaises. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’y accompliront pas d’exploits…


Dernière édition par Casus Frankie le Dim Juin 15, 2008 18:59; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Juin 15, 2008 15:47    Sujet du message: Répondre en citant

Même l'Amiot-143 et le Bloch-200 font furieusement modernes à côté des Overstrand et Heyford !!
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MessagePosté le: Dim Juin 15, 2008 17:12    Sujet du message: Suite, du 1 au 10 janvier 1942 Répondre en citant

1er janvier 1942
Birmanie
L’air vice-marshal D. Stevenson arrive à Rangoon dans un DC-2 du SQN 31. Il doit remplacer le group captain E. Manning comme commandant en chef-air en Birmanie (AOC Burma). Le Sqn 2 BVAS déploie à Moulmein un flight de chasse (3 Hawker Fury) et un de bombardement léger (3 Hawker Audax). Le père d’un des pilotes, un riche marchand de teck, a fait préparer pour eux des alvéoles bien camouflées. A Moulmein se trouve déjà le 4e Coast Defence Flight, IAF, du F-Lt E. Sprawson (4 Wapiti et 2 Audax).
Côté japonais, la 55e Division, avec l’aide de l’armée thaï, conclut des contrats de ravitaillement à Rahaeng et le gouverneur de la province de Pitsanuloke organise une cérémonie pour célébrer cet accord. Deux bataillons de troupes thaïlandaises se sont déployés sur la frontière. Ils ont rassemblé du bétail pour nourrir les soldats japonais, posé des poteaux indicateurs, nettoyé les pistes. Des animaux de bâts ont été achetés par les Japonais pour remplacer leurs camions. Des éléphants ont même été amenés pour tasser la terre des chemins afin d’éviter que les blindés ne s’embourbent !

3 janvier 1942
Birmanie
Neuf Ki-27 du 77e Sentai décollent de Lampong, ravitaillent à Raheng et attaquent Moulmein. Ils détruisent au sol deux Wapiti et deux Audax du 4e CDF s’apprêtant à décoller. Deux Fury du BVAS rentrant de patrouille arrivent alors et les chassent.
Pendant ce temps, quatre Hurricane du Sqn 67 mitraillent Raheng, incendiant un Ki-27 au sol. Attaqués par deux Ki-27, ils en abattent un.

4 janvier 1942
Birmanie
Convoyés pour la plupart par des pilotes de transport, 37 Hawk-81 sont rassemblés sur le terrain de Myitkyina, où des pilotes français venant de Malaisie ou d’Indochine viennent les prendre en mains. Avec des jeunes pilotes fraîchement sortis de l’école de chasse de Meknès, ils vont reformer les GC I, II et III/40. Le Lt-Col. Lionel de Marmier, en charge de l’opération, accueille le commandant de la 40e EC, le commandant Edmond Marin La Meslée : « J’espère que d’ici deux semaines, mes gars auront convoyé jusqu’ici 80 Hawk-81 en tout. Cependant, vous devrez les partager avec les Américains. L’AVG a déjà envoyé par Kunming 15 pilotes pour les récupérer. » Marin La Meslée espère que son escadre sera opérationnelle à la fin du mois.
Dans la journée, 32 Ki-27 du 77e Sentai effectuent une mission d’interdiction sur Rangoon. Ils tombent sur six P-40 chinois au-dessus de Mingaladon et en abattent deux (mais leurs pilotes peuvent sauter en parachute).

5 janvier 1942
Birmanie
Les Ki-27 du 77e Sentai retournent sur Mingaladon à l’aube, escortant 8 Ki-30 du 31e. En l’absence d’opposition aérienne, ils détruisent le mess des officiers, endommagent les ateliers de réparations et démolissent un DC-2 du Sqn 31 sur la piste.
Cependant, des renforts de la RAF commencent à arriver. Venant d’Egypte, 16 Blenheim IV du Sqn 113 se sont déployés près de Rangoon, chaque avion amenant deux mécaniciens. Ces derniers se sont mis au travail avec leurs collègues du Sqn 60 pour entretenir les Blenheim des deux squadrons. De plus, le Sqn 28 est arrivé d’Inde avec 12 Lysander.
Dans la nuit du 5 au 6, onze Blenheim des Sqn 60 et 113 et trois Heyford du BVAS attaquent les quais de Bangkok. Malgré une DCA intense (un Heyford est endommagé), plusieurs grands entrepôts sont incendiés.

6 janvier 1942
Birmanie
Trois P-40 chinois, mais portant encore les cocardes britanniques, attaquent Raheng, démolissant quatre Ki-27 du 77e Sentai qui se préparaient à décoller. Touché par la DCA, le P-40 du FO Christopher Yung (de Shanghai) s’écrase dans une rivière. Son pilote saute en parachute et les Japonais se lancent à sa poursuite, mais, ayant observé les cocardes de l’avion, ils recherchent un Blanc. Yung s’empare de vêtements laissés à sécher au soleil et cherche refuge dans le dernier endroit auquel penseront les Japonais, Raheng même. Là, il se cache dans la maison d’une famille chinoise proche de la sienne. Deux mois plus tard, après bien des aventures, il réapparaîtra à John Haig.
Dans la nuit, trois Hurricane tentent sans succès d’intercepter le raid japonais quotidien. L’un d’eux s’écrase à l’atterrissage.

8 janvier 1942
Birmanie
Des éléments du 143e Rgt japonais et des troupes thaï s’emparent du terrain d’aviation de Victoria Point.

9 janvier 1942
Birmanie
Raheng est à nouveau attaqué, cette fois par quatre P-40 de la ROCAF et six Hurricane. Un Ki-27 est détruit au sol et trois endommagés.
Le raid nocturne quotidien des Japonais sur Mingaladon touche un dépôt d’essence, détruisant un millier de barils de 44 gallons.

10 janvier 1942
Birmanie
Quatre Hurricane du Sqn 67 attaquent Mehsoht, détruisant deux Ki-30 du 31e Sentai.
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MessagePosté le: Lun Juin 16, 2008 09:45    Sujet du message: Répondre en citant

Je connaissais le coté un peu pervers de Mark (il a envoyé des Fairey Battle affronter des A6M2) mais les Heyford et Overstrand comblent mes attentes en matière de rossignols décatis. Le Heyford, en particulier, avec le plan inférieur SOUS le fuselage, vaut le détour.

Le Fury est un superbe biplan, que les Yougoslaves utilisaient encore en 41.

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MessagePosté le: Mar Juin 17, 2008 10:01    Sujet du message: la suite, 11 au 20 janvier 42 Répondre en citant

C'est vrai qu'en voyant un Overstrand ou un Heyford, on se demande pourquoi on n'a pas inventé l'aviation plus tôt, puisqu'on peut visiblement faire voler n'importe quoi. Enfin, si on est Anglais, je suppose.

12 janvier 1942
Le FO Mohan Singh mène deux Fury et trois Audax attaquer Kawkariek. Un dépôt de ravitaillement est touché. Pendant que les Audax bombardent, Singh aperçoit un Ki-15 revenant de reconnaissance et l’abat.

15 janvier 1942
Six Hurricane du Sqn 67 et trois Blenheim du Sqn 113 attaquent avec succès Prachuab Girikan. Un Blenheim est abattu par un Ki-27 thaï, mais six avions thaïlandais sont détruits au sol, ainsi qu’un Ford Trimotor en train de faire taxi. A bord de cet appareil se trouve un membre de la famille royale thaïlandaise, qui est tué. L’émotion soulevée dans la population conduit le gouvernement thaï à « autoriser des représailles » (bien qu’il n’en ait guère les moyens, l’essentiel de ses forces étant engagées au Cambodge).
Pendant ce temps, l’aviation de la Marine japonaise lance un raid réussi sur le Golfe du Bengale. Six G3M repèrent, bombardent et coulent à l’ouest des Andaman le gros cargo français Jamaïque (1922, 10 123 GRT, 13,5 nœuds, allant d’Angleterre à Rangoon avec des munitions, des avions et des blindés légers destinés à la Chine). Tout le trafic reçoit immédiatement l’ordre de faire route plus à l’ouest, en longeant la côte indienne, et l’organisation d’un système de convoi commence.

17 janvier 1942
Birmanie
Les premiers éléments de la 55e Division japonaise (Lt-général Hanaya) passent la frontière birmane à Mehsoht.
L’Armée Impériale a déployé en Thaïlande ses 7e et 15e Armées. La 15e (Lt-général Shojiro Ida), soutenue par le gros des forces thaïlandaises, a pour mission d’envahir le Cambodge, l’ouest du Laos et le sud du Viet-Nam.
Mais la 7e Armée (Lt-général Jûichi) a été déployée sur le front de Birmanie. Elle se compose des 33e et 55e Divisions d’infanterie , de la 5e Brigade d’artillerie lourde de campagne et de la 9e Brigade blindée (col. Takehi), dont les 5e et 7e Rgt totalisent une centaine de chars. La 7e Armée possède aussi deux bataillons du génie (les 4e et 20e), deux compagnies de pontonniers et quatre de transport, des unités de communication, des unités médicales, etc.
L’Armée Royale Thaï est représentée sur ce front par une seule division, la 2e DI, appuyée par une demi-douzaine de petits chars Vickers “Six-toners”.
Ces forces sont soutenues par la 5e Division Aérienne Mixte de l’Armée Impériale, qui compte 165 avions. Le QG de la division est installé à Don Muang, avec le 4e bataillon aérien (43 bombardiers moyens bimoteurs Ki-21 et 30 bombardiers légers bimoteurs Ki-48 déployés à Don Muang, 29 chasseurs Ki-27 à Nakhorn Sawan et 29 bombardiers légers monomoteurs Ki-30 à Phitsanulok). Le 10e bataillon aérien est à Lampong (avec 28 Ki-27 et 6 Ki-15 de reconnaissance).

18 janvier 1942
Birmanie
Bien qu’elle soit essentielle au ravitaillement de la Chine, la Birmanie est faiblement défendue. Il semblait que cela ne fût pas nécessaire, car pour avancer sérieusement vers l’ouest, les Japonais devaient d’abord se débarrasser de la Malaisie – et de la flotte de Singapour. La disparition de la flotte de l’amiral Philipps remet tout cela en question. Si la Malaisie tombe, la Birmanie sera en grand danger !
Le commandant en chef en Birmanie (GOC Burma) le lieutenant-général Tom Hutton, a fait de son mieux avec ce qu’il a pour obéir aux ordres qu’il a reçus.
La présence de deux “armées” de l’armée républicaine chinoise à l’entraînement dans les états de Shan lui permet de déployer sur la frontière la 1ère Division Birmane, mais celle-ci est en sous-effectifs, sous-équipée, peu expérimentée et même peu fiable. Elle est donc disposée au nord de la frontière avec la Thaïlande, entre Kemapyu et Papun, dans la zone la moins menacée, sur la rive ouest de la Salween.
Dans la pointe sud-est de la Birmanie sont dispersés trois faibles bataillons : du sud au nord, le 2e Burma Rifles à Mergui, le 6e à Tavoy et le 3e devant Ye, couvrant la passe des Trois Pagodes.
La meilleure unité, la 17e Division Indienne (major-général Smythe) est déployée à Moulmein. Sur ses trois brigades, la 16e n’a que deux bataillons (4e Burma Rifles et 1/7 Gurkha), tandis que la 46e et la 48e, si elles manquent d’expérience, sont à effectifs complets et raisonnablement bien équipées (encore que la 46e manque de transports).
Hutton a réclamé des blindés à Wavell, mais il n’y en a aucun de disponible. Il n’est pas question de toucher au matériel en transit vers la Chine, et Wavell n’autorise Hutton à utiliser le matériel des centres d’entraînement qu’en cas d’urgence absolue. Obligé d’être créatif, Hutton a demandée l’autorisation de lever des unités de volontaires indépendantes et de lancer dans la population un appel à l’aide pour améliorer les capacités du BVAS. Ayant reçu le feu vert officiel, Hutton s’est efforcé de faire connaître les besoins de ses troupes. C’est ainsi que, de passage à Calcutta en décembre peu après l’attaque japonaise, il dînait au Saturday Club quand des gentlemen médaillés d’un certain âge lui ont demandé ce que pourrait faire pour lui le Calcutta Light Horse. Si, depuis plus de vingt ans, cette unité n’est plus qu’une sorte de club et si tous ses membres en âge de servir se sont déjà engagés, il reste encore à Calcutta un certain nombre de vétérans de 14-18 encore désireux de servir. Début janvier, 25 d’entre eux, ayant recruté plusieurs centaines de volontaires de différentes origines (par exemple dans les unités de transport), forment à Rangoon un bataillon blindé avec 18 vieux chars moyens Vickers et de 20 chars légers Mk V tout aussi dépassés. Pour donner à cette unité une certaine capacité antichar, des canons navals de 12 livres sont greffés sur quatre autres Vickers mediums, sans trop savoir si tout l’ensemble ne va pas tomber en morceaux après les premiers coups. Ces diverses reliques ont été récupérées dans des dépôts en Inde ou même en Egypte, à moins qu’elles n’aient été envoyées d’Angleterre à destination de la Chine mais que même les Chinois ne les aient jugées trop dépassées. Le Calcutta Light Horse sera officiellement reconstitué début février à Payagyi.

19 janvier 1942
Birmanie
Quand il inspecte pour la première fois la position de Moulmein, le major-général Smythe est épouvanté. Hutton lui a ordonné de tenir les Japonais à distance de la Route de Birmanie, qui passe non loin du Sittang en de nombreux endroits, avec sa 17e Division Indienne – les quelques bataillons du Tenasserim sont censés protéger les terrains de la région. Smythe a donc l’ordre de combattre aussi en avant que possible, à l’est de la Salween. Mais il découvre que cela veut dire qu’il va devoir livrer bataille adossé à un fleuve de sept kilomètres de large, sans le moindre pont et avec peu de ferries. Moulmein même est une ville de 50 000 habitants dont les trois rues principales sont parallèles au fleuve. Elle est indéfendable. Pour la couvrir, il faudrait au moins deux divisions – mais si la 18e Division Indienne est censée arriver sous peu en renfort, mi-janvier, seuls ses premiers éléments sont déjà à Rangoon.
Smythe fait part de son désarroi à Hutton, qui lui explique qu’il est d’accord avec lui mais qu’il n’y peut rien et que les ordres sont de défendre à l’est de la Salween. Malgré ces ordres, Smythe ordonne à sa brigade la plus récemment arrivée, la 46e, de rester sur la rive ouest et d’y préparer des positions de défense, sous prétexte qu’elle manque de moyens de transports. Un bataillon du génie de Rangoon reçoit l’ordre de préparer des lignes de défense plus en arrière encore : sur la rive est du Sittang, pour couvrir les approches de l’unique pont sur ce fleuve, et sur sa rive ouest, pour éviter un franchissement au nord du pont. La 48e Brigade (brigadier Ekin) est déployée devant Moulmein et la 16e (brigadier Jones) plus à l’est, sur la route venant de Kawkareik (en Thaïlande).
Cependant, le terrain de Tavoy (chef-lieu du Tenasserim, région de Birmanie formant la pointe sud du pays) est occupé par le 3e bataillon du 112e Rgt japonais. La garnison (le 6e Burma Rifles, un ex-bataillon de police) est dispersée sans difficulté.
A Rangoon arrivent les premiers éléments du 267e Wing (Sqn 17, 135 et 136), avec le wing commander Pennington-Leigh et les squadron leaders Carey et Stone.

20 janvier 1942
Birmanie
A Moulmein, trois Hurricane s’apprêtant à décoller vers Raheng sont attaqués et détruits par un raid de Ki-27. Quelques heures plus tard, un Ki-36 en reconnaissance dans le secteur est surpris et détruit par le FO Mohan Singh, dont c’est la quatrième victoire. « C’est un avion très manœuvrant et il aurait pu esquiver facilement l’attaque d’un Hurricane ou d’un P-40, commentera Singh. Mais contre mon vieux Fury, c’était un canard posé ! »
Un raid de Blenheim se dirigeant vers Mehsoht (six Blenheim escortés par six P-40 chinois) est intercepté par hasard au-dessus de Kawakereik par des Ki-27. Un chasseur japonais, un P-40 et un Blenheim sont abattus.
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MessagePosté le: Ven Juin 20, 2008 14:27    Sujet du message: 21 janvier au 1er février 42 Répondre en citant

21 janvier 1942
Birmanie
Six Blenheim bombardent avec succès Raheng et Kawkareik.
Dans la nuit, Rangoon et Mingaladon sont durement touchées. Deux petits caboteurs sont coulés dans le port de Rangoon.

22 janvier 1942
Birmanie
A l’extrême sud du pays, Mergui tombe. La garnison (2e Burma Rifles) est dispersée après une brève résistance. Sous-estimant encore les Japonais, Wavell envoie ce message à l’Etat-Major Général Impérial : « L’avance japonaise dans le Tenasserim n’aurait pas dû avoir de pareils résultats. Nos ennuis ont commencé à Tavoy, quand un bataillon de fusiliers birmans s’est apparemment laissé surprendre et a cédé sans livrer le moindre combat. Puis, nos troupes stationnées à Mergui n’ont jamais été vraiment attaquées et ont décroché en hâte, craignant sans doute d’être coupées de leurs arrières. »
Wavell ajoute qu’il apparaît que les Japonais attaquent par petits groupes et qu’ils auraient dû être, et devraient être dorénavant, aisément contenus. Il se trompe ce même jour, deux régiments de la 55e Division sont en marche vers Moulmein : l’un à l’est, par les collines de Dawna en passant par Kawkareik, l’autre au sud-est, par la passe des Trois Pagodes, appuyé par six mille soldats thaïlandais.
Dans l’après-midi, sur la route de Kawkareik, un camion de munitions anglais surchargé fait chavirer le seul ferry de la rivière Kyiang (un affluent de la Salween). Le brigadier Ekin, qui bat en retraite avec sa 16e Brigade devant les troupes japonaises, perd son sang-froid. Abandonnant ses véhicules et ses armes lourdes, il donne l’ordre à ses hommes de traverser la rivière sur des embarcations de fortune et de marcher en hâte vers Moulmein. Averti, Smythe comprend qu’il ne va pas tarder à être acculé contre la Salween et détruit. Il fait passer son artillerie et ses transports à l’ouest du fleuve mais, obéissant à ses ordres, il se prépare à défendre Moulmein avec les 16e et 48e Brigades, qu’il fait mettre en défense. Il a pris soin de bâtir des bunkers de troncs couvrant l’ensemble de la zone. Pourtant, il a rassemblé des bateaux et fait tendre des câbles en travers du fleuve pour donner à ses troupes la possibilité de s’enfuir si sa mince ligne de défense craquait.

23 janvier 1942
Birmanie
Les premiers Hurricane IIB du Sqn 136 arrivent à Mingaladon, équipés de réservoirs supplémentaires non largables. Peu après survient un sweep de 24 Ki-27 du 50e Sentai. Sept Hurricane les défient et en abattent deux ; trois Hurricane sont très endommagés, mais aucun n’est abattu. Pendant ce temps, 12 Ki-48 du 8th Sentai attaquent sans opposition les navires dans l’estuaire, mais ne font guère de dégâts.
Un second raid japonais (24 Ki-27 du 77e Sentai et 12 Ki-30 du 31e) arrivent 30 minutes plus tard. Cependant, les Ki-27 ont raté le rendez-vous et les Ki-30, non escortés, sont pris à partie par 12 P-40 de la ROCAF qui en abattent un, en touchent gravement trois (ils seront irréparables) et endommagent plus légèrement les autres. Mais les Ki-27 arrivent alors pour sauver les bombardiers et abattent trois P-40 sans perte. Le bombardement est évidemment avorté.

24 janvier 1942
Birmanie
Six Ki-21 du 14e Sentai, escortés par 20 Ki-27 du 50e Sentai, attaquent Mingaladon. Mais les bimoteurs, plus rapides que les chasseurs à train fixe, arrivent les premiers sur l’objectif malgré les appels du capitaine Ryosuke Motomura (2e Chutai). Le raid est attendu par des Hurricane et des P-40, 20 machines en tout. Ils sautent sur les bombardiers isolés et en abattent cinq sans pertes. Les Ki-27 de l’escorte se jettent alors dans la bataille, mais la chance est avec les Alliés et trois chasseurs japonais sont abattus sans pouvoir détruire un seul chasseur allié.
Cependant, bien plus bas que cette bataille, trois Ki-30 du 31e Sentai et 25 Ki-27 du 77e attaquent Mingaladon, détruisant deux Blenheim en escale sur la route de Singapour, deux Gipsy Moth du BVAS et un autre dépôt de carburant.
Ces épisodes n’empêchent pas le général Wavell de rendre une nouvelle visite à Rangoon. Il arrive sur un gros hydravion B-20 Brisbane. Wavell est témoin de l’habituel raid nocturne. Douze 12 Ki-21 et 8 Ki-48 font de graves dommages aux quais.
A Moulmein, de petits groupes de Japonais commencent à infiltrer le périmètre défensif, observant les efforts britanniques pour construire une ligne continue entre les points fortifiés.

25 janvier 1942
Birmanie
Quatre Blenheim I du 3e Coast Defence Flight arrivent à Bassein. Un autre est tombé en mer à plus de 150 km de Chittagong ; l’équipage sera récupéré par des pêcheurs.

26 janvier 1942
Birmanie
Nouveau sweep sur Mingaladon : 23 Ki-27 du 50e sont interceptés par huit P-40 et Hurricane. Deux P-40 et un Ki-27 sont perdus.
L’après-midi, cinq Blenheim du Sqn 113 escortés par deux Hurricane et six P-40 attaquent Kawkareik, touchant une colonne japonaise sur la piste qui se dirige vers l’ouest.

27 janvier 1942
Birmanie
Dans la nuit, six Ki-21 touchent Mingaladon avec précision, détruisant deux Hurricane. Mais l’un d’eux est abattu par le Sqn-Ldr Stone, pilotant un Hurricane. C’est la première perte de l’aviation de l’Armée Impériale en bombardement de nuit.
Cette même nuit, 5 Blenheim, 2 Overstrand et 4 Heyford frappent diverses cibles en Thaïlande, sans perte (un autre Blenheim s’est écrasé au décollage, sans pertes humaines).

28 janvier 1942
Birmanie
Sachant que les Alliés opèrent toujours de Mingaladon, la 5e Division Aérienne organise une nouvelle journée de sweeps. Le 77e Sentai lance ainsi 27 Ki-27 et le 50e en envoie dix, mais la coordination est médiocre et les deux raids restent séparés. Un P-40 de la ROCAF est abattu, mais le 77e perd quatre Ki-27. Touché, le lieutenant Kaneki Yamamoto fracasse délibérément son avion sur un P-40 chinois s’apprêtant à décoller et dont le pilote voit avec étonnement disparaître soudain l’arrière de son fuselage. Yamamoto sera enterré par la RAF avec les honneurs militaires ; une boîte à message contenant le récit de sa mort complété de photographies des funérailles sera lâchée sur le terrain de Racheng.

29 janvier 1942
Birmanie
Six Hurricane et six P-40 de la ROCAF interceptent 20 Ki-27 du 77e Sentai sur Rangoon. Quatre Ki-27 et deux P-40 sont abattus, plus un Hurricane qui se pose sur le ventre et sera irréparable. Le sergent Yoshida, qui pilote un Ki-27, touché de plusieurs balles, tente de s’écraser sur un Blenheim du Sqn 113, mais sa machine heurte le haut de la butte de protection et se brise.
De nouveaux Lysander arrivent au Sqn 28 portant son effectif à 18 machines.

Kunming (Chine)
Les Hawk-81 français des GC I/40, II/40 et III/40, reconstitués dans la région de Mandalay, en Birmanie, arrivent à Kunming pour relever les squadrons de l’AVG. Ceux-ci ne sont pas retirés, mais se rendent à Chungking pour y être eux-mêmes reconstitués.

30 janvier 1942
Birmanie – Bataille de Moulmein
La bataille s’ouvre par une violente attaque japonaise venant du sud et du sud-est. A 08h00, le général Smythe transfère son QG sur la crête dominant la ville, mais cette zone est à partir de 09h30 la cible des tirs de l’artillerie japonaise. Un peu plus tard, devant l’avance ennemie, le BVAS évacue le terrain d’aviation, incendiant deux Audax endommagés qui ne peuvent se replier vers Pegu.
Vers midi, l’attaque est repoussée, mais les bataillons à l’est de la ville ont dû raccourcir leur périmètre, laissant un détachement de gardes Sikhs isolé sur l’aérodrome. Ces hommes, recrutés et commandés par un ancien officier Sikh du 15e Sikhs qui avait servi avec Smythe en France pendant l’autre guerre, vont lutter magnifiquement tout le reste de la journée et toute la nuit suivante.
Décollant de Pegu, le BVAS lance une attaque en masse contre les forces menaçant Moulmein. Les Japonais ont le privilège d’assister au remarquable spectacle de six Heyford, deux Overstrand et huit Audax volant (plus ou moins) en formation, escortés par quatre Fury et trois Hurricane. Ce raid est intercepté par sept Ki-27, qui abattent un Heyford et un Audax mais perdent deux des leurs.
Le même jour, huit Blenheim du Sqn 113 attaquent la zone sans pertes.
L’aviation japonaise n’est pas en reste : le 31e Sentai lance pas moins de quatre attaques contre Moulmein, sans juger utile de faire escorter ses bombardiers. Deux Ki-30 sont abattus par des Fury du BVAS. C’est ainsi que le FO Mohan Singh obtient sa cinquième victoire, ce qui fait de lui le premier as de l’Indian Air Force dans cette campagne.

31 janvier 1942
Birmanie – Bataille de Moulmein
Peu avant l’aube, les Sikhs encerclés sur l’aérodrome se fraient un chemin en chargeant à la baïonnette pour rejoindre le gros des troupes alliées. Ils signalent un présage menaçant : ils ont entendu des bruits de chenilles dans la nuit. Les Japonais auraient donc des chars dans le secteur.
A 10h00, le brigadier Ekin signale que la plus grande partie du 4e Burma Rifles, qui tenait le flanc gauche de sa position, a disparu – en fait, ce sont des Birmans des vallées qui ont fait défection et sont passés à l’ennemi. Les Japonais ne manquent pas d’attaquer dans la brèche. Deux bataillons de la 55e division japonaise et un de la 2e DI thaï sont emmenés par quatre tankettes Type 95 du 5e Rgt Blindé et deux Vickers Six-toners thaï. Les soldats birmans encore dans le secteur, qui n’ont jamais vu quoi que ce soit qui ressemble à un char, s’évaporent dans la forêt, à la notable exception des hommes des hautes terres, qui se rallient aux troupes indiennes voisines. L’attaque nippo-thaï ne peut être que ralentie, malgré des combats acharnés où – en l’absence du moindre antichar – les tankettes jouent un rôle clé.
Vers 14h00, le QG du brigadier Ekin est attaqué. La plupart des membres de l’état-major, dont Ekin lui-même, sont tués en tentant de tenir la position.
Pendant ce temps, Smythe a ses propres ennuis. Il a déplacé son QG dans le pavillon des Travaux Publics du parc de Salween et a réussi à rallier ses forces, qui se sont mises à couverts dans les premiers bâtiments de la ville et ont pu contenir les Japonais, avec l’aide de l’artillerie déployée à l’abri, sur la rive ouest de la Salween. Mais à 20h00, le QG de Smythe est attaqué par des Japonais déguisés en Birmans. La lutte au corps à corps est féroce – se remémorant son expérience de l’autre guerre, Smythe tue personnellement deux Japonais, mais il est lui-même asses gravement blessé. Cependant, l’attaque-surprise est repoussée par l’état-major et les troupes voisines, accourues à la rescousse.
Ayant la preuve que ses troupes sont attaquées par le gros de la 55e Division japonaise et par une bonne partie de la 2e DI thaïlandaise, avec l’appui de blindés, Smythe donne l’ordre à ses troupes de commencer pendant la nuit à se replier sur la rive ouest du fleuve.
Toute la journée, les avions des deux camps sont très actifs au-dessus de Moulmein. La RAF perd deux Hurricane, un Audax du BVAS et un Blenheim I, en échange de deux Ki-27, un Ki-30 et un Ki-48.

1er février 1942
Birmanie – Bataille de Moulmein
Les Japonais, aidés par les Thaïlandais, renouvellent leurs attaques dès l’aube, rétrécissant peu à peu le périmètre de défens allié. Comprenant qu’il n’a d’autre choix que de poursuivre son repli à travers le fleuve, Smythe ordonne la retraite générale.
Alors que la victoire se précise pour les Japonais, l’état-major nippon doit pourtant ralentir l’offensive. En effet, la situation des forces engagées sur les fronts de Malaisie et du Cambodge est de plus en plus difficile. La 33e Division doit être retirée à la 7e Armée pour couvrir les arrières de la 20e Armée en Malaisie. Le fardeau de l’attaque repose dès lors entièrement sur la 55e DI japonaise et la 2e DI thaïlandaise.
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MessagePosté le: Dim Juil 06, 2008 23:37    Sujet du message: Handley-Page Heyford et Hugo Pratt Répondre en citant

Ayant dû explorer en urgence la partie de ma bibliothèque toujours en cartons depuis mon déménagement Nimes-Ajaccio, j'ai remis la main sur Les Scorpions du Désert d'Hugo Pratt.
E malo potest evenire bonum, clin d'oeil à Casus Frankie qui connaît mes misères du moment.

Il s'y trouve quelques dessins d'un Handley-Page Heyford, qui succombe sous les coups du Fiat CR-42 de l'as italien Mario Visentin (dans le Chapitre V - L'ange de la mort).

Amicalement
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MessagePosté le: Lun Juil 07, 2008 00:48    Sujet du message: Re: Handley-Page Heyford et Hugo Pratt Répondre en citant

folc a écrit:
E malo potest evenire bonum, clin d'oeil à Casus Frankie qui connaît mes misères du moment.


Compris (chouette, mon cerveau n'est pas totalement embrumé).

folc a écrit:
Il s'y trouve quelques dessins d'un Handley-Page Heyford, qui succombe sous les coups du Fiat CR-42 de l'as italien Mario Visentin (dans le Chapitre V - L'ange de la mort).


En voyant les dessins, les lecteurs ont dû croire que Pratt avait fumé trop de chanvre pour se mettre dans l'ambiance...
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MessagePosté le: Lun Juil 07, 2008 06:20    Sujet du message: Répondre en citant

Un petit scan pour qu'on se fasse une idée ?
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MessagePosté le: Ven Juin 10, 2011 18:06    Sujet du message: Répondre en citant

Le siège de Singapour est presque terminé, les choses sont en bonne voie pour le théâtre indochinois, le théâtre des Salomons et de la Chine sont presque achevés pour 1942, bien qu' étoffer un peu sur le côté militaire du front chinois pendant l' automne serait, je pense, utile.
Cependant, après deux années de lecture de la chrono de long en large, je ne peux m' empêcher de remarquer qu' à part quelques mentions éparses de renforts américains, chinois ou belges, le front birman disparait des écrans dès février 42.
Quelqu'un aurait-il une idée d' où en est la rédaction?
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MessagePosté le: Sam Juin 11, 2011 19:28    Sujet du message: Répondre en citant

En Birmanie, il ne faut pas oublier les Belges. Les forces coloniales qui ont combattu en Ethiopie n'étaient pas faites pour le combat sur le théâtre européen et ont donc été envoyées en Birmanie. Ce sont de bonnes troupes, aguerries, de plus, ils ont leurs propres forces aériennes ! Joli renfort ! Laughing
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MessagePosté le: Sam Juin 11, 2011 20:10    Sujet du message: Répondre en citant

galileo a écrit:
Le front birman disparait des écrans dès février 42.
Quelqu'un aurait-il une idée d' où en est la rédaction?


En pratique, les velléités offensives japonaises sont étouffées par les besoins du front Malaisie-Singapour. D'où cette disparition des écrans !
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MessagePosté le: Sam Juin 11, 2011 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

Si j' ai bien relu la chrono, le récit du front birman s' arrête brutalement en pleine bataille de Moulmein.
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MessagePosté le: Sam Juin 11, 2011 21:19    Sujet du message: Répondre en citant

galileo a écrit:
Si j' ai bien relu la chrono, le récit du front birman s' arrête brutalement en pleine bataille de Moulmein.


Exact. Les Japonais rejettent le Commonwealth au delà du fleuve, mais ils n'auront pas la force d'aller vraiment plus loin - si quelqu'un veut reprendre le flambeau, qu'il n'hésite pas à poser sa candidature, toutes les propositions seront examinées avec bienveillance... Wink
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MessagePosté le: Sam Jan 28, 2012 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas encore relu la chrono de 1942, aussi je demanderais où en sont les choses pour la rédaction sur le front birman. Est-ce que le trou février-mai pourra être complété avant la parution du prochain tome?
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