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Février - Mars 43 - Equilibres Belges
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Juil 20, 2014 09:37    Sujet du message: Février - Mars 43 - Equilibres Belges Répondre en citant

En février et mars comme en janvier, de Wil the Coyote, relu et corrigé par Sa Sainteté.

1er février
Base aérienne de Sfax
– Les quatre officiers des Grenadiers, accompagnés du major Benedictus et des capitaines Durieux et Balleger, sont venus découvrir la principale base arrière de l’Aéronautique Militaire en Méditerranée. Contrairement à sa branche déployée en Angleterre, l’aviation belge sur ce théâtre est très engagée dans l’appui au sol. Cependant, les nouveaux venus ont eu l’occasion de visiter des aérodromes en Angleterre et ne sont pas étonnés par le grand nombre d’avions présents, incroyable pour un militaire belge d’avant 1940.
Ils sont aimablement accueillis par le major Eulers, officier de liaison entre l’Armée de l’Air et l’Aéronautique Militaire, et par trois officiers pilotes.
Felies l’interroge : « Nous sommes heureux de cette occasion de faire connaissance avec nos avions et nos pilotes, mais vous êtes bien toujours indépendants des Forces Terrestres ? »
– Pas encore totalement mais presque, glisse Eulers avec un petit sourire. Cependant, il est important de faire connaissance, car en Italie, nos avions apportent tous les jours leurs concours à nos troupes. Vous avez connu, malheureusement, l’impact qu’a eu la Luftwaffe en 1940…
– Oui, soupire Derruder, je ne saurais oublier ces maudits Stukas et leurs sirènes…
– Eh bien, voilà pourquoi vous êtes ici. Il s’agit de rendre aux Allemands la monnaie de leur pièce et pour cela, il est important, entre autres, d’apprendre à connaître et reconnaître les avions dont nous sommes équipés, car vous les verrez souvent de près !
– Ils volent si bas ?
– Cela dépend du modèle… (se tournant vers un des pilotes) et de celui qui est aux commandes ! N’est-ce pas, Lieutenant ?
Le jeune pilote rectifie la position : « En effet, Major ».
– Permettez que je vous présente. Le commandant Ceuppens est le patron du II/42 de Bombardement, sur DB-73, actuellement basé en Sicile. Le capitaine Malengreau commande le 1/41 de Chasse, actuellement sur Hawk 87 et lui aussi en Sicile. Enfin, notre, comment dire, Cavalier du Ciel, le lieutenant de Selys-Longchamps, pilote de P-39 Airacobra au sein du II/53 d’Appui rapproché. Lui est en vacances ici, comme il a un peu abîmé son avion en volant trop près de la DCA boche en Italie, il est venu en chercher un tout neuf ! Mais vous allez voir les montures de ces Messieurs.
Sur le parking avions, plusieurs machines sont ornées de belles cocardes noir-jaune-rouge, dont le DB-73 de Ceuppens, le H-87 de Malengreau (orné de plusieurs insignes de victoire) et le P-39D de Selys-Longchamp.
– Depuis le début de notre exil, commence Malengreau, nous avons appris un mot important : le mot coordination. Il est fini le temps où nous envoyions nos malheureux Battle sans escorte sur les ponts du Canal Albert. En mission offensive, notre travail est de permettre à nos bombardiers et avions d’assaut de faire leur boulot sans interférence. Bien sûr, en l’absence de chasse ennemie, nous pouvons nous faire plaisir en rase-motte…
– H-87, DB-73, est-ce que ces modèles ne commencent pas à dater un peu ? questionne Felies. En Angleterre, nos gars passent leur temps à rouspéter après la dernière version du Spitfire !
– Vous n’avez pas tort. Mais avant d’être déployés en Italie, nous allons toucher des Mustang, un chasseur américain qui fait des merveilles. Et nos amis du bombardement vont recevoir des B-25 dernier cri.
Ceuppens saisit la balle au bond : « Oui, et avec lui, nous allons faire un meilleur travail plus en profondeur dans les lignes ennemies, contre ses unités d’appui, son ravitaillement… En bref nous allons mettre le bordel sur les arrières des Boches. »
Au tour du lieutenant de Selys-Longchamps : « Certes, mon P-39 n’a pas les lignes gracieuses du Spit, ni l’élégance d’un Mustang, mais elle n’en fait pas moins son travail. Ma mission n’est pas de me battre contre d’autres avions (encore qu’à basse altitude, nous ne refusons pas le combat), mais de vous fournir une artillerie volante toujours disponible. Qui dit artillerie dit canon, et notre canon est là, dans la casserole d’hélice. »
Les terriens sont admiratifs devant la gueule de l’arme en question : « C’est bien du 30 mm ? »
– Du 37, Messieurs !
– Amaï ! s’étranglent en chœur les visiteurs.
– Entre nous, on le surnomme l’ouvre-boîte, car il n’y a pas grand-chose qui lui résiste. Demandez une fois aux hommes de la Tancrémont, même un train blindé y est passé.
« Encore la Tancrémont » maugrée à part lui Van Strijdonck, pourtant admiratif devant les avions.
Après d’autres échanges, le major Eulers reprend la parole : « Dans chacune de vos compagnies, vous allez devoir désigner quatre sous-officiers pour venir faire un stage au sein de notre escadron d’instruction. Ils y apprendront les procédures de guidage pour que notre appui au sol soit le plus précis, donc le plus utile possible. Comme les Britanniques et les Français, nous estimons qu’il ne suffit pas qu’une bombe touche le sol pour qu’un bombardement soit réussi. »
– Je ne comprends pas, s’étonne Felies.
– Nos alliés américains, à qui nous devons ces belles machines, estiment que même si la bombe tombe à 100 mètres de la cible, la mission est accomplie… Pas nous ! On a dû vous prévenir que si l’appui était assuré par des Cow-Boys, il valait mieux reculer de 500 mètres ?
– A ce point ?
– Oui, d’autant plus qu’ils remplacent souvent la qualité par la quantité… Et le pire, c’est que si quelqu’un se plaint, ils ne l’écoutent pas de trop !
Quel chemin parcouru depuis ces funestes jours de Mai 40, pense Derruder. J’ai hâte d’être sur le front et de voir les Boches subir, à leur tour !
………
QG de la 4e DI – Le général Bastin a convoqué le colonel Vandenheede : « J’ai eu les bureaux du GQG des FBM ! La semaine prochaine, le colonel Herbiet arrive en Afrique. Vous irez l’accueillir à l’aérodrome de Tunis, il prendra la liaison régulière. Le gros des troupes embarque dans quelques jours, ils seront là pour le 15. Ça ira pour les logements ? »
– Oui, les Français ont vu grand, nous avons encore de la place au quartier Lys-Leie, et ce sera seulement pour peu de temps, puisque le 3e Chasseurs va s’en aller pour l’Angleterre.
– Bien, vous irez présenter Herbiet à son commandant de brigade. A propos, quelles nouvelles avec nos visiteurs, les quatre officiers des Grenadiers ? Tout se passe bien ?
– Oui. Ils sont fort surpris de la quantité de matériel dont nous disposons !
– Que la conversion ne traîne pas. On m’a fait comprendre que la 4e allait faire mouvement vers l’Italie au plus tard mi-mars. Cette fois, nous allons nous mesurer aux Boches.
– Je suis sûr que tous les hommes de la division n’attendent que ça, mon général. L’heure de la revanche, enfin !


Dernière édition par Casus Frankie le Sam Sep 06, 2014 22:41; édité 2 fois
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patzekiller



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MessagePosté le: Dim Juil 20, 2014 12:14    Sujet du message: Répondre en citant

il faudra porter attention à un détail :

dans les OB de la force publique il y a à partir d'avril un premier escadron de mustang I, ce qui semble dire que cette force bénéficie des premières livraisons quasiment en même temps qu'en europe. je pense qu'il faudra justifier ce fait car si ce théatre est secondaire pour les anglais (cf l'arrivée en ligne des spitfire V), il doit l'etre également pour les belges

-est ce une volonté/geste politique vs l'empire belge?, vs les anglais?
-est ce que ces mustang sont arrivés là car faisant partie d'une ligne logistique franco-americaine par relargage d'un certain surplus?
-autre?

enfin pour frans burniaux (dommage que je n'ai pas connu ce nom plus tot Wink mais lebobouba en fera j'en suis sur un excellent usage), j'imagine qu'il part pour la birmanie en qualité de (futur) patron de FAPB en birmanie : je ne pense pas qu'un commandant sur DB73 parte comme ça pour le bout du monde pour revoler sur du matériel plus ancien (les FAPB ont encore des battles et autres savoia en dotation à ce moment) : il doit s'agir nécessairement d'une promotion ou assimilée.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Juil 20, 2014 12:21    Sujet du message: Répondre en citant

Burniaux figure dans l'OdB de janvier 43 !
(oui je sais, cet OdB a été remanié à plusieurs reprises...)

Pour les Mustang, si les Belges de Sfax n'en ont pas en février 43, c'est qu'ils ne sont pas sur le front ! Le groupe en question ne rejoindra le front italien qu'une fois équipé de Mustang. Ce qui ne saurait tarder.
Les Mustang I sont en ligne en Europe depuis mi-42 (oui, plus tôt qu'OTL).

Par ailleurs, pour ce qui est de la CAFP en Birmanie, il est certain qu'il y a une volonté des Belges de compenser le petit nombre par la qualité. Et ils en ont les moyens financiers.
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Casus Frankie

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Benoit XVII



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MessagePosté le: Dim Juil 20, 2014 16:45    Sujet du message: Répondre en citant

Burniaux a participé à l'organisation de la CAFP depuis le début avec Leboutte. Il a fait la campagne d'Abyssinie et n'a jamais quitté la Force Publique depuis.

Pour Sélys-Longchamp, je dirais "Chevalier" du ciel plutôt que "Cavalier" - c'est son véritable titre de noblesse.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Dim Juil 20, 2014 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai mis "Cavalier" pour faire esprit de Cavalerie du Ciel.....et si j'eusse mis "Chevalier" nous aurions pu penser à la série ou à la BD.

En fait pour Burniaux, je n'ai pas fais attention à l'OdB CAFP donc méa culpa. Pour les noms, je les trouves sur le site de la FAéB, les vieilles tiges qui parle des anciens pilotes de la 2eme GM. J'ai encore quelques noms en réserve.
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Jubilé



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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 10:33    Sujet du message: Répondre en citant

Van Strijdonck va t'il finir dans un obscur bureau à compter les trombones à force de mauvaise volonté ?
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loic
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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Au tour du lieutenant de Selys-Longchamps : « Certes, mon P-39 n’a pas les lignes gracieuses du Spit, ni l’élégance d’un Mustang, mais il n’en fait pas moins son travail.

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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 10:59    Sujet du message: Répondre en citant

Jubilé a écrit:
Van Strijdonck va t'il finir dans un obscur bureau à compter les trombones à force de mauvaise volonté ?


Je me suis pose la question, d'autant plus que je ne suis pas le dernier a souligner tout ce que le nationalisme flamingant doit a un complexe d'infériorité sur-compensé et a d'imaginaires brimades multi-generationelles. Pourtant, je trouve le personnage du capitaine van Strijdonck un peu forcé, presque caricatural dans ses macérations victimisantes. Nous avons tous rencontré des Flamands assez pointus sur le sujet, et même qui en tenaient une sacrée couche, mais un comme ça, c'est quand même un très beau specimen.

Je me demande donc si mes estimés compatriotes, qui jusqu'ici me sont apparus nettement moins en flèche et même volontiers fleur bleue en matière communautaire, ne nous préparent pas l'illumination tardive du capitaine van Strijdonck, ci-devant flamingant aigri, qui découvrira sur le tard dans la fraternité d'arme avec ses homologues wallons les vertus insoupçonnées de la Nation Belge, Noble Belgique, O Mère Chérie, l'Union Fait La Force, Le Roi, La Loi, La Liberté et toute cette sorte de choses.

En quelque sorte, le chemin de Damas du capitaine van Strijdonck passera par Sfax et l'Italie.

Ou me trompe-je ? Wink
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Konrad Adenauer
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 11:18    Sujet du message: Répondre en citant

ça ferait une belle allégorie !
"Un capitaine flamingant touché par la grâce de l'Union des Belges"...

Vous aurez noté que tous ces textes sont écrits par Wil Coyote et relus/corrigés par Benoit XVII (drôle d'association...), je ne veux pas prendre de risque !!! Rolling Eyes
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Casus Frankie

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Chabert



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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 12:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne Fête nationale, amis belges !
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 16:02    Sujet du message: Répondre en citant

@JPBWEB wachten en kijk ou pour nos voisins du sud wait and see.... Laughing

J'ai déjà ma petite idée pour ce brave Capitaine....mais il en verra un peu de toutes les couleurs avant...et il en fera voir aux autres également, mais il ne sera pas seul...
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 16:21    Sujet du message: Répondre en citant

M/S
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Dernière édition par JPBWEB le Mar Juil 22, 2014 09:39; édité 1 fois
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Lun Juil 21, 2014 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
ça ferait une belle allégorie !
"Un capitaine flamingant touché par la grâce de l'Union des Belges"...

Vous aurez noté que tous ces textes sont écrits par Wil Coyote et relus/corrigés par Benoit XVII (drôle d'association...), je ne veux pas prendre de risque !!! Rolling Eyes


Je dois signaler aussi le suivi de notre GO...et merci pour la drôle d'association Razz Razz on finira chez les pères trappistes ou à visiter la cave de Châteauneuf du Pape.....
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Aoû 03, 2014 17:53    Sujet du message: Répondre en citant

Double ration de Belges aujourd'hui, que Will the Coyote m'a envoyée avant de partir en vacances et que j'ai fait relire par Sa Sainteté.

6 février
Equilibres belges
Aéroport de Tunis
–Tout en observant les nombreux mouvements d’avion – il est toujours surpris de l’abondance du matériel disponible – le colonel Vandenheede ne peut s’empêcher de penser à son parcours depuis mai 40. Que se serait-il passé si la France avait craqué et renoncé, comme certains l’avaient un moment imaginé, alors qu’il se trouvait en Bretagne avec la 7e DI ? Il serait probablement en train de croupir dans un Oflag en Allemagne… Mais les Français ont tenu et dans quelques semaines, il pourra rendre la pareille aux Boches. Ils avaient le Stuka en 40, maintenant nous avons l’Airacobra…
Un officier de l’Aéronautique le sort de sa songerie : « Le voilà mon colonel, c’est cet avion ». Un DC-3 venu de Londres par étapes se pose et rejoint le parking. Parmi ses passagers, comme prévu, le colonel Herbiet, tout surpris de la douceur du février tunisien.
– Mon cher ami ! Tu as fait bon voyage ?
– Oui, je dois dire… Même si c’était la première fois que je montais dans un avion. Londres-Tunis, quel baptême de l’air !
– Rassure-toi, nous continuons par la route. Viens, notre voiture est là.
………
Le trajet jusqu’à Sfax se passe à discuter de la situation des troupes belges en Afrique.
– Tout se passe bien avec Felies ?
– Bien, tes hommes ont été pris en charge par les officiers du 3e Chasseurs.
– Je suis un peu gêné quand même de remplacer ce régiment qui s’est très bien battu en Sicile. (En chuchotant Smile Il n’y a pas de remarque sur le fait que nous soyons un régiment flamand ?
– Mon vieux, tu vas pouvoir te rendre compte de ce qui se passe ici. Je suis d’origine flamande, mais j’ai été très bien accueilli au sein de la 4e DI, qui certes est en majorité francophone, mais qui est surtout une division belge. Et n’en déplaise à ceux qui, avant 40, voulait faire voler en éclats l’unité de l’Armée, tu constateras que nous n’avons qu’un but : chasser les Boches et leur enlever toute envie de revenir. (Chuchotant lui aussi Smile Je sais très bien, comme toi d’ailleurs, que certaines unités ont eu un comportement inadéquat et même honteux, mais tes hommes n’ont-ils pas envie d’en découdre, de venger l’affront de Kanne ?
– Si bien sûr, et ils ont déjà commencé en Bretagne, dès juin 40. Leur comportement à Redon a été exemplaire. Ensuite, il a bien fallu patienter, mais pendant la campagne de Sicile, tout le monde était à l’affût des moindres informations concernant les actions des troupes belges. Et sache que lorsque les Grenadiers ont été désignés pour la 4e DI, on a vu arriver une foule de demandes d’incorporation dans mon régiment.
– Donc tout ira bien. Tes gars devront se faire à la tactique et au matériel, mais je te fais confiance. Et puis, nous autres Belges sommes pragmatiques, n’est-ce pas !
Herbiet sourit, puis change de sujet : « Où allons-nous, au fait ? »
– Tu as rendez-vous avec ton commandant de brigade, le général-major Lecrique. Un brave homme, qui a su s’adapter à l’évolution de la tactique et de l’armement. Il s’en est très bien tiré en Sicile et surtout, contrairement à certains généraux de nos alliés, il ne cherche pas la gloire, juste l’efficacité.
………
Sfax, état-major de la 1ère Brigade de la 4e DI belge – Le général Lecrique accueille avec chaleur le colonel Herbiet : « Bienvenue dans la 1ère Brigade, colonel. Voici le colonel Wets, qui prendra, avec ses Chasseurs, votre place dans la 1ère Division. »
– Enchanté. Et désolé de prendre votre place dans la 4e DI au moment de partir pour l’Italie !
– Ne vous inquiétez pas ! Je vais juste regretter le temps tunisien en Angleterre. Mais à mon avis, la 1ère DI ne va plus rester trop longtemps l’arme au pied.
Lecrique reprend la parole : « Pour vous mettre tout de suite dans le bain, Herbiet, voici comment je vois les choses. Contrairement à 1940, ce sera à nous d’attaquer ! Mais il ne s’agira pas de chercher la gloire à tous prix. Je ne veux pas d’actions suicidaires. Attaquer pour attaquer ne sert à rien, sauf à mourir inutilement – le roi Albert l’avait déjà bien compris lors de l’Autre Guerre. Il ne faudra jamais hésiter à utiliser toutes les possibilités d’appui dont nous disposons. Pas question de foncer tête baissée, je compte sur les Allemands pour nous réserver de mauvaises surprises. Vous saisissez ? »
– Tout à fait mon général.
– Bien, vous verrez avec Wets et son personnel pour la reprise-remise du matériel. On vous informera aussi sur les us et coutumes de la région, pour les quelques semaines que vous allez y passer. Vous savez que nous avons frôlé l’incident diplomatique l’année dernière, à cause des Chasseurs Ardennais !
Herbiet ouvre de grands yeux, Vandenheede explique : « Les Ardennais ont été chercher un sanglier pour en faire leur mascotte. Ça n’a pas été apprécié du tout par le personnel civil du Quartier, qui est évidemment musulman ! Il y a eu une sorte de grève, le ton est monté… Bref, pour leur sanglier fétiche, les Ardennais attendront d’être en Italie. »
– Colonel Vandenheede, vous pourrez dire au général Bastin que nous allons prendre bien soin de nos frères d’armes du 2e Grenadiers ! conclut Lecrique.
Au grand étonnement d’Herbiet, toute la conversation a eu lieu dans un joyeux sabir franco-flamand.
………
Au quartier Lys-Leie, Herbiet et Wets retrouvent les autres officiers des Grenadiers, qui accueillent avec joie leur chef.
– Dès que vos hommes arriveront, annonce Wets, nous leur donnerons une formation accélérée au maniement de leurs nouvelles armes. Et cela vous concerne aussi, cher collègue ! Tout comme moi, en plus de votre GP 35, vous aurez droit à une superbe Thompson. Vous apprendrez à vous en servir. D’ailleurs, je compte bien emporter la mienne en Angleterre !
………
Herbiet peut enfin discuter avec Felies en particulier : « Alors, Jurgen, tout s’est vraiment passé sans problèmes ? »
– Oui mon colonel.
– Et au niveau de la langue ?
– Oh, ce n’est pas vraiment une barrière. Nos collègues wallons font de beaux efforts pour que notre intégration se passe au mieux. D’ailleurs, quelques-uns parlent assez correctement flamand.
– Et lors des réunions d’état-major ?
– Cela donne un mélange étonnant, voire déconcertant pour un non-Belge. Figurez-vous que si je pose une question en français, on me répond parfois en flamand et inversement. C’était déconcertant au début, mais ça fait sympathique.
– Mais avec la troupe, pensez-vous que cela ira ?
– Le colonel Wets a fait chercher au sein de son régiment tous ceux qui savaient parler flamand pour assurer la formation de nos hommes, et je dois dire que beaucoup ont répondu à l’appel. Et puis ils ont multiplié les gestes de bienvenue. Par exemple, ils ont changé le nom du Quartier, qui est devenu Lys-Leie.
– Tant mieux. Le 1er Bataillon arrive la semaine prochaine au port de Sfax même. Nous les mettrons directement dans le bain.


11 février
Equilibres belges
Dans le port de Sfax, sur le transport Mar Del Plata
– Deux sous-officiers du 1/2e Grenadiers voient avec satisfaction approcher le terme de leur voyage.
– Nous y sommes enfin ! Moi qui n’avais jamais quitté la Belgique et jamais pris le bateau avant d’embarquer pour l’Angleterre ! Il était temps qu’on retrouve le plancher des vaches.
– Arrête de te plaindre et profite de la douceur de l’air et du ciel bleu – ça change de l’Angleterre, non ! Et puis le voyage ne s’est pas mal passé. Les alertes sous-marines, on s’y fait.
– Toi peut-être, moi je viens de la campagne. Ah là là, mobilisé dès octobre 39, puis rien. Puis on a été chargés de couvrir Eben-Emael, puis on a failli être fait prisonniers en allant voir pourquoi ils ne répondaient plus, puis la bataille de Kanne où tout le Régiment a failli se faire massacrer, puis la retraite sur la France, l’annonce de la capitulation du 28 mai et la tête des Français qui nous regardaient comme des traîtres, puis la bataille de Redon et l’évacuation sur l’Angleterre, puis plus rien depuis deux ans et demi. Et en plus je n’ai pas de nouvelles de Marieke. Alors quand on se retrouve ballotté sur un rafiot pendant des jours et des jours, tu m’excuses, mais ça peut pas rester continuer durer !
– C’est vrai, et tout ça à cause des Moffen [les Boches]… Mais bon, entretemps on t’a nommé sergent et tu seras sûrement décoré pour avoir fait un carton sur les Panzers avec le 47 mm…
– Bah, je n’ai fait que mon devoir… Et puis tu es passé sergent aussi, n’oublie pas que tu as été chercher Dewilde sous le feu ennemi. Mais ça est égal, j’aurais aimé qu’ils nous redonnent des T-13.
– Oh, mon grade, c’est surtout parce qu’on manquait de sous-offs’. Quant au T-13, avec le nouveau matériel américain qu’on va avoir, tu vas vite l’oublier.
Tous deux continuent d’observer le port, lâchant de temps en temps un « Verdomme » appréciateur devant l’intensité de l’activité.
– Bon, c’est pas tout ça mais on arrive, faut aller remuer nos gars pour que le débarquement se passe comme il faut.
– Oh regarde, sur le quai, le type raide comme un piquet, c’est Van Strijdonck !
– Mmmh, oui, c’est bien lui, et comme d’habitude on dirait qu’il a avalé un manche à balai !
Les deux hommes s’esclaffent, quand ils sont interrompus : « De qui parliez-vous messieurs ? Quand même pas de mon commandant en second qui nous attend sur le quai ? » C’est le major Naessens, commandant le bataillon, qui les écoutait depuis quelques instants.
– Non, non, Major, nous parlions d’un docker… Le capitaine Van Strijdonck est là ? Comme c’est gentil à lui d’être venu nous attendre !
– Filez vous occuper de vos hommes ! gronde Naessens.
Les deux sergents ne demandent par leur reste.
………
Sur le quai, le major Weber et le capitaine Balleger ont accompagné Van Strijdonck pour accueillir le 1er Bataillon. Ils ont avec eux les camions de la compagnie de transport divisionnaire pour conduire les hommes au quartier Lys-Leie.
– Notre collègue n’est pas bavard, chuchote Weber.
– Oui Major, j’ai comme l’impression qu’il a une sorte de rancœur contre les Wallons. Je ne sais pas pourquoi… Mais bon, personnellement, je ne m’en formalise pas de trop.
– Et avec les autres officiers, comment ça se passe ?
– Durieux, du 2e Bataillon, me dit que tout va bien. Son collègue, Hellenbosch, ne demande qu’à apprendre, et la barrière de la langue n’est pas un problème.
Arrive alors une jeep transportant le major Felies, qui vient lui aussi attendre le 1er Bataillon : « Je voulais vérifier que tout était prêt pour recevoir mes gaillards. Comme l’Adjudant QM avait déjà tout prévu, j’ai pensé que je pouvais vous accompagner, mais vous étiez déjà partis. L’adjudant Delville m’a donc donné ce véhicule, avec son chauffeur ! »
– Un bien brave homme, l’adjudant Delville, commente Balleger.
Weber et Felies, de même grade, ont commencé à se tutoyer.
– Ah, Jorg, voici tes gars qui débarquent !
– Viens, Jacques, on va accueillir ton équivalent, Dirk Naessens. Il a été blessé en Bretagne par une bombe de Stuka, mais il est revenu au 2e Grenadiers alors qu’il marchait encore avec des béquilles !
………
– Bienvenue en Afrique, mon Major, lance Van Strijdonck à son chef.
– Merci, contrôlez le débarquement, je vous prie. Où se trouvent nos quartiers ?
– A une douzaine de kilomètres. Les Wallons ont mis des camions à notre disposition. J’ai pu vérifier qu’il y en avait assez, mais je n’ai pas su contrôler leur état d’entretien, cependant. J’espère qu’il n’y aura pas de pannes.
Le Major lève un sourcil et va répondre quand on l’interpelle : « Dirk ! Comment vas-tu, as-tu fait bon voyage ? »
– Jorg ! Bonjour. Oui, ça a été, cette fois on ne devait pas trop craindre les avions allemands…
– Je te présente ton équivalent au 3e Chasseurs, le major Jacques Weber.
– Bonjour Major, bienvenue en Afrique, voici mon commandant en second, le capitaine Balleger. Bernard, va avec le capitaine Van Strijdonck vérifier que tout se passe bien.
Le débarquement se déroule sans problèmes et le 1er Bataillon embarque dans les GMC qui l’emportent vers ses nouveaux quartiers.
Le 2e Grenadiers est intégré dans la 4e DI.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Lun Aoû 04, 2014 07:49    Sujet du message: Répondre en citant

Eh Bien! C'est toujours aussi intérrèsant cette histoire Belge! On dirait qu'on essaie de faire bosser dans la même équipe de football des supporters de l'OM et du PSG.
_________________
"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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